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Mesure et analyse de la pauvreté infantile au Togo en 2006

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par koffi dodzi KASSAMADA
Université de Lomé - DESS 2008
  

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2.2.2 Les travaux empiriques sur la pauvreté infantile

Comme relevé ci-dessus, les travaux empiriques relatifs à la pauvreté infantile ont été effectués en considérant soit l'approche monétaire soit l'approche non monétaire. Dans le cas de l'approche monétaire, les travaux ont principalement eu pour champ d'étude les pays développés. C'est ainsi que sur la base du revenu des parents, il a généralement été mesuré l'incidence de la pauvreté chez les enfants. UNICEF (2005)14(*), en retenant la définition de l'Union Européenne selon laquelle une personne est pauvre si elle gagne moins de la moitié du revenu moyen, relève que le taux de pauvreté des enfants est inférieur à 3% au Danemark et en Finlande et dépasse les 20% aux Etats-Unis. En Allemagne, la pauvreté des enfants a davantage augmenté depuis 1990 que dans la plupart des autres pays industrialisés : un enfant sur dix y connaît la pauvreté relative. De même, d'autres travaux ont permis d'avaluer la pauvreté infantile dans différents pays industrialisés. C'est le cas, entre autres15(*), de Jenkins et Schluter (2003) pour l'Allemagne et la Grande Bretagne, Harding et Szukalska (2000) pour l'Australie, Dickens et Ellwood (2003) pour la Grande Bretagne et les Etats -Unis, sutherland et Piachaud (2001) pour la Grande Bretagne.

L'approche non monétaire dans l'analyse de la pauvreté infantile a constitué à examiner la pauvreté comme nées de graves privations de l'enfant dans sept domaines essentiels : nutrition adéquate en eau potable, installation d'assainissement, santé, logement, instruction et information. Sur la base de cette considération, Gordon et al (2003) a estimé la privation chez les enfants à partir des données fournies par les enquêtes démographiques et de santé disponibles pour 46 pays. Il ressort des résultats de cette étude que : (i) en Afrique au Sud du Sahara, 62% des enfants vivent en dessous de la pauvreté absolue tandis que 82% des enfants sont sévèrement privés d'au moins un besoin de base : (ii) en Asie du Sud, les proportions sont respectivement 54% et 81%.

2.2.3 Littérature sur les approches théoriques de mesure de la pauvreté

En s'inspirant de la revue de la littérature de Ki et al (2005)16(*) et de différents travaux, il est noté que la mesure de la pauvreté a été soutenue par différentes approches théoriques de même que par différents indices ou indicateurs de mesure quantitative ou qualitative. Dans la revue de la littérature relative aux mésures de la pauvreté, on distingue deux grandes tendances : l'approche monétaire soutenue par les welfaristes ou utilitaires et l'approche non monétaire soutenue par les non welfaristes. Ces deux grandes approches se distinguent l'une de l'autre par l'importance qu'attache l'analyste à la manière dont l'individu juge lui-même son bien-être et par la gamme de facteurs qu'elles s'efforcent de prendre en compte.

2.2.3.1. L'approche monétaire

Cette approche place la conceptualisation du bien-être dans l'espace de l'utilité. Elle vise à baser les comparaisons du bien-être, ainsi que les décisions relatives à l'action publique, uniquement sur l'unité des individus, c'est-à-dire sur les préférences de ces derniers (Ravallion, 1994)17(*). Le degré de satisfaction atteint par un individu par rapport aux biens et services qu'il consomme est supposé définir son bien-être. L'unité n'étant pas directement observable, les ressources (revenus - dépenses) sont utilisées dans l'approximation du bien-être. Les partisans de l'évaluation utilitariste de la pauvreté évitent de formuler des jugements qui ne cadrent pas avec le comportement de l'individu dans l'évaluation de son bien-être.

L'approche utilitariste repose sur le concept d'un classement des préférences pour les biens, que l'on considère généralement pour être représenté par une « fonction d'utilité », et dont la valeur est censée être un résumé statistique du bien-être d'une personne. Les utilités forment alors la base des préférences sociales, y compris des comparaisons de la pauvreté. Cette approche a donné lieu à de nombreuses applications empiriques concernant divers aspects de l'action publique.

La formulation du concept fondamental du bien-être peut aussi influer sur la manière dont la consommation est mesurée. L'approche utilitariste n'exige pas que la préférence soit systématiquement donnée à l'emploi des prix du marché (même lorsque ceux-ci existent) pour procéder à l'agrégation des biens et services consommés. Il est admis que les prix ne décrivent pas nécessairement les coûts d'opportunité sociaux (définis par l'effet exercé par un accroissement de la quantité globale d'un bien sur le « bien-être social » qui est lui-même le produit d'un regroupement quelconque des utilités des individus). Les prix du marché sont néanmoins normalement utilisés pour procéder aux évaluations par les méthodes utilitaristes.

2.2.3.2. L'approche non monétaire

A l'opposé de l'approche monétaire qui traduit le bien-être à travers les ressources, l'approche non monétaire place le bien-être dans l'espace les libertés et des accomplissements. Cette approche propose et favorise des politiques ciblées. L'approche non monétaire préfère évaluer la situation en fonction de certaines facultés élémentaires, comme la possibilité de se nourrir et de se vêtir de manière adéquate et peut ne prêter qu'une attention limitée, voire même nulle aux informations sur l'utilité en tant que telle. Les approches non monétaires ont donné lieu à l'identification de formes spécifiques de privation de biens et sont fréquemment utilisées dans les études sur le pays tant développés qu'en développement. Elles vont de la «privation absolue de biens » (dans les approches axées sur la nutrition ou sur d'autres « besoins fondamentaux », qui sont plus courantes dans les études sur les pays en développement) à « la privation relative des biens »18(*).

Elles sont cependant toujours quelque peu arbitraires car l'analyse doit décider quels sont les biens qui sont importants et (le cas échéant) quelles sont leurs valeurs relatives. Les approches non utilitaristes sont plus diverses. On distingue deux sous-groupes : l'approche par les capacités de Sen (1985)19(*) et l'approche par les besoins de base.

L'approche par les capacités de Sen traduit le bien-être à travers les droits positifs des individus et tente à l'aide du concept de « fonctionnement » de transposer ces droits dans un espace mesurable. L'individu doit avoir certaines capacités jugées fondamentales qui sont nécessaires à l'atteinte d'un certain niveau de vie. A cet effet, l'individu doit être adéquatement nourri, avoir une éducation, être en bonne santé, être adéquatement logé, prendre part à la vie communautaire, apparaître en public sans avoir honte etc.

L'approche par les besoins de base considère qu'un individu doit pouvoir satisfaire certains besoins fondamentaux qui sont nécessaires à l'atteinte d'une certaine qualité de vie. Les principaux besoins de base pris en compte sont : éducation, santé, hygiène, assainissement, eau potable, habitat, accès aux infrastuctures de base, etc.

En terme de politiques économiques, l'approche non monétaire propose des interventions ciblées. Ce qui a pour avantage de réduire le biais de sélection en faveur des pauvres par rapport è une intervention générale.

* 14 UNICEF (2005) « La situation des enfants dans le monde »

* 15 Djoké et al. (2007) « Profil de la pauvreté infantile multidimensionnelle dans quatre pays de l'UEMOA »

* 16 Ki et al. (2005) op. cit. p.1.

* 17 Ravallion (1994)

* 18 Townsend, 1979.

* 19 Sen A. (1985) « commodities and capabilities »

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