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Fondamentaux dans la fixation du prix des métaux de base

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par Benjamin ZUILI
Epsci- groupe ESSEC -  2009
  

Disponible en mode multipage

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Benjamin Zuili Avril 2009

La mutation des fondamentaux dans la fixation des prix des métaux de base

SOMMAIRE

Introduction............................................................................3

Note ; focus sur le cuivre ............................................................5

I. Le London Metal Exchange.................................................7

I.1 Objectif........................................................................ 8

I.2 Rôle............................................................................. .9

I.3 Organisation...................................................................11

I.4 L'influence du LME.........................................................13

I .5 Le LME au début de la crise................................................15

I.II Les nouveaux acteurs du London Metal Exchange .....................15

I.II.2 La spéculation dans la fixation des cours : L'analyse du BME ......19

II. L'impact de la Chine dans la consolidation du secteur minier...21

II.1 La recomposition de l'environnement concurrentiel.................23

II.2 La montée en puissance des compagnies minières Chinoises......28

II.3 Focus: la colossale refonte de l'acier Chinois

II.4 La question du dumping..................................................31

II.5 La montée en puissance des producteurs chinois......................33

II.6 L'impact de la crise dans l'environnement concurrentiel............35

III Les plans de relance mondiaux ; Quel avenir pour les métaux ?.39

III.1 Le plan de relance américain et son impact sur le marché du métal.41

III.2 Impact du plan de relance automobile pour l'aluminium

III.3 Impact du plan de relance Chinois.......................................44

Conclusion.............................................................................46

Introduction

Les métaux sont et ont toujours été au coeur de notre vie quotidienne. De l'ordinateur depuis lequel j'écris ces lignes à votre chaise sur laquelle vous être en train de les lire, les métaux sont omniprésents. L'homme les a progressivement découverts, utilisés, renforcés, pour accompagner son développement au long des siècles.

Il existe une centaine de métaux différents, présents dans la couche terrestre à l'état pur, ou nécessitant des transformations comme les alliages par exemple. Afin de cadrer au mieux l'étude, les métaux abordés au long de cette étude sont les métaux de base ;

Les métaux regroupent 6 variétés de métal : Le Cuivre, l'aluminium, le zinc, l'étain, le nickel et le plomb.

Le secteur des métaux est une industrie très vaste, regroupant aussi bien les groupes miniers, les compagnies de transformations, les négociants indépendants qu'impliquant dans de nombreux les états eux même.

L'industrie des métaux, si gigantesque soit elle, est plutôt laissée pour compte par la plupart des grands médias économiques, et pour trouver des informations spécifiques sur ce secteur stratégique les sources d'informations spécialisées offrent un large éventail d'analyses.

Il semble en effet bien plus aisé de trouver des informations sur des secteurs dont le consommateur final à accès ; La presse économique et financière parle bien plus souvent de l'industrie automobile, de l'aéronautique, du bâtiment ou de l'informatique.

Et pourtant, nous retrouvons le secteur des métaux dans toutes ces industries ; Il se situe en amont de tous ces secteurs et se place donc au coeur de l'économie réelle,

Au cours des dernières années, des bouleversements ont conduit cette industrie millénaire à des transformations sans précédents.

La croissance mondiale ayant atteint des records, la montée en puissance de pays émergents et une économie mondiale de plus en plus financiarisé ont amenés le secteur des métaux de base à se modifier et à avoir un impact durable sur les fondamentaux de la fixation de leurs prix.

Le prix du métal est fixé par 3 critères fondamentaux ; Ces fondamentaux se composent du cycle des stocks officiels de métal physique du LME, le cycle de la production industrielle, fortement corrélé à l'évolution de la demande en métaux, et la variable des taux de change

Ce sont ces impacts sur les fondamentaux de fixations de prix qui va être étudié au long de ce mémoire, avec une analyse de ce qui a poussé les métaux à voir leur cours évoluer de manière complexe.

Tout d'abord le marché du métal sera étudié au travers de London Metal Exchange, le marché à terme des métaux de base. Un intérêt tout particulier sera donné aux activités spéculatives, résultat de la financiarisation de ce marché, et qui a contribué à éloigner dans certains cas le prix du métal de la réalité du marché physique

Dans un second temps, la croissance mondiale tirée notamment par la Chine. L'avènement de ce pays au coeur de l'économie international a été un facteur déterminant, et a directement contribué à consolider l'environnement concurrentiel et ainsi entrainé une mutation des fondamentaux des prix du métal ; il sera analysé pourquoi.

Enfin, en pleine crise économique mondiale, qui durablement affectée le secteur, les plans de relance, et leurs impacts directs et indirects sur l'industrie des métaux de base sera étudié afin d'en entrevoir l'avenir et sa place future dans l'économie globale.

Note : Focus sur le Cuivre

Au long de cette étude qui porte sur les métaux en général, un intérêt tout particulier sera donné au cuivre, et ce, pour différentes raisons.

Tout d'abord il existe des dizaines de variétés de métaux différents et même bien plus si l'on prend en compte les alliages. Dans un souci de concision et de cohérence tout au long du mémoire, il est donc plus efficace dans le cadre de l'étude globale de se concentrer et détailler l'évolution de quelques métaux et notamment du cuivre ;

Ce choix est d'autant plus significatif que se concentrer sur le cuivre ne remet pas en cause la volonté d'étudier l'évolution de l'ensemble des métaux, le cuivre bénéficiant d'un statut particulier.

En effet, en étant probablement le premier métal exploité par l'Homme, avec des objets retrouvés contenant du cuivre datant de 8000 av. JC ; le cuivre, utilisé par toutes les grandes civilisations a accompagné l'Homme tout au long de son développement : pièces de monnaies, bâtiments, instruments scientifiques (balance, boussole), navires etc. Il a connu un essor extraordinaire au 20e siècle avec le développement de l'électricité, de l'automobile, de l'aéronautique et de l'informatique. Le cuivre est par exemple aujourd'hui massivement utilisé dans la construction électrique en raison de sa conductivité.

Sa ductilité, sa résistance à la corrosion et sa possibilité de recyclage à 100%, sont des propriétés qui font du cuivre une des ressources naturelles les plus utiles au monde. En alliage avec d'autres métaux, il peut acquérir des caractéristiques supplémentaires telles que la dureté, l'élasticité et une plus grande résistance à la corrosion.

Ses domaines d'application couvrent ainsi l'éventail complet de l'activité économique, depuis les pièces et matériels les plus traditionnels jusqu'aux systèmes de haute technologie les plus évolués.

Les industries qui l'utilisent sont très sensibles aux cycles économiques (automobile, électrique...), ce qui explique sa grande volatilité. En période de récession, la demande chute et impacte négativement les cours du cuivre, tandis qu'une phase de croissance tire les cours du cuivre à la hausse. Il est considéré comme le baromètre des métaux de base puisqu'il est lié à un nombre important de secteurs industriels (télécommunication, aéronautique, automobile...). Il est le premier à réagir aux changements de conjoncture économique. Le prix du cuivre permet donc de prendre le pouls de l'industrie mondiale. Alan Greenspan confie dans ses mémoires, que pendant sa jeunesse, il complétait ses analyses macroéconomiques avec une étude approfondie des cours du cuivre afin d'avoir une idée plus juste des perspectives d'évolution de l'économie américaine.

En étant complètement intégré à de très nombreux secteurs de l'économie, les cours du cuivre agissent comme un véritable indicateur économique.

Dans le cadre de cette étude, l'intérêt va être mis sur les fondamentaux dans la fixation du prix des métaux, et du cuivre en particulier.

Le marché des métaux au sens large étant une industrie mondialisée, regroupant des centaines de compagnies employant des millions d'individus dans le monde est un des marché dominants de l'industrie mondiale. Dès lors le prix de cette matière première reflète en partie la santé de l'économie mondiale. Ce prix est donné en grande partie, (pour les métaux non ferreux, coeur de l'étude) par les cotations du London Metal Exchange. Cette même cotation est le résultat de multiples critères, qui, sujets à de nombreuses fluctuations de l'économie mondiale, ont été amené à muter ses dernières années. Ces transformations ont entrainé des évolutions majeures sur le marché des métaux, notamment dans la reformation de l'environnement concurrentiel ; Ces changements seront étudiés à la lumière de la mutation des prix.

Le choix de commencer cette étude par une analyse du LME s'explique par le fait qu'il est incontournable dans la fixation des prix mondiaux ; ils sont définis par lui. L'étude des prix du LME pourra ensuite déboucher sur l'analyse de l'environnement économique mondial avec en particulier l'impact de la Chine sur le secteur des métaux en particulier.

Ceux-ci sont comme tous les produits classiques fixés par le niveau de l'offre, caractérisé dans ce cas par les stocks du LME, le niveau de la demande dépendant étroitement de la conjoncture mondiale, et de la variable taux de change. Les deux premiers critères étant les plus importants, l'offre sera centrée sur eux.

Le London Métal Exchange

Le London Metal Exchange est le premier marché mondial pour la cotation des 6 métaux non ferreux. Ses prix servent de référence pour les négociations à tous les niveaux de l'industrie : production, fonderies etc.

L'origine du London Metal Exchange remonte au 16e siècle avec le Royal Exchange, une des premières bourses en Europe, qui regroupait à l'époque les négociants de matières premières à Londres.

Avec la Révolution Industrielle et l'expansion de l'empire Britannique, un nombre croissant de marchands, négociants et financiers du monde entier afflua vers Londres, rendant le Royal Exchange trop exigu et désordonné. Les marchés se réorganisent et en en 1876, le London Metal Exchange est crée pour devenir le premier marché de contrat à terme de métaux au monde.

Le London Métal Exchange est aujourd'hui le marché de référence incontesté de cotation des six grands métaux non ferreux : cuivre et étain (depuis l'origine), plomb et zinc (1920), aluminium (1978) nickel (1979), auxquels s'ajoutent depuis 2008, et pour la première fois dans l'histoire, l'acier, ainsi qu'un contrat sur une livraison de plastique.

Devenus des traditions, beaucoup d'usages d'alors ont perduré et coexistent aujourd'hui avec les pratiques ultramodernes du négoce électronique.

Dans cette étude, nous concentrerons l'analyse sur les produits non ferreux.

I.1. Objectif du LME :

Le LME n'est pas un lieu de vente pour les métaux mais un marché financier qui a pour objectif premier d'établir la possibilité de couverture pour l'ensemble des risques liés au négoce de métaux.

Contrairement à ses homologues des produits agricoles (LIFFE, NYCE...) et du pétrole brut (NYMEX), le LME n'est pas un vrai marché à terme (cotation d'échéances mensuelles), mais un marché de dates : le LME cote quotidiennement un délai fixe de trois mois, ce qui crée en pratique autant d'échéances que de jours ouvrables.

Cette originalité, est un héritage de l'époque où le temps moyen de transport des navires marchands en provenance d'Amérique du Sud ou d'Extrême-Orient était précisément de trois mois. Le LME permettait ainsi aux marchands de garantir les prix du métal le temps de leur acheminement.

Cette spécificité l'ancre ainsi aujourd'hui plus dans le court terme : le report/déport entre le cours au comptant et le cours à terme est l'objet du contrat, est influencé par le niveau des stocks détenus officiellement dans les magasins ou entrepôts agrées du LME. Ceux-ci, au nombre de 400, localisés dans la plupart des grands ports mondiaux, ont un rôle central dans la fixation du prix. En effet, un producteur peut déposer des métaux en échange de warrants, un document qui certifie que le métal a été déposé.

Ce système de warrants, permet à la fois de partager le coût du stockage entre tous les industriels, et de fournir une information sur le niveau global des stocks. Les producteurs et les consommateurs de ces métaux ont ainsi une meilleure visibilité sur les perspectives d'évolution des cours, qu'ils peuvent sécuriser en se couvrant sur le marché.

En 2007, le LME répondant à une demande latente crée un index regroupant des contrats sur le cuivre, l'aluminium et le zinc.

I.2. Rôle du LME

En tant que marché à terme, le rôle du LME, est de fournir aux différents agents intervenants sur les marchés au comptant, une couverture efficace contre les fluctuations de prix auxquelles ils peuvent être confrontés.

En effet, en raison l'impossibilité de se protéger contre les risques prix sur les marchés au comptant, les marchés à terme ont été créés pour assurer les agents contre les risques d'une hausse ou d'une baisse des cours sur les marchés au comptant.

Chaque contrat à terme négocié peut conduire à deux dénouements, soit la livraison effective de la marchandise, soit l'annulation des positions qui sont prises au début par chacune des parties contractantes.

Ainsi le vendeur du contrat s'engage à livrer le sous-jacent (le produit de base dont la quantité est négocié) à l'échéance du contrat ; inversement l'acheteur du contrat s'engage à prendre livraison du sous-jacent à l'échéance du contrat.

Les deux agents prennent donc position, l'un prend la position d'acheteur, l'autre la position de vendeur.

Les contrats à terme aboutissent toujours à la liquidation des positions avant échéance, ce qui permet aux agents de ne pas être obligés de respecter les engagements de livraison.

Ainsi pour liquider leur position, l'opérateur qui détient une position vendeuse va en fait acheter le même nombre de contrat qu'il a initialement mis en vente, et celui qui a la position acheteuse va vendre la même quantité de contrat à terme qu'il devait acheter initialement.

La liquidation des contrats est permise grâce à la chambre de compensation qui assure le rôle de garant et d'intermédiaire de la transaction entre l'acheteur et le vendeur du contrat.

L'opérateur qui liquide sa position avant l'échéance du contrat doit encaisser ou débourser la différence entre les deux transactions par l'intermédiaire de la chambre de compensation.

Avant toutes opérations d'achat et de vente de contrat à terme, un deposit, c'est-à-dire un dépôt de garantie doit être fait auprès de la chambre de compensation.

Ce « deposit » représente selon la nature du marché et de l'opération, un certain pourcentage de la transaction (entre 1 et 10%).

Cela sert ainsi de garantie pour des transactions ou les paiements se font après échéance.

Donc sur le LME, les agents, opérant sur le marché du métal physique, achètent (ou vendent) des contrats à terme qui sont compensés par la position inverse avant l'échéance du contrat.

La liquidation des positions initiales permet en fait de percevoir, selon l'évolution des cours, le gain ou la perte qui correspond à la différence entre le prix d'achat et de ventre du contrat à terme.

Si tous les contrats à terme se dénouent par la liquidation des positions initiales et donc non pas par une livraison effective des produits de base, le lien qui existe entre le marché au comptant et le marché à terme en général, est à établir :

En fait, noter que les contrats à terme vont se dénouer par une livraison effective des produits de base permet d'établir un lien entre ces deux marchés qui va permettre d'envisager que les cours des matières premières sur les marchés à terme et sur les marchés au comptant vont évoluer dans le même sens.

A mesure que l'on s'approche de l'échéance du contrat à terme, les prix à terme et les prix au comptant ont tendance à se rapprocher.

S'ils divergent, des opérations d'arbitrage entre les deux marchés vont assurer une liaison étroite entre les évolutions sur les marchés au comptant et celles sur les marchés à terme.

Cette liaison entre les prix des marchés à terme et ceux des marchés au comptant permet d'expliquer, non seulement comment se détermine, de façon général, les prix à terme, mais aussi de mettre en évidence, la principale finalité des marchés à terme, à savoir, les opérations de couverture.

Les déterminants du prix d'un contrat à termes de matières premières

C'est donc la possibilité de pouvoir dénouer un contrat à terme par la livraison effective des marchandises qui permet d'introduire un lien entre les prix à terme et les prix au comptant.

Avant l'échéance du contrat à terme, les prix peuvent être différents de ceux qui prévalent sur les marchés au comptant.

De manière générale, on appelle ainsi la base, la différence entre le prix à terme et le prix au comptant d'une commodité. Cette base tend, en général, à se réduire au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'échéance du contrat à terme.

Lorsque cette base est positive, c'est-à-dire que lorsque le prix au comptant est inférieur au prix à terme, on parlera de report.

Dans ce cas la, chaque agent, ayant des capacités de stockage importantes, aura intérêt à stocker sa marchandise est à la vendre à terme.

La baisse de l'offre de produit sur les marchés au comptant, va pousser à la hausse les prix, qui au fur et à mesure vont rejoindre les niveaux des prix à termes. Inversement, si la base est négative, c'est-à-dire que le prix au comptant est supérieur au prix à terme, on parlera alors de report.

Les opérateurs rationnels vont donc vendre dur le marché au comptant et acheter sur le marché à termes.

La hausse de l'offre sur les marchés au comptant fait baisser les prix qui rejoignent les niveaux des prix à terme. Ce mécanisme permet ainsi aux prix sur les marchés à terme de varier plus au moins simultanément dans le même sens. On parle alors de convergence de base (cash convergence) pour exprimer l'idée que les prix des contrats à terme ont tendance à converger à mesure que l'on se rapproche de l'échéance du contrat.

I.3 Organisation du LME

En raison de sa riche histoire, le LME est un mélange parfait entre traditions et pratiques ultra modernes.

Sur le parquet, les opérations se font à la criée au travers de compagnies membres du LME. Les traders sont disposés autour d'un cercle (« la corbeille »), en fonction de leur rang ;

Ces membres sont également propriétaires du LME  Holding Limited, qui est la maison mère du London Metal Exchange.

Il existe ainsi 5 catégories de membres. Il faut forcément passer par eux pour accéder aux contrats du LME.

Les membres de catégorie 1 : Nommés Ring Dealers, ils forment la Clearing House (chambre de compensation) et sont installés à l'intérieur de la corbeille ; ils ont le droit exclusif de proposer des contrats et de les traiter au sein de celle-ci. Ses membres sont généralement des firmes opérant sur les marchés de commodities, et peuvent aussi bien être des producteurs, que des courtiers.

Ils sont aujourd'hui au nombre de 12, parmi lesquels des filiales de la Société Générale et de Natixis.

Les membres de catégorie 2 : Nommés « Associate Brokers Clearing », ils bénéficient de tous les avantages excepté celui d'opérer au sein même de la corbeille. Ils négocient ainsi pour leurs clients au téléphone, 24h/24. Ils passent leurs ordres aux membres 1, installés au sein du cercle. Ils ne sont pas membres de la chambre de Compensation.

Les membres de catégorie 3 : « Associate Trade Clearing ». Ils n'ont pas le droit de traiter au sein du cercle, ni de créer leur propres contrats.

Les membres de catégorie 4 : « Broker Associates » ; ils ne peuvent traiter au sein du cercle, mais peuvent délivrer des contrats LME ; Ils opèrent 24h/24, par téléphone.

Les membres de catégorie 5 : « Associate Trade » ; Ils n'ont pas le droit de traiter autrement qu'en tant que clients.

Les courtiers sont autorisés de délivrer des contrats (achat/vente pour leurs clients).  « Les Trade Members » sont des industriels ou des compagnies financières ayant un intérêt dans les métaux. Leurs appartenances au LME leurs permet de rester de façon continue au contact de l'évolution des échanges. Ils ne peuvent émettre des contrats. Si ils souhaitent traiter ceux-ci, ils doivent le faire au travers d'un courtier, ou d'un agent opérant pour un courtier.

Pour être membres du London Metal Exchange, les compagnies candidates doivent remplir un cahier des charges précis, qui est ensuite examiné par le Conseil du LME, qui approuve ou non la démarche.

Particularités :

Les métaux sont traités les uns après les autres au cours de la journée, par intervalles de 5 minute, le matin et l'après midi. Les traders et brokers ont ainsi 5 minutes pour passer leurs ordres et fixer ainsi la position du marché.

De plus le LME à ses unités de mesures bien précises : ainsi, l'aluminium, le zinc, le plomb et le cuivre se négocient par lot de 25 tonnes, l'acier par lot de 65 tonnes.

I.4 L'influence du LME :

Etant la première institution à pouvoir fournir un prix garanti et de plus en plus transparent, le LME est devenu la référence pour la fixation des cours de métaux.

Le prix du métal est fixé par 3 critères fondamentaux: le cycle des stocks officiels de métal physique du LME (contrepartie matérielle des contrats à terme), le cycle de la production industrielle, fortement corrélé à l'évolution de la demande en métaux, et la variable des taux de change (Bien que situé à Londres les métaux sont cotés en dollars).

Ses cours servent ainsi de base de calcul dans toutes les négociations commerciales de gré à gré ou par contrat, même si les interlocuteurs n'y font pas référence ouvertement. Les usines de transformation, ou les fonderies par exemple, achètent elles-mêmes leurs lingots d'aluminium en se servant de cet indice. Les cours du LME sont ainsi censés donner une image fidèle des prix du métal.

Avec la crise économique mondiale actuelle, les cours du LME ont dégringolés. En 2008 les prix ont notamment chutés d'environ de 50% pour le cuivre et le zinc et de 60% pour le plomb et le nickel. Cette baisse massive s'explique par les craintes de récession de l'économie mondiale avec notamment l'affaissement de secteurs clés pour les métaux comme la construction de logements ou la production automobile.

Cependant il est intéressant de constater que si les cours se sont finalement alignés sur la conjoncture globale, il n'en fut pas toujours ainsi depuis le début de la crise. En effet, les métaux semblent un temps avoir « ignoré » la crise en voyant leur prix grimper fortement, et défiant ainsi les prévisions alors très sombres faites à l'économie mondiale.

Les métaux et les matières premières en général, suivent pourtant des tendances cycliques, très liés aux évolutions économiques. Ces évolutions décorrélées, constatées sur le LME poussent donc à s'interroger sur la structure et le fonctionnement du de ce marché. Les prix établis au London Metal Exchange reflètent t'ils une image fidèle de l'offre et la demande mondiale de métaux ? Le prix du métal, par l'intermédiaire du LME n'est t'il pas influencé par des intervenants n'ayant aucune activité sur la production physique et l'achat de métaux ? Aurait t'il progressivement vu son rôle de couverture diminuer au profit de la spéculation ?

Le prix du métal a-t'il été doublement frappé par le ralentissement de l'économie réelle et l'effondrement d'institutions financières omniprésents sur le LME ?

I .5 Le LME au début de la crise

Durant 2007 alors que la crise n'a pas éclaté, le marché immobilier américain et la hausse de la demande chinoise avaient propulsé les cours du métal rouge, augmentant de prés de 45%.

Entre Juin et Décembre 2007, le cours du cuivre perd tout de même un peu moins de 20% de sa valeur, en raison des prévisions de ralentissement de l'économie. Cette chute va néanmoins être rapidement compensée puis même dépassée, détachant le cuivre de l'évolution anticipée de l'économie réelle. Or les secteurs qui consomment du cuivre sont très sensibles aux cycles économiques, ce qui fait que cette matière est particulièrement liée à l'évolution de la conjoncture mondiale.

Fin 2007 l'inquiétude grandit sur la situation économique mondiale, qui influencée par les signes de faiblesses que montrent le marché américain, particulièrement dans le secteur immobilier et des crédits, semble être condamnée à ralentir. Le FMI revoit ainsi à la baisse sa prévision de croissance mondiale de 3,3% contre 4,8% dans une première estimation.

Alors que les 2 moteurs fondamentaux de la hausse du cours de cuivre sont touchés de plein fouet avec un fort ralentissement attendu aux Etats Unis notamment le marché immobilier américain, et la consommation de cuivre de la Chine, (alors premier consommateur mondial) qui est forcément amenée à se rétracter, les cours s'envolent.

En effet, de Décembre 2007 à Avril 2008, (voir graphique ci dessous), la tonne de cuivre passe de 4450€ à près de 5700€, soit une hausse de 40% en 4 mois, et 30% entre janvier et avril.

Cours du cuivre

Au début 2008, les craintes liés au crédit se renforcent, la crise des subprimes se propage à la consommation américaine et les bourses commencent l'année par d'importantes chutes : En France, le CAC 40 dégringole de 10% en Janvier, et près de 15% jusqu'en Avril.

La perspective d'une récession américaine aurait du particulièrement affecter les cours du cuivre : les Etats Unis sont en effet les seconds consommateurs de cuivre au monde, derrière la Chine, et l'essentiel de son utilisation est destinée à la construction et au bâtiment. En avril, les Etats Unis annoncent pour la 3eme fois de l'année des destructions d'emplois, atteignant un niveau record depuis plus de 7 ans.

La récession menace également l'Europe : des pays comme l'Espagne ayant bâti leur croissance sur le développement immobilier prévoit alors une baisse drastique de la construction de logements courant 2008.

Cependant, malgré ces perspectives, le cours du cuivre reste particulièrement décorrélé de l'économie réelle. En effet pendant ces 4 mois, alors que la menace d'une récession mondiale s'étend, le cours du cuivre augmente de façon spectaculaire.

Diverses raisons sont alors évoquées pour tenter d'expliquer cette évolution : des analystes spécialisés estiment que le Chine ne sera pas tout de suite impactée par la crise et que la demande de Beijing devrait compenser la baisse de la consommation américaine. Ce scénario se révèle vide invalidé avec l'aggravation de la crise et la hausse « irrationnelle » du cuivre est à chercher du coté de la spéculation sur le LME, notamment de la part de hedges funds.

I.II Les nouveaux acteurs du London Metal Exchange

A l'origine le LME avait pour unique but d'offrir une couverture aux producteurs et acheteurs de métaux ; Avec des progrès technologiques qui rendent les transactions de plus en plus transparentes et la financiarisation globale de l'économie dans les années 80, le LME a vu apparaitre de nouveaux acteurs, qui, ayant pourtant une activité hors-métaux, ont pris une part croissante dans le volume du LME. Le LME n'est plus alors un marché réservé aux producteurs ou acheteurs mais s'étend aux purs investisseurs.

Ces investisseurs sont à la fois des filiales de groupes producteurs, qui en raison de leur connaissance du marché choisissent de se positionner sur ce nouveau débouché, ou bien des filiales de grandes banques d'investissement qui mettent au point des modèles pour pouvoir maximiser leur gains sur ce qui est au départ un simple marché de couverture.

Un fait exprimant cette évolution est la composition du la Clearing House (chambre de compensation) du LME : Au nombre de 12, la plupart des membres ne sont plus des producteurs comme autrefois mais des banques et des sociétés d'investissements spécialisés, dénotant de l'influence de ces nouveaux acteurs sur le marché.

Depuis l'envolée des cours sur certaines commodités, l'introduction des matières premières en général, et de titres « métaux » en particulier dans le portefeuille d'actifs est devenue une source non négligeable de diversification des risques.

La perspective de hausse continue des cours avec la demande croissante des pays en développement, notamment asiatiques, a conduit un nombre non négligeable d'investisseurs à placer une part de leurs avoirs sur ces marchés : Les matières premières, au même titre que les actions et les obligations sont devenues une classe d'actif à part entière.

Même si selon certains experts, les principaux investisseurs sur les marchés des matières premières, que sont les fonds de pension et les hedge funds, n'investissent qu'une part modeste de leurs avoirs sur les commodités (moins de 5%), l'importance des fonds qui y sont placé peut avoir un impact non négligeable sur l'évolution des cours sur ces marchés. Selon une note de Citigroup, les positions dites spéculatives de ces fonds de placement auraient triplé entre 2005 et 2007.

Rien qu'en 2006, l'intervention des fonds de pension sur les marchés des commodités auraient représenté une injection nette de 29 milliards de dollars faisant croître les craintes de bulles spéculatives sur certains marchés, notamment sur les marchés des métaux.

Un autre phénomène qui expliquerait cet engouement croissant pour les matières premières, est l'apparition sur les marchés des commodités de divers fonds de placement, plaçant une large part des fonds levés dans le « papier » métal. Ces fonds de placements ont fait abondé des capitaux sur le marché de couverture à terme des métaux, en n'ayant qu'une visée purement spéculative. Selon Goldman Sachs, les capitaux investis dans ces fonds auraient atteint 70 milliards de dollars en 2005, contre seulement 15 milliards de dollars fin 2003.

Vu l'importance des capitaux qui sont investis par ces fonds de pension sur les marchés des commodités, il est tout à fait légitime de se poser la question de l'impact de ces flux spéculative sur les prix des matières premières.

Cependant, il est vrai que la spéculation sur les marchés des métaux ne peut pas à elle seule expliquer la forte hausse des prix. Il existe en effet une étroite corrélation entre l'évolution des fondamentaux et l'ampleur de la spéculation. En période de demande stable et d'offre suffisante, les prix sur les marchés des commodités fluctuent de manière limitée, ce qui diminue les possibilités de gain des spéculateurs et donc limitent l'ampleur de la spéculation.

Inversement, lorsque les marchés sont tendus, c'est-à-dire en période de demande croissante et d'offre insuffisante, les prix des commodités fluctuent alors de manière importante, ce qui multiplie les opportunités de spéculation.

Néanmoins sur certains marchés, la composante spéculative rejoint, par son influence sur les prix des commodités, les autres déterminants fondamentaux des prix des produits de base à savoir l'équilibre entre les offres et les demandes et les variations de taux de change.

Le marché des métaux est ainsi amené à muter non plus en fonction de la demande réelle de marchandises mais en fonction du positionnement et de l'activité de nouveaux acteurs. Il est cependant important de noter que le marché des métaux n'a pas été le seul à connaitre cette évolution ; les commodities dans leur ensemble ont vu « l'intrusion » d'investisseurs indépendants, voire de purs spéculateurs. La présence de ces nouveaux intervenants suit une évolution de fond de l'économie globale, mais cette financiarisation peut déconnecter le cours des métaux de leurs fondamentaux.

Il est intéressant d'essayer de mesurer l'impact de ces intervenants extérieurs en se basant sur l'évolution des cours depuis 2006, pour avoir une vision d'avant et après l'éclatement de la crise.

Pour appréhender cette part de spéculation, nous pouvons nous baser sur les fondamentaux de fixations de prix : l'offre et la demande. L'offre est caractérisée dans le cadre du LME par l'état de ses stocks ; Dans un environnement économique sain, ou la croissance est régulière (comme c'est le cas entre 2006 et 2008) une baisse des stocks conduit à une hausse des prix, tandis qu'une hausse du stock provoque une baisse du prix.

Les variables qui sont à l'origine de ces fluctuations sont liées à des critères macro économiques et peuvent être diverses et variées ; par exemple une annonce du gouvernement Chinois concernant un nouveau plan d'investissement (Janvier 2009), une grève prolongée dans une mine Zambienne (Avril 2008) ou bien une fermeture d'usines suite a des difficultés économiques (Venezuela, Décembre 2008).

Or il apparait des irrégularités dans ce qui devrait être une simple résultante offre-demande.

Courant 2008 et début 2009, le prix des métaux (notamment du Cuivre et du Zinc) et le niveau des stocks évoluent de façon similaires ; En février et Juin 2008, par exemple ainsi qu'en Janvier 2009, alors que les stocks augmentent fortement, les prix contre toute logique sont tirés à la hausse ;

Des hedges funds spécialisés dans les commodités et autres sociétés d'investissement font abonder leur capitaux sur le marché à terme et ainsi fluctuer les cours à la manière d'un marché boursier sur ce qui est au départ un marché de couverture. Au jour le jour, les mouvements des prix remettent en question le fonctionnement du marché à terme en l'empêchant de jouer son rôle d'assureur contre les variations futures des cours.

Le LME est devenu depuis quelques années un marché avant tout spéculatif. La part des marchandises effectivement livrées suite à l'établissement d'un contrat sur le LME est tombée à moins de 1%.

Fin Avril 2008, au coeur de l'envolée irrationnelle du cours du cuivre, le CFCT (Commodities Futures Trading Commission), qui est chargée de réguler le marché des contrats à terme sur les matières premières sous entend que de plus en plus de fonds spéculatifs interviennent de façon massive sur le marché des métaux faisant grimper les prix de façon irrationnelle, en annonçant des « prises de positions longues (achats) en hausse de 27% en une semaine » : les marchés financiers étant orienté à la baisse, des spéculateurs se sont réfugiés dans le commerce des matières premières, notamment le pétrole et les produits agricoles, amplifiant artificiellement la hausse des cours

De plus, le CFTC dénonce la prise par certains gros fonds spéculatifs de positions à l'achat sur le cuivre, couplée avec un achat physique de métaux directement aux usines afin de faire grimper les cours et de gagner sur les 2 tableaux.

La spéculation et le rôle des fonds spéculatifs sur le marché des métaux, bien que souvent évoquée par les compagnies indépendantes de négoce et les producteurs prend alors une toute autre forme. Le cours du cuivre s'éloigne de ses fondamentaux.

L'activisme des fonds spéculatifs sur le LME est particulièrement à partir de 2005/2006. Leur part du volume d'échange s'accroit rapidement pour atteindre près de 70% fin 2006. L'objectif de ces hedges funds Cette évolution entraine une certaine défiance de la part des intervenants traditionnels qui cherchaient originellement à se couvrir. Les professionnels de l'industrie des métaux notent une part de plus en plus important de la spéculation dans la fixation des cours, les décorrellant de l'économie réelle.

Le graphique ci-dessus, est construit d'après des données recueillies auprès de MF Global, un des membres de la chambre de compensation du London Metal Exchange.

I.II.2 La spéculation dans la fixation des cours : L'analyse du BME

Si la crise « rabat » les cartes et entraine des changements inévitables quant à la structure du marché, l'impact de la spéculation et de l'intervention d'operateurs extérieurs suscitait un vif débat lors de l'explosion du prix des métaux.

Au départ peu évoquée, la spéculation prend de plus en plus de place dans l'esprit des analystes et économistes pour expliquer la flambée des prix.

D'après le Bloomsbury Minerals Economics (BME), un institut phare d'analyse des prix du métal, qui s'attache à décomposer l'influence des différentes composantes dans le prix, les fonds d'investissement qui misent sur les indices des matières premières sont devenus un élément structurel de la formation des cours des principaux métaux cotés par le London Metal Exchange.

Le BME, intègre ainsi officiellement l'influence du facteur « Fonds » dans son analyse de l'évolution du prix.

Comme mentionné plus haut, le prix du métal était auparavant fixé par 3 critères fondamentaux: le cycle des stocks officiels de métal physique du LME, le cycle de la production industrielle, fortement corrélé à l'évolution de la demande en métaux, et la variable des taux de change. L'effort de ces fonds s'est accru depuis 2006, et rend donc incontournable l'influence de ses intervenants dans l'établissement des cours.

Les fonds d'investissements ont entre la fin 2007 et la mi-2008, entre 110 et 118 milliards d'euros investis sur le LME. Selon le BME,

En 2007 et début 2008, le critère « fonds » pèse davantage que le cycle de la demande et du niveau du dollar. Dans la formation des prix du cuivre et du nickel, les fonds indiciels comptent autant que le dollar. Dans la fixation des cours du plomb, ils interviennent à la dernière place. Mais son marché est nettement moins capitalisé que les trois précédents. Seul l'étain échappe complètement à l'emprise des fonds, mais son marché affiche les volumes négociés les plus modestes du LME.

Cette spéculation est d'autant plus significative qu'elle s'entretient ; d'après Peter Hollands, le Directeur Général du BME, la présence de plus en plus importante de fonds spéculatifs sur les marchés de métaux maintient les cours élevés et attirent ainsi de nouveaux investisseurs.

La spéculation a clairement eu un rôle à jouer dans la flambée des cours de ces dernières années, et la chute s'est faite doublement ressentir. Tout d'abord car de nombreuses institutions financières qui contribuaient à maintenir les cours élevés se sont effondrées, et que les capitaux des survivantes ont fondus ; La crise, au départ spécifiquement financière, a ensuite rapidement frappé de plein fouet l'économie réelle, ou les fondamentaux « véritables » de la fixation du prix du métal ont été atteint.

La spéculation n'a non pas entraîné la hausse des cours, mais est responsable d'avoir maintenu ces hausse un niveau élevé. La spéculation, entraîné par des tensions sur les fondamentaux empêche les cours de retrouver un niveau normal.

Cette flambée des cours des métaux a contribué à transformer et à faire évoluer durablement le secteur minier, notamment en raison de la Chine.

L'impact de la Chine dans la consolidation du secteur minier

La flambée des cours a entrainé de massifs investissements des compagnies d'exploitations minières, qui ont à la fois misé sur une politique de croissance interne et externe. Ses investissements ont consolidés le secteur minier et considérablement accru l'influence des entreprises face aux états, a priori détenteurs des ressources.

La hausse des prix a en effet permis aux sociétés impliquées dans le business du métal de réaliser de d'immenses profits et les a pousser à investir de façon d'autant plus soutenue que la crise, à l'époque n'existe pas ; Au contraire, la conjoncture laisse penser que la hausse des cours va se poursuivre indéfiniment ; Mais c'est un facteur sans précédent qui va insuffler un large optimisme sur les marchés mondiaux des métaux : l'entrée de la Chine dans l'OMC.

A la suite d'intenses négociations entamées depuis 1978 et intensifiée au milieu des années 90, la Chine rejoint enfin l'Organisation Mondiale du Commerce en 2001.

Cette adhésion, attendue de longues dates à la fois par les chinois et la communauté internationale des affaires marque un tournant au niveau global dans les échanges mondiaux, et l'industrie de base que représentent les métaux n'échappe pas à la règle, bien au contraire ;

Le Parti Communiste Chinois affiche alors clairement ses objectifs; ouvrir son marché au commerce international pour quadrupler son PIB d'ici 2020.

La Chine, désireuse d'achever sa « Révolution Industrielle » voit alors exploser son urbanisation, son industrialisation et sa consommation de masse. Les bénéfices de l'ouverture se font rapidement sentir et font apparaitre l'appétit de consommation du plus grand marché intérieur au monde.

Cette ouverture, résulte d'une volonté de développement qui va forcément passer par l'édification et la consolidation de nombreux marchés alors manifestement sous exploités (fautes de moyens, d'expérience, de concurrence) par les entreprises d'états : automobile, construction, électronique, aéronautique... Tous ces secteurs destinés à une modernisation sont d'énormes consommateurs de matières premières et promettent aux métaux une explosion potentielle de la demande.

Cette perspective est un tournant majeur pour les majors mondiales mais verra apparaitre- nous le verrons par la suite- d'ambitieux compétiteurs locaux.

Mais si les multinationales se ruent sur la Chine, celle-ci ne bénéficient pas moins de très importantes ressources naturelles : les métaux de bases abondent dans le sol et la roche chinoise.

Le pays va lancer de massives politiques d'investissements pour moderniser l'industrie minière et pouvoir produire lui-même, ce qu'il va consommer dans le cadre de sa croissance, notamment le secteur des métaux de base ;

Le gouvernement va ainsi encourager les investissements étrangers pour structurer son industrie. Le secteur minier Chinois est en effet immense mais précaire. Très fragmenté, les outils d'explorations et de productions sont primaires, et les salariés très exposés : A titre d'exemple le BIT révèle que près de 10.000 ouvriers chinois trouveraient ainsi la mort tous les ans dans des mines exploités illégalement.

Rapidement, le pays va s'affirmer comme l'un des acteurs majeurs, sinon principal, dans l'industrie des métaux de base et bouscule une hiérarchie établie depuis des décennies.

Ainsi, pour la production de cuivre, la Banque Mondiale a évalué que la Chine est passée de la 4e place mondiale avec 1,08 millions de tonnes produites en 1997, à la première en 2002 avec plus de 2,2 millions de tonnes produites. Dans le même temps, le Chili, leader historique dans le secteur cuprifère, voit sa production quasi stagner.

Le pays va même voir sa production continuer à exploser : entre 2004 et 2007, la production va augmenter de 60% pour atteindre près de 3,5 millions de tonnes.

Cet afflux massif de nouveaux stocks aurait du entrainer une chute sévère des cours mondiaux, mais, la tendance inverse va s'opérer pour une raison simple : De la même manière que les Chinois produisent massivement, ils consomment d'autant plus en raison des politiques de modernisation et d'urbanisation engagées par les autorités. Ainsi le pays devient également leader dans la consommation de cuivre ; Entre 2004 et 2007, celle-ci va s'accroitre de 45% et faire de la Chine un importateur net de cuivre alors qu'elle se trouve largement en position de premier producteur mondial. Alors premier producteur, premier consommateur, l'empire du milieu devient également premier importateur mondial de cuivre.

Pour l'aluminium, le constat est encore plus frappant: Leader mondial, entre 2004 et 2007 la production Chinoise augmente de 87%. En juste 3 ans, le poids de la Chine dans la production mondiale passe de 20% à plus de 30%. Dans le même temps, sa consommation double (+104%) et soutient les cours, avivant les désirs d'expansion des compagnies minières.

L'appétit pour les métaux de la Chine s'explique également au travers de la constitution de stocks stratégiques, fixée dans le cadre des plans quinquennaux.

Ces stocks ont pour objectif d'établir les réserves nécessaires à la réalisation des objectifs fixés par le gouvernement mais sont également destiné à soutenir les compagnies productrices locales en leur garantissant un maintien des cours. Le Bureau des Réserves d'Etat, (BRE) est l'organe chargé de constituer ces stocks, et bien que très discret (suite à une perte estimée à près d'1 milliard de dollars sur des positions baissières du cours du cuivre et de l'aluminium en 2005) bénéficie d'une influence forte sur les cours des métaux de base ; A titre d'exemple récent, fin Mars 2009, le BRE annonce sa volonté d'accroitre ses stocks de cuivre en vue du plan de relance prévue par le gouvernement ; En 2 jours, suite à cette annonce, le prix du contrat à trois mois sur le London Metal Exchange a bondi de 360 dollars par tonne, soit une hausse de 10.6 %.

La recomposition de l'environnement concurrentiel :

Ces dernières années, le paysage concurrentiel du secteur des métaux a connu des bouleversements. Le facteur Chine a accéléré le phénomène de globalisation de l'industrie minière. Les prix records des métaux et la volonté de peser sur les marchés ont fait tourner la tête des groupes miniers, lancés dans une course à la taille sans précédent et ont entraîné tout le secteur dans un engrenage de fusions géantes.

L'ouverture de la Chine suite à son adhésion à l'OMC a durablement fait évoluer le marché international des métaux de bases, aussi bien sur la demande, l'offre, la consommation et largement contribué à remodeler et son environnement concurrentiel.

Le facteur « Chine » semble en effet le critère dominant dans la consolidation rapide engagée par les géants du secteur.

En raison des opportunités sans précédent que la Chine représente désormais et de la hausse des cours causée par entrée dans le commerce international, les leaders mondiaux vont se lancer dans une course effrénée aux acquisitions.

Pour expliquer cet entrain massif, les dirigeants des compagnies impliqués expliquent leur optimisme à différents égards. Persuadés que les prix vont rester haut, ils envisagent des bénéfices de plus en plus importants qui leurs permettront de rembourser l'endettement nécessaires aux acquisitions plus rapidement. De plus, leur intérêt dans la création d'oligopole est clair : une telle structure de marché permet aux survivants de contrôler leur marché et avoir ainsi plus d'amplitude dans la fixation des prix.

Au début des années 2000, le volume des fusions-acquisitions entre compagnies impliquées dans le secteur minier est relativement bas et stagne; Cependant, les années suivantes vont voir le nombre de rapprochement exploser en raison de la consolidation nécessaire pour répondre de la manière la plus compétitive à l'ogre Chinois.

Une étude annuelle de Price Water House Coopers caractérise les mouvements de consolidations engagés dans l'industrie minière :

A partir de 2005 le nombre de deals va exploser, aussi bien en nombre qu'en valeur ; Alors que le nombre de transactions s'élève à 735, pour une valeur globale de près de 70 milliards de dollars, en 2006 le nombre d'opération augmente de 35% pour une valeur presque doublée à 133 milliards. La valeur moyenne de ces transactions a également explosé en augmentant de près de 60% en une année. Les marchés des métaux connaissent alors une flambée des cours

Le cours de l'aluminium a par exemple plus que doublé entre 2003 et 2007, poussant les groupes miniers s'engager dans des politiques de croissances externes.

En 2007, la progression est d'autant plus spectaculaire avec des nouveaux records en nombre et en valeur ; Le nombre de deal augmente de 70% à plus de 1730, pour une valeur totale de 160 milliards de dollars, en hausse de 20% par rapport à 2006.

Le marché est tiré par une vague d'opérations gigantesque destinées à créer des géants mondiaux.

Ainsi, le premier mouvement majeur est le rapprochement opéré en 2001 entre BHP, multinationale australienne et Billiton, géant minier anglais. Cette fusion crée le plus grand groupe minier au monde.

Cette fusion géante est le premier signe du phénomène de globalisation de l'industrie minière, Elle va provoquer une hausse des cours en raison de la validation par les entreprises des prévisions d'explosion de la demande à moyen terme.

Cette stratégie est validée, et permet 4 ans plus tard à BHP Billiton d'étendre encore son influence en rachetant pour plus de 7 milliards de dollars WMC Ressources, un groupe minier australien. L'activité de BHP Billiton est alors extrêmement diversifiée : le groupe possède aussi bien des mines de diamants, de métaux de base, d'aluminium, de charbon, d'acier, de manganèse, en Australie, au Canada, en Afrique du Sud...

Ce rachat révèle les enjeux d'acquisitions massives dans le secteur minier et la course à la taille critique qui permettent d'éviter toute OPA hostile de la part d'un compétiteur plus gros.

Alors qu'en 2002 son chiffre d'affaires est de 17 milliards de dollars, pour un bénéfice net de 1,1 milliards de dollars, le volume d'activité de BHP Billiton en 2007 atteint les 47 milliards et voit son profit dépasser les 13 milliards. Courant 2007, sa capitalisation boursière est estimée à 165 milliards.

Entre temps d'autres compagnies se sont engagées dans des batailles boursières pour être parer à l'extraordinaire croissance potentielle Chinoise :

Alcan (Aluminium Company of Canada), alors parmi les plus gros producteurs d'aluminium au monde acquiert coup sur coup Algroup (groupe Suisse spécialisé dans l'aluminium et les emballages) en 2001 et le groupe industriel Français, Pechiney en 2003. Après ces deux acquisitions géantes, son chiffre d'affaires triple presque pour atteindre 25 milliards de dollars et devient le 3e producteur mondial d'aluminium. Son profit net augmente d'une année sur l'autre de près de 30%. Ces éléments pourraient laisser penser que le groupe est alors à l'abri d'une offre de rachat hostile, cependant, le mouvement mondial de consolidation de l'industrie minière et du métal est alors destiné à s'intensifier.

Ainsi, Alcoa (Aluminium Company of America), lance en Mai 2007 une OPA hostile sur Alcan à hauteur de 33 milliards d'euros, avec pour ambition de devenir le numéro un mondial de l'aluminium, en détrônant le russo-suisse Rusal, né en 2006 de la fusion de Rusal, Sual et de Glencore.

La société trouve alors en Rio Tinto, un géant Anglo-australien un « chevalier blanc ». Rio Tinto voit en Alcan une cible privilégiée, qui lui permettrait de se renforcer dans le cuivre, l'aluminium et l'acier, associés à la croissance chinoise.

En Juillet, Alcan et la société anglo-australienne Rio Tinto publient un communiqué de presse commun annonçant que Rio Tinto « va formuler une offre recommandée sur Alcan, entièrement en numéraire » de 101 dollars soit une surcote de 62% par rapport au cours de Bourse d'Alcan ; Cette offre qui valorise la compagnie à 38 milliards de dollars est acceptée à l'unanimité par le Conseil d'administration.

En Octobre 2007, l'offre aboutit et l'entité Rio Tinto-Alcan est crée. Le conglomérat devient le premier producteur d'aluminium mondial.

Ces mouvements ont certes formés des géants mondiaux, mais cela à également contribué à les endetter lourdement. La flambée des prix a persuadé un temps que ces investissements seront rentables à moyen terme, et peu alors parlent de la formation d'une bulle.

Le rachat d'Alcan par Rio Tinto marque les premières limites des ces politiques d'investissements massifs ; Endetté à hauteur de 40 milliards de dollars, le nouveau géant se voit contraint de gérer sa cinquantaine de filiale au cordeau.

Cependant, tirés par la croissance robuste de l'économie mondiale, l'explosion de la demande provenant notamment des pays émergents et la maigreur des stocks, les prix des métaux atteignent des records absolus. Les entreprises sont poussées à se rapprocher si elles veulent conserver leur place dans une industrie en phase de mondialisation totale.

Pendant ces péripéties boursières, les cours des métaux fluctuent deviennent très volatils : entre février et Mai 2007 les cours du cuivre augmentent de 57% à plus de 6000 euros la tonne, avant de rechuter de près de 30% les deux mois suivants. Le métal rouge finira tout de même 2007 en hausse de près de 10%. Les prix, du plomb, de l'étain ou du zinc affichent alors des records, motivant des rapprochements.

Les velléités d'expansion des compagnies minières se poursuivent donc avec notamment comme pic les rumeurs persistantes d'une volonté de rachat de Rio Tinto par BHP Billiton.

Ainsi, fin 2006, le brésilien CVRD s'est offert pour plus de 13 milliards dollars le canadien Inco, devenant ainsi le deuxième groupe minier mondial ; Et ce, seulement quelques mois après que le suisse Xstrata (lui-même filiale géant Rusal) eut avalé Falconbridge, au terme d'une bataille boursière avec le même Inco.

En mai 2007, le secteur a encore assisté à une guerre de titans pour le contrôle du canadien LionOre. Le géant russe Norilsk Nickel, premier producteur mondial, défie ainsi Xstrata en surenchérissant, avec une offre de cinq milliards de dollars.

L'américain Freeport McMoRan Copper & Gold a annoncé en novembre le rachat de son compatriote Phelps Dodge pour 25,9 milliards, une opération destiné à donner naissance au premier groupe minier américain et au premier producteur de cuivre coté au monde.

En décembre, l'australien Zinifex et le belge Umicore ont annoncé leur mariage, devenant le nouveau numéro un mondial du zinc.

En Novembre 2007, soit un mois après l'acquisition d'Alcan par Rio Tinto, BHP Billiton annonce officiellement sa volonté de racheter la toute nouvelle entité. Cette opération présente un intérêt stratégique évident pour BHP Billiton. Outre de renforcer et d'élargir ses positions sur les principaux métaux (du minerai de fer au nickel, en passant par l'aluminium), elle permettrait au groupe de générer 3,5 milliards de dollars de résultats opérationnels supplémentaires en sept ans. Pour convaincre les actionnaires de Rio Tinto, BHP Billiton a également proposé un programme de rachat d'actions d'un montant de 30 milliards de dollars. La société s'engage de plus à refinancer les emprunts contractés par Rio Tinto pour le rachat d'Alcan. Au total la première compagnie minière mondiale déclare qu'elle offre 147 milliards de dollars pour acquérir le troisième groupe minier mondial, soit la 3e plus grosse acquisition de l'histoire.

Face à cette situation, les commissions de concurrence s'alarment de voir la possibilité de rapprochement entre le leader mondial et le 3e ; Si elle devait aboutir, la fusion BHP/Rio donnerait naissance à un mastodonte qui contrôlerait plus du quart du marché mondial du minerai de fer et serait l'aboutissement de la consolidation du secteur en formant un groupe exploitant quasiment tous les métaux à l'échelle mondiale.

Des contestations émanent des autorités chinoises qui craignent de voir l'union de deux entreprises produisant des matières essentielles à son développement.

Rio Tinto rejette sans appel l'offre en s'estimant largement sous évalué ; Afin de contrer l'offre, le groupe visé annonce des investissements supplémentaires dans des exploitations minières en Australie et en Afrique du Sud et promet une politique actionnariale généreuse.

En Europe, des sidérurgistes demandent à la Commission Européenne de prévoir des mesures de rétorsion en cas de position dominante. L'Union Européenne donne un avis négatif quant à la fusion, mais BHP maintient son offre.

En Novembre 2008, la crise financière se propage, devenant une crise globale et dans un contexte de détérioration du climat économique et de baisse des cours des matières premières, BHP retire son offre.

La consolidation du secteur semble donc devoir freiner pour un temps après avoir vu la bulle des prix des métaux exploser.

Cependant la crise financière va représenter pour certains l'occasion unique de prendre des positions inaccessibles jusque la, notamment pour des compagnies de pays émergents, qui pour leur développement ont besoin de garantir une production propre.

II.2 La montée en puissance des compagnies minières Chinoises

En tant que premier consommateur d'aluminium, de cuivre, de zinc et de la plupart des métaux de base, l'empire du Milieu va lui même prendre une position de plus en plus influente dans le marché mondial du métal, en s'affirmant comme producteur.

Les entreprises Chinoises bénéficient de plusieurs avantages structurels qui leur permettent de se placer en position favorable dans la concurrence mondiale de l'industrie minière.

Comme toutes les entreprises Chinoises opérant sur des marchés stratégiques, ces entités appartiennent, sont gérées et financées par l'état. Celui-ci disposant de réserves colossales, et prêt à renforcer le paysage concurrentiel, a investi massivement pour créer des champions nationaux. La Chine se voit obliger de structurer des industries stratégiques et l'état réserve une large part de ses achats en métaux de base auprès des compagnies qu'il a crée de toutes pièces. Ces bouleversements s'accompagnent de revers sociaux parfois graves.

II.3 Focus: la colossale refonte de l'acier Chinois

L'acier est un élément clé du paysage chinois, et l'une des conditions de sa survie. Premier producteur et premier consommateur mondial, le pays ne peut plus conserver des aciéries d'un autre temps.

Dans le secteur de l'acier, L'Empire du milieu occupe sans difficulté les premières places : premier producteur mondial d'acier brut, avec 500 millions de tonnes en 2008, soit plus du tiers de la production mondiale, premier consommateur et premier importateur d'aciers spéciaux. A titre de comparaison, la seule hausse annuelle de la demande chinoise correspond au double de la consommation française.

Pour alimenter son secteur du bâtiment en armatures ou ses constructeurs automobiles en carrosseries, le gouvernement Chinois a imposé lors de la fixation des plans quinquennaux d'ambitieux objectifs de modernisation et s'est entièrement couverte de hauts-fourneaux. Actuellement on estime que sa capacité annuelle de production excède de 160 millions de tonnes ses besoins en acier de base.

Les restructurations engagées ont provoqué des revers sociaux, qui ont entrainé d'importantes migrations de travailleurs, et semble plutôt redoutées par les ouvriers.

Avec l'arrivée de la crise, Pékin justifie l'urgence de la situation pour mener à bien la restructuration du secteur : Le gouvernement, d'une part attire les producteurs en mettant sur la table 32 milliards d'€ pour relancer la construction. D'autre part l'autre il encourage les fusions et acquisitions des aciéristes régionaux, afin d'accélérer le processus de modernisation.

Les problèmes d'infrastructures de la Chine qui reste tout de même un pays en développement peuvent causer d'importants dégâts dans le processus de production ; or la Chine étant le premier producteur mondial, un accident peut avoir des conséquences mondiales.

Ainsi en juillet 2007, le cours de l'aluminium a battu un record historique sur le London Metal Exchange, s'établissant à 3.317 dollars. Cette hausse spectaculaire était liée à l'annonce d'un arrêt d'une partie de la production de Chalco.

Devant le manque d'électricité, le gouvernement de la province de Shanxi, au Nord-Ouest du pays, a fait suspendre la production d'aluminium, pour privilégier le secteur agricole. En effet, à cause du procédé d'électrolyse utilisé dans la production d'aluminium, le cout de l'électricité représente 40 % du prix du métal raffiné.

L'équivalent de 5% des capacités totales de production du pays a été affecté, soit 700.000 tonnes et les pertes de production ont été estimées à 900.000 tonnes tout au long de l'année.

La Chine sait depuis longtemps qu'elle ne peut plus fonctionner avec des aciéries d'un autre temps. Depuis une dizaine d'années, le gouvernement central souhaite répartir sa production d'acier entre les mains de quelques fleurons, mais cette décision a parfois été confrontée à des ralentisseurs externes ; ainsi par exemple, pour ne pas mettre en danger sa candidature aux Jeux Olympiques, Pékin envisageait dès 1999 de déménager l'aciérie géante de Shougang et ses 100 000 salariés. Aux portes de Pékin, cette dernière émettait chaque année l'équivalent de 40% des émissions du secteur industriel de la capitale.

Avec la flambée des cours et la cherté des métaux de base, la nécessité d'une restructuration à l'échelle nationale s'est fait encore plus sentir. Les aciéries des années 1950 avaient étaient bâtie aux portes des villes selon les voeux de Mao, qui voulait pouvoir compter sur elles en cas de guerre. Aujourd'hui l'idée, totalement anachronique, cause de nombreux problèmes environnementaux: non seulement ces vieilles aciéries polluent en CO2 et en dioxyde de soufre, mais elles consomment beaucoup trop de ressources en eau et en charbon.

Cette inadaptation à la compétition internationale est d'autant plus flagrante en période de crise. Le gouvernement multiplie donc les incitations pour favoriser le regroupement de ses producteurs, liés pour la plupart aux gouvernements locaux afin de leur permettre de peser face aux géants étrangers avides de se développer en Chine.

De plus le regroupement de ces producteurs permet à l'industrie Chinoise de négocier des tarifs plus avantageux auprès des minéraliers australiens, partenaire stratégique pour l'approvisionnement en matières premières.

Ainsi, le gouvernement a publié le 23 mars un plan national d'orientation. Parmi les dispositions annoncées, figurent la limitation de la production nationale à 460 millions de tonnes en 2009 et la fermeture des structures dont la capacité n'excède pas les 25 millions de tonnes/an.

Le gouvernement ambitionne de situer 40% des nouvelles installations en bordure de mer afin de réceptionner plus facilement le minerai de fer australien et brésilien qui arrive par bateau.

Mais le point le plus important dans le cadre de la fixation des prix du métal concerne surtout l'objectif de la Chine entend faire émerger 5 géants nationaux, qui détiendront à eux seuls plus de 45% de la capacité totale du pays.

De fait, on ne compte plus depuis l'an dernier les annonces de fusions et acquisitions. En mars 2008, Laiwu (8ème) s'associait avec Jinan (9ème) pour donner Shandong Steel (2ème).

En décembre, c'était au tour de trois groupes du Hebei de fusionner pour donner naissance au plus grand producteur d'acier chinois (avec 32 millions de tonnes par an), devançant ainsi le numéro 1 historique Baosteel.

Le gouvernement Chinois a également pris soin d'imposer de nouvelles normes environnementales dans ce secteur hautement polluant. De fait les nouvelles structures sont toutes destinées à d'équiper de technologies vertes. Selon les promoteurs du nouveau site de Shougang, 100% des déchets solides et 98% des émissions seront ainsi recyclés.

Cependant les progrès de compétitivité ont leur revers : Le protectionnisme des gouvernements régionaux reste fort. Fermer une aciérie, c'est perdre de l'emploi et des revenus.

Etalée sur plusieurs années, la tempête sociale des licenciements a d'ores et déjà commencé. Selon une étude de Galaxy Securities un courtier Chinois, les 100 000 ouvriers de Shougang ne seront plus que 9000 sur le nouveau site largement automatisé.

Ces difficultés sont de plus en plus évoquées par les gouvernements régionaux lors d'assemblée annuelle du Parti. Dans le cas de l'aciérie Shougang Malgré les départs à la retraite, les préretraites et les reclassements, rares sont les ouvriers de base qui ont accepté de déménager.

Les municipalités sont incités par le gouvernement central de transformer les friches industrielles (notamment en parcs de loisirs), le temps sera long avant que l'emploi local retrouve son niveau d'alors.

II.4 La question du dumping

Afin d'encourager la production locale, le gouvernement central assiste généreusement les producteurs afin de les soutenir dans leur expansion. Cette politique d'aide massive suscite des critiques de la part des nations industrialisés qui voient comme résultat de ce soutien des pratiques anticoncurrentielles.

En effet, Européens et Américains accusent Pékin de soutenir financièrement des industries qui vendent à perte, et pratiquent donc le dumping. Les sidérurgistes chinois auraient par exemple récemment bénéficié d'une aide de près 30 milliards de dollars sur leurs approvisionnements en énergie. Les exportations d'acier ayant triplé en trois ans les industriels américains ont demandé à leur gouvernement d'engager une procédure devant l'OMC.

En raison de son système politique particulier qui place l'état comme acteur incontournable dans les affaires, la Chine a été particulièrement visée par l'OMC dans les enquêtes anti-dumping.

Le développement de l'industrie Chinoise des métaux a pris un impact tellement fort dans les termes de l'échange que depuis que les accords de l'OMC ont été conclus en 1995, la Chine a toujours été à la nation la plus visée. En 2008 par exemple l'Empire du Milieu a totalisé plus de la moitié des demandes total d'enquête (37).

Il est également fort intéressant de constater que le secteur le plus soumis aux enquêtes de l'OMC n'est autre que celui des métaux de base, avec 39% des plaintes totales déposées. Cette statistique révèle les efforts financiers engagés par Pékin pour moderniser l'industrie minière et métallurgique.

Il existe ainsi des mesures anti dumping, caractérisées par des taxes, sur l'aluminium, le cuivre, et la plupart des autres métaux de base mais également sur des produits en étant constitués ; L'UE a par exemple décidé le mois dernier d'imposer des taxes antidumping allant de 26,5% à 85% sur certains éléments de fixation (vis, boulons etc.) importés de Chine, en fer ou en acier, au terme d'une enquête ouverte à l'automne 2007.

Ces mesures prises pour parer des pratiques anticoncurrentielles sont évidemment critiquées par Pékin qui n'y voit qu'une tentative protectionniste.

Il est intéressant de constater que certains analystes voient dans la prise de ces mesures certes une protection des industriels européens ou américains, mais que cette protection se fait au détriment du consommateur final.

En effet, les taxes imposées par les organismes de régulation de la concurrence ont été amenées à s'élever et peuvent représenter jusqu'à 100% du prix de vente affiché par le producteur chinois ce qui a forcément un impact sur le prix au niveau mondial. La Chine s'étant affirmé comme un acteur incontournable dans l'industrie des métaux de base, en étant pour la plupart d'entre eux, le premier producteur mondial, le prix payé par les industriels consommateurs de cette denrée est gonflée par les taxes anti-dumping ;

Il peut être pertinent de s'interroger de l'impact des taxes antidumping dans la fixation du prix du métaux, surtout quand cette taxe est imposée au plus grand producteur mondial et qu'elle est donc de fait, répercutée sur le plus grand nombre possible de consommateur final. Il est probable que l'effort supporté par le consommateur se révèle finalement plus important que le gain fait par les producteurs et industriels européens ou américain.

En 2008 par exemple, pour reprendre l'exemple cité ci-dessus de la taxation des produits de fixation, l'Europe choisit alors de protéger ce secteur. Or, le seul pays européen impliqué sur ce marché est l'Italie avec une part de marché mondiale inferieur à 7% ; L'imposition de cette taxe a provoqué une hausse soudaine des prix de ces produits en Europe, car la très grande majorité de ceux vendus sur le continent provenait de Chine. Les vendeurs spécialisés, et autres grandes surfaces ont tentés d'aller chercher ailleurs des producteurs afin d'éviter la taxation. Cependant aucun d'entre eux n'est parvenu à trouver des fournisseurs aussi compétitifs que leurs anciens grossistes Chinois. Les taxes payées pour s'approvisionner chinois a été évidemment répercutée sur le prix de vente final, augmentant de près de 30% les prix de ces produits.

Il est évidemment douteux de condamner des organes de régulations qui tentent d'assurer une concurrence mondiale saine, mais le cas du métal est particulier ; en étant à la fois le premier producteur et exportateur de métaux, le pays le plus condamné par les instances de concurrence, et que ces condamnations concernent dans leur majorité les métaux de base, la question de la part des taxes anti dumping dans la fixation des prix se devait d'être évoquée.

II.5 La montée en puissance des producteurs Chinois

Malgré les difficultés, l'objectif majeur, qui est de créer des champions nationaux reste en ligne de mire.

Ces champions, sont destinés à sécuriser et garantir un approvisionnement national mais également à affirmer le nouveau statut de la Chine sur les marchés internationaux. La question n'est plus alors de savoir s'il faut investir à l'international, mais comment le faire le plus vite possible. Les quatre principaux métaux (l'aluminium, le cuivre, le zinc et le plomb) sont tous en insuffisance de production. Pour le cuivre la situation est d'autant plus grave avec la production locale couvrant moins d'un quart de la demande.

Ainsi, la recomposition et la modernisation de la production et de consommation des métaux sur le marché intérieur chinois va également s'accompagner de visée expansionnistes ; La Chine, forte de sa nouvelle stature dans les échanges mondiaux va en effet tacher d'imposer ses entreprises dans l'industrie mondiale en investissant massivement à l'international.

Bien qu'étant premier producteur mondial, la Chine est également le premier consommateur. La croissance est si forte que le gouvernement chinois a planifié et orchestré une série d'investissements à l'étranger ; A titre d'exemple, China Minmetals, la plus grosse compagnie métallurgique du pays est sous l'autorité directe du gouvernement central et les décisions stratégiques d'expansion sont pris de consort avec les hautes sphères du parti.

Ces décisions concernent aussi bien des investissements dans des exploitations minières que dans des compagnies. Les compagnies minières chinoises ont notamment été encouragées à investir en Afrique, en Amérique Latine et en Australie, régions considérées comme plus coopératives.

Chalco (China Aluminium Corporation) a ainsi été la première entité minière chinoise à réaliser ce type d'opération transnationale. Crée en 2001 par le rapprochement de 25 gros producteurs régionaux, la compagnie, employant 200 000 personnes, s'impose rapidement comme la locomotive de l'industrie minière Chinoise en devenant son plus large producteur d'aluminium.

En Aout 2007, alors que l'industrie minière mondiale est en pleine phase de consolidation, la Chine envoie un signal fort avec l'acquisition de Peru Copper par Chalco pour 860 millions de dollar. Même si le montant semble plutôt faible comparé aux transactions réalisées par les majors internationales, cette investissement marque l'orientation stratégique prise par l'industrie minière chinoise. La Chine n'est plus alors seulement vue comme un débouché presque sans limite pour l'industrie, mais également comme un concurrent amené à grossir de plus en plus rapidement. Les denrées stratégiques telles que le cuivre, le fer ou le nickel sont alors visées afin d'alimenter la croissance économique du pays

Fin 2007, CITIC, la banque d'investissement d'état s'empare d'un producteur kazakh pour 900 millions de dollars. En Janvier 2008, Jiangxi Métal rachète à 100% Canadian Northern Peru Copper, pour 500 millions de dollars ; En Mars, Sinosteel lance une offre de rachat hostile sur Australian Midwest Corp. et parvient à prendre le contrôle de la compagnie ; dollars.

Ces participations, quand elles ne sont pas totales, sont réalisées dans le cadre de joint-ventures, plus acceptable aux yeux de l'opinion locale ; ainsi, Anshan Iron & Steel Group, le 3e producteur d'acier Chinois est parvenu à un accord de joint-venture de 1.6 milliards de dollars avec le groupe australien Gindalbie Metals, pour développer des projets dans les minerais de fer. Dans le même temps China Metallurgical Group signe un contrat similaire avec Australian Cape Iron Ore pour 400 millions.

Mais l'opération la plus frappante est incontestablement est à mettre au crédit de Chalco. Alors que les groupes chinois investissaient plutôt dans des entreprises de taille moyenne, cette prise de participation dans le 3e groupe minier mondial marque l'affirmation des ambitions chinoises.

En février 2008, Chalco s'associe avec l'américain Alcoa pour prendre 10% du géant Rio Tinto, 3e groupe minier mondial. Cette prise de participation s'élève à 14 milliards de dollars, ce qui en fait le plus gros investissement international jamais réalisé par une entreprise Chinoise.

Cette entrée au capital est d'autant plus stratégique qu'elle se déroule en pleine bataille boursière entre Rio Tinto et BHP Billiton qui cherchait alors à le racheter. Le montant payé par Chalco et Alcoa valorise Rio Tinto à plus de 150 milliards de dollars, recadrant l'offre de BHP dans une fourchette basse. Cet investissement massif est justifié par la crainte de la Chine de voir la fusion en Rio et BHP qui créerait un géant avec un contrôle fort sur les prix de métaux essentiels à la croissance chinoise.

La Chine est donc prête à payer le prix fort et annonce être prêt à mettre 120 milliards de dollars à la disposition de Chalco par le biais du fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC).

Cette volonté est renforcée par le fait que pendant cette période, les cours des métaux sont élevés, la crise financière est dans les esprits mais les craintes d'une récession mondiale sont très faibles. La croissance Chinoise est vue par tous comme trop forte pour être arrêter soudainement et dans le même temps la spéculation grandit sur le London Métal Exchange faisant flamber les cours.

II.6 L'impact de la crise dans l'environnement concurrentiel

Mi 2008, les inquiétudes grandissent quant à l'avenir de la situation économique mondiale suite à une aggravation critique de l'état du système financier. Les objectifs de croissance sont revus à la baisse par les organismes internationaux, les perspectives de demande s'assombrissent, les cours des bourses s'effondrent.

Le prix des matières premières tirés à la hausse pendant des mois par des fondamentaux solides s'écroulent : le chômage explose, les Etats Unis voient le marché immobilier et du crédit s'effondrer. Ceux qui pensaient que la Chine résisterait à la crise voient leurs espoirs anéantis avec une production industrielle en fort repli, et pour cause, 20% des exportations chinoises sont absorbés par les Etats Unis ; des milliers d'usines ferment en Chine, et le marché automobile mondial entre dans la pire crise de son histoire, promettant un avenir sombre à la demande de métaux de base.

Les investissements massifs engagés quelques mois auparavant, alors annoncés comme une source garantie de revenus apparaissent désormais comme un lourd fardeau. Les capacités de production sont largement trop élevés, les couts fixes ne sont plus amortis, et les dettes contractées pour les acquisitions pèsent plus que jamais dans un environnement bancaire qui semble anéanti.

Cette situation va complètement freiner le processus de consolidation du secteur, la production mondiale dégringole et les compagnies minières sont contraintes de réduire leur niveau d'activité de manière drastique.

Devenus plus flexibles, les marchés réagissent désormais beaucoup plus vite que lors des crises précédentes. A titre d'exemple, lors du bas de cycle de la sidérurgie en 2001-2002, les prix des billettes (lingot de métal, non encore traité) en Asie ne s'étaient dépréciés que de 5% en 12 mois, cette fois-ci les cours des billettes sur le LME ont chuté de 65%.

Coincés entre cette chute des prix et la constante augmentation des coûts de production, les producteurs ont vu leurs marges s'évanouir rapidement.

Selon les calculs de Pinetree Capital, un fonds d'investissement spécialisé dans les matières premières, les coûts de production d'une tonne de cuivre qui tournaient autour de 1 400 dollars en 2001 ont grimpé vers les 3 000/3 200 dollars.

Certaines entreprises, notamment les chinoises, bénéficiant de plus grandes marges de manoeuvre en raison de leur proximité avec leur gouvernement ont pu être beaucoup plus réactifs localement aux signes envoyés par les marchés internationaux.

La filière chinoise de l'aluminium a ainsi annoncé l'arrêt de 4 millions de tonnes de capacités de production d'alumine. Chalco, qui avait déjà stoppé 300 000 des 1,5 millions de tonnes de capacité de sa raffinerie d'alumine de Shandong, a finalement réduit sa production à 200 000 tonnes pour répondre à une baisse de 40% du prix de l'alumine.

BHP Billiton, CVRD (2e groupe mondial) et Rio Tinto appuient également sur le frein en termes d'investissements. Les programmes de développement sont tous réétudiés à la lumière des troubles qui secouent les marchés et d'un ralentissement de la croissance de l'économie chinoise qui est alors inévitable. Même si les groupes leaders continuent de tabler sur le développement interne du pays toujours tiré par son urbanisation et son industrialisation, ils constatent néanmoins que ses industries exportatrices ne sont pas isolées d'une récession de l'OCDE. Ainsi les compagnies minières dans leur ensemble constatent que la demande chinoise de cuivre d'aluminium et d'intrants de l'acier est en baisse.

Outre la chute des cours, c'est bien la crise du crédit qui frappe des projets métallurgiques et miniers toujours plus voraces en capitaux. Les capitaux sont amenés être rares et chers dans la période de crise et les petites firmes minières, les « juniors », souffrent particulièrement. La disparition des juniors sur lesquels repose la partie la plus importante des investissements de recherche et d'exploration va limiter le nombre de gisements ouverts à l'exploration lorsque le besoin s'en fera sentir.

Concernant le cuivre le numéro un, le chilien Codelco, qui a enregistré une baisse de sa production en 2008 s'est préparé voir cette tendance se poursuivre l'an prochain. A la fin de l'année face à la baisse des cours du métal rouge, le numéro deux du secteur, l'américain Freeport-McMoran se prépare également à reporter ses différents projets d'augmentation de ses capacités de production afin de limiter ses investissements.

Les cours des compagnies minières s'effondrent dans un contexte de ralentissement sévère de l'activité économique mondiale. Entre Mai et Novembre 2008, l'action BHP Billiton perd 75% ; Dans le même temps, sa cible finalement laissée pour compte, Rio Tinto perd 85%. CVRD voir également son cours de bourse s'effondrer de 80%.

Début 2009, les prévisions toujours aussi sombres ne laissent pas espérer un retour à la normale avant 2010 pour les plus optimistes.

Cependant, comme dans chaque crise, certains intervenants mieux lotis que d'autres pour diverses raisons vont profiter de la faiblesse des cours pour prendre des positions qui auraient exigés de les payer au prix fort.

Ainsi, après avoir pris 10% de Rio Tinto en février 2008, Chalco annonce sa décision d'augmenter sa participation dans le capital du groupe Anglo-australien.

Rio Tinto, dont le cours de bourse a été massacré, n'a pas vraiment la possibilité de s'opposer à cette offre, dans la mesure où le groupe chercher activement des capitaux afin de rembourser sa dette de 40 milliards contractée lors du rachat d'Alcan.

Aux termes de cet accord, Chalco obtiendrait une part de 12,3 milliards de dollars dans les actifs de Rio en minerai de fer, dans le cuivre et l'aluminium, ainsi que 7,2 milliards de dollars de dette convertible, ce qui doublerait sa participation dans le capital du groupe minier, à 18%.

Cette offre suscite néanmoins des réticences de la part des autorités australiennes qui assistent à la montée en puissance des entreprises chinois dans des intérêts stratégiques nationaux. En effet, Chalco étant 100% détenue par le gouvernement chinois, les autorités australiennes craignent que ce deal ne se fasse pas d'égal à égal entre les deux entreprises.

La prise de participation a été ainsi soumise à un examen approfondi de la part des instances économiques australienne. Les actionnaires de Rio Tinto ont refusé pour la plupart la réalisation de ce deal.

Les dirigeants de Chalco déployé une batterie d'arguments afin de convaincre à la fois les autorités australiennes et les actionnaires : la dette serait réduite de moitié et Chalco s'engage à contribuer à la création de milliers d'emplois en Australie au travers de ces entités communes avec Rio Tinto. De plus, en étant soutenue par le gouvernement Chinois, Chalco dispose des énormes réserves de cash indispensables dans cet environnement difficile.

Le deal est approuvé par les 2 compagnies mais pas encore par les autorités australiennes.

Cette prise de participation et cette énorme levée de fonds ne doit cependant pas masquer les difficultés que connait le secteur en pleine crise. Même si les métaux depuis le début de l'année ont connu pour certains de belles embellies (55% pour le cuivre par exemple,) l'arrêt brutal des investissements et les importants ralentissements de la production ont non seulement limité la chute des cours, mais seront également amené à provoquer une nouvelle hausse brutale des prix des métaux lorsque la conjoncture se sera retournée.

Les plans de relance mondiaux ; Quel avenir pour les métaux ?

Si l'industrie du métal ne peut pas à elle seule sortir le monde de la crise, elle n'en reste pas moins une des stimulateurs à prendre en compte si l'on souhaite relancer la machine économique mondiale.

Pour faire face à la crise globale que connait actuellement le monde, les pays industrialisés et ceux en développement, ont décidés de coordonner leurs plans de relance nationaux afin de propulser ensemble la croissance mondiale ; En effet, que ce soit l'Europe, les Etats Unis ou la Chine, tous ont engagés d'immenses investissements publiques destinés, à soutenir l'ensemble des industries et à sauver les plus touchées, comme le secteur bancaire, ou l'automobile.

Les États ont ainsi lancés ou prévoient de lancer des politiques de relance avec la volonté affichée de réduire l'ampleur de la crise économique :

Dès Janvier 2008, le gouvernement fédéral américain avait mis de l'avant un programme de relance de 168 milliards de dollars;

En septembre 2008, face à l'aggravation de la crise et de sa propagation confirmée au niveau mondial, le gouvernement fédéral américain met en place le Plan Paulson, un programme de 700 milliards de dollars d'apurement de la crise financière.

En Asie, en octobre 2008, l'Australie annonce un plan de relance de 65 milliards de dollars, dans le même temps, le Japon annonce un plan de relance de 260 milliards.

En Novembre le gouvernement chinois annonce le 9 novembre un plan de relance de 15% du PNB dans les deux ans à venir pour relancer la croissance. Les 573 milliards de dollars iront à des grands travaux d'infrastructures qui concernent évidemment la demande en métaux de base: travaux ferroviaires, de ports, d'autoroutes et de grands travaux hydrauliques (45%), à la reconstruction du Sichuan (25%), au développement des campagnes (9.25%), à l'environnement, principalement des stations de traitement des eaux usées (8,7%), des logements sociaux (7%). Ce budget prévu contient les 80 milliards de dollars décidés pour la reconstruction de la province du Sichuan en juin 2008 suite au séisme du Sichuan de mai 2008;

En Europe, Bruxelles confirme la mise en place d'un plan européen de 163 milliards de dollars. Il s'agit ici surtout d'assurer un minimum de cohésion entre les plans de relance nationaux établis. Parmi les grand pays européen le Royaume-Uni qui crée un plan de 30 milliards destiné à sauver le système bancaire. L'Allemagne lui emboite le pas et annonce un investissement de 63 milliards. Le plan Allemand sera renforcé avec 50 milliards supplémentaire annoncés en Janvier.

Le 4 décembre, le président français présente un plan de relance de 26 milliards d'euros (11,4 milliards destinés au soutien de la trésorerie des entreprises, 10,5 milliards aux investissements publics, 2 milliards au logement et à l'automobile, 1,2 milliards aux mesures emploi et 0,8 milliards à la prime de solidarité active.

Il est intéressant de se pencher sur ces plans de relance dans le cadre de cette étude sur les métaux car ils ont un impact fort sur les fondamentaux de la fixation de leurs prix.

En effet, cette politique d'investissements a un impact direct sur l'avenir de ce marché dans la mesure où la volonté de relancer la machine industrielle globale implique une stimulation de l'industrie des métaux de base, situé en amont de tout le secteur industriel. De plus, ces plans de relance revêtent une importance capitale pour l'avenir de l'industrie métallurgique car ils ont également pour but d'amorcer des bouleversements industriels essentiels, comme la prise en compte des défis environnementaux par exemple, avec lesquels le marché du métal va certainement être amené à se transformer.

Le stimulus touche en effet un très large éventail d'industrie. L'industrie métallurgique a bénéficié à la fois d'aides directes, comme par exemple des prêts à taux préférentiels de la part de l'état et indirectes avec un soutien similaire à des industries liées; Les sommes investies étant colossales, elles auront vocation à influencer durablement le secteur et les fondamentaux dans la fixation du prix.

III.1 Le plan de relance américain et son impact sur le marché du métal

Les Etats Unis étant à l'origine de la crise qui s'est propagée au monde entier, avaient comme nécessité et responsabilité de proposer un plan de relance ambitieux.

La Chambre des représentants vote en janvier 2009, en faveur d'un plan de relance de 825 milliards de dollars.

Ce plan prévoit notamment des réductions 275 milliards de dollars de réductions d'impôts, une augmentation des indemnités chômage, mais surtout plus de 540 milliards d'investissements dans des infrastructures aussi diverses que les routes, les écoles ou le développement de l'Internet à haut débit.

Les métaux de base ont toute leur place dans ce plan et les stocks empilés et non consommés pendant le pic de la crise vont être amenés à se réduire. Or, en raison de l'éclatement de la bulle qui a suivi le mouvement de consolidation le secteur a largement réduit ses capacités de production. La hausse de la demande potentielle provoquée par la coordination des plans de relance laissent ainsi croire à plusieurs analystes que les prix des métaux de base pourraient avoir atteint leur niveau le plus bas et être en voie de se redresser.

Les industries consommatrices de métaux ont été particulièrement aidé avec notamment un effort très important consenti pour les constructeurs automobile ;

Même si cette aide sert avant tout à aider les géants automobiles américains tels que Général Motors ou Ford à se restructurer et à garantir à leurs salariés le paiement de leurs retraites, les constructeurs ont été largement incités à innover leur production. La production automobile américaine ayant chuté de 25% entre 2001 et 2009, l'avenir reste très sombre pour l'industrie, l'éventualité d'une mise en faillite des « Big 3 », Général Motors, Ford et Chrysler ayant même été évoquée par Obama.

Les constructeurs sont ainsi contraints à s'adapter aux réalités du marché mondial et à prendre en compte des impératifs devenus essentiels, tels que les mesures environnementales, ou la nécessité de produire des véhicules moins consommateurs d'essence ;

Diverses propositions ont été ainsi évoquées et examinées avec attention certes par les compagnies automobiles mais également par les industries liées, les entreprises minières et métallurgiques en tête. L'industrie automobile est en effet un débouché essentiel de la production de métal.

III.2 Impact du plan de relance automobile pour l'aluminium:

Les métaux dans leur ensemble ont toujours été amené à évoluer avec les mutations industrielles ; Ainsi le plomb par exemple alors massivement utilisé au XIXe et début du XXe à progressivement été abandonné et son utilisation cantonné à des fins bien spécifiques suite aux découvertes de son impact sur la santé humaine.

De même, la crise a certes durablement affaibli l'industrie des métaux et minière mais elle représente pour certains de nouvelles opportunités ;

Ainsi dans les reformes imposées au secteur automobile pour l'attribution d'aides publiques un métal a été en particulier bien loti ;

Dans le cadre du plan de relance automobile, l'aluminium est en effet un métal très prisé car ses propriétés permettent de produire des véhicules plus légers. Certaines voitures de constructeurs spécialistes comportent déjà des composants structurels en aluminium. Le nombre de ces composants et modules, tels que longerons et dessous de caisse, augmentera au cours des prochaines années sur les voitures de gamme moyenne et de grande série. En 2005, les premières voitures généralisant l'utilisation de l'aluminium sont apparues.

D'après le CCFA (Comité des Constructeurs Français d'Automobile) le poids de l'aluminium dans une voiture européenne type est ainsi passé de 90 kg actuellement à 125 kg entre 2001 et 2006. Certains modèles en utilisent dans des proportions plus élevés comme la Peugeot 607 qui contient 190 kg d'aluminium et la C5 avec 150 kg.

Avec les objectifs qui ont conditionnés l'attribution de fonds dans le cadre du plan de relance, l'allègement du poids des véhicules est important pour les constructeurs dans la mesure où il leur permettra également de satisfaire à l'engagement sur les émissions de CO2. Les constructeurs ont ainsi été incités à utiliser l'aluminium pour compenser l'accroissement du poids de leurs véhicules dû à l'augmentation de la taille des moteurs. BMW travaille à une face avant en aluminium pour la prochaine Série 5. La Série 7 emploie ce métal pour le capot et les pare-chocs avant, ainsi que pour des pièces du moteur V8.

Les utilisations sont notamment influencées par les cours du métal ; Une marque de luxe comme BMW est disposée à accepter un surcoût de 4 dollars par livre (10 euros par kilo), tandis qu'un constructeur généraliste comme Renault a fixé la barre à 1,80 dollar (4,60 euros). C'est pourquoi il ne faut pas s'attendre à voir apparaître des voitures de grande série équipées d'une carrosserie en aluminium à court terme. Toutefois, l'aluminium offre des avantages en matière de coût et de taux de recyclage qui devraient encourager les constructeurs à recourir davantage à ce métal.

Avec la crise, et la chute des cours, les constructeurs et fournisseurs se sont récemment efforcés d'améliorer la technique d'assemblage des pièces en aluminium et en 2009 la part de l'aluminium utilisé dans la production automobile à atteint un sommet, avec 8,6% du poids moyen et devrait atteindre 10% selon l'institut américain Aluminum Association.

L'aluminium est ainsi utilisé de façon de plus en plus importante par les constructeurs (pour les disques de frein, les suspensions...) si bien qui si une fusion en 2 géants américains était contrainte par l'administration américaine elle engagerait certainement GM et Chrysler en raison de nombreuses synergies à faire valoir dans l'utilisation d'aluminium.

Selon une note de l'institut MF Global publiée au début de l'année dans le Wall Street Journal, les cours d'aluminium seraient ainsi à moyen et à long terme soutenu par « un filet de sécurité » en résultat de l'effort imposé par les autorités en matière de production, si bien sur les constructeurs étaient amenés à survivre. Les cours de l'alumium ont ainsi connu une belle embellie depuis de l'année qui s'explique en grande partie par cet engouement suscité par le secteur automobile.

Malgré une volonté d'action commune affichée par l'ensemble des pays industrialisés, la crise a suscité d'importantes craintes notamment liées à la tentation protectionniste

Une clause particulière dans le détail du plan de relance américain a fait ressurgir les vieux démons protectionnistes que les institutions internationales souhaitaient à tout prix éviter.

Après l'éclatement de la crise dans le bâtiment et l'automobile, la production d'acier a chuté de moitié en trois mois.

Cette clause prévoit ainsi l'interdiction d'acheter à l'étranger l'acier et le fer destiné au plan de relance. La mesure suscite d'autant plus d'inquiétude qu'elle pourrait faire école, contraindre les autres pays à un repli sur eux même et faire chuter les cours internationaux des métaux.

La clause est finalement largement assouplie, et son application destinée à être appliqué d'une manière cohérente avec les obligations des Etats-Unis en vertu des accords internationaux.

Excepté ce point, les cours de métaux ont plutôt été ménagés ; En insufflant dans l'économie américaine des centaines de milliards, le gouvernement a envoyé un signal fort concernant sa volonté de recentrer les politiques industrielles au coeur de la vie économique.

Cette volonté va être suivie partout dans le monde entier, en particulier avec le pays qui possède avec les Etats Unis le plus fort impact sur le marché des métaux de base, la Chine.

III.3 Impact du plan de relance Chinois.

Le plan de relance chinois revêt un intérêt particulier dans la mesure où l'économie du pays en est pleine transformation.

Alors quasiment exclusivement basée sur les exportations, la Chine a connu la plus grosse croissance de l'histoire économique et s'est affirmée en mois de 30 ans comme la 3e puissance économique mondiale.

A la différence des Etats Unis, du Japon ou de l'UE, la Chine est toujours en développement. La crise à occasionné des investissements massifs certes pour soutenir l'économie fortement atteinte par la conjoncture mondiale mais également pour orienter baser la croissance économique du pays sur la demande intérieure et réduire le poids des exportations.

Les investissements prévus par le Bureau Central vont servir à accélérer le développement du pays en le dotant d'infrastructures modernes.

La construction de réseaux ferroviaires reliant les grandes villes du pays (comme une ligne grande vitesse entre Pékin et Shanghai), la modernisation et l'électrification accélérée des provinces reculées, le développement de l'internet haut débit, le logement, la reconstruction du Sichuan ravagé par un tremblement de terre, que de chantiers gourmands en métaux qui devraient être les premiers bénéficiaires des 455 milliards d'euros promis par Pékin dans son plan de relance.

La part des sommes consacrées au développement industriel concerne principalement dix industries. En plus de celles des métaux non ferreux, le gouvernement a adopté des plans pour l'automobile, l'acier, la construction navale, le textile, la fabrication des machines, l'industrie électronique et informatique, l'industrie légère et la pétrochimie et la logistique.

Ces décisions promettent aux métaux une hausse importante de la demande potentielle et le lendemain de l'annonce, à Londres, le cuivre a bondi de 8% à l'ouverture des échanges de LME.

Mais cette hausse va ensuite se rétracter rejoignant celle des autres métaux en raison de fondamentaux fragiles : d'abord les stocks pléthoriques entreposés dans les ports chinois couvrent 4 mois de production. Ensuite la mise en veilleuse des hauts fourneaux en Chine ainsi que dans le reste du monde. Et enfin l'assèchement brutal des échanges malgré l'annonce de ces ambitieux plans.

Le prix du fer disponible sur le marché spot (seul métal à ne pas être coté) est éloquent. La Chine est alors soupçonnée de faire ployer les cours, il n'est pas impossible qu'elle ait sciemment stoppé ces achats sur le marché spot avant d'appeler ses fournisseurs à s'assoir à la table des négociations.

De même, les fournisseurs ne se ruent pas dans l'effet d'annonce afin de tenter d'enrayer la chute des cours. Ainsi le brésilien Vale et les deux anglo-australiens Rio Tinto et BHP Billiton, ont patiemment attendus que les réductions de production décidées par deux d'entre eux se fassent sentir, et d'en savoir plus sur ce plan de relance chinois qui donne de l'élan à l'ensemble des compagnies minières.

En tant que premier importateur et consommateur de la plupart des métaux de base, la Chine a en effet un impact très fort sur les cours mondiaux. Ainsi comme évoqué plus haut le gouvernement a pris soin d'accumuler des réserves stratégiques pendant que les cours avaient atteint le plus bas point.

Courant Février-Mars, les cours du LME remontent de façon notable, entre le cuivre prend près 55% en trois mois, dont 20% rien qu'en Mars. La hausse des prix a été fortement influencée par une décrue graduelle des stocks de métal entreposés au LME. Le métal rouge a ainsi quitté les entrepôts du LME pour aller en Chine, où le Bureau des réserves stratégiques a constitué des réserves, profitant de prix plus avantageux au LME que sur le marché intérieur chinois.

Conclusion

Profondément intégrés à l'économie réelle, indispensables à tout les processus industriels et ressources âprement partagées entre les nations, les métaux sont au coeur des réalités économiques de notre temps.

Alors que l'on pouvait penser avec les progrès réalisés au 20e siècle que les pays industrialisés étaient définitivement passés à une économie du service, de la communication, de la finance, du média, en un mot de l'immatériel, des transformations économiques majeurs nous ont rappelé l'impact de l'industrie primaire de notre économie.

Les prix des métaux a vu ses fondamentaux transformés en quelques années par des bouleversements d'un monde toujours plus riche et mondialisé.

L'avènement de la Chine, secouant profondément l'économie mondiale, son besoin impératif de matières premières pour développer ce qui est amené à devenir la plus grande puissance économique mondiale engage la demande de métal à s'affirmer comme de plus en plus importante; le pays compte encore 800 millions de paysans et n'est pas totalement sorti du tiers monde. Les chiffres gigantesques évoqués concernant son économie ne doivent pas faire oublier qu'il est le pays le plus peuplé au monde et que le développement chinois ne sera pas achevé à court terme. La Chine a besoin et aura besoin de métal. Quand la Chine en aura « fini », se sera au tour de l'Inde ; puis de l'Afrique ; et de tous les pays cherchant le bien être de leurs habitants par la croissance et le développement.

A l'opposé, concernant nos économies, son niveau de sophistication a presque entrainé sa perte ; La financiarisation s'est étendue partout, des activités purement bancaires comme le crédit aux secteurs les plus éloignés comme les matières premières. Alors que les marchés à terme de métaux avaient pour but de protéger acheteurs et producteurs, la spéculation s'est immiscée, comme si les pays développé n'avait plus d'autres intérêts dans cette matière de base et a fait failli lui faire perdre ses fondamentaux ;

Les montants colossaux mis sur la table par l'ensemble des pays industrialisés ne doivent pas faire oublier que les métaux sont profondément dépendants de l'économie réelle. C'est par elle que le prix du métal est amené à évoluer. Tant que la crise actuelle durera, les fondamentaux seront passablement atteints.

Les montants investis doivent servir à remettre l'économie mondiale sur de bons rails en stabilisant ses bases. Les matières premières ont toujours été au service de l'économie réelle ; et les orientations données par les plans de relance doivent servir à les replacer au coeur des défis auxquels va faire face le monde : les questions écologiques, une évolution des prix qui ne pénalise pas les plus pauvres et une adaptation de l'offre au service du progrès.

La demande de métaux de base concerne et concernera nos économies développés ; l'amélioration de ses utilisations pourra engendrer la création de secteurs nouveaux comme il l'a toujours fait à l'instar du cuivre dans les activités antiques, de l'acier pendant la révolution industrielle et du Silicone aujourd'hui à l'aube du développement des énergies renouvelables.

Bibliographie

Ouvrage et documents

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· Françoise Hay, « La montée en puissance de l'économie Chinoise », Collection des Sociétés, 2005

· Erik Iszraelewicz, « Quand la Chine change le monde » ; 2005

· Jean-Marc Plantade, Yidir Plantade « La face cachée de la Chine : Toute la vérité sur la plus grande jungle économique du monde », Bourin Éditeur, 2006.

· Aglietta M., « La Chine vers la superpuissance » Broché, Economica

· Yves Crozet, « Les Grandes Questions de l'économie internationale », Broché, Armand Colin

· Michel-Henry Bouchet, « L'économie mondiale 2009 », Editions La Découverte

Sites préférentiels :

www.lme.com

www.mfglobal.com

www.edito-matieres-premieres.fr

www.boursorama.com

www.capital.fr

www.commodity.com/

www.aluminum.org/

www.eurocopper.org

www.kme.com

www.french.xinhuanet.com

www.aujourdhuilachine.com

www.pwc.com

Annexes :

Cours du LME et stocks entre novembre 2007 et février 2009

Variation des stocks et prix sur le LME entre novembre 2007 et février 2009 (%)

Evoluions cours et stock du cuivre sur le LME entre Décembre 2007 et Février 2009

Evoluions cours et stock du zinc sur le LME entre Décembre 2007 et Février 2009

Evoluions cours et stock du plomb sur le LME entre Décembre 2007 et Février 2009

Evoluions cours et stock du Nickel sur le LME entre Décembre 2007 et Février 2009

Utilisation des métaux de base dans l'industrie automobile :






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius