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Fondamentaux dans la fixation du prix des métaux de base

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par Benjamin ZUILI
Epsci- groupe ESSEC -  2009
  

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Les plans de relance mondiaux ; Quel avenir pour les métaux ?

Si l'industrie du métal ne peut pas à elle seule sortir le monde de la crise, elle n'en reste pas moins une des stimulateurs à prendre en compte si l'on souhaite relancer la machine économique mondiale.

Pour faire face à la crise globale que connait actuellement le monde, les pays industrialisés et ceux en développement, ont décidés de coordonner leurs plans de relance nationaux afin de propulser ensemble la croissance mondiale ; En effet, que ce soit l'Europe, les Etats Unis ou la Chine, tous ont engagés d'immenses investissements publiques destinés, à soutenir l'ensemble des industries et à sauver les plus touchées, comme le secteur bancaire, ou l'automobile.

Les États ont ainsi lancés ou prévoient de lancer des politiques de relance avec la volonté affichée de réduire l'ampleur de la crise économique :

Dès Janvier 2008, le gouvernement fédéral américain avait mis de l'avant un programme de relance de 168 milliards de dollars;

En septembre 2008, face à l'aggravation de la crise et de sa propagation confirmée au niveau mondial, le gouvernement fédéral américain met en place le Plan Paulson, un programme de 700 milliards de dollars d'apurement de la crise financière.

En Asie, en octobre 2008, l'Australie annonce un plan de relance de 65 milliards de dollars, dans le même temps, le Japon annonce un plan de relance de 260 milliards.

En Novembre le gouvernement chinois annonce le 9 novembre un plan de relance de 15% du PNB dans les deux ans à venir pour relancer la croissance. Les 573 milliards de dollars iront à des grands travaux d'infrastructures qui concernent évidemment la demande en métaux de base: travaux ferroviaires, de ports, d'autoroutes et de grands travaux hydrauliques (45%), à la reconstruction du Sichuan (25%), au développement des campagnes (9.25%), à l'environnement, principalement des stations de traitement des eaux usées (8,7%), des logements sociaux (7%). Ce budget prévu contient les 80 milliards de dollars décidés pour la reconstruction de la province du Sichuan en juin 2008 suite au séisme du Sichuan de mai 2008;

En Europe, Bruxelles confirme la mise en place d'un plan européen de 163 milliards de dollars. Il s'agit ici surtout d'assurer un minimum de cohésion entre les plans de relance nationaux établis. Parmi les grand pays européen le Royaume-Uni qui crée un plan de 30 milliards destiné à sauver le système bancaire. L'Allemagne lui emboite le pas et annonce un investissement de 63 milliards. Le plan Allemand sera renforcé avec 50 milliards supplémentaire annoncés en Janvier.

Le 4 décembre, le président français présente un plan de relance de 26 milliards d'euros (11,4 milliards destinés au soutien de la trésorerie des entreprises, 10,5 milliards aux investissements publics, 2 milliards au logement et à l'automobile, 1,2 milliards aux mesures emploi et 0,8 milliards à la prime de solidarité active.

Il est intéressant de se pencher sur ces plans de relance dans le cadre de cette étude sur les métaux car ils ont un impact fort sur les fondamentaux de la fixation de leurs prix.

En effet, cette politique d'investissements a un impact direct sur l'avenir de ce marché dans la mesure où la volonté de relancer la machine industrielle globale implique une stimulation de l'industrie des métaux de base, situé en amont de tout le secteur industriel. De plus, ces plans de relance revêtent une importance capitale pour l'avenir de l'industrie métallurgique car ils ont également pour but d'amorcer des bouleversements industriels essentiels, comme la prise en compte des défis environnementaux par exemple, avec lesquels le marché du métal va certainement être amené à se transformer.

Le stimulus touche en effet un très large éventail d'industrie. L'industrie métallurgique a bénéficié à la fois d'aides directes, comme par exemple des prêts à taux préférentiels de la part de l'état et indirectes avec un soutien similaire à des industries liées; Les sommes investies étant colossales, elles auront vocation à influencer durablement le secteur et les fondamentaux dans la fixation du prix.

III.1 Le plan de relance américain et son impact sur le marché du métal

Les Etats Unis étant à l'origine de la crise qui s'est propagée au monde entier, avaient comme nécessité et responsabilité de proposer un plan de relance ambitieux.

La Chambre des représentants vote en janvier 2009, en faveur d'un plan de relance de 825 milliards de dollars.

Ce plan prévoit notamment des réductions 275 milliards de dollars de réductions d'impôts, une augmentation des indemnités chômage, mais surtout plus de 540 milliards d'investissements dans des infrastructures aussi diverses que les routes, les écoles ou le développement de l'Internet à haut débit.

Les métaux de base ont toute leur place dans ce plan et les stocks empilés et non consommés pendant le pic de la crise vont être amenés à se réduire. Or, en raison de l'éclatement de la bulle qui a suivi le mouvement de consolidation le secteur a largement réduit ses capacités de production. La hausse de la demande potentielle provoquée par la coordination des plans de relance laissent ainsi croire à plusieurs analystes que les prix des métaux de base pourraient avoir atteint leur niveau le plus bas et être en voie de se redresser.

Les industries consommatrices de métaux ont été particulièrement aidé avec notamment un effort très important consenti pour les constructeurs automobile ;

Même si cette aide sert avant tout à aider les géants automobiles américains tels que Général Motors ou Ford à se restructurer et à garantir à leurs salariés le paiement de leurs retraites, les constructeurs ont été largement incités à innover leur production. La production automobile américaine ayant chuté de 25% entre 2001 et 2009, l'avenir reste très sombre pour l'industrie, l'éventualité d'une mise en faillite des « Big 3 », Général Motors, Ford et Chrysler ayant même été évoquée par Obama.

Les constructeurs sont ainsi contraints à s'adapter aux réalités du marché mondial et à prendre en compte des impératifs devenus essentiels, tels que les mesures environnementales, ou la nécessité de produire des véhicules moins consommateurs d'essence ;

Diverses propositions ont été ainsi évoquées et examinées avec attention certes par les compagnies automobiles mais également par les industries liées, les entreprises minières et métallurgiques en tête. L'industrie automobile est en effet un débouché essentiel de la production de métal.

III.2 Impact du plan de relance automobile pour l'aluminium:

Les métaux dans leur ensemble ont toujours été amené à évoluer avec les mutations industrielles ; Ainsi le plomb par exemple alors massivement utilisé au XIXe et début du XXe à progressivement été abandonné et son utilisation cantonné à des fins bien spécifiques suite aux découvertes de son impact sur la santé humaine.

De même, la crise a certes durablement affaibli l'industrie des métaux et minière mais elle représente pour certains de nouvelles opportunités ;

Ainsi dans les reformes imposées au secteur automobile pour l'attribution d'aides publiques un métal a été en particulier bien loti ;

Dans le cadre du plan de relance automobile, l'aluminium est en effet un métal très prisé car ses propriétés permettent de produire des véhicules plus légers. Certaines voitures de constructeurs spécialistes comportent déjà des composants structurels en aluminium. Le nombre de ces composants et modules, tels que longerons et dessous de caisse, augmentera au cours des prochaines années sur les voitures de gamme moyenne et de grande série. En 2005, les premières voitures généralisant l'utilisation de l'aluminium sont apparues.

D'après le CCFA (Comité des Constructeurs Français d'Automobile) le poids de l'aluminium dans une voiture européenne type est ainsi passé de 90 kg actuellement à 125 kg entre 2001 et 2006. Certains modèles en utilisent dans des proportions plus élevés comme la Peugeot 607 qui contient 190 kg d'aluminium et la C5 avec 150 kg.

Avec les objectifs qui ont conditionnés l'attribution de fonds dans le cadre du plan de relance, l'allègement du poids des véhicules est important pour les constructeurs dans la mesure où il leur permettra également de satisfaire à l'engagement sur les émissions de CO2. Les constructeurs ont ainsi été incités à utiliser l'aluminium pour compenser l'accroissement du poids de leurs véhicules dû à l'augmentation de la taille des moteurs. BMW travaille à une face avant en aluminium pour la prochaine Série 5. La Série 7 emploie ce métal pour le capot et les pare-chocs avant, ainsi que pour des pièces du moteur V8.

Les utilisations sont notamment influencées par les cours du métal ; Une marque de luxe comme BMW est disposée à accepter un surcoût de 4 dollars par livre (10 euros par kilo), tandis qu'un constructeur généraliste comme Renault a fixé la barre à 1,80 dollar (4,60 euros). C'est pourquoi il ne faut pas s'attendre à voir apparaître des voitures de grande série équipées d'une carrosserie en aluminium à court terme. Toutefois, l'aluminium offre des avantages en matière de coût et de taux de recyclage qui devraient encourager les constructeurs à recourir davantage à ce métal.

Avec la crise, et la chute des cours, les constructeurs et fournisseurs se sont récemment efforcés d'améliorer la technique d'assemblage des pièces en aluminium et en 2009 la part de l'aluminium utilisé dans la production automobile à atteint un sommet, avec 8,6% du poids moyen et devrait atteindre 10% selon l'institut américain Aluminum Association.

L'aluminium est ainsi utilisé de façon de plus en plus importante par les constructeurs (pour les disques de frein, les suspensions...) si bien qui si une fusion en 2 géants américains était contrainte par l'administration américaine elle engagerait certainement GM et Chrysler en raison de nombreuses synergies à faire valoir dans l'utilisation d'aluminium.

Selon une note de l'institut MF Global publiée au début de l'année dans le Wall Street Journal, les cours d'aluminium seraient ainsi à moyen et à long terme soutenu par « un filet de sécurité » en résultat de l'effort imposé par les autorités en matière de production, si bien sur les constructeurs étaient amenés à survivre. Les cours de l'alumium ont ainsi connu une belle embellie depuis de l'année qui s'explique en grande partie par cet engouement suscité par le secteur automobile.

Malgré une volonté d'action commune affichée par l'ensemble des pays industrialisés, la crise a suscité d'importantes craintes notamment liées à la tentation protectionniste

Une clause particulière dans le détail du plan de relance américain a fait ressurgir les vieux démons protectionnistes que les institutions internationales souhaitaient à tout prix éviter.

Après l'éclatement de la crise dans le bâtiment et l'automobile, la production d'acier a chuté de moitié en trois mois.

Cette clause prévoit ainsi l'interdiction d'acheter à l'étranger l'acier et le fer destiné au plan de relance. La mesure suscite d'autant plus d'inquiétude qu'elle pourrait faire école, contraindre les autres pays à un repli sur eux même et faire chuter les cours internationaux des métaux.

La clause est finalement largement assouplie, et son application destinée à être appliqué d'une manière cohérente avec les obligations des Etats-Unis en vertu des accords internationaux.

Excepté ce point, les cours de métaux ont plutôt été ménagés ; En insufflant dans l'économie américaine des centaines de milliards, le gouvernement a envoyé un signal fort concernant sa volonté de recentrer les politiques industrielles au coeur de la vie économique.

Cette volonté va être suivie partout dans le monde entier, en particulier avec le pays qui possède avec les Etats Unis le plus fort impact sur le marché des métaux de base, la Chine.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe