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Investissement public et investissement privé en côte d'ivoire: effet d'éviction ou effet d'entrainement?

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par Oumar DIARRA
Université de Cocody, Abidjan - Hautes études en gestion de la politique économique 2009
  

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II. SITUATION DES INVESTISSEMENTS EN COTE D'IVOIRE

II.1. REVUE DE LITTERATURE SUR LES RELATIONS ENTRE L'INVESTISSEMENT PUBLIC ET L'INVESTISSEMENT PRIVE

II.1.1. FONDEMENTS THEORIQUES

Quels sont les fondements théoriques de l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé ? Un niveau élevé de capital public entraine-t il- ou évince-t-il l'investissement privé ?

Des arguments théoriques prédisent que l'impact du capital public sur le capital privé dépendra du degré de complémentarité ou de substitualité entre les deux composantes du capital (Earsterly, Rodriguez et Schmidt-Hebbel, 1989, 1994, Aschauer et Lächler, 1998) et des récents arguments empiriques très rares pour les pays en développement confirment cette affirmation (Blejer et khan,1984 ; Khan et Reinhar, 1990 , Earsterly, Rodrigùez et Schmidt-Hebbel, 1989, 1994, Aschauer et Lächler 1998).

Si l'origine de ce débat sur l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé est relativement ancienne (Meade 1952 ; Arrow et Kurz, 1970 ; Nurkse, 1952, Hirschman, 1958 Rosentein-Rodan, 1964), des théories nouvelles de la croissance endogène ont contribués à son renouveau. Barro (1990) a attribué aux dépenses publiques productives, comme les dépenses publiques en capital d'infrastructure, un rôle moteur dans le processus de croissance économique à long terme. La compétitivité entre le capital public et privé implique que le premier ait un impact positif sur la rentabilité du capital du second (Barro et Sala-Martin, 1995 ; Barhtelemy, Herrera et Sen, 1995).

Toutefois s'il existe peu de problèmes en matière de formalisation théorique des liens entre l'accumulation du capital dans les secteurs public et privé, il est souvent très difficile d'entreprendre des vérifications empiriques (Aschauer, 1989a, 1989b Munnel, 1990, Gupta et Al., 2002).

II.1.2. TRAVAUX EMPIRIQUES

Sur le plan empirique, très peu d'études ont été consacrées à l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé, notamment dans les pays en développement (Mensouri 2000, 2001 et 2003)

Qu'en est-il des études empiriques consacrées à l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé dans les pays développés?

Dans les pays développés, les résultats empiriques divergent beaucoup sur cette question. Des modèles s'inspirant du cadre conceptuel keynésien estiment que l'investissement public a un effet d'entraînement sur l'investissement privé (Dalagams, 1987 ; Eisner, 1983, 1986, 1989 Eisner et Pieper, 1987). D'autres études empiriques révèlent que l'effet dépendrait du degré de complémentarité ou de substituabilité entre l'investissement public et l'investissement privé (Aschauer, 1989 ; Bernheim, 1989, Barro, 1990 ; Dessus et Herrera, 1996 ; Gupta et Al., 2002).

Qu'en est-il du cas particulier des pays en développement ?

Comme le montrent Greene et Villaunueva (1991), les pays en développement ont connu un ralentissement prononcé de la croissance économique. L'une des raisons fondamentales de cette situation réside dans le déclin du taux d'investissement comme le montre le fonds Monétaire International (FMI, 1989), la formation brute de capital dans les pays en développement a chuté de 25,5 points de pourcentage du PIB en 1981 à moins de 23, 5 points de pourcentage du PIB en 1985-1988 en moyenne annuelle.

Puisque l'investissement public est considéré comme une variable exogène (lié à la politique économique), les économistes se sont plutôt concentrés sur l'investissement privé directement lié à la croissance (Khan et Reinhart, 1990).

Parmi les rares études empiriques concernant l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé dans les pays en développement, on peut citer entre autres Blejer et khan (1984), Greene et Willaunueva (1991) et Hechler (1993).

Blejer et Khan (1984) ont ainsi démontré que l'investissement privé est positivement lié à la variation du PIB réel anticipé dans 24 pays en développement. L'étude montre également que l'investissement privé est positivement influencé par le trend du niveau de l'investissement public représentant chez les deux auteurs l'investissement public en infrastructure.

En revanche la déviation de l'investissement public autour de sa tendance affecte négativement l'investissement privé. Comme l'interprètent Greene et Willaunueva (1991) ces résultats suggèrent qu'il existe une complémentarité à long terme et une substituabilité à court terme entre l'investissement public et l'investissement privé en ce sens qu'une augmentation à court terme de l'investissement public semble évincer l'investissement privé.

A ce propos, Hechler (1993 : 16) estime que le résultat empirique de Blejer et Khan (1984) montre que c'est le capital long à mettre en place, donc trop coûteux en terme d'installation qui agit positivement sur l'investissement privé.

Les travaux de Greene et Willaunueva (1991) ont démontré que l'investissement public affecte positivent l'investissement privé quelque soit la période dans 23 pays en développement sur un échantillon total de 24.

Concernant l'Afrique subsaharienne, à la suite des travaux d'Aschauer, des études empiriques ont tenté d'examiner plus explicitement la relation entre l'investissement privé et l'investissement public. Estimant une équation simple d'investissement sur un panel de 15 pays africains au sud du Sahara, Faini (1994) trouve que l'investissement public est complémentaire de l'investissement privé plutôt qu'il ne lui est substituable. L'effet d'entraînement est également montré par Ariyo et Raheem (1991) pour le Nigeria, par Martin et Wasow (1992) pour le Kenya et par Asante (2000) pour le Ghana.

Récemment, Ashipala et Haimbodi (2003) ont établi sur la base de tests de causalité une complémentarité entre investissement public et investissement privé pour la Namibie, l'Afrique du sud et le Botswana. Ouattara (2004) trouve une relation positive entre l'investissement public et l'investissement privé pour le Sénégal.

L'étude de Faini (1994) utilise cependant le taux d'investissement total comme variable dépendante et non le taux d'investissement privé.

Un effet d'éviction a été mis en évidence par Kamgnia et Touma (2002) pour le Burkina Faso et le Cameroun.

Pour la Côte d'Ivoire, la même étude de Faini (1994) démontre que contrairement au Burkina Faso et au Cameroun, il existe un effet d'entraînement entre l'investissement public et privé en Côte d'Ivoire.

Les résultats les travaux de Keho (2005) ne fournissent aucune indication sur un possible effet d'éviction.

Au contraire, les résultats font apparaître un coefficient positif et significatif de l'investissement public dans l'équation d'investissement privé. Un tel résultat indique qu'il existe bien une relation de complémentarité entre l'accumulation du capital public et l'investissement privé en capital.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore