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La politique extérieure de la R.D.Congo face au pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des grands lacs africains

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par Guelord Denlay MOSAU MBOMBO
Université protestante du Congo - Graduat 2008
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Apprendre à toujours faire le bien, à rechercher la justice, à protéger l'opprimé, à faire droit à l'orphelin et à défendre la veuve, devrait demeurer de générations en générations la mission première du Droit ».

(Esaie 1,17. La reformulation du Pasteur Maurice MONDENGO Jr)

A toute la famille MOSAU,

A mes parents :

Maurice MONDENGO Iyoka Bodiabi bami 

Et Martine MBEMBO Ngele ;

A maman Yolande NZOLANI ;

A maman Marie-Thérèse PONGI ;

A mes frères et soeurs,

Je dédie ce travail.

AVANT-PROPOS

L'analyse de la politique extérieure de la RDC est notre souci d'étude depuis les temps qui ont précédé notre information scientifique. Cela s'est manifesté par la mise de notre volonté à l'élaboration de ce travail qui met en exergue notre connaissance accumulée par l'étude après notre formation universitaire.

Ainsi, nous avons voulu présenter cette approche scientifique par les moyens qui y sont développés, lesquels se montrent par la vision de la redynamisation et l'adaptation de la diplomatie congolaise dans les Grands Lacs Africains.

C'est alors qu'au terme de notre Cycle de graduat en droit à l'Université Protestante au Congo, il parait opportun de remercier et de exprimer notre gratitude à toute personne qui nous a aidé d'une manière ou d'une autre dans la réalisation de ce travail.

Nous remercions infiniment le Professeur KITIMA KASENDWE A., notre directeur, pour son sens de père scientifique et son souci pour notre formation. Malgré ses grandissimes tâches, a accepté d'assurer la direction de ce travail.

Nous ne pouvons pas rester muet pour remercier également le Chef de Travaux BOONGI EFONDA qui nous a orienté dans les lignes de conduite scientifique et a fait de ce travail un échelon de la connaissance.

Les témoignages de notre gratitude s'adressent aussi à tous les professeurs, chefs de travaux et assistants de la faculté de droit de l'UPC et de toutes les universités pour leurs enseignement et publications nous gratifiés qui ont cogité notre esprit et la soif du savoir. Nous citons les assistants Debré BOYOKO et LéChé ILUNGA. Vos sens nous sont gravés.

La reconnaissance est la seule vertu qui nous reste gratuite. De cela, nous sommes très reconnaissant envers tous ceux qui nous ont encouragé et nous ont redonné l'espoir d'étudier. Nous leur devons une fière chandelle.

Un grand merci à tous ceux qui nous sont chers par le sang, l'alliance, l'amitié ou par la foi ; nous citons notamment , nos grands-parents : Jean MOSAU SOMBA Leka Loboso, Stéphane MOSAU, NGELE LIBANO Joséphine, MONDENGO Geneviève, MONDENGO Jeannette, pour leur assistances sanguine qui nous lie à jamais ; Nos oncles, tantes, amis et frères, Pasteur JM MOSAU MONDENGO et sa femme Marie MOMA, Pasteur Moise GBEMA, Pasteur Grégoire LUPAKA et maman Cathy, Olivier ASIMOLA, Andy MABANZO, Elie OLOKO, Me Joël MOKANDA, Me Benjamin BISSE, Teddy EKONZO, Djofils NGAMBALI, Blaise EKUMU, Guy MOKANDA, Steve MOKANDA, Geneviève MOKANDA, Sarah MOKANDA, Nenette KIBINGWA MOKANDA et Pasteur William, Nathan KIBINGWA, Daniel MOPOKA et Divine, Kenny EKOLA, Mitterrand DJENGA, Cheysson NZEMBELE, Célestin KABONGO, Marlene MBOKOLO, Justin MONSENEPWO, Joël TSHIBAMBA, Christian MBIYE, Junior BANZA, Fabrice KAZADI, Jenny MAVINGA, Ancélla MAKANDA, Chrispain NGOY, Jemima KUKANDA, MUNTUMOSI Yves, MUKENGESHAYI Yves, Rigostar PEMBELE, le centre de documentation du parlement, tous les jeunes écrivains, les membres du Jurisclub, pour tout ce que vous avez fait et soutenu dans la réalisation de ce travail.

Guélord MOSAU MBOMBO.

INTRODUCTION

1. Présentation du sujet

L'Afrique des Grands Lacs est en crise depuis le début des années 90. La colonisation belge, jusqu'aux années 60 dans les différents pays de cette région, a soutenu la domination des Tutsi sur les Hutu. Ces Tutsi dominent au Burundi et s'emparent également du pouvoir au Rwanda en 1994, faisant plusieurs milliers de victimes, après avoir été eux-mêmes victimes d'un génocide.

L'hégémonie des Tutsi sur les Hutu dans ces territoires a entraîné un exode massif des seconds vers les cités du Zaïre et de la Tanzanie. Depuis ces temps, la République Démocratique du Congo devint la proie des rivalités régionales. En 1999, la mise en oeuvre de l'accord de paix signé à Lusaka s'énonçait difficile parce que l'ONU et l'OUA avaient soutenu cet engagement international d'une manière faible de suivie.1(*) Par ailleurs, l'étude de ces différents faits générateurs de la crise dans la région des Grands Lacs Africains nous pousse à comprendre la démarche diplomatique menée par la République Démocratique du Congo face aux hostilités subies, même si les différentes conférences diplomatiques régionales n'ont conduit malheureusement qu'à des altercations violentes et non respectueuses des engagements pris.

2. Problématique

Dans la théorie comme dans l'action, l'ordre international ne se concevait qu'à travers l'intervention volontaire des Etats. Les grands équilibres ne pouvaient être préservés que par eux. La diplomatie était ainsi consacrée comme la fonction régulatrice par excellence des rapports internationaux ; la guerre faisait figure d'expression conflictuelle unique, le prolongement direct des pratiques menées par chaque acteur étatique.2(*)

Notre questionnement table sur le fait que la stabilité de la RDC est un enjeu majeur pour l'Afrique centrale et pour l'ensemble du continent Africain. L'opération de maintien de la paix par la MONUC, créée par la Résolution 1279 du 30 novembre 2006 des Nations Unies, est une initiative démarrée en 2003 avec une série des concertations avec les chefs d'Etat de la région des Grands Lacs Africains. La transformation de cette déclaration en projets concrets et réalisables, en programme d'actions et protocoles tels que voulus par les chefs d'Etat à Dar-Es-Salaam, a duré deux ans (2005-2006), question que les engagements tiennent compte de la sécurité, la stabilité et le développement. Cependant, ce Pacte qui a fait l'objet de la ratification par les pays membres de la région des Grands Lacs, qui étaient partie à ce traité, semble être le sursaut de plusieurs violations et ne parvient pas à lier les parties dans leurs obligations sur le plan international.

De ce fait, nous portons également nos préoccupations autour des certaines questions subsidiaires telles :

- Pourquoi les Etats de cette région ne mettent pas fin à la crise par un accord digne de leurs engagements ?

- Quelles causes d'inefficacité que la RDC a-t-elle pour se doter d'une bonne politique extérieure dans cette région des Grands Lacs Africains ?

- Existe-t-il une cause cachée que les forces internationales et régionales de maintien de la paix n'arrivent pas à enrayer cette crise ?

3. Hypothèses du travail

L'hypothèse est une proposition relative à l'explication des phénomènes naturels, admise provisoirement avant d'être soumise au contrôle de l'expérience. Elle est également une série de réponses supposées provisoires ou vraisemblables au regard des questions soulevées par la problématique.3(*)

Nous avons constaté que les conflits dans la région sont entretenus par les alliances mouvantes et autres conflits extraterritoriaux en Afrique centrale. Les démocraties ambiguës et la mauvaise manière de négocier avec les gens difficiles : de l'affrontement à la coopération. D'où la nécessité de mettre fin à la crise et aboutir à un engagement international digne dans cette région.4(*)

Nous avons constaté ensuite, et nous osons croire que la stabilité de la RDC doit passer par l'instauration d'un Etat de droit, démocratique et ayant des dirigeants intègres, pouvant élaborer une politique extérieure digne. Ceci éviterait à la RDC les multiples conflits armés dans ses frontières.5(*)

Enfin, nous avons remarqué que la cause évidente mais cachée pour le maintien de la paix dans la région est la violation de principe de souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles.6(*)

4. Choix et Intérêt du sujet

L'étude d'un travail scientifique dans un domaine donné, nécessite un choix judicieux des phénomènes d'actualité qui restent sans solution depuis une certaine époque. Cependant ce travail présente un triple intérêt qui résume notre vision comme spécialiste en devenir informé et formé :

D'abord, il pourrait constituer un document de référence au profit d'autres chercheurs dans ce domaine de recherche ;

Ensuite, il a pour ambition d'éclairer l'opinion politique par le canal des décideurs et la population congolaise sur les orientations scientifiques ;

Enfin, il tient à enrichir notre formation personnelle en évaluant les réponses fournies aux différentes questions soulevées dans la problématique.

5. Délimitation du sujet

C'est le fait de tracer les limites, spatio-temporelles relatives au sujet sous examen.

5.1. Délimitation spatiale 

L'étude de la politique extérieure de la RDC face à la région des Grands Lacs Africains, à la lumière du Pacte signé les 14 et 15 décembre 2006 à Nairobi, retient l'espace comprenant le Rwanda, la RDC, l'Ouganda et le Burundi.

5.2. Délimitation temporelle

Le bornage de notre étude part de l'année 1994 par le génocide rwandais jusqu'à 2006, année de la signature du Pacte de Nairobi sur la sécurité, la stabilité et le développement de la région des Grands Lacs Africains.

6. Méthodes de travail et Techniques de recherche

Comprendre une notion revient à dire : «donner » son sens explicatif. De ce fait, nous entendons par méthode, « un ensemble des procédés, des moyens pour arriver à un résultat ».

La technique, c'est « l'ensemble des procédés exploités par le chercheur dans la phase de la collecte des données qui intéressent son étude ».7(*)

6.1. Méthodes

a) la méthode juridique

Elle permet d'interpréter les textes normatifs dans le champ spécifique d'une étude.8(*) Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour cette méthode car elle autorise la démarche juridique des textes du Pacte par rapport aux mécanismes de son applicabilité.

b) la méthode analytique

Elle consiste à déduire de la proposition à analyser aux autres propositions jusqu'à ce qu'on parvienne à une proposition reconnue comme vraie.9(*) Cette méthode nous est d'un grand apport parce qu'elle nous permet d'analyser les différentes mises en oeuvre diplomatiques de la RDC dans la région des Grands Lacs Africains.

6.2. Techniques

Dans le cadre de notre travail, nous faisons appel à la documentaire qui consiste à compulser les ouvrages et autres documents consécutifs au travail sous examen ; mais aussi à l'interview qui permet d'interroger les spécialistes et les praticiens qualifiés pour recueillir d' amples informations.

7. Esquisse sommaire

Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail comporte trois chapitres : le premier analyse les considérations générales ; le second aborde la notion de la politique extérieure de la RDC quant à son historique, ses principes, ses objectifs et ses organes ; le dernier porte sur la politique extérieure de la RDC face au Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement de la région des Grands Lacs Africains grâce aux mécanismes de régulation des différends et les perspectives d'une paix durable dans la région.

CHAPITRE I : LES CONSIDERATIONS GENERALES

Il nous est du premier effort obtenir le résultat des questions qui ont été prises en considérations à l'introduction afin de les analyser systématiquement et décrypter leur sens contextuel.

Dans ce chapitre, nous analysons tour à tour les grandes lignes qui marquent la compréhension des concepts clés contenu dans notre sujet et présenter la République Démocratique du Congo dans la région des Grands Lacs Africains.

Section 1. Le déblayage conceptuel

1.1. La notion sur la politique extérieure

1. 1.1 La définition

La conception de l'Etat par ses comportements se comprend dans les relations internationales comme l'auteur principal en dépit de l'émergence d'autres types d'acteurs internationaux. C'est autour de lui que se structure tout le système international en jouant ce rôle par l'entremise de la politique extérieure.

Dans la nature traditionnelle, la politique extérieure est considérée comme « l'ensemble des orientations générales, des comportements d'un Etat dans les relations internationales. Ces orientations sont concrétisées grâce à la diplomatie ».

Le Professeur Marcel MERLE définit la politique extérieure comme étant «  la partie de l'activité étatique tournée vers le dehors , c'est-à-dire qui traite, par opposition à la politique intérieure, des problèmes qui se posent au-delà des frontières ».10(*)

Par sa politique étrangère, l'Etat cherche à répondre au comportement des autres acteurs internationaux et d'une manière plus générale, à agir sur son environnement pour le conserver tel quand il lui est favorable et de le transformer quand il lui paraît défavorable. Il doit voir le monde de façon différente et défendre à sa manière ce qu'il considère comme intérêts nationaux. C'est la pensée soutenue par le Professeur James ROSENAU.11(*)

C'est dans ce cadre que la politique étrangère de toute nation constitue inévitablement une extension de son histoire, de sa géographie, de ses ressources, de son environnement national et de son aspiration. C'est une politique destinée à protéger et à améliorer sa propre sécurité ainsi que ses intérêts politiques, économiques et culturels, tout en projetant sa meilleure image vers l'extérieure.

Au regard de ces différentes approches doctrinaires, nous comprenons que la politique extérieure d'un pays n'est que le prolongement de sa politique intérieure, dans l'optique de la sauvegarde de ses intérêts sur le plan international.

1.1.2. L'analyse des facteurs déterminants de la politique extérieure

Les modalités d'analyse de la politique extérieure prouvent dans la perception et la considération des deux grandes catégories de déterminants : les déterminants internes et les déterminants externes d'un Etat.

Dans le cadre de notre travail, nous accordons un choix judicieux sur l'analyse des déterminants externes et restreindre la champ détaillé des déterminants internes.

De ce qui précède, nous pouvons comprendre que l'étude des facteurs déterminants internes est celle qui se rattachent aux acteurs étatiques, notamment les facteurs géographiques, démographiques, économiques...

Ces facteurs influent sur la prise de décision dans l'élaboration de la politique extérieure par les autorités étatiques. Ces dernières tiennent compte de cette situation en la considérant dans leur vie internationale.

Cependant, les déterminants externes sont des facteurs propres à l'environnement d'un Etat ; le système international et les actions des autres Etats. Il faut, néanmoins, considérer certains facteurs12(*) :

- Le facteur technique et scientifique : ces facteurs exercent une influence déterminante sur la vie internationale.

Le Professeur Marcel MERLE affirme dans son livre sociologique des relations internationales que le progrès technique affecte sous toutes ses formes (politique, militaire, culturelle et économique) le jeu des relations internationales.13(*) Il accentue l'interdépendance des éléments constitutifs du système international et favorise l'unification du champ d'action de tous les acteurs. Il accroît les contrastes et les écarts de puissance entre les mêmes acteurs. Il introduit les nouvelles sources de tension et de nouveaux facteurs de domination.

L'obstacle de la distance entre les unités étatiques a été aboli par les inventions techniques. Et, la dimension militaro-stratégique tient à la capacité de production des armes pour les équipements d'armes.

- Le facteur idéologique, culturel et spirituel : ce facteur montre que les idéologies à portée internationale sont nombreuses.

Le Professeur Marcel MERLE les regroupe en deux catégories principales dont les idéologies fonctionnelles globales qui pensent avoir un impact sur les relations internationales et, les idéologies spécifiques aux rapports entre les Etats tels que le nationalisme, l'expansionnisme, le neutralisme...

Mais pour certains auteurs, ils distinguent les idéologies fonctionnelles qui vont dans le sens de la paix et de la coopération internationale aux idéologies dysfonctionnelles qui entretiennent la méfiance, favorisent les entreprises de domination et incitent au recours permanent à la violence.

C'est le cas de l'idéologie nationaliste qui inspire à la politique extérieure des superpuissances, celle de la chine et celles des nouveaux Etats issus de la décolonisation.

- Le facteur Juridique : le droit international joue le rôle dans les rapports entre les Etats même s'il est difficile de sanctionner sa violation, parce que les Etats demeurent souverains. Les sujets de la société internationale sont liés entre eux par des traités et accords politiques, économiques ou militaires.

Ces déterminants jouent un rôle important dans la politique extérieure et surtout dans la prise de décisions. C'est dans ce cadre que le processus décisionnel prend en compte les déterminants de la politique extérieure. Il faut ajouter une perspective dynamique, mettant l'accent sur le processus décisionnel à travers lequel ces facteurs interviennent.

Plusieurs cadres explicatifs complémentaires influencent l'analyse de ce processus, à savoir :

1. La décision repose sur un modèle de choix national. Ce choix opéré par un décideur unitaire et rationnel ; il vise à atteindre des objectifs politico- stratégiques établis en fonction de l'intérêt national. La décision rationnelle s'opère sur la base d'une prise en considération systématique des différentes conséquences possibles des choix qui s'offre au décideur pour atteindre l'objectif fixé.

2. La décision en politique extérieure est influencée par le perfectionnement d'un ensemble d'organisations gouvernementales, opérant selon certaines routines.

3. La décision en politique extérieure est en partie le résultat d'un marchandage, d'un jeu complexe entre les membres d'une hiérarchie bureaucratique, d'un appareil gouvernemental pour la défense de ses intérêts et ses opinions.

En matière de prise de décisions en politique extérieure, il existe deux courants principaux : l'approche réaliste de la décision en politique étrangère et les approches scientifiques de la décision en politique extérieure suivantes :

- approche formelle, donne une représentation des causes par des listes des variables indépendants ;

- approche rationnelle, c'est la décision par le choix des défenses alternatives liées à chacune des opérations envisageables ;

- approche sociologique, explique la décision en politique étrangère par les catégories des variables indépendants ;

- approche cognitive, comprend l'ensemble d'environnements d'information, de formulation et d'actualisation de la décision.

1.2 La Région des Grands Lacs Africains

1.2.1. L'Origine de l'expression « Grands Lacs Africains »

Elle a été employée par des explorateurs comme les Anglais Richard Francis BURTON (1821-1890) et John ROWLANDS et Henry MORTON STANLEY (1841-1904), lancés à la recherche des sources du Nil. Puis cette expression a disparu au profit de celle d'Afrique « inter-lacustre », les lacs Tanganyika (Tanzanie, RDC, Burundi, Zambie), Victoria (Kenya, Ouganda, Tanzanie), Malawi (Malawi, Mozambique), Turkana (Ethiopie, Kenya), Albert (RDC, Ouganda), Edouard (RDC, Ouganda), Kivu (RDC, Rwanda) et Kyoga (Ouganda) ; la traduction littérale d'une expression allemande. C'est avec le colloque organisé à Bujumbura en septembre 1979, consacré à la " civilisation ancienne des peuples des Grands Lacs " que cette expression a connue un regain de faveur pour désigner l'ensemble composé par la Tanzanie, l'Ouganda, le Congo, le Rwanda et le Burundi.

Le terme " inter-lacustre ", en effet, était impropre. Il évoquait une image aquatique, très éloignée de la réalité géographique de cette région, dominée par la montagne. Une entité géographique caractérisée par un relief accidenté, une densité humaine élevée et une assez grande proximité culturelle, notamment linguistique. Au sein des sociétés culturellement homogènes, l'ethnie est devenue un facteur de déchirement.

1.2.2. Les aspects actuels de l'expression

L'Afrique des Grands Lacs désigne une entité géographique caractérisée par un relief accidenté, une densité humaine élevée et une assez grande proximité culturelle, notamment linguistique. Ainsi, toutes les langues parlées par les habitants de cette région appartiennent à une sous-famille des langues bantu, entre autres le kirundi (au Burundi) et le kinyarwanda (au Rwanda). C'est donc au sein des sociétés culturellement homogènes que l'ethnie est devenue facteur de déchirement. Autre trait commun à ces pays : une expérience politique commune, centrée sur des petits royaumes centralisés.

Au final, l'expression d'Afrique des Grands Lacs n'est donc pas une simple facilité de langage. Aussi, le contexte économique et démographique de la région des Grands Lacs Africains s'apparente, par bien des aspects, à une voie dont on voit mal l'issue. Cependant, la particularité de la crise, dans cette région, réside dans une ethnicité tout à fait singulière. Loin de recouvrir une identité culturelle déterminée, l'ethnie y correspond traditionnellement à un phénomène social d'identité héréditaire (éleveurs versus agriculteurs). Mais cette conception, dévoyée, a laissé la place à un sentiment catégoriel " racial " qui s'est cristallisé de manière très rapide, en quelques décennies seulement. 14(*)

1.2.4. La crise des Grands Lacs Africains depuis les années 90

Nous affirmons avec Paul ANGO ELA que l'Afrique centrale est retournée à ses anciens démons, depuis environ une décennie, ce qui fait de cette région ouvertement conflitogène, un champ prisé d'observations et un objet d'analyses fouillées des politistes, juristes, économistes et des géostratèges. Ce regain d'intérêt des chercheurs pour le « ventre mou » de l'Afrique est sans doute provoqué par la spirale de la violation qui traverse, déstabilise et parfois sème le chaos dans cette partie très convoitée de l'Afrique. 15(*)

Le Professeur Filip REYNT JENS suscite dans ses expressions documentaires que la victoire dans la guerre de Laurent-Désiré KABILA en 1996-1997 a été la conséquence de deux facteurs : d'une part, la grande faiblesse de l'armée zaïroise, déliquescente à l'image de l'Etat ; d'autre part, la mise en oeuvre d'une formidable coalition régionale. Alors que les prémisses de l'instabilité étaient présentes depuis longtemps, la guerre menée sous les auspices du Rwanda, de l'Ouganda et l'Angola a eu des effets géopolitiques majeurs.

Il considère que la région des grands lacs d'Afrique centrale se trouve aujourd'hui au coeur d'une vaste recomposition aux retombées continentales, et que l'avènement de KABILA n'a pas résolu les deux grands problèmes qui avaient engendré la rébellion des Banyamulenge : la sécurité des voisins orientaux de la RDC et le statut de la population Rwandophone.

Cependant, lorsqu'une nouvelle guerre éclate en août 1998, la fragilité des alliances de convenance s'exprime immédiatement. Les coalitions se mettent à glisser à « l'allié d'hier est l'adversaire d'aujourd'hui ». C'est là que débite la première guerre mondiale africaine qui implique directement ou indirectement une dizaine de pays.

Les phénomènes observés pendant ces deux guerres successives de désétatisation, de déterritorialisation, de criminalisation et de désengagement de la communauté internationale traduisent la disparition de l'ordre post colonial en Afrique.

Pour les acteurs locaux, régionaux et internationaux, opérant dans un contexte de mondialisation, le bénéfice rapide réalisé dans des enclaves est bien plus important que des questions de souveraineté formelle. La bipolarisation ethnique, l'ampleur des crimes contre l'humanité, la faiblesse de l'Etat congolais et l'instabilité de la part de ses voisins augurent mal d'une solution pacifique durable dans la région des Grands Lacs et plus généralement en Afrique centrale.16(*)

Cette crise se manifeste sur les quatre dimensions humanitaires17(*) :

Sur le Plan social 

Plusieurs formes d'exploitation de la personne humaine, l'enrôlement des enfants dans l'armée, la privation des salaires des agents de l'Etat et la jouissance des richesses des provinces de Kivu par les particuliers, même les étrangers par les transnationales. La corruption manage visiblement et cela à tous les niveaux, l'insécurité étant généralisée dans les villes comme dans les villages ; ceux-ci sont transformés en champs de bataille alors qu'hier ce sont les mêmes villages qui fournissaient à la ville les denrées de première nécessité. Non seulement l'on assiste à des massacres et des tueries des débonnaires et paisibles citoyens mais aussi et surtout à des arrestations injustes et despotiques des personnes par des agents dits de l'ordre. Le nombres des enfants de la rue ne cesse d'augmenter les enfants abandonnés à leur triste sort, ceux ci sont hypothéqués et privés de leur droit à l'éducation, à l'alimentation, à la distraction, bref de la survie comme ailleurs dans le monde. Avec cette situation, la prostitution s'est développée en une vitesse de croisière, la prise des stupéfiants pour tenter de noyer en vain leur sort, la présence du SIDA est signalée chez la population jeune à la moyenne de 18 ans et les cas de violation des droits de l'homme qui ont surgi dans cette région.

Sous l'angle économique 

Le pillage méthodique des ressources naturelles et publiques, les quelques recettes dans les banques sont détournées par les autorités pour les fins que la population ignore, la pullulation des taxes, la paralysie du secteur économique et la flambée de prix sur le marché, la dollarisation des frais à tous les échelons, l'exploitation illicite des richesses du sous-sol, l'enclavement des banques et la dévaluation due au manque des mesures d'encadrement du circuit financier. Toutes les fermes des provinces en guerre ont été pillées, ce qui explique l'engouffrement du secteur agricole. Les fermes demeurent inaccessibles et inemployables car l'insécurité persiste, l'approvisionnement de la ville de Bukavu en denrée alimentaire reste insignifiant. Les routes de desserte agricole demeurent impraticables et quasiment inexistantes à cause des guerres. La destruction des infrastructures de base est une violation des règles relatives à la guerre ou le droit des conflits armés.

Dans le cadre politique 

Notoirement autrefois il y a eu des violations des atouts de la souveraineté des pays de la région, une usurpation des compétences relevant des prérogatives des gouvernements telles que les conventions bilatérales entre les États, la privation de la liberté restent les cas les plus probants. L'intolérance et la politisation des institutions publiques au point de rendre chaque service étatique une section du RCD/Goma à l'instar de « vouloir ou pas l'on est membre du Mouvement Populaire de la Révolution » de jadis. La mauvaise gouvernance est due à l'insatisfaction des Seigneurs de guerre, l'immaturité politique traduite par le manque du sens du patriotisme, la recherche des intérêts personnels, la politisation de l'armée, le non-respect des clauses de la Déclaration universelle des droits de l'homme et des accords existants entre les pays, le manque d'un projet de société digne de répondre aux attentes des population de la région.

Selon le facteur militaire :

L'essentiel est d'abord de constater l'occupation de l'Est de la R.D.C. par des forces militaires étrangères, du Rwanda, l'existence des forces d'autodéfense populaire des Mai Mai, la création des milices par certains individus dans la mission de pérenniser la guerre à l'Est de la République, l'attribution des grades aux militaires sans tenir compte des aptitudes et des normes en la matière. Cette pratique est une entrave à l'unification et à l'avancement du processus de paix, la privation de soldes des soldats qui est une insécurité des populations et de leurs biens, le manque d'un programme de réinsertion sociale des blessés de guerre et la violence sexuelle à l'endroit des femmes et des jeunes filles. Il ressort dans tous ceux-ci une crise multisectorielle, et c'est la jeunesse qui paie le pot cassé car c'est elle qu'on retrouve sur les champs de batailles, dans les rues à cause de la délinquance et le chômage, sous l'oeil complice des dirigeants sensés protéger la population et garantir la survie de celle-ci.

De ce qui précède, la jeunesse qui est destinée à faire la donne au monde future présage un avenir très peu rassurant, vu un présent très contingent et très incertain. Les pistes de solution pour sortir de ce gouffre peuvent se comprendre dans le sens de prise en compte de certaines valeurs comme la liberté d'expression qui est un accélérateur à la véritable démocratie, la tolérance de l'autre, le pardon qui manque à tous les niveaux.

Pour les autorités, ils doivent reconnaître leurs méfaits en se déshabillant devant la population, c'est-à-dire, s'accuser et dire ce qu'il devrait faire, dire ce qu'ils ont fait alors que cela n'avait pas été demandé de faire, d'amener la population à une véritable réconciliation nationale et au respect des droits de la personne humaine, tel qu'inscrit dans la charte des Nations Unies (DUDH). Mais aussi aboutir à la dénonciation des ennemis de paix, respecter les limites des pays dans la région, permettre le rapatriement des réfugiés Hutu se trouvant encore sur le sol congolais ainsi que leurs combattants. Enfin, mettre en place un tribunal pénal en RDC comme celui du Rwanda pour décourager les Seigneurs de guerre et l'impunité.

Il faut cependant, dénoncer les groupes qui valorisent les armes pour accéder au pouvoir, car la ressource valorisée doit être les suffrages ; réclamer et défendre les valeurs positives et les droits humains en face de ceux qui les violent volontairement ou par ignorance ; éviter le clientélisme et le trafic d'influence dans les problèmes politiques d'intérêt national ; combattre les velléités séparatistes et de la partition, et être à l'écoute du souverain premier et à ses aspirations.

L'homme ne doit pas cesser d'être un homo sapiens mais il doit ajouter à cette qualité la fraternité et devenir un homo « frater » ; il devient en ce moment l'ouvrier de paix par sa volonté et s'en suit sa détermination et les soucis d'arriver jusqu'au bout. Ces généralités, exprimées sous forme de l'état des lieux dans la région des Grands Lacs Africains font partie de l'histoire. La restauration de la paix dans cette partie de l'Afrique est le devoir de tous ; tout le monde est responsable et doit être artiste de paix partout où il se trouve. La paix étant donc le rapport entre les personnes qui ne sont pas en conflit. Elle suppose accord, concorde, entente ; elle est le rapport calme entre les citoyens, l'absence des troubles, des violences. Elle suppose la pacification, la neutralité, le respect de soi et de sa proximité. C'est l'état d'une personne que rien ne vient troubler ; c'est le repos, la tranquillité.

Section 2. La configuration de la RDC

2.1. La situation géographique

La République Démocratique du Congo est divisée en 11 entités dont la dernière est la ville province de Kinshasa. Il s'agit de : Bandundu, Bas Congo, Equateur, Kasai-Occidental, Kasai-Oriental, Katanga, Kinshasa, Maniema, Nord Kivu, Orientale, Sud Kivu. Kinshasa est sa capitale. Elle fête le 30 juin, le jour de son indépendance de la Belgique en 1960.  Les rapports relatifs à la Chronologie et les réalités politiques du Congo sont développés dans les différents documents qui traitent de la République.

S'agissant du climat, elle a un Climat tropical humide, sa devise nationale était anciennement : Vérité et justice pour le Congo ; mais actuellement la nouvelle devise nationale entrée en vigueur le 18 février 2006, après l'adoption de la nouvelle constitution est : Paix, justice, travail.

Dans son Economie, elle a : le cobalt, bois, coltan, café, Cuivre, diamant, or, pétrole, le thé, le caoutchouc, le manganèse, l'uranium, la cassitérite, le Charbon... Elle a comme population, le (la) « Congolais(e) » ; elle a 53,7 millions d'habitants répartie en : Bantous et Hamitiques (45%), Autres (55%). Plus au moins 200 groupes ethniques. Elle a comme principales villes : Kinshasa, Kisangani, Kananga, Lubumbashi, Ilebo, Kamina, Likasi, Mbuji Mayi ; elle représente dans sa Religion : Catholique (50%), Protestant (20%), Musulman (10%), Kimbanguiste (10 %), Sectes et croyances indigènes (10 %).

Par la situation géographique de son état, située au Centre-Est de l'Afrique avec accès sur l'Océan Atlantique, la RDC est un des plus grands du continent africain ; elle a une Superficie de 2 345 000 km²18(*) dont 60 % de sa superficie est recouvert de forêts. Elle a des frontières avec le République du Congo, la République Centrafricaine, le Soudan, l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l'Angola.

2.2. La situation stratégique 

Après la première étape du processus électoral en RDC, la bonne organisation du référendum constitutionnel, la déstabilisation de la consultation populaire tant redoutée n'a pas eu lieu. Les inquiétudes sécuritaires post-conflits étaient d'autant plus grandes que celle de la formation d'une armée et d'une police nationales unifiées. Or, la réforme du secteur de sécurité (SSR) constituait le second défi ; le premier étant l'organisation des élections, que devrait relever le Gouvernement d'Union Nationale et de Transition pour assurer le retour à la paix et à la stabilité dans le pays. Elle consistait dans son hypothèse, non seulement à la formation et l'intégration d'une nouvelle armée et d'une police nationales, mais aussi à la mise en oeuvre de programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) pour les combattants congolais et pour les groupes armés ; mais aussi assurer cependant le retour des troupes étrangères se trouvant en RDC.19(*)

Pourtant, cette réforme revêt certaines considérations importantes pour une nouvelle armée congolaise dans les cadres juridique et politique, plans d'action, de restructuration et intégration de l'armée, brosser le bilan mitigé de processus de brassage, le soutien de l'Union Européenne, la formation de la police nationale intégrée, les projets EUPOL et EUSEC - RDC à Kinshasa.

2.2.1. Le cadre juridique et politique de la réforme

La réforme du secteur de la sécurité en RDC s'appuie sur trois documents qui lui donnent toute sa légitimité. Le premier, l'Accord global et inclusif, signé le 17 décembre 2002 à Pretoria par des ex-belligérants congolais, consacre tout un chapitre à l'armée. Il prévoit ainsi la création d'un Conseil Supérieur de la Défense20(*), dirigé par le Président de la République et chargé entre autres, de donner un avis sur la formation d'une armée intégrée et sur la politique de défense.

Le deuxième est la Constitution de la transition ratifiée le 2 avril 2003. Le troisième est l'Acte d'engagement de Dar-Es-Salaam signé par les autres chefs des groupes armés non signataires de l'Accord de Pretoria. Dans ce cadre, le Gouvernement congolais a adopté, en mai 2005, un plan stratégique de réforme de l'armée basé sur les actions réalisées depuis juillet 2003. Le plan présente les objectifs poursuivis, décrit les actions à mener, évalue les moyens à mobiliser pour les mettre en oeuvre, et identifie les rôles des différents acteurs.

Ainsi, l'objectif de l'intégration est de constituer l'embryon des forces armées de la RDC sur base des éléments éligibles issus des composantes et des entités membres du Gouvernement de transition. Le plan prévoit trois étapes dans le processus de brassage, à savoir la formation de brigades d'infanterie pour le maintien de la sécurité pendant les élections, la formation d'une unité de

réaction rapide et enfin, l'établissement d'une force de défense forte à l'horizon de 201021(*).

Plus précisément, l'intégration de l'armée et de la police concernait les forces et les groupes suivants : les ex-Forces armées congolaises (FAC), c'est-à-dire les anciennes forces gouvernementales ; le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), dirigé par Jean-Pierre BEMBA Vice-Président congolais ; le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) autrefois appelé RCD-Goma, dirigé par Azarias RUBERWA, Vice-Président congolais. Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie - Mouvement de libération (RCD-ML), créé par WAMBA dia WAMBA, après son départ du RCD-Goma, dirigé par MBUSA NYAMWISI qui est signataire de l'Accord de Pretoria ; le Rassemblement Congolais pour la Démocratie Nationale (RCD-N) basé au nord de l'Ituri ; les Maï Maï, signataires de l'Accord de Pretoria, qui recouvrent une pluralité de milices ethniques et parfois de groupes d'autodéfense organisés en force militaire au Nord et au Sud Kivu ainsi que dans le Katanga ; les signataires de l'Acte d'engagement de Dar-Es-Salaam ; les groupes armés non signataires des accords de paix, implantés à l'Est du pays, qui acceptent le principe du désarmement volontaire ; enfin, les combattants congolais se trouvant encore à l'extérieur du pays.

La longue liste des ex-belligérants concernés par l'intégration témoigne de l'ampleur des défis à relever pour réussir la restructuration. La problématique est d'autant plus complexe et difficile que le secteur de la sécurité ne se limite pas à l'armée et à la police. Il concerne aussi la justice, les douanes et le système carcéral. En outre, d'autres domaines clés de la vie nationale sont aussi dans un état de délabrement qui exige des moyens et des efforts significatifs pour les remettre en marche.

2.2.2. La restructuration et l'intégration de l'armée

Le processus d'intégration consiste en l'identification, la sélection, le brassage et le recyclage des éléments éligibles dans le cadre de la mise sur pied d'une nouvelle armée nationale. Celle-ci devrait faciliter la création des conditions de sécurité indispensables à l'organisation des élections et au processus démocratique mis en place. Conçu et supervisé par le Conseil Supérieur de la Défense et le Gouvernement, ce processus est mis en oeuvre par la structure militaire d'intégration (SMI) créée par le Décret n° 04/014 du 26 janvier 2004 et rendue opérationnelle en mai 2004 par le Décret n° 04/039 du 13 mai 2004 portant nomination de ses membres du bureau. Dans cette optique, le lancement de la réforme a connu une année de retard à ses débuts et celui-ci s'est répercuté sur la suite des activités. La SMI collaborait avec le Ministère de la Défense et la Commission Nationale du désarmement, de la Démobilisation et de la Réintégration (CONADER). Elle bénéficie par ailleurs d'un appui de la MONUC et du Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT). Ce dernier était composé des représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité, de l'Afrique du Sud, de l'Angola et de la Belgique et était présidé par le représentant du Secrétaire Général de l'ONU en RDC.

Dans la pratique, les candidats au brassage doivent remplir sept critères, à savoir : la nationalité congolaise, le choix volontaire, l'aptitude physique, médicale et mentale, la bonne moralité, un bon profil psychologique, un minimum de six ans d'études primaires, avoir l'âge requis, c'est-à-dire 18 ans au minimum et 40 ans au maximum pour la troupe et les sous-officiers, et 45 ans maximum pour les officiers supérieurs. Pour ce dernier point, les militaires de toutes catégories hautement qualifiés peuvent bénéficier d'une dérogation. Les enfants soldats étaient exclus du processus et démobilisés d'office. Ils sont pris en charge par des organisations spécialisées. Même si ces critères sont bien précis, on peut s'imaginer les difficultés de leur application dans un contexte où les citoyens, et de surcroît les ex-rebelles et les milices, ne disposent pas de papiers d'identité. En effet, à l'exception des villes, les services d'état civil ne sont plus opérationnels à cause de la faillite des services publics durant plusieurs années de guerre.

Les interrogations sur les chiffres des soldats se sont renforcées suite à un premier recensement des soldats réalisé en juillet 2005 dans six provinces et à Kinshasa par une équipe d'experts d'Afrique du Sud. Cette enquête indique que 40 à 60% des effectifs seraient constitués de soldats fantômes. On a estimé que la hiérarchie aurait en fait gonflé les chiffres pour pouvoir détourner la solde à son profit. Il faut savoir cependant qu'en janvier 2006, le Gouvernement avait revu ces statistiques et avait évalué l'effectif des forces de sécurité à 120.000 hommes. Toutefois ces chiffres ne prennent pas en compte la garde présidentielle et les combattants non déclarés par les différentes composantes du gouvernement. Cette situation illustre l'urgence d'un recensement officiel des forces de sécurité pour mieux gérer le processus.

L'intégration de l'armée se faisait en plusieurs séquences dont les plus importantes sont : le regroupement des compagnies au point de cantonnement (pour contrôle des listes nominatives) et celui des groupes ou individus armés au point de désarmement par la MONUC ; le transport des forces vers le quartier général de la brigade où s'opère le recensement des personnes et du matériel ainsi que la récupération des armes avec la certification de la MONUC. A ce stade, les enfants soldats sont directement confiés aux organisations spécialisées ; le transport vers les centres de l'orientation gérés conjointement par la SMI et la CONADER. Des activités dites de « tronc commun » consistent en l'identification, l'orientation et le choix volontaire des combattants.

Des non-combattants sont renvoyés chez eux à ce stade. Enfin, le transport, d'une part, des éléments éligibles vers les centres de brassage de l'armée où s'opèrent la sélection militaire, le brassage et le recyclage pendant une période de 45 jours plus au moins, et d'autre part, le transfert des éléments non éligibles au programme DDR pour une réinsertion dans la société. Des personnes jugées inaptes militairement dans les centres de brassage sont également envoyées au programme DDR pour un retour à la vie civile. Ceci est représenté par une figure des étapes importantes du processus d'intégration de l'armée congolaise. 22(*) 

2.2.3. Un bilan mitigé du processus de brassage

Ce qui nous importe de comprendre, c'est que le bilan du processus d'intégration de l'armée congolaise en décembre 2005 était mitigé. D'une part des progrès significatifs ont été accomplis en deux ans et demi d'existence du Gouvernement de transition sur le plan de la sécurité et de la stabilité. D'autre part, les actions réalisées restent fragiles et le plan stratégique de la réforme de l'armée connaît beaucoup de retard dans sa mise en oeuvre.

Incontestablement, des acquis importants pour les structures chargées de la mise en oeuvre de la réforme étaient en place et fonctionnaient. La loi sur la défense et les forces armées a été promulguée le 12 novembre 2004. Un état-major unifié des Forces armées de la RDC était en place avec la participation des officiers de différentes composantes signataires de l'Accord global et inclusif sur la Transition. Les commandants des dix régions militaires du pays ont été nommés selon l'accord sur le partage du pouvoir et sont chargés de superviser le processus d'intégration sur le terrain. Toutefois, ces structures souffrent de faiblesses structurelles liées à la situation post-conflit. Ces progrès ont été obtenus grâce à l'appui important de la communauté internationale à travers la MONUC.

La première phase du plan stratégique de réforme de l'armée a été réalisée avec succès. Elle a permis la formation de six brigades dans les centres de brassage suivants : Kisangani avec l'appui de la Belgique ; Kitona avec l'appui de l'Angola ; Kamina avec l'appui de la Belgique et de l'Afrique du Sud ; Nyaleke et Mushake avec l'appui des Pays-Bas et de l'Afrique du Sud ; Luberizi avec l'appui de l'Union européenne.

Les donateurs financent l'aménagement et l'équipement des centres de brassage ainsi que l'organisation des formations. Les six brigades intégrées ont été déployées à Kinshasa et dans les zones où les tensions et la violence étaient les plus importantes, à savoir l'Ituri, le Nord Kivu et le Sud Kivu. Seules trois brigades sur les six étaient suffisamment équipées et avaient participé aux opérations menées contre les groupes armés qui attaquent les populations en Ituri et dans les deux Kivu.

2.2.4. La formation d'une police nationale intégrée

Le Mémorandum sur l'armée et les forces de sécurité signé le 29 juin 2003 par les signataires de l'Accord global et inclusif sur la transition prévoit la création de deux unités de police. La première est un Corps de protection rapproché (CPR) responsable de la sécurité des leaders politiques et des sites des institutions de la transition. La seconde est une Unité de Police intégrée (UPI) chargée d'assurer la sécurité dans le pays. La restructuration de la police est donc aussi une des priorités du Gouvernement. Dans la police comme dans l'armée, plusieurs défis sont à relever. Aujourd'hui, la police congolaise est constituée à 95% d'anciens membres des forces de l'ordre (gendarmerie, garde civile et police de circulation) du régime de MOBUTU23(*). Son effectif se situe entre 90.000 et 114.000 policiers. Dans le cadre de sa réforme, l'accent est mis sur le renforcement des capacités des policiers à assurer la sécurité nationale.

La MONUC, avec plus de 700 policiers, appuie significativement le Gouvernement dans la réforme de la police. Les deux partenaires ont élaboré, en 2005, un Plan national de formation de la police. Ce Plan décrit les activités de formation qui seront menées avec l'appui de la MONUC mais aussi des partenaires bilatéraux, notamment l'Angola, l'Afrique du Sud, la France et l'Union européenne, jusqu'en mars 2006. En outre, des policiers de la MONUC sont également déployés sur le terrain auprès de l'inspecteur général de la police et de tous les inspecteurs provinciaux à qui ils donnent des conseils de planification et de gestion des opérations stratégiques.

À l'instar de la réforme de l'armée, des efforts restent à fournir en matière de lutte contre la corruption, qui s'intensifie à cause notamment de la précarité des conditions de travail et des salaires minimes.

2.2.5. Un soutien important de l'Union européenne

L'UE considère la réforme des forces de sécurité comme une priorité pour la réussite de la transition et la survie de démarches démocratiques. Dès lors, deux interventions européennes en matière de réforme de l'armée et de la police ont été mises en place :

1° Le projet « EUPOL Kinshasa »

En date du 30 avril 2005, l'UE a lancé une mission de police européenne « EUPOL Kinshasa », dont l'objectif est d'encadrer et de conseiller l'Unité de Police Intégrée (UPI) congolaise. Celle-ci est chargée d'assurer la protection des institutions étatiques et de renforcer l'appareil de sécurité intérieure en RDC. Ce projet constitue la première mission de gestion civile des crises en Afrique menée dans le cadre de la Politique Extérieure de Sécurité et de Défense (PESD) de l'UE24(*). La mission compte une trentaine de personnes. Elle déploiera également du personnel auprès des différentes sections de la chaîne de commandement de l'UPI. Enfin, la formation et l'équipement de l'UPI sont financés par le Fonds Européen de Développement (FED), géré par la Commission européenne, et par une action commune couvrant des contributions venant du budget de la PESC et des États membres.

2° Le Projet « EUSEC - RDC »

À la suite d'une demande du Gouvernement congolais, l'UE a décidé d'établir une mission de conseil et d'assistance en matière de réforme du secteur de la sécurité. Lancée le 8 juin 2005 pour douze mois renouvelables, la mission comprend huit experts qui sont affectés au cabinet du Ministre de la Défense, à l'Etat-major général, y compris la Structure Militaire d'Intégration (SMI), à l'Etat-major des Forces Terrestres, à la CONADER et au Comité Opérationnel Conjoint.

En conséquence du travail de la mission « EUSEC - RDC », le Gouvernement congolais a soumis à l'UE une autre demande d'appui technique et logistique en vue de la modernisation du système de gestion du personnel et des finances des forces armées. D'où, la décision de l'UE de mettre en place un projet de modernisation de la chaîne de paiement du Ministère de la Défense congolaise.

2.2.6. Les défis à relever

L'observation de l'état des lieux de la réforme du secteur de sécurité en RDC met en évidence des progrès accomplis mais aussi des défis à relever. Parmi ces derniers, quatre méritent une attention particulière dans la perspective de garantie démocratique : La nécessité d'accélérer le processus de brassage et de mettre fin aux structures de commandement parallèles, l'amélioration des conditions de vie et de travail des soldats, le renforcement de la cohérence et de la coordination des appuis extérieurs, Adopter une approche globale du secteur de la sécurité.

En définitive, nous affirmons que la stratégie militaire est l'un des facteurs de la puissance d'un Etat. Pour permettre la survie du principe de coexistence pacifique entre les Etats, nous pensons avec le Professeur LABANA L. A. que dans la catégorie où figurent les Etats qui sont en mesure de jouer un rôle mondial, régional, et sous- régional, c'est-à-dire d'intervenir dans toutes les parties du monde ou de la région selon le cadre de besoin. Il peut s'agir d'interventions militaires, mais aussi bien d'interventions politiques ou diplomatiques, économiques ou idéologiques. Seul le cumul des capacités d'intervention peut conférer à un Etat le rôle de la puissance. Cet attribut de la puissance revient aux grandes puissances en fonctions de certains facteurs comme25(*) : La richesse matérielle par de grandes ressources naturelles et la faible dépendance par rapport aux sources d'approvisionnements étrangères ; le contrôle d'un espace étendu de taille continentale ; des ressources humaines appréciables ; un haut niveau de maîtrise technologique qui permet le plein emploi des richesses matérielles et des ressources démographiques.

CHAPITRE II : LA POLITIQUE EXTERIEURE DE LA RDC

Dans ce chapitre, nous abordons les grandes notions de la politique extérieure de la RDC quant à son historique marquée par les différentes périodes de la diplomatie congolaise, ses faiblesses et forces qui les ont caractérisées tout au long de son histoire ; à ses principes fondamentaux depuis la première République jusqu'à la troisième ; à ses objectifs et sa mise en oeuvre ; à ses organes constitutionnellement reconnus.

Section 1. La bref rappel historique de la diplomatie congolaise

1.1. Les périodes de la diplomatie congolaise

L'histoire contemporaine de la diplomatie congolaise se comprend d'une manière extérieure des échanges diplomatiques, la participation de la RDC aux réunions des Organisations Internationales et des visites qu'elle effectue auprès de ses partenaires extérieures. Cependant, ces activités donnent un indice manifeste de ses attitudes diplomatiques.

Le réseau diplomatique congolais s'est progressivement institué avec les partenaires extérieures depuis le 30 juin 1960, non seulement sous la seule réserve des obstacles idéologiques pendant la période de la guerre froide à la quelle la théorie des relations internationales était transformée par la nature de l'après guerre froide, par l'inadaptation des « anciennes » théories qui provenait de l'inefficacité de ces théories élaborées dans les contextes étrangers aux phénomènes liés à la mondialisation, à appréhender les nouvelles réalités. Il serait donc nécessaire d'adopter d'autres perspectives théoriques et des méthodologies de type transdisciplinaire pour approfondir les rapports entre l'économie, la politique et le culturel ; d'où il était nécessaire de faire les réadaptations conceptuelles dont l'absence des menaces idéologiques ou stratégiques dominantes donne aux nations la liberté de mener des politiques étrangères de plus en plus fondées sur l'intérêt national immédiat par la conciliation et l'équilibre d'intérêts nationaux concurrents. Il serait alors nécessaire de trouver les nouvelles théories qui sont, soit celle des « inversions », soit celle de la « puissance revisitée ». C'est le cas de multipolarisme de Henry Kissinger, 26(*)mais aussi par des contraintes financières ; une crise expliquée par les nouveaux déterminants et l'originalité limitée des nouvelles approches. Cette crise controversée par les fragilités de l'hégémonie comme moyens régulateurs des relations internationales.27(*)

L'analyse de l'évolution de la diplomatie congolaise est indiquée de la restituer dans le contexte de l'évolution politique de notre pays. Dans cette optique, nous structurons les grandes étapes de l'histoire de la diplomatie congolaise contemporaine en six périodes normales et une période additive qui pourrait être considérée comme la septième28(*) . Il s'agit des périodes allant :

1. De 1960 à 1965 : la naissance de la diplomatie congolaise

2. De 1965 à 1990 : de l'apogée à la déliquescence

3. De 1990 à 1997 : une diplomatie en perte de vitesse

4. De 1997 à 2001 : la diplomatie de guerre

5. De 2001 à 2002 : la diplomatie de l'ouverture

6. De 2003 à 2007 : la diplomatie du partage du pouvoir

7. (A partir) de mars 2007 : la diplomatie de la troisième république.

1.1.1. La naissance de la diplomatie congolaise

(Première période : du 30/6/1960 au 24/11/1965)

Par sa genèse, l'importance de la mission diplomatique était d'abord visée sur les fonctions politiques que les Etats entretenaient sur les aspects militaire, économique et sécuritaire reconnus par la convention de vienne sur le droit diplomatique du 18 avril 1961 dans son article 3. Cependant, l'évolution de la diplomatie s'est affirmée par une condition préalable de la reconnaissance mutuelle pour établir les rapports entre deux pays donnés.

Par ailleurs, l'institution diplomatique née de la nécessité inéluctable des Etats à une certaine époque, parce qu'ils étaient condamnés à se lier d'amitié de coopération pour chercher ce qu'ils manquaient. C'est ainsi qu'ils avaient conclu des coopérations sporadiques ou intermittentes d'une manière isolée. C'est alors que les itinérances entre les Etats et la permanence de coopérations se fondent pour permettre aux diplomates le bon fonctionnement de leur mission de représentation, de la négociation, de l'information par l'observation et la protection des intérêts de son Etat, afin de l'harmoniser et le maximiser aux mieux.

En effet, la RDC, avec la création du ministère des Affaires Etrangères dirigé à cette époque par Monsieur Justin Marie BOMBOKO, elle s'est dotée d'un appareil diplomatique à l'instar des pays les plus vétérans, comme la France, lequel a permis à notre pays de s'intégrer dans l'établissement des liens diplomatiques bilatéraux permanents et multilatéraux dont l'amertume couvre le monde entier. Durant cette période, la difficulté des missions diplomatiques était fongible pour la RDC car elle ne se disposait que 10 missions diplomatiques dans les cinq continents ; son isolement sur le plan diplomatique était dû à cause de cette crise, les premiers diplomates congolais ont été choisis parmi les fonctionnaires de l'Administration coloniale. Cette époque, caractérisée par la guerre froide, a connu de bouillantes joutes oratoires dans les assemblées internationales. La conséquence logique de ce comportement de la RDC était dûe au recours à la complaisance de la diplomatie de proximité et a favorisé les grandes puissances à avoir un mot à dire dans le cadre des relations internationales de la RDC.

1.1.2. De l'apogée à la déliquescence

(Deuxième période : du 24/11/1965 au 20/04/1990)

Cette époque marque le début d'une nouvelle diplomatie. Elle fut qualifiée d'agissante et de directe. L'une des caractéristiques de cette diplomatie était la présence crédible de la république du zaïre sur la scène internationale. C'est la fin de son isolement diplomatique ; le fait le plus remarquable du tourisme diplomatique du président MOBUTU dans les grandes capitales du monde. Cependant, sur le plan diplomatique la tenue du cinquième sommet de l'OUA à Kinshasa du 11 au 14 septembre 1967 et le discours du président MOBUTU, le 4 octobre 1973 à l'Assemblée Générale de l'ONU constituent des succès de cette diplomatie. L'ouverture des missions diplomatiques répondait aux critères ci-après :

- les ambassades à motifs stratégiques (cas du Tchad et d'Israël)

- les ambassades à visées économiques (aux USA, UE, Afrique)

- les ambassades à vocation multilatérale (cas des délégations permanentes de la République du Zaïre auprès des Organisations Internationales comme l'OUA, l'ONU etc.).

- les ambassades de la diplomatie classique (c'est l'accréditation multiple dans les pays où elle n'a pas une activité importante à caractère économique, politique ou culturelle).

Il faut noter cependant que la politique extérieure de la deuxième République s'est illustré par un contraste : d'un coté la grandeur, et de l'autre, la carence des moyens nécessaires.29(*)

1.1.3. Une diplomatie en perte de vitesse

(Troisième période du 24/04/1990 au 17/05/1997)

C'est la période de l'isolement diplomatique dû à la suspension de la de la coopération par les grandes capitales avec la République du Zaïre en 1992 et au désordre politique interne (le dualisme au niveau des institutions politiques) qui marque comme conséquence la compromission ou l'effacement de l'image de la république sur la scène internationale, c'est la fin du fonctionnement de l'appareil diplomatique.

1.1.4. La diplomatie de la guerre

(quatrième période du 17/05/1997 au 26/01/2001)

L'avènement du Gouvernement du Salut Public avec le Président Mzee L.D. KABILA a inauguré une diplomatie offensive dans l'axe sud-sud. C'est juste à ce moment où cette diplomatie s'est engagée dans la recherche d'une paix durable indispensable à l'achèvement du processus de démocratisation et la poursuite du programme de reconstruction nationale que les agresseurs rwando-ougando-burundais ont déclanché, le 2 août 1998, la guerre d'agression contre la RDC.

En marge de la recherche de la paix en RDC, le président avait déployé  une intense activité diplomatique en effectuant vingt-deux voyages à l'étranger pour participer aux sommets des chefs d'Etat.

1.1.5. La diplomatie de l'ouverture

(cinquième période : du 26/01/2001 au 17/02/2002)

C'est l'arrivée du Général Major Joseph KABILA comme le quatrième Président de la RDC. Il inaugure une nouvelle politique extérieure caractérisée par une diplomatie de terrain, l'ouverture au monde. Cela coïncide avec la fin de l'isolement diplomatique de la quatrième période.

Pour marquer le retour de la RDC sur la scène internationale, le Président Joseph KABILA a effectué dix voyages après son élection à l'étranger en vue d'expliquer le problème de la guerre d'agression et la reprise des coopérations structurelles avec notre pays. C'est le moment où la diplomatie congolaise joue le rôle que les circonstances historiques lui ont confié et que les conditions géopolitiques lui ont imposé.30(*)

1.1.6. La diplomatie du partage

(sixième période du 30/06/2003 à 2006)

Cette période est caractérisée par un contexte politique mouvementé, elle est marquée par deux événements majeurs :

- la signature de l'Accord Global et Inclusif du 17/12/2002 ;

- la mise en place des institutions de la transition effectuée le 30/06/2003 lesquels ont consacré le partage occasionnel du pouvoir entre les composantes et les entités ayant pris part au dialogue intercongolais.

1.1.7. La diplomatie de la Troisième République

(A partir de 2006)

Le 18 février 2006 marque l'avènement de la troisième République. Cet avènement inaugure une nouvelle politique extérieure. Les premiers actes posés dans le domaine de cette diplomatique laissent à penser qu'il y a lieu que se concrétisent des meilleures relations extérieures pour la RDC. Une véritable diplomatie des droits de l'homme se cristallise et devra permettre au Congo, après tous les affres de la guerre, de redevenir une nation acceptable sur la scène internationale.

Cependant, la diplomatie devient un instrument de base pour le développement. C'est la diplomatie du développement avec certaines structures efficientes :

1. la restructuration organique en réorganisant la structure des affaires étrangères ; c'est l'exemple de l'institutionnalisation d'un ministère de l'intégration régionale, la création du vice ministre des congolais à l'étranger, la mise sur pied de l'académie diplomatique.

2. la redéfinition de la relation avec les partenaires, l'ouverture aux investisseurs étrangers, la normalisation des relations avec les pays limitrophes, la présence aux forums internationaux.

1.2. Les forces et les faiblesses de la diplomatie congolaise31(*

1.2.1. Les forces de la diplomatie congolaise

C'est question d'examiner l'organisation administrative par les actes qui ont été prises pour dynamiser la politique congolaise ; la qualité des diplomates congolais semble aujourd'hui surmonter le militantisme. Les missions doivent se composer par les diplomates de carrière compétents ; la configuration géographique en Afrique comme le centre des préoccupations des grandes puissances, la prise en compte des facteurs déterminants de sa politique étrangère et sa situation géopolitique ; le rôle à jouer sur la scène internationale, c'est le cas historique de la recherche de la paix par les médiations du président MOBUTU en Angola, à l'Ouganda et le Kenya.

1.2.2. Les faiblesses de la diplomatie congolaise 

Les faiblesses de notre diplomatie se situent d'abord au niveau de l'effectif et de relations humaines. Ce problème date depuis l'avènement de la deuxième République ; les affections des autorités du MPR tenaient compte du militantisme politique qui avait favorisé l'injection d'agents membres du groupe d'animation du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, des personnes ayant échoué dans leurs secteurs d'activités, viendront ensuite renforcer l'instabilité des ministres appelés à animer le ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. C'est la même idée lors de la prise du pouvoir par les autorités de L'AFDL. Les relations humaines au MINAFFECI ont pâti de ce clientélisme ; cette autorité est diminuée du fait de l'insubordination de ces ambassadeurs, hauts dignitaires et barons du régime ;

En suite, certaines faiblesses se montrent par l'insuffisance des moyens financiers. Le financement des activités des diplomates s'est compliqué davantage sous la deuxième République, pendant la transition et durant les deux dernières périodes ;

De même, par la pléthore des missions diplomatiques et des postes consulaires, compte tenu du nombre élevé de ces missions (de 10 à 68 ambassades), il s'avère que le budget qui y était alloué chaque année était insuffisant pour résoudre les problèmes de frais de fonctionnement et ceux des salaires des diplomates en poste ;

Aussi, la participation à l'administration publique internationale et l'affiliation de la RDC aux organisations internationales se fait d'une manière désordonnée et sans objectifs clairement précis. Il n'existe pas une politique extérieure bien définie. Cette situation se traduit par le retard de payement des contributions annuelles et la perte de quotas dans l'administration de ces organisations internationales. C'est l'absence et le retard de la RDC aux rencontres internationales ;

Enfin, par les organes du corps diplomatique de la République, la conférence diplomatique, le comité de direction (l'organe de gestion administrative, diplomatique et financière), les commissions Ad Hoc (qui examine les questions spécifiques et donnent leurs avis), le syndicat de fonctionnaires du ministère des affaires Etrangères.

En somme toute, l'histoire de la diplomatie congolaise nous a servi de comprendre le sens des comportements de la politique extérieure de notre pays. De ce fait, la compréhension de la diplomatie comme conduite de négociations entre les personnes, les groupes ou les nations en réglant un problème sans violence n'est que la mise en oeuvre de la politique extérieure par l'intermédiaire des diplomates habitués à la diplomatie internationale, à la conduite des relations internationales par l'entremise des professionnels qui s'assemblent dans le corps diplomatique mais exclusivement à l'étranger et cela dans le cadre de leurs fonctions.

Nous estimons que la RDC a besoin d'une diplomatie digne qui peut l'aider à influer sa considération sur l'étendue du continent africain, en Afrique centrale et surtout renforcer les moyens de sa prise de décision en matière de politique extérieure dans les Grands Lacs Africains, en considérant cependant les types de décision requis en ce domaine : les décisions rationnelles, Idéalistes, de contrainte et volontaire ; une affirmation soutenue par Monsieur Thierry KIANGA dans sa dissertation de master.32(*)

Section 2. Les principes essentiels de la politique extérieure

Il nous est d'un grand intérêt de comprendre la philosophie spécifique qui oriente notre politique extérieure et détermine la prise de décision par les autorités congolaises, en faisant des analyses de certains principes ancrés de l'historique de sa diplomatie depuis la première, la deuxième, la transition et la troisième République.

2.1. Sous la première république

Après son adhésion à l'ONU, la RDC fit sienne les cinq principes de coexistence pacifique édictés par cette Organisation Internationales codifiés par une importante Déclaration des Nations Unies, en date du 24 octobre 1970 et aussi dans la Résolution 2625 (XXV). Elle postule pour les relations de paix entre les Etats aux régimes sociaux politiques opposés, à savoir :

- Egalité souveraine des Etats ;

- Règlement pacifique des différends internationaux ;

- Non-recours à la force ;

- Non- ingérence dans les affaires intérieures des Etats ;

- Respect de l'intégrité territoriale et l'indépendance des Etats.

Ces principes ont permis à la RDC de sauvegarder son unité nationale et d'établir les relations amicales avec les autres Etats constituant la communauté internationale.

2.1. Sous la deuxième République

La politique extérieure de la République du Zaïre était basée autour de cinq principes suivants :

1. L'ouverture au monde :

C'est la possibilité accordée par la république du Zaïre à tous les Etats du monde d'enter en contact avec elle sans tenir compte de leur système politique ou de leur opinion idéologique. C'est le principe de porte ouverte.

2. La vocation africaine :

La République du Zaïre s'est fait le défenseur de la cause et des intérêts du continent africain. Elle a soutenu par cette politique les mouvements de libération et a appuyé l'intérêt territorial des africains menacé par l'extérieure.

3. La politique de bon voisinage :

C'est la politique de la sécurité frontalière avec ses voisins que la République du Zaïre avait développé pour stabiliser ses relations avec les pays limitrophes.

4. La politique du recours à l'authenticité :

Ce principe a permis au Zaïre de promouvoir et d'enrichir ses valeurs nationales aux expositions et symposiums internationaux. La pratique traditionnelle avait caractérisé cette diplomatie.

5. Le neutralisme positif et non-ingérence :

La République du Zaïre a utilisé ce principe dans ces relations extérieures pour ne pas s'engager dans la politique de l'une des grandes puissances suite à sa situation du membre des pays non-alignés. Mais en réalité, elle était alignée au bloc des pays capitalistes, chose que témoigne Monsieur Achille BONDO dans son article publié dans le journal le potentiel :

« En 1960, avec le vent des indépendances qui a soufflé le continent africain, le contrôle du pouvoir politique dans les nouveaux Etats africains était une préoccupation majeure pour les protagonistes de la guerre froide. Devant la tendance croissante des Etats d'Afrique centrale nouvellement indépendants à s'aligner sur l'idéologie communiste, la préoccupation du camp capitaliste était la recherche d'un allié devant constituer le verrou empêchant que toute l'Afrique centrale ne bascule pas dans le camp communiste.

Ces enjeux sont à la base de l'assassinat du premier ministre congolais Patrice LUMUMBA accusé par le camp capitaliste de penchant communiste. Ils sont également à la base du coup d'Etat qui a amené le Président MOBUTU au pouvoir. Pendant son long règne, ce dernier a servi comme allié et agent de la politique étrangère de camp capitaliste en Afrique centrale ».33(*)

2.3. Sous la période de la transition (1990 à 1997)

C'est la continuité sur le plan de la prise de décision et de l'action extérieure de la deuxième République sont restés les mêmes ; seulement que la gestion de cette politique extérieure était devenue un domaine de collaboration en vertu de l'Acte Constitutionnel de la Transition du 24 avril 1994.

2.4. Sous la période de la reconstruction nationale (1997 à 2001)

C'est la chute du Gouvernement du Président MOBUTU et de sa diplomatie. Les nouvelles autorités du Gouvernement du Salut Public ont choisi le changement de la politique extérieure. De ce fait, cinq principes sont à la base de l'action extérieure de la RDC :

1. Le nationalisme

Il est définit comme  « l'une des manières par lesquelles les individus s'identifient à des groupes ».34(*)Ensuite, définit généralement comme « une exaltation du sentiment national, l'affrontement passionné à la nation à laquelle on appartient, accompagné parfois de xénophobie et d'une volonté de réaliser l'indépendance de leur nation en la libérant de la domination étrangère. »35(*)

Ce principe est reconnu pour la RDC en quatre périodes, à savoir :

- A la période de la découverte du fleuve congo (1492 à 1885), le nationalisme a permis la prévention de l'intégrité territoriale de la RDC ;

- A la période de la conférence de Berlin de 1885, ce principe a servi à la résistance des autochtones contre la pratique des travaux forcés et l'expropriation des terres instaurées par l'Administration de l'EIC ;

- A la période de la création du Congo-belge (1908 à 1956), ce principe a permis les réactions directes contre les colonisateurs à travers tout le pays ;

- A la période qui va de 1956 à 1960, c'est l'affrontement au pouvoir colonial ; il a occasionné la tenue en juillet 1956 du manifeste de la conscience africaine.

Ce principe a permis à la défense de l'intérêt national de la RDC. Cette défense se manifeste aujourd'hui par le patriotisme ardent qui devient une philosophie de la politique extérieure en luttant contre les valeurs négatives des civilisations étrangères.

Selon le Professeur YEZI PYANA, le rôle principal du nationalisme congolais dans les relations internationales est celui d'être « un principe d'action de la politique extérieure ».36(*)

2. Le bon voisinage

Ce principe avait un contenu économique. Il a permis à la RDC de faire de sa diplomatie un instrument efficace pour la stabilité et la protection de ses frontières en tenant compte de sa position géostratégique.

3. La coopération mutuelle

Elle a permis à la RDC de consolider et de garantir ses coopérations bilatérales, sous régionales, régionales et internationales pour assurer son développement d'une manière harmonieuse.

4. L'ouverture au monde

C'est le développement de la diplomatie de coexistence pacifique sans complexe et sans exclusive. C'est l'accès de la RDC aux forums internationaux dans le cadre de Nations Unies.

5. Le règlement pacifique des différends

C'est conformément à l'articles 2 §3 et l'article 33 de la charte des Nations Unies que la RDC recourt aux mécanismes politiques (la négociation, la médiation, les bons offices et la facilitation) et juridiques (approches juridictionnelles dans le cadre la Cour internationale de Justice et de l'Arbitrage).

2.5. Sous la période la Reconstruction nationale de

Joseph KABILA (2001 à 2003)

Les principes ci-dessous guidèrent l'action extérieure de la RDC :

- le bon voisinage ;

- la vocation africaine ;

- l'ouverture au monde ;

- la coopération mutuelle avantageuse ;

- le règlement pacifique des différends ;

- le non-recours à la force ;

- le respect de l'intégrité territoriale, de l'indépendance politique des Etats et de la souveraineté internationale ;

- le respect des frontières héritées de la colonisation.

2.6. Sous la période du partage du pouvoir (2003 à 2006)

C'est la continuité des principes de la politique extérieure de la RDC sous la période de la reconstruction nationale du Président Joseph KABILA KABANGE.

2.7. Sous la troisième République (depuis 2006)

C'est la diplomatie du développement, celle qui se veut agissante et doit concourir au développement de la République. C'est la continuité dans une perspective dynamique. Nous retenons les principes essentiels tels :

- le bon voisinage ;

- la coopération mutuelle ;

- la vocation africaine ;

- le respect des frontières héritées de la colonisation ;

- le non-recours à la force ;

- le respect de l'intégrité territoriale.

Section 3. Les objectifs et la mise en oeuvre de la Politique Extérieure de la RDC.

Contrairement à l'époque de la deuxième République om les objectifs de la politique extérieure de la étaient clairs et définis sur base d'un environnement stable ; aujourd'hui, ces objectifs sont plutôt flous car l'environnement géopolitique de la RDC est incertain, les ressources allouées à la défense du pays sont moins importantes. La seule certitude pour la RDC reste de sa position comme grand pôle de développement situé au coeur de l'Afrique.37(*)

Cette hypothèse est soutenue par les analystes politiques nationaux et internationaux qui témoignent que la RDC a besoin d'une reforme au sein du service de l'Etat. Cela s'affirme par les expressions de Monsieur Thierry KIANGA dans sa dissertation de master en Relations Internationales :

« Il faut noter que la RDC n'a pas plus de moitié des ambassades au nombre des Etats au monde. Contrairement à une politique de réduction des missions diplomatiques, qui parait une mauvaise approche au seuil de la reconstruction nationale, avec conséquence d'éloigner, de plus en plus, le Congo du cercle des Affaires internationales... Son passage de la représentation diplomatique traditionnelle à la diplomatie du développement, qui exige la coopération, deviendra sans doute un long chemin et peu réalisable. La diplomatie congolaise doit néanmoins être plus active, partout et présente, plus opérationnelle pour gagner des amis sur la scène internationale. Cette politique doit être guidée par un grand objectif, celui d'adapter ses actions de coopération aux besoins dont le Congo ne cesse de convoiter : la sécurité, la stabilité, la paix et le développement »38(*).

La politique extérieure de la RDC doit viser premièrement dans ses objectifs la recherche de la puissance régionale, de la sécurité, de la souveraineté nationale, de l'accroissement de la prospérité économique du pays, la promotion de l'unité nationale. Ces objectifs devront conduire la diplomatie congolaise à promouvoir la stabilité nationale et promouvoir la paix avec ses voisins.

Cependant, les difficultés de mise en oeuvre de la politique extérieure de la RDC se manifestent du fait que la RDC n'a pas connu de ses principes traditionnels une application rationnelle en raison de plusieurs facteurs qui bloquent son administration. Ils sont d'ordres politique, coopératif et Administratif.

1. Les facteurs d'ordre politique :

Certains problèmes qui se posent à ce niveau sont notamment :

- la multiplicité de centres de décisions en matière de gestion de la politique extérieure ;

- les interférences des autres ministères et services techniques dans la conduite de sa diplomatie ;

- le fusionnement des foyers d'intérêts particuliers au mépris de l'intérêt supérieur de la nation, etc.

2. Les facteurs d'ordre de la coopération :

Les problèmes qui se posent dans ce domaine sont :

- la mauvaise gestion des ressources destinées aux projets de développement ;

- le manque de coopération dans la représentation des requêtes de financement et de célérité dans le traitement des décisions par les ministres et services techniques ;

- le choix de projets de coopération qui ne cadrent pas avec les objectifs de développement du pays ;

- les mauvais choix de priorités, etc.

3. Les facteurs d'ordre administratif

La diplomatie congolaise souffre de certains maux d'ordre administratif :

- la mégestion des missions diplomatiques exacerbées par l'impunité ;

- l'absence des moyens de communication et de télécommunication entre l'administration centrale et les missions diplomatiques ;

- la démotivation des agents diplomatiques, etc.

En définitive, nous pensons que les acteurs de la politique extérieure doivent tenir compte de ces facteurs qui bloquent la mise en oeuvre de sa diplomatie pour l'améliorer au processus d'élaboration dans sa préparation au niveau des Ministères des Affaires Etrangères et de la coopération internationale  d'où elle dispose des services généraux ou spécialisés qui les permettent d'étudier les dossiers des affaires courantes, de suivre les négociations en cours, de préparer les décisions à prendre.

Ces acteurs doivent ensuite tenir compte du rôle de l'armée dans l'élaboration de la politique extérieure par des accords militaires dignes, de plans de guerre, de l'armement moderne, par l'information ou les renseignements militaire dans sa diplomatie pour harmoniser la prise d'une bonne décision de la politique extérieure à mener.

Ils doivent enfin assurer le contrôle de cette politique extérieure par le parlement (l'assemblée nationale), l'opinion publique, les groupes de pressions nationaux et internationaux.

Section 4. Les organes de la politique extérieure de la RDC

Chaque Etat choisi au préalable une politique extérieure par le truchement des processus et structures complexes variables d'un Etat à un autre par certaines constantes. Pour le cas de la RDC, la constitution reconnaît la collaboration dans ce domaine entre les différentes institutions de la république, à savoir : le Président de la République, le Gouvernement, l'Assemblée nationale (le parlement).

1. le président de la République

Il est le seul responsable en matière de la politique extérieure en vertu de l'article 213 de la constitution du 18 février 2006 qui dispose que « le président de la république négocie et ratifie les traités et Accords internationaux ».

Dans cette tâche de conception, il est assisté par des conseillers qui sont des experts spécialisés en politique internationale. Le travail de ces experts consiste à analyser la situation internationale et à proposer les solutions pour la prise de décisions par le président de la république.

Cependant, le président de la république a comme collaborateurs directs en matière de politique extérieure les ministres des affaires Étrangères et de la coopération internationale. Cette équipe prépare la décision suivant les directives du président de la république en tenant compte de la situation internationale et des intérêts nationaux du Congo (article 91 al.2 de la constitution du 18 février2006).

2. Le Gouvernement : Les ministres des Affaires Étrangères et de la

Coopération internationale

Il est l'organe institutionnel chargé de l'exécution de la politique extérieure de la RDC. C'est l'Administration centrale de la diplomatie congolaise. Ces ministres ont pour missions essentielles :

- négocier les traités et Accords avec les autres gouvernements ;

- mobiliser des ressources extérieures ;

- recevoir et coordonner les aides extérieures ;

- Assurer le suivi et les informations ;

- Rechercher les solutions aux problèmes de l'exécution des projets financiers par la coopération.

Les experts des ministères des Affaires Etrangères et de la coopération internationale ainsi que les autres ministres font partie de commissions mixtes dans le cadre de la coopération bilatérale et des commissions Ad Hoc pour les circonstances précises de coopération.

Il faut aussi ajouter les délégués de chefs d'Etats aux sommets internationaux pour les problèmes tels : les droits de l'homme, la paix, l'environnement, la dette extérieure.

3. L'Assemblée Nationale (le Parlement)

Elle est l'organe occasionnel par son fait d'édiction et d'adoption de la loi. Dans le cas de la RDC, la constitution reconnaît au président de la République la capacité de négocier et de ratifier les Accords et Traités internationaux. Il consulte cependant l'Assemblée nationale pour la vérification constitutionnelle de la clause dans les modalités de l'article 214 al.1 : « Les traités de paix, les traités de commerce, les traités et accords relatifs aux organisations internationales et au règlement des conflits internationaux, ceux qui engagent les finances publiques, ceux qui modifient les dispositions législatives, ceux qui sont relatifs à l'état des personnes, ceux qui comportent échange et adjonction de territoire ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi ».Ce contrôle se limite à l'examen du contenu des Accords et Traités avant la ratification par le président de la république.

CHAPITRE III : LA POLITIQUE EXTERIEURE DE LA RDC, PACTE SUR LA SECURITE, STABILITE ET LE DEVELOPEMENT DE LA REGION DE GRANDS LACS AFRICAINS

Dans ce chapitre nous portons notre étude sur les points saillants du Pacte : sa présentation, en élucidant les différents concepts fondamentaux tenus au centre de négociations ; sa portée, en spécifiant les différents protocoles et les mécanismes de suivi pour sa réalisation ; son niveau actuel d'application et les perspectives d'une paix durable dans la région.

Section 1. La brève présentation du pacte de Nairobi

1.1. Les concepts fondamentaux du pacte

L'attribut de cette notion permet de comprendre plus ou moins le sens des concepts utilisés et leur vision pour la région des Grands Lacs Africains. Pour ce faire, il nous importe d'analyser les concepts tels : la sécurité, la stabilité et le développement qui sont considérés comme facteurs de la paix.

1.1.1. La sécurité

En son sens retreint, elle est comprise comme étant « la situation d'un état dans lequel on n'est exposé au danger ; d'une tranquillité d'esprit inspirée par la confiance, par le sentiment de ne pas se sentir menacé ; d'un dispositif empêchant la mise en marche intempestive d'un mécanisme nuisible »39(*).

Dans sa perception, la sécurité présente des dimensions qui se diffèrent par leurs approches dans les secteurs sociaux.

Nous pouvons les citer :

- la sécurité alimentaire, relative à la disponibilité de la nourriture en qualité et en quantité suffisante ;

- la sécurité économique, relative au niveau de vie assurée et stable d'une communauté ;

- la sécurité informatique, relative aux ressources matérielles et logicielles d'une organisation dans le cadre prévu (l'intégrité, la confidentialité, la disponibilité et la non répudiation) ;

- la sécurité humaine, relative à la politique étrangère axée sur les personnes en mettant en évidence les liens complexes et souvent ignorés qui existent ;

- la sécurité sanitaire, relative à la sûreté qui doit être accordée à tous les produits et activités nécessaires à la préservation de la santé ;

- la sécurité sociale, relative à la protection sociale grâce à une série de mesures publiques en raison de la surveillance d'un risque social (maladie, accident de travail, chômage...) ;

- la sécurité nationale et internationale :

La première est relative à la capacité d'une nation à poursuivre avec succès ses intérêts nationaux tels qu'elle les voie. C'est la capacité de résister à toute agression étrangère ;

La seconde est relative à la convergence et à l'agrégation des intérêts étatiques autour de risques communs. C'est la capacité de préservation de l'autonomie de l'identité et de l'intégrité fonctionnelle des Etats.

Ce décorticage nous a servi de comprendre et cerner le champ qui intéresse notre étude. De cela, les sécurités humaines, nationales et internationales sont d'une importance majeure dans le cadre de cette étude parce que reconnaissant que la stabilité durable est impossible tant que ces dimensions ne sont pas protégées des menaces d'atteintes violentes à leurs droits, leur sécurité et leur vie. Mais aussi, cette garantie doit créer des conditions nationales et internationales favorables à la protection et à l'extension des valeurs vitales nationales contre les adversaires existants ou potentiels.

L'approche de la sécurité dans les relations internationales se propose par cinq manières que Jean BARREA illustre comme fonction de la sécurité dans les relations internationales : la force nationale, l'équilibre multipolaire, l'équilibre bipolaire, la sécurité collective et la dissuasion nucléaire40(*).

Cependant, la vision africaine de la sécurité se manifeste par des mutations internationales confrontées aux réalités de la gestion de sa propre sécurité. La gestion des conflits africains était aisée lorsqu'elle était basée sur le fondement du facteur idéologique des superpuissances. L'Afrique est appelée aujourd'hui à revoir sa vision sécuritaire suite à l'inexistence constante des blocs idéologiques et le changement de nature des conflits marqués depuis les années 90 par d'autres facteurs.

1.1.2. La Stabilité

De sa conception latine « stabilitas » qui signifie « station », ce qui est statique, encadré ; c'est le caractère de ce qui tend à demeurer dans le même état ; c'est l'état de ce qui est stable, qui ne peut changer ou disparaître41(*).

Dans leurs rapports, les Etats veulent rechercher ensemble la paix dans la région où la crise persiste depuis un certain temps, par la considération de la souveraineté nationale, par l'accroissement de la prospérité économique et par la promotion de la solidarité africaine. C'est à ces fins qu'ils ont ému un instrument juridique international se basant sur les différents protocoles : la non-agression, la défense mutuelle et la résolution pacifique des différends... Cependant, il faut qu'ils comprennent que la stabilité recherchée dans la région ne peut se concevoir que par la situation de paix en RDC comme moteur de stabilité régionale.

1.1.3. Le Développement

La vision des Etats en domaine du développement régional est portée surtout sur sa dimension économique. La justification de cette thèse se manifeste par l'idée selon laquelle le sous-développement est considéré comme étant une inaptitude à l'industrialisation. Cela s'affirme par les écrits du Professeur Léonard NTUAREMBA qui montre que l'industrialisation joue un rôle moteur dans le développement. Cela ne se voit pas comme une acquisition récente de la scène économique dont nombreux auteurs mercantilistes expliquent l'importance et la priorité des manifactures dans le processus de la transformation sociale et du progrès.42(*)

La plupart d'Etats de la région est en situation de sous développement ; ils veulent en ce domaine, promouvoir conjointement un espace économique prospère et intégré en vue d'améliorer le niveau de vie des populations et soutenir la mise ne oeuvre de ce programme visant la promotion de la coopération et de l'intégration économique, collaborer avec les communautés économiques régionales compétentes, développer des infrastructures communes dans les domaines de l'énergie, transports et communication coopérer par la solidarité multisectorielle entre les populations aux frontières des pays limitrophes.

1.2 La portée du Pacte de Nairobi

Après la tenue des rencontres préparatoires qui amènent les ministres membres du comité interministériel régional initié par le conseil de sécurité des Nations Unies dans ses différentes résolutions telles : 1291 du 24 avril 2000, 1304 du 16 juin 2000, 1457 du 24 juin 2003 aboutissent à l'organisation du premier sommet des chefs d'Etat des pays membres à la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs Africains. Ce sommet a débouché en novembre 2004 sur l'adoption de la déclaration de Dar Es- Salaam qui a eu le mérite d'intégrer les préoccupations de tous les pays membres.

Le pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement de la région des Grands Lacs Africains a été signé à Nairobi le 15 décembre 2006 par les 11 Etats membres de la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs Africains. Cette conférence est en elle-même une initiative des chefs d'Etat de la région que ces derniers ont ému des perspectives réelles et dynamiques en faveur de la paix, de la sécurité, de la stabilité et du développement de la région de l'Afrique Centrale en général. Ils ont eu le mérite de déboucher à des engagements concrets au plan politique et juridique, assortis des modes opératoires dans les domaines de la démocratie et de la bonne gouvernance, du développement économique et de l'intégration régionale, des questions sociales et humanitaires.

Cependant, dans sa configuration, ce pacte de Nairobi se montre important par les constances qui le composent, par ses sources de motivations politiques, juridiques et économiques. Il présente certains objectifs qui doivent orienter les Etats. Cela consiste à : 

- donner un cadre juridique aux relations entre les Etats membres auxquels ce pacte s'applique ;

- mettre en oeuvre la Déclaration de Dar-Es-Salaam, les protocoles, les programmes d'action et d'autres mécanismes régionaux ;

- créer les conditions de sécurité, de stabilité et de développement durables entre les Etats membres.

Par des motivations politiques et économiques, les chefs d'Etat veulent consolider et matérialiser leur coopération dans les domaines prioritaires susvisés ; la création d'un espace régional qui ne constitue pas moins un cadre de concertation et d'actions communes au profit de leur population. L'enjeu consiste à créer une zone d'investissement attrayante autour des richesses des pays de la région en profitant de la stabilité retrouvée, à intégrer cet ensemble à l'économie mondiale par son accès aux océans et aux mers.

Par d'autres sources et motivations qui nous concernent le plus et créent de composantes juridiques, les documents de trois ordres : les protocoles, le mécanisme régionale institutionnel de suivi, le fonds spécial pour la reconstruction et le développement.

1.2.1. Les Protocoles

Ils sont compris selon Gérard Cornu comme « accord entre Etats, de traité et employé plus spécialement pour désigner un accord qui complète un accord précédent ». Dans l'analyse du Pacte, nous nous sommes rendu compte que les Etats de la région ont prévu dans ce Pacte dix protocoles qui doivent soutenir leur coopération diplomatique mutuelle. Ils sont institués dans les articles 5 à 14 dudit Pacte. Il s'agit de : protocole sur la non-agression, la défense commune et le règlement pacifique des différents ; protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance ; protocole sur la coopération judiciaire ; protocole sur la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes contre l'humanité et de toute forme de discrimination ; protocole sur la protection et l'assistance aux personnes déplacées ; protocole sur les droits à la propriété des rapatriés ; protocole sur la gestion de l'information et de la communication.

1. Protocole sur la Non-agression et la défense mutuelle dans la région des Grands Lacs Africains

Conformément à la disposition de l'article 5 du Pacte qui stipule que les Etats membres s'engagent à maintenir la paix et la sécurité eu égard au protocole sur la non-agression et de la défense mutuelle dans la région des Grands Lacs Africains, à renoncer à la menace ou à l'utilisation de la force comme politique ou instrument visant à régler les différends ou litiges, à atteindre les objectifs nationaux dans la région des Grands Lacs Africains, à s'abstenir d'envoyer ou de soutenir des oppositions armées ou des groupes armés et rebelles sur le territoire d'un autre Etat membre ou de tolérer sur leur territoire des groupes armés engagés dans les actes de violence ou de subversion contre le Gouvernement d'un autre Etat, à coopérer à tous les niveaux en vue du désarmement et du démantèlement des groupes rebelles armés existants et à promouvoir une gestion participative conjointe de la sécurité étatique et humaine aux frontières communes.

Il sied de noter cependant que ce Pacte a été conçu et voulu par les Etats signataires comme un traité international. Les Etats membres ont voulu se conformer à la volonté exprimée par les chefs d'Etat dans la Déclaration de Dar-Es-Salaam, de respecter les principes fondamentaux du droit international pouvant régir les rapports entre ces Etats au-delà de leurs frontières.

En ce domaine de la non-agression et de la défense mutuelle, les Etats doivent établir leurs rapports en considération de la nature et du caractère conflictuels constatés dans la région depuis une décennie et envisager certains mécanismes qui peuvent harmoniser leur coopération et pacifier la région des Grands Lacs Africains. Ils doivent tenir compte des facteurs qui créent souvent des conflits et perturbent la sécurité dans la région. Ils s'engagent à régler pacifiquement leurs conflits et s'invitent au respect des principes fondamentaux de non-recours à la force entre les Etats membres.

2. Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance

Disposé par l'article 6 du pacte, les Etats membres s'engagent à respecter et à promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance par le respect des normes démocratiques et la promotion des principes fondamentaux ; par la mise en place des institutions de promotion de bonne gouvernance, de l'Etat de droit et du respect des droits de l'homme, à travers des systèmes constitutionnels fondés sur la séparation effective des pouvoirs, le pluralisme politique, l'organisation régulière d'élections libres, démocratiques et crédibles, la gestion participative, transparente et responsable des affaires, des institutions et des biens publics.

Il faut remarquer que le problème de la démocratie et de la bonne gouvernance constitue l'une des sources d'insécurité et d'instabilité dans la région. Elles sont considérées comme des sources endogènes ou internes aux Etats ; c'est souvent la remise en cause de la démocratie, de la nationalité et de l'intégration régionale dans chaque Etat.

Qu'à cela ne tienne, le Professeur LUKIANA MABONDO estime qu'il faut qu'il ait l'établissement des Etats de droit, ceux qui garantissent des droits et des obligations internes et externes, le respect de la loi de la majorité et de la protection des minorités. A ces conditions, il aurait moins de réfugiés et problèmes sécuritaires frontaliers. Le facteur de la nationalité pose aussi problème par le fait de cas des ethnies majoritaires au pouvoir. Il faut que les populations fassent des revendications nationales au lieu d'être ethniques, il faut l'alternance ethnique au pouvoir43(*).

Cette pensée est soutenue également par les expressions de BERNAULT FLORENCE qui estime que les formes de la démocratie en Afrique centrale sont ambiguës. Les Etats de la région manifestent dans l'apparence internationale les philosophies démocraties mais en réalité ces jeunes démocraties ne sont que théoriques. Elles sont donc hybrides et ne reflètent pas les meilleures aspirations des populations44(*).

3. Protocole sur la coopération judiciaire

L'engagement des rapports judiciaires entre les Etats membres doit se conformer au protocole sur la coopération judiciaire, à coopérer en matière d'extradition, d'enquête et de poursuites judiciaires.

Les Etats s'engagent d'une manière ou d'une autre de se conformer à l'application des règles du droit pénal international dans les « procédures internationales ayant pour objet la remise de l'auteur d'une infraction à la disposition d'un Etat étranger qui le réclame pour le juger, ou pour lui faire exécuter sa peine ».

4. Protocole sur la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes de guerre contre l'humanité et de toute forme de discrimination

Les Etats membres reconnaissent que le crime de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité sont des crimes en droit international et contre les droits des peuples. Ils s'engagent à s'abstenir, à prévenir et à réprimer de tels crimes ; à condamner et éliminer toute forme de discrimination et des pratiques discriminatoires ; à veiller au strict respect de cet engagement par toutes les autorités et institutions publiques, nationales et locales ; à proscrire toute propagande et organisation sui s'inspire d'idées ou de théories fondées sur la supériorité d'une race ou d'un groupe de personnes d'origine ethnique particulière ou d'autres formes de discrimination.

5. Protocole sur la lutte contre l'exploitation illégale des ressources naturelles

Conformément à ce protocole, les Etats membres conviennent de mettre en place des règles et mécanismes régionaux pour lutter contre l'exploitation illégale des ressources naturelles qui constitue une violation du droit de souveraineté permanente des Etats sur leurs ressources naturelles et qui présente une source grave d'instabilité et d'insécurité, de tension et du respect de la souveraineté de chaque Etat sur ses richesses naturelles et que cela soit conforme aux législations nationales harmonisées ; de mettre fin par des voies judiciaires nationales et internationales à l'impunité des personnes physiques et morales dans l'exploitation illégale des ressources naturelles ; de mettre en place un mécanisme régional de certification de l'exploitation, de l'évaluation et du contrôle des ressources naturelles dans la région des Grands Lacs Africains.

6. Protocole sur la zone spécifique de reconstruction et développement

Conformément à ce protocole institué à l'article 10 du pacte, les Etats membres conviennent de mettre en oeuvre une dynamique de développement économique et d'intégration régionale de proximité. Ils instituent en application de la décision de Dar-Es-Salaam concernant les bassins transfrontaliers de développement pour promouvoir une intégration régionale de proximité des populations aux frontières des pays de la région ; disposer d'un fonds spécial pour la reconstruction et le développement ayant pour but de financer la mise en oeuvre des protocoles, des programmes d'actions retenus dans les domaines prioritaires visés.

7. Protocole sur la prévention et la répression de la violence sexuelle à l'égard de la femme

L'engagement des Etats membres ému à l'article 11 du pacte consiste à ce que ces Etats s'engagent à lutter contre ce fléau grâce à des mesures de prévention, de pénalisation et de répression en temps de paix comme en temps de guerre en se conformant aux lois nationales et du droit international.

8. Protocole sur les droits à la participation et l'assistance aux personnes déplacées

Les Etats membres conviennent à l'article 12 d'apporter une protection et une assistance spéciales aux personnes déplacées, d'adopter et de mettre en oeuvre les principes directeurs relatifs proposés par le secrétariat des Nations Unies.

9. Protocole sur les droits à la propriété des rapatriés

Conformément à ce protocole, les Etats membres s'engagent à assurer la protection juridique des propriétés des personnes déplacées dans leurs pays d'origine, à adopter des principes juridiques en vertu desquels les Etats membres garantissent aux réfugiée et aux personnes déplacées la récupération de leur zone d'origine, de leurs biens , à créer un cadre juridique pour résoudre les litiges découlant de la récupération de biens ou de propriétés antérieurement occupées par ou ayant appartenu à des rapatriés.

10. Protocole sur la gestion de l'information et de la communication

Les Etats membres s'engagent, conformément à l'article 14, à créer un Conseil Régional de l'information et de la communication dont le rôle consiste à promouvoir le libre échange des idées, à promouvoir la liberté d'expression et de la presse, à assurer la formation et l'éducation civique à travers les médias.

Cependant, l'article 15 prévoit que les protocoles ultérieurs qui peuvent être adoptés après l'entrée en vigueur du Pacte conformément aux dispositions de l'article 34 (5) qui régit les amandements et les révisions du Pacte.

Par ailleurs, tous ces protocoles manifestent dans leurs motivations politiques des programmes d'action (de l'article 17 à l'article 20) comprenant des projets prioritaires dans les quatre thèmes de la conférence :

- Programme d'action pour la paix et la sécurité dont les Etats membres s'engagent à assurer conjointement la sécurité aux frontières communes, promouvoir, maintenir et renforcer la coopération dans ces domaines, coopérer contre la prolifération illégale des armes légères et le terrorisme, régler pacifiquement leurs différends ;

- Programme d'action pour la démocratie et la bonne gouvernance ;

- Programme d'action pour le développement économique et l'intégration régionale par la création d'un fonds spécial pour la reconstruction et le développement de la région dont son statut est défini dans un document autre que ce Pacte (article 21du Pacte);

- Programme d'action sur les questions humanitaires, sociales et environnementales par la politique de prévention des catastrophes et la recherche des solutions durables en faveur des réfugiés et déplacés....

1.2.2. Mécanisme Régional de suivi

Dans le souci de tenir des concertations plus régulières en vue de définir le sens de l'orientation de leur vision commune, et aussi dans le souci d'assurer le suivi régulier et l'évaluation périodique du Pacte, les Etats s'engagent à répondre à l'impératif de l'appropriation par la région du processus et des résultats de la conférence, la consécration de la zone spécifique de reconstruction et de développement par les différents moyens prévus par le Pacte, et à créer des mécanismes institutionnels de suivi qui coordonnent les stratégies de sa mise en oeuvre. Ce mode de fonctionnement se conçoit dans deux phases :

Au niveau régional, par le sommet des chefs d'Etat, l'organe suprême de la conférence qui donne les orientations pour la mise en oeuvre du Pacte, approuve les ressources additionnelles aux différentes manières recommandées par l'article 23 ; par le comité interministériel régional, l'organe exécutif de la conférence chargé de mise en oeuvre et du contrôle des stratégies du pacte selon les modalités de l'article 24 ; par le groupe ad hoc d'experts et par le secrétariat de la conférence, l'organe technique et de coordination de la conférence parce qu'il assure la mise en oeuvre des décisions du sommet et du comité interministériel, il assure également l'exécution des différents programmes, protocoles émus par le pacte à son article 26.

Au niveau national, les mécanismes nationaux de coordination et de coopération s'établissent par chaque Etat membre pour faciliter cette mise en oeuvre et les activités de coopération en collaboration des communautés économiques régionales compétentes.

Section 2. Le niveau d'application du pacte et les rapports diplomatiques dans la région des Grands Lacs Africains

Depuis l'état belliqueux et les massacres qu'ont connus les Etats des Grands Lacs Africains vers les années 90, ces derniers ne se trouvent pas encore en situation de sécurité et de stabilité politiques, économiques et sociales. Certains spécialistes en domaine géostratégique ont affirmé que ces phénomènes découlent des différentes guerres observées dans cette partie, lesquelles n'ont pas suscité l'engagement digne de la communauté internationale.

Le Professeur REYNT JENS Filip l'explique dans le résumé de son de son livre que ces « acteurs locaux, régionaux et internationaux, opérant dans un contexte de mondialisation, le bénéfice rapide réalisé dans les enclaves est bien plus important que des questions de souveraineté formelle. Cependant, la bipolarisation ethnique, l'ampleur des crimes contre l'humanité, la faiblesse de l'Etat Congolais et l'instabilité de ses voisins augurent mal d'une solution pacifique durable dans la région des Grands Lacs Africains et plus généralement en Afrique Centrale »45(*).

Malgré les différentes approches doctrinales par rapport à la situation de crise en Afrique, nous nous sommes contenté de rechercher à savoir s'il existe une crise interne ou interétatique entre ces Etats ou que l'objet de la crise se fait d'une reconnaissance de belligérance. De par cette recherche, nous avons constaté qu'en août 1998 il y a eu la guerre d'agression contre la RDC, on a parlé du conflit interétatique à l'époque. Cette hypothèse se conçoit pour le « conflit armé « Cette hypothèse se conçoit pour le « conflit armé qui oppose directement deux ou plusieurs Etats : quel que soit l'ampleur de l'affrontement, il est international à partir du moment où les forces armées d'un Etat se heurtent à celles d'un autre »46(*).

Par ailleurs, vers l'année 2000, la RDC a été la proie de ses voisins, cela se manifeste par l'existence successive des troupes étrangères dans les sols congolais. Ces dernières choisissent à leur tour le représentant congolais d'origine ou naturalisé pour prendre le devant et réclamer au Gouvernement en place certains privilèges qui apparaissent incompréhensibles. D'où l'existence des conflits armés à l'Est de la RDC. C'est le sens des conflits à caractère interne manifesté mais faisant l'objet de reconnaissance de belligérance.

C'est par la crise de paix observée par les Etats que les actes juridiques internationaux se sont conclus entre eux pour rechercher les conditions d'une paix durable dans la région depuis l'an 1999 par l'accord de Lusaka, l'accord Global et Inclusif de Pretoria signé le 17 décembre 2002, l'accord entre la RDC et l'Ouganda en mars 2003, la Déclaration de Dar-Es-Salaam en novembre 2004, le Pacte de Nairobi en décembre 2006, les missions militaires conjointes RDC-Rwanda et RDC-Ounganda en janvier et mars 2009.

La stabilité de la RDC est un enjeu majeur pour toute l'Afrique Centrale comme nous l'affirme Monsieur KAMANDA KIMONA MBINGA dans on ouvrage « la stabilité du Congo-Kinshasa »47(*). Les facteurs d'instabilités se justifient par la dimension de la RDC, ses situations géopolitique et géostratégique, ses neuf voisins et sa superficie. C'est là alors la nécessité pour elle de conclure des accords dignes et soutenus des mécanismes forts de suivi régional et international comme l'affirme HASBI AZIZ que le caractère obligatoire du droit international : « les Etats ont rarement accepté de limiter leurs souverainetés au point où la violation de la règle pourrait être affectivement par la communauté internationale. Comme le cas de a la sanction contre l'Etat qui attente à la paix internationale est subordonnée à un double verrou que seules les puissances peuvent débloquer ; celui politique du vote au conseil de sécurité de l'ONU, celui militaire et financer des moyens à mettre en oeuvre »48(*).

Section 3. Les perspectives d'une Paix durable dans la région des Grands Lacs Africains

Il ne nous parait pas superflu de comprendre que la RDC a besoin de la paix pour assurer son développement. Cependant, c'est par les crises de paix observées par les Etats que les actes juridiques internationaux se sont conclues entre les Etats de la région des Grands Lacs Africains pour chercher les conditions d'une paix durable dans la région depuis les années 90 par les différents accords, Déclarations et Pacte de Nairobi en décembre 2006. Tous ces actes n'ont été que d'importance temporaire qui ne reste pas longtemps pour promouvoir les facteurs de la paix et finir la crise dans cette région car la sécurité, la stabilité et le développement d'un Etat ne se comprend que la par la mise en oeuvre des enjeux diplomatiques des autorités étatiques de ce pays.

Les apports que nous émettons ici ont été éclairées par les spécialistes en ce domaine qui nous ont précédé et ont pensé de différentes manières pour promouvoir la paix en Afrique centrale et surtout dans les Grands Lacs Africains.

Le Professeur LUKIANA MABONDO pense que les Etats de cette région doivent tenir compte des enjeux des puissances étrangères comme facteur de paix durable, que les territoires convoités pour les guerres soient industrialisés pour permettre aux populations de servir de leur main d'oeuvre au développement ;

Le professeur MAVUNGU MVUMBI pense que les Etats doivent se passer par le système de Sécurité Collective comme facteur de paix en Afrique Centrale, cela par le respect du principe de bonne foi dans l'exécution des accords internationaux49(*).

Le Professeur KITIMA KASENDWE estime que les efficiences de la crise se comportent dans la situation géopolitique des Etats de la région qui influe et fait de celle-ci une espace de lutte entre les grandes puissances étrangères en se servant de certains Etats comme de métropoles relais pour déstabiliser les autres. Il pense cependant que l'orientation des relations internationales se rapporte aux enjeux des alliances entre ces Etats relais et les grandes puissances par des mutations géostratégiques importantes dont la déliquescence de l'ex-Zaïre considéré autrefois comme la nation pivot et rempart de l'occident contre le communisme. C'est qui a poussé les Etats-Unis à s'investir stratégiquement à partir de l'Ouganda, le nouveau centre de décision sous-régionale.

Pour ce faire, il faut une mise dans le chef de comportement extérieur de la RDC et de ses voisins immédiats de certains impératifs pouvant leur servir de vivre dans une situation de paix et de Sécurité Collective 50(*) :

- impératif de la pensée stratégique se basant sur les projets de société digne ayant des objectifs précis ;

- impératif de la bonne gouvernance par la résolution interne des conflits internes dans chaque Etat ;

- impératif de l'intégration sous-régionale en tenant compte de l'économie mondiale qui se libéralise ;

- impératif d'un partenariat entre le secteur public et privé par la relance de la croissance et du développement.

Nous pensons avec Monsieur Eric NTUMBA BUKASA que les Etats doivent rénover leurs rapports par une véritable intégration économique, par le fait que les Etats du champ engagés dans le Processus des Grands Lacs appartiennent déjà tous à des groupements régionaux et sous-régionaux. La RDC, l'Angola et la Zambie sont membres de la SADC. La RDC, le Rwanda et le Burundi forment la CEPGL, la RDC, le CONGO, l'Angola, le Burundi et la RCA sont membres de la CEEAC. Le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda sont membres de l'EAC. La RDC, l'Angola, el Burundi, le Kenya, le Rwanda, le Soudan, l'Ouganda et la Zambie sont membres du COMESA.

Il faut cependant savoir que ces engagements et les efforts dispersés n'ont pas servi utilement le pays de la région à se stabiliser. Le mécanisme de suivi du Pacte de Nairobi n'apportera pas vraiment la valeur ajoutée s'il s'inscrit dans une démarche qui le juxtapose au cadre déjà existant. La dynamique créée par la CIRGL, qui va bien au-delà du champ géographique de la région doit servir à impulser une rationalisation des efforts d'intégration des pays membres, et poser des règles du jeu plus productives51(*).

De ce constat, une des conditions essentielles de la réussite d'une telle architecture est la limitation du nombre d'engagement des Etats à un effectif de plus ou moins deux groupements par Etat. Dans ce contexte, la RDC, l'Angola et le Burundi devraient envisager de se retirer de la CEEAC, qui n'a pas de raison d'exister dans on format actuel, et se concentrer sur un maximum de deux initiatives soient par exemple la SADC et la CEPGL pour la RDC, l'EAC et la CEPGL pour le Burundi, etc. Cela s'avère essentiel à la fois pour des raisons d'efficacité d'action mais aussi pour permettre le développement dans ce temps de recherche d'une identité régionale52(*).

De ces petits ensembles fortifiés par la quasi exclusivité d'appartenance de leurs membres, on peut envisager la construction échelonnée dans le temps, de plus grands ensembles par harmonisation ou fusion, aussi dans le respect des « règles de la progressivité et du gradualisme qui, comme le montre l'expérience des autres contient, garantissent les succès de l'intégration »53(*).

Par ailleurs, la RDC et l'Angola ont intérêt à reconnaître et faire valoir la cassure de fait qui existe entre leurs systèmes économiques respectifs et le système quasi identique que partagent les autres membres de la CEEAC appartenant tous à la zone franc (CEMAC). Ce système commun aux Etats de la CEMAC est susceptible de former une base solide à leur effort d'intégration.

En outre, les Etats membres doivent respecter les ressources naturelles des Etats voisins pour éviter l'exploitation illégale qui nécessitera la responsabilité internationale de cet Etat. La RDC doit se servir de sa diplomatie pour résoudre le problème de la crise dans cette région car elle est le moteur de la stabilité de l'Afrique Centrale, sa stabilité permettra à ses voisins d'être en sécurité et de ne pas subir des effets collatéraux par les situations belliqueuses de la part de la RDC par ses réfugiés et les mouvements migratoires.

CONCLUSION

La crise dans l'Afrique des Grands Lacs constitue un enjeu majeur sur les facteurs de paix qui sont la sécurité. La stabilité et le développement depuis quinze ans.

Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes attelés à fournir les éléments essentiels qui intéressent notre politique extérieure dans les Grands Lacs Africains. Une étude spécifiée par les pistes de solution d'une paix durable en quelques points tels :

1) La prise en compte de l'influence des puissances étrangères comme facteur de paix par des coopérations diplomatiques qui pourront amèner l'industrialisation de la partie souvent tenue en crise ;

2) La considération effective du système de la Sécurité Collective comme moyen de la défense et de la stabilité collective émue par le respect du principe de bonne foi dans leur exécution. Que les voisins ne soient influencés par les séductions de leurs partenaires pour déstabiliser les autres ;

3) La position géopolitique et géostratégique de la RDC lui cause des grands enjeux ; ses neufs voisins terrestres et un voisin maritime, ses potentialités géologiques et géographiques l'incident à l'instabilité et l'insécurité, d'où il faut des mesures sécuritaires de hautes dimensions technologiques envisagés par des partenaires stratégiques ;

4) La rénovation des rapports par l'intégration économique des Etats membres des Grands Lacs Africains par l'orientation de leurs visions vers les communautés économiques et stratégiques pour leurs seuls intérêts que de se faire membre à plusieurs communautés dont ils n'ont plus intérêts d'exister ;

5) Le non-respect légal quant à l'exploitation illégale des ressources naturelles des Etats se trouvant aux frontières constitue la grande instabilité qui doit remettre toujours en cause la souveraineté des Etats, la démocratie et l'ingérence dans les affaires internes.

Outre à cela, nous estimons que la RDC doit, pour son intérêt, tenir compte de ses différentes faiblesses illustrées depuis un certain temps en domaine d'élaboration de sa politique extérieure. Elle doit proposer dans ses missions diplomatiques les diplomates de carrière et de formation qui doivent remplir leur fonction de représentation d'un gouvernement et non d'un gouvernant.

De cela, elle doit savoir spécifier les principes à observer dans sa coopération avec les autres Etats de la région en tenant compte des principes essentiels émus au Pacte de Nairobi qui sont : la souveraineté nationale, l'intégrité territoriale, le non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats membres, la non-agression, la coopération mutuelle et le règlement pacifique des différends.

En sus, la redynamisation de ses rapports diplomatiques avec le Rwanda depuis mars dernier par la réouverture des ambassades dans les deux pays, sa coopération avec l'Ouganda  pour le retrait de ses troupes et la redynamisation de leur rapport diplomatique, la mise de bonne politique de l'intégration avec le Burundi, montrent que dans ces conditions, la RDC pourra aspirer à la paix durable pouvant l'amener au progrès, à l'avancement et au développement.

BIBLIOGRAPHIE

I. Textes légaux

1. L'Action commune n° 2005/355/PESC du 2 mai 2005, in Journal officiel de l'UE, n° L 112 du 3 mai 2005.

2. L'Action commune n° 2004/847/CFSP du 9 décembre 2004, in Journal officiel de l'UE, n° L 367 du 14 décembre 2005 sur la PESD, voir F. Santopinto, « La politique extérieure de sécurité et de défense : enjeux et réalités », Note d'analyse, GRIP,

3. Le Charte des Nations Unies, 1945.22/12/2005. 

4. La Constitution de la RDC, février 2006.

5. La Déclaration de Dar-Es-Salaam, novembre 2004.

6. Le Pacte de Nairobi, décembre 2006.

II. Ouvrages

1. ANGO ELA P., La prévention des conflits en Afrique centrale, Paris, Karthala, 2005.

2. BARREA J., Théories des relations internationales. De « l'idéalisme » à la « grande stratégie », Namur, Erasme, 1994.

3. BERNAULT F., Démocraties Ambiguës en Afrique centrale, Paris, Karthala, 1996.

4. ERIC DAVID, Les principes du droit des conflits armés, Paris, LGDJ, 2002.

5. HASBI AZIZ, La Théorie des Relations Internationales, Paris, L'Harmattan, 2004.

6. KAMANDA Kimona - Mbinga J., La stabilité du Congo-Kinshasa, Paris, Ed. L'Harmattan, 2004.

7. LABANA L.A et LOFEMBE BEKENYA, La Politique Etrangère de la RDC, structures, fonctionnement et manifestations, Kinshasa, Ed. Sirius, 2006.

8. LABANA LASAY'ABAR, Les Relations Internationales Présentation panoramique et approches théoriques, Ed. Médiaspaul, Kinshasa, 2006.

9. LEFEBVRE M., Le jeu du Droit et de la Puissance : précis des Relations Internationales, Paris, PUF, 1994.

10. MERLE M., Sociologie des relations internationales, 4eme Edition, Paris, Dalloz, 1993.

11. REYNET JEZNS F., La guerre des grands lacs : alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique Centrale, Paris Montréal, l'Harmattan, 1999, p.287.

12. ROSEMBERG D., Les principes de souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles, Paris, librairie générale de Droit, 1983.

13. SARGENT L.T., Les Idéologies politiques contemporaines, 7è Ed., Paris, Economica, 1987.

14. YEZI PYANA F., La géopolitique internationale du Zaïre, Ed. Africa, Lubumbashi, 1979.

III. Notes de cours, Articles

1. BONGELI Y., Méthodes en sciences juridiques, cours polycopié, G2 Droit, UNIKIN, Kinshasa, 2005-2006.

2. HENRI BOSHOFF, « Update on the status of army integration in the DRC », Situation Report, ISS, 2 /09/2005.

3. KIBASOMBA R., « Post-War Defense Integration in the Democratic Republic of the Congo », Occasional Paper, 119, ISS.

4. KITIMA KASENDWE A., « La Géopolitique de l'Afrique centrale : Enjeux et alliances », in Conditions d'une paix durable en Afrique Centrale, Revue de la faculté de droit, CRIP, EDUPC, 2003.

5. LABANA L.A. « Les indices de la crise de la crise actuelle sur la vie des diplomates zaïrois à l'étranger », in Regards critiques sur la crise en RDC (1990-1997), Lubumbashi, PUL, 1998.

6. LUKIANA MABONDO, « Les influences étrangères en Afrique centrale : un facteur de stabilité régionale et d'une paix durable » in Conditions d'une paix durable en Afrique Centrale, Revue de la faculté de droit, CRIP, EDUPC, 2003, pp. 63-75.

7. LUKIANA M., La Politique Étrangère de la RDC, cours inédit, G3 Droit, UPC, Kinshasa, 2008-2009.

8. MAVUNGU MVUMBI, « Le système de la sécurité collective en Afrique Centrale », in Conditions d'une paix durable en Afrique Centrale, Revue de la faculté de droit, CRIP, EDUPC, 2003.

9. MUTABAZI, « politique d'intégration économique des pays des grands lacs : lecture d'un échec », in Reconstruction de la République Démocratique du Congo. Le rôle de la société civile, Cahiers des droits de l'homme et de la paix en région des grands lacs, vol. 1, n°1, 2004.

10. NTUMBA BUKASA E., La RDC et le processus d'intégration des pays des Grands Lacs comme voie de sortie de la crise sécuritaire régionale, Mémoire de Master en Administration Publique, ENA, Promotion Willy Brandt, 2007-2009.

11. PAMPHILE SEBAHARA, « La réforme du secteur de la sécurité en RD Congo » dans http://www.grip.org/bdg/g4600.

IV. web graphes, lexiques et périodiques

1. CORNU GERARD, Lexique des termes juridiques, Ed. Hachette, Paris, 2006.

2. Dictionnaire Universel, Paris, Ed. Hachette, 2004.

3. Encyclopédie Microsoft Encarta 2008.

4. Encyclopédie Atlas des Relations internationales 2008.

5. www. Info-grandslacs.net

6. www.digitalcongo.net

7. www.mediacongo.net

8. www.monde-diplomatique.fr

9. www.wikipedia.org

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE............................................................................................... i

DEDICACE................................................................................................ii

AVANT-PROPOS........................................................................................iii

INTRODUCTION 1

1. Présentation du sujet 1

2. Problématique 1

3. Hypothèses du travail 2

4. Choix et Intérêt du sujet 3

5. Délimitation du sujet 4

5.1. Délimitation spatiale 4

5.2. Délimitation temporelle 4

6. Méthodes de travail et Techniques de recherche 4

6.1. Méthodes 5

6.2. Techniques 5

7. Esquisse sommaire 5

CHAPITRE I : LES CONSIDERATIONS GENERALES 7

Section 1. Le déblayage conceptuel 7

1.1. La notion sur la politique extérieure 7

1. 1.1 La définition 7

1.1.2. L'analyse des facteurs déterminants de la politique extérieure 8

1.2 La Région des Grands Lacs Africains 12

1.2.1. L'Origine de l'expression « Grands Lacs Africains » 12

1.2.2. Les aspects actuels de l'expression 12

1.2.4. La crise des Grands Lacs Africains depuis les années 90 13

Section 2. La configuration de la RDC 18

2.1. La situation géographique 18

2.2. La situation stratégique 19

CHAPITRE II : LA POLITIQUE EXTERIEURE DE LA RDC 29

Section 1. La brève historique de la diplomatie congolaise 29

1.1. Les périodes de la diplomatie congolaise 29

1.1.1. La naissance de la diplomatie congolaise 30

(Première période : du 30/6/1960 au 24/11/1965) 30

1.1.2. De l'apogée à la déliquescence 31

(Deuxième période : du 24/11/1965 au 20/04/1990) 31

1.1.3. Une diplomatie en perte de vitesse 32

(Troisième période du 24/04/1990 au 17/05/1997) 32

1.1.4. La diplomatie de la guerre 33

1.1.5. La diplomatie de l'ouverture 33

(cinquième période : du 26/01/2001 au 17/02/2002) 33

1.1.6. La diplomatie du partage 34

(sixième période du 30/06/2003 à 2006) 34

1.1.7. La diplomatie de la Troisième République 34

(A partir de 2006) 34

1.2. Les forces et les faiblesses de la diplomatie congolaise 35

1.2.1. Les forces de la diplomatie congolaise 35

1.2.2. Les faiblesses de la diplomatie congolaise 35

Section 2. Les principes essentiels de la politique extérieure 37

Section 3. Les objectifs et la mise en oeuvre de la Politique 42

Extérieure de la RDC. 42

Section 4. Les organes de la politique extérieure de la RDC 44

CHAPITRE III : LA POLITIQUE EXTERIEURE DE LA RDC, PACTE SUR LA SECURITE, STABILITE ET LE DEVELOPEMENT DE LA REGION DE GRANDS LACS AFRICAINS 47

Section 1. La brève présentation du pacte de Nairobi 47

1.1. Les concepts fondamentaux du pacte 47

1.1.1. La sécurité 47

1.1.2. La Stabilité 49

1.1.3. Le Développement 50

1.2 La portée du Pacte de Nairobi 50

1.2.1. Les Protocoles 52

1.2.2. Mécanisme Régional de suivi 58

Section 2. Le niveau d'application du pacte et les rapports diplomatiques dans la région des Grands Lacs Africains 59

Section 3. Les perspectives d'une Paix durable dans la région des Grands Lacs Africains 61

CONCLUSION ...... 65

BIBLIOGRAPHIE 67

TABLE DES MATIERES 70

* 1 LEFEBVRE M., Le jeu du Droit et de la Puissance : précis des Relations Internationales, Paris, PUF, 1994, p.525

* 2 HASBI AZIZ, La théorie des Relations Internationales, Paris, L'Harmattan, 2004, p.297

* 3 Dictionnaire Universel, Paris, Ed. Hachette, 2004, p.802

* 4 BERNAULT F., Démocraties Ambiguës en Afrique centrale, Paris, Karthala, 1996, p. 112.

* 5 KAMANDA Kimona - Mbinga J., La stabilité du Congo-Kinshasa, Paris, Ed. Harmattan, 2004, p.65

* 6 ROSEMBERG D., Les principes de souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles, Paris, Librairie Générale de Droit, 1983, p.214

* 7Dictionnaire Universel, p. 982

* 8 BONGELI Y., Méthodes en sciences juridiques, cours polycopié, G2 Droit, UNIKIN, Kinshasa, 2005-2006, p.15

* 9 Idem, P. 18.

* 10M. MERLE cité par LABANA L.A et LOFEMBE BEKENYA, La Politique Etrangère de la RDC, structures, fonctionnement et manifestations, Kinshasa, Ed. Sirius, 2OO6, p.1.

* 11ROSENAU J. cité par LUKIANA M., La Politique Étrangère de la RDC, cours inédit, G3 Droit, UPC, Kinshasa, 2008-2009.

* 12 LABANA LASAY'ABAR, Les Relations Internationales Présentation panoramique et approches théoriques, Ed. Médiaspaul, Kinshasa, 2006, pp. 23-25.

* 13 MERLE M., Sociologie des relations internationales, 4eme Edition, Paris, Dalloz, pp. 208-209.

* 14 Interview accordée par Vignaux BARBARA à Jean Pierre CHRETIEN sur La région des Grands Lacs Africains au www.diploweb.com/forum/afriquegrandslacs.htm

* 15 ANGO ELA P., La prévention des conflits en Afrique centrale, Paris, Karthala, 2005, p. 25

* 16 REYNT JENS F., La Guerre des Grands Lacs : Alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale, Paris Montréal, Ed. L'Harmattan, 1999, p. 8.

* 17 Consulter à ce sujet : www.grandslacs.net

* 18 www.Digitalcongo.net/situation géographique.

* 19 Pamphile SEBAHARA, « La réforme du secteur de la sécurité en RD Congo » dans http://www.grip.org/bdg/g4600

* 20 Pamphile SEBAHARA, op.cit.p.2

* 21 HENRI BOSHOFF, « Update on the status of army integration in the DRC », Situation Report, ISS, 2/09/2005, p. 1.

* 22 Cfr. Action commune n° 2005/355/PESC du 2 mai 2005, in Journal officiel de l'UE n° L 112 du 3 mai 2005, p. 20.

* 23 Cfr. KIBASOMBA R., «Post-War Defense Integration in the Democratic Republic of the Congo», Occasional Paper, 119, ISS, Pretoria, Décembre 2005, p. 2.

* 24Action commune n° 2004/847/CFSP du 9 décembre 2004, in Journal officiel de l'UE n° L 367 du 14 décembre 2005, p. 30-34. Sur la PESD, voir F. Santopinto, « La politique extérieure de sécurité et de défense : enjeux et réalités », Note d'analyse, GRIP, 22/12/2005 

* 25 LABANA L.A. Relations internationales, p. 30.

* 26 HASBI AZIZ, op.cit., pp.272-292

* 27 Idem, pp. 304-342.

* 28 LABANA L.A. et LOFEMBE B. La Politique étrangère de la RDC, pp.7-21.

* 29 LABANA L.A. « Les indices de la crise de la crise actuelle sur la vie des diplomates zaïrois à l'étranger », in Regards critiques sur la crise en RDC (1990-1997), Lubumbashi, PUL, 1998, p.51.

* 30 LABANA L.A. et LOFEMBE BEKENYA, La politique étrangère de la RDC, structures, fonctionnement et manifestations, Kinshasa, Ed. SIRIUS, 2006, p.12.

* 31 LABANA L.A. et LOFEMBE BEKENYA, La politique étrangère de la RDC, structures, fonctionnement et manifestations, Kinshasa, Ed. SIRIUS, 2006, pp.15 -20

* 32 KIANGA Thierry, La RDC vers l'aternative de la Diplomatie dynamique, Master en international Relations and public affaires : Diplomacy and international publics, Center for americzn students, Shanghai/China, février 2006, p.19.

* 33 BONDO Achille, Les sept défis de la RDC face aux enjeux géostratégiques internationaux, in www.lepotentiel.com, 20 janvier 2006, p.2.

* 34 SARGENT L.T., Les Idéologies politiques contemporaines, 7è Ed., Paris, Economica, 1987, p.1.

* 35 GERARD CORNU, Lexique des termes juridiques, Paris, L'Harmattan, 2008, p.258.

* 36 YEZI PYANA F., La géopolitique internationale du Zaïre, Ed. Africa, Lubumbashi, 1979, p. 10.

* 37 LABANA L.A. et LOFEMBE BEKENYA, La politique étrangère de la RDC, structures, fonctionnement et manifestations, Kinshasa, Ed . SIRIUS, 2006, p.112.

* 38 KIANGA Thierry, La RDC vers l'alternative de la diplomatie dynamique, Master en International Relations and public Affaires : Diplomacy and international politics, Center for American students, Shanghai/China, Février 2006, p. 22.

* 39LABANA LA., les Relations Internationales, p.167.

* 40 BARREA J., Théories des relations internationales. De « l'idéalisme » à la « grande stratégie », Namur, Erasme, pp.175-274.

* 41 Dictionnaire universel, p.1762.

* 42 NTUAREMBA ONFRE L., Cours d'Economie de Développement, Cours polycopié, G3 RI, UNIKIN,Kinshasa, 2006-2007, p.16.

* 43 LUKIANA MABONDO, « Les influences étrangères en Afrique centrale : un facteur de stabilité régionale et d'une paix durable » in Conditions d'une paix durable en Afrique Centrale, Revue de la faculté de droit, CRIP, EDUPC, 2003, pp. 63-75.

* 44 BERNAULT F., Démocraties Ambiguës en Afrique Centrale, Paris, Karthala, 1996, p. 224.

* 45 REYNET JEZNS F., La guerre des grands lacs : alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique Centrale, Paris Montréal, l'Harmattan, 1999, p.287.

* 46 ERIC DAVID, Les principes du droit des conflits armés, Paris, LGDJ, 2002, p. 131.

* 47 KAMANDA KIMONA MBINGA J., Op.Cit, p.75.

* 48 HASBI AZIZ, op.cit., p. 24.

* 49 MAVUNGU MVUMBI, « Le système de la sécurité collective en Afrique Centrale », in Conditions d'une paix durable en Afrique Centrale, Revue de la faculté de droit, CRIP, EDUPC, 2003, pp. 77-86.

* 50 KITIMA KASENDWE A., « La Géopolitique de l'Afrique centrale : Enjeux et alliances », in Conditions d'une paix durable en Afrique Centrale, Revue de la faculté de droit, CRIP, EDUPC, 2003, pp. 53-61.

* 51 Cfr. NTUMBA BUKASA E., La RDC et le processus d'intégration des pays des Grands Lacs comme voie de sortie de la crise sécuritaire régionale, Mémoire de Master en Administration Publique, ENA, Promotion Willy Brandt, 2007-2009, p. 43.

* 52 MUTABAZI, « politique d'intégration économique des pays des grands lacs : lecture d'un échec », in Reconstruction de la République Démocratique du Congo. Le rôle de la société civile, Cahiers des droits de l'homme et de la paix en région des grands lacs, vol. 1, n°1, 2004.

* 53 Cfr. Séminaire des chercheurs et universitaires sur la région des grands lacs (24-27 juin 1997), « vers une citoyenneté transfrontalière dans la région des grands lacs ». Genève, juillet 2007.






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite