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L'entreprise et sa rentabilité

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par René Gide MBAYA MUTSHI WA MUKANDA
Université de Lubumbashi, RDC - licence en sciences de gestion 2007
  

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L'ENTREPRISE ET SA RENTA B ILITE

L'entreprise et les problèmes de gestion qu'elle rencontre font l'objet d'une actualité riche et variée. Aussi, pour bien appréhender la complexité des regards dont elle est l'objet, son fonctionnement, mais également son évolution ou celle de son rôle, il semble incontournable de bien la cerner et la définir. Cela dit, cette complexité ne doit pas cacher certains traits caractéristiques généraux. Tel est l'objet de la première section de ce chapitre.

Enfin, au delà des caractéristiques juridiques et économiques nécessaires à l'identification et à la classification des entreprises, au delà de ses modes de financement, ce qui importe pour le gestionnaire, c'est de pouvoir analyser l'entreprise de manière à expliquer sa rentabilité et à prescrire les conditions de son amélioration. Nous aborderons cela à la seconde section de ce chapitre.

SECTION I : L'ENTREPRISE I.1 NOTIONS

Dans l'acception courante de la comptabilité nationale, l'agent « entreprises » est constitué de toutes les unités économiques de production qui exercent leurs activités sur le territoire national.1

Cette acception raccorde l'entreprise à la production au point que LECAILLON et PONDAVEN2 attestent que si l'activité économique de consommation est le propre du consommateur ou du ménage, l'activité de production est le fait des entreprises.

L'erreur y est pour beaucoup. Elle semble avoir été encouragée par la vision restrictive de la production que les économistes ont longtemps adoptés ; afin préserver une analyse macroéconomique, beaucoup plus descriptive, qu'analytique. Sans nous enliser dans ce débat, nous noterons que toute activité

1 LAFOLA, A. et VANDERPOOTEN, L., Les Ménages et les Entreprises, A. de Boeck, Bruxelles, 1995, p.47.

2 LECAILLON, J et PONDAVEN, C., Analyse Microéconomique, Cujas, Paris, 1998, p.85.

est productive, puisque sa seule existence suppose qu'au moins un individu en retire une satisfaction.3

Dès lors, tous les agents économiques sont producteurs. Cela va de soi pour les entreprises, les institutions financières et les ménages. Maintenant qu'elle est l'intérêt de la notion de l'entreprise ?

L'intérêt de cette notion n'est pas nouveau. Car l'entreprise est toujours perçue comme un vecteur essentiel du développement économique. Sa place semble aussi prépondérante dans l'analyse des évolutions actuelles de la société.4 Mais les débats que l'entreprise inspire changent progressivement de nature au point qu'il n'en existe pas une définition précise, qui fasse l'objet d'un consensus global entre les différentes disciplines qui s'y intéressent. La difficulté en l'occurrence, tient notamment à la pauvreté immanente du langage, incapable de restituer toute la luxuriance des faits, c'est-à-dire non seulement tous les aspects qu'ils représentent ; mais aussi les mouvements de leur évolution. Mais elle tient aussi au fait qu'une définition n'est pas nécessairement innocente dans la mesure où elle met en jeu des intérêts perceptibles dans le cadre institutionnel de la science.

En l'absence d'une représentation de l'entreprise qui soit globale, synthétique et admise par tous, le plus sage serait d'énoncer quelques définitions telles qu'avancées par différents auteurs et en tirer une définition opérationnelle pour ce travail.

FAYEL et PERNOT5 définissent l'entreprise comme une organisation qui se procure des moyens de production et les utilise pour l'élaboration des biens et des services destinés à être vendus à la clientèle.

Cette définition cache une grande diversité des situations. Pour bien les appréhender, il faut rechercher dans cet ensemble, les caractéristiques principales.

3 GENEREUX, J., Introduction à l'Economie, Seuil, Paris, 2001, p.24.

4 CHARPENTIER, P., Organisation et gestion de l'entreprise, A. Colin, Paris, 2OO4, p.6.

5 FAYEL, A. et PERNOT, D., Comptabilité générale de l'entreprise, Dunod, Paris, 2004, p.25.

Aussi tout au long de ce travail, l'entreprise sera entendue comme un agencement dynamique et durable d'hommes, des moyens techniques et des capitaux organisés en vue de l'exercice d'une activité économique, débouchant sur la réalisation d'un produit brut, permettant d'attribuer des revenus bruts ou nets à tous ceux qui ont concourus à sa réalisation.6

I.2 DES CARACTERISTIQUES GENERALES, MAIS UNE DIVERSITE D'ENTREPRISES

I.2.1 DES C A RA C T E R IS T IQ U E S G E N E RA L E S 7

L'entreprise est une organisation, elle est donc complexe. Elle regroupe des hommes et des femmes et pose un problème de cohérence. Ses caractéristiques principales, sont celles de toute organisation.

Toute entreprise est une coalition avec un but commun, celui de produire et de vendre des biens ou des services. La coalition résulte d'une adhésion plus ou moins forte aux buts poursuivis. En plus, l'entreprise reste toujours un centre des décisions distinct des individus qui la composent. Elle est aussi considérée comme un agent qui intervient au même titre que tous les autres acteurs de la vie économique et sociale. Elle choisit, décide, intervient et exerce une influence sur son environnement et notamment ; sur le marché des biens et des services. Ainsi donc, elle a une stratégie, un pouvoir sur l'extérieur, et une personnalité juridique.

Enfin, l'entreprise est une somme des moyens d'action humains, industriels, intellectuels et financiers indispensables à l'exercice de son activité. Cependant, toutes ces caractéristiques communes ne cachent pas non plus la grande diversité de cette réalité économique.

6 ANTOINE, J. et CORNIL, J-P, Lexique thématique de la comptabilité, Boeck, Bruxelles, 1998, p.113.

7 CONSO, P. et HEMICI, F., L'entreprise en 20 leçons : Stratégie, gestion, fonctionnement, Dunod, Paris, 2003, p.22.

I.2.2 UNE D IV E R S IT E D 'E N T R E P R IS E S

La grande diversité d'entreprises peut être observée par référence à de nombreux critères qui donnent lieux à l'établissement des classifications et des typologies utiles pour la connaissance de la pratique des affaires et des performances.

La manière sans doute de présenter cette diversité consiste pour nous à recourir à des classifications en fonction des différentes options préconisées par la théorie.

Les principes de la comptabilité nationale regroupent les entreprises en quatre secteurs institutionnels.8 Les sociétés et quasi sociétés non financières, dont la fonction principale est la production des biens et services. Les institutions de crédit, qui ont pour rôle le financement de l'économie par la collecte, la transformation et la répartition des disponibilités monétaire et financière. Les sociétés d'assurance, qui assurent les agents économiques par la garantie d'un paiement en cas de réalisation d'un sinistre. Enfin ; les entreprises individuelles, qui sont assimilées au secteur des ménages. Ces derniers produisent également des biens et services marchands non financiers, mais ne possèdent pas de personnalité juridique propre, distincte de celle des exploitants.

Cette classification descriptive de l'entreprise a le mérite de permettre plusieurs subdivisions axées sur des critères non moins sélectifs. Les plus courants portent sur des choix juridique et économique.

8 BRUSENAULT, C. et PRETET, M., Economie et gestion de l'entreprise, Vuibert, Paris,
2OO2, p.12.

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A. DES FORMES JURIDIQUES DIFFERENTES

Les classifications juridiques informent sur la manière dont est réparti le pouvoir au sein de l'entreprise et sur les apports des tiers.9 Leurs critères portent sur le statut juridique de l'entreprise. Le choix de ce statut est particulièrement important car il conditionne le développement de l'activité de l'entreprise. Les critères retenus à cet effet sont d'une part, le type de propriété choisi ; d'autre part, la nature de la personnalité de l'entreprise.

A.1 Le type de propriete

Suivant la personnalité de l'entrepreneur, diverses situations peuvent se présenter. En premier lieu, l'entreprise peut appartenir à l'Etat. Ici, plusieurs cas de figure se présentent. On parlera d'entreprise nationalisée, d'établissements publics, d'entreprises semi-publiques selon la part que l'Etat détient dans le capital de l'entreprise. En général, ces entreprises exercent soit une activité dont la finalité est un service rendu à la collectivité (l'énergie, le transport, la communication etc.) ; soit une activité jugée sensible ou stratégique par l'Etat (le nucléaire, le pétrole, l'assurance et la sécurité sociale pour le cas de la République Démocratique du Congo)

Deuxièmement, les formes juridiques sont également variées. Certaines entreprises sont sous forme des coopératives ou des mutuelles. Il s'agit principalement des sociétés coopératives de consommation ou de production, qui ont connu un fonctionnement reposant sur des principes de solidarité.

A.2 La personnalite de l'entreprise

Un autre critère vient s'ajouter au type de propriété, apportant une distinction marquante ; notamment entre l'entreprise individuelle et sociétaire. C'est donc la personnalité de l'entreprise.

Une entreprise est une personne morale lorsqu'elle est titulaire des droits et d'obligations. Cela implique pour elle d'avoir un patrimoine, distinct de celui

9 CALME, I. et al, Introduction à la gestion, Dunod, Paris, 2003, p.3.

de ses propriétaires ; d'avoir des règles de fonctionnement et des décisions prises dans ses statuts.

Elle sera tout aussi considérée comme personne physique lorsque son identité et sa personnalité se confondent avec celle de son dirigent, ce qui signifie concrètement que le dirigent est personnellement et indéfiniment responsable des dettes de son entreprise.

L'entreprise, comme personne physique, concerne essentiellement l'entreprise individuelle. Cette forme peut d'ailleurs s'avérer dangereuse en cas de revers de fortune. Cela dit, elle autorise une grande liberté de fonctionnement. Ce qui peut expliquer en partie la préférence de ce statut chez les créateurs.

Au total, il existe une grande diversité juridique et institutionnelle des entreprises. Cette diversité nous l'avons épinglé, par des formes très variées des statuts. Le choix de ces derniers va dépendre d'un certain nombre des variables types et modes d'activités, des buts ainsi que des finalités. Ces variables ne seront pas traitées dans ce travail pour de raison de volume.

B. DES DIMENSIONS ÉCONOMIQUES VARIÉES

La dimension est sans doute le critère le plus pertinent pour expliquer les différences et ressemblances entre entreprises. Les indicateurs quantitatifs sont nombreux et peuvent se regrouper en critères structurels et financiers.

Les critères structurels d'usage courant sont l'effectif des salariés, les qualifications et les rémunérations. Ces critères sont les plus utilisés pour opérer des regroupements par taille des entreprises. Aussi pouvons nous constater que le critère « taille » ne fait cependant pas toujours l'unanimité. De nombreuses disparités apparaissent, selon les auteurs, sur le choix des seuils à fixer pour ces regroupements.

Les critères financiers sont ceux qui permettent de jauger la puissance commerciale, économique et financière. Parmi eux on peut distinguer le chiffre d'affaire et la valeur ajoutée.

Le chiffre d'affaire représente le montant total des ventes effectuées au cours d'une période. Il peut être exprimé en volume (nombre d'unités produites) ou en valeur (nombre d'unités produites X leur prix unitaire). Ce chiffre d'affaire sert à évaluer les entreprises d'un secteur. Par exemple, classer les cinq premières, les dix premières...Il sert aussi en plus dans le calcul d'un certain nombre des ratios financiers et permet de faire des comparaisons interentreprises.

La valeur ajoutée mesure la richesse créée par l'entreprise. Pour produire, celle-ci achète des matières premières et autres fournitures qu'elle transforme. A la fin du processus de production, le produit a une valeur supérieure à celle des matières et fournitures incorporées. C'est ce « plus de valeur » qui constitue la valeur ajoutée de l'entreprise. Elle se calcule à la différence entre le chiffre d'affaire de l'entreprise obtenu au cours de l'exercice et les achats et charges liées à l'exploitation, consommés au cours de ce même exercice. Au même titre que le chiffre d'affaire, la valeur ajoutée sert dans le calcul des ratios financiers et permet de faire des comparaisons des performances entre entreprises.

Le recours aux critères de taille et/ou critères financiers permet de distinguer des types de découpage qui sont les plus souvent adaptés lorsqu'on veut étudier un problème des performances des entreprises. Mais ces critères ont des limites.

Primo, si ces approches apportent un éclairage sur l'articulation du système productif, elles doivent être révisées périodiquement car les comportements des entreprises évoluent, ce qui limite l'utilisation de tels découpages.

Secundo, ces découpages doivent être maniés avec prudence car les critères utilisés n'ont pas forcément le même sens d'une activité à l'autre. Cela rend difficile l'homogénéisation des classes d'entreprises. Il faut remarquer que nombre des salariés est le critère le plus ambigu. Le plus important serait de le combiner à d'autres critères pour mener des comparaisons pertinentes. Deux entreprises ayant le même effectif ne sont comparables, que si elles ont la même activité ou un même niveau technologique.

Selon ce point de vue, nous pouvons distinguer avec KALUNGA10quatre classifications. Les entreprises commerciales, dont l'objet principal est l'achat et la vente des marchandises, à l'état ou après une légère transformation. Les entreprises industrielles, qui fabriquent des produits finis ou semi-finis à partir des matières premières qu'elles transforment. Les entreprises de service, ce sont celles qui produisent des biens immatériels.

Les entreprises agricoles pour leur part s'adonnent à l'agriculture dans son sens large (champs, élevage, pêche...)

Une autre classification consiste utiliser des caractéristiques de l'activité économique de l'entreprise. Il peut s'agir de distinguer l'entreprise selon les secteurs d'activité, ou la branche à laquelle elles appartiennent. Un secteur d'activité est défini comme l'ensemble des entreprises qui produisent les biens que les consommateurs considèrent comme des biens substituts.11 Ainsi défini, le secteur regroupe des entreprises ayant la même activité principale.

L'économiste Australien Colin CLARK12 propose une analyse ventilant les activités des entreprises en trois secteurs ou domaines d'activités dits primaires, secondaires et tertiaires.

Le secteur primaire regroupe les entreprises de production des matières brutes (agriculture, élevage, industries extractives, pétrole, mines etc.

Le secteur secondaire inclut les activités industrielles (énergie, bâtiments et construction, travaux publics, agroalimentaire, production des biens de consommation et de production)

Le secteur tertiaire, qui est un ensemble mal défini, inclut les activités qui n'appartiennent pas aux deux premiers secteurs. Nous pouvons les assimiler à des activités de fourniture des biens immatériels aux individus aux collectivités

10 KALUNGA, M., La pratique du management des entreprises, Cresa, Lubumbashi, 2007, p.126.

11 VARIAN, H., Introduction à la microéconomie, A. de Boeck, Bruxelles, 2000, p.487.

12 Microsoft encarta, « secteurs économiques », 2006, (DVD)

et aux autres entreprises. Ce secteur regroupe les services marchands et non marchands, notamment le commerce de gros et de détail, le commerce d'automobiles, la location, les postes et télécommunications, les assurances, le tourisme, les services de santé, les distributions, la restauration, les assurances, et les services offert par les administrations publiques.

Au sein du domaine des services, on isole parfois un secteur « quaternaire ». Celui-ci rassemble les entreprises qui offrent des services aux autres entreprises : informatique sécurité, conseil en gestion et autres. Il connaît un fort développement surtout dans les pays à ancienne démocratie.

La division en secteurs économiques permet d'étudier l'évolution des activités économiques dans le temps. Elle présente aussi les avantages d'offrir une structure pour la répartition de la population active et de correspondre avec le degré de développement du pays. Mais elle demeure largement conventionnelle car les frontières entre secteurs ne sont pas nettes.

Par ailleurs, si une entreprise ne peut appartenir qu'à un seul et unique secteur, (définit par l'activité principale qu'elle exerce) ; elle peut appartenir à plusieurs branches si son activité est diversifiée et qu'elle participe à la fabrication de plusieurs produits.

Par branches d'activités, nous entendons un ensemble qui, du point de vue technique et sous l'angle de l'organisation, exerce une activité autonome et susceptible de fonctionner par ses propres moyens.13

L'analyse en termes de branche a la vertu de découper l'entreprise en autant des produits qu'elle offre. Ceci étant, elle permet de connaître la provenance d'un produit et son utilisation dans le secteur productif. Notons aussi pour terminer qu'elle sert surtout à l'analyse macroéconomique ; car, elle est adaptée aux études sur la production nationale, la valeur ajoutée etc.

Nous pouvons évoquer à ce point les entreprises locales, les entreprises nationales, les entreprises internationales, et les entreprises multinationales.

13 ANTOINE, J. et CORNIL, J-P., Op.cit, p.48.

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I.3 LA GESTION DE L'ENTREPRISE I.3 .1 NOTIONS

Les entreprises doivent faire en permanence des choix pour survivre. A cet effet, de multiples options sont levées à tous les niveaux de cette organisation et constituent même la gestion de l'entreprise. Celle-ci est un ensemble des théories, des principes et des méthodes dans différents domaines : l'organisation de l'entreprise, la finance d'entreprise, le contrôle de gestion, le marketing et la production.

Cette définition admet une grande proximité de point de vue entre l'économie et la gestion. Au sujet de cette proximité BIALES14 estime que ce sont les mots eux-mêmes qui nourrissent l'ambiguïté. Surtout quand on définit l'économie comme la science de gestion des ressources rares à usage alternatif et la gestion comme étant la discipline qui vise en particulier l'économie des coûts pour maximiser les recettes.

Très rassurant, LEIRITZ15 note que gérer consiste de ce point de vue à mettre en oeuvre des moyens humains, techniques et financiers pour atteindre un objectif fixé. Cette gestion peut aussi embrasser l'ensemble des actes comptables, qu'il s'agisse d'opérations d'exécution d'un budget ou d'opération de trésorerie.16

L'objectif de la gestion est de mettre en oeuvre un ensemble des ressources (humaines, financières et matérielles) en appliquant, sous contraintes, des règles, des pratiques et des procédures pour atteindre les buts que l'entreprise s'est fixée.17 De là, l'objet d'analyse de la gestion c'est l'entreprise, et plus concrètement son fonctionnement, sa recherche des performances, et des moyens mis en oeuvre pour y parvenir. C'est dans cet ordre d'idées que Béatrice et Francis GRANDGUILLOT18 renchérissent que la rentabilité et les performances sont des aspects importants et fondamentaux de

14 BIALES, C., La gestion, les cahiers économie et gestion, n°65, p.10.

15 LEIRITZ, A., Bases de la gestion financière, Organisation, Paris, 1988, p.22.

16 COLI et BERNARD, Dictionnaire économique et financier, Seuil, Paris, 1996, p.76.

17 MAESO, R. et al, Comptabilité financière, Dunod, Paris, 2003, p.1.

18 GRANDGUILLOT, B. et F., Analyse financière, Gualino, Paris, 2004, p.209.

la gestion de l'entreprise. Si nous avons considéré l'entreprise comme objet de gestion, c'est pour pouvoir identifier les principes de gestion qui la régissent.

I.3 .2 LES P R IN C IP E S D E GESTION

En premier lieu, l'entreprise repose sur les principes de valorisation des ressources, de savoir faire et des moyens. Concrètement, il ne va pas s'agir seulement d'utiliser le mieux possible les ressources (financières, humaines, matérielles et informationnelles) présentes au sein de l'entreprise ; mais encore faut-il aussi mobiliser un savoir faire (savoir produire, savoir vendre et distribuer...) soit à l'intérieur de l'entreprise ; soit à l'extérieur de celle-ci, dans le souci de répondre parfaitement aux exigences de sa clientèle.

Deuxièmement, l'entreprise est assise sur des principes d'organisation et de régulation. Les principes d'organisation renvoient à la façon dont le travail est divisé et coordonné entre les hommes. Les principes de régulation portent sur la manière dont sont contrôlé le travail et les performances de l'entreprise.

Ces principes de gestion sont, de même que les décisions du gestionnaire, des piliers de la conduite de l'activité économique de l'entreprise. Mais la gestion elle-même, que ce soit dans son approche traditionnelle ou moderne doit concourir toujours à la maîtrise de l'état d'esprit de l'entreprise.

1.3 .3 L 'E TAT D 'E S P R IT D E L 'E N T R E P R IS E

L'état d'esprit de l'entreprise est l'optique globale qui résulte de l'interaction de ses membres.19 Cet état d'esprit est un ensemble constitué par la vision (ce que les collaborateurs voient que l'entreprise s'efforce d'atteindre), les valeurs (ce que les collaborateurs considèrent important), les croyances (ce qu'ils considèrent être des rapports de cause à effet, et les a priori (ce qu'ils considèrent comme des acquits).

19 PORTER, M. et al, Les paramètres essentiels de la gestion de la gestion stratégique des entreprises, Maxima, Paris, 1997, p.55.

12

Dans son ouvrage paru aux éditions d'organisation, Jean BRILMAN20 formule la vision en quelques mots comme la finalité prioritaire. En tant que telle elle offre aux partenaires de l'entreprise un aperçu de ce qu'elle veut atteindre dans l'avenir. Elle transmet les principaux objectifs stratégiques de l'entreprise à ses membres et formalise un thème commun dans l'état d'esprit de l'entreprise.

Mais les visions ne suffisent pas à inciter les entreprises à engager des actions décisives ; à moins qu'elles soient reflétées par des valeurs.

Les valeurs associent une vision à une prise de décisions et relient les aspirations et les objectifs à des actions et à des décisions quotidiennes.

Toutefois, les valeurs ne deviennent véritablement éléments fondamentaux de l'état d'esprit de l'entreprise que si et seulement si elles sont identifiées et perçues par ses membres.

Les croyances évoquées ici se réfèrent à la compréhension des relations de cause à effet. Elles peuvent s'appliquer à des sujets internes et à des problèmes externes à l'entreprise. Elles constituent une composante importante de l'état d'esprit de l'entreprise parce qu'elles influencent considérablement les comportements des membres de l'organisation.

Les a priori sont différents des croyances. Mais ce sont des situations que l'entreprise considère comme des données de son environnement.

En somme, l'état d'esprit est un facteur déterminant des performances de l'entreprise. Il peut renforcer soit inhiber la stratégie de l'entreprise. Le défi que doit relever le gestionnaire est donc de s'assurer que l'état d'esprit de son entreprise est en mesure de lui procurer un grand profit.

I.4 LE FINANCEMENT DE L'ENTREPRISE

La création de l'entreprise, l'exploitation de son activité puis son développement nécessitent des capitaux importants. Selon leurs destinations, ces capitaux resterons plus ou moins durablement à la disposition de l'entreprise. Diverses possibilités se présentent à l'entreprise pour obtenir ces

20 BRILMAN, J., Les meilleurs pratiques de management, Organisation, Paris, 2005, p.82.

capitaux ; ce sont les modes de financement. Il existe deux modes de financement, les financements internes et les financements externes.

I.4 .1 LES F IN A N C E M E N T S IN T E R N E S

Nous avons recensé trois principaux modes de financement internes. Deux d'entre eux font appel aux propriétaires et le dernier provient de l'activité de l'entreprise.

A court terme, les associés ou les actionnaires ont la possibilité de déposer de l'argent sur des comptes courants rémunérés dans l'entreprise. Comme cette activité ne fait pas partie intégrante des activités normales des entreprises commerciale et industrielle, ces dépôts qui peuvent être récupérés sans préavis par leurs titulaires, constituent aussi un moyen de financement de court terme.

A long terme, le financement assuré à l'entreprise par les propriétaires prend la forme d'un apport en capital. L'apport initial est réalisé à la création. Ces propriétaires peuvent aussi décider d'augmenter le capital, à leur gré, en fonction des besoins et opportunités de l'entreprise.

L'autofinancement, comme son nom l'indique, est un financement que l'entreprise se crée elle-même par son activité propre.21 Il est le pivot fondamental qui supporte le financement de l'entreprise. Dans une petite et moyenne entreprise, il s'étend même aux avantages que les dirigeants laissent à l'organisation.22

21 DEPALLENS, G., Gestion financière de l'entreprise, Sirey, Paris, 1970, p.360.

22 WTTERWULGHE, R., La PME : une entreprise humaine, A. de Boeck, Bruxelles, 1998, p.126.

14

1.4 .2 LES F IN A N C E M E N T S E XT E R N E S

Les financements externes peuvent être regroupés en deux catégories en fonction des modalités de leur mise en oeuvre. Nous pouvons distinguer notamment la finance directe et la finance indirecte ou l'intermédiation financière.

On parle de finance directe lorsque les titres primaires émis par l'emprunteur ultime sont achetés par le prêteur ultime. Ainsi l'entreprise peutelle émettre des actions nouvelles, ou l'Etat vendre des bons de trésor que les ménages et autres agents en capacité de financement achèteront. Ces titres primaires qui promettent à leurs détenteurs la perception d'une rémunération désignent pour GURLEY et SHAW23 l'ensemble de toutes les dettes et de toutes les actions émises par les agents non financiers.

L'intermédiation financière correspond au second mode de financement externe. Elle se traduit par l'apparition d'un intermédiaire entre agents à déficit et agents à capacité de financement. De façon plus précise, l'intermédiaire est un organisme spécialisé dans la collecte de l'épargne des prêteurs ultimes en leurs vendant des titres qu'il émet et qui sont appelés indirects (on les appellent aussi titres secondaires) et la transmet aux emprunteurs ultimes en achetant des titres primaires.

SECTION II : LA RENTABILITE DE L'ENTREPRISE

Tout investissement dans l'entreprise et tout financement de ses activités, reposent sur la perspective d'une certaine rentabilité future.25 Ainsi, les services

23 Cités par FERNANDIER, R. et KOEN, V. in Marché des capitaux et techniques financières,

Economica, Paris, 1994, p.14.

24 COHEN, E., Gestion financière et développement financier, Edicef, Paris,

1991, pp. 34-35.

25 DEPALLEN, G., Op.cit, p.485.

compétents de l'entreprise doivent évaluer la rentabilité des opérations envisagées. Une question ne mérite-t-elle pas d'être posée ? Celle de savoir ce qu'il y a autour de cette notion de rentabilité ?

II.1 LES CONTROVERSES DEFINITIONNELLES

Il semble assez logique de mesurer la rentabilité du capital pour bien comprendre le fonctionnement des unités capitalistes. Donc des unités dont l'efficacité dépend pour la grande part de la récolte du capital accumulé.26

Par ailleurs, les économistes ne sont ni d'accord sur la définition de l'objet que l'on doit mesurer, ni sur le sens qu'il convient de donner au résultat de cette mesure. Dans ce sectarisme basé sur la conception du mot capital, deux groupes s'élèvent en parallèle.

Le premier définit le capital comme facteur de production et pense que le revenu de ce facteur a quelque chose à avoir avec sa productivité.

Le second quant à lui, estime que si le capital n'est pas considéré comme tel, son revenu est un prélèvement sur les richesses produites.

II.2 LA RENTABILITE : UN CONCEPT FLOU ?

La finalité de toute entreprise est d'être rentable. A priori, la mesure de la rentabilité apparaît simple : un rapport entre le résultat net et l'ensemble des moyens mis en oeuvre.

Par contre, dès qu'il s'agira de quantifier, des divergences apparaissent et frisent le paradoxe des rentabilités : faciles à définir et à comprendre ; mais difficiles à mesurer et à interpréter.27 Pour l'actionnaire, le résultat c'est d'abord le dividende qui lui est versé ; pour le financier, c'est le bénéfice net après

26 MAHTHAR, A., Le nouveau dossier d'Afrique, Presses de Gérard, Belgique, 1971, p. 17.

27 BREMOND, J. et GELEDAN, A., Dictionnaire des théories et mécanismes économiques, Hatier, Paris, 1984, PP. 47-48.

16

impôt ; pour l'Etat, c'est le bénéfice avant impôt et enfin du point de vue de la performance économique, c'est la valeur ajoutée par l'entreprise.

Quant aux facteurs à prendre en compte, il peut s'agir des capitaux propres, des capitaux permanents, ou aussi de l'actif économique. Bref, chaque indicateur a sa logique et correspond à une conception de l'efficacité de la firme.

II.3 LA NECESSITE D'UNE DEFINITION OPERATIONNELLE

Fort de ces controverses, la rentabilité est une notion que chacun des groupes précédemment évoqués utilise à sa guise en fonction du rôle et de la considération qu'il a de l'entreprise et de l'entrepreneur. Cela est amplement suffisant pour que dans son ouvrage, l'Economique I, Paul Anthony SAMUELSON28 nous mette en garde contre la tyrannie des mots et affirme même que les mots peuvent nous trahir parce que nous n'y réagissons pas dans un esprit de neutralité.

C'est pourquoi la nécessité d'une définition opérationnelle s'impose inéluctablement pour organiser une suite logique de ce travail.

Jean-Yves CAPUL et Olivier GARNIER définissent la rentabilité comme le rapport réalisé entre les profits et les capitaux engagés pour arriver à ce résultat.29

Pour COLI et BERNARD, ce rapport est l'expression de l'aptitude d'un capital placé ou investis à produire un revenu exprimé en termes financiers.30 Tout de même, la rentabilité peut s'apprécier sur un plan bien différent : celui de l'avantage en monnaie et du bénéfice pécuniaire que l'on retire de l'activité.31

28 SAMUELSON, P.A., L'Economique I, A. Colin, Paris, 1982, p.17.

29 CAPUL, J-Y et GARNIER, O., Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, HATIER, Paris, Juin 2002, p.350.

30 COLI et BERNARD, Vocabulaire économique et financier, Seuil, Paris, Avril 1989, p.271.

31 BARRERE, A. et al, Traité d'économie politique, Dalloz, Paris, 1990, PP.718-719.

Ainsi définie, la rentabilité correspond à ce que les Américains et leurs frères d'armes Britanniques appellent : « profitability » qui vient du mot anglais « profiteer » et signifie faire des bénéfices excessifs.32

Dans cette mesure, la production est rentable lorsque les services produits, une fois vendus et tous les services payés, il reste un gain à l'entrepreneur. Les détails qui suivent s'articuleront autour de cette dernière considération.

II.4 LA PRIMAUTE DE LA RENTABILITE DE L'ENTREPRISE33

L'étude des possibilités d'action de l'entreprise passe par l'étude de ses marges d'exploitation. Le niveau et les fluctuations de celles-ci doivent, pour influencer une décision, être expliqués grâce à l'étude de la gestion stratégique de l'entreprise. Est aussi pris en compte l'environnement, dans ses rapports de forces, de menaces ou d'opportunités.

Cette même étude passe aussi par l'examen de l'actif économique et de son évolution par rapport à la croissance des activités. Elle aboutit donc à l'étude de la rentabilité de l'actif économique. Cet indicateur de profit reste très important dans la mesure ou il compare, sur une base annuelle, la performance économique des capitaux de l'entreprise. Il permet aussi d'apprécier la création de valeur sans laquelle l'entreprise est appelée à végéter.

II.5 LES CRITERES TRADITIONNELS DE RENTABILITE

A l'heure actuelle, ou le monde est sous l'harnache de la mondialisation, il faut soutenir l'évolution poussée ces 25 dernières années des critères de rentabilité. Le temps n'est plus ou TERBORGH34 pouvait écrire, nous citons : « la plupart des chefs d'entreprises se contentaient le plus souvent des pratiques se

32 Le Robert Colin Poche, Robert, Paris, 1992, p.275.

33 VERNIMMEN, P., Finance d'entreprise : Théorie et pratique de la finance, Dalloz, Paris, 2000, p.78.

34 Cité par GALESNE, A., in Les décisions financières de l'entreprise, Dunod, Paris, 1981, p.28.

18

confinant à la superstition ». Comme pour peindre l'irrationalité des dirigeants d'entreprises de son temps.

Toutefois, les critères traditionnels de rentabilité utilisés par beaucoup d'unités économiques étaient largement empiriques et approximatifs ; se rattachant à deux types.

Pour les uns, c'est l'indice de rentabilité du projet, considéré comme taux de profit. Pour les autres, c'est la période de remboursement des capitaux. En d'autres termes, la durée du cycle des capitaux.

II.6 LES FONDEMENTS DU CHOIX RATIONNEL D'UN CRITERE DE RENTABILITE

Ces fondements sont de divers ordres. La liste des auteurs ayant pris part à la discussion est assez longue pour que nous puissions vous la présenter. Tout de même, il faut noter qu'encore ici se dressent deux groupes non étroitement divergents.

Le premier a préconisé l'usage du taux interne de rendement, et le second a préconisé l'usage du critère de la valeur nette.35 Les raisons motivant motivants la préférence pour l'un ou l'autre de deux critères sont de plusieurs ordres.

Tantôt les auteurs se fondent sur l'analyse plus macroéconomique que microéconomique, mettant l'accent sur les conséquences que pourraient entraîner l'adoption généralisé d'un critère sur l'économie toute entière. Tantôt, ils se situent au niveau des qualités intrinsèques de deux critères.

Les uns font intervenir des questions d'ordre pratique pour justifier leur préférences ; telle que la facilité de calcul (par exemple la préférence qu'auraient les patrons de raisonner en terme de taux plutôt qu'en terme de valeur absolue).

Les autres mettent l'accent sur des hypothèses sous-jacentes à chacun de deux critères de rentabilité et les difficultés d'ordre théorique qu'elles engendrent.

35 GALESNE, A, Op.cit, p.171.

19

Pour cette étude, nous négligerons totalement, dans le cadre des développements qui suivront, les arguments d'ordre théorique qui ont pu favoriser l'un ou l'autre critère ; tout en limitant notre préférence aux arguments d'ordre pratique. Nous les adapterons ensuite aux données récoltées sur le terrain en vue de les analyser.

II.7 LA METHODE DES RATIOS ET L' EVALUATION DE LA RENTABILITE

Les ratios sont des rapports entre deux grandeurs caractéristiques.36 Ils permettent une mesure synthétique de la situation financière et des performances de l'entreprise. Il existe divers types des ratios. D'ailleurs dans le domaine de l'analyse financière, chaque analyste utilisera peut-être sa propre batterie des ratios, à une seule condition, celle de définir à l'avance les termes de ce rapport pour en permettre une bonne lecture.

Dans cet océan des ratios, un groupe a été ciblé pour ce travail : c'est celui des ratios de rentabilité. Ils nous permettront de suivre l'évolution de l'activité, de peser la structure des charges et d'analyser la répartition de la valeur ajoutée.

II.7.1 L ' EVOLUTION D E L ' A C T IV IT E

Les ratios de rentabilité qui nous aident à suivre l'évolution de l'activité calculent l'évolution de certains indicateurs caractéristiques sur plusieurs années. Pour le présent mémoire, nous avons retenu le chiffre d'affaire et la valeur ajoutée.

C .A n --C.

C.

An

 

1

1

An

Pour le chiffre d'affaire :

Formule 1

V .A n --V.

V . An 1

1

An

Pour la valeur ajoutée :

20

Formule 2

N.B : Les évolutions du chiffre d'affaire et de la valeur ajoutée doivent être parallèles. Si non, il y a une évolution contraire des consommations intermédiaires.

11.7.2 LA STRUCTURE DES CHARGES

Ce ratio compare un élément des charges au total des charges. Un exemple pour les charges du personnel :

Ch arg es du Personnel x 100 Chiffre d' Affaire

Formule 3

Pour l'instant, nous ne nous attarderons pas sur ce point, car il se rapporte à la rentabilité sociale qui sera analysée au chapitre suivant.

11.7.3 L 'A N A LYS E D E LA C A P A C 1T E A G E N E R E R LES P R O F 1T S
Cette formule peut nous aider à y parvenir, à noter :

E .B .E

x 100

 

Chifre d' affaire

Formule 4

Ce ratio évalue la performance économique de l'entreprise, et notamment la maîtrise des charges d'exploitation. Cette démarche conduit aussi à l'évaluation de la capacité de l'entreprise à produire un résultat d'exploitation important par rapport au chiffre d'affaire.

11.7.4 L 'A N A LYS E D E LA R E N TA B 1L 1T E P R O P R E M E N T D 1T E

21

théoriques qui les sous-tendent. Mais dans le cadre du présent travail, nous retiendront deux types, la rentabilité économique et la rentabilité financière.

Appelée aussi « rentabilité nette de l'investissement >>, elle correspond à ce que les Américains et Britanniques appellent « Return On Investment >> R.O.I en sigle. Elle exprime la rentabilité des actifs investis dans l'entreprise.

Résultat net

Actif

Re

En considérant que le résultat économique correspond au résultat d'exploitation on aura :

Formule 5

Pour Re : Rentabilité économique.

Cette rentabilité peut également permettre la rémunération de l'ensemble des capitaux investis par l'entreprise. Et pour le démontrer, nous allons partir de l'égalité actif-passif et écrire :

Résultat net

Passif

Re

Formule 6

NOTE : Toutefois, il tient lieu de souligner que cette rentabilité neutralise les effets des modes de financement des investissements, ainsi que l'incidence de l'impôt sur les bénéfices. Mais le financement lui-même n'a pas pour autant été éliminé car, on supposait implicitement que l'entreprise finançait ses investissements par les fonds propres.37

Egalement appelée « return on equity >> R.O.E en sigle, la rentabilité financière mesure la performance avec laquelle l'entreprise utilise les capitaux

37 VIZZAVONA, P., Gestion financière : Analyse statique, analyse dynamique et évaluation des entreprises, Litec, paris, 1983, p.404.

que lui offre l'entrepreneur. Sur elle, Jean BARREAU et Jacqueline DELAHAYE38 ont écrit nous citons : elle est déterminante au regard des pourvoyeurs des fonds et constitue le critère de la viabilité de l'organisation. Elle s'exprime par le rapport :

Rf = Résultat net

Capitaux Pr opres

Formule 7

C'est à ce stade que l'on intègre aux calculs de l'analyse précédente d'une part, l'incidence des modalités de financement utilisées pour réaliser l'investissement ; d'autre part l'impôt sur les bénéfices résultant de l'activité. Mais du point de vue commun entre ces deux taux de rentabilité ci-haut mentionnés, les raisonnements sont tenus en termes des recettes et des dépenses, logique même des performances comme nous le verrons au chapitre suivant.

II.8 LA RENTABILITE DE L'ENTREPRISE ET NOTIONS CONNEXES

Nous venons de présenter la rentabilité, sa vocation au sein de l'entreprise ainsi que ses types. L'heure est alors à vous étayer ses fréquentations avec l'activité et l'environnement de l'entreprise.

II.8 .1 LA R E N TA B IL IT E E T LES DECISIONS F IN A N C IE R E S D E

L E N T R E P R IS E

L'entreprise agit par ses dirigeants et à son bien être. C'est pourquoi Peter DRUCKER39 qui écrivait À propos management insistait sur le fait que les dirigeants de l'entreprise doivent agir et surtout bien agir. Aussi pouvait-il

38 BARREAU, J. et DELAHAYE, J., Gestion financière : Manuel et Applications, Dunod, Paris, 2000, p.468.

39 DRUCKER P., A propos du management, Nouveaux Horizons, Paris, 2000, p.98.

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poursuivre que les produits finaux du travail d'un chef d'entreprise ce sont les décisions et les actions et non les connaissances théoriques et les idées.

C'est dans cet ordre d'idées que l'entreprise décidera peut-être sur sa flexibilité ou soit sur son organisation interne afin de maximiser sa rentabilité. Son arsenal de décisions peut se simplifier de la manière suivante :

Le choix d'intégration ou d'externalisation de certaines activités a un impact sur la composition des coûts. Le recours à la sous-traitance présente plusieurs avantages. Tel que l'obtention d'une prestation à un prix simplifié ou compétitif. Celle-ci permet à l'entreprise utilisatrice de maîtriser ses coûts, d'être plus productive et donc de prester à un prix attractif. Elle permet également la réduction des coûts liés à la complexité organisationnelle et apporte à l'entreprise sous-traitée la spécialisation sur son propre coeur de métier. Laquelle spécialisation conduit à la maîtrise des coûts et à l'amélioration de la rentabilité de ses investissements.

La fixation du prix de vente est étroitement liée à l'objectif de rentabilité. Cependant, la marge de manoeuvre dont l'entreprise dispose dépend du marché dans lequel elle intervient et de la cohérence entre l'objectif de marge et les attentes des actionnaires.

II.8 .2 LA R E N TA B IL IT E D E L 'E N T R E P R IS E FACE A LA P R O D U C T IV IT E E T LA P R O F ITA B IL IT E A IN S I Q U 'A U R E N D E M E N T

La rentabilité, comme nous l'avons définie, est l'aptitude de l'entreprise à secréter un résultat. En ce qui concerne la productivité, elle est l'aptitude de l'entreprise à réaliser une production grâce à l'ensemble ou à une partie des facteurs de production.

La profitabilité pour sa part, s'entend comme l'aptitude de l'entreprise à secréter un résultat positif grâce à son activité. Cette dernière notion diverge de

25

la rentabilité à deux niveaux. D'abord, elle retient l'entreprise dans son ensemble, en tant que force motrice, et non pas comme un investissement particulier. Enfin, la rentabilité implique un excédent des recettes sur les dépenses, tandis que la profitabilité traduit un excédent des produits sur les charges. Bref, la profitabilité mesure le nombre d'unités monétaires gagnées pour une unité monétaire des ventes ; alors que la rentabilité mesure le nombre des unités monétaires gagnées pour une unité monétaire d'investissement.

Enfin, le rendement de l'entreprise représente l'aptitude d'un investissement à produire des biens ou des services au cours d'une période de temps donnée. A ce niveau, les notions de profit, de prix de vente ou d'encaisse supplémentaire seront éludées.

Mais attention ! Pierre VERNIMMEN40 nous avise insistant sur le fait qu'il ne faut pas confondre la rentabilité et la marge. Selon lui cette dernière est le rapport d'un résultat à un volume d'activité.

II.9 LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE

Nous venons de définir la productivité comme le rapport entre le volume de la production et le volume des moyens mis en oeuvre pour l'obtenir. En tant que telle, elle apparaît au coeur du problème économique par excellence à savoir, celui de la mesure de l'efficience. C'est-à-dire, la recherche de la meilleure utilisation possible des ressources rares. Ce qui revient soit à maximiser les résultats pour un volume donné des ressources ; soit à minimiser le volume donné des ressources pour atteindre des résultats donnés.

Avec la productivité, on cherche à mesurer l'efficience du processus de production et de son organisation. Au premier plan, comme souligné au paragraphe précédent, la rentabilité met en rapport le revenu d'une période et le capital avancé en début de cette période pour l'obtenir. Nous ne sommes donc pas en présence d'un indicateur physique mais d'un indicateur monétaire ou financier. Bien que les gains de productivité se traduisent, toutes choses restant

40 VERNIMMEN, P., Finance d'entreprise, Dalloz, Paris, 2005, p. 291.

égales par ailleurs, par une baisse des coûts unitaires ; et constituent un facteur de compétitivité pour l'entreprise, ils ne sont ni une condition suffisante, ni même parfois un gage de rentabilité. Cela parce que la rentabilité dépend d'un grand nombre d'autres facteurs. Parmi ceux-ci, il faut au moins souligner les incidences de l'adaptation du produit au marché (qualité, délai, services après vente...) et celles de l'évolution des prix relatifs.

Les gains de productivité réduisent les coûts c'est-à-dire la quantité des ressources détruites pour produire de nouvelles richesses.41 Comme d'ailleurs le soulignent Pascal COMBEMALE et Arnaud PARIENTY, cette minimisation des coûts grâce aux gains de productivité apparaît d'abord comme une affaire de la vie privée de l'entreprise. La valorisation du produit, donc de la rentabilité qui en découle, est une affaire sociale en ce sens qu'elle dépend du comportement des agents extérieurs à l'entreprise.

Nous allons alors, sur le deuxième plan, distinguer l'efficience technique de l'efficience économique. La première est une économie quantitative d'inputs. La seconde c'est l'adaptation des techniques à la demande et au système des prix existants. Mais au fond, rien n'est purement technique.

En somme, la rentabilité dépend du taux de marque (qui analyse la répartition de la valeur ajoutée, du coût du travail et de la pression fiscale). Elle dépend aussi de l'efficacité du capital (productivité du travail, intensité capitalistique et amortissement). Enfin, elle est influencée par les prix relatifs qui se déterminent par le degré de concurrence nationale ou internationale. Certains autres facteurs comme le taux d'intérêt et l'endettement seront analysés dans les chapitres qui suivent.

II.10 LES LIMITES DES TAUX DE RENTABILITE COMPTABLES

41 COMBEMALE P. et PARIENTY A., La productivité : analyse de la rentabilité, de l'efficience et de la productivité, Nathan, Paris, 1993, p.35.

Les rentabilités tant économiques que financières comptables présentent l'intérêt évident pour l'analyse financière. Elles recèlent une importance, celle d'évaluer les performances de l'entreprise.

Par contre, du point de vue financier, l'intérêt de ces taux est beaucoup plus limité. Cela parce qu'ils sont établis sur une base comptable, très souvent à posteriori, qui n'intègre pas les risques courus par l'entreprise. Leur interprétation stricto sensu pourrait être mal digéré.

ANSOFF Igor42 était aussi du même avis. Déjà en 1989 il écrivait que l'emploi irréfléchi des taux et des ratios pour mesurer la rentabilité pourrait conduire à la conclusion absurde que le maximum de réussite sera obtenu pour un avoir nul, ce qui rendrait théoriquement le revenu maximum à l'infini.

Enfin, dans une large échelle, ces taux de rentabilité comptables ne doivent en aucun cas servir de seuls critères objectifs à l'entreprise. Néanmoins, leur examen, leur comparaison dans le temps pour suivre leur évolution, leur confrontation aux différents taux standards ou moyens, internes ou de la branche d'activité, favorisera l'étude très poussée de la tendance et de la conjoncture des principales activités économiques et financières de l'entreprise.

Comme nous venons de le voir, au cours de cet article, la mesure de la rentabilité semble n'avoir rien d'évident, elle mérite d'être développée. Mais elle ne le sera que dans le cadre d'un diagnostic des performances posé. Et cela c'est l'affaire du prochain numéro.

42 ANSOFF I., Stratégies du développement l'entreprise, Organisation, Paris, 1989, p.53.

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39. ANSOFF I., Stratégies du développement l'entreprise, Organisation, Paris, 1989.

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TABLE DES MATIERES

L'ENTREPRISE ET SA RENTABILITE 1

SECTION I : L'ENTREPRISE 1

I.1 NOTIONS 1

I.2 DES CARACTERISTIQUES GENERALES, MAIS UNE DIVERSITE D'ENTREPRISES 3

I.3 LA GESTION DE L'ENTREPRISE 10

I.4 LE FINANCEMENT DE L'ENTREPRISE 12

SECTION II : LA RENTABILITE DE L'ENTREPRISE 14

II.1 LES CONTROVERSES DEFINITIONNELLES 15

II.2 LA RENTABILITE : UN CONCEPT FLOU ? 15

II.3 LA NECESSITE D'UNE DEFINITION OPERATIONNELLE 16

II.4 LA PRIMAUTE DE LA RENTABILITE DE L'ENTREPRISE 17

II.5 LES CRITERES TRADITIONNELS DE RENTABILITE 17

II.6 LES FONDEMENTS DU CHOIX RATIONNEL D'UN CRITERE DE RENTABILITE 18

II.7 LA METHODE DES RATIOS ET L' EVALUATION DE LA RENTABILITE 19

II.8 LA RENTABILITE DE L'ENTREPRISE ET NOTIONS CONNEXES 22

II.9 LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE 24

II.10 LES LIMITES DES TAUX DE RENTABILITE COMPTABLES 25

BIBLIOGRAPHIE 27

TABLE DES MATIERES 29

RENE GIDE MBAYA

Licencié en Sciences de Gestion Option Gestion Financière

Université de Lubumbashi.






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