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Problematique de l'adaptation posologique chez l'insuffisant rénal. cas du CHUK

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par Théogène NDAYAMBAJE
Université nationale du Rwanda - Bachelor's degree in pharmacy 2007
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

A Dieu tout puissant ;

A nos regrettés parents, frères et soeurs ;

A notre soeur Chantal ;

A tous les victimes du génocide des tutsi

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, nous tenons à exprimer nos vifs remerciements aux personnes dont la collaboration et la générosité ont contribué de près ou de loin efficacement à sa réalisation

Mes remerciements s'adressent premièrement au Prof. KADIMA NTOKAMUNDA Justin, qui, malgré ses multiples responsabilités, a accepté de diriger ce travail.

Mes remerciements s'adressent également à tout le corps professoral de la faculté des sciences de l'Université Nationale du Rwanda, spécialement celui du Département de Pharmacie pour son encadrement durant notre cycle de formation.

Je tiens à remercier également la direction du CHUK et la commission de recherche et information de la dite institution, pour nous avoir autorisé d'accéder à des données relatives à ce mémoire

Ma gratitude va également à la famille RWAMUHIZI Fidèle et la famille KAGAME Straton pour leur contribution au bon déroulement de mes études.

En fin, je suis reconnaissant envers mes amis et collègues de classe pour les expériences partagées au cours de notre formation.

NDAYAMBAJE Théogène

RESUME

Notre étude avait pour objectif global de contribuer à l'évaluation du suivi des règles de bonne pratique de prescription des médicaments dans les centres hospitaliers du Rwanda et particulièrement l'adéquation des posologies médicamenteuses dans le cas d'insuffisance rénale.

Pour atteindre cet objectif, nous avons effectué une étude rétrospective et analytique sur un total de 111 patients souffrant d'insuffisance rénale qui ont été hospitalisés pendant une période allant du Janvier 2005 à Décembre 2006 dans le service de médecine interne du CHUK. Nous avons déterminé le degré d'insuffisance rénale de chacun de ces patients après calcul de la clairance de créatinine. Nous avons également relevé les différentes pathologies associées à l'insuffisance rénale et le profil de la polymédication appliquée à ces patients. Enfin, nous avons fait une analyse pharmacocinétique à l'aide des paramètres pharmacocinétiques calculés selon les théories préexistantes.

Les résultats ont montré que parmi les trois degrés d'insuffisance rénale, la majorité des patients (49.6%) étaient au stade terminal. Cette pathologie est fréquente à l'âge moyen car 48.6% des patients avaient l'âge situé entre 21 et 40 ans. Parmi les pathologies associées à l'IR, l'HTA et les atteintes cardiaques fréquentes respectivement à 33,3% et 31.5% arrivent au premier rang. Les résultats de l'analyse pharmacocinétique de digoxine et de gentamycine dégagent les équations modèles qui peuvent être utilisés pour déterminer, chez un patient, la posologie adéquate à son propre degré d'insuffisance rénale. Cette analyse montre qu'un nombre important des patients a été exposé à la toxicité médicamenteuse à cause de l'inadéquation des posologies au degré d'insuffisance rénale.

En conclusion, l'inadéquation des posologies chez les insuffisants rénaux les expose à des concentrations supra thérapeutiques. Les prescripteurs doivent tenir compte du degré d'insuffisance rénale pour pouvoir réduire dans la mesure du possible les cas de toxicité médicamenteuse dans cette population particulière en ce qui concerne le médicament.

LISTE DES TABLEAUX

Table 1:Posologie des médicaments usuels en cas d'insuffisance rénale 8

Table 2: Paramètres et formules pour la digoxine 11

Table 3: Paramètres et formules pour la gentamycine 11

Table 4: Répartition des patients insuffisants rénaux selon l'âge et le sexe 12

Table 5: Degré d'insuffisance rénale des patients 13

Table 6: Fréquence des pathologies associées à l'insuffisance rénale 14

Table 7: Quelques médicaments utilisés et leurs posologies 15

Table 8: Paramètres pharmacocinétiques de gentamycine 26

Table 9: Paramètres pharmacocinétiques de digoxine 27

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Relation entre la créatinine sérique (en mg/dl) et la clairance de créatinine (en ml/min) 17

Figure 2: Relation entre Cl (ml/min) selon Cockcroft et Gault  et valeurs modelées 18

Figure 3 : Relation entre Scr et Clcr sans distinction de sexe 18

Figure 4: Relation entre Clcr (ml/min) selon Cockcroft et Gault  et valeurs modélées 19

Figure 5: Valeur de Cl de digoxine (en ml/min) selon la formule 0.33Poids+0.9Clcr en utilisant Clcr calculée par la relation de Cockcroft-Gault et celle obtenue par l'équation modèle 19

Figure 6: Cp (ng/ml) obtenues avec Cl (Cockcroft et Gault)  et Cl (modelées) 20

Figure 7: Calcul de la dose ajustée à la clairance du médicament 20

Figure 8: Calcul de la dose ajustée en fonction de la Cl (x=0.25 mg digoxine/j) 21

Figure 9: Relation entre la dose (en mg) et clairance de créatinine (en ml/min) 21

Figure 10: Relation entre dose administrée (mg) et Cp (ng/ml) attendue 22

Figure 11: Relation entre clairance de créatinine et la créatinine sérique 22

Figure 12: Relation entre Clcr (ml/min) selon Cockcroft et Gault  et valeurs modelées 23

Figure 13: Relation entre Cppeak et Cptrough correspondante 23

Figure 14: Relation entre Clairance en L/H et Cp en mg/l 24

Figure 15: Facteur multiplicatif de la dose usuelle 80 mg/12H en fonction de Cl (modelée) pour obtenir CP médian=6 mg/l 24

Figure 16: Relation entre dose (en mg) et Clairance (en ml/min) 25

Figure 17: Relation entre dose (en mg) et Créatinine sérique (en mg/dl) 25

SIGLES ET ABREVIATIONS

%: Pourcentage

CHF: Congestive Heart Failure

CHUK: Centre Hospitalier Universitaire de Kigali

Cl : clairance individuelle du médicament

Clcr: Clairance de Créatinine

Cp: concentration plasmatique efficace

Da : dose d'attaque

Dl: décilitre

Dm: Dose de maintien

F: facteur de biodisponibilité

HTA: Hypertension Artérielle

IR: Insuffisance Rénale

IRA: Insuffisance Rénale Aiguë

IRC: Insuffisance Rénale Chronique

Kg: Kilogramme

ng: nanogramme

Scr: Serum Creatinine

SD : standard deviation/ Ecart type

STP: Suivi Thérapeutique Pharmacologique

T : intervalle d'administration

Vd : Volume de distribution

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

RESUME iii

LISTE DES TABLEAUX iv

LISTE DES FIGURES v

SIGLES ET ABREVIATIONS vi

TABLE DES MATIERES vii

CHAPITRE I : INTRODUCTION 1

I.1. MOTIVATION 1

I.2. OBJECTIFS 2

I.3. HYPOTHESES 2

I.4. INTERET DU SUJET 2

CHAPITRE II: REVUE DE LA LITERATTURE 3

II.1. PHYSIOPATHOLOGIE DE L'INSUFFISANCE RENALE 3

II.1.1. Physiopathologie de l'insuffisance rénale aiguë 3

II.1.1.1. Définition de l'IRA 3

II.1.1.2. Mécanismes physiopathologiques de l'IRA 4

II.1.1.3 Types et étiologies des insuffisances rénales aiguës 4

II.1.2. Physiopathologie de l'insuffisance rénale chronique 4

II.1.2.1. Définition de l'IRC 4

II.1.2.2. Étiologie de l'insuffisance rénale chronique 5

II.1.2.3. Manifestation extra rénale de l'insuffisance rénale chronique 5

II.1.2.4. Degrés d'insuffisance rénale 5

II.2. SUIVI THERAPEUTIQUE PHARMACOLOGIQUE (STP) 6

II.2.1. Définition et intérêt du STP 6

II.2.2. Intervalle thérapeutique 6

II.2.3. Pharmacocinétique du médicament chez l'insuffisant rénal 7

II.2.4. Adaptation posologique des médicaments au cours de l'insuffisance rénale 7

CHAPITRE III: CADRE METHODOLOGIQUE 9

III.1. TYPE ET DUREE DE L'ETUDE 9

III.2. SITE DU TRAVAIL 9

III.3. OUTIL DE COLLECTE DES DONNEES 9

III.4. CRITERES D'INCLUSION ET D'EXCLUSION 9

III.5. TAILLE DE L'ECHANTILLON 10

III.6. DESCRIPTION DES METHODES UTILISEES 10

III.7. OUTIL DU TRAITEMENT DES DONNEES 11

CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION 12

IV.1. TYPOLOGIE DE L'INSUFFISANCE RENALE DES PATIENTS 12

IV.2. PATHOLOGIES MULTIPLES ASSOCIEES A L'INSUFFISANCE RENALE 14

IV.3. PROFIL DE LA POLYMEDICATION ADMINISTREE AUX PATIENTS 15

IV.4. ANALYSE PHARMACOCINETIQUE DE QUELQUES MEDICAMENTS 16

IV.4.1. Modélisation du calcul de clairance de créatinine 16

IV.4.2. Analyse de l'adaptabilité de la posologie de digoxine 18

IV.4.2.1 Modélisation du calcul de la clairance de digoxine 18

IV.4.3. Analyse de l'adaptabilité de la posologie de Gentamycine 22

IV.5. CONSEQUENCES DE L'INADEQUATION DES POSOLOGIES 26

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 29

1. CONCLUSION 29

2. RECOMMANDATIONS 29

REFERENCES 31

ANNEXES 33

CHAPITRE I : INTRODUCTION

I.1. MOTIVATION

Parmi les changements physiologiques qui altèrent la pharmacocinétique des médicaments, le plus important est la réduction de la fonction rénale, cette dernière étant impliquée dans l'excrétion d'une grande quantité de médicaments et/ou de métabolites.

La détermination de la capacité fonctionnelle des reins par mesure de la clairance de créatinine est alors importante pour préserver l'insuffisant rénal contre des intoxications par des médicaments qui sont éliminés par voie rénale [1].

Le résultat de la diminution de la clairance de créatinine est une prolongation de la demi-vie de beaucoup de médicaments et la possibilité de leur accumulation dans le sang jusqu'à des concentrations toxiques, si le dosage n'est pas réduit en quantité ou en fréquence d'administration. Les problèmes de sécurité augmentent quand le malade ayant une insuffisance rénale doit être traité par un médicament présentant une marge thérapeutique étroite et qui est en grande quantité éliminé par les reins [2].

Partant des doses habituelles, la correction peut être faite pour obtenir les posologies adéquates chez les insuffisants rénaux afin d'éviter les erreurs thérapeutiques résultant de l'augmentation des concentrations plasmatiques des médicaments.

L'insuffisance rénale étant l'une des causes majeurs d'intoxications médicamenteuses, il y a intérêt de mener des études pouvant apporter une contribution significative dans l'amélioration des pratiques de prescription chez des patients insuffisants rénaux.

C'est dans cet optique que nous avons ressenti la nécessité d'entreprendre la présente étude qui vise à analyser la pratique de prescription des médicaments telle qu'elle est actuellement appliquée dans le service de médecine interne du Centre Hospitalier Universitaire de Kigali (CHUK). La question principale est de savoir de quelle manière les médecins du CHUK adaptent la posologie chez l'insuffisant rénal afin d'en tirer des conséquences éventuelles. 

I.2. OBJECTIFS

L'objectif global de cette étude est d'évaluer le suivi des règles de bonnes pratiques de prescription des médicaments, particulièrement l'adéquation des posologies médicamenteuses dans le cas d'insuffisance rénale. Cinq objectifs spécifiques ont été fixés:

1. Décrire la typologie des patients souffrant de l'insuffisance rénale;

2. Décrire les pathologies multiples, cause ou conséquence de l'insuffisance rénale rendant souvent inévitable la polymédication;

3. Identifier les médicaments utilisés dans cette polymédication éventuelle;

4. Faire une analyse pharmacocinétique de quelques médicaments;

5.  Montrer les conséquences éventuelles des posologies inadaptées.

I.3. HYPOTHESES

D'emblée, il est établi que le CHUK manque d'équipement complet et présente une insuffisance en personnel spécialisé dans le monitoring thérapeutique, ce qui rend l'individualisation de la posologie pratiquement irréalisable. Chez des insuffisants rénaux, les posologies mal adaptées entraînent des conséquences néfastes, en particulier la toxicité des médicaments utilisés.

I.4. INTERET DU SUJET

Les résultats de cette étude permettront de proposer un système d'adaptation de la posologie médicamenteuse au CHUK, ce qui pourra contribuer à l'amélioration des traitements médicamenteux des patients souffrant de l'insuffisance rénale.

CHAPITRE II: REVUE DE LA LITERATTURE

Pour réaliser cette étude nous avons consulté différents ouvrages et publications à partir desquels nous avons tiré quelques précisions résumées dans les publications ayant un rapport direct avec le domaine de l'étude.

Les informations utiles englobent des aspects ayant trait à la physiopathologie de l'insuffisance rénale d'une part, et aux principes de monitoring thérapeutique d'autre part.

II.1. PHYSIOPATHOLOGIE DE L'INSUFFISANCE RENALE

L'insuffisance rénale est une maladie silencieuse, symptomatique seulement en phase terminale. Les causes de cette maladie sont multiples, entre autre, l'hypertension, infections ainsi que des médicaments [3].

Cette pathologie se manifeste le plus souvent chez les personnes âgées. Il existe deux principaux types d'insuffisance rénale (IR) à savoir l'insuffisance rénale aiguë (IRA) et l'insuffisance rénale chronique (IRC) [1]. Ces deux types d'IR sont évalués après l'estimation de la filtration glomérulaire de l'individu [4].

II.1.1. Physiopathologie de l'insuffisance rénale aiguë

II.1.1.1. Définition de l'IRA

C'est une défaillance aiguë et brutale des fonctions rénales, qui est caractérisée par une montée brutale de l'urée ainsi qu'une chute brutale de la filtration glomérulaire qui se traduit par l'effondrement de la clairance de créatinine [5].

L'analyse des cas d'insuffisance rénale aiguë où les étiologies sont multiples permet de distinguer les lésions anatomiques et les facteurs physiopathologiques qui entraînent l'oligo-anurie. Ces lésions anatomiques sont capables d'entraîner l'anurie sans mettre en jeu des facteurs complexes [5].

II.1.1.2. Mécanismes physiopathologiques de l'IRA

Selon Zech, les mécanismes possibles par lesquels peut s'expliquer l'arrêt du débit urinaire au cours de l'insuffisance rénale aiguë sont les suivants :

- Rétro diffusion de l'urine tubulaire c'est à dire la réabsorption d'un filtrat glomérulaire  au niveau du tube lésé;

- Blocage tubulaire par la précipitation intra-tubulaire du matériel insoluble ou par occlusion de la lumière tubulaire par oedème cellulaire ;

- Augmentation de la pression interstitielle ;

- Arrêt de la filtration glomérulaire par chute de la pression efficace de filtration.

II.1.1.3 Types et étiologies des insuffisances rénales aiguës

On y distingue:

- Insuffisance rénale aiguë pré rénale ou fonctionnelle : dans ce cas il existe un défaut de perfusion rénale dépassant les capacités d'adaptation vasculaires et endocriniennes

- Insuffisance rénale aiguë organique : elle se caractérise par la nécrose tubulaire aiguë. L'étiologie est une ischémie ou une néphrotoxicité qui provoque une baisse profonde du débit sanguin rénal contribuant à une résistance vasculaire ainsi que l'abolition du débit de filtration glomérulaire [4].

- Insuffisance rénale aiguë post-rénale : elle est due à un obstacle dont le plus courant est une lithiase

II.1.2. Physiopathologie de l'insuffisance rénale chronique

II.1.2.1. Définition de l'IRC

L'IRC est une dégradation lente, progressive et irréversible de la fonction rénale. On parle généralement d'insuffisance rénale lorsque le débit de filtration glomérulaire est inférieur à 60 ml/min [6]. C'est une altération progressive des fonctions excrétoires et endocriniennes du parenchyme rénal, conséquence de lésions anatomiques irréversibles [4].

II.1.2.2. Étiologie de l'insuffisance rénale chronique

L'orientation étiologique de l'IRC revient à énumérer tous les antécédents des maladies rénales, cette pathologie étant en effet la voie finale commune de la majorité d'entre elles [7].

L'hypertension, le diabète ainsi que les infections bactériennes, le plus souvent urinaires, sont à l'origine d'un grand nombre de cas de cette pathologie. Chez les sujets âgés, les néphropathies vasculaires d'origines variées sont mises en cause.

L'utilisation des médicaments chez les sujets à risque nécessite un suivi régulier puisqu'ils peuvent être à l'origine de l'insuffisance rénale. C'est le cas des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine [3].

II.1.2.3. Manifestation extra rénale de l'insuffisance rénale chronique

Les manifestations cardio-vasculaires (hypertension, arythmies ventriculaires insuffisances cardiaques, ...), hématologiques (troubles de l'hémostase, anémies), neurologiques centrales ou périphériques (oedèmes cérébrales, troubles de la conscience et accidents neuropsychiques en rapport avec une intoxication médicamenteuse, ou polynévrite urémique), etc. sont fréquentes en cas d'insuffisance rénale à des degrés divers [5,8, 9].

II.1.2.4. Degrés d'insuffisance rénale

Après évaluation de la filtration glomérulaire, les degrés d'insuffisance rénale sont déterminés comme suit [10]:

o Une insuffisance rénale est dite modérée si la clairance est comprise entre 30 ml/min et 60 ml/min ;

o Une insuffisance rénale est dite sévère quand la clairance de créatinine est comprise entre 30 ml/min et 15 ml/min ;

o Une insuffisance rénale est dite terminale, si la clairance de créatinine est inférieure à 15 ml/min, un degré qui justifie la préparation du malade aux méthodes de remplacement de la fonction rénale.

II.2. SUIVI THERAPEUTIQUE PHARMACOLOGIQUE (STP)

II.2.1. Définition et intérêt du STP

Appelé aussi monitoring thérapeutique, c'est une spécialité clinique pluridisciplinaire visant à améliorer la prise en charge du patient en ajustant individuellement la dose des médicaments pour lesquels le bénéfique clinique du suivi thérapeutique a été démontrée dans la population générale ou dans la population particulière. Il intervient dans le traitement des sujets à risque et pour les médicaments à intervalle thérapeutique étroit [11].

C'est une aide précieuse pour ajustement posologique dans les situations délicates. Elle se base à l'hypothèse qu'il existe une relation entre la concentration sanguine et la réponse d'un médicament qu'il s'agisse d'un effet thérapeutique ou des manifestations toxiques [10]

Une posologie normale peut s'avérer inefficace pour plusieurs raisons: mauvaise absorption digestive, accélération du métabolisme, augmentation de l'élimination ou le non compliance du malade. De même, cette posologie peut s'avérer trop élevée en cas de diminution du métabolisme par insuffisance hépatique ou interaction médicamenteuse, diminution de l'élimination rénale, etc. [12].

II.2.2. Intervalle thérapeutique

C'est l'intervalle entre la concentration plasmatique minimale du médicament qui produit un effet thérapeutique jusqu'à une concentration plasmatique maximale qui ne produit pas d'effet toxique [10].

Il intervient dans le traitement des sujets à risque et pour les médicaments à intervalle thérapeutique étroit, pour ne pas les exposer aux effets toxiques induits par des concentrations plasmatiques supra thérapeutiques [11].

Les sujets à risque sont ceux pour lesquels la posologie moyenne habituelle du médicament n'est pas adaptée pour des raisons physiopathologiques, tandis que les médicaments à marge thérapeutique étroite sont ceux dont la dose thérapeutique et la dose toxique sont très proches [12].

II.2.3. Pharmacocinétique du médicament chez l'insuffisant rénal

Le devenir du médicament est profondément modifié par l'insuffisance rénale chronique dans ces différentes étapes. Le risque principal est le défaut d'excrétion avec accumulation dans l'organisme suivie des effets toxiques [8].

L'absorption, le transit hépatique, le métabolisme, la fixation aux protéines, la distribution, ainsi que l'élimination des médicaments sont généralement perturbées d'une façon ou d'une autre chez un insuffisant rénal. De ce fait, un suivi thérapeutique régulier s'avère nécessaire en cas d'utilisation des médicaments, en particulier ceux qui sont exclusivement éliminés par voie rénale [8 ; 9, 13 et 14].

II.2.4. Adaptation posologique des médicaments au cours de l'insuffisance rénale

L'adaptation de posologie est l'objet de toute surveillance. Toute modification d'une posologie établie, doit être la conséquence d'un raisonnement basée sur les règles de la pharmacocinétique [10]. Si chez un sujet donné, les dosages montrent des concentrations élevées, s'il s'agit des médicaments à intervalle thérapeutique étroit, on pourra discuter une diminution de la posologie [15].

Lorsqu'un insuffisant rénal reçoit un médicament qu'il n'élimine pas (ou dont il n'élimine pas le métabolite pertinent) aussi bien qu'un non insuffisant rénal, la demi-vie de ce médicament sera plus longue que d'habitude. Ceci implique que l'équilibre des concentrations se fera plus lentement et si on a prescrit les posologies habituelles, il se fera à un niveau de concentration plus élevé. Il faudra donc adapter la posologie soit en diminuant chaque prise, soit en conservant la dose unitaire, mais en écartant les prises [15].

Quelques médicaments sont connus comme nécessitant l'adaptation posologique chez les patients souffrant d'insuffisance rénale ; d'autres sont administrés à des posologies normales.

Table 1:Posologie des médicaments usuels en cas d'insuffisance rénale

Médicaments

Posologie fortement diminuée

Posologie modérément diminuée

Posologie non modifiée

Antibiotiques

Streptomycine

Kanamycine

Aminosides

Céphaloridine

Tétracyclines

Sulfamides

A.nalidixique

Amphotéricine B

Pénicilline G

Ampicilline

Céphalotine

Isoniazide

Ethambutol

S.Fluorocytosine

Doxycycline

Chloramphénicol

Erythromycine

Lincomycine

Rifampicine

Autres

Médicaments

Digitalines

Barbituriques

Ac.acétylsalicylique

Phénothiasines Méprobamate

Morphiniques

Méthyl-Dopa

Clonidine

Immuno-dépresseurs

Diazépam

Hydralazine

Réserpine

Propranolol

Héparine

Dicoumariniques

Prédnisone

Indométacine

Source : [4].

CHAPITRE III: CADRE METHODOLOGIQUE

Dans ce chapitre, nous précisons les techniques utilisées pour rassembler et traiter les données obtenues en vue d'atteindre les objectifs de cette étude.

III.1. TYPE ET DUREE DE L'ETUDE

Notre étude est de type rétrospectif et analytique. Elle couvre les cas d'insuffisances rénales confirmées dont les patients ont été hospitalisés sur une période allant de Janvier 2005 à Décembre 2006.

III.2. SITE DU TRAVAIL

Cette étude a été réalisée au sein du Centre Hospitalier Universitaire de Kigali (CHUK), dans le service de médecine interne. L'accessibilité de l'emplacement de cet hôpital considéré comme référence et la présence d'agents qualifiés ont motivé le choix de ce site.

III.3. OUTIL DE COLLECTE DES DONNEES

C'est sur base d'une fiche de collecte des données que ces dernières on été recueillies. Cette fiche était composée des éléments suivants :

- Identification du malade : No du dossier, âge, sexe et poids ;

- Degré d'insuffisance rénale : Créatinémie ;

- Pathologie(s) associée(s) à l'insuffisance rénale ;

- Médicaments prescrits et leurs posologies.

Le remplissage de fiches de collecte des données a été fait par nous-mêmes afin d'éviter la récolte des données biaisées.

III.4. CRITERES D'INCLUSION ET D'EXCLUSION

Tout sujet hospitalisé soit pour la prise en charge de son insuffisance rénale, soit pour traiter une (des) pathologie(s) associée(s) à l'insuffisance rénale faisait partie de cette étude.

On a exclu de cette étude, les sujets dont les fiches manquaient la concentration de la créatinine, cette dernière étant un élément nécessaire pour estimer le degré d'insuffisance rénale.

III.5. TAILLE DE L'ECHANTILLON

Notre étude a été faite sur 111 patients dont 57 d'entre eux, soit 51.4% étaient des femmes et 54, soit 48.6% des hommes.

III.6. DESCRIPTION DES METHODES UTILISEES

Pour déterminer le degré d'insuffisance rénale des patients, nous avons calculé la clairance de créatinine de chacun, qui est un moyen plus sûr pour estimer la filtration glomérulaire de chaque patient, en utilisant les formules suivantes :

pour les hommes

pour les femmes

Pour les patients dont le poids ne figurait pas dans la fiche, nous avons pris 60kg comme poid standard pour les patients âgées de plus de 20 ans et 50kg pour les patients âgées de moins de 20 ans.

L'analyse pharmacocinétique a été faite sur la digoxine et la gentamycine car ce sont ces médicaments dont l'adaptation des posologies est particulièrement nécessaire en cas d'insuffisance rénale [16]. En plus, ce sont eux dont tous les éléments nécessaires dans les calculs des posologies adaptées sont facilement disponibles.

Les paramètres et formules pharmacocinétiques utilisés pour la modélisation sont présentés dans les tableaux suivants : 

Table 2: Paramètres et formules pour la digoxine

Cp

1-2 mcg/L

Cp=(FxDm/T)/Cl

Da=VdxCp/F

Dm= ClxCpxT/F

 

F

0.7

Vd

7.3 L/kg

226+(298xClcr)/(29+Clcr) L/kg

(3.8 L/kg)x poids + 3.1xClcr L

Cl

57 ml/min + 1.02 Clcr

(0.8 ml/min/kg) x (poids) + Clcr

Cl CHF

(0.33 ml/min/kg)x(poids) + 0.9xClcr

Source : [17].

Table 3: Paramètres et formules pour la gentamycine

Cp

4-8mg/L Peak

<2mg/L Trough

Cppeak (1hr)=((Dose/Vd)/(1-exp(-ke x T)))x exp(-ke x 1)

Cptrough(12hr)=((Dose/Vd)/(1-exp(-ke x T)))x exp(-ke x 12)

F

1

Dm=Cpss x(1-exp(-ke x T)/((tin/Clx(1-exp(-ke x tin)x exp(-ke x t2)

Vd

0.25 L/kg

 

Cl modéré

0.0043 L/hr/kg

 

Cl severe

0.0021 L/hr/kg

 

Cl

= Clcr

Ke=Cl/Vd

Source : [17].

III.7. OUTIL DU TRAITEMENT DES DONNEES

La saisie et l'analyse des données, la configuration des tableaux et figures ainsi que les calculs ont été faits dans le logiciel EXCEL 2003. Le logiciel WORD 2003 nous a aidé au traitement du texte et l'harmonisation des tableaux.

CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION

Dans ce chapitre, on donne les résultats obtenus pour chaque objectif, suivis de commentaires basés sur les études faites ailleurs ou les théories préexistantes en rapports avec ces résultats. Les résultats sont représentés sous forme des tableaux et des figures.

IV.1. TYPOLOGIE DE L'INSUFFISANCE RENALE DES PATIENTS

Le tableau 4 montre la répartition des patients insuffisants rénaux traités au CHUK, en fonction de l'âge et du sexe. Les résultats de ce tableau montrent que l'insuffisance rénale chez les sujets moins âgés (=20ans) survient à un faible pourcentage (6.3%). Dans ce pourcentage, on y trouve 3.6% des femmes et 2.7% des hommes. La prévalence de cette maladie s'accentue à l'âge moyen (21-40 ans) car elle s'élève à 48.6% dont 28.8% sont les femmes et 19.8% sont les hommes. Dans la tranche d'âge (41-60 ans), cette maladie survient à 32.4% dont 11.7% sont les femmes et 20.7% sont les hommes. A l'âge avancé (>60 ans), elle survient à 12.6% dont 7.2% sont les femmes et 5.4% sont les hommes.

Table 4: Répartition des patients insuffisants rénaux selon l'âge et le sexe

Genre

Féminin

Masculin

Total

 Age

N

%

N

%

N

%

=20 ans

4

3.6

3

2.7

7

6.3

21-40 ans

32

28.8

22

19.8

54

48.6

41-60 ans

13

11.7

23

20.7

36

32.4

>60 ans

8

7.2

6

5.4

14

12.6

Total

57

51.4

54

48.6

111

100

Une étude réalisée dans l'hôpital Européen George Pompidou de Paris dans le service de néphrologie montre que l'insuffisance rénale est une maladie des personnes les plus âgées. Elle conclit que l'insuffisance rénale est 5 fois plus fréquente chez les sujets âgés que chez les sujets d'âge moyen [18] ; Ce qui n'est pas le cas pour notre étude. En effet, notre étude montre que l'insuffisance rénale apparaît plus tôt dans notre population. En considérant les étiologies connues de cette maladie, entre autre l'HTA, très fréquente dans la population d'étude, et l'incidence élevée des maladies dans notre pays contribueraient à l'apparition précoce de cette maladie [3].

La répartition des patients selon le degré de l'insuffisance rénale est présentée dans le tableau 5. Les données de ce tableau montrent que la majorité des patients de la population d'étude, soit 49.6%, étaient au stade avancé dit terminal, puis 29.7% avec une insuffisance rénale sévère et en fin 20.7% avec une insuffisance rénale modérée.

Table 5: Degré d'insuffisance rénale des patients

 

Distribution des patients par catégorie en fonction de Clcr (ml/min)

Stade Terminal

Stade Sévère

Stade Modéré

Clcr (ml/min)

Moyenne

8.1

22.1

36.4

SD

3.2

4.1

6.2

N

55

33

23

(%)

49.6

29.7

20.7

Terminale (Clcr <15 ml/min); Sévère (15=Clcr=30ml/min) ; Moyen >30ml/min Clcr=60ml/min)

Une étude faite au Centre Hospitalier de Saint Denis en France montre que sur 59 patients, 13 soit 22% seulement avaient une insuffisance rénale sévère et 46 soit 78%, une insuffisance rénale modérée [19]

.

Une autre étude rétrospective a été menée dans deux unités de médecine gériatrique de l'hôpital du Sud Fribourgeois de novembre 2005 à février 2006. Sur 151 patients, 57% d'entre eux présentaient une insuffisance rénale diagnostiquée. La majorité présentait une IR modérée car leur clairance de créatinine variait entre 30-60 ml/min. La même étude montre qu'un grand nombre d'insuffisance rénale modéré se révèle non diagnostiqué [6].

Ces deux études simulaires qui ont été faites ailleurs contredisent les résultats de notre étude car elles montrent que les insuffisances rénales modérées prédominent sur les insuffisances rénales sévères.

La détection précoce de l'insuffisance rénale et une bonne prise en charge de cette pathologie peuvent réduire les cas d'insuffisance rénale sévère à 10% [20]. Donc, la survenue de l'insuffisance rénale au stade terminal à un pourcentage élevé serait due au retard à la détection de cette pathologie.

IV.2. PATHOLOGIES MULTIPLES ASSOCIEES A L'INSUFFISANCE RENALE

Dans notre population de l'étude, la moyenne des pathologies associées à l'insuffisance rénale est de 2.4 pour un patient. Le tableau 6 montre le type et la fréquence d'autres pathologies associées décrits dans le tableau clinique des patients étudiés. Ce tableau montre que l'hypertension artérielle (HTA) est fréquente à 33.3%, les atteintes cardiaques à 31.5% et les atteintes néphroniques à 27%. Les atteintes hépatiques, les infections, le diabète et autres sont respectivement fréquents à 12.6%, 12.6, 4.5% et 24.3%.

Table 6: Fréquence des pathologies associées à l'insuffisance rénale

 Pathologies associées

Total

Degré d'insuffisance rénale

Modéré

Sévère

Terminale

Femme

Homme

Femme

Homme

Femmes

Hommes

 

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

Hypertension arterielle

37

33.3

7

6.3

6

5.4

4

3.6

3

2.7

9

8.1

8

7.2

Atteintes cardiaques

35

31.5

5

4.5

3

2.7

6

5.4

2

1.8

14

12.6

5

4.5

Atteintes néphroniques

24

27.0

4

3.6

2

1.8

3

2.7

3

2.7

5

4.5

7

6.3

Atteintes hépatiques

14

12.6

2

1.8

1

0.9

3

2.7

1

0.9

3

2.7

4

3.6

Infections

14

12.6

1

0.9

0

0

1

0.9

2

1.8

7

6.3

3

2.7

Diabète

5

4.5

0

0

1

0.9

2

1.8

1

0.9

0

0

1

0.9

Autres

27

24.3

0

0

4

3.6

8

11.7

3

2.7

5

4.5

7

6.3

L'HTA occupe la première place parmi les manifestations cardiovasculaires de l'insuffisance rénale chronique. C'est une pathologie qui doit être maîtrisée, car elle conditionne la survenue des accidents circulatoires, cardiaques et cérébraux qui constituent la principale cause de mort au cours de cette néphropathie [21].

C'est donc un syndrome très fréquent au cours de l'insuffisance rénale qui est interprété comme la conséquence de la réduction néphronique progressive [4] ; et ceci justifie la prédominance de l'HTA à 33.3% chez les patients présentant une insuffisance rénale.

L'insuffisance ventriculaire gauche constitue une menace permanente au cours de l'insuffisance rénale chronique, surtout s'il existe une hypertension artérielle. La péricardite est aussi une complication de l'insuffisance rénale chronique dans la moitié des cas avant l'institution de la dialyse, dont elle impose la mise en route [21]. Ceci justifie cette fréquence élevée des manifestations cardiaques au cours de l'insuffisance rénale à 31.5%.

IV.3. PROFIL DE LA POLYMEDICATION ADMINISTREE AUX PATIENTS

Compte tenu de la fréquence de multiples pathologies associées à l'insuffisance rénale, on a prescrit beaucoup de médicaments chez ces patients de tel point que la moyenne de médicaments prescrits par patient était de 5.8 pendant la période de son hospitalisation. Parmi ces médicaments, il y en a ceux qui sont connus pour avoir nécessité une adaptation de posologie en cas d'insuffisance rénale. Le tableau suivant montre quelques médicaments qui ont pris part dans les différentes prescriptions et les posologies pour lesquelles ils ont été utilisés.

Table 7: Quelques médicaments utilisés et leurs posologies

Nom du médicament

Posologie utilisée

Nombre de patients traités par ce médicament

% sur le nombre total des patients traités par ce médicament

Digoxine

0.25 mg/jour

31

88.5

0.125 mg/jour

4

11.5

Phénobarbital

20 mg/jour

4

100

Captopril

25 mg deux fois par jour

13

52

25 mg trois fois par jour

7

28

12.5 mg deux fois par jour 

5

20

Gentamycine

80 mg/12 heures

8

100

Ampicilline

1gr trois fois par jour

25

100

Amoxicilline

500 mg trois fois par jour

11

100

Cotrimoxazole

960 mg/jour

12

100

Dans une étude rétrospective menée dans deux unités de médecine gériatrique de l'hôpital du Sud Fribourgeois, une adaptation de la médication a été bonne puisque environ 75% des médications qui nécessitaient une adaptation ont été administrés aux posologies recommandées. Toutefois, la prescription pouvait être améliorée puisqu'en moyenne 44% des patients en insuffisance rénale chronique recevaient une médication non adaptée à leur degré d'insuffisance rénale à cause d'un retard à la confirmation du diagnostic [6].

Une autre étude mené au centre hospitalier de Toulouse en France a montré que parmi les 25 patients présentant une insuffisance rénale connue, 23 patients (92%) avaient une prescription comportant au moins un médicament connu pour nécessiter une adaptation posologique. Néanmoins, sur 21 médicaments nécessitant une adaptation, 11 d'entre eux n'ont pas été adaptés, ce qui a exposé les patients à un risque de surdosage et d'événements iatrogènes potentiellement graves [22].

Dans notre étude, on a réduit la posologie de digoxine chez 4 patients et ces patients avaient tous une insuffisance rénale terminale. Cependant, il y a beaucoup d'autres patients qui avaient le même degré d'insuffisance rénale mais dont on a prescrit la posologie non réduite. Il en est de même pour le Captopril où on a adapté la posologie chez les uns et non chez les autres alors qu'ils avaient un degré d'insuffisance rénale critique. Tous les autres médicaments ont été administrés à des posologies habituelles sans tenir compte de l'insuffisance rénale.

L'adaptation des posologies ne se fait donc pas en général et quand on essaye de le faire, on ne tient pas compte du degré d'insuffisance rénale.

IV.4. ANALYSE PHARMACOCINETIQUE DE QUELQUES MEDICAMENTS

IV.4.1. Modélisation du calcul de clairance de créatinine

La figure 1 montre la relation mathématique entre la créatinémie dosée et la clairance de créatinine calculée selon Cockcroft et Gault. Cette relation obéit à la loi de puissance selon l'équation Clcr=65.926Scr-0.9724 pour la population féminine et Clcr= 84.658Scr-0.0317 pour la population mâle.

Figure 1: Relation entre la créatinine sérique (en mg/dl) et la clairance de créatinine (en ml/min)

La figure 2 montre la correspondance entre la valeur de Clcr obtenue par la relation de Cockcroft et Gault et la valeur correspondante obtenue en utilisant les équations modèles chez la femme et chez l'homme.

Figure 2: Relation entre Cl (ml/min) selon Cockcroft et Gault  et valeurs modelées

IV.4.2. Analyse de l'adaptabilité de la posologie de digoxine

IV.4.2.1 Modélisation du calcul de la clairance de digoxine

La figure 3 montre la tentative de modélisation de la relation entre Clcr et Scr dans toute la population de 35 patients. L'équation de la relation de puissance est donnée par Clcr=63.412Scr-0.9469 quelque soit le sexe.

Figure 3 : Relation entre Scr et Clcr sans distinction de sexe

La figure 4 montre la correspondance entre la valeur de Clcr obtenue par la relation de Cockcroft et Gault et la valeur correspondante obtenue en utilisant l'équation du modèle ci-dessus chez 35 patients traités par la digoxine sans distinction de sexe.

Figure 4: Relation entre Clcr (ml/min) selon Cockcroft et Gault  et valeurs modélées

La figure 5 montre la correspondance entre la valeur de clairance de digoxine (Cl en ml/min), obtenue par la formule CL=0.33Poids+0.9Clcr  en utilisant Clcr calculée par la relation de Cockcroft et Gault  et Clcr obtenue en utilisant l'équation du modèle ci-dessus chez 35 patients digitalisés sans distinction de sexe.

Figure 5: Valeur de Cl de digoxine (en ml/min) selon la formule 0.33Poids+0.9Clcr en utilisant Clcr calculée par la relation de Cockcroft-Gault et celle obtenue par l'équation modèle

La concentration plasmatique de digoxine attendue après administration d'une dose quotidienne a été calculée par la formule Cp= (FxDm/T)/Cl.

La figure 6 montre la concentration plasmatique attendue chez 35 patients digitalisés en utilisant la valeur de Cl calculée par la relation Cl=0.33Poids+0.9Clcr  en utilisant Clcr calculée par la relation de Cockcroft et Gault  et Clcr obtenue en utilisant l'équation du modèle chez 35 patients digitalisés sans distinction de sexe.

Figure 6: Cp (ng/ml) obtenues avec Cl (Cockcroft et Gault)  et Cl (modelées)

Cette figure montre qu'à la posologie utilisée à ces patients, la concentration plasmatique attendue varie de 1.23 ng/ml à 3.41ng/ml en fonction du degré individuel de l'insuffisance rénale.

La figure 7 montre une relation linéarisée entre la Cl de digoxine et la dose de maintien ajustée au niveau du fonctionnement rénale. Il montre qu'à une clairance de 59.2 ml/min, la dose peut être ajustée à 0.30mg/j tandisqu'à une clairance de 21.36 ml/min, on devrait administrer 0.11mg/j.

Figure 7: Calcul de la dose ajustée à la clairance du médicament

La figure 8 montre une relation linéarisée entre la dose de digoxine et la clairance de digoxine obtenue par modélisation. Chez des patients dont la Cl est supérieure à 42.89 ml/min, la dose peut être supérieure à 0.25 mg/j sans dépasser 0.30 mg/j.

Figure 8: Calcul de la dose ajustée en fonction de la Cl (x=0.25 mg digoxine/j)

La figure 9 montre une relation linéarisée entre la dose de digoxine et la clairance de créatinine obtenue par modélisation. Chez des patients dont la Clcr est supérieure à 31.2 ml/min, la dose peut être supérieure à 0.25 mg/j sans dépasser 0.30mg/j.

Figure 9: Relation entre la dose (en mg) et la clairance de créatinine (en ml/min)

La figure 10 montre qu'en donnant à chaque patient la dose ajustée en fonction de sa Clcr, la concentration plasmatique attendue reste dans la zone thérapeutique entre 1.50 et 1.61 ng/ml.

Figure 10: Relation entre dose administrée (mg) et Cp (ng/ml) attendue

IV.4.3. Analyse de l'adaptabilité de la posologie de Gentamycine

La figure 11 montre la tentative de modélisation de la relation entre Clcr et Scr dans la population de 8 patients traités par la gentamycine. L'équation de la relation de puissance est donnée par Clcr=56.1362Scr-0.8721 sans distinction de sexe.

Figure 11: Relation entre clairance de créatinine et la créatinine sérique

La figure 12 montre la correspondance entre la valeur de Clcr obtenue par la relation de Cockcroft et Gault et la valeur correspondante obtenue en utilisant l'équation du modèle correspondante chez les patients sous la gentamycine sans distinction de sexe.

Figure 12: Relation entre Clcr (ml/min) selon Cockcroft et Gault  et valeurs modelées

La figure 13 montre la relation entre la concentration plasmatique maximale attendue (Cppeak) et la concentration plasmatique minimale correspondante (Cptrough) après administration d'une dose quotidienne de 80 mg toutes les 12 heures.

Figure 13: Relation entre Cppeak et Cptrough correspondante

La figure 14 montre la relation obtenue entre la valeur de Clcr modèle et les concentrations plasmatiques (maximale et minimale) de gentamycine attendues après une administration de 80 mg/12 heures. La relation est de type puissance négative avec comme équation Cp'(ng/ml)=13.933xClcr(L/H)-0.86 pour la concentration maximale et Cp'(ng/ml)=2.83xClcr(L/H)-0.91 pour la concentration minimale.

Figure 14: Relation entre Clairance en L/H et Cp en mg/l

Pour ajuster la dose chez chaque patient, en fonction de sa valeur de Cl de gentamycine, il faut modifier la dose d'un certain facteur pour rester dans la zone thérapeutique de 4-8 mg/l.

La figure 15 montre une relation linéarisée entre la Cl de gentamycine et le facteur de correction pour la posologie usuelle de 80 mg/12h.

Figure 15: Facteur multiplicatif de la dose usuelle 80 mg/12H en fonction de Cl (modelée) pour obtenir CP médian=6 mg/l

La figure 16 montre la relation entre la clairance de gentamycine obtenue en utilisant l'équation modèle et la dose à laquelle il fallait prescrire en considérant le degré individuel d'insuffisance rénale

Figure 16: Relation entre dose (en mg) et Clairance (en ml/min)

La figure 17 montre la relation entre la dose ajustée en fonction du degré individuel de chaque patient et sa créatinine sérique

Figure 17: Relation entre dose (en mg) et Créatinine sérique (en mg/dl)

Grâce à la mesure du taux de médicament dans l'organisme (essentiellement dans le sérum), il est possible d'étudier la distribution de ce médicament et de définir des modèles mathématiques pour essayer d'ajuster au plus juste la prescription et éviter ainsi un surdosage et une toxicité accrue [23].

Les résultats de l'analyse pharmacocinétique de digoxine et de gentamycine relèvent des différentes équations mathématiques pouvant être utilisées pour déterminer les doses à administrer chez un patient présentant n'importe quelle clairance de créatinine. On a commencé par la modélisation du calcul de créatinine car, à l'hôpital, on ne fait que la mesure de la créatinine sérique. Les résultats de cette analyse, nous ont permis de connaître la concentration plasmatique attendue, ce qui a facilité de savoir si les patients traités par ces médicaments ont été longtemps exposés à des concentrations thérapeutiques ou supra thérapeutiques.

IV.5. CONSEQUENCES DE L'INADEQUATION DES POSOLOGIES

La détermination des paramètres pharmacocinétiques en particulier la concentration plasmatique attendue montre que l'inadéquation des posologies expose les patients à la toxicité des médicaments comme le montre les tableaux ci-dessous

Table 8: Paramètres pharmacocinétiques de gentamycine

Age

Sexe

DM en mg/12H

Scr en mg/dl

Clcr en ml/min

Poids en kg

Vd (L)

Cl (L/H)

Ke (H1)

Cppeak

Cptrough

71

M

80

1.5

50.5

60

15

3.03

0.202

4.781

0.518

27

M

80

5.6

6.6

30

7.5

0.396

0.053

21.559

12.061

31

F

80

2.4

33

60

15

1.98

0.132

5.880

1.377

54

M

160

5.6

10

45

11.25

0.6

0.053

28.524

15.865

32

F

160

3.8

14.4

39

9.75

0.864

0.089

22.939

8.654

27

F

160

2.5

23.8

60

15

1.428

0.095

14.242

4.998

43

F

80

11

15

60

15

0.9

0.060

9.786

5.058

40

M

160

13.7

5

53

13.25

0.3

0.023

49.619

38.680

Lorsque la filtration glomérulaire diminue environ de moitié, la demi-vie de la gentamycine augmente d'autant plus que la part de ce médicament éliminé sous forme active par le rein est plus élevée [14]. Or, cet antibiotique est éliminé inchangé à 90 % dans les urines [24]. De ce fait, l'administration de ce produit chez des patients à une même posologie devrait exposer pas mal de gens. Ceci est conforme aux résultats du tableau 8 qui montrent que 6 patients soit 75% ont été exposés à des concentrations supra thérapeutiques (>8mg/L).

Table 9: Paramètres pharmacocinétiques de digoxine

Age en ans

Sexe

Poids en kg

Scr en mg/dl

Clcr en ml/min

Cl de digoxine

Cp de digoxine

CP'(ng/ml)

DM en mg

DM' en mg

44

F

60

7.5

10.6

29.34

2.49

1.55

0.25

0.15

73

M

60

2.4

23.1

40.59

1.80

1.56

0.25

0.24

35

F

60

6.8

11

29.70

1.23

1.50

0.125

0.15

60

F

60

5

10.2

28.98

2.52

1.53

0.25

0.17

76

F

60

1.9

24.3

41.67

1.75

1.55

0.25

0.27

50

F

60

6

10.7

29.43

2.48

1.54

0.25

0.16

22

F

60

18.9

4.4

23.76

3.07

1.50

0.25

0.12

68

M

60

12

6

25.20

2.89

1.50

0.25

0.13

18

F

50

13.4

5.4

21.36

3.41

1.55

0.25

0.11

50

F

60

3.6

3.6

23.04

3.16

1.58

0.25

0.20

27

M

60

2.6

35.7

51.93

1.40

1.56

0.25

0.23

25

F

60

2

41.1

56.79

1.28

1.53

0.25

0.26

24

F

60

2.6

31.2

47.88

1.52

1.56

0.25

0.23

34

F

60

4.2

16.4

34.56

2.11

1.52

0.25

0.18

38

F

60

18

4

23.40

3.12

1.61

0.25

0.13

23

M

65

3.9

27.1

45.84

1.59

1.57

0.25

0.20

27

F

60

2.1

38.1

54.09

1.35

1.58

0.25

0.26

47

M

60

2.9

26.6

43.74

1.67

1.58

0.25

0.22

27

F

60

8.5

9.4

28.26

1.29

1.60

0.125

0.15

25

F

60

5.5

14.8

33.12

2.20

1.59

0.25

0.17

27

F

60

2

39.3

55.17

1.32

1.53

0.25

0.26

52

F

60

1.7

36.7

52.83

1.38

1.57

0.25

0.29

35

F

60

7.5

9.9

28.71

2.54

1.55

0.25

0.15

24

F

60

1.9

43.8

59.22

1.23

1.55

0.25

0.27

56

M

60

1.7

41.8

57.42

1.27

1.56

0.25

0.29

75

F

60

3.3

14

32.40

2.25

1.53

0.25

0.20

47

M

60

13.4

5.8

25.02

1.46

1.54

0.125

0.13

31

F

60

2.2

35.5

51.75

1.41

1.56

0.25

0.25

65

F

60

8.6

6.2

25.38

2.87

1.61

0.25

0.15

23

F

60

3.6

23.1

40.59

1.80

1.59

0.25

0.20

25

F

60

4.1

19.9

37.71

1.93

1.60

0.25

0.19

20

F

60

3.5

24.3

41.67

1.75

1.57

0.25

0.20

49

M

60

8.9

8.5

27.45

2.66

1.51

0.25

0.14

34

F

60

2

25

42.30

1.72

1.53

0.25

0.26

50

M

60

9.7

7.7

26.73

1.36

1.54

0.125

0.14

La digoxine fait partie de l'arsenal thérapeutique de la fibrillation auriculaire avec réponse ventriculaire rapide, de la tachycardie supra ventriculaire et de l'insuffisance cardiaque congestive. Malgré la grande familiarité avec cette molécule, son utilisation demande toujours une attention particulière car elle possède un intervalle thérapeutique étroit (1-2 ng/ml) [25].

Les résultats du tableau 9 montrent que 14 patients soit 40% ont été exposés à des concentrations supra thérapeutiques de digoxine (>2ng/ml).

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

1. CONCLUSION

Notre étude avait pour objectif global de contribuer à l'évaluation du suivi des règles de bonnes pratiques de prescriptions des médicaments et particulièrement l'adéquation des posologies médicamenteuses dans le cas d'insuffisance rénale.

D'après les résultats obtenus nous pouvons tirer des conclusions suivantes :

· La typologie de notre population d'étude montre que l'insuffisance rénale est une maladie plus fréquente à l'âge moyen. L'incidence des maladies dans les pays en voie de développement serait à l'origine de cette maladie. Beaucoup de patients ont une insuffisance rénale avancée ce qui impose une adaptation des posologies d'un grand nombre de médicaments ;

· L'HTA, les différentes maladies cardiaques, les différentes maladies néphroniques, atteintes hépatiques et infection sont les pathologies rendant inévitable la polymédication en cas d'insuffisance rénale. Les autres pathologies apparaissent comme chez les autres populations ayant la fonction rénale normale ;

· Les médicaments qui font partie de la polymédication en cas d'insuffisance rénale sont ceux utilisés dans le traitement des pathologies plus fréquentes chez les patients présentant la dite néphropathie, entre autre, les antihypertenseurs, les digitaliques, les diurétiques les antibiotiques et autres ;

· Les prescripteurs du CHUK ne tiennent pas compte du degré d'insuffisance rénale. Les posologies n'étant pas adaptées, beaucoup de patients ont été exposés à des concentrations toxiques des médicaments qui leur ont été prescrits.

2. RECOMMANDATIONS

Dans le cadre d'améliorer la prise en charge des insuffisances rénales, nous formulons les recommandations suivantes:

a) Aux médecins prescripteurs

Ø De prescrire les médicaments connus pour ne pas être toxiques en cas d'insuffisance rénale et, au cas où il s'avère nécessaire, adapter la posologie au degré d'insuffisance rénale de chaque patient.

b) Au pharmaciens cliniciens des hôpitaux

Ø Collaborer étroitement avec les prescripteurs dans la fixation des doses en particulier chez les insuffisants rénaux.

c) Au ministère de la santé

Ø Renforcer les services de pharmacie clinique des hôpitaux de référence;

Ø Etablir les schémas posologiques de quelques médicaments, pour les différents degrés d'insuffisance rénale, guidant les prescripteurs.

d) Au chercheurs

Ø Mener d'autres études permettant l'amélioration de la prise en charge des insuffisances rénales, particulièrement, en ce qui concerne l'adéquation posologiques des médicaments.

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ANNEXES






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo