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La politique extérieure de la R.D.Congo face au pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des grands lacs africains

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par Guelord Denlay MOSAU MBOMBO
Université protestante du Congo - Graduat 2008
  

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1.2.4. La crise des Grands Lacs Africains depuis les années 90

Nous affirmons avec Paul ANGO ELA que l'Afrique centrale est retournée à ses anciens démons, depuis environ une décennie, ce qui fait de cette région ouvertement conflitogène, un champ prisé d'observations et un objet d'analyses fouillées des politistes, juristes, économistes et des géostratèges. Ce regain d'intérêt des chercheurs pour le « ventre mou » de l'Afrique est sans doute provoqué par la spirale de la violation qui traverse, déstabilise et parfois sème le chaos dans cette partie très convoitée de l'Afrique. 15(*)

Le Professeur Filip REYNT JENS suscite dans ses expressions documentaires que la victoire dans la guerre de Laurent-Désiré KABILA en 1996-1997 a été la conséquence de deux facteurs : d'une part, la grande faiblesse de l'armée zaïroise, déliquescente à l'image de l'Etat ; d'autre part, la mise en oeuvre d'une formidable coalition régionale. Alors que les prémisses de l'instabilité étaient présentes depuis longtemps, la guerre menée sous les auspices du Rwanda, de l'Ouganda et l'Angola a eu des effets géopolitiques majeurs.

Il considère que la région des grands lacs d'Afrique centrale se trouve aujourd'hui au coeur d'une vaste recomposition aux retombées continentales, et que l'avènement de KABILA n'a pas résolu les deux grands problèmes qui avaient engendré la rébellion des Banyamulenge : la sécurité des voisins orientaux de la RDC et le statut de la population Rwandophone.

Cependant, lorsqu'une nouvelle guerre éclate en août 1998, la fragilité des alliances de convenance s'exprime immédiatement. Les coalitions se mettent à glisser à « l'allié d'hier est l'adversaire d'aujourd'hui ». C'est là que débite la première guerre mondiale africaine qui implique directement ou indirectement une dizaine de pays.

Les phénomènes observés pendant ces deux guerres successives de désétatisation, de déterritorialisation, de criminalisation et de désengagement de la communauté internationale traduisent la disparition de l'ordre post colonial en Afrique.

Pour les acteurs locaux, régionaux et internationaux, opérant dans un contexte de mondialisation, le bénéfice rapide réalisé dans des enclaves est bien plus important que des questions de souveraineté formelle. La bipolarisation ethnique, l'ampleur des crimes contre l'humanité, la faiblesse de l'Etat congolais et l'instabilité de la part de ses voisins augurent mal d'une solution pacifique durable dans la région des Grands Lacs et plus généralement en Afrique centrale.16(*)

Cette crise se manifeste sur les quatre dimensions humanitaires17(*) :

Sur le Plan social 

Plusieurs formes d'exploitation de la personne humaine, l'enrôlement des enfants dans l'armée, la privation des salaires des agents de l'Etat et la jouissance des richesses des provinces de Kivu par les particuliers, même les étrangers par les transnationales. La corruption manage visiblement et cela à tous les niveaux, l'insécurité étant généralisée dans les villes comme dans les villages ; ceux-ci sont transformés en champs de bataille alors qu'hier ce sont les mêmes villages qui fournissaient à la ville les denrées de première nécessité. Non seulement l'on assiste à des massacres et des tueries des débonnaires et paisibles citoyens mais aussi et surtout à des arrestations injustes et despotiques des personnes par des agents dits de l'ordre. Le nombres des enfants de la rue ne cesse d'augmenter les enfants abandonnés à leur triste sort, ceux ci sont hypothéqués et privés de leur droit à l'éducation, à l'alimentation, à la distraction, bref de la survie comme ailleurs dans le monde. Avec cette situation, la prostitution s'est développée en une vitesse de croisière, la prise des stupéfiants pour tenter de noyer en vain leur sort, la présence du SIDA est signalée chez la population jeune à la moyenne de 18 ans et les cas de violation des droits de l'homme qui ont surgi dans cette région.

Sous l'angle économique 

Le pillage méthodique des ressources naturelles et publiques, les quelques recettes dans les banques sont détournées par les autorités pour les fins que la population ignore, la pullulation des taxes, la paralysie du secteur économique et la flambée de prix sur le marché, la dollarisation des frais à tous les échelons, l'exploitation illicite des richesses du sous-sol, l'enclavement des banques et la dévaluation due au manque des mesures d'encadrement du circuit financier. Toutes les fermes des provinces en guerre ont été pillées, ce qui explique l'engouffrement du secteur agricole. Les fermes demeurent inaccessibles et inemployables car l'insécurité persiste, l'approvisionnement de la ville de Bukavu en denrée alimentaire reste insignifiant. Les routes de desserte agricole demeurent impraticables et quasiment inexistantes à cause des guerres. La destruction des infrastructures de base est une violation des règles relatives à la guerre ou le droit des conflits armés.

Dans le cadre politique 

Notoirement autrefois il y a eu des violations des atouts de la souveraineté des pays de la région, une usurpation des compétences relevant des prérogatives des gouvernements telles que les conventions bilatérales entre les États, la privation de la liberté restent les cas les plus probants. L'intolérance et la politisation des institutions publiques au point de rendre chaque service étatique une section du RCD/Goma à l'instar de « vouloir ou pas l'on est membre du Mouvement Populaire de la Révolution » de jadis. La mauvaise gouvernance est due à l'insatisfaction des Seigneurs de guerre, l'immaturité politique traduite par le manque du sens du patriotisme, la recherche des intérêts personnels, la politisation de l'armée, le non-respect des clauses de la Déclaration universelle des droits de l'homme et des accords existants entre les pays, le manque d'un projet de société digne de répondre aux attentes des population de la région.

Selon le facteur militaire :

L'essentiel est d'abord de constater l'occupation de l'Est de la R.D.C. par des forces militaires étrangères, du Rwanda, l'existence des forces d'autodéfense populaire des Mai Mai, la création des milices par certains individus dans la mission de pérenniser la guerre à l'Est de la République, l'attribution des grades aux militaires sans tenir compte des aptitudes et des normes en la matière. Cette pratique est une entrave à l'unification et à l'avancement du processus de paix, la privation de soldes des soldats qui est une insécurité des populations et de leurs biens, le manque d'un programme de réinsertion sociale des blessés de guerre et la violence sexuelle à l'endroit des femmes et des jeunes filles. Il ressort dans tous ceux-ci une crise multisectorielle, et c'est la jeunesse qui paie le pot cassé car c'est elle qu'on retrouve sur les champs de batailles, dans les rues à cause de la délinquance et le chômage, sous l'oeil complice des dirigeants sensés protéger la population et garantir la survie de celle-ci.

De ce qui précède, la jeunesse qui est destinée à faire la donne au monde future présage un avenir très peu rassurant, vu un présent très contingent et très incertain. Les pistes de solution pour sortir de ce gouffre peuvent se comprendre dans le sens de prise en compte de certaines valeurs comme la liberté d'expression qui est un accélérateur à la véritable démocratie, la tolérance de l'autre, le pardon qui manque à tous les niveaux.

Pour les autorités, ils doivent reconnaître leurs méfaits en se déshabillant devant la population, c'est-à-dire, s'accuser et dire ce qu'il devrait faire, dire ce qu'ils ont fait alors que cela n'avait pas été demandé de faire, d'amener la population à une véritable réconciliation nationale et au respect des droits de la personne humaine, tel qu'inscrit dans la charte des Nations Unies (DUDH). Mais aussi aboutir à la dénonciation des ennemis de paix, respecter les limites des pays dans la région, permettre le rapatriement des réfugiés Hutu se trouvant encore sur le sol congolais ainsi que leurs combattants. Enfin, mettre en place un tribunal pénal en RDC comme celui du Rwanda pour décourager les Seigneurs de guerre et l'impunité.

Il faut cependant, dénoncer les groupes qui valorisent les armes pour accéder au pouvoir, car la ressource valorisée doit être les suffrages ; réclamer et défendre les valeurs positives et les droits humains en face de ceux qui les violent volontairement ou par ignorance ; éviter le clientélisme et le trafic d'influence dans les problèmes politiques d'intérêt national ; combattre les velléités séparatistes et de la partition, et être à l'écoute du souverain premier et à ses aspirations.

L'homme ne doit pas cesser d'être un homo sapiens mais il doit ajouter à cette qualité la fraternité et devenir un homo « frater » ; il devient en ce moment l'ouvrier de paix par sa volonté et s'en suit sa détermination et les soucis d'arriver jusqu'au bout. Ces généralités, exprimées sous forme de l'état des lieux dans la région des Grands Lacs Africains font partie de l'histoire. La restauration de la paix dans cette partie de l'Afrique est le devoir de tous ; tout le monde est responsable et doit être artiste de paix partout où il se trouve. La paix étant donc le rapport entre les personnes qui ne sont pas en conflit. Elle suppose accord, concorde, entente ; elle est le rapport calme entre les citoyens, l'absence des troubles, des violences. Elle suppose la pacification, la neutralité, le respect de soi et de sa proximité. C'est l'état d'une personne que rien ne vient troubler ; c'est le repos, la tranquillité.

* 15 ANGO ELA P., La prévention des conflits en Afrique centrale, Paris, Karthala, 2005, p. 25

* 16 REYNT JENS F., La Guerre des Grands Lacs : Alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale, Paris Montréal, Ed. L'Harmattan, 1999, p. 8.

* 17 Consulter à ce sujet : www.grandslacs.net

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle