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La maintenance des aménagements hydroagricoles dans le delta du fleuve Sénégal: Le cas du périmêtre de Boundoum

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par Ousseynou Diéle
Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2006
  

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2- La redevance hydraulique

C'est la somme que doit payer chaque paysan qui irrigue ou draine à partir des réseaux d'irrigation ou de drainage de l'aménagement. La redevance rémunère les efforts fournis par l'Union dans le cadre de la distribution de l'eau et lui permet de couvrir les frais suivants :

- Fonctionnement (salaires, indemnités, électricité, entretien véhicules, carburant,

déplacements) ;

- Renouvellement et grosses réparations (DAT) ;

Entretien des parcelles, des canaux et des digues.

Suite à l'application de la nouvelle politique de maintenance en 2003/2004, le coût
hydraulique sera revu à la hausse. En effet, le périmètre de Boundoum est assujetti au fonds
de maintenance des adducteurs et de l'émissaire du Delta (FOMAED). Le montant de la
redevance pour le service de drainage est de 16 000 FCFA par hectare et par an. Aujourd'hui
la redevance hydraulique est de 75 000 FCFA par hectare.

Tableau 11 : La décomposition de la redevance hydraulique.

Elément

Montant à l'hectare (F.CFA)

Renouvellement et grosses réparations
(DAT)

20

000

Réfection canaux par piste

10

000

Réfection parcelles

10

000

Fonctionnement (électricité, carburant,
salaires, indemnités, déplacements)

19

000

FOMAED

16

000

TOTAL

75

000

Source : d'après entretien avec Abdoulaye Diop, comptable de l'union.

Il est à signaler que le coût hydraulique a beaucoup évolué au niveau du casier. Avant la concession, il était fixé à 41 000 FCFA par ha net. De 50 000 FCFA après le transfert, il sera porté à 60 000 FCFA avec la dévaluation du FCFA survenue en 1994.

De cette analyse, on peut retenir qu'à Boundoum, on consacre beaucoup d'efforts à la

maintenance. Cependant cette dernière souffre de problèmes financiers pour être bien

pratiquée. Selon M. Abou Ndao (Responsable de l'opération de Boundoum), les fonds
destinés à l'entretien sont insuffisants et cela résulte du fait que l'union consomme plus dans
la rubrique Fonctionnement au détriment des autres (exemple sur 50 000 000FCFA qu'elle
devait verser sur DAT, elle n'a versé que 12 000 000FCFA. Donc le fonctionnement pèse

lourd).

Face à cette situation, des mesures idoines sont à adopter dans l'immédiat afin d'assurer la préservation de l'aménagement et de la production. L'union doit dans un premier temps mettre l'accent sur le respect des principes normatifs (l'utilisation) de la redevance car

c'est l'avenir de l'aménagement qui en jeu. Ensuite une importance doit être accordée à la

pérennisation du périmètre.

A- Facteurs explicatifs et finalités de la nouvelle politique de maintenance 1- Les Facteurs explicatifs de la nouvelle politique de maintenance

La maintenance, gage de la performance des différents ouvrages réalisés et de la préservation de leur efficience globale, est une condition indispensable d'obtention de bons

rendements.

En 1997, l'Etat du Sénégal, soucieux de prendre à bras le corps la maintenance, a mis en application de maintenance des aménagements hydro agricoles. Cette option s'explique par plusieurs raisons dont nous essayerons d'analyser les plus déterminantes. Il s'agit des échecs

de l'ancien système de maintenance, de l'avènement de la décentralisation et des pressions

exercées par les bailleurs de fonds.

1.1) Les insuffisances de l'ancien système de maintenance des aménagements hydro agricoles

Les échecs voire les insuffisances notées dans l'ancien système de maintenance des

aménagements hydro agricoles étaient telles que l'Etat du Sénégal s'est vu être sous
l'obligation de revoir sa manière de faire en termes de maintenance. En fait, l'opération de
maintenance, dans toute la vallée du fleuve Sénégal, se faisait à la sauvette ou encore avec
hâte et de façon irrégulière. En plus, il n'existait aucun fonds pouvant cautionner les efforts

fournis dans ce domaine. Personne n'était disposé à mettre ses sous dans l'entretien des

infrastructures. Cela était dû en grande partie au fait que les paysans accordaient plus d'intérêt

à la production qu'à la pérennité des infrastructures hydro agricoles.

Par ailleurs, l'argent mis dans les NEG (Note d'Entretien et de Gestion) n'était pas toujours suffisant pour permettre aux unions concessionnaires de renouveler leurs équipements. Et très souvent, certaines unions n'ont pas pu maintenir en état leurs

équipements en raison des pressions exercées par certains usagers qui ne pouvaient plus avoir
accès à la CNCAS. Cela se traduisait en général, par le détournement des provisions

constituées pour le renouvellement à d'autres fins. Un tel état de fait contribuait sans doute à

fragiliser leur situation.

Toutes ces raisons ont stimulé l'Etat du Sénégal à réfléchir sur les voies et moyens à mettre en oeuvre pour prendre en charge de manière beaucoup plus sérieuse l'activité de

maintenance.

1.2) L'avènement de la loi sur la décentralisation

En 1996, intervient au Sénégal la loi sur la décentralisation. Cette loi a vu le renforcement des compétences des communautés rurales devenues collectivités locales et qui ont pour mission d'organiser l'aménagement de leurs terroirs. Désormais la collectivité locale

est responsable de la gestion de ces propres ressources naturelles (l'eau, la terre, etc.).

Selon cette loi, ce sont les conseils ruraux qui détiennent l'essentiel des moyens de pression sur les usagers défaillants, essentiellement par la possibilité de désaffecter les terres. Et elles doivent être consultées dans les activités relatives à la maintenance des infrastructures

hydro agricoles de leurs terroirs.

1.3) La pression des bailleurs de fonds

Les bailleurs de fonds (Banque Mondiale, KFW et AFD) ont joué un rôle considérable dans la définition d'une nouvelle politique de maintenance. En effet, s'étant rendus compte de la non rentabilité des moyens financiers qu'ils investissaient dans la filière agricole suite à des

défauts d'entretien, ces derniers ont suggéré à l'Etat du Sénégal qu'il fallait réformer le
système d'entretien en vigueur. Les bailleurs stigmatisaient aussi la formule « tout par l'Etat

et rien par les paysans » : les paysans ne participaient pas financièrement aux travaux

d'entretien et c'était l'Etat qui assurait tout.

Dans leur plan d'actions, ils préconisaient la mise en place d'un fonds d'entretien dont l'organisation, le fonctionnement et le financement seront définis dans le cadre d'une étude à mener sur la base de termes de référence à soumettre à l'ensemble des parties concernées.

Suite à l'analyse approfondie de ces facteurs, l'Etat Sénégalais et ses partenaires au développement ont adopté le plan d'actions de Ndiaye en 1997. Ce plan aboutira à la mise en place, en Janvier 1998, d'un nouveau dispositif de maintenance caractérisé par la création

d'une Division autonome avec pour mission la maintenance des infrastructures hydro

agricoles (DAM) ainsi que le lancement d'une étude pour la définition de la nouvelle

politique de maintenance. Cette étude prévoit également la mise en place de fonds de

maintenance.

La DAM est installée à Ross-Béthio dans les anciens locaux de la SAED. Elle a pour

mission principale de :

- assurer la maîtrise d'ouvrage déléguée des travaux de maintenance des infrastructures hydro
agricoles (adducteurs, drains, stations de pompage, équipements électriques et
hydromécaniques, pistes et digues) sous la responsabilité de la SAED ;
- assurer l'exécution des contrats de maintenance conclus avec les unions hydrauliques pour
les installations hydro agricoles qui leur sont transférés ;
- assister, à la demande, les unions et les autres irrigants privés pour la maintenance de leurs
infrastructures ;
- fournir le conseil et les services techniques nécessaires aux unions hydrauliques et aux
privés pour les décisions de renouvellement ou d'investissement en équipement électrique,
électromécanique et hydromécanique ainsi que leur réalisation.

Les différents fonds de maintenance qui sont concernés par cette étude sont : le FOMAED (Fonds de Maintenance des Adducteurs et Emissaires de Drainage), le FOMUR

(Fonds Mutuel de Renouvellement des stations de pompage des équipements
hydromécaniques), le FOMPI (Fonds de Maintenance des Périmètres Irrigués) et le FOMIIG

(Fonds de Maintenance des Infrastructures d'intérêt Général).

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