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Contribution du suivi de la faune sauvage à l'aménagement du Parc National de la Bénoué et au développement des riverains des zones d'intérêt cynégétique à cogestion (N° 1 & 4) au Nord-Cameroun

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par Samuel Christian TSAKEM
Université de Liège (Belgique) - Diplôme d'Etude Spécialisée Interuniversitaire en Gestion des Ressources Animales et Végétales en Milieux tropicaux 2005
  

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4.2.3 Indice kilométrique d'abondance des espèces observées

Les espèces insuffisamment observées ont fait l'objet d'une analyse des Indices kilométriques d'abondance (IKA) ou taux de rencontre (tableau III). On peut constater que les espèces communes (Rédunca, Céphalophes, Phacochère et Bubales) présentent des valeurs d'IKA assez importantes (entre 4 et 9 individus aux 100 km de transect parcourus). Cette tendance avait déjà été signalée par les travaux de Werwilghen (1999). On peut regretter les faibles valeurs d'IKA pour les espèces subissant une forte pression cynégétique comme le Buffle, le Cobe défassa, l'Hippotrague etc., car cette observation semble être un signe de rareté

Tableau III : Indices kilométriques d'Abondance des espèces insuffisamment observées

Espèces

IKA (nombre contact/km)

Babouin doguera

0.0543

Buffle

0.0083

Bubale

0.0418

Céphalophe à flancs roux

0.0669

Céphalophe de Grimm

0.0962

Chacal

0.004 1

Cobe défassa

0.0334

Colobe guereza

0.0251

Daman de rocher

0.0083

Eléphant

0.004 1

Girafe

0.0083

Guib harnache

0.0669

Lièvre d'Afrique

0.0083

Hippotrague

0.0209

Phacochère

0.0460

Redunca

0.0836

Singe vert

0.0334

Hyène tachetée

0.0083

 

4.2.4 Evolution des densités, des effectifs et de l'abondance relative des principales espèces

Compte tenu du fait que les résultats de cette étude n'ont pas renseigné sur plusieurs espèces animales, et dans le souci d'avoir les informations sur les tendances des populations animales, les travaux antérieurs (Stark, 1977 ; WWF et FAC, 1998 ; Gomsé et Mahop, 2000 ; Donfack et Tsakem, 2004 ; Tsague, 2004) ont été exploités (tableau V).

Tableau IV : Comparaison des densités animales et des effectifs de quelques grands mammifères

Espèce

Densité (individus / km2)

Effectifs

 

19982

20003

20044

19751

19982

20003

20044

Bubale

1.66

1.88

15.23

oi

3000

3384

27418

oi

Hippotrague

0.18

0.66

oi

oi

325

1188

oi

oi

Cobe defassa

0.75

0.55

oi

oi

1350

990

oi

oi

Cobe de Buffon

1.58

3.89

6.79

1.9

2850

7002

12229

5113

Ourébi

0.4

0.91

1.64

2.1

73

1638

2077

5687

Céphalophe de Grimm

0.91

0.46

1.14

0.89

1650

828

2055

2322

Céphalophe à flanc roux

0.55

 

oi

0.62

1000

 

oi

1616

Buffle

1.14

0.1

oi

oi

2060

180

oi

oi

 

Redunca

0.008

0.54

0.79

1.4

15

972

1435

3877

Hippopotame

0.13

 
 

oi

325

 

oi

oi

Guib harnaché

0.36

0.39

0.55

1.2

650

702

281

3241

Elan de Derby

0.20

0.07

oi

oi

375

126

oi

 

Girafe

0.009

 

oi

oi

17

 

oi

 

Phacochère

0.66

0.48

1.9

oi

1200

864

oi

4959

Potamochère

 
 
 
 
 
 

oi

 

Lièvre d'Afrique

 
 

oi

oi

 
 

oi

oi

Rhinocéros

0.004

 
 
 

8

 
 
 
 

(1) Stark et Wit (1977), (2 ) WWF & FAC (1998), (3 ) Gomsé et Mahop (2000), (4) Donfack et Tsakem (2004), (oi) Observations insuffisantes

Pour bien analyser ce tableau, il est important de connaître les différentes techniques de recensement utilisées ainsi que tous les facteurs qui auraient contribué à une variation des observations. En effet, tous ces dénombrements ont utilisé la technique des transects linéaires, mais celui de 1998 souffrait d'un manque d'expérience des acteurs (encadreurs, observateurs, etc.), malgré son fort taux d'échantillonnage (environ 25%). En 2000, certaines données ont été également biaisées au niveau de l'analyse par le programme Distance, d'où les écarts importants (cas du bubale par exemple). Les derniers travaux ont reposé sur de faibles taux d'échantillonnage allant souvent pas au delà de 5%, ce qui explique l'absence d'observations pour certaines espèces. Pour contourner ces lacunes, les valeurs d'IKA ont été mises à contribution (annexe 2).

Photo 9 : Troupeau d'Elands de Derby observé dans le PNB deux semaines après les travaux de terrain La tendance des IKA est en général décroissante pour la plupart des espèces à l'exception des primates et de quelques petites antilopes (annexe 2). Il est vraisemblable que la pression de chasse sportive et du braconnage (Hassan, 1998 ; Kirda, 2000 ; Roulet, 2004), le faible taux d'échantillonnage, ainsi que la période de dénombrement (pleine saison sèche, période à laquelle l'eau et le disponible alimentaire sont rares) expliqueraient ce faible nombre d'observations enregistrées chez certaines espèces. Le fort taux de rencontre des primates proche des villages explique le conflit permanent entre la faune et les agriculteurs. En plus pour les raisons culturelles, les primates ne sont pas braconnés dans la région, les populations locales ne consommant pas leur viande (Hassan, 1998). Les carnivores ont été rarement observés, certainement à cause de leurs moeurs nocturnes. Les travaux de Mayaka (2003) et de Tsague (2004)

signalent aussi la diminution de leurs effectifs dans la zone. On peut penser comme l'IUCN (1997) que la chasse est à l'origine de l'extinction ou de la raréfaction de nombreuses espèces d'animaux sauvages.

L'interprétation de ce tableau 4 dégage trois principaux groupes d'espèces :

· Les espèces dont les effectifs semblent connaître une évolution positive ou assez constante, il s'agit de l'Ourébi, du Céphalophe de Grimm, du guib harnaché, du Redunca et dans une moindre mesure du bubale. Ce sont les espèces communes qui n'ont presque pas de contrainte en ce qui concerne leur d'habitat.

· Les espèces dont les effectifs ont régulièrement baissé avec le temps comme le Cobe défassa, le Buffle, l'Eland de Derby et certainement l'hippopotame. La situation de ce groupe d'espèces qui sont pour la plupart considérées comme le support de la chasse sportive explique certainement que des efforts de conservation soient entrepris. Si les tendances se confirment, ces espèces risquernt de devenir rares ou menacées de disparition dans la zone.

· Les espèces qui n'affichent pas une tendance précise. Il s'agit des autres espèces comme le potamochère, la Girafe ou même des espèces rares. Il faut signaler aussi l'insuffisance des informations qui a une influence sur ces résultats.

Photo 10 : Un Cobe de Buffon Photo 11 : Une girafe observée dans la zone d'étude

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand