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Financement des PME au Maroc: Contraintes et perspectives

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par Ali ELAMRY
ESC Toulouse - Master spécialisé en audit comptable et financier en environnement international 2007
  

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Section III : Mise à niveau de la PME au Maroc

Paragraphe I : les réformes inhérentes à l'environnement de la PME

Au lendemain de l'indépendance, le principal problème qui s'est posé devant le Maroc, était celui d'une reconversion profonde des structures économiques façonnées durant plus de 40 ans du régime colonial, et de la création des conditions sociales, politiques et culturelles pour un véritable décollage économique.

En réalité, deux grandes orientations ont caractérisé le Maroc indépendant : La politique d'import-substitution, qui a prévalu jusqu'à la fin des années 1970, et l'adoption du programme d'ajustement structurel (PAS) à partir de 1983.

En effet, contraint par le poids de sa dette extérieure et la nécessité de son rééchelonnement, le Maroc a accepté l'application des recommandations des bailleurs de fonds internationaux. Le FMI exigeait, entre autres :

- Un retrait progressif et un désengagement de l'Etat ;

- Une stabilité du cadre macro-économique.

- La libération interne et externe à travers la privatisation.

- La réforme de la fiscalité.

- La Création des conditions d'épanouissement de l'économie du marché...

Face à l'ouverture et la libéralisation dictées par le programme, qui était concrétisé par l'adhésion du Maroc au GATT (l'OMC actuellement) en 1985 et par la signature de nombreux accords de libres échanges, notamment avec l'union européenne et les Etats-Unis, et vue la nature fragile des entreprises marocaines (sous-capitalisation, sous-encadrement...) déjà moins dynamiques et peu préparées à la concurrence , la question qui se pose est : comment peut-on viabiliser les entreprises au Maroc et leur permettre de faire face à la concurrence exacerbée ?

Pour répondre à cette question, le Maroc s'est engagé dans un ensemble de réformes touchant l'entreprise et son environnement (économique, politique, social, culturel...).

Nous essayerons de reprendre les principales dans cette section.

A-la charte de la PME

Conscients de l'importance et du rôle que joue la PME dans le développement économique et

social du pays, les pouvoirs publics n'ont pas manqué de lui apporter l'appui et le soutien nécessaire,

(23)Synthèse Najib ibn abdeljalil "l'entreprise et son environnement page n°305édition1999

tant sur le plan du financement et de la formation que les infrastructures d'implantation et les incitations fiscales à l'investissement, une nouvelle politique de promotion spécifique à la PME doit être initiée .Ainsi pour bénéficier des programmes de soutien de l'Etat, la PME doit obligatoirement adhérer à une association professionnelle.

La loi 53-00 formant la charte de la PME (Bulletin officiel n°5036 du 15/09/2002) constitue à cet égard, le cadre de référence de l'action que compte mener l'Etat, en partenariat avec les acteurs privés, dans les années à venir.

Considérée comme une véritable plate-forme de développement de la PME au Maroc, la charte prévoit notamment la création de l'Agence National de la Promotion des PME (ANPME) en tant qu'organe de coordination, de suivi et de contrôle, l'agence s'appuyant, pour la mise en oeuvre de ses missions, sur le réseau des institutions publiques et privés de promotion existantes tout en les dynamisant et en coordonnant leurs actions.

Dans son troisième titre, la charte prévoit des mesures d'aides pour les PME. Ces dernières portent aussi bien sur l'amélioration de l'environnement des affaires que sur la mise en place des instruments pour l'appui direct aux entreprises. (24)

Les principales mesures d'aides sont :

- L'aide de l'Etat au titre de prestations de services 

- Des mesures d'ordre foncier 

- Des mesures fiscales 

- Des mesures relatives au financement des PME.

B- La Reforme bancaire et financière

L'environnement financier de la PME joue un rôle important dans la promotion de l'investissement soit dans le cas de la création de l'entreprise, soit dans le cas de son extension.

En effet, le secteur bancaire marocain a vu un ensemble de réformes (25) dès le début des années quatre vingt (80) pour répondre à un certain besoin de l'économie nationale, ces reformes ont touché plusieurs axes principaux : l'encouragement de la désintermédiation, de la déspécialisation et de la déréglementation suivies par le désencadrement des crédits, la libéralisation des taux d'intérêts et une refonte des critères de refinancement obéissant plus aux lois du marché. Mais il semble que ces réformes restent insuffisantes, puisqu'il y a une continuité du coût de l'argent plus élevé, la garantie encore excessive, et l'existence d'une surliquidité bancaire.

1- Le décloisonnement des structures des organismes financiers

Le processus de décloisonnement des structures tend vers la mise en place de la banque

(24) synthèse la loi N° 53-00 formant charte de la PME

(25) synthèse de la loi bancaire 1993 et de 2006

universelle, faisant sauter le verrou entre les banques de dépôt et les organismes financiers spécialisés (OFS) (26), ainsi depuis 1986, on assiste à un processus d'extension des OFS dans la perspective d'une spécialisation de l'intermédiation financière. Ils ont été autorisés à recevoir des dépôts du public et à ouvrir des agences et à octroyer des crédits à moyens terme réescomptables.

L'orientation vers la banque universelle a été commencée par la promulgation de la loi bancaire du 6 juillet 1993 qui par son article premier : « est considérée comme établissement de crédit toute personne morale qui effectue à titre de profession habituelle l'une des opérations suivantes :

- la réception de fonds.

- la distribution des crédits.

- la mise à disposition à la clientèle de tout moyens de paiement et leur gestion ».

2- la libération des taux d'intérêts

La libération des taux d'intérêts a été enclenchée progressivement en touchant d'abord les taux d'intérêts créditeurs (le 1 janvier 1990) avant d'être étendue aux taux d'intérêts débiteurs appliquée respectivement aux crédits à moyen terme et long terme (le 1er janvier 1990). Malgré cette tendance,

on peut dire que la libéralisation n'a été commencée réellement qu'à partir du 15 février 1996,date à laquelle Bank-ALMaghrib dans sa circulaire n°8 /G/96) avait supprimé les critères de détermination

des taux débiteurs et de leurs plafonds respectifs, ainsi que les taux fixes.

3- Les normes prudentielles

Pour éviter que les banques ne soient tentées de prendre des engagements excessifs et plus risqués en faveur de la libéralisation, les règles prudentielles ont été réaménagées en vue de :

- Conforter les fonds propres des établissements bancaires proportionnellement à l'extension de leurs engagements et ce à hauteur de 8% (coefficient de solvabilité).

- Limiter davantage les grands risques des banques, qui ne peuvent dépasser 10%du montant global de leurs crédits par décaissements et par signature (coefficient de division des risques bancaire), ce coefficient monte depuis avril 2000 pour atteindre 20%.

- Mieux couvrir les risques inhérents aux créances en souffrance et éviter que les banques puisent dans les ressources monétaires pour financer les crédits à moyen terme.

Ces différentes règles ont été renforcées par les mesures de surveillance et de contrôle prévues par la nouvelle loi bancaire dont notamment l'audit annuel de la comptabilité des Banques est devenu obligatoire. Il convient à noter, à cet égard, que les établissements bancaires ont été invités, à différentes reprises, par les autorités monétaires à :

(26) Système bancaire au Maroc comporte 17 banques commerciales, 6 OFS (BNDE, CDC, CMM, CNCA, CIH et la SNI) en plus d'une banque spécialisée dans le financement des investissements des résidents marocains à l'étranger

- tenir compte des objectifs d'augmentation des crédits souhaités par elles.

- Respecter les règles d'une saine gestion en veillant, notamment, à ce que la distribution des crédits corresponde aux besoins réels des sociétés soit en harmonie avec leur structure financière et leurs efforts d'autofinancement.

- Renforcer leurs fonds propres.

- Encourager les ressources stables et ainsi l'épargne.

- Favoriser les secteurs productifs, particulièrement ceux tournés vers l'équipement et l'exportation.

- Éviter de soutenir les activités spéculatives, tant commerciales qu'immobilières, et la constitution de stocks pléthoriques.

4- Le Désencadrement des crédits (1991)

Vu les inconvénients des encadrements des crédits qui consistent ainsi à assigner au cours d'une période déterminée et par rapport à une date de référence, un taux maximum à la progression des concours accordés par les banques, l'autorité marocaine a décidé d'annuler ce contrôle direct, cette mesure est prise pour renforcer la libéralisation financière et pour motiver les banques les plus dynamiques.

C- Nouveau code de travail

Après de longues hésitations, et sous la pression de mouvement syndical, des recommandations de l'organisation mondiale du travail (OMT) et surtout plus d'attractivité des IDE, le Maroc a, enfin reformé sa législation du travail pour donner naissance à l'actuel code de travail.

Entré en vigueur le 08 Juin 2004, ce nouveau code constitue, par sa modernité et sa souplesse, un véritable saut qualitatif vers le renforcement des conditions du développement de l'économie nationale et un outil d'attraction de l'investissement.

Parmi les apports de ce code rappelons (27):

- L'augmentation de l'âge d'activité 12 à 15 ans, pour éviter l'exploitation des enfants.

- La flexibilité de l'emploi pour des raisons structurelles, techniques, économiques.

- La diminution du nombre d'heures de travail par semaine de 48 à 44 heures

- L'augmentation du congé de maternité de 12 à 14 semaines.

- Augmentation et généralisation de période d'essai.

- L'institution de nouvelles formes plus souples de contrats de travail.

Ce code est considéré moderne, encourageant l'investissement et préparant la paix sociale actuellement indispensable pour l'entreprise.

(27) Synthèse de nouveau Code de travail 2004

D-Autres réformes affectant l'environnement des PME

A coté des réformes précitées, un ensemble de restructurations productives et spatiales ont eu lieu pour préparer un terrain favorisant l'acte d'entreprendre et mettre à niveau l'entreprise marocaine pour plus de compétitivité. Dans cette logique est intervenue une série intégrant plusieurs variantes :

- La reforme fiscale : Mise en place en 1986, a permis de substituer un système fiscal moderne et synthétique à l'ancien système cédulaire.

- La charte d'investissement : Intervenu en 8/11/1985, apporte effectivement des réponses aux préoccupations des investisseurs dans la mesure où elle simplifie les procédures, banalise l'acte

d'investissement et se propose d'inclure dans le droit commun un certains nombre d'avantages qui n'était pas automatique et qui nécessitaient auparavant des autorisations préalables.

- La réglementation des changes. 

- La réforme de l'enseignement : Charte national d'éducation et de formation : Intervenu pour fournir un capital humain compétent et efficace permettant plus de rationalité aux entreprises.

- Restructuration de l'administration : décentralisation.

Toutes les réformes et les restructurations que nous avons traitées, qu'elles soient en relation directe ou indirecte avec l'entreprise, préconisent le développement de l'entreprise notamment la PME.

Paragraphe II : Création d'organismes pour la promotion de la PME

Pour dynamiser la ·PME marocaine, les pouvoir publics ont crée des organismes pour la soutenir et l'aider.

A- L'Agence Nationale de Promotion des PME(ANPME):

C'est un établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière, placé sous la tutelle de l'Etat. C'est un organe de coordination, de suivi et de contrôle ; s'appuyant, pour la mise en oeuvre de ses missions, sur le réseau des institutions publiques et privées de promotion existantes tout en les dynamisant et en coordonnant leurs actions.

les missions de l'Agence :

D'après l'article 5 de la charte (28), l'ANPME est chargée de :

- Participer à la mise en oeuvre, en coordination avec les départements ministériels concernés, de la politique de l'Etat en matière de promotion et de soutien de la PME ;

- Encourager par son assistance technique, les programmes de promotion de création d'entreprises initiés par les collectivités locales, les chambres et les organisations professionnelles, les établissements d'éducation et de formation publics et privés et les organisations privées à but non lucratif .

- Promouvoir au profit des PME, la prestation de services d'information, de conseil, d'assistance,

(28) charte de la PME

technique, d'expertise et de formation en matière de gestion et d'administration de l'entreprise, par les organismes publics et privés spécialisés.

- Appliquer les orientations et les normes relatives aux programmes d'action en matière de prestations de services et en matière d'aménagements fonciers.

- conclure pour le compte de l'Etat les conventions visées aux articles 23 et 24 de la présente loi et s'assurer de leur exécution.

- Assister les PME, en relation avec l'administration et les organismes publics concernés, dans les domaines de l'accès aux marchés extérieurs, de l'acquisition des nouvelles technologies et du développement de l'innovation et de la qualité.

- Entreprendre toute action de sensibilisation, d'information et d'assistance auprès des administrations, des collectivités locales et des organismes publics concernés, en vue de promouvoir et faciliter l'accès des PME aux marchés publics, soutenir et appuyer l'action des PME dans ce domaine .

- Apporter son assistance pour la constitution et le fonctionnement des associations, groupements et réseaux de PME.

- Donner son avis sur les demandes de reconnaissance d'utilité publique présentées par les associations prévues à l'article 20 de la présente loi.

- Entreprendre toute action de sensibilisation, d'information et d'assistance en matière de simplification et d'allègement des règles juridiques et des procédures administratives applicables aux PME.

- Diffuser par tous les moyens appropriés, la législation et la réglementation applicables aux PME.

- Collecter et diffuser l'information relative au rôle de la PME, à sa contribution à l'économie nationale et à l'évolution de son activité ;

- Suivre et évaluer les actions et programmes visant la promotion de la PME ;

- Etablir un rapport annuel sur l'état de la PME.

Pour l'exécution de ses missions, l'Agence peut conclure des accords de partenariat avec les administrations, les collectivités locales, les établissements publics, les chambres et organisations

B- Création des centres régionaux d'investissement (CRI)

La lettre royale du 9 Janvier 2002, adressée au premier ministre au sujet de la gestion déconcentrée de l'investissement, a donné le coup d'envoi des CRI qui viennent pour dynamiser et conforter la dimension régional à travers l'aide à la création d'entreprises et l'assistance aux investisseurs.

Créés sous la responsabilité des Walis des régions du Royaume, les CRI ont deux missions directes, l'aide à la création d'entreprise et l'aide aux investisseurs.

1- L'aide à la création d'entreprise

Pour la lettre précitée, le guichet chargé de cette mission est l'interlocuteur unique de toutes les personnes qui veulent créer une entreprise, qu'elle qu'en soit la forme, et qui souhaiteront avoir recours à ce service. C'est un guichet qui peut disposer d'annexes au niveau provincial, préfectoral, ou communal.

Le personnel de ce guichet met à la disposition des demandeurs un formulaire unique dans lequel figurent tous les renseignements exigés par la réglementation en vigueur. C'est un document qui contient :

- Demande de certificat négatif.

- Demande d'inscription à la patente.

- Déclaration d'immatriculation au registre de commerce.

- Demande d'affiliation à la CNSS.

Nous trouvons alors combiner au CRI quatre administrations :

- Office Marocain de Protection Industrielle et Commerciale.

- Direction régionale des impôts.

- Tribunal de Commerce.

- CNSS.

2- l'aide aux investisseurs

A coté de l'aide aux investisseurs, le CRI est aussi chargé d'identifier les potentialités d'investissement au niveau régional et d'en faire la promotion.

Le guichet d'aide aux investisseurs doit procurer toutes les informations utiles pour l'investissement régional à coté d'autres missions telle que:

- Etude de toutes les demandes d'autorisation administrative en préparant tous les actes administratifs nécessaires à la réalisation des projets d'investissement dans tous les secteurs.

- Préparation d'un climat d'investissement concurrentiel et adoption des mesures de nature à accroître la compétitivité et la diversité de l'économie régionale.

- Mise en place d'une base de données pour aider les investisseurs à montrer, finaliser et concrétiser leurs projets ;

- Mise en place d'un système de veille économique permettant de capter et explorer au niveau régional, national et international les différents projets d'investissement pouvant intéresser la région.

- Mise à niveau de tissu économique existant pour promouvoir la compétitivité territoriale de la région.

C-La fédération de la PME-PMI affiliée à la CGEM

La fédération a pour objet principal de défendre les intérêts de la PME marocaine. Elle est présente dans les différentes régions du royaume avec les unions régionales de la CGEM ainsi que dans plusieurs conseils et comités :

- Au Conseil National du Patronat

- Au Conseil d'Administration (ANPME)

- Au Comité de Financement de la Mise à Niveau de l'Economie

- Au Comité Régional pour la Création d'Entreprises

- Au Centre Marocain des Technologies de l'Information et de la Communication pour les Entreprises (CETIC))

Elle assure entre autres :

- La formation des dirigeants des PME dans les différents domaines d'activités.

- Soutenir les partenariats entre les PME.

- Fournir les informations nécessaires aux dirigeants des PME.

- Etablir des conventions de partenariat national et international au profit des PME.

- Défendre les PME dans les différentes instances.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite