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Mesure et analyse de la pauvreté infantile au Togo en 2006

( Télécharger le fichier original )
par koffi dodzi KASSAMADA
Université de Lomé - DESS 2008
  

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UNIVERSITE DE LOME
LOME-TOGO

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

(FASEG)

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE DOCTORALES

(UFRD)

MEMOIRE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLÔME D'ETUDES

SUPERIEURES SPECIALISEES

(DESS)

THEME

MESURE ET ANALYSE DE LA PAUVRETE

INFANTILE AU TOGO : SITUATION EN 2006

OPTION : « AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET GESTION DES COLLECTIVITES »

MODULE : POLITIQUE ECONOMIQUE

Présenté et soutenu par :  Sous la Direction de :

KASSAMADA Koffi Dodzi Dr AGBODJI Akoété Ega

Maître Assistant à la FASEG

Chef du département des sciences économiques

Université de Lomé

20 Août 2008

INTRODUCTION GENERALE

La pauvreté des enfants est devenue aujourd'hui un véritable fléau qui ne cesse de faire de nombreuses victimes. Elle paraît même avoir pris de l'ampleur ces derniers temps au grand mépris de toute morale et de toute éthique. Tout comme le travail et le trafic des enfants, la pauvreté infantile traduit la complexité de la dimension humaine des problèmes sociaux qu'elle incarne. Dans la sous- région ouest africaine, presque tous les pays sont atteints par ce fléau.

S'agissant de la pauvreté des ménages au Togo, c'est une réalité qui touche une proportion non négligeable de la population et malgré la mise en oeuvre de différentes politiques économiques et sociales, le pays n'a toujours pas atteint des niveaux de développement satisfaisants mais connaît par contre une détérioration. Ce qui justifie le fait qu'il est révélé une évolution à la baisse du PIB per capita considéré comme l'indicateur de développement économique et social. Entre 1999 et 2000 le PIB per capita a été en moyenne de 345 dollars US contre 320 dollars en 2002 et 280 dollars en 2006.

D'autre part, une estimation du profil de la pauvreté monétaire au Togo a été réalisée1(*)à partir des données de l'Enquête Budget Consommation de 1989 actualisées en1994.Selon cette étude, la pauvreté touche environ 32,3% de la population qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Aussi, un des constats est que le phénomène de pauvreté se fait surtout ressentir en milieu rural notamment dans les régions de la Kara et des savanes où le pourcentage des pauvres se situe respectivement à 57% et 69%. Selon une autre étude réalisée en 1999, la pauvreté est une réalité qui concerne plus de 60% de la population2(*). A partir de l'enquête ESAM II (Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages) de 2001, la proportion de ménages touchée par la pauvreté multidimensionnelle a été de 58,4% contre 48,5% en terme de pauvreté monétaire3(*) .

Selon l'enquête QUIBB 2006, la pauvreté touche 69,9% de la population togolaise dont 47,7% dans le milieu urbain contre 81,2% dans le milieu rural. Dans le même temps, elle touche 56,2% des ménages Togolais dont 33,1% dans le milieu urbain contre 69,8% dans le milieu rural. Outre cette présentation de la situation de la pauvreté chez les ménages en général, la question principale soulevée par cette recherche est celle relative au cas spécifique de la situation de la pauvreté chez les enfants au Togo et précisément en 2006.

Ø Problématique de la recherche

Malgré la gravité des conséquences qu'engendre ce fléau de la pauvreté infantile dans le monde en général et au Togo en particulier, la plupart des études ne sont faites que sur la pauvreté des ménages, abordant peu le cadre des enfants. Ce qui justifie la rareté des statistiques relatives à ce fléau. En effet, il y a lieu de relever que d'une part, Gordon et al. (2003)4(*) furent les premiers à mener une étude empirique scientifique pour analyser la pauvreté infantile sous l'angle de la privation et, d'autre part pour le cas spécifique du Togo, Koffi-Tessio et al (2003) et Agbodji et Abalo (2005)5(*) ont effectué des travaux relatifs aux enfants et qui se sont plutôt intéressés à l'analyse de leur état de santé en général et aux déterminants de leur malnutrition.

Selon Jeandidier et Albiser (2002)6(*), la littérature francophone appréhende rarement la pauvreté en retenant l'enfant comme unité d'analyse ; à l'inverse, une littérature anglo-saxonne relativement abondante aborde ce sujet sans doute parce que la pauvreté infantile est beaucoup plus importante aux USA et en Grande Bretagne que dans les pays de l'Europe Occidentale. Pour le cas spécifique de l'Afrique, cette littérature est moins récente et insuffisante.

C'est tout récemment que Djoké et al. (2006) ont effectué une étude basée sur l'analyse comparative du profil de la pauvreté infantile dans quatre pays de l'UEMOA dont le Togo en utilisant les données du MICS2 de 2000 qui estiment à 19, 43% l'incidence de la pauvreté infantile sur le plan national. Cette recherche s'inscrit donc dans la logique d'analyser l'ampleur de ce phénomène et plus spécifiquement au Togo en utilisant les données de l'enquête MICS3 réalisée en 2006.

Le sujet de notre réflexion s'impose à nous par son actualité et l'ampleur de la pauvreté infantile. En effet, comme d'aucuns le savent, la considération de la pauvreté infantile se justifie au moins selon deux points de vue : du point de vue économique, l'enfant constitue l'investissement fondamental en capital humain pour la société à long terme et, du point de vue de l'éthique sociale, l'enfant doit être protégé par la collectivité dans la mesure où il n'est pas acteur de sa situation socio-économique, il bénéficie ou subit celle de ses parents.

Cette recherche cherchera fondamentalement à répondre aux questions suivantes : Quelle est la situation de la pauvreté infantile au Togo en 2006? Existe-t-il de différence significative quant au niveau de la pauvreté infantile selon le milieu de résidence ?

Ø Objectifs général et spécifiques de la recherche

La présente recherche se fixe comme objectif général de mesurer et d'analyser l'incidence de la pauvreté infantile au Togo en 2006.

Plus spécifiquement il s'agit :

- d'effectuer une description de la pauvreté infantile multidimensionnelle ;

- de construire un indicateur composite de bien-être servant de mesure du bien-être infantile ;

- de mesurer la proportion d'enfants pauvres et d'analyser la répartition de la pauvreté infantile selon divers facteurs.

Ø Hypothèse fondamentale de la recherche

Pour atteindre les objectifs fixés par la recherche, la problématique envisagée s'appuie sur l'hypothèse fondamentale selon laquelle l'incidence de la pauvreté infantile est plus forte en milieu rural qu'en milieu urbain.

Notre travail sera articulé en trois chapitres : le premier chapitre va cerner l'environnement macroéconomique du Togo, le deuxième chapitre sera axé sur la revue de la littérature et le troisième chapitre portera enfin sur la méthodologie et l'analyse du profil de la pauvreté infantile au Togo.

CHAPITRE1 : ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE DU TOGO

Le développement est une des préoccupations majeures de tous les pays du monde. L'objectif principal de toute société est d'atteindre le développement économique et social pour le bien-être de ses membres. C'est à ce titre que plusieurs modèles de développement ont été adoptés pour atteindre des niveaux de croissance économique élevés.

Au 18è siècle, la révolution industrielle a permis aux pays occidentaux de s'élever à un niveau de développement extraordinaire. Tous les secteurs économiques de ces pays ont subi des transformations énormes. Au 20ième siècle, plusieurs pays de l'Asie du Sud-est et de l'Amérique Latine ont connu à leur tour, une émergence économique appréciable. Cela a permis à ces pays de se mettre sur la voie du développement. Les pays d'Asie du Sud-est concernés sont : Taiwan, Hong-Kong, Corée du sud, Singapour, Indonésie, Thaïlande etc.... ; leur ascension a été possible grâce à de lourds investissements étrangers et à une stratégie exportatrice dynamique. Aujourd'hui, au 21ième siècle, la Chine révèle une performance économique enviable et s'engage elle aussi dans un dynamisme de développement remarquable.

Pour l'Afrique, les perspectives semblent mauvaises. Le continent africain est miné par de nombreux problèmes à savoir les guerres, la maladie, la famine, le chômage etc....C'est dire que le développement apparaît comme un vieux rêve. L'Afrique est engluée dans un sous-développement persistant et les interrogations sont nombreuses sur les voies et moyens de développement économique et social. Le Togo n'échappe pas à cette constatation. Pays d'Afrique Sub-Saharienne d'une superficie de 56600Km² et une population de 6,5 millions en 20077(*), une population caractérisée par une extrême jeunesse, le Togo est limité au Nord par le Burkina-Faso, au Sud par l'Océan Atlantique à l'Est par le Bénin et à l'Ouest par le Ghana .C'est un pays en développement dont la population est inégalement répartie entre villes et campagnes avec 58% de la population qui vivent en milieu rural et 42% en milieu urbain (FNUAP ,2007).

D'autre part, la pauvreté phénomène multidimensionnel trouve son champ d'action plus en milieu rural où elle se pose avec beaucoup d'acuité, touchant 69,5 % des ménages (QUIBB, 2006). C'est un phénomène qui touche également les enfants de moins de 5 ans et dont la manifestation la plus générale est le dénuement profond associé à un état de manque et de privation relatif à un ensemble de besoins fondamentaux à savoir : nutrition, alimentation, accès aux services sociaux de base etc....

Dans notre développement, nous présenterons dans un premier temps la situation générale de l'économie togolaise, puis on va aborder le développement socio-économique et humain du pays suivi des performances et des contraintes de son économie, ainsi que les perspectives envisagées pour le développement de cette économie.

1.1-Situation générale de l'économie togolaise

La situation de l'économie togolaise comme celle de plusieurs pays de la sous- région ouest africaine présente dans l'ensemble un tableau moins satisfaisant. En effet, pour le développement du Togo, plusieurs politiques et réformes ont été mises en oeuvre. Malgré les plans quinquennaux et les programmes d'ajustement structurels, la situation économique du pays s'est aggravée au cours des deux dernières décennies suite à la crise politique que traverse le pays depuis 1990. La croissance s'est complètement affaiblie à moins de 2% au cours des trois dernières années. La population du pays au titre de l'année 2007 aurait dépassé les 6 millions avec un taux annuel de croissance se situant entre 2,6 et 2,8 %. La population rurale est estimée à près de 65% de la population totale. Plusieurs politiques ont été mises en oeuvre pour la promotion de la croissance économique. Les différentes mesures qui constituent les points les plus saillants de la situation économique actuelle sont, entre autres, le désengagement de l'Etat de certaines activités, le libéralisme économique et le processus de décentralisation.

D'autre part, l'impact positif des divers efforts consentis sur l'amélioration des conditions de vie et de travail des populations est globalement très peu perceptible. A titre d'exemple, le produit intérieur brut réel est passé de 64100 de francs en 1990 à 45100 de francs en 2002, puis à 40200 de francs en 2005. Cette dégradation s'est accompagnée d'une pauvreté monétaire et non monétaire assez grave et avec une tendance à la hausse. Des études (Banque mondiale, 1996 ; Lawson-Body, Baninganti et al. 2007 ; Djoké et al. 2008) ont été réalisées pour mesurer et comprendre les différents aspects de la question. En effet, selon les estimations de la Banque Mondiale, en 1989 la proportion des pauvres était égale à 32,3%. D'après les résultats de l'enquête du Questionnaire Unique sur les Indicateurs de Base du Bien-être (QUIBB) réalisée en 2006, la proportion de pauvres est estimée à 61,7% avec de fortes disparités selon le milieu de résidence et les régions.

Au plan de la santé et de l'éducation, les performances qui ont été atteintes dans les secteurs de l'éducation et de la santé sont mitigées. Bien que déclarés comme prioritaires, ces secteurs ont connu ces dernières années des difficultés de financement. En témoigne l'évolution des dépenses d'éducation et de santé qui, en termes de ratio aux dépenses budgétaires totales du pays sont d'un niveau faible. A titre d'exemple, la part des dépenses publiques d'éducation dans le budget total a connu depuis 1992 une évolution à la baisse. Entre 2000 et 2004, les dépenses publiques d'éducation ont diminué d'environ 10 % en valeur absolue. Leur part dans les dépenses totales de l'Etat a décliné de 21,3 % en l'an 2000 à 18,5 % en 2004. Dans le secteur de la santé, entre 1990 et 2006, les dépenses publiques réalisées dans ce secteur ont représenté d'une manière générale moins de 10% du budget total avec toutefois une légère tendance à la hausse ces trois dernières années puisque la part du budget de la santé est passée de 4,1% à 6,5% en 2005 et 7,6% en 2006.

Il découle de ce qui précède que lorsque les moyens matériels et financiers font cruellement défaut, les secteurs prioritaires ne peuvent pas fonctionner normalement, donc deviennent inaptes à offrir des services de qualité aux populations qui deviennent de plus en plus vulnérables à la pauvreté et à la misère. Ce tableau indique qu'il y a certainement des choix difficiles que seule une meilleure connaissance de la situation peut permettre d'opérer. En outre, on peut relever que les conditions objectives pour enclencher une croissance rapide et durable du développement ne sont pas encore réunies. L'insuffisance des moyens financiers, l'opacité de la gestion des affaires publiques, la corruption et le manque de bonne gouvernance entravent le développement durable et les efforts pour l'atteinte des cibles retenues dans le cadre des OMD pour 2015.

1.2- Le développement socio-économique et humain du Togo

Le développement socio-économique et humain du Togo ressemble dans ses grandes lignes à ceux de nombreux pays moins avancés du continent africain.

1.2.1 Le développement humain du Togo

Pour situer le développement humain du Togo au niveau international et le comparer à ceux d'autres pays, un examen approfondi de deux des trois composantes de son Indice de Développement Humain (IDH) s'avère nécessaire : il s'agit des composantes relatives  aux conditions de vie et l'accès à l'éducation car celles-ci correspondent aux principaux déterminants de la pauvreté infantile. L'IDH est l'indice global et composite calculé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ; il mesure les avancées des aspects fondamentaux du développement humain. Selon la classification des IDH consignés dans le Rapport Mondial sur le Développement Humain de l'année 2006, le Togo appartient au groupe des pays à développement humain faible. Son IDH se situe dans la tranche supérieure de cette catégorie avec un indice de 0,512, se classant à la 147ème place. Il est à noter qu'avec ce classement, le Togo recule de trois places par rapport à l'année passée.

Tableau 1 : Indicateur du Développement Humain

Classement

Selon

L'IDH

Espérance

de vie à la naissance

Année 2005

Taux d'alphabétisation des

adultes (% de

la pop de plus de 15 ans) 2005

Taux brut de scolarisation

combiné (du primaire au supérieur)

(%) 2005

PIB

par habitants

en Parité de Pouvoir d'Achat (PPA)

2006

Valeur de

l'indicateur du développement

humain (IDH)

2006

147 ème

54ans

53%

66%

1696

0.512

Source : Rapport Mondial sur le Développement Humain (2005)

D'après le tableau ci-dessus, le niveau de développement humain du Togo est proche de celui des autres pays de la sous-région. Le classement selon l'IDH n'est pas significativement différent du classement selon le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant en parité de pouvoir d'achat (PPA). Ceci traduit l'existence d'un lien étroit entre le développement économique du pays et son développement humain.

1-2-2 Le développement économique du Togo

D'après le tableau précédent, le niveau de richesse intérieure par habitant exprimée en PPA du Togo est de 1696.Le Togo fait donc partie des pays à revenu faible. Cette faiblesse s'explique par la structure de son économie. En effet, l'économie togolaise repose essentiellement sur l'exploitation des produits primaires résultant de l'extraction et de l'agriculture. L'industrie est peu développée. L'Agriculture qui occupe plus de 80% de la population active est archaïque. Elle est essentiellement destinée à la subsistance.

1-2-2-1 Situation de la pauvreté au Togo

Le diagnostic de la pauvreté généralement admis permet de distinguer les trois (3) formes8(*) de pauvreté suivantes :

Ø la pauvreté de conditions de vie ou pauvreté de masse, qui se traduit par une situation de manque dans les domaines de l'eau et de l'électricité, de l'éducation, de la santé, de l'emploi, du logement, etc.;

Ø la pauvreté monétaire ou de revenu qui exprime une insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante ;

Ø la pauvreté de potentialité caractérisée par le manque de capital (accès à la terre, au crédit, aux équipements, etc...).

L'appréciation quantitative de ces trois formes de pauvreté au Togo est actuellement faite sur la base des données des enquêtes QUIBB (Questionnaire unique des Indicateurs de Base du Bien- être) réalisée en 2006 et MICS (grappes à indicateurs multiples) également réalisée en 2006. Avec ces données, le seuil de pauvreté au Togo a été déterminé par deux étapes qui passent par la méthode de l'énergie nutritive pour la détermination du seuil alimentaire et ensuite, par l'adoption d'une méthode de détermination du seuil de pauvreté non alimentaire.

S'agissant de la pauvreté monétaire, la proportion de la population togolaise vivant en dessous du seuil de pauvreté est de 61,7%. Cette proportion révèle une hausse comparativement à celle de 1990 où elle était de 32,3%.

La pauvreté est inégalement repartie selon les milieux de résidence et entre régions. En 2006, la pauvreté est essentiellement rurale où l'incidence est de 74,3% représentant 79,9% des pauvres. En milieu urbain, l'incidence de la pauvreté est de 36,8% correspondant à 20,1% des pauvres. D'une manière générale, la région des Savanes est la plus pauvre avec une incidence de 90,5 %, suivie des régions Centrale (77,7%), Kara (75,0%), Maritime (69,4%), Plateaux (56,2%) et enfin Lomé (24,5%).

Tableau 2 : Incidence de la pauvreté monétaire par milieux de résidence selon les régions (en %)

 

Lomé

Maritime

Plateaux

Centrale

Kara

Savanes

Milieu Urbain

24,5

54,3

36,5

60,2

60,9

76,8

Milieu rural

71,1

60,2

84,0

80,0

92,4

Ensemble

24,5

69,4

56,2

77,7

75,0

90,5

Source: Calculs effectués à partir de l'enquête QUIBB, 2006

Selon l'enquête QUIBB 2006, 42,1% de la population togolaise est sous alimentée (apport calorique inférieur à la norme de 2400 Kcal par jour par équivalent adulte fixée par la FAO). Cette sous-alimentation de la population est fortement corrélée avec la pauvreté monétaire dans la mesure où 64,2% de la population pauvre, sur le plan national, est sous-alimentée. En outre, 6,4% des personnes non pauvres sont également sous-alimentées.

La pauvreté alimentaire tout comme la pauvreté monétaire touche beaucoup plus le milieu rural que le milieu urbain. Toutefois, l'écart entre l'incidence de la pauvreté alimentaire entre le milieu rural et le milieu urbain est faible comparativement à la pauvreté monétaire. En milieu rural, 47,1% de la population est sous-alimentée contre 32,2% en milieu urbain. Par contre, la corrélation entre la pauvreté monétaire et la pauvreté alimentaire est plus forte en milieu urbain qu'en milieu rural. En effet, 69,3% de pauvres sont sous-alimentés en milieu urbain alors que 62,9% de pauvres sont sous-alimentés en milieu rural. En plus, 10,6% de non pauvres sont sous-alimentés en milieu urbain contre seulement 1,3% en milieu rural.

Quant à la pauvreté de masse ou des conditions de vie, 50% de la population estime être satisfaite de l'école ; 25% non satisfaite des services de santé et 63% non satisfaite des services d'eau potable et d'assainissement. Ces résultats traduisent là également qu'il y a une forte disparité entre le milieu rural et le milieu urbain.Quant à la pauvreté de potentialité, les caractéristiques restent méconnues de par les résultats du traitement des données issues des enquêtes QUIBB et MICS.

1.2.2.2 La situation de la faim et la malnutrition

En général , la situation nutritionnelle est évaluée à partir de trois (3) indicateurs anthropométriques à savoir :

Ø la malnutrition chronique : qui se manifeste par une taille trop petite pour l'âge et traduit un retard de croissance. L'indice "taille pour âge", qui rend compte de la taille d'un enfant par rapport à son âge, est donc une mesure des effets à long terme de la malnutrition ;

Ø l'émaciation : qui concerne les enfants atteints de malnutrition aiguë. Elle est exprimée par l'indice "poids pour taille" et est la conséquence d'une nutrition insuffisante durant la période ayant précédé l'observation et/ou une perte de poids consécutive à une maladie ;

Ø l'insuffisance pondérale : qui est un indice combiné traduisant un faible "poids pour âge" pouvant être provoqué par la maigreur comme par le retard de croissance. Cet indice est celui qui est le plus souvent utilisé pour suivre le progrès nutritionnel et la croissance des enfants.

Toutes les enquêtes menées de 1988 à ce jour au Togo révèlent que les indices nutritionnels sont nettement supérieurs aux seuils admis par l'OMS. Les indices d'évaluation de l'état nutritionnel des jeunes enfants (moins de 3 ans) montrent les constats suivants :

Ø indice poids- pour- âge (P/A) : Au Togo, en 2005 (résultats de l'évaluation du profil nutritionnel de la santé et des tendances de la Pauvreté au Togo), 26% des enfants de moins de trois ans présentaient une insuffisance pondérale, contre 25% en 1998 (EDST, 1998) et 18,3% en 1988 (EDST, 1988). Une analyse structurelle de l'insuffisance pondérale en 2005 montre que : (i) la prévalence est plus élevée en milieu rural (32,6%) qu'en milieu urbain (16,4%) ; (ii) la différence selon le sexe est plus marquée en défaveur des garçons (24,3%) contre 17,1% chez les filles.

Ø indice taille- pour -âge (T /A: Les indices de retard de croissance observés à travers les différentes enquêtes au Togo, sont environ 6 fois plus élevés que la moyenne internationalement requise de bonne nutrition. En 2005, la proportion des enfants trop courts pour leur âge est de 23,7% ; ce qui correspond à une augmentation de 2% entre 1998 et 2005 et de 0,5% entre 1988 et 2005.

Ø indice poids- pour- taille (P/T) : À l'instar des indices précédents, il est constaté que le niveau de l'indice d'émaciation est plus élevé que la norme internationalement admise de bonne nutrition. En effet, cet indice qui était de 4,8% en 1988, a subi une hausse vertigineuse en 1998 (12,3%), soit une augmentation de 7,5 points de pourcentage en 10 ans. Les résultats de 2005 (14,3%) soit une légère augmentation (3,3 points de pourcentage) par rapport à 1998.

Tableau 3 : Indicateurs de l'état nutritionnel au Togo

Sources de données

Années de référence

Retard de croissance modéré et sévère

Emaciation modérée et sévère (poids pour taille en %)

Insuffisance pondérale modérée et sévère (poids pour âge en %)

 
 

Rural

Urbain

Total

Rural

Urbain

Total

Rural

Urbain

Total

EDST I

1988

 
 

23,2

 
 

4,8

 
 

18,3

EDSTII

1998

23,9

14,8

21,7

13,3

9,1

12,3

27,9

16,1

25,1

MICS3

2006

27,8

17,3

23,7

18,4

8,1

14,3

32,6

16,4

26,0

Source : établi à partir des informations disponibles dans Devinfo Togo

Du fait de la crise économique et de la pauvreté croissante, l'état nutritionnel ne s'améliore pas dans le pays. De 2000 à 2006, on constate même une certaine détérioration de l'état nutritionnel des enfants. Ainsi, en 2000, la malnutrition mesurée par le retard de croissance, a touché 21,7% des enfants de moins de cinq ans, avec 7% de formes sévères. En 2006, ces proportions sont respectivement de 23,7% et de 10%. Ces niveaux sont respectivement 10 et 70 fois plus élevés que ceux qui sont supposés exister dans une population où les enfants sont en bonne santé.

En adhérant aux actes de la Conférence Internationale sur la Nutrition (CIN) (Rome, 1992), le Togo s'est engagé à épargner à sa population la famine ainsi que la malnutrition chronique et généralisée sous toutes ses formes. Cependant, malgré les efforts accomplis, force est de constater que le chemin restant à parcourir vers un état de nutrition équilibré est encore long. La situation nutritionnelle, analysée à travers un certain nombre d'indicateurs, montre que la situation nutritionnelle ne s'est pas améliorée et s'est même détériorée avec des écarts considérables entre ces situations et les normes généralement admises. Du point de vue de la sécurité alimentaire, les disponibilités alimentaires semblent couvrir les besoins des populations. Cependant, la stabilité, l'accessibilité et la qualité alimentaire restent problématiques pour une grande partie de la population en raison de la pauvreté. Ainsi, au plan nutritionnel et d'accès à la nourriture, les populations les plus vulnérables sont les enfants de moins de 5 ans et les femmes. Globalement, le nord du pays est nettement plus touché que le sud, et les zones rurales et périurbaines sont nettement plus touchées que le milieu urbain. Au Togo, le problème d'alimentation ne se pose pas globalement au plan quantitatif. Toutefois, certaines familles, certains groupes sociaux et des localités tant périurbaines que rurales, connaissent des problèmes d'insécurité alimentaire structurelle et conjoncturelle. L'insécurité alimentaire se pose en terme de manque d'accès de la population aux vivres. Elle est très marquée en milieu rural où, au régime alimentaire inadéquat de ces populations pauvres, s'ajoute l'influence des mauvaises conditions d'hygiène qui sont à l'origine du taux de malnutrition relativement élevé constaté. En plus, il convient de considérer la variabilité saisonnière des disponibilités alimentaires, la faiblesse et/ou l'instabilité des revenus des ménages et la valorisation dérisoire de l'apport de la femme.

1.3- Performances de l'Economie Togolaise

Classé parmi les pays les moins avancés, le Togo est un pays économiquement petit. Le PIB per capita moyen du Togo sur la période 1994-2006 est de 341 $US contre 417 $US entre 1975 et 1979. L'économie togolaise se caractérise par une structure productive de base très étroite, insuffisamment articulée (peu d'échanges inter/intra sectoriels), peu diversifiée et peu compétitive. En effet, sur les trois secteurs d'activité qui sont à l'origine de la création du PIB, deux secteurs sont dominants ; ce sont le secteur primaire et le secteur tertiaire qui fournissent près de 80% du PIB. Sur la période 1990-2006, l'ensemble du secteur primaire contribue en moyenne pour 35 % au produit intérieur brut constant, dont 4,7 % pour les cultures de rente (le coton, le café et le cacao notamment) et 24,6 % pour l'agriculture vivrière. La contribution du secteur secondaire au PIB s'établit à 22 % en moyenne annuelle au cours de la même période. Le secteur secondaire est dominé par les industries extractives et les industries agro-alimentaires. La contribution du secteur tertiaire au PIB évolue entre 25 et 30 %. La crise politique de ces seize dernières années, associée à une répartition inégale des fruits de la croissance et aux problèmes de gouvernance et d'insoutenabilité de la dette, a eu une incidence significative sur la situation économique du pays.  Le Togo a une économie libérale dont les exportations, portant principalement sur les phosphates, le coton, le ciment, le café, et le cacao représentaient, en moyenne annuelle, 34 % du PIB entre 2002 et 20059(*) contre 45 % dans les années 80.

1.4 - Les contraintes

En général, la principale contrainte de l'économie togolaise réside dans la faiblesse de la productivité, du revenu par tête d'habitant, des revenus agricoles, la dégradation des ressources naturelles, l'inexistence des technologies efficaces de transformation et de conservation des aliments.Tout cela constituent des facteurs aggravants qui accélèrent la pauvreté, la faim et la malnutrition chez les ménages et par conséquent chez leurs enfants.

La sécurité alimentaire, objectif prioritaire du Gouvernement, inscrit dans plusieurs stratégies sectorielles de développement agricole, n'est malheureusement pas garantie au Togo. La sous-alimentation s'explique chez plusieurs personnes par l'incapacité à s'offrir les variétés d'aliments susceptibles d'apporter à l'organisme tous les éléments nutritifs. L'alimentation est essentiellement à base glucidique (tubercules, céréales, fruits) tandis que l'apport en protéines, en vitamines et en sels minéraux est limité. La santé infantile se trouve ainsi menacée par les effets de la malnutrition.

Cette situation fait ressortir de nombreuses contraintes qui entravent l'économie togolaise.Ces contraintes peuvent être regroupées en deux catégories :les contraintes majeures et les contraintes mineures.

1.4.1.- Les contraintes majeures

Une analyse du contexte politique et socioéconomique national permet de relever cinq contraintes majeures qui constituent des goulots d'étranglement pour le développement de l'économie togolaise. Il s'agit : du niveau élevé de la dette publique, de la situation instable des finances publiques, de la gestion inefficace des finances publiques, la lenteur dans la mise en oeuvre de la décentralisation et l'insécurité alimentaire.

1.4.1.1.- La dette publique

La dette publique, composée de la dette extérieure et de la dette intérieure, représente un lourd fardeau pour l'économie togolaise. En 2006, la dette extérieure du Togo représente environ 68% du PIB. Rapportée aux recettes publiques, elle représente 197% et le service de la dette 158%. La dette intérieure qui fait 27% du PIB vaut 1,57 fois les mêmes recettes (Direction de l'Economie 2007). Compte tenu de leur poids et leur caractère insoutenable pour l'économie nationale, ces différentes dettes constituent une contrainte majeure pour le développement économique du pays.

La croissance des dépenses publiques est une des causes de l'augmentation des arriérés de paiement qui sont passés de 5,4 milliards de FCFA en 1998 à 73,9 en 2000 soit un accroissement annuel de 139,2%. Les recettes publiques qui permettent de rembourser les dettes diminuent d'année en année. A ce titre le Togo est loin de remplir les critères de convergence de l'UEMOA. Le service de la dette extérieure constitue, en plus, un lourd fardeau pour son économie. 

La question de la dette a une incidence importante sur la stratégie de la lutte contre la pauvreté car elle oblige le Gouvernement à mener une politique d'affectation des ressources budgétaires restrictives vers les secteurs sociaux particulièrement l'éducation et la santé. Leur réduction et/ou leur annulation doit être la meilleure solution pour la réduction de la pauvreté car cela constituerait un catalyseur pour la relance des activités socioéconomiques et les opportunités d'investissement dans les domaines des infrastructures, et secteurs sociaux.

1.4.1.2-La situation des finances publiques

La situation des finances publiques du Togo continue d'être préoccupante. La pression fiscale moyenne entre 1997 et 2000 est 14,5%. Cependant les dépenses publiques en pourcentage du PIB qui était de 17,8% en 1997 est passé à 19,9% en 2000. En comparant dans les années 90 le déficit global des finances publiques du Togo (6,2%) avec la moyenne des pays africains (4%), on constate que le premier est presque le double du second.

Depuis 1970, exceptées les années 2003 et 2004 où se sont dégagés des excédents budgétaires, les finances publiques sont caractérisées par des déficits élevés. Ainsi cette situation ne permet pas à l'Etat de payer ses dettes et de financer ses dépenses d'investissements surtout sociaux. En effet de 2000 à 2005 les déficits varient entre 4,5 milliards et 46,5 (Commission UEMOA, Comité de convergence et BCEAO, Avril 2005). Cette situation occasionne des réductions budgétaires. Or ces dernières ont des impacts négatifs sur la population surtout rurale et celle des bidonvilles. En effet elles causent des difficultés pour les pauvres d'engager des dépenses privées pour compenser les lacunes des services publics.

1.4.1.3.- La gestion des finances publiques

Le Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) abrite la Direction du Contrôle Financier (DCF) qui exerce un contrôle sur les dépenses publiques du gouvernement. Mais une bonne partie de ces dépenses échappe à son contrôle. De même l'Inspection Générale d'Etat ne dispose pas des moyens pour poursuivre des gestionnaires indélicats (Banque mondiale). Malgré la création d'une commission anti-corruption, les coupables sont tenus de rembourser les fonds et ne sont pas poursuivis pour le délit commis. Ceci encourage la fraude fiscale et donc un manque à gagner important pour l'Etat. On se demande alors quelle est l'efficacité  de cette commission? Le gouvernement doit prendre des dispositions appropriées à cet effet.

1.4.1.4.- La décentralisation

La forte centralisation de l'Etat dans la capitale Lomé engendre la concentration des services publics dans les zones urbaines au détriment des zones rurales. Ce phénomène a contraint les zones rurales à se prendre en charge dans des conditions précaires. Il est alors urgent que la politique de décentralisation prônée depuis longtemps voit enfin le jour. En effet, pour que les administrations locales et les organisations privées puissent exercer de manière efficace les fonctions administratives décentralisées, elles doivent disposer de revenus d'un niveau adéquat - provenant soit de source locale, soit d'un transfert du gouvernement central - de même qu'elles doivent avoir le pouvoir de décision concernant les dépenses.

1.4.1.5-L'insécurité alimentaire 

Est-il possible de se procurer, avec un petit budget, une alimentation optimale ? Même si les disponibilités alimentaires semblent couvrir les besoins des populations au Togo, la stabilité, l'accessibilité et la qualité restent problématiques pour des raisons financières (Projet PNUD-FASEG sur les OMD). Malheureusement la sécurité alimentaire, objectif prioritaire du gouvernement togolais, n'est pas garantie. Faute de revenus substantiels, les pauvres sont incapables d'acheter des aliments susceptibles d'apporter à leur organisme tous les éléments nutritifs nécessaires. Cette insécurité serait accentuée aussi par deux phénomènes :

Ø la faible disponibilité des aliments, notamment en période de soudure qui est liée à la faible productivité des systèmes de productions végétales et animales, à la dégradation du patrimoine édaphique, forestier et dans certains cas, halieutique, à l'insécurité foncière et à l'insuffisance du financement du secteur ;

Ø l'instabilité des approvisionnements alimentaires et le faible niveau d'accès des groupes vulnérables aux aliments riches en éléments nutritifs sont liés aux mauvaises pratiques de l'alimentation maternelle et de conduite du sevrage, marquées par une association trop précoce d'autres aliments au lait maternel. A cela s'ajoute la faible efficacité de certains programmes de lutte contre les carences nutritionnelles, la persistance des maladies infectieuses et parasitaires, l'inexistence d'un mécanisme de surveillance alimentaire nutritionnelle et l'insuffisance des infrastructures de stockage.

1.4.2- Les contraintes mineures

Les contraintes mineures ont trait à l'éducation, la santé et l'eau potable.

1.4.2.1-L'éducation

La part des dépenses publiques de l'éducation dans le budget total régresse d'année en année depuis 1992 comparativement à l'effectif des apprenants. Ces fonds destinés aux écoles publiques se sont révélés insuffisants face à l'évolution de la demande d'éducation. L'Etat a démissionné devant sa responsabilité en cédant sa place aux écoles privées qui, pour la plupart, donnent une formation au rabais à prix élevé. Or sans éducation solide, l'avenir du pays est incertain. Par ailleurs, les enfants en difficulté, vulnérables et défavorisés sont laissés pour compte. L'Etat doit par conséquent faire de l'éducation sa priorité car elle contribue à réduire la pauvreté.

1.4.2.2- La santé

L'état de santé de la population d'un pays indique le niveau de développement économique de ce pays. Car plus on est en bonne santé plus on a la force de travailler plus la productivité est élevée. Au Togo la part des dépenses publiques dans le budget général réservé à ce secteur se dégrade d'année en année. Elle représente moins de 10%. De 1990 à 2001, elle varie entre 5,98% en 1998 et 12,3% en 1999.Par manque de moyens financiers, les pauvres sont exposés à toutes sortes de maladies comme le paludisme qui tue plus que le VIH/SIDA. Il revient donc à l'Etat de renforcer le système national de santé.

1.4.2.3- Eau potable

L'un des vecteurs de la maladie est l'eau. Plus l'on consomme de l'eau sale plus l'on est malade. Généralement ce sont les pauvres qui n'ont pas les moyens de se procurer l'eau potable qui en sont victimes. L'accès à l'eau et l'assainissement doivent être des actions prioritaires de l'Etat.

1.5-Les perspectives

Le Togo a connu une élection législative relativement libre et transparente en octobre 2007. Après des années de troubles politiques et des critiques de la part des organisations internationales relatives aux violations des droits de l'homme, le Togo reprend progressivement sa place dans la communauté internationale. Ainsi, l'UE a repris sa coopération financière avec le Togo et la Banque Mondiale prépare un plan d'actions incluant les services d'aides humanitaires aux communautés locales qui débuteront en juin 2008. Une conférence des bailleurs de fonds est prévue en juin 2008. Au moment où s'annonce la prochaine rencontre avec les bailleurs de fonds, le Gouvernement du Togo a publié sa Stratégie Intérimaire de Réduction de la Pauvreté (SIRP). La stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté repose sur trois grands axes stratégiques à savoir :

Ø Axe stratégique 1 : Amélioration de la gouvernance politique et économique ;

Ø Axe stratégique 2 : Consolidation de la relance économique et promotion du développement durable ;

Ø Axe stratégique 3 : Développement des secteurs sociaux, des ressources humaines et de l'emploi.

Ces axes comportent chacun des orientations claires que le Gouvernement ajustera périodiquement, à la lumière de l'évolution du contexte économique et social, de la disponibilité des ressources et du progrès dans leur mise en oeuvre. Le Gouvernement entend s'appuyer sur le redressement des finances publiques et les réformes structurelles pour relancer la croissance économique et la compétitivité extérieure dans le cadre du régime de change actuel. L'augmentation du solde budgétaire primaire devient un objectif afin de dégager un excédent d'au moins 0,5 pour cent du PIB à l'horizon 2010 pour éviter d'accumuler de nouveaux arriérés et réduire la nécessité de faire appel à de nouveaux emprunts. De même, la stratégie de réforme de l'économie togolaise s'appuie sur une augmentation de l'aide extérieure et un allégement global de la dette dans le cadre de l'initiative PPTE. Selon le scénario de base, le taux de croissance du PIB réel atteindra 4,1% en 2015.

L'économie Togolaise dans son ensemble est entravée d'une multitude de contraintes face à quelques rares atouts dont elle dispose. Ces contraintes constituent un goulot d'étranglement aux diverses initiatives de développement du pays, ce qui justifie l'etat de pauvreté des ménages et par conséquent celui de leurs enfants. Toutefois, il est à noter que le type de développement dont le Togo a besoin pour sortir de cette impasse ne peut en aucun cas être considéré comme étant trop exigeant ou impossible. Il est possible et faisable, car les ressources (humaines, professionnelles et matérielles) qu'il nécessite existent au Togo comme partout ailleurs en Afrique. Il ne manque que la volonté, la détermination à mobiliser les ressources, qui présentement sont exploitées pour soutenir l'expansion hors du pays et la bonne gestion de ces ressources pour en faire les facteurs d'un  développement  autocentré et auto dépendant. Il s'agit, parlant de la mobilisation des ressources pour un développement endogène autocentré, de réduire autant que faire se peut la dépendance multiforme du Togo de l'extérieur, en recentrant les politiques, stratégies et efforts de développement sur le pays.

CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE

De nombreux travaux nous ont précédés traitant du concept de pauvreté en général. Il ne s'agit pas ici de les refuter mais de les présenter puis de les compléter à travers cette recherche qui s'inscrit dans un contexte bien précis qu'est celui de la mesure et de l'analyse de la pauvreté infantile. Il s'agira donc de présenter dans un premier temps la littérature sur le concept de pauvreté puis dans un second aspect la littérature sur la pauvreté infantile.

2.1 Littérature sur le concept de Pauvreté

2.1.1. Généralités sur la pauvreté

La pauvreté est l'insuffisance des ressources matérielles ( manque d'argent) et des conditions de vie ne permettant pas à des êtres humains de vivre dignement selon les droits légitimes et vitaux de la personne humaine, et les condamnant aux dures difficultés de la survie au jour le jour.

La pauvreté au sens économique est une notion à la fois facile à comprendre et difficile à définir. Elle désigne le manque ou la mauvaise qualité de ressources ( naturelles, financières, immatérielles, etc. ) véçu par des personns, groupes de personnes, régions du monde, etc.

Le mot possède un sens différent qui ne sera pas abordé dans ce document s'il est utilisé dans le contexte réligieux ( catholique en particulier ), où la pauvreté est considérée comme une condition initiale d'écoute optimale de Dieu et d'attention aux besoins de son prochain ( beaucoup d'ordres vont voeu de pauvreté ) et s'oppose en ce cas à la misère, condition de dénuement qui au contraire dégrade la personne et l'empêche d'atteindre sa dimension spirituelle.

On distinguera la pauvreté de la précarité et de l'exclusion sociale, notions différentes, et dont l'apparition dans le discours politique est beaucoup plus récente. Il existe néanmoins des liens entre ces trois notions.

2.1.2. Définition et mesure

La pauvreté est généralement considérée comme un phénomène multidimentionnel. La dimension économique est la plus fréquemment prise en compte et est décomposée en quatre formes.

* Pauvreté pécuniaire

La pauvreté pécuniaire est le manque d'argent, entaînant les difficultés pour se nourrir, s'habiller, se loger. La pauvreté pécuniaire (monétaire ) ou de revenu résulte d'une insuffisance de ressources ou est déduite d'une trop faible consommation. Lorsque les disparités de revenus sont importantes, la pauvreté est statistiquement mieux appréhendée par la mesure du niveau de consammation. Ainsi, un individu est considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Du fait de sa simplicité, cette méthode de mesure est couramment utilisée pour définir les individus pauvres et mesurer le taux de pauvreté d'une population.

Selon l'approche absolue, le seuil est fixé9(*) en fonction d'un panier de biens alimentaires et non alimentaires nécessaires à la survie quotidienne ( 2400 calories par jour pour la pauvreté et 1800 pour l'extrême pauvreté). Les biens non alimentaires comprennent l'habillement, le transport, l'hygiène, l'eau et l'énergie. Les Etats-Unis et le Canada ont recours à la mesure absolue de la pauvreté.

Selon l'approche relative, le seuil est fixé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population, avec comme référence le revenu médian ( le revenu médian est le

renevu séparant la population en deux, c'est-à-dire que la moitié de la population a un revenu plus élevé, et la moitié un revenu inférieur).

* Pauvreté des conditions de vie

La pauvreté des conditions de vie ou d'existence résulte de l'impossibilité de satisfaire les besoins qui permettent de mener une vie décente dans une société donnée. La pauvreté d'existence peut résulter d'une malnutrition, d'une absence d'éducation, d'un logement insalubre ... Elle est plus difficile à cerner que la pauvreté monétaire.

* Pauvreté des potentialités

La pauvreté des potentialités ou des capacités exprime le manque de moyens permattant de sortir de la pauvreté. Le seuil de pauvreté est actuellement à 788 € /mois.

* Pauvreté humaine

Outre la dimension économique, la pauvreté s'exprime sous des dimensions non-économiques regroupées sous le terme de pauverté humaine. Il s'agit des dimensions sociale, culturelle, politique et ethnique de la pauvreté. Le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a créé deux indicateurs synthétiques de pauvreté : l'IPH-1 ET L'IPH-2 (indicateur de pauvreté humaine ).

21.3. Evolution du concept de pauvreté

La pauvreté est un concept qui a considérableement évolué dans le temps au fur et à mesure que sa complexité et ses muitiples dimensions apparaissent clairement. Ainsi, pendant de très nombreuses années l'approche de la pauvreté était surtout monétaire. A l'instar des institutions de Bretton Woods, les discours et la littérature à ce sujet se basaient surtout sur le critère du revenu. Etait pauvre, celui qui avait un revenu inférieur à un dollar US par jour (en valeur de 1985). Si cette approximation peut avoir une certaine utilité, notamment pour des comparaisons internationales, elle s'avérait trop réductrice pour capter la réalité des vies des êtres humains en question.

Avec le lancemment en 1990 du « Rapport mondial sur le développement humain » par le PNUD, le concept du développement humain a très vite eu des répercussions sur l'approche de la pauvreté : celle-ci se caractérise non plus uniquement par un faible niveeau de revenu et de consommation, mais également par un faible niveau d'instruction, par une santé précaire et un vieillissement précoce. L'édition de 1997 de ce rapport introduit le concept de « pauvreté humaine », tout en stipulant que l'indicateur de la pauvreté humaine (IPH) qui est également élaboré par le PNUD, ne saisit pas la totalité des aspects de ce concept : La pauvreté est « la négation des opportunités et des possibilités de choix les plus essentielles au développement humain - longévité, santé, créativité, mais aussi des conditions de vie décentes, dignité, respect de soi-même et des autres, accès à tout ce qui donne sa valeur à la vie » (PNUD, 1998).

Parmi les penseurs qui ont fortement influencé cette évolution du concept de pauvreté, figure l'économiste indien Amartya SEN. Selon ce dernier, la pauvreté est avant tout une privation

des capacités élémentaires. Néanmoins, « cette définition ne vise en aucune manière à nier l'évidence : un revenu faible constitue bien une des causes essentielles de la pauvreté, pour la raison, au moins que l'absence de ressources est la principale source de privation des capacités d'un individu »10(*). Ce théoricien de la pauvreté a également développé le concept de capital social. Qu'il s'agisse de relations intragroupes, intergroupes, ou environnementales, le capital social est un phénomène inhérent aux interactions sociales, c'est-à-dire inhérent à la structure des relations entre les personnes. Le capital social d'un agent (de l'individu à l'Etat ) est une ressource sociale, issue des interactions culturelles et/ou structurelles, avec d'autres agents capables de générer des externalités durables qui changent leur situation économique.

En somme, on retrouve le principe des économies d' échelle, qui induit des diminutions des coûts individuels et donc un gain d'efficience. Ce capital social génère donc des externalités qui améliorent l'efficacité du marché, soit en les complétant, soit en s'y substituant. Au niveau microéconomique, le capital social permet de mieux appréhender la pauvreté des ménages et leur capacité à y faire face (vulnérabilité).

C'est donc sur la base de l'approche de SEN, qu'ont été développés des concepts multidimensionnels de la pauvreté. A titre d'exemple, on peut citer Jean- Luc DUBOIS qui circoncit la pauvreté par ses dimensions multiples : pauvreté social (correspond à la faiblesse du capital social ), pauvreté culturelle, pauvreté politique, pauvreté d'éthique, et pauvreté économique, cette dernière étant composée des aspects monétaires, des aspects liés aux conditions de vie et des aspects liés aux potentialités des individus. 11(*)

Une autre évolution remarquable du concept de la pauvreté est une vision plus dynamique. Un tel élargissement peut être illustré à travers l'exemple de la pauvreté monétaire. Des ménages et des individus considérés comme « pauvres » ne se situent pas à un niveau stable en dessous du seuil de la pauvreté et la lutte contre la pauvreté ne peut pas se réduire à l'idée de rehausser ce niveau au-dessus de ce seuil. Des analyses plus fines ont démontré que le revenu est sujet à des fluctuations importantes et que la pauvreté se traduit aussi par une incapacité de maintenir un niveau de bien-être spécifié (WRIGHT, 1999). En effet, c'est l'absence de stabilité qui caractérise ces situations de pauvreté et qui rend les individus ou ménages en question très vulnérables.

Cette flexibilité du concept de la pauvreté a été confirmée récemment par une large enquête menée par la Banque Mondiale qui visait à traduire la pauvreté telle que la ressentent les plus démunis. Ce que recouvrent le statistiques de la pauvreté exprimaient des facettes multiples de la pauvreté ayant trait surtout à des formes d'impuissance et de mal-être. Un des aspects évoqués par le femmes sont en effet les relations conflictuelles inégales avec l'autre sexe (NARAYAN, 2000)12(*). Ce qui nous amène à aborder la question de la pauvreté au féminin.

2.1.4. La pauvreté au féminin

Impulsée entre autres par la renaissance d'un mouvement féministe en Occident, la décennie de la femme de 1975 à 1985 a eu le mérite de focaliser l'ensemble des pays sur la condition féminine et de susciter une forte augmentation du nombre d'analyses, d'études et de publications sur les femmes du tiers monde. Une des oeuvres pionnières, publiée déjà en 1970 est l'étude d'Ester BOSERUP13(*), mettant en exergue l'importance du traivail fourni par les femmes, notamment dans la domaine agricole, et les effets néfastes de leur non considération dans les politiques de développement. Pendant la décennie de la femme, la division sexuelle du traivail et l'impact des projets de développement sur les femmes sont largement étudiés. Les résultats de ces études et leurs repercussions sortent les femmes des niches sociales du développement en reconnaissant leur rôle productif.

Cette situation de la pauvreté au féminin a amené les acteurs de développement à mettre en oeuvre des stratégies et approches d'amélioration des conditions de vie des femmes dont les premières ont montré leurs limites. Il s'agit des approches Integration des Femmes au Développement (IFD), Femmes et Développement (FED) et Genre et Développement (GED).

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2.1.5. Le cercle vicieux de la pauvreté

La pauvreté résulte généralement de conditions de départ défavorable (mauvais accès à la formation, santé déficiente, ...), et parfois d'accidents (destruction de biens, accident de santé, perte d'emploi, etc). Mais cela engendre souvent un cercle vicieux. La pauvreté oblige à se loger à bas prix, donc dans des quartiers ayant une mauvaise réputation, où il y a peu de travail et une offre éducative dégradée, une criminalité sinon plus élevée du moins plus violente, une prévention médicale moins active, etc. Les chances de trouver un revenu par le travail sont moindres, la tentation plus forte de faire appel au travail illégal (« au noir »), à des sources de revenu illusoires (loteries, paris) ou dangereuses (crime, drogue) ou encore dégradantes (prostitution), les risques d'accidents sont plus importants, et l'exploitation par les mafias, ou groupes organisés, sont des facteurs de désocialisation, voire d'une insécurité à la fois personnelle et globale. Ce phénomène touche évidemment les enfants et les adolescents, qui dans un tel contexte commencent leur vie avec un handicap, même si le pire n'est nullement certain pour eux.

2.2. Littérature sur la pauvreté infantile

2.2.1. Essai de définition de la pauvreté infantile

Pour l'Organisation des Nations Unies (ONU), la pauvreté peut être définie comme étant « la condition dans laquelle se trouve un être humain qui est privé de manière durable ou chronique des ressources , des moyens, des choix, de la sécurité et du pouvoir nécessaire pour jouir d'un niveau de vie suffisant et d'autres droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux. » La pauvreté se rapporte à la privation des biens et services de base, mais elle englobe également des carences en ce qui concerne d'autres dimensions essentielles des droits de l'homme qui, telles que le repos et les loisirs et la protection contre la violence et les conflits, élargissent les individus et leur permettent de donner la pleine mesure de leurs capacités.

Etant donné que, pour les enfants, la pauvreté dont ils font l'expérience nuit à leur développement mental, physique, affectif et spirituel, il importe tout particulièrement d'élargir la définition de la pauvreté chez les enfants en dépassant les conceptualisations classiques, telles que la faiblesse du revenu du ménage ou les faibles niveaux de consommation.

UNICEF (2005) propose de donner des enfants vivants dans la pauvreté la définition provisoire ci-après :

« Les enfants vivant dans la pauvreté sont privés des ressources dont ils ont besoin sur les plans matériel, spirituel et affectif pour survivre se développer et s'épanouir, ce qui les empêche de jouir de leurs droits, de donner la pleine mesure de leurs capacités ou de participer à la vie de la sociéte en tant que membres à part entière et à parts égales ».

Il ressort de cette définition que les dimensions de la pauvreté dont les enfants font l'expérience avec leurs mains, leur esprits et leur coeur sont interdépendantes. La pauvreté matérielle - par exemple, commencer la journée sans un repas nourrissant ou être contraint d'accomplir un travail dangereux - entrave la capacité cognitive aussi bien que la croissance physique. D'un autre côté, le fait de vivre dans un milieu peu stimulant ou dans lequel l'enfant ne reçoit guère de soutien affectif peut annuler en grande partie l'effet positif d'une enfance passée dans une famille matériellement aisée. En entravant de façon discriminatoire leur participation à la vie de la société et en paralysant leurs potentialités, la pauvreté non seulement est une source de souffrance pour les enfants, mais leur retire tout moyen d'action.

Ces privations plongent les enfants dans la détresse à court terme et entravent leur développement à long terme. Elle sont généralement associées à trois facteurs structurels : faible revenu du ménage ; absence d'infrastructures physiques dignes de ce nom, souvent liée à la faiblesse des investissements publics ; et faiblesse des institutions.

Il est difficile d'englober les nombreuses dimensions de la pauvreté - parmi lesquelles la moralité, la morbidité, la faim, l'analphabétisme, l'absence de domicile fixe et le manque de moyens - dans une mesure unique. L'une des mesures les plus couramment employées de la pauvreté est le critère du dollar par jour exprimé en parités de pouvoir d'achat, notion introduite par la Banque mondiale en 1990. En dépit de leur importance s'agissant d'évaluer la pauvreté en général, ni l'indicateur de revenu employé par la Banque mondiale, ni les indicateurs composites du PNUD n'ont été spécifiquement conçus pour évaluer la pauvreté parmi les enfants. Malgré tous leurs mérites, ni l'un ni les autres ne peuvent ni préciser le nombre d'enfants vivant dans la pauvreté ni focaliser l'attention sur les droits dont ces enfants sont privés.

2.2.2 Les travaux empiriques sur la pauvreté infantile

Comme relevé ci-dessus, les travaux empiriques relatifs à la pauvreté infantile ont été effectués en considérant soit l'approche monétaire soit l'approche non monétaire. Dans le cas de l'approche monétaire, les travaux ont principalement eu pour champ d'étude les pays développés. C'est ainsi que sur la base du revenu des parents, il a généralement été mesuré l'incidence de la pauvreté chez les enfants. UNICEF (2005)14(*), en retenant la définition de l'Union Européenne selon laquelle une personne est pauvre si elle gagne moins de la moitié du revenu moyen, relève que le taux de pauvreté des enfants est inférieur à 3% au Danemark et en Finlande et dépasse les 20% aux Etats-Unis. En Allemagne, la pauvreté des enfants a davantage augmenté depuis 1990 que dans la plupart des autres pays industrialisés : un enfant sur dix y connaît la pauvreté relative. De même, d'autres travaux ont permis d'avaluer la pauvreté infantile dans différents pays industrialisés. C'est le cas, entre autres15(*), de Jenkins et Schluter (2003) pour l'Allemagne et la Grande Bretagne, Harding et Szukalska (2000) pour l'Australie, Dickens et Ellwood (2003) pour la Grande Bretagne et les Etats -Unis, sutherland et Piachaud (2001) pour la Grande Bretagne.

L'approche non monétaire dans l'analyse de la pauvreté infantile a constitué à examiner la pauvreté comme nées de graves privations de l'enfant dans sept domaines essentiels : nutrition adéquate en eau potable, installation d'assainissement, santé, logement, instruction et information. Sur la base de cette considération, Gordon et al (2003) a estimé la privation chez les enfants à partir des données fournies par les enquêtes démographiques et de santé disponibles pour 46 pays. Il ressort des résultats de cette étude que : (i) en Afrique au Sud du Sahara, 62% des enfants vivent en dessous de la pauvreté absolue tandis que 82% des enfants sont sévèrement privés d'au moins un besoin de base : (ii) en Asie du Sud, les proportions sont respectivement 54% et 81%.

2.2.3 Littérature sur les approches théoriques de mesure de la pauvreté

En s'inspirant de la revue de la littérature de Ki et al (2005)16(*) et de différents travaux, il est noté que la mesure de la pauvreté a été soutenue par différentes approches théoriques de même que par différents indices ou indicateurs de mesure quantitative ou qualitative. Dans la revue de la littérature relative aux mésures de la pauvreté, on distingue deux grandes tendances : l'approche monétaire soutenue par les welfaristes ou utilitaires et l'approche non monétaire soutenue par les non welfaristes. Ces deux grandes approches se distinguent l'une de l'autre par l'importance qu'attache l'analyste à la manière dont l'individu juge lui-même son bien-être et par la gamme de facteurs qu'elles s'efforcent de prendre en compte.

2.2.3.1. L'approche monétaire

Cette approche place la conceptualisation du bien-être dans l'espace de l'utilité. Elle vise à baser les comparaisons du bien-être, ainsi que les décisions relatives à l'action publique, uniquement sur l'unité des individus, c'est-à-dire sur les préférences de ces derniers (Ravallion, 1994)17(*). Le degré de satisfaction atteint par un individu par rapport aux biens et services qu'il consomme est supposé définir son bien-être. L'unité n'étant pas directement observable, les ressources (revenus - dépenses) sont utilisées dans l'approximation du bien-être. Les partisans de l'évaluation utilitariste de la pauvreté évitent de formuler des jugements qui ne cadrent pas avec le comportement de l'individu dans l'évaluation de son bien-être.

L'approche utilitariste repose sur le concept d'un classement des préférences pour les biens, que l'on considère généralement pour être représenté par une « fonction d'utilité », et dont la valeur est censée être un résumé statistique du bien-être d'une personne. Les utilités forment alors la base des préférences sociales, y compris des comparaisons de la pauvreté. Cette approche a donné lieu à de nombreuses applications empiriques concernant divers aspects de l'action publique.

La formulation du concept fondamental du bien-être peut aussi influer sur la manière dont la consommation est mesurée. L'approche utilitariste n'exige pas que la préférence soit systématiquement donnée à l'emploi des prix du marché (même lorsque ceux-ci existent) pour procéder à l'agrégation des biens et services consommés. Il est admis que les prix ne décrivent pas nécessairement les coûts d'opportunité sociaux (définis par l'effet exercé par un accroissement de la quantité globale d'un bien sur le « bien-être social » qui est lui-même le produit d'un regroupement quelconque des utilités des individus). Les prix du marché sont néanmoins normalement utilisés pour procéder aux évaluations par les méthodes utilitaristes.

2.2.3.2. L'approche non monétaire

A l'opposé de l'approche monétaire qui traduit le bien-être à travers les ressources, l'approche non monétaire place le bien-être dans l'espace les libertés et des accomplissements. Cette approche propose et favorise des politiques ciblées. L'approche non monétaire préfère évaluer la situation en fonction de certaines facultés élémentaires, comme la possibilité de se nourrir et de se vêtir de manière adéquate et peut ne prêter qu'une attention limitée, voire même nulle aux informations sur l'utilité en tant que telle. Les approches non monétaires ont donné lieu à l'identification de formes spécifiques de privation de biens et sont fréquemment utilisées dans les études sur le pays tant développés qu'en développement. Elles vont de la «privation absolue de biens » (dans les approches axées sur la nutrition ou sur d'autres « besoins fondamentaux », qui sont plus courantes dans les études sur les pays en développement) à « la privation relative des biens »18(*).

Elles sont cependant toujours quelque peu arbitraires car l'analyse doit décider quels sont les biens qui sont importants et (le cas échéant) quelles sont leurs valeurs relatives. Les approches non utilitaristes sont plus diverses. On distingue deux sous-groupes : l'approche par les capacités de Sen (1985)19(*) et l'approche par les besoins de base.

L'approche par les capacités de Sen traduit le bien-être à travers les droits positifs des individus et tente à l'aide du concept de « fonctionnement » de transposer ces droits dans un espace mesurable. L'individu doit avoir certaines capacités jugées fondamentales qui sont nécessaires à l'atteinte d'un certain niveau de vie. A cet effet, l'individu doit être adéquatement nourri, avoir une éducation, être en bonne santé, être adéquatement logé, prendre part à la vie communautaire, apparaître en public sans avoir honte etc.

L'approche par les besoins de base considère qu'un individu doit pouvoir satisfaire certains besoins fondamentaux qui sont nécessaires à l'atteinte d'une certaine qualité de vie. Les principaux besoins de base pris en compte sont : éducation, santé, hygiène, assainissement, eau potable, habitat, accès aux infrastuctures de base, etc.

En terme de politiques économiques, l'approche non monétaire propose des interventions ciblées. Ce qui a pour avantage de réduire le biais de sélection en faveur des pauvres par rapport è une intervention générale.

2.2.4 Les outils pratiques de mesure de la pauvreté multidimensionnelle

La revue de la littérature permet de distinguer deux sortes d'outils de mesure de la pauvreté multidimentionnelle, à savoir : les Indicateurs Composites de Pauvreté et les Indices Composites de Pauvreté. Un indicateur composite de pauvreté est défini pour chaque unité d'une population donnée et représente la valeur agrégée de plusieurs indicateurs de pauvreté à l'aide d'une forme fonctionnelle, alors qu'un indice composite résulte de l'agrégation d'un indicateur composite de pauvreté sur une population donnée. Le calcul d'un indicateur composite de pauvreté est préalable à celui d'un indice coposite d pauvreté.

2.2.4.1- L'Indicateur Composite de Pauvreté

Dans le cas de l'indicateur composite de pauvreté, on distingue deux principales approches : l'approche d'entropie et l'approche d'inertie. L'approche d'entrepie est issue de la mécanique dynamique et l'approche d'inertie tire son origine du champ de la mécanique statique. L'approche d'inertie propose des méthodologies permettant d'éliminer autant que possible l'arbitraire dans le calcul d'un indicateur composite. En considérant donc cette approche, il est relevé que cette dernière est basée d'une part sur les techniques de constructions d'échelle multimentionnelles et, d'autre part sur les analyses statistiques multivariées.

Les analyses statistiques multivariées connues aussi sous le nom d'analyses factorielles sont des techniques permettant de représenter un nuage de points ou un champ de vecteur situé dans un espace de dimension m, (m>2) dans un espace de dimension inférieure p (p<m). Elles permettent de visualiser les relations entre plusieurs variables et de résumer ainsi l'information apportée par l'ensemble de ces variables. Dans l'espace des variables, les individus forment autour d'un centroïde, un nuage de points, avec un poids associé à chacun. Il apparaît donc nécessaire d'identifier une méthode appropriée pour déterminer les poids. A cet effet, plusieurs méthodes sont proposées. Premièrement, Sahn et Stifel (2000)20(*) proposent l'utilisation de la technique d'analyse factorielle afin de déterminer les poids. Deuxièmement, Filmer et Pritchett (1998) utilisent une variante de l'analyse factorielle, à savoir l'analyse en composante principale (ACP). Enfin, Asselin (2002)21(*) a recours à l'analyse des correspondantes multiples (ACM). L'ACM est un cas particulier de l'ACG appliquée sur une base de données ne comportant que des variables qualitatives dont les catégories deviennent des variables dichtomiques codifiées en 0 ou 1. Il n'est pas nécessaire de normaliser les variables car elles sont toutes codifiées en 0 ou 1. Ce processus de codification binaire est une technique très ancienne reconnue dans tout processus de recherche informationnelle. De plus, il permet d'éliminer la linéaire observée dans le cas de ACP ou ACG. Cette présentation des variables a un avantage très particulier par rapport à l'ACP qui exige aux variables d'être quantitatives. En ACM, on peut inclure aussi bien des variables qualitatives que des variables quantitatives sous leur forme catégorielle obtenue par découpage.

La technique ACM est celle qui est plus adaptée si les indicateurs primaires de la pauvreté peuvent être codifiés sous forme binaire. On obtient alors une base multidimensionnelle de données où tous les indicateurs primaires sont codifiés en 0 ou 1. Avec K indicateurs et n individus, chaque unité de la population peut être représentée par un vecteur-ligne de dimension (1,K). De même, chaque indicateur catégoriel peut être représenté par un vecteur-colonne de dimension (n, 1). Les relations entre les variables et/ou individus ne sont pas directement appréhendables dans cet espace de dimension (n, K). Comme toutes les autres techniques d'analyses factorielles, l'ACM recherche un sous-espace optimal dans lequel on peut dépister les liaisons (non linéaires) entre indicaateurs, entre individus ou entre indicateurs et individus.

Le processus de recherche du sous-espace optimal passe par la maximisation de l'inertie du nuage de points. Ce qui conduit à la recherche de vecteurs propres à la matrice des données associés aux premières valeurs propres qui mesurent l'inertie du nuage de points projetés. Le premier vecteur propre associé à la première valeur propre (la valeur propre la plus élevée) aussi appelé le premier axe factoriel a un sens particulier. C'est l'axe en direction duquel l'étalement du nuage de points est maximal.Sur le premier axe factoriel issu de la projection du nuage des points variables, chaque indicateur catégoriel a une coordonnée factorielle encore appelée score. Ce score est synonyme de l'importance de l'indicateur sur le premier axe factoriel. Le poids recherché dans la forme factorielle de l'indicaeur composite correspond à ce score normalisé (rapport entre le score et la valeur propre).

2.2.4.2- L'indice de pauvreté

Suivant la litterature sur les indices composites de pauvreté, Chakravarty, S. R. Mukherjee et D.Ranade (1997)22(*) ont développé une littérature intéressante. La construction de cet indice s'appuie sur la définition d'un seuil de pauvreté pour chaque indicateur primaire entrant dans le calcul de l'indice, une première agrégation des différents indicateurs pour chaque unité de la population (équivalent à un indicateur composite) et une deuxième agrégation sur l'ensemble de la population de l'indicateur composite obtenu pour donner une mesure générale de la pauvreté. La construction d'un indice composite de pauvreté passe d'abord par la définition d'un indicateur composite de pauvreté. L'indice de pauvreté micro-dimensionelle développé par ces derniers est un exemple d'illustration de cette méthode.

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ET ANALYSE DU PROFIL DE LA PAUVRETE INFANTILE AU TOGO

Méthodologie de la recherche

La méthodologie développée23(*) pour atteindre les objectifs de la recherche consiste à utiliser une technique permettant d'agréger les différentes dimensions non monétaires de la pauvreté en vue de construire un indicateur composite de pauvreté infantile. En effet, en retenant l'approche non monétaire de la pauvreté basée sur les besoins fondamentaux ou vitaux, la présente recherche conceptualise le bien-être dans l'espace des accomplissements en opposition à l'approche monétaire. Dans cette optique, les principaux domaines pris en compte sont : la santé et la nutrition de l'enfant, l'accès à l'eau et à l'électricité, la possession de biens durables, l'habitat, l'environnement, l'assainissement du ménage etc.

Les études concernant la répartition du revenu ou de la richesse distinguent nettement les questions liées à l'inégalité de celles relatives à la pauvreté. Les premières concernent la répartition dans son ensemble tandis que les autres se concentrent sur la base de l'échelle de la répartition. Autrement dit, alors que la pauvreté situe dans l'absolu le niveau de vie d'une partie de la population (les pauvres) à travers le seuil de pauvreté, l'inégalité analyse les différences de niveau de vie relatif au sein d'une société. Ce sont ces deux phénomènes qui seront étudiés dans la présente étude.

3.1.1 Analyse de la pauvreté multidimensionnelle

Dans la revue de la littérature sur les indicateurs et les indices composites de la pauvreté, on distingue deux cas : les Indicateurs Composites de Pauvreté et les Indices Composites de Pauvreté. Un indicateur composite de pauvreté est défini pour chaque unité d'une population donnée et représente la valeur agrégée de plusieurs indicateurs de pauvreté à l'aide d'une forme fonctionnelle, alors qu'un indice composite résulte de l'agrégation d'un indicateur composite de pauvreté sur une population donnée. Le calcul d'un indicateur composite de pauvreté se trouve donc être préalable à celui d'un indice composite de pauvreté.

3.1.1.1 Construction de l'indicateur composite de pauvreté (ICP)

La technique d'analyse factorielle choisie par notre étude est celle de l'ACM étant donné que les indicateurs initiaux de la pauvreté tels que collectés sont sous forme qualitative et peuvent être codifiés sous forme binaire. Par l'ACM, l'étude disposera de critères pour sélectionner les variables pertinentes qui vont servir à la construction de l'ICP. Le principal critère généralement utilisé est celui relatif à la Consistance Ordinale sur le Premier Axe (COPA) factoriel qui décrit nettement une situation de bien-être. Les variables qui ont la propriété COPA obéissent à la règle selon laquelle le bien-être se détériore en passant d'une situation de richesse à une situation de pauvreté tout au long du premier axe. Pour les variables dichotomiques, la propriété COPA signifie tout simplement que la modalité décrivant une situation de pauvreté se trouve du côté des pauvres. Les autres critères du second ordre concernent les mesures de discrimination, l'étalement sur le premier axe, la fréquence élevée de non-reponse et les fréquences très faibles de certaines modalités. Au cas où donc certaines variables se trouvent être rejetées suite au critère COPA, elles peuvent être récupérées (reconsidérées) en procédant à de nouveaux regroupements des modalités.

La forme fonctionnelle de l'indicateur composite est tout simplement la moyenne des poids des catégories qui est lui-même la moyenne des scores normalisés. Si m désigne l'indice d'un ménage donné et Cm sa valeur pour l'indicateur composite, Cm, la forme fonctionnelle de l'indicateur, telle que définie par Asselin (2002) est :

K= nombre d'indicateurs catégoriels

Jk= nombre de catégories de l'indicateurs k

= poids (score de premier axe normalisé) de la catégorie Jk

= variable binaire 0/1, prenant la valeur 1 lorsque l'unité a la catégorie Jk

Les pondérations obtenues par l'ACM correspondent aux scores normalisés sur le premier axe factoriel. La valeur de l'ICP pour tout ùménage m correspond tout simplement à la moyenne des poids des variables catégoriques binaires. Avec n ménage, le poids d'une catégorie est tout simplement la moyenne des scores normalisés des unités de population appartenant à cette catégorie. Le tableau suivant fait ressortir les dimensions non monétaire de la pauvreté infantile qui seront considérées dans l'ACM :

Tabeau 4 : Description des variables relatives aux dimensions non monétaires de la pauvreté infantile

Variables

Catégories

Allaitement

L'enfant a été allaité

L'enfant continue à être allaité

Eau

Eau plate

Eau sucrée, aromatisée, jus de fruits, infusion

Solution de réhydratation orale

Lait en boîte, en poudre ou frais

Autres boissons

Sel Iodé utilisé dans le ménage

Utilisation du sel non iodé 0 PPM

Utilisation du sel iodé moins de 15 PPM

Utilisation du sel iodé 15 PPM ou plus

Vitamines (A et autres)

Reçu une capsule de vitamine A

Reçu autres vitamines ou minéraux

Etat nutritionnel de l'enfant

- Retard de croissance24(*)

Vaccination

Possession de carte de vaccination

L'enfant a-t-il été vacciné ?

L'enfant a-t-il reçu du BCG ?

L'enfant a-t-il été vacciné contre la polio 0 ?

L'enfant a-t-il été vacciné contre la polio 1 ?

L'enfant a-t-il été vacciné contre la polio 2 ?

L'enfant a-t-il été vacciné contre la polio 3 ?

L'enfant a-t-il été vacciné contre la rougeole ?

L'enfant a-t-il reçu le vaccin DTcoq1 ?

L'enfant a-t-il reçu le vaccin DTcoq 2 ?

L'enfant a-t-il reçu le vaccin DTcoq 3 ?

L'enfant a-t-il été vacciné contre la diphtérie ?

L'enfant a-t-il été vacciné contre le tétanos ?

Diarrhée

- Diarrhée les 2 dernières semaines

Infection

- L'enfant a-t-il eu une infection respiratoire les deux dernières semaines ?

Soins contre le Paludisme

L'enfant a-t-il pris le paracétamol ?

L'enfant a-t-il pris la chloroquine ?

L'enfant a-t-il pris le fansidar ?

L'enfant a-t-il pris autre produit?

Soins prénatals

Anatoxine tétanique

Auprès d'un médécin

Infirmière / sage femme

Sage femme auxilliaire

Accoucheuse traditionnelle

Autre

Soins à l'accouchement

Par un médecin

Par une Infirmière / sage femme

Par une Sage femme auxilliaire

Par une Accoucheuse traditionnelle

Par une autre

Planification familiale

Utilisation de méthodes contraceptives

Indice de richesse du ménage25(*)

Ménage très pauvre

Ménage pauvre

Ménage modeste

Ménage riche

Ménage très riche

3.1.1.2. Techniques de mesure de l'indice de pauvreté multidimensionnelle

3.1.1.2.1. La détermination du seuil de pauvreté multidimensionnelle

Avec l'indicateur composite de pauvreté Ci calculé il est possible de calculer les indices de pauvreté multidimensionnelle une fois qu'il a été déterminé un seuil de pauvreté absolu. La détermination du seuil est justifiée par le fait que l'indice composite de pauvreté est un indicateur de bien-être qui ordonne les individus en fonction de leur niveau de vie. Il s'agit de trouver une valeur en dessous de laquelle, dans le cas présent, les enfants sont considérés comme n'ayant pas le minimum de bien-être acceptable. Plusieurs méthodes existent pour déterminer ce seuil absolu.

Suivant Asselin (2002)26(*), le seuil de pauvreté multidimensionnelle peut être calculé suivant trois approches. Premièrement, on retient comme seuil le poids le plus faible des dimensions non monétaires de l'ACM. Il s'agit dans ce cas de considérer que l'individu pauvre est celui qui est pauvre dans au moins une des dimensions non monétaires. L'auteur juge ce critère nécessaire mais non suffisant. Deuxiémement, le critère suffisant mais non nécessaire est d'être pauvre dans toutes les dimensions considérées. Enfin, la condition nécessaire et suffisante est de considérer le poids maximal des dimensions comme seuil en considérant que l'indicateur composite de pauvreté moyen de l'individu est plus élevé que ce seuil.

Une autre méthode est de considérer un enfant de référence non pauvre à qui on atribue certains traits caractéristiques, notamment, par exemple, être ou avoir été allaité, avoir consommé du sel iodé et de l'eau plate, être vacciné, être issu d'un ménage modeste. La moyenne des poids de ces modalités va constituer un seuil appelé S1. on calcule ensuite pour chaque individu un indicateur composite (ICP1) en considérant les poids des modalités retenues pour l'enfance de référance. De même, on calcule ensuite un autre indicateur composite (ICP2) à partir des poids des autres modalités non précédemment retenues. En effet, avec K variables, l'ICP peut être décomposé de la manière suivante :

Score i1 : score de l'individu i, pour la variable 1

Score i2 : score de l'individu i, pour la variable 2

K = nombre de variables catégorielles

= première valeur propre

Le seuil S2 va être la moyenne des ICP2 pour tout ICP1 inférieur à S1. le seuil absolu se calcule comme :

S = S1 + S2

(2)

3.1.1.2.2. La mesure de l'indice composite de pauvreté multidimensionnelle

Etant donné que les indicateurs composites de pauvreté calculés peuvent prendre les valeurs négatives, il devient indispensable de procéder à des transformations de ces indicateurs en valeurs positives pour pouvoir calculer les indices composites de pauvreté multidimentionelle et effectuer les tests de dominance par exemple. A cet effet, la présente recherche a recours aux approches utilisées par, entre autres, Sahn et Stifel (2003a et 2003b) et Ki (2005)27(*). Suivant ces auteurs, dans le cas du calcul des indices composites de pauvreté, il est supposé que la moyenne et la variance de la distribution des indices sont arbitrairement définies à zéro et un. Ainsi, l'une des conséquences de cette hypothèse est que toute transformation positive finie des valeurs des indices ne changera pas l'information fournie étant donné que, bien que la moyenne de la distribution changera, l'ordre des ménages en terme de rang reste maintenu. Ainsi, pour obtenir des valeurs positives des indices calculés, il est indiqué d'ajouter à chaque valeur initiale de l'indicateur composite de pauvreté la valeur absolue de la plus grande valeur négative parmi les indicateurs. Toutefois, cette translation n'est pas sans conséquence, notemment sur les analyses de l'inégalité.

Une fois que les ICP positifs sont obtenus par translation et qu'un seuil de pauvreté est défini, on peut calculer les indices composites de pauvreté. Parmi les différentes mesures de pauvreté sur la base des indices, la présnte étude choisit la mesure proposée par Foster-Greer-Thorbecke (1984)28(*). Ce choix est guidé par le fait que l'indice Foster-Greer-Thorbecke, dit indice FGT, possède plusieurs propriétés dont celle d'être décomposable ; ce qui permet de comparer le niveau de pauvreté entre des groupes spécifiques de ménages (ménages ruraux, ménages urbains). L'indice FGT peut être calculé suivant la formule ci-après :

avec 0

est une mesure de la sensibilité de l'indice de pauvreté , z est le seuil de pauvreté, Gj est l'écart de pauvreté de l'individu j i.e Gj = z - xj avec x le niveau de revenu / dépense / richesse de l'individu j (avec Gj = 0 losque xj > z).

Les principales questions auxquelles on peut être soumis lorsque l'on parle de la pauvreté sont : le nombre de pauvres, la profondeur de la pauvreté observée (mesurée par le niveau de la richesse nécessaire pour éliminer la pauvreté), enfin la sévérité (gravité) de la pauvreté. Quelques indices sont utilisés dans la littérature pour tenter de répondre à ces interrogations. Il s'agit des indicateurs tels que :

l'indice FGT (0)29(*) ou indice numérique pour dénombrer les pauvres ;

l'indice FGT (1) ou écart moyen de pauvreté, qui donne une estimation de la quantité moyenne de ressources nécessaires pour éliminer la pauvreté ;

l'indice FGT (2), qui tient compte de l'inégalité de la distribution des dépenses de consommation des pauvres.

Toutefois, étant donné que la présente étude devra effectuer une translation sur les indicateurs composites de pauvreté avant de pouvoir calculer les indices, seul l'indice FGT (0) sera mesuré et analysé étant donné que les indices FGT(1) et FGT (2) n'ont pas de sens socio-économique dans ce cas. L'analyse de l'indice FGT peut être renforcée par l'utilisation des courbes FGT, ce qui permet de traiter de la dominance en pauvreté des distributions des ICP les unes par rapport aux autres. Ansi donc, les courbes FGT (0) permettent d'étudier la domination stochastique de premier ordre, c'est-à-dire de pouvoir confirmer ou non que, par exemple, la proportion de pauvres d'une distribution A est robustement plus élevée ou faible que celle d'une distribution B.

3.1.1.3. Techniques de décomposition régionale de l'Indice de pauvreté

De ce qui précède, il convient de procéder à une comparaison de la pauvreté infantile selon le milieu de résidence en ayant recours aux techniques de décomposition de Sahn et Stifel (2000, 2003a et 2003b). L'approche consiste à décomposer l'indice de pauvreté sur la base du critère de résidence (milieux urbain et rural) en vue d'apprécier si les variations d'ensemble dans l'indice de pauvreté sont dues aux variations de l'un ou de l'autre ou aux mouvements entre milieu de résidence avec différents niveaux de pauvreté. Soit deux secteurs de résidence (u pour le secteur urbain et r pour le secteur rural) ; en considérant les mesures de pauvreté FGT (Pá, pour á > 0) pour deux distributions (A et B) d'indicateurs, on peut écrire :

Où  est la pauvreté mesurée dans le secteur j pour la distribution t, et est la part de population du secteur j dans la distribution t.

Les deux premières composantes à droite de l'égalité mesurent les effets intrasectoriels, i.e la contribution de la variation intervenue respectivement dans la pauvreté urbaine et rurale dans la variation totale de la pauvreté de la population issue de A. La troisième composante mesure la part de la variation dans la pauvreté résultant des mouvements de population dans la variation totale de la pauvreté. La dernière composante indique l'interaction entre les variations sectorielles et les mouvements de population.

3.2. Nature et source des données.

Pour atteindre les objectifs définis plus haut, les données à utiliser sont des données primaires. Elles sont collectées grâce à l'enquête à indicateurs multiples (MICS 3) réalisée en 2006 avec l'appui financier de l'UNICEF et de l'OMS d'une part et de l'appui technique de Macro International Inc. L'enquête MICS fait partie du Programme Mondial d'Assistance de l'UNICEF pour la collecte, le traitement et l'analyse des données relatives à la survie, au développement et à la protection de l'enfant. L'échantillon de l'enquête à indicateurs multiples (MICS 3) a été conçu afin de fournir des estimations sur de nombreux indicateurs de santé sur des enfants de moins de 5 ans au niveau national, pour les zones urbaines et rurales et pour les régions.

Trois types de questionnaires ont été utilisés pour l'enquête MICS 3 à savoir : le questionnaire du ménage, le questionnaire pour l'interview des femmes âgées de 15 à 49 ans et le questionnaire destiné à collecter les informations relatives aux enfants de moins de 5 ans.

3.3. Présentation et analyse des résultats

Pour apprécier le niveau de bien-être infantile, deux types d'analyses ont été effectuées : une analyse descriptive des indicateurs primaires de la pauvreté infantile et une analyse de l'incidence de la pauvreté infantile

3.3.1. Analyse descriptive des indicateurs primaires de la pauvreté infantile

Plusieurs facteurs ont été retenus comme indicateurs ou signes de pauvreté infantile au Togo. Ce sont : la vitamine A , l'allaitement, les suppléments de vitamines, la diarrhée, la toux, la fièvre, la vaccination ainsi que la possession de carte de vaccination et de moustiquaire. Ainsi,une analyse a été faite sur chaque indicateur sur le plan national, selon le milieu de résidence, selon l'indice de richesse du ménage et selon les régions économiques du Togo.

3.3.1.1.Cas de la vitamine A

Sur le plan national, les données révelent que 82,3% des enfants ont reçu une capsule de vitamine A en 2006 contre 28,5% en 2003 en raison de 85,7% des enfants du milieu urbain contre 80,5% de ceux du milieu rural. Selon l'indice de richesse du ménage , cette proportion est de 78,4% pour les enfants des ménages très pauvres contre 85,6% de ceux des ménages très riches alors qu'elle était respectivement de 24,4% et 34,2% en 2003. Selon les régions économiques, la région centrale présente la proportion la plus forte (89%) suivie de Lomé (86,1%), elle est plus faible dans les savanes (77,6%). Le niveau atteint par ces chiffres peut être dû aux actions du gouvernement et les acteurs au développement orientées vers les politiques de « santé de la mère et de l'enfant ».

Tableau 5 : Répartition des enfants selon la prise de vitamine A (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

85,7

 
 

Rural

80,5

 
 

Lomé-commune

 

86,1

 

Maritime

 

81,2

 

Plateaux

 

77,7

 

Centrale

 

89,0

 

Kara

 

85,7

 

Savanes

 

77,6

 

Très pauvre

 
 

78,4

Pauvre

 
 

81,8

Moyen

 
 

80,3

Riche

 
 

85,9

Très riche

 
 

85,6

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.2. Cas de la diarrhée

Au Togo, en 2006 sur le plan national, en moyenne 15 enfants sur 100 ont fait la diarrhée dans les deux dernières semaines avant l'enquête contre 24,5% des enfants en 2003. Plusieurs études en l'occurrence (OMS ,2004), (FAO,2005) ont montré que la survenance des diarrhées est fortement liée au milieu ou au cadre de vie. Ainsi, dans plusieurs pays, les ruraux sont plus enclins à faire la diarrhée que les citadins et c'est ce schéma qui se vérifie dans cette étude. En effet, selon le milieu de résidence, 11,7% des enfants du milieu urbain contre 16,5% dans le milieu rural ont fait la diarrhée les deux dernières semaines avant l'enquête. Ceci peut s'expliquer par plusieurs facteurs en l'occurrence, la qualité de l'eau de boisson, l'assainissement, la défaillance dans l'hygiène alimentaire etc...

Quant à l'indice de richesse du ménage , 14,7% des enfants des ménages très pauvres contre 10,3% de ceux des ménages très riches ont fait la diarrhée. Selon les régions économiques, Maritime (46,1%) présente la plus forte proportion, suivie de Lomé (39,9%), alors que l'on rencontre les plus faibles taux dans les plateaux (18,8%) et les savanes(13,6%).

Tableau 6 : Répartition des enfants selon la survenance de la diarrhée (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

11,7

 
 

Rural

16,5

 
 

Lomé-commune

 

60,1

 

Maritime

 

46,1

 

Plateaux

 

18,8

 

Centrale

 

19,9

 

Kara

 

16,1

 

Savanes

 

13,6

 

Très pauvre

 
 

14,7

Pauvre

 
 

17,4

Moyen

 
 

18,8

Riche

 
 

13,3

Très riche

 
 

10,3

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.3. Cas de la fièvre

Sur le plan national, la proportion des enfants ayant fait la fièvre dans les deux dernières semaines précédant l'enquête est de 19,3% au Togo en 2006 contre 35,9% en 2003. Cette proportion est plus forte dans le milieu rural (20,3%) que dans le milieu urbain (17,2%). Considérant l'indice de richesse des ménages, cette proportion est faible chez les enfants des ménages très pauvres (15,7%) et plus élevée chez ceux des ménages moyens (23,5%). Sur le plan régional, le taux le plus élevé est enrégistré dans la région centrale(54,1%) contre seulement 33,3% à Lomé. Les constats sur tous les plans peuvent s'expliquer par les possibilités d'accès des enfants aux moyens de prévention contre le paludisme dont la fièvre est un indicateur.

Tableau 7: Répartition des enfants selon la survenance de la fièvre (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

17,2

 
 

Rural

20,3

 
 

Lomé-commune

 

33,3

 

Maritime

 

37,7

 

Plateaux

 

42,9

 

Centrale

 

54,1

 

Kara

 

50,3

 

Savanes

 

40,6

 

Très pauvre

 
 

15,7

Pauvre

 
 

23,3

Moyen

 
 

23,5

Riche

 
 

18,1

Très riche

 
 

16,3

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.4. Cas de la moustiquaire

Selon le sixième objectif des OMD, le pourcentage des enfants de moins de cinq ans ne dormant pas sous une moustiquaire imprégnée ne doit pas dépasser 5% ; en outre selon le rapport de l'OMS(2005), le paludisme est la maladie qui frappe le plus le continent africain et la moustiquaire reste le moyen de prévention le plus efficace. C'est cet objectif qui a poussé les autorités togolaises à faciliter l'accès de la moustiquaire dans les zones les plus réculées surtout. Le résultat de cet effort en est l'obtention d'une proportion de 41,5% d'enfants bénéficiant de moustiquaire sur le plan national en 2006 dont 40,1% dans le milieu urbain et 42,3% dans le milieu rural contre seulement 13% sur le plan national selon les données de 2003. Sur le plan régional, Lomé-commune (67,7%) et savanes (63,6%) ont enrégistré les plus forts taux ; par contre les plus faibles taux ont été enrégistrés dans les régions de la Kara (52,3%) et Maritime (52,5%). Enfin, les enfants des ménages très pauvres ont été les plus bénéficiaires (46,1%) contre 40,4% de ceux des ménages riches.

Tableau 8 : Répartition des enfants selon l'utilisation de moustiquaire (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

40,1

 
 

Rural

42,3

 
 

Lomé-commune

 

67,7

 

Maritime

 

52,5

 

Plateaux

 

54,1

 

Centrale

 

63,5

 

Kara

 

52,3

 

Savanes

 

63,6

 

Très pauvre

 
 

46,1

Pauvre

 
 

43,2

Moyen

 
 

40,0

Riche

 
 

36,8

Très riche

 
 

40,4

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.5. Cas de l'allaitement

La proportion des enfants allaités est de 70,9% sur le plan national dont 83,3% dans le milieu urbain et 69,6% dans le milieu rural. Sur le plan régional, le nombre d'enfants non allaités est très élevé. En effet, ce constat est fait dans la partie septentrionale du pays où on note par exemple que 97,1% des enfants n'ont pas été allaités dans la région de la kara, 95,6% dans les savanes et 92,2% dans la région centrale. Ce constat pourrait s'expliquer principalement par un manque d'information de la part de ces populations qui préfèreraient plus l'allaitement artificiel à l'allaitement maternel.

Tableau 9: Répartition des enfants selon l'allaitement (en %)

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

83,3

 
 

Rural

69,6

 
 

Lomé-commune

 

14,8

 

Maritime

 

13,8

 

Plateaux

 

5,8

 

Centrale

 

7,8

 

Kara

 

2,7

 

Savanes

 

4,4

 

Très pauvre

 
 

68,4

Pauvre

 
 

68,1

Moyen

 
 

73,7

Riche

 
 

70

Très riche

 
 

74,6

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.6. Cas de la carte de vaccination

En 2006, 84% des enfants enquetés possèdent une carte de vaccination contre 81,5% en 2003 sur le plan national. On note alors une légère amélioration qui se fait sentir dans les milieux urbain (66,8%) et rural (55,2%) comparativement à 2003 où ils étaient respectivement de66% et 54,9%. Dans l'ensemble, plus de la moitié des enfants possède une carte de vaccination selon qu'on fasse partie d'une part d'un ménage très pauvre (52,4%) ou très riche (69,3%) et d'autre part selon qu'on soit d'une région donnée où la plus faible valeur régionale est de 51,6% et est enrégistrée dans la région centrale.

Tableau 10 : Répartition des enfants selon la possession de carte de vaccination (en %) .

Indicateurs

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

Urbain

66,8

 
 

Rural

55,2

 
 

Lomé-commune

 

72

 

Maritime

 

69,5

 

Plateaux

 

75,7

 

Centrale

 

51,6

 

Kara

 

88,4

 

Savanes

 

63,8

 

Très pauvre

 
 

52,4

Pauvre

 
 

54,7

Moyen

 
 

56,1

Riche

 
 

63,9

Très riche

 
 

69,33

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.1.7. Cas des vaccinations

Si nous considérons l'ensemble des vaccinations,la plupart des enfants ont bénéficié de la vaccination contre la Polio (97,0%) alors que moins de la moitié (40,7%) ont été vacciné contre la fièvre sur le plan national. Ceci peut s'expliquer par l'accent mis par les autorités médicales ces dernères anneés surtout sur les campagnes de vaccination contre la Polio cherchant surtout à couvrir les zones rurales. Ce qui laisse entrevoir une marge négligeable entre les enfants du milieu urbain (98,3%) et ceux du milieu rural (96,5%) ayant bénéficié de cette vaccination. Sur le plan régional , 100% des enfants enquetés à Lomé ont été vaccinés contre la Polio. Hormis la vaccination contre la fièvre où moins de 50% des enfants ont bénéficié dans toutes les régions, dans les autres types de vaccinations les données ont révélé que plus de la moitié des enfants en ont bénéficié. D'autre part, ce même constat est également fait selon l'indice de richesse du ménage.

Tableau 11 : Répartition des enfants selon le type de vaccination (en %) .

Vaccinations

National

Milieu de résidence

Régions économiques

Indice de richesse du ménage

 
 

Urbain

Rural

Lomé

Maritime

Plateaux

Centrale

Kara

Savanes

Très pauvre

Pauvre

Moyen

Riche

Très riche

BCG

83,5

90,0

80,6

89,1

79,8

87,9

85,0

75,9

83,9

78,9

76,7

83,2

87,1

94,4

POLIO

97,0

98,3

96,5

100,0

95,3

95,6

95,3

97,5

98,1

97,4

95,9

93,6

100,0

99,1

DT coq

71,6

73,6

70,8

69,5

65,9

82,7

70,7

67,2

77,4

70,3

65,2

70,1

75,3

79,4

Rougeole

53,5

60,4

50,4

57,5

42,8

61,3

62,6

42,7

62,66

54,1

45,4

48,6

56,9

65,2

Fièvre

40,7

44,8

38,8

45,1

33,7

40,6

49,7

37,7

43,9

38,9

32,9

40,2

44,1

50,0

Source : Calcul à partir des données du MICS 3.

Dans l'ensemble, l'analyse de ces indicateurs primaires de la pauvreté infantile révèle des disparités entre les enfants tant selon leur milieu de résidence que selon leur région d'appartenance et l'indice de richesse de leurs parents. Ceci pourrait etre dû à plusieurs causes parmi lesquelles les inégalités en terme de disponibilité des infrastructures sanitaires, de manque d'informations, de différence de niveau d'instruction surtout de leur mère, de comportements et modes de vie, l'absence de décentralisation et de compétences dans les différents domaines de la vie, l'urbanisation,le mode de consommation en bref,le niveau de vie très faible caractérisant les pays pauvres.

3.3.2. Analyse de l'incidence de la pauvreté infantile

3.3.2.1. L'incidence de la pauvreté infantile au niveau national

La pauvreté infantile au Togo est une réalité qui touche une proportion non négligeable d'enfants. En effet, sur le plan national, l'incidence de la pauvreté infantile multidimensionnelle vaut 42,2% en 2006 touchant donc plus de deux enfants sur cinq alors qu'elle n'était que de 19,4% en 2003 (MICS 2003). Ce qui révèle qu'elle a plus que doublé en l'espace de trois ans.

3.3.2.2. L'incidence de la pauvreté infantile selon le milieu de résidence

L'incidence de la pauvreté infantile au Togo varie selon le milieu de résidence. L'analyse du tableau ci-dessous indique que le milieu rural est plus touché par la pauvreté infantile. En d'autres termes, l'incidence de la pauvreté infantile est plus élevée en milieu rural (45,98%) qu'en milieu urbain (34,81%). En effet, en 2006, la proportion d'enfants pauvres en milieu rural représente environ les trois demis de celle d'enfants pauvres en milieu urbain .Cette situation peut être vue comme une des conséquences de l'état de dénuement qui caractérise les structures sanitaires en milieu rural.

Tableau 12 :Incidence de la pauvreté infantile selon le milieu de résidence ( %)

Milieux de résidence

Incidence

Urbain

34,81

Rural

45,98

Source : Calcul à partir des données du MICS3

3.3.2.3. L'incidence de la pauvreté infantile selon les régions

Une analyse de la répartition de la pauvreté infantile selon la région économique ou administrative au Togo contenue dans le tableau ci-dessous révèle qu'il existe de fortes disparités de l'incidence de la pauvreté infantile. Les régions les moins touchées par cette pauvreté sont généralement la capitale ou les régions plus proches de la capitale. Toutefois, on note que certaines régions même éloignées de la capitale présentent des proportions relativement faibles d'enfants pauvres.Une des raisons réside dans le fait que depuis plusieurs années certaines régions spécifiques bénéficient de divers projets dans le domaine de la santé et de la nutrition compte tenu de leur état initial de pauvreté. C'est le cas particulièrement de la Région centrale(36.76%) qui bénéficie depuis plus de 20 ans des actions diverses en faveur des enfants de PLAN-Togo, une filiale de l'ONG internationale dénommée Plan International.

Tableau 13 :Incidence de la pauvreté infantile selon les régions (%)

Régions

Incidence

Lomé

34,30

Maritime

48,65

Plateaux

48,07

Centrale

36,76

Kara

48,52

Savanes

37,23

Source :Calcul à partir des données du MICS3

3.3.2.4. Incidence de la pauvreté selon le sexe des enfants

L'analyse de la pauvreté infantile selon le sexe relève à travers le tableau ci-dessous peu de disparité sur ce plan. En effet, en 2006, la pauvreté infantile au Togo touche environ 42,24% d'enfants de sexe masculin et 42,15% de ceux de sexe féminin, des proportions qui ne sont pas loin l'une de l'autre. L'une des explications de ce constat réside dans l'effort de traitement des enfants dans l'équité selon le sexe, entrepris tant de la part de leurs parents que de la part de l'Etat.

Tableau 14 : Incidence de la pauvreté infantile selon le sexe de l'enfant(%)

Sexe

Incidence

Masculin

42,24

Féminin

42,15

Source : Calcul à partir des données duMICS3

3.3.2.5. L'incidence de la pauvreté infantile selon l'indice de richesse des ménages

Les résultats contenus dans le tableau suivant montrent que l'incidence de la pauvreté infantile est forte dans les ménages classés comme très pauvres et faible dans les ménages classés comme riches selon l'indice de richesse multidimensionnelle du ménage. En outre, il y a lieu de relever que les proportions d'enfants pauvres dans les ménages pauvres, notamment ceux très pauvres, pauvres et moyens, sont plus élevées que la moyenne nationale. C'est donc dire que le niveau de vie des ménages peut constituer un facteur explicatif du niveau de pauvreté infantile au Togo.

Tableau 15 : Incidence de la pauvreté infantile selon l'indice de richesse des ménages(%)

Indice de richesse

Incidence

Très pauvre

48,84

Pauvre

46,14

Moyen

44,94

Riche

37,38

Très riche

32,74

Source : Calcul à partir des données du MICS3

CONCLUSION GENERALE ET IMPLICATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES

La présente recherche a permis, d'une part d'analyser la répartition de la pauvreté infantile au Togo selon quelques indicateurs primaires du bien-être infantile à savoir : la prise de la vitamine A, la survenance de la diarrhée et de la fièvre , l'utilisation de la moustiquaire, l'allaitement, la possession de la carte de vaccination et l'accès aux différentes vaccinations. D'autre part, la recherche a permis de cerner l'incidence de la pauvreté infantile à la fois sur le plan national, selon les régions, le milieu de résidence, le sexe de l'enfant et selon l'indice de richesse de ses parents.

L'analyse descriptive des différents indicateurs précités révèle que 82,3% des enfants sur le plan national dont 85,7% du milieu urbain contre 80,5% du milieu rural ont reçu une capsule de vitamine A avec un très grand nombre dans la région centrale (89,0%) ; 15% des enfants sur le plan national ont fait la diarrhée les deux dernières semaines avant l'enquête dont 11,7% dans le milieu urbain contre 16,5% dans le milieu rural ; 19,3% des enfants sur le plan national dont 17,2% du milieu urbain contre 20,3% du milieu rural ont souffert de la fièvre les deux dernières semaines avant l'enquête ; 41,5% des enfants ont bénéficié d'une moustiquaire, 70,9% en ont été allaités et concernant les vaccinations, plus de 50% des enfants ont bénéficié des vaccinations de chaque type sauf le cas de la vaccination contre la fièvre où 40,7% des enfants en ont bénéficié.

L'analyse de l'incidence de la pauvreté infantile révèle que 42,2% des enfants sont pauvres en 2006 sur le plan national avec 34,81% des enfants dans le milieu urbain contre 45,98% dans le milieu rural. Sur le plan régional, l'incidence est plus forte dans les régions maritime (48,65%), des plateaux (48,07%) et de la kara (48,52%), alors que dans les régions des savanes et centrale qui sont éloignées de la capitale l'incidence est relativement faible et les proportions sont respectivement de 37,23% et 36,76%. Selon l'indice de richesse du ménage,les enfants des ménages très pauvres, pauvres et moyens sont les plus pauvres.

Ces divers résultats révèlent de fortes disparités de la pauvreté infantile à travers les régions du pays. Dans le même sens, la pauvreté infantile des milieux ruraux apparaît toujours plus élevée que celle des milieux urbains, ce qui confirme l'hypothèse fondamentale de cette étude. Il ressort également de l'analyse que la pauvreté infantile est corrélée avec l'indice de richesse des ménages. La pauvreté infantile est forte dans les ménages classés comme pauvres selon l'indice de richesse multidimensionnelle du ménage. C'est donc dire que le niveau de vie des ménages peut constituer un facteur explicatif du niveau de pauvreté infantile au Togo.

Eu égard à ces différents résultats de la recherche ; de l'analyse descriptive à l'analyse d'incidence, il ya lieu de proposer aux responsables du Ministère de la santé, aux responsables d'ONG oeuvrant dans la lutte contre la pauvreté et aux autres acteurs du domaine de la réduction de la pauvreté qu'en mettant un accent particulier sur la prévention des autres maladies autres que la polyomyélite, ils réduiront considérablement la pauvreté infantile au Togo.

D'autre part, afin de réduire l'écart du bien-être infantile entre les milieux de résidence et les régions de résidence des enfants, ils doivent mettre en oeuvre des politiques de décentralisation des infrastructures sanitaires au Togo pour faciliter l'accès à de différents services entrant dans la réduction de la pauvreté infantile.

Enfin, il faut :

v l'élaboration et la mise en application dans le cadre d'un plan national de développement sanitaire d'un ensemble de stratégies d'intervention (renforcement des capacités institutionnelles, amélioration du financement du secteur de la santé en augmentant sa part dans le budget général, renforcement de la lutte intégrée contre la maladie...) visant à améliorer quantitativement et qualitativement l'offre de services du secteur de la santé en général et la santé de l'enfant en particulier,

v l'engagement du gouvernement à réduire la pauvreté infantile grâce au programme de prise en charge intégrée des maladies de l'enfance, au programme élargi de vaccination et au programme de nutrition et de promotion de la croissance. Pour ce faire il faut le renforcement de l'appui des partenaires au développement à la mise en oeuvre de ces programmes et l'appui à la mobilisation des ressources financières, humaines et matérielles en leur faveur.

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Table des Matières

Dédicace....................................................................................................i

Remerciements....................................................................................... ii

Résumé................................................................................................ iii

Sommaire.............................................................................................. iv

Liste des tableaux......................................................................................v

Liste des sigles........................................................................................ vi

INTRODUCTION GENERALE .................................................................1

Problématique de la recherche...........................................................................2

Objectifs de la recherche............................................................................................................3

Hypothèse fondamentale de la recherche...................................................................................3

CHAPITRE 1 : ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUE DU TOGO..................................................................................................................................... 4

1.1- Situation générale de l'économie togolaise.........................................................................5

1.2- Le développement socio-économique et humain du Togo..................................................7

1.2.1 Le développement humain du Togo.................................................................................7

1.2.2 Le développement économique du Togo...........................................................................8

1.3 - Perrformances de l'économie togolaise...........................................................................12

1.4 -Les contraintes..................................................................................................................13

1.4.1 Les contraintes majeures................................................................................................. 14

1.4.2 Les contraintes mineures................................................................................................. 17

1.5 Les perspectives..................................................................................................................17

CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE.......................................20

2.1 Littérature sur le concept de pauvreté................................................................................20

2.1.1 Généralités sur la pauvreté..............................................................................................20

2.1.2 Définition et mesure........................................................................................................20

2.1.3 Evolution du concept de pauvreté...................................................................................22

2.1.4 La pauvreté au féminin....................................................................................................24

2.1.5 Le cercle vicieux de la pauvreté.....................................................................................24

2.2 Littérature sur la pauvreté infantile....................................................................................25

2.2.1 Essai de définition de la pauvreté infantile.....................................................................25

2.2.2 Les travaux empiriques sur la pauvreté infantile.............................................................26

2.2.3 Littérature sur les approches théoriques de mesure de la pauvreté................................ 27

2.2.4 Les outils pratiques de mesure de la pauvreté multidimensionnelle............................ 30

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ET ANALYSE DU PROFIL DE LA PAUVRETE INFANTILE AU TOGO......................................................................33

3.1 Méthodologie de la recherche............................................................................................33

3.1.1 Analyse de la pauvreté multidimensionnelle...................................................................33

3.2 Nature et source des données.............................................................................................41

3.3 Présentation et analyse des résultats..................................................................................41

3.3.1 Analyse descriptive des indicateurs primaires de la pauvreté infantile...........................41

3.3.2 Analyse de l'incidence de la pauvreté infantile...............................................................50

CONCLUSION GENERALE ET IMPLICATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES..............................................................................................54

Références Bibliographiques..................................................................................................56

* 1 BM(1996)

* 2 PNUD (2000)

* 3 Ki et Al (2005) « Pauvreté multidimensionnelle : approche non monétaire fondée sur les besoins de base »

* 4 Gordon D., S. Nandy « Child poverty in the developing word »

* 5 Agbodji, A.E. et K. Abalo (2005) « Pauvreté dans les ménages et statut anthropométrique des enfants au Togo »

* 6 Jeandidier et Albiser (2002) « Pauvreté des enfants et impacts des transferts sociaux »

* 7 FNUAP (2007)

* 8 K. Evlo et al.  « Rapport intérimaire de suivi des OMD au Togo », Lomé, mai 2008.

* 8 Source : WDI 2006 de la Banque Mondiale.

* 9 Rowntree , 1901.

* 10 SEN.A.(2000) « Un nouveau modèle économique : développement, justice, liberté. »

* 11 DUBOIS J.L.(2000) « rapport de genre et question de population »

* 12 NARAYAN.D.(2000) « silence et impuissance : le lot des pauvres, finance et développement »

* 13 Gautier BIAOU (2006) « Dimension économique et sociale du développement durable »

* 14 UNICEF (2005) « La situation des enfants dans le monde »

* 15 Djoké et al. (2007) « Profil de la pauvreté infantile multidimensionnelle dans quatre pays de l'UEMOA »

* 16 Ki et al. (2005) op. cit. p.1.

* 17 Ravallion (1994)

* 18 Townsend, 1979.

* 19 Sen A. (1985) « commodities and capabilities »

* 20 Sahn , D.E. and Stifel, D.C. (2000) « Poverty comparaisons over time and accross countries in Africa »

* 21 Asselin L.M (2002) « multidimensional poverty »

* 22 Chakravarty, S.R. Mukherjee et D. Ranade (1997) « On the family of subgroups and factor decomposable measures of Multidimensional Poverty»

* 23 L'étude s'est largement inspirée de la méthodologie déjà utilisée par différents travaux au sein du réseau PEP ces dernières années, notamment, Ki et al (2005) et Lawson-Body et al (2006).

* 24 Parmi les indicateurs anthropométriques de mesure de la malnutrition généralement calculés, la présente étude retient, à l'instar de Sahn et Stifel (2002), taille pour-âge qui reflète un retard de croissance dû a une déficience alimentaire de longue durée. Le critère de définition de l'état de malnutition d'un enfant est celui de l'OMS (1983) en comparaison avec les caractéristiques de la population de référence dont le score a une distribution normale (moyenne nulle et écart-type égal à 1). En effet, l'OMS recommande que soit considéré comme malnutri, un enfant dont le score est inférieur au u-seuil de -2 écart-type de la médiane de référence. En dessous de -3, l'enfant est considéré comme chroniquement malnutri. Ces normes ont pourr utilité de pouvoir faire des comparaisons au niveau international en désignant la proportion d'enfants en dessous de ce seuil et comparer cette proportion à celle de la population de référence qui est 2,3% (pour le seuil u-score < -2).

* 25 Cet indice est déjà disponible dans la base de données de l'enquête MICS-2

* 26 Asselin L.M , 2002. Op cit. p.31.

* 27 Sahn D.E, et Stifel D.C , 2003a et 2003b, Ki J. B, Faye B et Faye S.,2005 Op. cit.p.31.

* 28 Le logiciel DAD (Duclos et al., 1999) sera utilisé pour le calcul de l'indice FGT et des différents indices d'inégalité tout comme lors de la construction des différentes courbes d'inégalité.

* FGT (0) indice FGT lorsque á = 0 et ainsi de suite






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