WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mesure et analyse de la pauvreté infantile au Togo en 2006

( Télécharger le fichier original )
par koffi dodzi KASSAMADA
Université de Lomé - DESS 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2. Nature et source des données.

Pour atteindre les objectifs définis plus haut, les données à utiliser sont des données primaires. Elles sont collectées grâce à l'enquête à indicateurs multiples (MICS 3) réalisée en 2006 avec l'appui financier de l'UNICEF et de l'OMS d'une part et de l'appui technique de Macro International Inc. L'enquête MICS fait partie du Programme Mondial d'Assistance de l'UNICEF pour la collecte, le traitement et l'analyse des données relatives à la survie, au développement et à la protection de l'enfant. L'échantillon de l'enquête à indicateurs multiples (MICS 3) a été conçu afin de fournir des estimations sur de nombreux indicateurs de santé sur des enfants de moins de 5 ans au niveau national, pour les zones urbaines et rurales et pour les régions.

Trois types de questionnaires ont été utilisés pour l'enquête MICS 3 à savoir : le questionnaire du ménage, le questionnaire pour l'interview des femmes âgées de 15 à 49 ans et le questionnaire destiné à collecter les informations relatives aux enfants de moins de 5 ans.

3.3. Présentation et analyse des résultats

Pour apprécier le niveau de bien-être infantile, deux types d'analyses ont été effectuées : une analyse descriptive des indicateurs primaires de la pauvreté infantile et une analyse de l'incidence de la pauvreté infantile

3.3.1. Analyse descriptive des indicateurs primaires de la pauvreté infantile

Plusieurs facteurs ont été retenus comme indicateurs ou signes de pauvreté infantile au Togo. Ce sont : la vitamine A , l'allaitement, les suppléments de vitamines, la diarrhée, la toux, la fièvre, la vaccination ainsi que la possession de carte de vaccination et de moustiquaire. Ainsi,une analyse a été faite sur chaque indicateur sur le plan national, selon le milieu de résidence, selon l'indice de richesse du ménage et selon les régions économiques du Togo.

3.3.1.1.Cas de la vitamine A

Sur le plan national, les données révelent que 82,3% des enfants ont reçu une capsule de vitamine A en 2006 contre 28,5% en 2003 en raison de 85,7% des enfants du milieu urbain contre 80,5% de ceux du milieu rural. Selon l'indice de richesse du ménage , cette proportion est de 78,4% pour les enfants des ménages très pauvres contre 85,6% de ceux des ménages très riches alors qu'elle était respectivement de 24,4% et 34,2% en 2003. Selon les régions économiques, la région centrale présente la proportion la plus forte (89%) suivie de Lomé (86,1%), elle est plus faible dans les savanes (77,6%). Le niveau atteint par ces chiffres peut être dû aux actions du gouvernement et les acteurs au développement orientées vers les politiques de « santé de la mère et de l'enfant ».

Tableau 5 : Répartition des enfants selon la prise de vitamine A (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

85,7

 
 

Rural

80,5

 
 

Lomé-commune

 

86,1

 

Maritime

 

81,2

 

Plateaux

 

77,7

 

Centrale

 

89,0

 

Kara

 

85,7

 

Savanes

 

77,6

 

Très pauvre

 
 

78,4

Pauvre

 
 

81,8

Moyen

 
 

80,3

Riche

 
 

85,9

Très riche

 
 

85,6

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.2. Cas de la diarrhée

Au Togo, en 2006 sur le plan national, en moyenne 15 enfants sur 100 ont fait la diarrhée dans les deux dernières semaines avant l'enquête contre 24,5% des enfants en 2003. Plusieurs études en l'occurrence (OMS ,2004), (FAO,2005) ont montré que la survenance des diarrhées est fortement liée au milieu ou au cadre de vie. Ainsi, dans plusieurs pays, les ruraux sont plus enclins à faire la diarrhée que les citadins et c'est ce schéma qui se vérifie dans cette étude. En effet, selon le milieu de résidence, 11,7% des enfants du milieu urbain contre 16,5% dans le milieu rural ont fait la diarrhée les deux dernières semaines avant l'enquête. Ceci peut s'expliquer par plusieurs facteurs en l'occurrence, la qualité de l'eau de boisson, l'assainissement, la défaillance dans l'hygiène alimentaire etc...

Quant à l'indice de richesse du ménage , 14,7% des enfants des ménages très pauvres contre 10,3% de ceux des ménages très riches ont fait la diarrhée. Selon les régions économiques, Maritime (46,1%) présente la plus forte proportion, suivie de Lomé (39,9%), alors que l'on rencontre les plus faibles taux dans les plateaux (18,8%) et les savanes(13,6%).

Tableau 6 : Répartition des enfants selon la survenance de la diarrhée (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

11,7

 
 

Rural

16,5

 
 

Lomé-commune

 

60,1

 

Maritime

 

46,1

 

Plateaux

 

18,8

 

Centrale

 

19,9

 

Kara

 

16,1

 

Savanes

 

13,6

 

Très pauvre

 
 

14,7

Pauvre

 
 

17,4

Moyen

 
 

18,8

Riche

 
 

13,3

Très riche

 
 

10,3

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.3. Cas de la fièvre

Sur le plan national, la proportion des enfants ayant fait la fièvre dans les deux dernières semaines précédent l'enquête est de 19,3% au Togo en 2006 contre 35,9% en 2003. Cette proportion est plus forte dans le milieu rural (20,3%) que dans le milieu urbain (17,2%). Considérant l'indice de richesse des ménages, cette proportion est faible chez les enfants des ménages très pauvres (15,7%) et plus élevée chez ceux des ménages moyens (23,5%). Sur le plan régional, le taux le plus élevé est enrégistré dans la région centrale(54,1%) contre seulement 33,3% à Lomé. Les constats sur tous les plans peuvent s'expliquer par les possibilités d'accès des enfants aux moyens de prévention contre le paludisme dont la fièvre est un indicateur.

Tableau 7: Répartition des enfants selon la survenance de la fièvre (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

17,2

 
 

Rural

20,3

 
 

Lomé-commune

 

33,3

 

Maritime

 

37,7

 

Plateaux

 

42,9

 

Centrale

 

54,1

 

Kara

 

50,3

 

Savanes

 

40,6

 

Très pauvre

 
 

15,7

Pauvre

 
 

23,3

Moyen

 
 

23,5

Riche

 
 

18,1

Très riche

 
 

16,3

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.4. Cas de la moustiquaire

Selon le sixième objectif des OMD, le pourcentage des enfants de moins de cinq ans ne dormant pas sous une moustiquaire imprégnée ne doit pas dépasser 5% ; en outre selon le rapport de l'OMS(2005), le paludisme est la maladie qui frappe le plus le continent africain et la moustiquaire reste le moyen de prévention le plus efficace. C'est cet objectif qui a poussé les autorités togolaises à faciliter l'accès de la moustiquaire dans les zones les plus réculées surtout. Le résultat de cet effort en est l'obtention d'une proportion de 41,5% d'enfants bénéficiant de moustiquaire sur le plan national en 2006 dont 40,1% dans le milieu urbain et 42,3% dans le milieu rural contre seulement 13% sur le plan national selon les données de 2003. Sur le plan régional, Lomé-commune (67,7%) et savanes (63,6%) ont enrégistré les plus forts taux ; par contre les plus faibles taux ont été enrégistrés dans les régions de la Kara (52,3%) et Maritime (52,5%). Enfin, les enfants des ménages très pauvres ont été les plus bénéficiaires (46,1%) contre 40,4% de ceux des ménages riches.

Tableau 8 : Répartition des enfants selon l'utilisation de moustiquaire (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

40,1

 
 

Rural

42,3

 
 

Lomé-commune

 

67,7

 

Maritime

 

52,5

 

Plateaux

 

54,1

 

Centrale

 

63,5

 

Kara

 

52,3

 

Savanes

 

63,6

 

Très pauvre

 
 

46,1

Pauvre

 
 

43,2

Moyen

 
 

40,0

Riche

 
 

36,8

Très riche

 
 

40,4

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.5. Cas de l'allaitement

La proportion des enfants allaités est de 70,9% sur le plan national dont 83,3% dans le milieu urbain et 69,6% dans le milieu rural. Sur le plan régional, le nombre d'enfants non allaités est très élevé. En effet, ce constat est fait dans la partie septentrionale du pays où on note par exemple que 97,1% des enfants n'ont pas été allaités dans la région de la kara, 95,6% dans les savanes et 92,2% dans la région centrale. Ce constat pourrait s'expliquer principalement par un manque d'information de la part de ces populations qui préfèreraient plus l'allaitement artificiel à l'allaitement maternel.

Tableau 9: Répartition des enfants selon l'allaitement (en %)

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

83,3

 
 

Rural

69,6

 
 

Lomé-commune

 

14,8

 

Maritime

 

13,8

 

Plateaux

 

5,8

 

Centrale

 

7,8

 

Kara

 

2,7

 

Savanes

 

4,4

 

Très pauvre

 
 

68,4

Pauvre

 
 

68,1

Moyen

 
 

73,7

Riche

 
 

70

Très riche

 
 

74,6

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.6. Cas de la carte de vaccination

En 2006, 84% des enfants enquetés possèdent une carte de vaccination contre 81,5% en 2003 sur le plan national. On note alors une légère amélioration qui se fait sentir dans les milieux urbain (66,8%) et rural (55,2%) comparativement à 2003 où ils étaient respectivement de66% et 54,9%. Dans l'ensemble, plus de la moitié des enfants possède une carte de vaccination selon qu'on fasse partie d'une part d'un ménage très pauvre (52,4%) ou très riche (69,3%) et d'autre part selon qu'on soit d'une région donnée où la plus faible valeur régionale est de 51,6% et est enrégistrée dans la région centrale.

Tableau 10 : Répartition des enfants selon la possession de carte de vaccination (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

66,8

 
 

Rural

55,2

 
 

Lomé-commune

 

72

 

Maritime

 

69,5

 

Plateaux

 

75,7

 

Centrale

 

51,6

 

Kara

 

88,4

 

Savanes

 

63,8

 

Très pauvre

 
 

52,4

Pauvre

 
 

54,7

Moyen

 
 

56,1

Riche

 
 

63,9

Très riche

 
 

69,33

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.7. Cas des vaccinations

Si nous considérons l'ensemble des vaccinations,la plupart des enfants ont bénéficié de la vaccination contre la Polio (97,0%) alors que moins de la moitié (40,7%) ont été vacciné contre la fièvre sur le plan national. Ceci peut s'expliquer par l'accent mis par les autorités médicales ces dernères anneés surtout sur les campagnes de vaccination contre la Polio cherchant surtout à couvrir les zones rurales. Ce qui laisse entrevoir une marge négligeable entre les enfants du milieu urbain (98,3%) et ceux du milieu rural (96,5%) ayant bénéficié de cette vaccination. Sur le plan régional , 100% des enfants enquetés à Lomé ont été vaccinés contre la Polio. Hormis la vaccination contre la fièvre où moins de 50% des enfants ont bénéficié dans toutes les régions, dans les autres types de vaccinations les données ont révélé que plus de la moitié des enfants en ont bénéficié. D'autre part, ce même constat est également fait selon l'indice de richesse du ménage.

Tableau 11 : Répartition des enfants selon le type de vaccination (en %) .

Vaccinations

National

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

 
 

Urbain

Rural

Lomé

Maritime

Plateaux

Centrale

Kara

Savanes

Très pauvre

Pauvre

Moyen

Riche

Très riche

BCG

83,5

90,0

80,6

89,1

79,8

87,9

85,0

75,9

83,9

78,9

76,7

83,2

87,1

94,4

POLIO

97,0

98,3

96,5

100,0

95,3

95,6

95,3

97,5

98,1

97,4

95,9

93,6

100,0

99,1

DT coq

71,6

73,6

70,8

69,5

65,9

82,7

70,7

67,2

77,4

70,3

65,2

70,1

75,3

79,4

Rougeole

53,5

60,4

50,4

57,5

42,8

61,3

62,6

42,7

62,66

54,1

45,4

48,6

56,9

65,2

Fièvre

40,7

44,8

38,8

45,1

33,7

40,6

49,7

37,7

43,9

38,9

32,9

40,2

44,1

50,0

Source : Calcul à partir des données du MICS 3.

Dans l'ensemble, l'analyse de ces indicateurs primaires de la pauvreté infantile révèle des disparités entre les enfants tant selon leur milieu de résidence que selon leur région d'appartenance et l'indice de richesse de leurs parents. Ceci pourrait etre dû à plusieurs causes parmi lesquelles les inégalités en terme de disponibilité des infrastructures sanitaires, de manque d'informations, de différence de niveau d'instruction surtout de leur mère, de comportements et modes de vie, l'absence de décentralisation et de compétences dans les différents domaines de la vie, l'urbanisation,le mode de consommation en bref,le niveau de vie très faible caractérisant les pays pauvres.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault