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Impact prévisible de l'intégration de l'Algérie à la zone de libre échange Union Européenne et Organisation Mondiale du Commerce sur la filière huile alimentaire.

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par HACHEMI Nassim
Institut National Agronomique -ELHARRACH- -  magister en sciences Agronomiques 2007
  

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4.- La filière dans le cadre de la zone de libre échange :

A partir de l'extérieur, la filière constitue un marché substantiel et stable, dont les caractéristiques seront difficiles à modifier. La poursuite de l'approvisionnement du marché algérien en huiles brutes est une donnée fiable dans le cadre de l'intégration dans la zone de libre échange.

Les critères de choix des sources d'approvisionnement nécessitent l'agrégation d'un ensemble de facteurs d'influence dont les principaux sont souvent liés à la disponibilité du produit, le prix, la qualité et le délai de livraison.

Le poids du critère social se traduit en termes d'absence, d'insuffisance ou de création effective d'emplois à même de satisfaire les besoins de la dynamique de progrès du pays et en termes de maîtrise du savoir faire, d'amélioration des connaissances et de la condition humaine d'une part et d'autre part en termes d'investissements agro-industriels pour une stabilisation économique efficace.

Ainsi, l'aspect concurrentiel dans la zone de libre échange se traduit par des effets de compétitivité entre la capacité de mettre sur le marché, des produits finis (huiles de table alimentaires directement consommables) plus rentables que des matières premières (huiles brutes ou graines oléagineuses) demandant des opérations complémentaires avant leur consommation.

Ce type d'équation s'établit sur le marché par l'analyse de tendance à même de renseigner sur les objectifs retenus à plus ou moins longue échéance.

5.- Analyses des possibilités de manoeuvre :

Pour introduire ce type d'analyses, il est utile d'exprimer de manière simple les marges de manoeuvre dont on peut disposer dans les situations qui se présentent dans le cadre de l'impact de la zone de libre échange.

Ainsi, compte tenu de l'hypothèse de travail de notre étude, il apparaît à l'issue de ce diagnostic de la filière quatre niveaux d'analyse :

1°- Le coût de l'huile de table introduite sur le marché est concurrentielle et par conséquent, elle va induire la fermeture des usines existantes, ou du moins les obliger à abaisser leur prix et élever leur qualité à son niveau.

2°-On connaît les prix, les coûts et quantités disponibles au plan international et les besoins du marché algérien et par là même les prix pratiqués à la consommation. De ce fait, au fur et à mesure du démantèlement des barrières, on réajuste à la hausse ou à la baisse les prix à la consommation.

3°- On sait qu'il existe un potentiel de transformation et de savoir faire en mesure de satisfaire la demande locale. Ce potentiel peut être utilisé et renforcé pour se placer sur le marché international en plus de la satisfaction de la demande intérieure. De ce fait, l'importation des huiles de table sera nulle à non significative. La demande s'exprimera sur le marché international sous forme de graines oléagineuses à triturer localement pour la production d'huile brute qui sera raffinée en partie pour la satisfaction de la demande locale en huile de table et à l'exportation. On peut noter que dans cette situation la satisfaction de la demande concerne l'huile brute et le tourteau.

4°- L'ouverture du marché va connaître un surplus de produits de différentes origines durant les premiers mois, conduisant à l'établissement de références prix / qualité. De cette situation, il découle une étude des tendances du marché et une caractérisation de la consommation Lorsque le marché se stabilisera, la construction d'un investissement fondé sur les besoins définis par la tendance appartiendra à la maîtrise de la technologie, sa performance et sa rentabilité.

Pour faciliter les calculs, on considère que les taux de change restent stables inter monnaies au niveau suivant :

1 $ US équivaut à 75 DA .

1 Euro équivaut à 1.32 $ US (Natexis bank, mars ,2005)

Pour le prix de l'huile de table à l'étranger, il est pris comme référence le prix du litre d'huile de table Lesieur ( Société Française d'envergure internationale spécialisée dans la production d'huile alimentaire, ) conditionnée et vendue à l'étalage français :

Base colza : 0,46 Euro à 0,55 Euro

Base tournesol : 0,51 Euro (toutes marques) à 1 Euro (Lesieur qualité supérieure)(prix à l'étalage en France, Mars 2005).

En fonction de la première situation :

- Le prix moyen du litre d'huile de table conditionnée en bouteille de 1 litre à l'étalage algérien, est de 100 DA et le bidon de 5 litres (Fleurial produit CEVITAL) base tournesol à 450 DA (prix détaillant Mars 2005).

- Le plus haut niveau de qualité d'huile de table base tournesol fabriqué par la Société Lesieur vendu à l'étalage en France équivaudrait à 100 DA à l'étalage en Algérie en bouteille de 1 litre et 400 DA en bidon de 5 litres (importée en vrac à 0,7 Euro TTC le litre et prévu au conditionnement localement,)

- Le litre d'huile de colza ne vaudra dans ces conditions que 55 DA et le bidon d'huile de 5 litres 250 DA

Compte tenu du pouvoir d'achat de la population, il est clair que le choix de la famille algérienne se portera

*quand le pouvoir d'achat est faible, sur le bidon de 5 litres d'huile de colza à 250 DA marque Lesieur ou autres marques ;

*quand le pouvoir d'achat est moyen, sur le bidon de 5 litres à 400 DA Lesieur sachant qu'il est de qualité internationale.

Dans cette situation, les entreprises locales, pour pouvoir se maintenir sur le marché algérien, devront baisser les prix et améliorer la qualité pour l'amener au niveau international (ISO 14000) au moins.

En fonction de la deuxième situation :

Le niveau international de disponibilité de l'huile brute est directement lié à la trituration sous la discipline imposée par l'appareil de trituration international qui contrôle aussi le marché de la graine oléagineuse.

Dans le cas de l'Algérie qui bénéficie de protocoles d'accord bilatéraux, l'approvisionnement en huile brute en 2004 a coûté en moyenne 630 $ / tonne, alors que le marché spot (libre) à indiqué une moyenne de 740 pour l'huile brute de tournesol et 680 pour celle de colza.

Le prix de la tonne d'huile brute auquel on ajoute les charges de raffinage et conditionnement, (données obtenues,en 2005 au niveau de l'ENCG, détail annexe 01) qui sont de l'ordre de 15 000 DA / tonne soit 200 $ / tonne, donne un coût de revient de l'huile de table de 830 $/ tonne.

Le prix de vente en 2005, à la porte de l'usine ENCG en bidons de 5 litres est de 327,35DA hors taxes (soit 0,873 $ / litre ou 916 $ / tonne (H T)) et 1070 $ / tonne TTC.

Au niveau de la zone de libre échange, les prix sur le marché international sont applicables à l'intérieur du pays ce qui se traduira par une augmentation du prix de l'huile produite localement du fait de l'inexistence des prix contractuels.

A la porte de l'usine le prix de l'huile sera de 80 DA / litre, arrivé à l'étalage le prix de l'huile avec une marge respectée de 30% :  105 DA / litre ne pourra concurrencer ni sur le plan de la qualité ni sur le plan économique du consommateur, celui qui sera mis sur le marché à partir de l'étranger. Ainsi dès l'ouverture, la condition « sine qua none » pour survivre est de réduire les prix à la porte de l'usine et par conséquent les charges de production.

En fonction de la troisième situation :

La production de graines oléagineuses n'a pas cessé d'augmenter à travers le monde. Elle a été de 333 millions de tonnes l'année dernière. Les besoins en huiles observés sur le marché international sont de l'ordre de 100 millions de tonnes, ( cf Partie 1 §4).

L'Algérie importe chaque année l'équivalent de 350 000 tonnes en huiles brutes. Elle dispose des capacités de raffinage pour la satisfaction de la demande interne. Pour s'insérer sur le marché international des huiles et s'engager dans la production d'huiles orientées à l'exportation, il est nécessaire de déployer des investissements pour l'amélioration des capacités de raffinage et de trituration. Les besoins en trituration uniquement pour la satisfaction de la demande interne sont de l'ordre de 1,5 million tonnes

Le coût de trituration du tournesol est de l'ordre de 50 Dollars canadien (Oil Canadian Concil Août 2004) c'est-à-dire environ 40 $US / tonne. En tenant compte du taux de change moyen, le coût de trituration des graines oléagineuses au niveau national serait de l'ordre de 3000 DA / tonne. Les économistes au niveau de L'ENCG et CEVITAL considèrent que ce coût peut être applicable en Algérie sans difficultés majeures.

Coût de référence de la graine de soja : 240 $ /tonne soit 18 000 DA

Coût de transport et frais d'approche: 70 $/t soit 5 250 DA

Coût de trituration 40 $/t soit 3 000 DA

Coût de raffinage (y condit.) 200 $/t soit 15 000 DA

Coût de production 550 $/t soit 43 250 DA

A la porte de l'usine le prix du litre d'huile de table raffinée dans ces conditions sera de 43 DA / litre. Ce coût représente un coût brut de production sans déduction des compléments que procure la vente de tourteaux et les résidus destinés à la savonnerie.

A l'étalage avec une marge bénéficiaire de l'ordre de 30% le coût du litre d'huile sera de 56 DA / litre. A ce prix l'huile de table produite à partir de graines importées, triturées et raffinées localement sera concurrentielle de tout type d'huile de table importée en l'état.

De plus, suivant cette stratégie, on fait l'économie des importations de tourteaux à un coût de 240 $ /t pour un volume, (lorsque les installations de trituration de 1,5 million de tonnes de graines sont en production), de 1, 2 million de tonnes de tourteaux dont 450 000 tonnes servent à satisfaire la demande interne et le reste 750 000 tonnes à l'exportation.

La trituration des graines au niveau local permet dans ce cas de faire le bénéfice du coût global des tourteaux importés actuellement estimé à 200 millions $US (en 2004 l'importation de soja a coûté 192 millions de $ US CNIS 2004) et de faire une entrée au pays en devises fortes pour 750 000 tonnes x 240 $US = 180 millions de $US qui contribuent à hauteur des 50% pour la couverture des dépenses opérées à l'importation des graines.

En doublant les capacités de trituration (3 millions de tonnes) et en portant le raffinage à 600 000t la transformation permet la couverture totale de la consommation en huile de la population locale par l'exportation des excédents en huiles, tourteaux et autres dérivés pour la savonnerie...

En effet la production d'huile sera de l'ordre de 600 000 t x 550 $ /t = 330 millions $US

Et le tourteau de l'ordre de 2,4 millions de tonnes x 240 $/ t = 576 millions $US

= 906 millions $US

Cette activité sera à l'origine par ailleurs de la création d'un effet multiplicateur défini selon la cote internationale à 1$US / tonne / jour. Par conséquent le gain réel de ce type d'opération de cette envergure est de l'ordre de 0,5 milliard $US annuellement.

En fonction de la quatrième situation :

La prise en charge de la distribution par des spécialistes locaux et internationaux va conduire à l'exposition d'un ensemble de marques d'origines différentes. La dualité prix / qualité influencée aussi par la puissance du marketing va décider de la conquête du marché.

De manière générale, on obtiendra après stabilisation du marché l'équilibre suivant d'après ce qui se pratique sur marché international :

· Le prix le plus bas / qualité moyenne juste au niveau des normes admises par la commercialisation et qui sera de l'ordre de 55 DA / litre

· Le prix le plus élevé / qualité supérieure reconnue de 100 DA / litre

· Le prix moyen / qualité standard adoptée par la grande consommation de 80 DA / litre.

Cette dualité prix / qualité qui va déterminer les orientations du marché est fortement liée à l'espèce d'origine (tournesol, soja, colza, palme) ayant servi à la production de l'huile concernée.

Dans le premier cas, au prix de 55 DA / litre, il s'agit de soja ou de palme.

Dans le second cas, au prix de 100 DA / litre, il s'agit de tournesol ou colza.

Dans le troisième cas, au prix de 80 DA / litre, il s'agit de coupages à différentes proportions.

Pour que ces différents cas de figures subsistent sur le marché, en maintenant leur plus value à un niveau de rentabilité optimum, chaque dualité va entreprendre des actions de pérennisation dans le sens d'un déploiement de moyens à même de renforcer sa présence sur le marché.

Ainsi du fait que la trituration + le raffinage conduisent à un prix de 56 DA / litre à l'étalage pour le soja et 65 DA / litre pour le tournesol, il sera difficile de se maintenir sur le marché avec de l'huile de table importée en l'état et vendue à des prix nettement supérieurs même en étant de très bonne qualité.

Les grandes entreprises vont s'orienter dans ce cas vers la trituration et le raffinage et par voie de conséquence, assurer la disponibilité de la graine (par l'importation ou en favorisant la production localement)à un prix stable et rémunérateur. Le coût de production du tournesol au dessus des 500 mm est de l'ordre de 31 500 DA / Ha (Partie I) pour un rendement de 2 tonnes / Ha. A l'irrigué le coût de production sera de 72 000 DA / Ha avec un rendement moyen de 4 tonnes / Ha. Ainsi le prix d'une tonne de graines sera de l'ordre de 18 000 DA / t soit 240 $ / t à la porte de la ferme (prix `Bord champ').

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery