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La déperdition des soins prénatals au Tchad

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par Franklin BOUBA DJOURDEBBE
IFORD/Université de Yaoundé II - DESS en démographie 2005
  

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I.1.4 SITUATION SANITAIRE

Au Tchad, les services de santé sont fournis par le secteur public, le secteur privé à but lucratif et le secteur traditionnel.

I.1.4a LE SECTEUR PUBLIC

Le système public de santé au Tchad est de type pyramidal à trois niveaux : le central, l'intermédiaire et le périphérique. Les trois niveaux communiquent entre eux pour éviter les chevauchements et assurer une utilisation optimale des ressources.

@ Le niveau central ou stratégique, se charge de la conception et de l'orientation de la politique sanitaire du pays, du choix des stratégies, de l'élaboration des modèles et de la répartition des ressources, de la définition des tâches du personnel, de l'établissement des profils de postes, de l'adaptation des contenus de formation. Il est essentiellement constitué du ministère de la santé publique, la direction générale, les directions techniques, les institutions (Hôpital Général de Référence Nationale, Ecole nationale des agents sanitaires et sociaux, centre national d'appareillage et de réadaptation, centrale pharmaceutique d'achat) et les programmes et projets.

@ Le niveau intermédiaire ou niveau d'appui technique comprend les 14 délégations préfectorales sanitaires, l'équipe cadre des délégations et les hôpitaux de préfecture. Il assure la mise en application de la politique sanitaire nationale, la répartition et l'affectation des ressources, l'élaboration du plan directeur, l'évaluation de l'avancement du plan d'action, la mise en place de l'équipe cadre de délégation et la supervision régulière de ses composantes.

@ Le niveau périphérique ou niveau d'application des programmes d'activités, comprend les 49 districts sanitaires et leur direction, les hôpitaux de district, 646 zones de responsabilité et les centres de santé intégrés chargés des soins de base de manière intégrée. Le niveau périphérique constitue également l'interface entre les services de santé et les communautés bénéficiaires.

Les trois niveaux sont liés et s'articulent dans une dynamique qui fonctionne du périphérique vers le central. A chaque niveau du système de santé, un ensemble d'activités concernant les maladies ainsi que des soins préventifs ont été définis.

Au niveau du centre de santé, le Paquet Minimum d'Activités (PMA) inclut :

1. Les activités de prévention dans des domaines comme les consultations prénuptiales, les soins prénatals, les soins post-partum pour la mère et l'enfant, le conseil et les services en planification familiale, les activités de santé scolaire et de surveillance épidémiologique.

2. Les activités curatives, incluant les consultations, la prise en charge des patients atteints de maladies chroniques, la réhabilitation nutritionnelle, les soins curatifs, l'observation avant l'hospitalisation, les accouchements normaux, les interventions chirurgicales légères et les analyses de laboratoire.

3. Les activités de promotion, y compris les activités d'Information, d'Education et de Communication (IEC) ainsi que les activités de support psychosocial, les activités en matière de nutrition, la participation communautaire, la gestion et le financement des services de santé, ainsi que les questions d'hygiène et de système sanitaire dans la zone de rayonnement du centre de santé.

Au niveau de l'hôpital de district, le Paquet Complémentaire d'Activités inclut les activités 2 et 3 du Paquet Minimum d'Activités pour le niveau périphérique mais il met l'accent sur le traitement des cas référés. Les activités supplémentaires suivantes sont incluses dans le PCA :

1. La prévention, y compris les consultations préventives pour des cas référés et les consultations prénatales pour les grossesses à risque ;

2. la planification familiale avec la disponibilité de toutes les méthodes pour les cas référés y compris la stérilisation ;

3. les soins curatifs, y compris la prise en charge des cas référés pour les soins de niveau tertiaire, la prise des accouchements compliqués, les urgences médicales et chirurgicales, les interventions chirurgicales légères et compliquées, les soins hospitaliers les analyses de laboratoire et l'imagerie médicale ; et

4. la gestion incluant la formation du personnel paramédical dans les écoles de district et la collaboration avec le groupe de travail du district pour la formation continue et les activités de supervision.

Enfin, au niveau de l'Hôpital Général de Référence Nationale (HGRN), le Paquet Complémentaire d'Activités fournit les services au stade le plus élevé. L'hôpital de district transfère le patient dont l'état de santé dépasse ses compétences vers l'hôpital de préfecture. Si celui-ci se rend à l'évidence que son plateau technique ne lui permet pas de prendre le patient en charge, il ordonne son évacuation à l'Hôpital Général de Référence Nationale (HGRN), dernier palier pour les cas extrêmes. Mais dans les faits, le HGRN ne profite qu'aux habitants de N'djaména et ses environs, les patients référés par des hôpitaux de préfecture s'y rendent peu à cause notamment des difficultés de transport (Tchad, 2005).

I.1.4b LE SECTEUR PRIVE

Au Tchad, le secteur privé s'est considérablement développé et continue de s'accroître. Cela se traduit par la prolifération des établissements privés dotés de capacités d'hospitalisation voire de services très spécialisés comme des services de gastro-entérologie, d'ophtalmologie et de physiothérapie. Ces établissements disposent aussi de personnel ayant une formation paramédicale.

I.1.4c LE SECTEUR TRADITIONNEL

La médecine moderne au Tchad cohabite avec la médecine traditionnelle. Les malades consultent aussi bien les médecins modernes que les guérisseurs traditionnels, dépendamment de la nature de la maladie. Ainsi, par exemple, pour les maladies telles le paludisme, la tuberculose, le cataracte sont comme couramment prises par la médecine moderne. Les maladies supposées d'origine surnaturelle telles que les maladies mentales, l'épilepsie sont l'affaire de la médecine traditionnelle. Parfois, c'est le faible pouvoir d'achat amène à faire recourir à la médecine traditionnelle pour se soigner. Des cas d'intoxication due à l'ingestion des plantes médecinales sont par endroits constatés (Tchad, 2005). C'est dans ce cadre que la Cellule d'Etude et de Recherche en Pharmacopée et de Médecine Traditionnelle (CERPHAMET), organe rattaché à la faculté des sciences de la santé de l'Université de N'djaména, a été créée en 1994. Elle s'est fixée comme objectifs de :

@ promouvoir et réglementer la médecine traditionnelle au Tchad ;

@ former les tradi-praticiens dans l'exercice de leur métier ;

@ approfondir les recherches en vue de valoriser les plantes médecinales pour les formulations correctes et acceptables.

Le nombre de guérisseurs assurant les soins est loin d'être négligeable. A titre d'illustration, dans le Tchad rural, la majorité de femmes accouchent à domicile, seules ou assistées par une parente, voisine ou une accoucheuse traditionnelle. Cela a conduit le Gouvernement à rechercher la collaboration avec les accoucheuses dans le cadre du programme d'appui aux structures publiques et communautaires de santé, financé par la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) dans 4 districts sanitaires du pays. On attend des accoucheuses traditionnelles qu'elles encouragent les femmes enceintes à se rendre aux consultations prénatales, à se faire vacciner et à consulter des services de planification familiale et également qu'elles apprennent aux femmes à reconnaître les signes de danger pour lesquels il est nécessaire d'être référé vers un hôpital. En général, la formation systématique des accoucheuses traditionnelles se heurte à la résistance passive des professionnels de santé qui perçoivent cette stratégie comme une régression (De Brouwère et Lerberghe, 1998).

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