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Evolution et structure du PIB de la république démocratique du Congo de 1990 à  2005

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par Emmanuel BARAMBESHA MANIRIHO
Université Libre des Pays des Grands Lacs  - Licencié en sciences économiques et de gestion, option gestion des entreprises 0000
  

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Chapitre Premier

LES GENERALITES THEORIQUES

La démarche adoptée dans cette partie est essentiellement théorique. Il s'agit de présenter d'une manière ordonnée les nombreuses théories et analyses qui éclairent notre sujet de recherche.

Ce chapitre portera essentiellement sur deux sections principales. La première section présente les généralités théoriques sur La petite économie ouverte la seconde section sur les généralités sur commerce extérieur.

I: GENERALITES SUR LA PETITE ECONOMIE OUVERTE

I.1 NOTIONS

Ce point ouvre l'étude en économie ouverte. Pour comprendre le fonctionnement d'une économie ouverte, nous devons maîtriser les variables macroéconomiques essentielles qui mesurent les interactions entre pays.

Cette section aborde les déterminants des flux internationaux. Nous y construisons à cette fin un modèle d'une petite économie ouverte. Ce modèle ce qui fait qu'un pays est créancier ou débiteur sur les marchés mondiaux, d'une part, et comment les politiques nationaux et étrangères affectent les flux de capitaux et de biens et services, d'autre part.

I.1.1 les flux internationaux de biens e t capi taux

La différence macroéconomique déterminante entre et une économie fermée est que la première n'est pas contrainte de réaliser, au cours de toute année donnée, l'égalité entre ses dépenses et sa production de biens et de services : elle peut dépenser moins qu'elle ne produit et prêter le solde à l'étranger. Pour une compréhension plus complète nous revenons à la comptabilité nationale.

1° Les déterminants de la demande de biens et services Les quatre composantes du PIB :

v C : consommation

v I : investissement

v G : dépenses publiques

v NX : exportations nettes

Le circuit économique ne contient que les trois premiers de ces composantes. Jusqu'ici, afin de ne pas trop compliquer l'analyse, nous avons fait l'hypothèse d'une économie fermée, soit une économie dépourvue de tout échange avec l'étranger. Les exportations nettes d'une telle économie sont, par définition nulles. Nous étudierons la macroéconomie des économies ouvertes au point qui suivra.

Dans une économie fermée, il y a trois utilisations possibles de biens et services qu'elle produit. L'identité du revenu national exprime ces trois composantes du PIB.

Y = C + I + G1

Les ménages consomment une partie de la production de l'économie et utilisent, conjointement aux entreprises, une autre partie pour l'investissement, le solde étant acquis par l'Etat.

2° le role des exportations ne ttes

En économie fermée, tous les biens et services produits par une économie sont vendus sur le territoire national. Il n'y a donc que trois types de dépenses : C, I et G.

En économie ouverte, la production se vend tant sur le territoire national qu'à l'étranger. Il y a donc désormais quatre grandes catégories de dépenses :

· Cd , la consommation de biens et services produits sur le territoire national ;

· Id, l'investissement en biens et services produits sur le territoire national ;

n Gd, les acquisitions par l'Etat de biens et services produits sur le territoire national ;

n EX, les exportations de biens et services produits sur le territoire national. Ceci nous donne l'identité comptable suivante :

(1) Y = Cd + Id + Gd + EX

La somme des trois premiers termes, Cd, Id, Gd, représente l'acquisition, sur le territoire national, de biens et services produits sur le territoire national. Le

1 G. N. MAKIW, Macroéconomie, De Boeck Université, 3ème éd., Paris, 2003, p.31

quatrième terme, EX, désigne l'acquisition par le reste du monde de biens et services produits sur le territoire national.

Comment rendre cette identité plus directement utilisable ? Remarquons tout d'abord que les biens et services acquis sur le territoire national sont à la fois d'origine

nationale et d'origine étrangère. En conséquence, la consommation Cd de biens et services produits sur le territoire national et de la consommation Cf de biens et services d'origine étrangère ; de même I égal Id + If, et G = Gd + Cf. nous obtenons donc

(2) C = Cd + Cf

I ~ Id + If

G = Gd + Cf

En introduisant ces trois équations dans l'identité (1) :

(3) Y = ( C - Cf ) + ( I- If ) + ( G - Gf ) + EX

En réaménageant:

(4) Y ~ C + I + G + EX - (Cf + If + Gf )

La Somme des acquisitions, sur le territoire national de biens et de service étrangers (Cf + If + Gf) représentent les dépenses en importations (IM).nous pouvons donc maintenant réécrire comme suit l'identité comptable du revenu national :

(5) Y = C + I + G + EX - IM

Les acquisitions de biens et services importés faisant partie des dépenses sur le territoire national (C + I + G), mais non de la production effectuée sur le territoire national, l'équation (5) soustrait ces importations. En définissant les exportations nettes en tant qu'exportations diminuées des importations (NX = EX - IM), l'identité devient :

(6) Y = C + I + G + NX

Selon cette équation, la dépense intérieure, c'est-à-dire la dépense effectuée sur le territoire national, est la somme de la consommation, de l'investissement, des dépenses publiques et des exportations nettes.

Cette formulation montre les liaisons entre production et dépenses sur le territoire national, d'une part, et exportations nettes, d'autre part. en particulier :

(7) NX = Y - (C + I + G)

Exportations nettes = production - dépenses intérieure

Si la production est supérieure à la dépense extérieure, la différence est exportée : les exportations nettes sont positives. Si la production intérieure est inférieure à la dépense intérieure, la différence est importée : les exportations nettes sont négatives.

1.1.2 les flux internationaux de capi taux e t la balance des biens e t services

En économie ouverte, tout comme en économie fermée, des marchés financiers et les marchés de biens et services sont étroitement interréliés. Pour le voir, nous devons réécrire l'identité comble du revenu national en termes d'épargne et d'investissement. Nous partons de l'identité suivante :

(8) Y = C + I + G + NX

En soustrayant C et G des deux membres, nous obtenons :

(9) Y - C - G = I + NX

Epargne nationale Ainsi :

(10) S = I + NX

En soustrayant I des deux membres de l'équation, l'identité comptable du revenu national se réécrit comme suit :

(11) S - I = NX

Cette présentation de l'identité comptable du revenu montre que les exportations nettes d'une économie doivent toujours être égales à la différence entre son épargne et son investissement.

Etudions de plus près chacun des membres de l'identité. Le membre de droite NX est le plus simple : il désigne les exportations nettes de biens et services de l'économie considérée.

On appelle également ces exportations nettes « balance des biens et services », qui mesure l'écart des échanges effectifs de biens et de services par rapport à la norme de l'égalité entre importations et exportations.

Le membre de gauche de l'identité, S - I, montre quant à lui la différence entre l'épargne et l'investissement de l'économie considérée, que l'on appelle également « investissement extérieur net » ou encore « sorties nettes de capitaux ». Il désigne le solde entre ce que prêtent les résidents de l'économie considérée à l'étranger et ce qu'il y emprunte. Un solde positif traduit le fait qu'une épargne intérieure supérieure à l'investissement intérieur permet de prêter à l'étranger. En cas de solde négatif, un investissement supérieur à l'épargne oblige à emprunter à l'étranger pour financer l'excédent d'investissement. Les sorties nettes des capitaux reflètent donc les flux internationaux de capitaux destinés à financer l'accumulation du capital.

Il ressort de l'identité du revenu national que le montant des sorties nettes de capitaux est toujours égal à la balance commerciale :

(12) sorties nettes de capitaux = balance commerciale

S - I = NX Si S - I et NX sont positives, I;: y a excédent

commercial: le pays qui en bénéficie prête sur les marches financiers internationaux et exporte davantage de biens et services qu'il n'en importe.

Si S - I et NX sont négatifs, le pays encourt un déficit commercial : il

importe de l'étranger davantage de biens et de services qu'il n'y exporte, et il doit emprunter en termes nets, sur les marchés financiers internationaux.

Tableau N° 1 : les flux internationaux de marchandises et de capitaux1

EXCÉDENT COMMERCIAL

EQUILIBRE COMMERCIAL

DÉFICIT COMMERCIAL

X > M

X = M

X <M

NX >0

NX = 0

NX <O O

Y > C+I+G

Y = C+I+G

Y < C+I+G

Epargne supérieure à

l'investissement

Epargne égale à

l'investissement

Epargne inférieure à

l'investissement

Sorties nettes des capitaux supérieures à zéro

Sorties nettes des capitaux

égales à zéro

Sorties nettes des capitaux inférieures à zéro

Ce tableau montre les trois possibilités offertes à une économie ouverte.

1.1.3 La mobilite des capi taux

Nous allons dans un instant introduire un Modèle des flux internationaux de capitaux et de biens et services. Etant donné que les sorties nettes des capitaux équivalent à l'épargne intérieure diminuée de l'investissement intérieur, le modèle explique les sorties nettes de capitaux par voie de ces variables. Du même coup, il explique la balance commerciale, puisque celle- ci est nécessairement égale aux sorties nettes de capitaux.

Notre nouveau modèle reprend certain de ces éléments du modèle du revenu national, mais en lavant l'hypothèse selon laquelle le taux d'intérêt réel équilibre l'investissement et l'épargne. L'économie peut désormais encourir un déficit commercial et emprunter à l'étranger, ou, au contraire, accumuler un excédent commercial et prêter à l'étranger.

Puisque dans ce modèle le taux d'intérêt réel n'égalise plus épargne et investissement, il doit être lui-même déterminé par quelque chose, mais quoi ? Nous abordons cette question en étudiant le cas simple d'une petite économie ouverte dotée d'une mobilité parfaite des capitaux.

Par « petite» nous entendons que l'économie en question ne représente qu'une faible fraction du marché mondial et qu'elle ne peut donc, par ses propres moyens, n'avoir qu'un impact négligeable sur le taux d'intérêt international.

Par « mobilité parfaite des capitaux », nous entendons que les résidents du pays concerné n'ont aucune restriction d'accès aux marchés internationaux. En particulier, l'Etat ne met aucun obstacle à l'emprunt ou au prêt sur les marchés

internationaux. Dans une petite économie ouverte, en conséquence, le taux d'intérêt r est égal au taux d'intérêt international r*, soit le taux d'intérêt réel qui prévaut sur les marchés financiers internationaux. Ceci nous permet d'écrire :

r = r*

Les résidents de la petite économie ouverte ne doivent jamais à un taux d'intérêt supérieur à r*, parce qu'ils peuvent toujours obtenir à l'étranger un prêt à ce taux r*. De même, ils ne sont jamais contraints de prêter à un taux inférieur à r*,

parce qu'ils peuvent toujours obtenir ce taux sur l'argent qu'ils prêtent à l'étranger. C'est ainsi que le taux d'intérêt international détermine le taux d'intérêt de notre petite économie ouverte.

Pour la petite économie ouverte, le taux d'intérêt international est donc donné, mais d'où vient-il lui-même? En économie fermée, c'est l'équilibre entre épargne et investissement qui détermine le taux d'intérêt. On ne peut nier, si l'on exclut le commerce interplanétaire, que l'économie mondiale constitue une économie fermée. C'est donc l'équilibre être l'épargne mondiale et l'investissement mondial qui détermine le taux d'intérêt mondial. C'est précisément parce qu'elle a un effet négligeable sur l'épargne et l'investissement mondiaux, que notre petite économie ouverte n'influence que marginalement le taux d'intérêt international, qu'elle peut donc considérer comme donné de manière exogène.

1.2. LE MODELE1

1.2.1. construction du module

Pour construire notre modèle de la petite économie, nous partons de trois hypothèses:

1. les facteurs de production et la fonction de production déterminent la production Y de l'économie :

Y= F ( K, L)

K= quantité de capital

L= quantité de travail

Y= production

2. la consommation C est positivement corrélée au revenu disponible Y- T. la fonction de consommation s'écrit comme suit :

C = c ( Y- T )

3. l'investissement I est négativement corrélé au taux d'intérêt réel r. La fonction d'investissement s'écrit comme suit :

I = I ( r )

Nous disposons désormais des trois éléments de base de notre modèle. Nous réécrivons maintenant comme suit l'identité comptable

1 G. N. Mankiw, op. cit, P.32

NX = [ Y - c ( Y- T )- G ] - I (r*) = S - I (r*)

Cette équation nous indique ce qui détermine l'épargne S et l'investissement I, et donc la balance commerciale NX. Souvenons- nous que l'épargne dépend de la politique budgétaire : si les dépenses publiques G diminuent ou si les impôts T augmentent, l'épargne nationale croit. L'investissement dépend quant à lui du taux

d'intérêt réel international r* : toute hausse de ce taux d'intérêt rend non rentables

certains projets d »investissement. La balance commerciale est donc elle aussi fonction de ces variables.

1.2.2 comment les poli tiques economiques influencent-elles la balance commerciale ?

Nous partons d'une économie dont les exportations exactement égales aux importations, de sorte que ces exportations nettes NX sont égales à zéro et que l'investissement I égal à l'épargne S. Utilisons maintenant notre modèle pour prévoir l'impact des politiques économiques tant intérieures que étrangères.

1° la politique budgétaire nationale

Pour commencer, que ce passe-t-il dans une petite économie ouverte lorsque l'Etat augmente la dépense intérieure en accroissant les dépenses publiques ? La hausse de G réduit l'épargne nationale, puisque S = Y - C - G.

Si le taux d'intérêt réel mondial reste inchangé, l'investissement ne bouge pas. En conséquence, l'épargne est maintenant inférieure à l'investissement, dont une partie doit maintenant être financée par l'emprunt à l'étranger. Comme NX = S - I, la baisse de l'épargne S implique une baisse des exportations nettes NX. L'économie encourt un déficit commercial.

2° la politique budgétaire à l'étranger

Voyons maintenant ce qui se passe dans une petite économie ouverte lorsque ce sont les autres pays qui accroissent leurs dépenses publiques.

S'ils sont eux-mêmes petits, par rapport à l'économie mondiale, cette modification de politique budgétaire n'a qu'un impact négligeable sur les autres pays. Mais s'ils constituent une fraction importante de l'économie mondiale, la hausse des dépenses publiques réduit l'épargne mondiale et provoque une hausse du taux d'intérêt mondial.

Cette hausse du taux d'intérêt mondial renchérit le coût de l'emprunt et réduit, du même fait, l'investissement dans notre petite économie ouverte. L'épargne intérieure n'y ayant pas changé, l'épargne S y excède désormais l'investissement I. une partie de l'épargne excédentaire gagne le reste du monde. Comme NX = S - I, la baisse de I accroît nécessairement NX. En conséquence, la baisse de l'épargne à l'étranger entraîne un excédent commercial dans notre petite économie ouverte.

I.2.3 l3evalua tion des politiques economiques

Notre modèle de l'économie ouverte montre le lien incontournable entre les flux des biens et services exprimés par la balance commerciale NX et les flux internationaux des capitaux destinés à l'accumulation du capital. Comme nous l'avons souligné ci- haut, les sorties nettes de capitaux sot égales à la différence entre l'épargne et l'investissement intérieurs. On peut donc toujours estimé l'impact des politiques économique sur la balance commerciale en étudiant les conséquences sur l'épargne et sur l'investissement. Les politiques qui accroissent l'investissement où réduit l'épargne tendent à provoquer un déficit commercial, tandis que les politiques qui diminuent l'investissement ou qui augmentent l'épargne tendent à entraîner un excédent commercial.

II : 6ENERALITES SUR LE COMMERCE EXTERIEUR

L'enjeu principal de la théorie du commerce international réside dans le débat opposant les partisans de libre-échange à ceux du protectionnisme. Les premiers pensent que les différents pays ont intérêt à commercer de façon libre pour accroître leur propre richesse et donc la richesse mondiale ; les seconds considèrent que les intérêts des nations divergent et que chacune doit chercher à tirer son épingle du jeu international même si cela s'effectue au détriment des autres nations.

C'est dans ce cadre que cette section nous permettre de passer en revu les approches traditionnelles et les approches moderne sur le commerce international.

II.1 LES APPROCHES TRADITIONNELLES DU COMMERCE INTERNATIONAL1

La théorie économique dominante est largement favorable au libre échange ; elle s'oppose donc aux autres, assez rares, qui préconisent le protectionnisme.

11.1.1. la theorie protectionniste

Les premiers économistes, les mercantilistes et, plus globalement, l'action de l'Etat sont le meilleur moyen pour accroître la richesse des différentes nations. Au 19e siècle, d'autres économistes prolongent leurs thèses en militant pour un protectionnisme toutefois moins radical.

Avec Jean Bodin (1530-1595), c'est certainement Antoine de Montchretien (vers 1575- 1621) qui représente le plus la pensée mercantiliste. Pour ce dernier, « toute société semble être composée de gouvernement et de commerce » et il est impossible de dissocier les deux.

Bodin LIST (1789- 1846), économiste allemand, passe une partie de sa vie aux Etats- unis et remarque que, malgré ses grandes ressources, ce pays ne réalise pas son « Take off » du fait de sa dépendance vis-à-vis de la grande bretagne.

Il reconnaît que le libre échange procure des avantages en terme de prix, mais i ; pense également qu'il est nécessaire de considérer l'appareil industriel national. Il faut faire la perte entre les avantages à courte échéance du libre échange (acheter à l'étranger ce qui y est moins cher) et ses désavantages ne soient pas étouffées par la concurrence étrangère avant d'être arrivées à maturité.

L'économiste américain Henry CAREY (1793- 1879) est tout d'abord libéral et libre- échangiste ; il s'oppose à la politique commerciale protectionniste des Etats- unis. Puis il remarque une corrélation très nette entre les périodes de renforcement du protectionnisme et celles d'accroissement de la prospérité nationale. Il change alors diamétralement de position et devient un opposant farouche au libre-échange, considérant qu'il tend à maintenir les Etats-Unis dans la position de colonie anglaise.

1 MONTOUSSÉ M., Théories économiques, Bréal, Paris, 1999, pp. 132-135

11.1.2. La theorie libre-echangiste

L'importance du commerce international varie en fonction des pays. Certains pays n'exportent que pour élargir leur marché intérieur ou pour aider certains secteurs de leur industrie. D'autres sont largement dépendants des échanges internationaux pour l'approvisionnement en biens destinés à la consommation immédiate ou pour leurs revenus en devises.

L'importance du commerce international dans la croissance a largement été soulignée ces dernières années par certaines organisations internationales et par les pays en voie de développement. Ces derniers ont souvent dénoncé l'inégalité des termes de l'échange, c'est-à-dire le fait que leurs échanges avec le reste du monde sont déficitaires de 20 à 25 % et que la tendance est à l'aggravation du fait de l'augmentation du prix des produits industriels et énergétiques, ainsi que de la baisse du prix des matières premières et des denrées alimentaires vendues par les pays en développement.

1°. Les fondateurs de la théorie libre échangiste : SMITH et RICARDO

En 1776, l'économiste écossais Adam Smith, dans la Richesse des nations, formalise la première théorie économique d'ensemble favorable à l'échange. En s'interrogeant sur les fondements du commerce, sur le pourquoi des échanges, et sur l'intérêt pour les nations de commercer, Smith élabore « la théorie dite de l'avantage absolu ». Tout pays a intérêt à participer à l'échange s'il produit un bien ou un service à un moindre coût que ses concurrents. Dans son modèle de raisonnement, si chacune des nations dispose de ce type d'avantage dans la production d'au moins un bien, il trouve un intérêt à participer à l'échange. En cela, il applique à sa théorie du commerce celle de la division internationale du travail.

Ce corpus théorique va être enrichi par un autre économiste du courant classique, David Ricardo. En dépassant la loi de Smith, il établit la théorie de l'avantage comparatif. Dans le système décrit par Smith, la logique se heurte rapidement à une objection : si un pays ne dispose pas d'un avantage tel qu'il le définit, il ne peut participer à l'échange mondial. C'est à cette contradiction que Ricardo entend répondre. Pour lui, tout pays peut participer à l'échange dès lors qu'il dispose dans un secteur productif donné du plus grand avantage absolu, ou du plus petit désavantage absolu. Cette théorie repose sur une comparaison des coûts de production entre deux pays. Ainsi cela permet à un pays d'importer un produit relativement moins cher qu'il ne coûterait à fabriquer, et d'exporter un autre produit qu'il produit à moindre coût, et donc qu'il peut vendre plus cher à l'étranger que sur son territoire national. De cette comparaison naît le gain de l'échange.

Outre cet avantage fondamental, les échanges commerciaux ont d'autres répercussions. Sur le bien-être d'abord, puisque l'augmentation de la production permet aux individus de consommer davantage et de bénéficier d'un choix plus étendu quant à la nature des biens consommables. Sur le niveau d'emploi ensuite, car l'accroissement de la demande nécessite une hausse de la quantité de travail nécessaire à la production. Sur le tissu économique, enfin, en obligeant les entreprises nationales à se moderniser et à innover pour faire face à la compétition accrue suscitée par les échanges internationaux.

2° les prolongements moderne de la théorie libre- échangiste

Les différentes théories modernes du commerce international cherchent à déterminer les raisons de l'échange et, ce qui va de pair, les sources des gains va de pair, les sources des gains qu'il induit. Dans la tradition des auteurs classiques, ces différentes théories demeurent fidèles au libre-échange.

II.2. LES NOUVELLES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL1

Il s'agit ici d'un débat entre le renouveau des protectionnistes contre le libreéchange depuis le début de la crise

11.2.1. Le renouveau du debat pro tectionnisme / libre-echange depuis le Debut de la crise

La théorie économique dominante, même si elle est en partie renouvelée, demeure globalement favorable à l'ouverture extérieure, mais nombreux sont ceux qui pensent qu'une trop grande libéralisation des échanges risque d'accentuer les effets de la crise.

11.2.2. le renouveau des theories favorables a l'ouverture exterieure

Les nouvelles théories du commerce international sont développés par des auteurs comme E. Helpman et Paul Krugman, du Massachusetts instituts of technologie, qui ont notamment écrit « Market Structure and Foreign Trade (1985) ».

Les nouvelles théories refusent la détermination exogène du commerce. Elles considèrent que les avantages comparatifs sont plus une conséquence qu'une cause des échanges internationaux. En se spécialisant et en prenant place au commerce mondial,

1MONTOUSSÉ M, op. cit., pp. 141-146

chaque pays multiplie ses avantages ; ce n'est pas essentiellement parce qu'un Etat est plus compétitif dans un produit qu'il l'exporte, mais c'est surtout en exportant qu'il devient plus compétitif.

11.2.3. le renouveau des theses pro tectionnis tes

De nombreux théoriciens du développement pensent que le commerce ne profite pas également à tous les pays. ARGHINI Emmanuel considère que l'échange entre les nations développées et les nations en développement est « inégal », et la plupart des théoriciens de la dépendance affirment que les pays producteurs de produits de base subissent une dégradation de leurs termes de l'échange ; ils doivent alors produire davantage pour importer moins et ils retrouvent dans une situation appelée par JADGISH BHAGWALI « croissance appauvrissante ».

La qualité essentielle du libre échange est de permettre le développement des importations (sont des biens et des services qui viennent grossir la production nationale mais qui ne créent pas de revenus dans l'économie nationale)1 et des exportations. Mais parfois en période de crise, les importations sont qu'accusées de provoquer des licenciements, et la course à l'exportation est suspectée d'exiger de sacrifices en terme de salaires et d'emplois afin de rationaliser la production. Le protectionnisme peut alors être défensif pour préserver les industries nationales en difficulté (souvent les industries vieillissantes).

11.2.4. les indicateurs du commerce international

Il sera question de faire le point sur la connaissance des différents indicateurs du commerce international, puis sur les agrégats économiques.

1° Notions

Le produit intérieur brut (PIB) est « une mesure de la production nationale c'est-à-

dire de l'ensemble des biens et services produits au cours d'une période donnée (en général une année). Le PIB se rattache étroitement à la notion de valeur ajoutée (différence entre la valeur des biens et services utilisés au cours du processus de production pour une entreprise). Il présente deux composantes (agrégat nominal) ou, après élimination de l'inflation, à prix constants (agrégat réel) »2.

Quelle est alors la signification du PIB par tête ?

1 Idem

2 BERNIER B. et YVES S., op. cit., p.25

Elle est ne peut être que très modeste : « le PIB par tête indique la masse des biens et services qui sont en moyenne, mis annuellement à la disposition d'un individu en vue d'un emploi final, et qui n'ont pas étés importés. Cette masse de biens et service est estimée à sa valeur d'échange et on n'a aucune indication sur sa valeur d'usage »1

.. Les termes de l'échange : est le rapport des prix à l'exportation aux prix à l'importation. Les prix du commerce extérieur étant généralement exprimés sous la forme d'indices, on calcule un indice des termes de l'échange par la formule 2:

t

 

ip

x

× 100

 
 
 
 
 

e ip

 
 

m

 

Avec ipx : indice des prix des exportations ipm : indice des prix des importations te : termes de l'échange

Les indices du commerce extérieur étant calculés pour une année de base, les termes de l'échange permettent de repérer des évolutions, mais ils ne permettent pas de comparer des niveaux de prix. Par définition, les termes de l'échange sont égaux à 100 pour l'année de base retenue. Lorsque les prix des exportations croient plus vite que celui des importations, il est clair que l'indice des termes de l'échange augmente. On dit que les termes de l'échange s'améliorent. Inversement, les t.e se dégradent lorsque l'indice

diminue les t.e permettent de savoir si l'économie nationale vend à l'étranger plus ou moins cher qu'elle ne lui achète.

Si t.e est supérieur à 100, on vend à l'étranger plus cher qu'on ne lui achète, les t.e. S'améliorent par rapport à l'année de base considérée.

2° Connaissance des agrégats économiques

Deux principales grandeurs caractérisent les économies nationales et leurs accroissements sont déterminants pour la croissance. Il s'agit du produit intérieur et du revenu national.

Selon MARCZEWSKI (1967), le Produit intérieur se décompose en valeur ajoutée des secteurs qui participent à l'activité productive à l'intérieur de la nation.

1 ERCHAMBANT E., Comptabilité nationale, 6e éd., Economica, Paris, 2003, p. 141 2BERNIER B. et YVES S., Initiation à la macroéconomie, 8e éd., Dunod, Paris, 2001, p.24

Par définition, « les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent le résultat de l'activité de l'ensemble de l'économie »1

+ Le produit intérieur mesure la production, c'est-à-dire l'activité économique

socialement organisé, consistant à créer des biens et des services. Ces biens et services sont en principe destinés à être vendus sur des marchés.

+ Le revenu national mesure l'ensemble des revenus perçus par les acteurs

économiques.

+ La formation brute de capital fixe est la valeur des biens durables acquis par les

producteurs pour être utilisés pendant au moins un an dans leur processus de production. Cet agrégat correspond à l'investissement.

+ L'investissement est « l'opération qui consiste pour une entreprise ou pour un pays

à augmenter le stock de production (machines, équipements de tous types, infrastructures, biens de tout ordre, mais aussi acquisition de connaissance et formation des hommes), avec pour perspective une production future »2.

+ L'épargne est la part des ressources (revenus) courantes qui reste disponible pour

accumuler des actifs physiques ou financiers.

3° présentation des indicateurs du commerce international3

Les performances d'un pays dans les échanges internationaux peuvent s'analyser au travers de nombreux indicateurs présentés dans le tableau ci-dessous :

1 BERNIER B. et YVES S., op. cit., p.25

2 GUERRIEN B., op. .cit., p. 262

3 PASCO- BERHO C., Marketing international, Dunod, Paris,2002 pp. 12- 13

Tableau N° 2 : Les Indicateurs du commerce international

INDICATEURS

MODE DE CALCUL

UTILITE

Solde commercial

Exportations - Importations

Indicateur de la compétitivité économique

Taux de couverture

Exportations

100

x

Mesure d'équilibre des échanges, il présente l'avantage sur le solde commercial de permettre des comparaisons dans le temps

Importatio ns

Effort à l'exportation

Exportations

100

x

Mesure l'importance de l'exportation dans la production nationale (mesurée par le PIB) ou propension à exporter

PIB

Marché intérieur

PIB + importations - exportations

Evalue la consommation apparente du pays, peut être calculé par produit

Degré de couverture

Exportations + importations / 2

x 100

Indique la dépendance économique du pays visà-vis de l'extérieur

PIB

Termes de l'échange

Indice des prix des exportations

x 100

Supérieur à 100, il exprime une

amélioration des termes de l'échange pour le pays étudié, inférieur à 100, une détérioration.

indices des prix des importations

II.3. LES FLUX FINANCIERS ET LES FLUX PHYSIQUES.

Le commerce des marchandises s'accompagne d'un mouvement international des capitaux. L'installation des usines en Afrique, la création des entreprises étrangères, l'exploitation des usines minières : ce sont autant de voies qui permettent, sans oublier le commerce des produits manufacturés et des services, au monde occidental d'intervenir dans les économies faibles par l'évasion des capitaux. Les capitaux n'ont pas seulement pour but de promouvoir la croissance économique dans les pays où ils sont injectés. Il s'agit tout simplement d'un phénomène du capitalisme, qui prend la forme non à l'intérieur de sa propre aire d'évolution mais son expansionnisme, surtout dans les pays fertile à économie faible.

L'on observe généralement un flux retour plus important de capital ; cette situation est déplorable et doit amener les Etats à être méfiant sur la volonté réelle de coopérer des occidentaux d'intervenir dans de gros investissements.

En RDC et qui, dès la moindre secousse économique, sont prêts à « fermer boutique » parfois dans des conditions désobligeantes ; si ce n'est la recherche permanente de rapatriement de gains à tout moment, même en période de crise économique.

11.3.1. Les flux interna tionaux de capi taux

1° Notion sur la dette extérieure1

La dette extérieure est l'ensemble des financements extérieurs, hors dons, que reçoit un pays au cours d'une période donnée. Elle provient des organismes financiers (FMI, BM, BAD, etc.), bilatérale lorsqu'on obtient d'un pays tiers ; elle peut aussi être bancaire ou tout simplement privée.

Le service de la dette comprend le montant du remboursement dû à une période donnée composé du principal ou amortissement et des intérêts. Il arrive souvent que les pays prêteurs consentent à repousser l'échéance de remboursement, suivit aux difficultés de paiement du pays emprunteur. Alors on parle de rééchelonnement de la dette. Parfois, le pays emprunteur annule tout simplement une partie de la dette ou bien fixe de nouveaux taux d'intérêts ; on parle alors de renégociation de la dette.

Pour mesurer la capacité d'un pays à rembourser ses dettes, on approche les composantes de la dette aux différents agrégats de l'économie ; par exemple, ce que représente la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB) ou aux exportations, etc.

Vingt-huit pays pauvres très endettés (PPTE) bénéficiaient d'un allégement de la dette vers le milieu de l'année 2004, soit huit ans après le lancement, par le FMI (fond monétaire international) et la banque mondiale (BM), de l'initiative en faveur des PPTE, qui a reçu l'aval des gouvernements du mondial entier, et à peu près quatre ans après le renforcement de cette initiative, en vue d'accélérer l'allégement de la dette et d'en accroître la portée.

L'initiative en faveur des PPTE, qui était le premier effort concerté de la communauté internationale pour réduire l'endettement extérieur des pays les plus pauvres du monde, reposait sur l'idée que la croissance économique de ces pays était étouffée par la charge de leur dette, de sorte qu'il leur était impossible d'échapper à la misère.

1 MOUANDJO B. et LEWIS P., crise et croissance en Afrique, l'Harmattan, Paris, 2002, p.139

Cependant, la plus part des études empiriques décrivant les effets de l'endettement sur la croissance économique porte sur un ensemble composite de pays qui comprend à la fois des pays émergents et des pays au faible revenu ; Rares sont les travaux conséquences de l'endettement pour les pays à faible revenu (ceux dont le revenu national brut par habitant en 2001 était inférieur à 865 $).

2° Dette et croissance1

Les études théoriques sur le rapport entre la dette extérieure et la croissance économique sont largement concentrées sur les effets négatifs du surendettement (l'accumulation par un pays d'une dette si élevée qu'il risque de ne plus être capable de rembourser les emprunts passés, ce qui a un effet dissuasif sur les créanciers et investisseurs potentiels).

Si le niveau d'endettement d'un pays risque de dépasser sa capacité de remboursement, il est probable que le service de la dette escomptée soit une fonction croissante du niveau de production du pays. En conséquence, une partie du rendement des investissements dans l'économie nationale sera « taxée » par les créanciers étrangers ainsi découragés.

Par ailleurs, le surendettement freine la croissance en augmentant

l'incertitude des investisseurs quant aux moyens aux quels le gouvernement peut recourir pour acquitter les lourdes obligations du service de la dette. Lorsque le volume de la dette publique augmente, les investisseurs peuvent craindre que l'Etat ne finance les obligations du service de la dette par des mesures génératrices de distorsions par exemple en accroissant rapidement la masse monétaire (cause directe d'inflation).

Dans un tel climat d'incertitude, les investisseurs privés en puissance peuvent craindre de sauter les pas. Et même s'ils investissent, il y a des fortes chances pour qu'ils retiennent des projets offrant un rendement rapide, et non des projets de longue haleine qui pourraient rehausser durablement la croissance économique.

Par ailleurs, le surendettement peut aussi dissuader le gouvernement d'engager les réformes structurelles et budgétaires qui pourraient affermir la croissance économique du pays et la situation de ses finances publiques, parce que, lorsque la situation financière de l'Etat s'améliore, il est inévitable que ses créanciers extérieurs le pressent de rembourser ce qu'il leur doit.

1 BENEDICT C., BHATTACHARYA R., et al., « L'allégement de la dette peut- il doper la croissance économique des pays pauvres ? », FMI, 2005

Bien attendu, l'emprunt extérieur ne fait pas systématiquement obstacle à l'investissement et la croissance. Lorsque le pays est peu endetté, un surcroît d'emprunts extérieurs peut stimuler la croissance, dans la mesure où le capital supplémentaire financé à l'aide de ces nouvelles ressources d'emprunt rehausse la capacité de production. Si la production augmente, il est plus facile pour le pays de rembourser ses emprunts et de payer ses intérêts.

Certains analystes pensent que lorsque le pays commence à avoir du mal à obtenir des prêts, il lui devient plus difficile d'accumuler du capital, ce qui peut ralentir sa croissance. En bref, il semble que les effets négatifs du surendettement ne ses fassent sentir que lorsqu'un certain seuil à été atteint.

3° Dette et investissement privéL'effet de la dette sur l'investissement privé est théoriquement indéterminé. En

effet, selon la théorie le lien entre la dette et l'investissement. En effet, selon la théorie, le lien entre la dette et l'investissement privé peut aussi bien être négatif (effet d'éviction) que positif (effet accélérateur sur la croissance économique et donc sur l'investissement privé).

L'approche traditionnelle de la croissance transmise par les mouvements des capitaux fait un lien entre financement extérieur, investissement et croissance économique. Les capitaux étrangers, en fournissant un complément d'épargne et des devises, devraient permettre une croissance accélérée des économies bénéficiaires. Mais le poids de la dette qui en résulte peut remettre en cause cet enchaînement « vertueux ou vieille».

En premier lieu, il est possible qu'un service de la dette publique extérieur croissant force l'Etat à réduire ses dépenses d'investissement. « Si l'investissement est lié positivement à l'investissement public (notamment à travers la mise à disposition d'infrastructures), il en résulte une réduction de l'investissement privé »1.

Depuis l'article pionnier de J. EATON et GERSOVITZ « croissance et endettement externe », de nombreux travaux ont pris en compte la possibilité d'un défaut de paiement volontaire. Les travaux de SACHS et KRUGMAN « dépenses publiques et croissances économique, revue de la littérature » ont mis en évidence dans ce cadre la possibilité d'une réduction de l'investissement privé en cas de surendettement.

Ces auteurs distinguent le fardeau « primaire » de la dette, constitué par un service de la dette trop important. Ils considèrent plusieurs canaux par lesquels pourrait

1 RICARDO F., Investissements publics et investissements privés en Afrique : éviction ou entraînement ?, Economica, 1994, p.88

s'exercer ce fardeau virtuel : en ce qui concerne le présent travail, le canal le plus important est celui qui passe par l'investissement privé.

Lorsque le remboursement de la dette n'est pas total, tout accroissement de revenu se traduit par un versement supplémentaire aux créanciers. Pour rembourser, l'Etat devra donc accroître la pression fiscale future, ce qui réduit le rendement anticiper du capital et déprime donc l'investissement. C'est ce qui explique que dans ce cas, une réduction de la dette pourrait être favorable aussi bien pour le débiteur (qui accroît son investissement) que pour le créancier.

Les travaux empiriques sur ce thème se sont multipliés, notamment pour étudier le cas de la décennie quatre- vingt en Amérique latine en présentant une synthèse approfondie, qui relève que « l'impact de la dette sur l'investissement tel qu'il est mesuré par les études empiriques est le plus souvent extrêmement faible »1.

Selon E.BORENZSTEIN « un taux d'endettement «élevé freine indirectement l'investissement productif de plusieurs manières : taux d'intérêt réels domestiques élevés, faible rentabilité due à une baisse d'activité économique.

11.3.2. Les echanges commerciaux avec l'exterieur

Les raisons souvent évoquées pour justifier la prédominance du commerce extérieur qui donne l'impulsion à l'Etat d'avoir les moyens de son « industrialisation » son nombreuses.

Selon GANKOU (1982) « le commerce extérieur est d'autant plus intéressant pour les pays en développement qui ne dispose pas de moyens techniques, de marchandises et d'équipement nécessaire à leur développement économique et qu'ils sont obligés d'importer. Si pour les pays avancés, le commerce extérieur est stimulant, dans les pays en en développement il est nécessaire de se procurer un certain nombre de biens d'équipement et de consommation indispensable au processus de croissance »2. Et de poursuivre : la nécessité d'importer crée la nécessité d'exporter pour payer les importations.

Une autre raison pour la quelle le commerce extérieur est d'une grande importance pour le processus de croissance économique des pays pauvres, est que « les opérations les opérations d'importation et d'exportation dans des pays qui éprouvent de très grandes difficultés à asseoir leur système fiscal, peuvent être (et le sont en fait) l'occasion de perception d'impôt par l'Etat, non, pas au titre de droits de douane, mais au titre de redevance fiscales.

1 COHEN D. et DESSUS S., Monnaie, richesse et dette des nations , éd. Du CNRS, Paris, 1995, p.85

2 OMINAMI C., Le tiers monde dans la crise, la Découverte, Paris, 1996, p.132

Le commerce extérieur a été présenté pendant longtemps comme le moyen de transmettre la croissance des pays industrialisés aux pays sous développés. Facteur de développement dans certaines conditions, les échanges commerciaux internationaux peuvent être un instrument de blocage dans d'autres circonstances, mais avec le commerce tout court.

Cfiapitre Deuociime

PRESENTATION DU CADRE DE

L'ETUDE

Dans ce chapitre nous brossons à grands traits les principales caractéristiques de la RDC, cadre pratique de la présente investigation.

Nous abordons les points suivants : le profil économique et social de la RDC, et les origines et les causes du déclin économique des années 1990-2000.

I~ PROFILS ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA RDC

Après avoir présenter l'aperçu général sur la RDC, le second point de cette section portera sur le contexte économique et le troisième point parlera du contexte social de la RDC.

I. 1 APERCU GENERAL1

La République Démocratique du Congo (RDC) est située en Afrique Centrale, dans la sous- région des Grands Lacs. Elle s'étend sur une superficie de 2.350.000 Kilomètres carrés, et compte quelques 52 millions d'habitants avec un taux de croissance démographique compris dans la fourchette de 3 à 3.2% l'an. Au moins 60 % de cette population vivent en milieu rural et principalement de l'agriculture traditionnelle, de la chasse et de la pêche artisanale. A l'exception des grandes villes et des régions de concentrations des déplacés des conflits, la densité démographique moyenne (22 habitants au Km carré) est parmi les plus faibles du continent.

Le pays est subdivisé en onze provinces dont Kinshasa la capitale administrative et politique. Les Provinces orientale, du Kasaï oriental et du Katanga sont riches en minerais (cuivre, cobalt, diamant, or, etc..). Compte non tenu de leurs potentialités minières non encore exploitées, les autres provinces sont surtout réputées pour les activités de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche.

1 Banque centrale du Congo, Rapport annuel 2002-2003, pp. 3-4

En dépit de toutes ces immenses ressources humaines et naturelles, la RDC est classée parmi les pays les plus pauvres du monde (168ème au classement IDH 2004). Certains indicateurs l'alignent parmi les pays les plus misérables de l'Afrique au sud du Sahara. Près de 80% de sa population survivent à la limite de la dignité humaine, avec moins de 0.20 US $ par personne et par jour.

Pendant plus de trente ans, le pays a été dirigé par une dictature. Le passage de cette dictature à la mise en place d'un Etat démocratique a été très mal négocié depuis l'an 1990. L'instabilité institutionnelle, les pillages et les conflits interethniques qui en ont résulté plongent la RDC jusqu'à ce jour, dans une crise multiforme dont l'un des effets est l'aggravation de la pauvreté.

La RDC est l'unique pays en Afrique qui partage les frontières avec neuf pays voisins (Angola, Burundi, Centre Afrique, Congo, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Uganda, Zambie). La persistance de la crise économique et institutionnelle a attisé la convoitise de certains pays attirés par les richesses du sol et du sous-sol. Les armées étrangères occupent, sous le couvert des mouvements rebelles, une partie du territoire. Cette situation provoque l'une des crises les plus complexe de la sous- région des Grands Lacs.

Le coût économique, social, politique et environnemental de ce conflit est très élevé. Plus de trois millions des vies humaines ont été perdues. Le nombre de personnes déplacées est estimé à près de quatre millions dans la sous- région et quelques 10.000 à 15.000 enfants sont utilisés comme soldats. L'ampleur et la complexité du conflit ont mis à dure épreuve la stabilité institutionnelle et les infrastructures socioéconomiques de base. Elle menace l'intégrité territoriale de la RDC, et risque d'embraser toute la sous- région des Grands Lacs.

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