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Libéralisation de la filière coton au Bénin

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par Edmond TOTIN
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'Ingénieur Agronome 2004
  

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1.2 Problématique et justification

Avant les années 90, la situation économique de la filière a été particulièrement préoccupante et, plus le niveau de la production du coton-graine augmentait, plus le déficit financier enregistré par la filière était important (MDR, 1995). Cette situation était due notamment à la gestion peu efficiente de la vente du coton-fibre béninois.

Dans ces conditions, le déficit cumulé de la filière coton n'a pas cessé de croître et elle était au bord de la faillite. Le gouvernement avec l'appui des bailleurs a alors décidé de la réhabiliter en apportant des modifications à ses structures et aux règles de son fonctionnement.

Ainsi depuis 1992, le gouvernement béninois a entrepris un programme de restructuration du secteur. Il entend ainsi réduire le coût d'intervention des structures étatiques par l'amélioration de leur efficacité et le transfert de certaines activités aux opérateurs privés (PNUD, 2000). Dans ce cadre, la filière a connu de nouvelles orientations caractérisées par un libéralisme économique. Ces orientations concernent en particulier, le désengagement de l'Etat qui s'est traduit notamment par une forte réduction des agents des services de l'encadrement technique.

Cette libéralisation a favorisé l'ouverture de la filière à divers acteurs. Ainsi, les usines d'égrenage sont passées de neuf (09) à seize (16) et les sociétés de distribution d'intrants agricoles sont passées de deux (02) à onze (11) entre 1994 et 2003 (CSPR-GIE, 2003). Ce réarrangement institutionnel au niveau du secteur a amené les divers acteurs à créer, avec l'aval du gouvernement, des structures spécifiques afin de coordonner le fonctionnement de la filière. A cet effet, l'Association Interprofessionnelle du Coton (AIC) a été mise en place pour constituer un cadre de concertation aux diverses organisations professionnelles de la filière. La Coopérative d'Approvisionnement et de Gestion des Intrants Agricoles du Bénin (CAGIA) est constituée afin de sélectionner et d'évaluer les distributeurs d'intrants. A côté de ces deux structures, la Centrale de Sécurisation des Paiements et du Recouvrement (CSPR) a été mise

en place pour assurer la commercialisation du coton-graine et pour sécuriser le recouvrement des crédits intrants et le paiement des producteurs.

Aujourd'hui, en dépit de ces réformes et des acquis obtenus, le secteur cotonnier rencontre toujours d'importantes difficultés aussi bien d'ordre organisationnel, que d'ordre technique, qui s'opposent au fonctionnement du mécanisme mis en place (Hounkpatin, 2003).

Au plan organisationnel, les retards dans la mise en place des intrants et dans le paiement des recettes cotonnières aux producteurs, les perturbations des dispositifs d'égrenage et de mise en place de semences certifiées, en débouchant sur la chute de la production, ont engendré une désagrégation avancée de la filière coton (Djiwan, 2001). La Centrale de Sécurisation des Paiements et de Recouvrement se débat avec les égreneurs pour récupérer ses créances, sans grands résultats pendant que les mésententes entre égreneurs sur la répartition du coton-graine sont devenues fréquentes. Certains acteurs violent les règles de fonctionnement adoptées et les contestations des appels d'offres effectués par la CAGIA pour la sélection des distributeurs d'intrants se multiplient (Akibou, 2003). Au niveau des producteurs, la mauvaise gestion des organisations paysannes entraîne la remise en cause des cautions solidaires et la naissance d'organisations dissidentes comme AGROP et FENAPRA (Gbèssou, 2004).

Les structures professionnelles mises en place, ont donc, au bout de quelques années, laissé apparaître des difficultés majeures auxquelles la filière doit faire face. Mais est-ce vraiment une insuffisance des familles professionnelles qui est à la base de ces divers problèmes que rencontre la filière aujourd'hui ?

Selon Aïssi (2000), cette crise que traverse la filière n'est que le résultat d'un partenariat ambigu mis en place depuis la libéralisation. Le fonctionnement réel de la filière se fait en l'absence de tout cadre réglementaire qui définit clairement la répartition des responsabilités entre l'Etat et les différents acteurs, dans la gestion de la filière, ce qui développe une guerre d'intérêts (Gbèssou, 2004).

Dans ce contexte, après la première décennie de la libéralisation de la filière, il paraît opportun de réaliser une étude pour appréhender d'une part, les responsabilités et les motivations de chacune des parties prenantes de la filière en vue d'expliquer les dynamiques qui s'y opèrent et d'autre part, d'examiner les impacts de la prolifération de nouvelles organisations professionnelles concurrentes à celles existantes, sur les pratiques agricoles au niveau de la production du coton.

La présente étude se place dans un processus de développement participatif des innovations avec l'intégration des connaissances endogènes et scientifiques de tous les acteurs

dans la perspective d'une orientation de la recherche vers les besoins et les opportunités des producteurs. Ce cadre qui est l'un des principes de base du projet Convergence des Sciences pour une meilleure gestion des cultures et du sol (Projet-CoS), vise à renforcer la capacité des paysans en les intégrant dans la mise en place des technologies afin de réduire les charges de production agricole. Autrement, il s'agit de mettre à la disposition des producteurs, des outils facilement utilisables pour mieux gérer leur production.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand