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Effets des interactions entre pairs dans l'expression de la théorie de l'esprit chez des enfants de cinq ans

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par Alexandre HIRSCH
IED Paris 8 - Master 1 psychologie du developpement et de l'éducation 2006
  

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METHODE

1. Sujets

Notre recherche porte sur des enfants sans handicap scolarisés en moyenne section de maternelle et ayant suivi une classe de petite section de maternelle l'année précédente.

Les enfants sont recrutés dans une même classe d'une école maternelle publique en région parisienne. L'effectif de la classe est de 24 enfants et l'ensemble des familles a accepté de participer à l'étude. L'âge moyen des enfants est de 5 ans compris entre 4 ; 6 ans et 5 ; 4 ans. Une enfant n'a pas été incluse dans l'étude en raison de son absentéisme et de ses difficultés à communiquer avec un adulte. Le nombre d'enfants retenu est donc de 23.

Nos critères de recrutement sont : 1.l'âge, 2.l'absence de handicap et 3.la connaissance des enfants entre eux afin de faciliter les interactions pendant les phases d'entraînement.

Nous partons du postulat en accord avec les résultats de nombreuses recherches qu'en fin d'année de moyenne section les enfants se trouvent dans la période au cours de laquelle il y a émergence de la théorie de l'esprit sous une forme explicite.

Nous ne posons pas de critères socio-économiques, culturels ou de quotient intellectuel. Le statut dominant ou dominé de l'enfant au sein du groupe n'est pas évalué mais nous tenons compte des affinités entre les enfants pour la constitution des dyades des séances d'interaction afin d'associer des enfants qui jouent fréquemment ensemble.

2. Procédure

L'objectif de cette recherche est dans un premier temps d'évaluer le niveau d'acquisition de la théorie de l'esprit des différents enfants du groupe afin de les répartir en groupes de niveau. Dans un second temps, les enfants sont placés en situation d'interaction sur des épreuves du même type mais pour lesquelles les situations et les personnages varient. Les histoires mettant en oeuvre les fausses croyances sont davantage représentées dans les séances d'entraînement.

Les interactions peuvent être séparées en deux groupes : Les interactions « intergroupe » et « intragroupe ». Dans le cadre des interactions intergroupes, les enfants sont placés en interaction avec des enfants de niveau d'acquisition de la théorie de l'esprit supérieur au leur. Au contraire, dans les interactions intragroupe, les enfants sont placés avec des enfants de même niveau pour répondre aux questions posées.

La dernière étape consiste à faire passer de nouvelles épreuves de fausse croyance individuellement. L'objectif est d'évaluer les variations des scores aux épreuves après l'interaction.

2.1 Matériel

Le matériel utilisé doit permettre d'évaluer l'acquisition de la théorie de l'esprit. Nous avons vu que toutes les épreuves d'évaluation de l'acquisition de la théorie de l'esprit ne sont pas réussies en même temps. Les progrès sont réalisés suivant un pattern relativement constant. Nous avons donc choisi de présenter différentes histoires portant sur des états mentaux de difficulté d'accès considérée comme croissante.

Cinq histoires différentes sont proposées aux enfants. La première histoire demande de prédire le comportement d'un sujet en fonction de ses désirs. L'épreuve considérée comme significative restant celle de fausse croyance est déclinée selon trois modalités : contenu inattendu, localisation inattendue et apparence-réalité. La cinquième épreuve est jugée d'un niveau supérieur puisqu'elle fait intervenir les émotions dans un contexte d'ignorance ou de fausse croyance.

Nous avons intégré des questions supplémentaires au questionnaire qui sont posées après celle de prédiction des comportements. Ces questions présentent un double objectif : Premièrement elles permettent de s'assurer que les erreurs de prédictions de comportement formulées par les enfants ne proviennent pas de difficultés de compréhension ou de mémorisation des histoires présentées. Deuxièmement, les questions permettent d'évaluer la capacité des enfants à justifier leur réponse. Les questions de justifications permettent ainsi une évaluation plus fine du degré d'acquisition de la théorie de l'esprit. Elles permettent également de lever toute ambiguïté lorsque les questions de prédiction des comportements ne possèdent que deux réponses possibles. En répondant au hasard, les enfants peuvent répondre correctement avec une probabilité de 0,5.

Au cours des interactions, le langage correspond au mode de communication privilégié entre les enfants même si d'autres média peuvent être envisagés. Un traitement qualitatif des échanges entre les enfants nous permet d'étudier la structure et le contenu des phrases produites. L'objectif est de prendre en compte l'influence du langage sur l'acquisition de la théorie de l'esprit (Bouchand, 1998 ; Chanoni, 2004). Les questions ne contiennent pas de verbes mentaux afin d'éviter la réutilisation spontanée des verbes en fonction du contenu de la question. Leur utilisation ne sera donc pas influencée par l'expérimentateur.

Le codage des réponses porte sur le type et l'occurrence des outils langagiers suivants. : Verbes mentaux, connecteurs, marques modales, habiletés pragmatiques ; structures complétives (propositions enchâssées)

Les cinq histoires mettent en scène des figurines ou utilisent des objets comme support afin de maintenir l'attention des enfants au cours des différentes tâches. Les meta-analyses menées par Wellman n'ont pas mis en évidence de variation du score selon les modes de présentations des histoires entre vidéo, figurine, personnages réels ou bande dessinée (Wellman, 2001 in Wellman, 2004). Par contre nous avons choisi de ne pas rendre l'enfant actif dans le déroulement de l'histoire compte tenu des effets contradictoires observés selon les études. Dans certains cas la participation de l'enfant favorise la réussite aux épreuves alors que d'autres études aboutissent à un résultat inverse.

Nous ne présentons qu'un seul exemple d'histoire par type d'histoire. Les autres exemples se trouvent en annexe.

2.1.1 Histoire de type 1 : Attribution de désirs

Pour prédire le comportement d'un personnage, l'enfant doit prendre en compte que deux personnes (dont l'enfant) ont des désirs différents à propos d'un même objet.

Première histoire :

Qu'est-ce que tu préfères, les carottes ou les tomates ?

 Le bonhomme qui est assis sur la table préfère le........ et n'aime pas beaucoup......

Questions :

« Qu'est-ce qu'il va prendre en premier sur la table pour manger ? »

« Et toi »

« Pourquoi est- ce que vous ne prenez pas la même chose ? »

2.1.2 Histoire de type 2 : Croyance.

L'enfant doit juger qu'un personnage peut avoir des croyances différentes des siennes. Dans cette situation, l'enfant ne peut pas déterminer si les croyances correspondent à la réalité ou s'il s'agit de fausses croyances.

Première histoire :

 Regarde cette boite, est-ce que tu peux me dire ce qu'elle contient ? 

 Ouvre-la et dis moi ce qu'elle contient.

Questions :

Est-ce que le bonhomme assis dur la table peut dire ce qu'il y a dans la boite ? Pourquoi ?

Cette histoire a été présentée aux enfants mais a été exclue du barème d'évaluation en raison d'un biais lié au matériel utilisé. Les personnages sont des poupées connues des enfants. Le coffre utilisé appartient à Charlotte aux fraises. Un enfant a répondu « oui » à la question de croyance et a justifié sa réponse en disant que « elle le sait parce que c'est le coffre de Charlotte et Angélique (la seconde poupée) sait ce qu'il y a dans son coffre.

2.1.3 Histoires de Type 3 : Fausse croyance : non accès à l'information

Nos histoires reprennent le modèle de Wimmer et Perner qui met en scène Maxi. Nous demandons à l'enfant de prédire le comportement d'un personnage et de justifier sa réponse. Les questions de contrôle sont posées en dernier. Dans cette situation l'enfant possède les informations pour savoir qu'il s'agit d'une fausse croyance. L'enfant doit donc prédire le comportement d'un personnage en tenant compte des représentations des personnages qui diffèrent de celles de l'enfant. Il s'agit de l'épreuve majeure du test de l'acquisition de la théorie de l'esprit.

Première histoire :

Charlotte aux fraises et Angéliques sont dans la chambre de charlotte. Charlotte se prépare pour aller à l'école. Sa maman ne veut pas qu'elle emmène son chapeau alors elle le range dans son armoire, ici. Quand elle est partie, Angélique sort le chapeau et joue avec. Et elle le range dans le coffre avant de partir aussi à l'école.

Questions :

« Quand Charlotte va revenir, où est-ce qu'elle va aller chercher son chapeau en premier ? »

« Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi ? »

« Où est-ce qu'elle à laissé son chapeau avant de partir ? »

« Où est le chapeau quand elle revient ? »

« Est-ce que charlotte a vu Angélique ranger le chapeau ? »

2.1.4 Histoire type 4 : Fausse croyance : apparence réalité

Nous utilisons un objet ayant une apparence surprenante par rapport à sa fonction (bougie en forme de boule de sapin de noël ou de bonhomme de pain d'épice). Au début de l'épreuve, l'objet est placé sur une table éloignée de l'enfant. Nous lui demandons dans un premier temps de nommer l'objet. L'objet est ensuite amené à l'enfant et nous lui demandons d'identifier à nouveau l'objet afin que l'enfant remarque que l'apparence de l'objet est trompeuse et ne renseigne pas sur la nature réelle de l'objet.

Questions :

« Qu'est-ce qu'il y a sur la table là-bas ? »

« Tiens prends et regarde bien. Qu'est-ce que c'est ? »

« Quand tu as vus cette chose sur la table qu'est ce que c'était pour toi ?»

« Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi?»

Cette épreuve permet d'identifier si l'enfant peut reconnaître qu'il avait des représentations erronées de la réalité et que ses représentations sont différentes au moment où nous lui posons les questions.

2.1.5 Histoire de type 5 : Fausse croyance : contenu inattendu

Au cours de cette épreuve, nous présentons aux enfants un objet qui leur est familier (boîte de crayons, boîte de bonbons ou de biscuits). Le contenu de la boîte est différent de celui attendu par l'enfant. Les boîtes peuvent contenir des crayons ou des légumes par exemple. Avant d'ouvrir le récipient, nous demandons aux enfants de deviner ce qu'il contient. Ensuite nous demandons aux enfants d'ouvrir la boîte et de décrire ce qu'elle contient.

La question test est la suivante 

«  Avant d'ouvrir la boite qu'est-ce que tu pensais du contenu de la boîte ? »

Cette question porte sur le rappel des représentations de l'enfant avant l'ouverture de la boîte. Cette première question est complétée par la suivante

« Si quelqu'un arrive maintenant dans la pièce que dira-t-il si on lui demande ce qu'il y a dedans ? ».

Cette tâche est très proche de celle de l'apparence réalité.

2.1.6 Histoire type 6 : Fausse croyance associée à un état émotif

Ces histoires sont basées sur le modèle du petit chaperon rouge. Lorsqu'il frappe à la porte de sa grand-mère, le petit chaperon rouge ignore que le loup a pris la place de sa grand-mère alors que l'enfant qui écoute l'histoire le sait. L'état émotif du petit chaperon rouge doit être déterminé en fonction des connaissances dont il dispose et non en fonction des connaissances de l'enfant. Le petit chaperon rouge n'a donc aucune raison d'être effrayé.

Dans chaque histoire l'enfant doit prédire l'état émotif d'un personnage à deux instants différents de l'histoire. Nous lui demandons de justifier ses réponses et posons les questions de contrôle pour finir. Nous attendons des états simples et bien différenciés (joie, colère, tristesse, content, bien). Si l'enfant n'a pas d'idée, nous lui proposons quelques exemples dont la réponse attendue. Par contre, nous ne donnons aucun indice sur l'état émotif du personnage.

Première histoire :

Charlotte construit une belle étoile avec ces carottes et ces tomates. Elle n'a pas terminé mais elle doit partir faire du patin à glace avec ses copines. Pendant qu'elle est dehors, Angélique entre et défait son étoile. »

Questions :

« Qu'est-ce que Angélique a fait pendant que Charlotte est dehors ? »

« Comment se sent Charlotte, quand elle est dehors avant de revenir dans sa chambre ? »

« Est-ce que tu peux expliquer pourquoi ? »

« Et comment se sent Charlotte quand elle arrive dans sa chambre après le patin ?»

« Est-ce que tu peux expliquer pourquoi ? »

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand