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Le chehabisme ou les limites d'une expérience de modernisation politique au Liban

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par Harb MARWAN
Université Saint-Joseph de Beyrouth - DEA en sciences politiques 2007
  

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2,1- La politique libano-arabe.

Dans la politique du Liban envers les pays arabes, le chéhabisme était fortement attaché à l'indépendance et à la souveraineté nationale. L'indépendance du Liban est étroitement liée à sa symbiose avec son entourage arabe pour plusieurs raisons, l'une d'elles est que « les Libanais sont arabes par la langue et la descendance ». De plus, la moitié des Libanais croit au nationalisme arabe et à la même doctrine religieuse, ainsi que l'économie libanaise dépend largement de la coopération avec les pays arabes.

L'indépendance du Liban est pour le chéhabisme une assurance suffisante pour le destin des chrétiens et des maronites, de même, l'identité arabe du Liban et sa coopération avec son entourage respectent les aspirations et préservent les droits des musulmans libanais et des Libanais vivant dans les pays arabes. « Telle était, et telle est la politique du Vatican.220(*) »

Le président Chéhab considérait que l'intérêt du Liban nécessitait une politique de neutralité et une politique qui aiderait à faire émerger une position arabe commune lors des mésententes interarabes parce que le conflit entre les pays arabes est un danger meurtrier pour la composition multiconfessionnelle du Liban. En effet, Georges Naccache écrit que : « le « messieurs, ami de tout le monde » qui est le grand axiome de la diplomatie libanaise nous impose des prodiges de virtuosité qui n'ont plus leur récompense. Dans un monde arabe satellisé autour de 2 pôles, le Caire et Bagdad, nous étions, depuis 43 sur une espèce de ligne idéale, sur cet axe immobile autour duquel s'opérait la gravitation »221(*), montrant ainsi que la neutralité devrait être une neutralité positive tournée vers l'entente et la paix entre les pays arabes.

Au cours d'un dialogue avec Bassem El Jisr le président Chéhab explique pourquoi il a choisi une politique étrangère favorable à Nasser plutôt qu'aux autres leaders arabes : « parce que je suis dit-il, le président d'une République qui regroupe des musulmans et des chrétiens, je vois qu'il est de mon devoir de respecter les aspirations de la moitié de la population libanaise qui respecte, aime et même divinise un héros national tel que Nasser222(*). » 

De même, pour insister sur la politique de neutralité positive, le président Chéhab a proposé à Nasser de tenir leur unique réunion sur la frontière syro-libanaise, comme symbole du respect de la souveraineté libanaise, et pour ne pas contrarier l'opinion chrétienne qui accusait le président Chéhab de favoritisme envers Nasser223(*). La politique « de la frontière » pratiquée par le chéhabisme est selon notre opinion, nécessaire, car elle favorise un milieu de sécurité et une atmosphère d'apaisement susceptibles de permettre à la « guerre froide confessionnelle » d'être dépassée vers une coexistence véritable. La frontière devrait constituer une barrière non seulement géographique mais un barrage politique à toute interférence extérieure dans les affaires intérieures. Ces ingérences extérieures sont la principale source de tension entre les communautés.

Ainsi, pour renforcer la cohésion intérieure, le communiqué officiel224(*) publié après la rencontre entre le président Chéhab et le président Nasser a insisté sur le respect de l'indépendance, et les intérêts du Liban, ainsi que ceux de la Syrie et de l'Egypte, et a largement influencé le cours des événements dans la région225(*). Comme il a eu des répercussions positives sur le mandat du président Chéhab en limitant les ingérences extérieures dans les affaires intérieures du pays226(*).

* 220 - Bassem EL JISR, Fouad Chéhab, cet inconnu, pp. 71-72.

* 221 - Georges NACCACHE, Un rêve libanais 1943-1972 op.cit. p. 171

* 222 - Bassem EL JISR, Fouad Chéhab, cet inconnu, op.cit. pp. 72-73

* 223 - Ibid, pp. 73-75.

* 224 - Publié dans An-Nahar, le 26 mars 1959.

* 225 - Toufic KFOURY, Le chéhabisme et la politique de la décision.... op.cit. p. 235

* 226 - Wakim BOU LAHED, Fouad Chéhab, al raiis wa elkayed, (Fouad Chéhab, le Président et le Commandant), Dar Aoun, Harissa, 1996. p. 58

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