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Les OGM face à la question de la sécurité alimentaire: controverse et dilemme

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par Jean-Paul SIKELI
Université Cocody Abidjan en partenariat avec le Centre de Recherche et d'Action pour la Paix - DESS droits de l'homme 2005
  

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Paragraphe 2 : Les biotechnologies agricoles, une révolution doublement

Verte

Le terme de révolution verte désigne le bond technologique réalisé en agriculture au cours de la période allant de 1944 à 1970, à la suite de progrès scientifiques de l'entre deux guerres. Elle a été possible par la mise au point de nouvelles variétés de cultures à haut rendement, notamment de céréales (blé et riz), grâce à la sélection variétale. L'utilisation des engrais chimiques et des produits phytosanitaires a fortement contribué au succès de cette agriculture, lequel succès s'est traduit par un accroissement soutenu de la productivité agricole. La révolution verte a permis d'éviter des famines catastrophiques, qui seraient la conséquence naturelle de l'augmentation sans précédent de la population mondiale depuis 1950. Le Mexique, premier pays à s'engager dans cette voie en 1949 est ainsi passé entre 1956 et 1964 d'un statut d'importateur net de blé pour la moitié de sa consommation à un statut d'autosuffisance, permettant l'exportation de cinq cent mille tonnes par an. La révolution verte a connu ses plus grands succès en Inde et au Pakistan où l'on estime qu'elle a permis de sauver un milliard de personnes de la faim. Pour aller plus loin sur la révolution verte, consulter Wikipedia, l'encyclopédie libre sur le site http://fr.wikipedia.org). Pourtant force est de constater que la révolution verte qui eut un écho favorable à une certaine époque se trouve dépassée devant les défis sans précédent auxquels est confrontée l'agriculture au 21ème siècle. En effet, au cours des trente années à venir, nos ressources d'une fragilité croissante devront nourrir deux milliards de gens de plus. Pour aider à assurer la sécurité alimentaire, aux huit milliards d'habitants escomptés en 2025, l'Organisation des Nations pour l'Alimentation et l'Agriculture estime que le monde a besoin d'une autre révolution verte comme l'auraient demandé de nombreux délégués au sommet de l'alimentation en 1996. S'il est vrai qu'en doublant ou en triplant les rendements, elle a accordé aux pays en développement un répit qui leur permet de commencer à s'attaquer au problème de leur rapide croissance démographique, on doit tout de même avouer avec Normand BORLAUG que la révolution verte n'a été qu'un « succès limité ». En effet, si la première révolution verte a fait augmenter la productivité des trois principales cultures alimentaires de base que sont le riz, le blé et le maïs, Entre 1950 et 1990, les rendements céréaliers ont augmenté de près de 1,06 tonnes à 2,52 une deuxième révolution verte devrait aussi permettre de relever la productivité d'autres cultures vivrières importantes, comme le sorgho, le millet, et le manioc, aliments produits et surtout consommés par les pauvres. Un changement de paradigme est donc prôné pour apporter un souffle nouveau à l'agriculture mondiale. Les apports que l'on anticipe de l'emploi du génie génétique sont notables. L'augmentation de la production agricole sur les quarante dernières années serait davantage due à une amélioration du rendement à l'hectare qu'à un accroissement des superficies. De ce point de vue les biotechnologies modernes ne manquent pas d'arguments en leur faveur. En effet, la transgénèse en tant que science du vivant permet d'accroître les connaissances de base du fonctionnement cellulaire, du déterminisme génétique, des voies métaboliques et de leur régulation dans le règne végétal. Les retombées pratiques pour l'agriculture pourraient être considérables. Déjà, comme le pense Didier SPIRE, des solutions originales et d'utilisation simple ont été apportées pour répondre aux problèmes et difficultés rencontrées avec certaines productions. Par exemple les biotechnologies ont permis grâce à la description plus précise du polymorphisme intra variétal, de mieux gérer et conserver les espèces. Le génie génétique a sûrement l'avantage de franchir la barrière des espèces. En effet de nombreux végétaux cultivés ont des difficultés d'hybridation. La transgénèse permet de s'affranchir de ces barrières de stérilité et d'incompatibilité qui posent problème à l'amélioration des cultures. Les nouvelles cultures permettent aussi d'introduire des gènes nouveaux intéressant le rendement, à travers des caractères de résistance ou de tolérance. Par exemple, enrichie de quelques gènes prélevés sur la bactérie bacillus thuringiensis, une plante peut fort bien devenir toxique pour les insectes ravageurs. En ce sens, les biotechnologies modernes peuvent aider les fermiers à réduire leur dépendance vis-à-vis des insecticides et des herbicides. On a souvent reproché à l'agriculture conventionnelle l'utilisation excessive d'intrants chimiques, ce qui a des répercussions néfastes certaines sur la sécurité alimentaire. L'agriculture biotechnologique comblerait cette lacune par la mise sur pied de cultures peu exigeantes en produits chimiques et phytosanitaires.

Avec le génie génétique, il serait désormais possible de transférer les gènes intéressants sans redistribuer les autres. La précision est considérablement plus grande qu'avec la génétique classique ou naturelle, le transfert du matériel génétique se fait au hasard. Considérés à bien des égards comme une percée technique, les OGM ouvrent des perspectives immenses. Aujourd'hui, grâce à la transgénèse, on peut ralentir le pourrissement de certains fruits et légumes (tomates à mûrissement retardé) ; lutter contre les herbicides (soja) ; éviter certaines maladies aux plantes cultivées (maïs résistant aux virus et à la maladie) ; s'affranchir des contraintes climatiques ou géographiques avec la culture de plantes résistant à la sécheresse, à la salinité ou au froid (blé)... Alain WEIL fait remarquer que l'un des avantages principaux des OGM serait de faire pousser des plantes sur des terrains qui ne sont pas pour l'instant propices à l'agriculture, à cause de la salinité ou de la toxicité des sols...Les biotechnologies agricoles modernes permettront selon lui, aux agriculteurs d'envisager des plantes plus rustiques, qui résistent mieux aux agressions de parasites ou de virus, à la sécheresse ou au froid54.

En théorie, l'éventail des possibilités est sans limite et certaines équipes consacrent aujourd'hui des moyens importants à des projets aussi étonnants, par exemple, que la création de variété de bananes dont la consommation immuniserait contre l'hépatite ou le choléra ou la fabrication de vaccins qui protègent les animaux dans la nature contre la rage. Comme le pense le chercheur, «Les biotechnologies modernes peuvent apporter aux pays du sud des solutions originales, et d'utilisation simple à des problèmes qui leur sont plus spécifiques: variétés de plantes rustiques à haut rendement, peu exigeants en intrants, tolérantes à la sécheresse, au froid ou à la salinité...». Elles permettraient aux paysans d'utiliser plus efficacement des fertilisants, de disposer d'un temps de récolte uniforme ouvrant la voie à de petites perspectives commerciales grâce à la qualité de leurs produits.

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