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La question congolaise dans les relations interafricaines 1965 - 1970

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par Omer KAZADI MUDIANDAMBU
Université Pédagogique Nationale/ UPN - Graduat 2006
  

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3. Vers la destitution de TSHOMBE

La session ordinaire qui devait s'ouvrir le 6 septembre avait commencé le 7 octobre 1965. Ce retard était dû aux travaux de la session extraordinaire des chambres législatives ouvertes depuis le 20 septembre. Au cours de cette session, les chambres sont divisées en deux blocs d'une importance sensiblement égale. L'un soutien TSHOMBE tandis que l'autre mené par NENDAKA et KAMITATU était opposé au Premier ministre et favorable au Président de la République.

Pendant la session ordinaire, le chef de l'Etat avait prononcé un discours sur l'invitation des présidents des chambres au palais de la Nation le 13 octobre 1965 devant les chambres réunies. Le gouvernement de transition que présidait TSHOMBE fut révoqué par décision du Président de la République. Il exprima en ces termes sa décision : « En vue d'assurer les respects des exigences fondamentales et les règles habituelles de la démocratie, j'ai mis fin à ses fonctions à la date de ce jour... ».22(*)

Le parlementaire après avoir appris la décision du Président de l a République de renvoyer son premier ministre, se consacra à l'élaboration des règlements d'ordre intérieur et la constitution des commissions permanentes.

Dans l'attente d'un nouveau gouvernement, KIMBA fut nommé Premier ministre. Le 14 novembre le congrès rejeta l'acte de nomination et la crise gouvernementale reste ouverte. Du 14 au 25 novembre KIMBA est encore nommé réformateur du gouvernement qui serait susceptible de recueillir la majorité au congrès.

Pendant que l'on s'attendait de la fin des travaux de la troisième période le 25 novembre 1965 afin d'entamer ceux de la troisième période prévus pour le 6 décembre 1965, le parlement réuni en congrès fut mis devant un fait accompli : L'armée nationale prend la direction du pays mettant ainsi un terme à « la course au pouvoir »des politiciens.

II. La prise du pouvoir par l'armée

Le conflit qui avait opposé le Premier ministre TSHOMBE au Président KASA-VUBU, déclencha une crise politique. Celle-ci avait coïncidé avec l'époque d'une fiévreuse campagne électorale précédée d'une éclosion de partis politiques : le Rassemblement Démocratique Congolais(RADECO) ; la convention Nationale Congolaise (CONACO)etc....Briguant également la présidence de l a République, le premier ministre se verra révoqué de ses fonctions le 13 novembre 1965 par le chef de l'Etat KASA-VUBU. TSHOMBE fut destitué et accusé de vouloir démembrer le congo. Une fois de plus, le pays fut en proie de l'anarchie. Léopoldville fut à nouveau le théâtre d'affrontements entre les hommes, les tribus et les clans.23(*) KIMBA sera désigné à deux reprise pour former un gouvernement d'union nationale, qui du reste ne recevra pas l'investiture du parlement. L'opposition qui dresse le Président contre le Premier ministre fut généralisée au sein du gouvernement et provoque l'intervention de l'armée.

C'est ainsi , en vertu de ce qui précède, le Générale MOBUTU convoqua à Léopoldville le 24 novembre 1965, le Haut Commandement militaire qui groupait les officiers de l'armée nationale congolaise (A.N.C.).24(*)

Au terme de leur entretien, le Haut Commandement déclara : « A l'invitation du Lieutenant Général MOBUTU, commandant en chef de l'armée nationale congolaise, les autorités supérieures de l'armée se sont réunies le 24 novembre 1965 en sa résidence. Ils ont fait un tour d'horizon de la situation politique et militaire dans le pays. Ils ont constaté que, si la situation militaire était satisfaisante, la faillite était complète dans le domaine politique... Depuis plus d'un an, l'ANC a lutté contre la rébellion qui, à un moment donné a occupé près de deux tiers du territoire de la République... Le Haut Commandement constate avec regret qu'aucun effort n'a été fait du côté des autorités politiques pour venir en aide aux populations éprouvées qui sortent maintenant en masse de la brousse... la course au pouvoir des politiciens risquent à nouveau de faire couler le sang congolais... Tous les chefs militaires de l'ANC, réunis se mercredi 24 novembre 1965 autour de leur commandant en chef, ont pris en considération de ce qui précède les graves décisions suivantes :

-Joseph KASA-VUBU est destitué de ses fonctions de Président de la République

-KIMBA EVARISTE député national est déchargé de ses fonctions de formateur du gouvernement.

-Le Lieutenant MOBUTU J.D. assurera les prérogatives constitutionnelles de chefs de l'Etat.25(*)

On considère en outre que, certains faits ayants prédisposés les officiers militaires à une action de force peuvent être compris dans le contexte selon lequel, depuis cinq ans les politiciens nationaux n'ont pas su mettre fin à l'anarchie qui régnait sur l'étendue de la République ; on avait constaté la faillite totale de l'activité politique de nos dirigeants ;l'existence des conflits stériles entre eux risquaient de plonger le pays dans le chaos grave. D'où le Haut commandement militaire n'était pas resté insensible à cette grave détérioration de la situation.

Tels sont les éléments qui ont conduit les généraux de l'armée à la politique de l'Etat. Mais quelle fut alors l'attitude des Etats africains tout de suite vis-à-vis du Congo le coup d'Etat militaire ?

III. Réactions interafricaines à la prise du pouvoir par l'armée

Le retour de Moise TSHOMBE sur la scène politique congolaise de 1964-1965 avait créé un malaise générale sur le continent. D'ailleurs, la présence de son gouvernement au Congo constituait une menace pour les pays africains à régime révolutionnaire ou progressiste. Nous pouvons souligner q'après l'intervention de para commandos belges à Stanley ville, les réactions de ces pays prirent une extraordinaire ampleur. Dix états déclarent la guerre à TSHOMBE.26(*) Ils croyaient que, dès que le Congo sera débarrassé de rébellion, le régime de TSHOMBE deviendra la base contre-révolutionnaire où se formerait tous les complots contre eux.

En vertu de cette situation, un changement politique n'était que nécessaire. C'est ainsi que le coup d'Etat de généraux fut salué avec satisfaction par la majorité des pays africains. Ceci s'explique par le fait que l'ancien gouvernement était considéré comme dirigé par un anti-africain et représentant des intérêts impérialistes. Cette justification fut concrétisée par les déclarations les plus hostiles émanant des différents chefs d'Etats concernant la participation de TSHOMBE à la conférence de l'OUA tenu au Caire en juillet 1964. Le Premier ministre TSHOMBE était accusé d'avoir joué un rôle néfaste au Congo d'un côté et on l'aurait attribué la responsabilité dans l'assassinat de LUMUMBA de l'autre côté. Cette liste s'était fait gonfler de l'attitude du Sénégal, du Togo, Ghana, Nigeria, Burundi, Gabon,Zambie etc....

Avant son départ pour le Mali, le Président SENGHOR avait fait savoir à Monsieur Pierre ILEKA, le chargé d'affaire du Congo au Sénégal que : « le problèmes de la reconnaissance du nouveau régime en place à Léopoldville ne se pose pas à proprement parler pour le Sénégal, puisque ce pays reconnaît les Etats et les gouvernements.27(*)

Le président Sénégalais avait exprimé son désir de maintien de bonnes relations entre les deux pays avant de présenter ses voeux de succès au général président MOBUTU.

De son côté les président togolais Nicolas GRUNITZKY avait adressé un message personnel au président MOBUTU par la truchement de son chargé d'affaire à Léopoldville. Il l'avait assuré de l'esprit de collaboration de son gouvernement.

Dès le mois de décembre de la prise de pouvoir , des conversations avaient été entamées avec les Etats voisins qui avaient témoigné des sympathies aux rebelles en particulier le Congo Brazzaville, le Burundi et la Tanzanie.28(*)

Des entretiens similaires furent poursuivis au mois de janvier 1966. C'est ainsi que MASSUMBUKO, ministre de santé publique du Burundi séjourna à Léopoldville au début du mois signant un communiqué justifiant la réouverture des relations diplomatiques entre les deux pays ainsi que la répression des activités politiques des réfugiées. Dès sa descente d'avion à l'aéroport de Ndjili, le ministre Burundais avait fait les déclarations ci-après devant le ministre congolais des affaires étrangères J. BOMBOKO : « Mon voyage s'inscrit dans le renforcement des liens fraternels qui ont toujours existé entre le Royaume de Burundi et le Congo. Nous espérons que les relations diplomatiques normales qui ont traversé une période de froid pourront se rétablir normalement »29(*). Ces messages témoignent l'intérêt des Etats voisins à l'égard du Congo dans le domaine de renforcement de la coopération avec le nouveau régime.

Quelques jours plus tard, du 4 au 6 janvier 1965 une délégation Soudanaise conduit par ABDALLAH RAHANCALLA Secrétaire général des affaires étrangères soudanais avait remis un message de son gouvernement au président MOBUTU. A cette occasion le secrétaire général avait déclaré que le soudan est fermement décidé à poursuivre la normalisation des rapports entre les deux pays.30(*)

Dans ce contexte, nous pouvons souligner la participation de générale MOBUTU à la conférence de Nairobi qui groupait les représentants de onze Etats d'Afrique centrale et orientale. Elle apparut comme un témoignage de la réconciliation entre l'Afrique et le Congo venant effacer les souvenirs des humiliations subies par les délégations congolaises conduites par TSHOMBE dans des conférence interafricaines semblables.

Au cours de cette conférence, certains pays tels que la Tanzanie et l'Ouganda avaient reconnu ouvertement avoir favorisé l'insurrection congolais en hébergeant les éléments rebelles et en leur apportant l'aide morale et matérielle. Ils avaient promis au chef de l'Etat MOBUTU de mettre tout en oeuvre pour réaliser l'entente entre eux et son pays en retirant leur appui aux leaders de la rébellion.31(*)

C'est dans ce même ordre que le gouvernement du Kenya avait pris la décision d'expulser KANZA et GBENYE de Nairobi deux jours avant l'ouverture de la conférence.32(*)

De l'autre côté des démarches effectuées cours de mois de janvier 1965 dans de diverses capitales africains par LENGEMA, ambassadeur itinérant du président Mobutu, tout comme des nombreux déplacements de J.Bombeko ministre aux affaires étrangères. Contribuent d'établir sur des bases sûres la légitimité du nouveau régime aux yeux des voisins du Congo .Au cours de même année, des accords furent signés formalisant ainsi le résultat concret obtenu. Par exemple nous citons le cas de l'Ouganda : En date du 22 avril 1966, il était tenu ce jour une réunion entre les ministères des affaires étrangères et commerce extérieur délégué par le gouvernement du royaume de Burundi, d'une par et l'ambassadeur de la république démocratique du Congo accrédité à Bujumbura et représentant son gouvernement d'autre part.

A l'issue de cette réunion il à été décidé l'interdiction a tout congolais résidant au Burundi de se livrer a toute activité subversive contre la république démocratique du Congo et ses autorités ou tenir de réunion de cette nature. Des mesures sévères seront prises contre tous ceux qui seraient trouvés en faute 33(*)

En effet, il convient de signaler que le fait le plus spectaculaire de la diplomatie Mobutisme au de cette période fut le ralliement verbal à feu LUMUMBA à l'occasion de la fête d'anniversaire de l'indépendance du Congo .Le général Mobutu devant une foule nombreuse déclara que PATRI CE EMERY LUMUMBU avait été le « combattant suprême congolais » et il le proclama » héros national »34(*) Semblée le président Mobutu parvint à s'assurer le soutient des forces les plus actives de tendance progressistes qui se relèvent à sa cause uniquement en raison de leur haine farouche à l'égard de TSHOMBE

Ainsi donc on sait comment les années de la première république furent-elles lourdes des faits Notamment les guerres fratricides, la dislocation de l'unité nationale, le marasmes économique , la mission du pouvoir et faillite politique. Au lendemain du 24 novembre, le président Mobutu entreprend une politique dite de la « main tendue » pour la réconciliation du Congo avec l'Afrique dans le souci permanent coopération avec le monde. Il fallait entendre encore la défense de l'intégrité du territoire national, le règlement de contentieux au niveau international pour voir le Congo sortir totalement de l'isolement de « dont il était l'objet et cessé d'être le coeur malade de l'afrique.

CHAPITRE DEUXIEME

L'AFFAIRE DES MERCENAIRES ETRANGERS AU CONGO

Le problème des mercenaires étrangers fait l'objet d'une affaire que nous avons jugé engagé la politique du Congo tant sur le plan intérieur qu'extérieur. Une abondance littérature fait mention de ce terme. Au cours de ce chapitre, nous allons essayer d'analyser les problèmes posés par les mercenaires au Congo sous trois ordres :

§ Le mobile de leur présence sur le territoire congolais avant 1965.

§ La raison de leur révolte ainsi que le règlement d'accrochages entre Kinshasa et Kigali au sujet des mercenaires.

Mais avant de faire le détail, il convient d'attirer l'attention sur le vocable « mercenaire ».

* 22 Discours du chef de l'Etat KASA-VUBU à l'ouverture de la session ordinaire de la 2ème législature, cité dans Congo 1965, p. 340.

* 23 LANTIER(J), Le temps des mercenaires, faut-il les condamner ? Ed. Marabout, Bruxelles 1967, 297 p p. 248.

* 24 Parmi ces officiers, on peut noter la présidence de Colonel L. BOBOZO, Lieutenants Colonels : MASIALA, L. MULAMBA, D. NZOIGBA, F. ITAMBO, A. BANGALA, P. INGILA, T. TSHIATSHI, A. MUYANGI, A. SINGA, L. BASURI, F. MALILA et A. TUKUZU.

* 25 Proclamation du Haut commandement militaire en date du 25 novembre 1965 ; recueillie dans Congo 1965, pp 411-412.

* 26 Dans JEUNE AFRIQUE, N° 20 du 13 décembre 1964.

* 27 COURRIER D'AFRIQUE du 8 décembre 1965 cité dans Congo 1967, p. 454.

* 28 Cfr Congo 1965, op. cit. p. 145

* 29 Dans le COURRIER D'AFRIQUE DU 28 décembre 1965, cité dans Congo 1967. pp.454-455.

* 30 COURRIER D'AFRIQUE du 8 décembre 1965 cité dans Congo 1967, p. 454.

* 31 Dans l'Agence CONGOLAISE DE PRESSE DU 5 avril 1966, citée dans Congo 1966 p. 477.

* 32 Idem

* 33 Dans l'Agence CONGOLAISE DE PRESSE DU 5 avril 1966 citée dans Congo 1966 p. 477.

* 34 DISCOURS, MESSAGES ET ALLOCUTIONS du président Mobutu 1966 p. 215

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery