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Investissement public et investissement privé en côte d'ivoire: effet d'éviction ou effet d'entrainement?

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par Oumar DIARRA
Université de Cocody, Abidjan - Hautes études en gestion de la politique économique 2009
  

Disponible en mode multipage

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    Programme de Formation en Gestion de la Politique Economique

    Boulevard Latrille, près Lycée Classique d'Abidjan
    08 BP 1295 Abidjan 08 _ Tél 22 48 62 12

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE

    ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Union-Discipline-Travail

    UNIVERSITE DE COCODY UFR-SEG/CIRES

    PROGRAMME DE FORMATION EN GESTION
    DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

    INVESTISSEMENT PUBLIC ET INVESTISSEMENT PRIVE EN CÔTE D'IVOIRE : EFFET D'EVICTION OU
    EFFET D'ENTRAÎNEMENT ?

    THÈME

    D.E.S.S

    Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique
    11ème Promotion (2009-2010)

    PRESENTE PAR :
    DIARRA Oumar

    SOUS LA DIRECTION DE
    Dr. AHOUNOUD Benié
    Enseignant -Chercheur/ UFR-SEG

    Avril 2010

    REMERCIEMENTS

    Je remercie tout d'abord le tout puissant ALLAH, de m'avoir donné la force de terminer ce travail.

    Ensuite mes remerciements vont à l'endroit de :

    la Fondation pour le Renforcement des capacités en Afrique et à la Banque Mondiale pour le concours financier ;

    Docteur SECA Paul Assaba, Directeur du Programme GPE et à travers lui, toute la direction du programme GPE et le personnel d'encadrement qui n'ont ménagé aucun effort pour assurer le bon déroulement des enseignements.

    Docteur AHOUNOUD Benie, Enseignant -Chercheur/UFR-SEG qui a bien voulu diriger ce travail malgré son emploi du temps chargé ;

    tout le personnel du CIRES, pour leur franche collaboration pendant toute la durée de notre formation.

    Enfin je remercie tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail.

    AVANT PROPOS

    Dans le but de renforcer les capacités des cadres des administrations publiques et privées des pays en développement, la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) et l'Institut de la Banque Mondiale, grace à un programme de bourses financé par le Gouvernement japonais, aident à la formation des spécialistes en gestion de la politique économique à travers le programme de formation en Gestion de la Politique Economique (GPE).

    Cette formation a pour objectif de doter les auditeurs d'un ensemble d'instruments de gestion de la politique économique leur permettant d'aider les autorités de leurs pays respectifs à la prise des décisions de politique économique.

    Le présent dossier de politique économique est élaboré dans ce cadre. Il consiste pour l'auditeur à choisir un problème de politique économique, à l'analyser et à proposer des solutions idoines aux autorités.

    Nous avons choisi le thème «investissement public et investissement privé en Côte d'Ivoire : effet d'éviction ou effet d'entraînement ?». Ce thème nous permettra de mettre en exergue la relation entre l'investissement public et l'investissement privé en Côte d'Ivoire.

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    ACBF: African Capacity Building Foundation

    ADF : Augmented Dickey-Fuller

    BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

    CIRES : Centre Ivoirien des Recherches Economiques et Sociales DCPE : Direction de la conjoncture et de la Prévision Economique DESS : Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées

    DGE : Direction Générale de l'Economie

    DPE : Dossier de Politique Economique

    F CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine FMI : Fonds Monétaire International

    GPE : Gestion de la Politique Economique

    KPSS: Kwiatkoswski-Phillips-Schmidt-Shin

    MCE : Modèle à Correction d'Erreur

    MEF : Ministère de l'Economie et des Finances MMCO : Méthode des Moindres Carrés Ordinaires PIB : Produit Intérieur Brut

    PP : Phillips-Perron

    PRI : Pays à Revenu Intermédiaire

    SEG : Sciences Economiques et de Gestion TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

    UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

    UFR : Unité de Formation et de Recherche

    TABLE DES MATIERES

    REMERCIEMENTS i

    AVANT PROPOS ii

    SIGLES ET ABREVIATIONS iii

    TABLE DES MATIERES iv

    LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES v

    NOTE DE SYNTHESE. vi

    I. INTRODUCTION 1

    I.1. CONTEXTE GENERAL 1

    I.2. PROBLEMATIQUE 2

    I.4. OBJECTIF DE L'ETUDE 3

    I.3. INTERET DE L'ETUDE 4

    I.5. HYPOTHESES DE RECHERCHE 4

    I.6. METHODOLOGIE 4

    I.7. ANNONCE DU PLAN 5

    II. SITUATION DES INVESTISSEMENTS EN COTE D'IVOIRE 6

    II.1. REVUE DE LITTERATURE SUR LES RELATIONS ENTRE L'INVESTISSEMENT PUBLIC ET L'INVESTISSEMENT PRIVE 6

    II.1.1. FONDEMENTS THEORIQUES 6

    II.1.2. TRAVAUX EMPIRIQUES 6

    II.2. EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT EN COTE D'IVOIRE 9

    II.2.1. PREMIERE PHASE (1960-1973) : LE MIRACLE IVOIRIEN 9

    II.2.2. DEUXIEME PHASE (1974-1979) : LES GRANDS TRAVAUX 9

    II.2.3. TROISIEME PHASE (1980-1993): LE PAS AVEC SES RESTRICTIONS BUDGETAIRES 10

    II.2.4. QUATRIEME PHASE (1994-1998) : LA DEVALUATION DU FRANC CFA ET SES CONSEQUENCES SUR L'ECONOMIE IVOIRIENNE 10

    II.2.5. CINQUIEME PHASE (1999 A 2008) : LA CRISE POLITICO-MILITAIRE 11

    III. DONNEES ET METHODOLOGIE DE L'ETUDE 12

    III.1. PRESENTATION DU MODELE 12

    III.1.1. SPECIFICATION DU MODELE 12

    III.1.2. RE-SPECIFICATION DU MODELE 13

    III.2. ANALYSE STATISTIQUE DES VARIABLES 14

    III.2.1. CALCUL DE LA MATRICE DES VARIANCES ET COVARIANCES 14

    III.2.2. ECART ENTRE LES VARIABLES 15

    III.2.3. STATIONNARITE DES VARIABLES 15

    IV. RESULTATS DE L'ESTIMATION ET INTERPRETATION 17

    IV.1. RESULTAT DE L'ESTIMATION DE LA RELATION DE LONG TERME 17

    IV.2. RESULTAT DE L'ESTIMATION DE LA RELATION COURT TERME 17

    IV.3. INTERPRETATION 18

    V. RECOMMANDATIONS DE POLITIQUE ECONOMIQUE 19

    VI. CONCLUSION GENERALE 20

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES viiANNEXES viii

    LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

    TABLEAUX

    TABLEAU N°1: Taux de croissance de l'investissement public et privé

    TABLEAU N°2: Corrélation entre les variables du modèle

    TABLEAU N°3 : Ecarts entre les variables

    TABLEAU N°4 : Résultats du test de stationnaritéTABLEAU N°5 : Résultats du test de cointégration

    TABLEAU N°6: Résultats de l'estimation de la relation de long terme

    TABLEAU N°7 : Résultats de l'estimation de la relation de court terme

    GRAPHIQUE

    GRAPHIQUE N°1 : Evolution de l'investissement public et privé (en % du PIB)

    NOTE DE SYNTHESE

    En Côte d'Ivoire, l'investissement public et privé représentaient respectivement seulement 4% et 10% du PIB en 2008.

    Pourtant, ces deux types d'investissements avaient connu une croissance impressionnante pendant les années 1970 avant de baisser de façon fulgurante pendant les années 1980 avec l'avènement des PAS visant la redynamisation du secteur privé.

    L'investissement est l'un des déterminants clés de la croissance économique. Ce constat nous a amené à savoir s'il existe un lien entre l'investissement public et privé en Côte d'Ivoire. C'est-à-dire, si la baisse connue de l'investissement privé est due au fait que l'Etat ait réduit le niveau de son investissement.

    Le rôle de l'Etat dans l'économie a toujours fait l'objet de débat dans la littérature économique. Parmi les arguments, celui selon lequel les dépenses publiques et plus particulièrement l'investissement public serait source de l'accumulation du capital privé nous a particulièrement intéressé pour l'économie ivoirienne.

    Cette étude a eu pour objectif de déterminer la nature des liens entre l'investissement public et l'investissement privé en Côte d'Ivoire à long et court terme.

    Pour la réalisation de ce travail, la démarche méthodologique a consisté à faire une revue de la littérature sur le lien entre les deux types d'investissements. Ce lien a fait l'objet d'une étude économétrique (STATA 10 et EVIEWS 5) sur la base des données collectées à la DCPE.

    A l'issu de l'étude économétrique, les résultats suivants ont été dégagés:

     

    l'investissement public influence positivement l'investissement privé en Côte d'Ivoire sur le long et le court terme. Il n'existe donc pas d'effet d'éviction ;

    le taux d'intérêt agit négativement sur l'investissement privé à long terme;

    le PIB favorise l'investissement privé à long terme ;

    En conséquence, les données utilisées dans le cadre de cette étude confirment la thèse keynésienne selon laquelle les dépenses publiques donc l'investissement public a un effet multiplicateur sur l'économie.

     
     
     
     
     

    En vue de relancer la politique d'investissement en Côte d'Ivoire, un facteur incontournable pour une croissance significative, nous proposons les recommandations de politique économique suivantes :

     
     
     

    un bon agencement de tous les déterminants du PIB est nécessaire pour un niveau plus élevé de celui-ci, favorable à l'accumulation du capital privé.

     
     
     

    les dépenses publiques d'investissement ne devraient pas être trop soumises à la contrainte de la politique budgétaire au risque de mettre en mal le dynamisme du secteur privé et de compromettre les potentialités de croissance à long terme ;

     
     
     

    l'Etat devra donc continuer d'assumer son rôle de locomotive dans l'économie en la viabiisant par la réalisation d'importants investissements qui constituent un signal fort en direction du secteur privé ;

     
     
     

    la mise en place d'une politique monétaire axée sur la baisse du taux de l'intérêt en vue de relancer l'investissement privé nécessaire à la croissance économique. Les textes régissant la législation bancaire doivent être orientés dans ce sens.

     

    I. INTRODUCTION

    I.1. CONTEXTE GENERAL

    La Côte d'Ivoire, après une première phase de faste croissance économique due aux énormes recettes d'exportation des années 1970, a eu recours à l'intervention des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux1. Ces interventions qui ont concernées un bon nombre de pays africains, quelque soit d'ailleurs leur niveau de développement économique, sont consécutives à des déséquilibres persistants de leurs balances des paiements.

    Plusieurs études concordantes tendent à montrer à cet égard que dans la plupart de ces pays, à plus ou moins brève échéance, les déséquilibres extérieurs ont été résorbés, entraînant un renversement de tendance du taux de croissance, dû en l'occurrence par la reprise - voire par l'accélération - des exportations, au demeurant favorisée par exemple - s'agissant des pays membres de la zone UEMOA à l'instar de la Côte d'Ivoire - par la dévaluation2.

    Mais concomitamment, les déficits intérieurs, essentiellement budgétaires, aggravés par l'endettement public extérieur, persistent.

    Le taux de chômage des jeunes de plus en plus scolarisés enregistre une hausse exponentielle, on assiste parallèlement à une expansion sans précédent du secteur informel de l'économie3.

    En fin de compte, on ne peut qu'admettre que les résultats attendus de la mise en oeuvre de ces programmes n'ont pas été atteints dans un pays comme la Côte d'Ivoire.

    L'encouragement de la privatisation qui s'est soldé par la liquidation ou la cession au privé d'une vingtaine d'entreprises publiques, le gel des salaires, l'arrêt des embauches dans la fonction publique, la hausse des prix des services publics, la hausse des impôts indirects (TVA) et des droits de douane ont eu pour effet une forte contraction de la demande intérieure.

    Le niveau de l'investissement aussi bien public que privé n'a fait que baisser dans une économie ivoirienne secouée par des chocs extérieurs imprévus : la forte hausse du dollar, l'accroissement des taux d'intérêt (qui alourdissent le poids de la dette) et la détérioration des termes de l'échange affectant gravement ainsi le déficit de la balance courante.

    1 World Bank, 1994

    2 Calimitsis et al. 1999

    3 Roubaud, 1994

    Selon Bernard Guerrien, «l'investissement est une opération qui consiste-pour une entreprise ou pour un pays à augmenter le stock de moyen de production (machines, équipements, de tous types, infrastructures, biens de tout ordre, mais aussi acquisition de connaissance et de formation des hommes), avec pour perspective une production future »4.

    De cette définition on peut donc retenir que la seule différence entre l'investissement public et privé provient de l'identité de l'investisseur. L'investissement est donc public ou privé selon qu'il soit effectué par l'Etat ou par un opérateur privé.

    L'analyse des déterminants de l'investissement et croissance économique a développé de nouvelles théories depuis les années 1980. Pour certains économistes, le rôle que jouerait l'investissement public dans l'accumulation du capital privé et dans la croissance est primordial. Ces théories soulèvent le débat entre les économistes classiques et les keynésiens.

    En effet, selon une conception néoclassique toute hausse des dépenses publiques évince l'investissement privé via une réduction du crédit disponible et une augmentation du coût du capital. En d'autres termes, les déficits du secteur public «évincent» l'investissement privé en poussant les taux d'intérêt à la hausse et en réduisant la quantité de crédit disponible pour le secteur privé5.

    Au contraire, pour les Keynésiens, les dépenses publiques et plus particulièrement les investissements publics influencent positivement le secteur privé à travers un effet multiplicateur.

    Face à une telle contradiction, il devient impératif d'analyser les interactions qui coexistent entre capital public et privé en Côte d'Ivoire.

    I.2. PROBLEMATIQUE

    En Côte d'Ivoire, entre 1974 et 1979, les investissements publics ont connu une croissance impressionnante. Ils ont augmenté, en termes réels, à un taux de croissance moyen annuel de 26% et ont triplé entre 1974 et 1979, leur part dans le PIB était alors de 13%. Les investissements publics représentaient en moyenne 41,6% des investissements globaux. Cette part a atteint 49,3% en 1979. Stimulés par la demande, les investissements privés ont connu

    4 Dictionnaire d'analyse économique 3èm e édition page 269

    5 Serven et Solimand, 1992

    également un essor remarquable, leur part dans le PIB est passée de 13% en 1974 à 16,3% du PIB en 1978.

    Mais pendant les années 1980, les programmes d'ajustement structurel et toutes leurs restrictions budgétaires vont bouleverser fortement cette tendance. L'investissement public est passé de 11,4% à 5% du PIB entre 1980 et 1993. L'investissement privé a suivi la même tendance et est passé de 15,4% à 5% du PIB pendant la même période. Les timides reprises constatées à partir de la dévaluation du francs CFA survenue en 1994 n'ont été que temporaires et les investissements en Côte d'Ivoire connaissent l'un de leurs plus bas niveaux de l'histoire. En effet l'investissement public et privé ne représentaient que respectivement que 4% et 10% du PIB en 2008. Et cela, malgré plusieurs relectures du code des investissements afin de relancer surtout l'investissement privé.

    Il est donc facile de constater que les deux types d'investissements ont évolué dans le même sens en Côte d'Ivoire à travers l'histoire.

    On est donc tenté de se poser la question à savoir : quel est le lien entre l'investissement public et l'investissement privé en Côte d'Ivoire ?

    En outre, il s'agit de se demander si l'investissement public a un effet positif ou négatif sur l'accumulation du capital privé en Côte d'Ivoire.

    Des contradictions évoquées ci-dessus, il convient de vérifier, à travers une analyse empirique, la relation entre l'investissement public et l'investissement privé en Côte d'Ivoire.

    I.4. OBJECTIF DE L'ETUDE

    Cette étude a pour objectif principale de déterminer la nature des liens entre l'investissement public et l'investissement privé en Côte d'Ivoire.

    Elle permettra de dire de façon spécifique :

    si l'investissement public stimule l'investissement privé en Côte d'Ivoire dans le long terme ;

    s'il y a effet d'éviction entre investissement public et privé en Côte d'Ivoire dans le long terme ;

    si ce lien qui existerait entre les deux types d'investissements dans le log terme est aussi vérifiable sur le court terme.

    I.3. INTERET DE L'ETUDE

    Faini (1994), a démontré qu'il n'existe pas d'effet d'éviction entre l'investissement public et privé en Afrique subsaharienne. Il y avait plutôt une complémentarité entre les deux types d'investissements donc un effet d'entraînement.

    Il devient donc intéressant de faire une analyse du lien qui existe entre les deux types d'investissements pour l'économie ivoirienne et de pouvoir dégager des recommandations de politique économique aux autorités ivoiriennes, dans le but de pouvoir relever le niveau de l'investissement en Cote d'Ivoire.

    HYPOTHESES DE RECHERCHE

    Notre hypothèse de base a été que l'investissement public influence positivement l'investissement privé en Côte d'Ivoire.

    Les deux hypothèses suivantes ont été testées :

     

    l'investissement public stimule l'investissement privé à long terme en Côte d'Ivoire ;

    le lien entre l'investissement public et l'investissement privé en Côte d'Ivoire est indéterminé dans le court terme.

    METHODOLOGIE

    L'approche méthodologique a consisté à faire une étude économétrique sur le sujet. Les variables n'étant pas stationnaires à niveau, l'estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires allait aboutir à des résultats fallacieux.

    C'est pour cela que nous avons utilisé un modèle à correction d'erreur (MCE). Toutes les variables ayant un même ordre d'intégration, le modèle d'Engel-Granger a été le modèle à correction d'erreur le plus adéquat pour l'estimation.

    Ce modèle a mis en relation l'investissement privé (INVpriv) (variable expliquée), avec des variables explicatives : le Produit Intérieur Brut (PIB), l'investissement public (INVpub), et le taux d'intérêt réel (INT).

    L'étude économétrique a été réalisée l'aide des logiciels STATA 10 et EVIEWS 5 à partir des données obtenues auprès de la DCPE.

    I.7. ANNONCE DU PLAN

    Cette étude se structure en différents points :

    le point I a été consacré à l'introduction du thème à travers le contexte général, la problématique, les objectifs, les hypothèses de recherches et la méthodologie ;

    dans le point II nous ferons une revue de la littérature et un état des lieux sur l'investissement public et l'investissement privé en Côte d'Ivoire ;

    le point III sera consacré à une analyse descriptive des données de l'étude ;

    le point IV traitera de l'interprétation des résultats de l'estimation ;

    le point V sera consacré et à la formulation de recommandations de politique économique ;

    dans le point VI on tirera la conclusion finale de cette étude.

    II. SITUATION DES INVESTISSEMENTS EN COTE D'IVOIRE

    II.1. REVUE DE LITTERATURE SUR LES RELATIONS ENTRE L'INVESTISSEMENT PUBLIC ET L'INVESTISSEMENT PRIVE

    II.1.1. FONDEMENTS THEORIQUES

    Quels sont les fondements théoriques de l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé ? Un niveau élevé de capital public entraine-t il- ou évince-t-il l'investissement privé ?

    Des arguments théoriques prédisent que l'impact du capital public sur le capital privé dépendra du degré de complémentarité ou de substitualité entre les deux composantes du capital (Earsterly, Rodriguez et Schmidt-Hebbel, 1989, 1994, Aschauer et Lächler, 1998) et des récents arguments empiriques très rares pour les pays en développement confirment cette affirmation (Blejer et khan,1984 ; Khan et Reinhar, 1990 , Earsterly, Rodrigùez et Schmidt-Hebbel, 1989, 1994, Aschauer et Lächler 1998).

    Si l'origine de ce débat sur l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé est relativement ancienne (Meade 1952 ; Arrow et Kurz, 1970 ; Nurkse, 1952, Hirschman, 1958 Rosentein-Rodan, 1964), des théories nouvelles de la croissance endogène ont contribués à son renouveau. Barro (1990) a attribué aux dépenses publiques productives, comme les dépenses publiques en capital d'infrastructure, un rôle moteur dans le processus de croissance économique à long terme. La compétitivité entre le capital public et privé implique que le premier ait un impact positif sur la rentabilité du capital du second (Barro et Sala-Martin, 1995 ; Barhtelemy, Herrera et Sen, 1995).

    Toutefois s'il existe peu de problèmes en matière de formalisation théorique des liens entre l'accumulation du capital dans les secteurs public et privé, il est souvent très difficile d'entreprendre des vérifications empiriques (Aschauer, 1989a, 1989b Munnel, 1990, Gupta et Al., 2002).

    II.1.2. TRAVAUX EMPIRIQUES

    Sur le plan empirique, très peu d'études ont été consacrées à l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé, notamment dans les pays en développement (Mensouri 2000, 2001 et 2003)

    Qu'en est-il des études empiriques consacrées à l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé dans les pays développés?

    Dans les pays développés, les résultats empiriques divergent beaucoup sur cette question. Des modèles s'inspirant du cadre conceptuel keynésien estiment que l'investissement public a un effet d'entraînement sur l'investissement privé (Dalagams, 1987 ; Eisner, 1983, 1986, 1989 Eisner et Pieper, 1987). D'autres études empiriques révèlent que l'effet dépendrait du degré de complémentarité ou de substituabilité entre l'investissement public et l'investissement privé (Aschauer, 1989 ; Bernheim, 1989, Barro, 1990 ; Dessus et Herrera, 1996 ; Gupta et Al., 2002).

    Qu'en est-il du cas particulier des pays en développement ?

    Comme le montrent Greene et Villaunueva (1991), les pays en développement ont connu un ralentissement prononcé de la croissance économique. L'une des raisons fondamentales de cette situation réside dans le déclin du taux d'investissement comme le montre le fonds Monétaire International (FMI, 1989), la formation brute de capital dans les pays en développement a chuté de 25,5 points de pourcentage du PIB en 1981 à moins de 23, 5 points de pourcentage du PIB en 1985-1988 en moyenne annuelle.

    Puisque l'investissement public est considéré comme une variable exogène (lié à la politique économique), les économistes se sont plutôt concentrés sur l'investissement privé directement lié à la croissance (Khan et Reinhart, 1990).

    Parmi les rares études empiriques concernant l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé dans les pays en développement, on peut citer entre autres Blejer et khan (1984), Greene et Willaunueva (1991) et Hechler (1993).

    Blejer et Khan (1984) ont ainsi démontré que l'investissement privé est positivement lié à la variation du PIB réel anticipé dans 24 pays en développement. L'étude montre également que l'investissement privé est positivement influencé par le trend du niveau de l'investissement public représentant chez les deux auteurs l'investissement public en infrastructure.

    En revanche la déviation de l'investissement public autour de sa tendance affecte négativement l'investissement privé. Comme l'interprètent Greene et Willaunueva (1991) ces résultats suggèrent qu'il existe une complémentarité à long terme et une substituabilité à court terme entre l'investissement public et l'investissement privé en ce sens qu'une augmentation à court terme de l'investissement public semble évincer l'investissement privé.

    A ce propos, Hechler (1993 : 16) estime que le résultat empirique de Blejer et Khan (1984) montre que c'est le capital long à mettre en place, donc trop coûteux en terme d'installation qui agit positivement sur l'investissement privé.

    Les travaux de Greene et Willaunueva (1991) ont démontré que l'investissement public affecte positivent l'investissement privé quelque soit la période dans 23 pays en développement sur un échantillon total de 24.

    Concernant l'Afrique subsaharienne, à la suite des travaux d'Aschauer, des études empiriques ont tenté d'examiner plus explicitement la relation entre l'investissement privé et l'investissement public. Estimant une équation simple d'investissement sur un panel de 15 pays africains au sud du Sahara, Faini (1994) trouve que l'investissement public est complémentaire de l'investissement privé plutôt qu'il ne lui est substituable. L'effet d'entraînement est également montré par Ariyo et Raheem (1991) pour le Nigeria, par Martin et Wasow (1992) pour le Kenya et par Asante (2000) pour le Ghana.

    Récemment, Ashipala et Haimbodi (2003) ont établi sur la base de tests de causalité une complémentarité entre investissement public et investissement privé pour la Namibie, l'Afrique du sud et le Botswana. Ouattara (2004) trouve une relation positive entre l'investissement public et l'investissement privé pour le Sénégal.

    L'étude de Faini (1994) utilise cependant le taux d'investissement total comme variable dépendante et non le taux d'investissement privé.

    Un effet d'éviction a été mis en évidence par Kamgnia et Touma (2002) pour le Burkina Faso et le Cameroun.

    Pour la Côte d'Ivoire, la même étude de Faini (1994) démontre que contrairement au Burkina Faso et au Cameroun, il existe un effet d'entraînement entre l'investissement public et privé en Côte d'Ivoire.

    Les résultats les travaux de Keho (2005) ne fournissent aucune indication sur un possible effet d'éviction.

    Au contraire, les résultats font apparaître un coefficient positif et significatif de l'investissement public dans l'équation d'investissement privé. Un tel résultat indique qu'il existe bien une relation de complémentarité entre l'accumulation du capital public et l'investissement privé en capital.

    II.2. EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT EN COTE D'IVOIRE

    L'évolution de l'investissement en Côte d'Ivoire sera analysée en fonction de celle de l'économie en général et permet de constater cinq (5) phases.

    II.2.1. PREMIERE PHASE (1960-1973) : LE MIRACLE IVOIRIEN

    Durant cette période, la Côte d'Ivoire connaît une croissance essentiellement liée au boom des exportations du café, du cacao et du bois. Le PIB s'accroît alors de plus de 7,6% en moyenne. Le taux d'investissement global n'a cessé de croître en passant de 15% en 1960 à 22% en 1973. Les investissements privés représentaient sur cette période, plus de la moitié (63%) chaque année des investissements totaux. Le taux d'investissement public qui était de l'ordre de 5,3% en début de période a augmenté en fin de période, il est passé à 6,8% en 1973.

    Graphique 1 : Evolution des taux d'investissement privé et public (en % du PIB)

    18

    16

    14

    12

    10

    8

    4

    0

    6

    2

    1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007

    Source : données MEF /DGE/DCPE

    II.2.2. DEUXIEME PHASE (1974-1979) : LES GRANDS TRAVAUX

    L'État s'engage dans de très importants programmes d'investissement. Le montant des investissements publics triple entre 1974 et 1979, leur part dans le PIB est estimée à 13,3%. Les demandes publique et privée s'en trouvent fortement stimulées, entraînant dans leur sillage les investissements privés, qui augmentent à un rythme annuel de 16, 3% entre 1975 et 1978. C'est ainsi que leur part dans le PIB passe de 13,1% en 1974 à 16,3% en 1978.

    Le PIB global s'accroît de 5,1% par an, la Côte d'Ivoire bascule dans la catégorie des Pays à Revenu Intermédiaire (PRI), avec un PIB par habitant qui atteint 1114 $US en 19786.

    II.2.3. TROISIEME PHASE (1980-1993): LE PAS AVEC SES RESTRICTIONS BUDGETAIRES

    Avec un taux de croissance du PIB négatif en six ans sur un total de quatorze (14)7. L'économie ivoirienne est mal en point pendant cette période. Pour éviter cette situation, la Côte d'Ivoire s'était engagée dans quatre (4) programmes d'ajustement structurel8. Ces programmes avaient pour objectif principal le retrait de l'Etat du secteur productif au profit du privé.

    Le niveau des investissements publics a considérablement baissé, passant de 11,4% du PIB en 1980 à 5% en 1993. Mais la réaction du secteur privé n'a pas suivi. Ainsi l'investissement privé s'en trouve fortement retourné et sa part dans le PIB passe de 15,4% en 1980 à 5% en 1993.

    Les résultats de ces programmes sont peu probants et la Côte d'Ivoire, comme touts les autres pays membres de l'UEMOA, a subi la dévaluation de 50% de sa monnaie en janvier 1994.

    Tableau 1 : taux de croissance de l'investissement public et privé

    Années

    1980

    1981

    1982

    1983

    1984

    1985

    1986

    1987

    1988

    1989

    1990

    1991

    1992

    1993

    Investissement
    privé

    -16,4

    10,7

    -31,4

    -28,2

    17,9

    -2,3

    2,0

    -15,9

    2,3

    -9,6

    -18,2

    4,3

    -8,9

    4,4

    Investissement
    public

    -23,7

    -4,6

    16,1

    -16,1

    -59,9

    -10,7

    7,2

    30,1

    -6,1

    -4,5

    -19,0

    -3,8

    10,6

    16,2

    Source : World Bank 2008

    II.2.4. QUATRIEME PHASE (1994-1998) : LA DEVALUATION DU FRANC CFA ET SES CONSEQUENCES SUR L'ECONOMIE IVOIRIENNE

    Après plus de dix (10) ans d'ajustement interne et budgétaire sans succès, la Côte d'Ivoire fait toujours face à un endettement intérieur et extérieur excessifs.

    Le 12 janvier 1994, la dévaluation de 50 % du franc CFA par rapport au franc français intervient.

    Si cette dévaluation a eu des effets positifs sur l'économie ivoirienne sur un plan global (le PIB

    croit de 5,4% en moyenne entre 1994 et 1998), les investissements connaissent une vraie

    6 World development Indicators 2008.

    7 1982; 1983; 1986; 1989; 1991; 1992 (World development Indicators 2008).

    8 1981-1983 ; 1984-1985 ; 1986-1988 ; 1990-1992

    mutation du secteur public vers le privé à cause des différents programmes Sur la période 1994- 1999.

    Le taux d'investissement global gagne environ quatre (4) points, passant de 15,1% en 1994 à 19,1% en 1995. L'évolution des investissements se caractérise par un développement plus important des investissements privés qui représentent plus de 60% des investissements globaux.

    Ce développement a été favorisé certes par la reprise économique, mais surtout par la mise en place d'un nouveau cadre plus incitatif, conformément à la volonté du gouvernement de faire du secteur privé le garant de la croissance économique.

    II.2.5. CINQUIEME PHASE (1999 A 2008) : LA CRISE POLITICO-MILITAIRE

    L'année 1999 marque une nouvelle ère dans la vie politique et économique de la Côte d'Ivoire. Le coup d'Etat de décembre 1999 instaure un climat d'incertitudes économique et politique qui va être préjudiciable à l'économie nationale toute entière.

    L'ensemble des projets d'infrastructures publiques programmés dans le cadre des «douze travaux de l'éléphant d'Afrique» va être gelé, réduisant du coup le flux de capitaux privés liés à la réalisation de ces projets. L'investissement privé baisse de 3% entre 1999 et 2000 les investissements publics, soumis à des restrictions budgétaires liées à la crise passent de 4,2% du PIB en 1999 à 1,9 % en 2001.

    Malgré les efforts déployés pour la reprise de l'investissement en Côte d'Ivoire (relecture du code des investissements, allègement des procédures), l'investissement privé ne représentait que 9,5% du PIB en 2008 et l'investissement public seulement 4,3% du PIB.

    III. DONNEES ET METHODOLOGIE DE L'ETUDE

    III.1. PRESENTATION DU MODELE

    Un modèle est une expression condensée, généralement sous forme d'équation(s), d'une théorie9.

    Ainsi un modèle bien construit permet de valider la théorie économique à partir de l'observation empirique des résultats suivant un processus bien défini. A ce titre, il ressort que la modélisation constitue une étape indispensable pour notre étude puisqu'elle nous permettra de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses qui sont :

     

    l'investissement public stimule l'investissement privé à long terme en Côte d'Ivoire ;

    le lien entre l'investissement public et l'investissement privé en Côte d'Ivoire est indéterminé dans le court terme.

    III.1.1. SPECIFICATION DU MODELE

    Le modèle de base, emprunté à Kamgnia et Touma (2002) pour l'économie Camerounaise a

    été ré-spécifié en l'adaptant au contexte de notre étude. Il se présente comme suit :

     
     
     

    (1)

    VARIABLE ENDOGENE

    INVPR, l'Investissement Privé

    VARIABLES EXOGENES

    PIBR, le Produit Intérieur Brut Réel

    CREDR, le crédit au secteur privé en terme réel

    TCER = (E* IPm)/IPc, où IPc est l'indice de prix au Cameroun ;

    IPm, l'Indice de Prix international est une moyenne simple sur l'ensemble des partenaires du 11

    Cameroun

    L'hyphè p

    INVGR, l'Investissement Public Réel

    DEFBR, le Taux de Déficit Budgétaire en terme réel

    DEFCRED, le produit du déficit budgétaire et du logarithme du crédit au secteur privé DETCRED, le produit du logarithme de la dette extérieure et du logarithme du crédit au secteur privé

    9 Bernard Guerrien/Dictionnaire d'analyse économique/3è me édition p. 350

    III.1.2. RE-SPECIFICATION DU MODELE

    Le modèle de Kamgnia et Touma avait pour objectif d'étudier les déterminants de l'investissement privé au Cameroun. Notre étude portant spécifiquement sur le lien entre investissement public et privé en Côte d'Ivoire, cela nous amène à ré-spécifier ce modèle par rapport à l'objectif de notre étude.

    Modèle ré-spécifié

    (2)

     

    : représente la constante

    (i = 1,... ,3) représentent les coefficients des variables exogènes

    : représentent les perturbations aléatoires

    INVpriv : l'investissement privé est la variable endogène de notre modèle.

    INVpub: les dépenses publiques d'investissement ont un effet ambigu sur l'investissement privé. En effet, l'investissement public peut compléter et soutenir l'investissement privé d'un coté, de l'autre il peut bloquer l'investissement privé en se substituant à des projets privés (effet d'éviction).

    PIB: le PIB a une relation positive avec l'investissement privé qui tient son fondement du modèle de l'accélérateur flexible sous l'hypothèse de l'existence d'une relation fixe entre le stock de capital désiré et le niveau de la production. On s'attend qu'il ait un impact positif sur l'investissement privé.

    INT : le taux d'intérêt est théoriquement une variable essentielle dans notre étude, son signe nous permettra de savoir si les données soutiennent l'hypothèse de McKinnon-Shaw ; le taux d'intérêt affecte positivement l'investissement privé; ou la théorie néoclassique qui stipule que l'augmentation du taux d'intérêt augmentera le coût du capital et décourage donc l'investissement privé.

    L'objectif de cette étude n'est pas de trouver le meilleur modèle pour l'investissement privé en Côte d'Ivoire, mais d'étudier le lien entre l'investissement public et privé.

    Les données proviennent de la DCPE, elles concernent la période 1970-2008 et sont prises en terme réel.

    Pour pouvoir estimer les paramètres du modèle et avoir des résultats robustes, il importe de rappeler hypothèses suivantes :

    H1 : le modèle est linéaire et les termes d'erreur suivent une loi normale;

    H2 : les valeurs des variables sont observées sans erreur;

    H3 : l'espérance mathématique de l'erreur est nulle : en moyenne, le modèle est bien

    spécifié et donc l'erreur moyenne est nulle;

    H4 : , la variance de l'erreur est constante, le risque de l'amplitude de l'erreur est le

    même quelque soit la période : homoscédasticité;

    H5 : si t ? t', les erreurs sont non corrélées (ou encore indépendante) : une erreur à

    l'instant t n'a pas d'influence sur les erreurs suivantes : absence d'autocorrélation;

    H6 : , l'erreur est indépendante de la variable explicative.

    III.2. ANALYSE STATISTIQUE DES VARIABLES

    III.2.1. CALCUL DE LA MATRICE DES VARIANCES ET COVARIANCES

    Il convient de vérifier si les variables du modèle sont ou ne sont pas fortement corrélées. Tableau 2 : corrélation entre les variables du modèle

     

    INT

    INVpriv

    INVpub

    PIB

    INT

    INVpriv INVpub PIB

    1.0000 0.2139 0.2308 0.4929

    1.0000
    0.8775
    0.9011

    1.0000
    0.8346

    1.0000

    Source : Calcul de l'auteur à partir du logiciel STATA 10

    A la lecture du tableau ci-dessus, il laisse apparaître des coefficients de corrélation très élevés entre d'une part les variables explicatives et d'autre part entre elles et la variable expliquée. Ceci peut dénoter l'existence de multi colinéarité.

    III.2.2. ECART ENTRE LES VARIABLES

    Tableau 3 : écart entre les variables

    Variables

    Moyenne

    Std. Err

    [95% Conf.

    Interval]

    INT

    13.3791

    0.4962611

    12.37447

    14.38373

    INVpriv

    352.0836

    36.21327

    278.7736

    425.3935

    INVpub

    179.3156

    15.8532

    147.2225

    211.4088

    PIB

    5460.744

    178.6195

    5099.148

    5822.341

    Source : Calcul de l'auteur à partir du logiciel STATA 10

    Les données se caractérisent par des écarts très élevés entre les écarts types des différentes variables. On constate par exemple, 178 pour le PIB, 36 pour l'investissement privé, 15 pour l'investissement public. Pour la suite de l'étude les variables feront l'objet d'une transformation logarithmique dans le but d'éliminer l'effet de ces écarts sur nos résultats.

    Le modèle deviendra donc :

     
     
     
     

    (3)

    Il est primordial de tester la stationnarité des variables, la plupart des estimations et tests économétriques ayant été conçus pour être appliqués à des variables stationnaires.

    III.2.3. STATIONNARITE DES VARIABLES

    Les tests de stationnarité les plus usités de nos jours sont le test Augmenté de Dickey-Fuller (ADF), le test de Phillips-Perron (PP) et le test de Kwiatkoswski-Phillips-Schmidt-Shin (KPSS). Pour cette étude, le test ADF sera utilisé.

    Les hypothèses du test sont les suivantes : H0 : la variable est non stationnaire ;

    H1 : la variable est stationnaire.

    A l'issue du test, toutes nos variables sont stationnaires en différence première. Le tableau suivant récapitule les résultats.

    Tableau 4 : Résultats du test de stationnarité

    Variables Test ADF à niveau Test ADF en différence 1ère

    Valeur calculée valeur

    critique

    Valeur calculée valeur

    critique

    INT

    -2.337597

    -3.533083

    -5.220888

    -3.536601*

    LINVpriv

    -2.678154

    -4.226815

    2943427

    -3.602729

    -3.536601*

    LINVpub

    -2.583576

    -3.536601

    -4.532161

    -3.536601*

    LPIB

    -2.784933

    -3.536601

    -3.994830

    -3.536601*

    * signifie la stationnarité de la variable

    Source : Calcul de l'auteur à partir du logiciel eviews 5

    Les valeurs calculées comparées aux valeurs critiques permettent de se prononcer sur l'hypothèse nulle de non-stationnarité des séries. Nous constatons que les valeurs calculées sont inférieures aux valeurs critiques. Ceci conduit au rejet de l'hypothèse nulle de non stationnarité des séries. En conclusion, toutes nos séries sont stationnaires en différence première.

    Toutes les variables ayant le même degré d'intégration (1), l'estimation par le modèle à correction d'erreur devient ainsi possible. Mais nous devons vérifier l'existence d'une relation de cointégration entre les variables du modèle. Pour ce faire, nous allons effectuer le test de cointégration de Johansen (1988).

    Des variables non stationnaires sont dites cointégrées si une combinaison linéaire de ces variables est stationnaire.

    Tableau 5 : Résultats du test de cointégration

    Hypothesized No. of CE(s)

    Eigenvalue

    Trace
    Statistic

    0.05
    Critical Value

    Prob.**

     
     
     
     
     

    Aucune**

    0.541754

    52.50262

    47.85613

    0.0172

    Au plus une

    0.339212

    23.62972

    29.79707

    0.2165

    Au plus deux

    0.162120

    8.299784

    15.49471

    0.4339

    Au plus trois

    0.046331

    1.755226

    3.841466

    0.1852

    (**) Dénote le rejet le rejet de l'hypothèse au seuil de 5%

    Source : Calcul de l'auteur à partir du logiciel eviews 5

    Nous constations qu'il existe une relation de cointégration car l'hypothèse est rejetée pour `'aucune» et trace statistique est inferieure à la valeur cruciale pour `'au plus une» relation de cointégration (23,6<29,8). Cette relation de cointégration est confirmée par la stationnarité du résidu (voir annexe 2).

    IV. RESULTATS DE L'ESTIMATION ET INTERPRETATION

    Pour la régression, nous allons utiliser le modèle d'Engel-Granger (1983) qui comprend deux étapes :

    on estime dans un premier temps la relation de long terme par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCE) ;

    on récupère le résidu et on test la stationnarité de celui-ci avant d'estimer la relation dynamique (court terme) dans un second temps.

    IV.1. RESULTAT DE L'ESTIMATION DE LA RELATION DE LONG TERME

    (4)

    Tableau n°6: Résultats de l'estimation de la relation de long terme

     
     

    Variable dépendante :
    LINVpriv

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -13.68949

    3.261024

    -4.197913

    0.0002

    LINVPUB

    0.516331

    0.141238

    3.655763

    0.0008

    LPIB

    2.078100

    0.468821

    4.432610

    0.0001

    LINT

    -0.434508

    0.188307

    -2.307445

    0.0271

    R-squared 0.911114

    Adjusted R-squared 0.903495

    Source : Calcul de l'auteur à partir du logiciel eviews 5

    IV.2. RESULTAT DE L'ESTIMATION DE LA RELATION COURT TERME

     
     
     
     

    (5)

    Tableau n°7: Résultats de l'estimation de la relation de court terme

     
     

    Variable dépendante :
    D(LINVpriv)

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    0.025906

    0.031535

    0.821510

    0.4173

    D(LINVPUB)

    0.381651

    0.132821

    2.873419

    0.0070

    D(LPIB)

    0.905517

    0.776614

    1.165981

    0.2520

    D(LINT)

    -0.095548

    0.222660

    -0.429118

    0.6706

    R(-1)

    -0.257029

    0.125945

    -2.040810

    0.0493

    Source : Calcul de l'auteur à partir du logiciel eviews 5

    IV.3. INTERPRETATION

    Les résultats des estimations sont globalement satisfaisants: Sur le long terme

    (6)

    l'investissement public a un effet positif et significatif sur celui du secteur privé. Toute augmentation de 1% de l'investissement public entraine une augmentation de l'investissement privé de 0,52%. Ce qui confirme notre hypothèse de base qui affirmait qu'il n'existe pas d'effet d'éviction entre investissement public et privé en Côte d'Ivoire, mais plutôt un effet d'entraînement.

    le PIB influence positivement et significativement l'investissement privé ce qui confirme la théorie du modèle de l'accélérateur flexible qui sous tend l'hypothèse de l'existence d'une relation fixe entre le stock de capital désiré et le niveau de la production l'économie.

    On peut donc affirmer qu'en Côte d'Ivoire, les opérateurs privés affectent une grande partie du fuit de leur production à l'accumulation du capital. Ainsi, toute augmentation du la richesse nationale de 1%, entraine une augmentation de l'investissement privé de 2%.

    le taux d'intérêt a un effet négatif sur l'investissement privé. Ce résultat est conforme à la théorie classique. En effet, une augmentation du taux d'intérêt de 1% entrainerait une baisse de l'investissement privé de 0,43%.

    De façon plus générale, les résultats indiquent que les fluctuations de l'investissement privé sont expliquées à 90% par les variables du modèle (R2 ajusté = 0,9).

    A court terme

    (7)

    A part l'investissement public qui influence positivement la dynamique de l'investissement privé, les relations entre l'investissement privé et les autres variables du modèle sont indéterminées. Ce qui se traduit par des probabilités non significatives.

    On ne peut donc pas se prononcer sur un éventuel effet de ces variables sur l'investissement privé en Côte d'Ivoire à travers cette étude.

    Par ailleurs, le coefficient associé à la force de rappel est négatif et significativement différent de zéro (-0.257029). Il existe donc bien un mécanisme de correction d'erreur. Le modèle à correction d'erreur peut donc être validé.

    V. RECOMMANDATIONS DE POLITIQUE ECONOMIQUE

    En vue de relancer la politique d'investissement en Côte d'Ivoire, facteur incontournable pour une croissance significative, nous proposons les recommandations de politique économique suivantes :

    pour le PIB : nous recommandons aux autorités ivoiriennes un bon agencement de tous les autres déterminants du PIB dans le but d'avoir un niveau plus élevé de celui-ci, favorable à l'accumulation du capital privé ;

    L'investissement étant à son tour un facteur important dans l'augmentation de la richesse nationale, cela permettra à l'économie ivoirienne de retrouver son rythme de croissance d'en temps et de lutter efficacement contre la pauvreté ;

    concernant l'investissement public : les dépenses publiques d'investissement ne devraient pas être trop soumises à la contrainte de la politique budgétaire au risque de mettre en mal le dynamisme du secteur privé et de compromettre les potentialités de croissance de long terme ;

    l'Etat devra donc continuer d'assumer son rôle de locomotive dans l'économie en la viabiisant par la réalisation d'importants investissements qui constituent un signal fort en direction du secteur privé ;

    par ailleurs, l'investissement public pourra jouer un rôle important dans la réduction des disparités de développement entre les régions. L'Etat doit orienter sa politique d'investissement dans les régions les moins pourvues en capital d'infrastructures ;

    cela nécessite une analyse sérieuse des besoins au regard des spécificités régionales. Car la façon dont sont définis les besoins en infrastructures de développement de même que leur nature ont des implications directes sur ce qui sera construit mais également sur les investissements qui y seront consacrés. Le choix d'emplacement d'un investissement productif peut avoir un effet sur sa rentabilité économique et sociale ;

    pour le taux d'intérêt : nous suggérons aux autorités ivoiriennes en particulier et de façon générale aux instances dirigeantes de l'UEMOA de mettre en place une politique monétaire axée sur la baisse du taux de l'intérêt en vue de relancer l'investissement privé nécessaire à la croissance économique. Les textes régissant la législation bancaire doivent être orientés dans ce sens.

    VI. CONCLUSION GENERALE

    Le rôle de l'Etat dans l'économie a toujours fait l'objet de débat dans la littérature économique. Parmi les arguments, celui selon lequel les dépenses publiques et plus particulièrement l'investissement public serait source de l'accumulation du capital privé nous a particulièrement intéressé dans le cas de l'économie ivoirienne.

    L'étude a eu pour objectif d'une part de déterminer l'impact de l'investissement public sur celui du secteur privé à long terme et d'autre part de déterminer la nature du lien entre les deux types d'investissements dans le court terme.

    Pour la réalisation de ce travail, la démarche méthodologique a consisté à faire une revue de la littérature sur le lien entre les deux types d'investissements. Ce lien a ensuite fait l'objet d'une étude économétrique à l'aide des logiciels STATA 10 et EVIEWS 5 sur la base de données collectée à la DCPE.

    A l'issue de l'étude économétrique, les résultats suivants ont été dégagés:

     

    l'investissement public influence positivement l'investissement privé en Côte d'Ivoire sur le long et le court terme. Il n'existe donc pas d'effet d'éviction ;

    le taux d'intérêt agit négativement sur l'investissement privé à long terme;

    le PIB favorise l'investissement privé à long terme ;

    Les résultats de nos travaux viennent donc confirmer ceux de Kamgnia et Touma (2002) et de Keho (2005) qui n'avaient pas constaté d'effet d'éviction entre l'investissement public et l'investissement privé en Côte d'Ivoire.

    En conséquence, les données utilisées dans le cadre de cette étude confirment la thèse keynésienne selon laquelle les dépenses publiques donc l'investissement public a un effet multiplicateur sur l'économie.

    S'il est évident que l'investissement public a un rôle prépondérant dans l'accumulation du capital privé en Côte d'Ivoire, ne serait-il pas nécessaire d'analyser l'impact du degré de stabilité politique sur le niveau de l'investissement privé et plus particulièrement d'étudier le comportement de l'investissement privé en Côte d'Ivoire à partir du début de la crise politicomilitaire ?

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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    WORLD BANK (2006), « African Development Indicators '> , World Bank, Washington, D. C. WORLD BANK (2008), « World Development Indicators '>, World Bank, Washington, D. C.

    ANNEXES

    ANNEXE 1 : TESTS DE STATIONARITE A NIVEAU DES VARIABLES Tableau n°1 : Tests de stationnarité à niveau des variables

    Produit Intérieur Brut (LPIB) Investissement public (LINVpub)

    t-Statistic Prob.*

    Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.583576 0.2895

    Test critical values: 1% level -4.226815

    5% level -3.536601

    10% level -3.200320

    Conclusion: LPIB est non stationnaire

    t-Statistic Prob.*

    Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.784933 0.2115

    Test critical values: 1% level -4.226815

    5% level -3.536601

    10% level -3.200320

    Conclusion: LINVpub est non stationnaire

    Investissement public (LINVpriv) Taux d'intérêt (LINT)

    ix

    t-Statistic Prob.*

    Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.678155 0.2509

    Test critical values: 1% level -4.226815

    5% level -3.536601

    10% level -3.200320

    Conclusion: LIVpriv est non stationnaire

    t-Statistic Prob.*

    Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.653355 0.2606

    Test critical values: 1% level -4.219126

    5% level -3.533083

    10% level -3.198312

    Conclusion: LINT est non stationnaire

    Tableau n° 2 : Tests de stationnarité en différence première

    Produit Intérieur Brut (LPIB) Investissement public (LINVpub)

    t-Statistic Prob.*

     
     

    t-Statistic Prob.*

    Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.532160 0.0046

    Test critical values: 1% level -4.226815

    5% level -3.536601

    10% level -3.200320

     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.994830 0.0176

    Test critical values: 1% level -4.226815

    5% level -3.536601

    10% level -3.200320

    Conclusion : LPIB est stationnaire

     
     

    Conclusion : LINVpub est stationnaire

    Investissement privé (LINVpriv) Taux d'intérêt (LINT)

    t-Statistic Prob.*

    t-Statistic Prob.*

    Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.602727 0.0433

    Test critical values: 1% level -4.226815

    5% level -3.536601

    10% level -3.200320

    Conclusion : INVprib est stationnaire

    Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.793219 0.0002

    Test critical values: 1% level -4.226815

    5% level -3.536601

    10% level -3.200320

    Conclusion : LINT est stationnaire

    xi

    Annexe 2 : Stationnarité du résidu

    t-Statistic Prob.*

    Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.904346 0.0542

    Test critical values: 1% level -3.615588

    5% level -2.941145

    10% level -2.609066

    Conclusion: le résidu est. stationnaire.

    Annexe 3: Test de cusum

    Conclusion : Le modèle est structurellement stable

    Annexe4 : Test de Ramsey

    Ramsey RESET Test:

    F-statistic 2.644469 Probability 0.086054

    Log likelihood ratio 5.797486 Probability 0.055092

    Conclusion: le modèle est bien spécifié

    Annexe 6 : Base de données

    xii

    ANNEES

     

    PIB (Milliard
    de FCFA)

    INVpriv
    (Milliard de
    FCFA)

    INVpub
    (Milliard de
    FCFA)

    INT(%)

    1984

    4839,4

    257

    131

    15

    1985

    5057,3

    252

    117

    15

    1986

    5222,1

    252

    123

    14

    1987

    5203,9

    203

    154

    14

    1988

    5263

    207

    144

    14

    1989

    5418,2

    185

    136

    15

    1990

    5358,8

    145

    105

    16

    1991

    5361

    152

    102

    16

    1992

    5347,9

    138

    113

    17

    1993

    5337,6

    139

    109

    21

    1994

    5380,9

    299

    174

    20

    1995

    5764,3

    471

    208

    15

    1996

    6209,9

    616

    306

    13

    1997

    6565

    630

    372

    12

    1998

    6877

    752

    456

    12

    1999

    6986,1

    789

    353

    12

    2000

    6727,6

    622

    210

    13

    2001

    6726,2

    624

    147

    13

    2002

    6669,9

    616

    264

    14

    2003

    6526,8

    564

    216

    15

    2004

    6643,9

    560

    259

    15

    2005

    6722,4

    567

    233

    15

    2006

    6779,7

    561

    244

    15

    2007

    6851,1

    654

    252

    15

    2008

    7116,2

    729

    309

    15

    Source : DCPE






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