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Opportunité d'implantation d'une raffinerie de pétrole dans les pays en développement. Cas de la ville de Butembo en r.d. Congo

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par Kombi KASEREKA
Université catholique du Graben - Licence en gestion financière 2008
  

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CHAPITRE DEUXIEME

PRESENTATION DU FOYER DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE : LA VILLE DE BUTEMBO

II.1. LE COMMERCE EN VILLE DE BUTEMBO ET LE CHEMINEMENT VERS L'INDUSTRIE

II.1.1 EVOLUTION DU COMMERCE

La ville de Butembo, actuel grand centre commercial du Nord Kivu, parmi les plus grands du pays, date de 1928. Avant qu'elle ne se constitue, il existait un village dénommé « Lusando » situé vers le sud sur la route de Goma. En plus, de leur principale activité retenue à l'exposé (l'agriculture), les habitants se livrent au commerce du sel en provenance de « Katwe » sur la rive gauche du lac Id-Amin en Ouganda, ce qui peut d'ailleurs être considérée comme le début du commerce extérieur.23(*)

Malgré que ce commerce ait tardivement captivé l'attention de l'opinion publique, ses débuts datent de l'époque précoloniale. La tolérance de l'initiative privée avait beaucoup favorisé le développement commerciale et agricole.

En effet, à la suite de cette tolérance d'initiatives privées, en partant des types d'activités exercées, du niveau d'organisation des affaires, de la nature des articles commercialisés, de la capacité de rayonnement dans l'environnement, certaines étapes se sont succédées24(*).

- la première forme d'échanges modernes exercés par les habitants du territoire de Lubero et particulièrement du centre de Butembo, est le commerce ambulant qui remonte des années 1940. Les anciens salariés de l'époque (vendeurs dans les établissements commerciaux grecs, boy et ouvriers des colons), qui avaient su bénéficier de leur emploi de fructifier leur argent issu des salaires. Les adeptes protestants qui consacraient une bonne partie des prédications ont vite découvert les besoins des peuples constatés. Ainsi, tout en étant prédicateurs évangélistes, ils se sont transformés en commerçants ambulants enfin, les artisans, les éleveurs et chasseurs, les agriculteurs, les pharmaciens (des huiles et végétaux à pouvoir curatif) qui habitaient les voisinages des colons, avaient noués des relations qui leur permettaient d'assurer un marché auprès d'eux, ce qui leur procurait des revenus de plus qui leur permirent d'accumuler des capitaux et d'agrandir leur marchandage, puis d'ouvrir des boutiques.

- la deuxième étape fut l'ouverture des boutiques. Jusque vers les années

1950, le commerce était légalement tenu par les grecs dans les grands centres des zones de Lubero et de Beni. En 1951, les Grecs commencent à éparpiller des succursales en milieux ruraux. Vers 1956, certains boutiquiers (autochtones) qui avaient la facilité de se déplacer, furent mandatés par des expatriés installés dans les centres urbains importants comme Kisangani, Goma, Bunia, Butembo, Bukavu, pour leur acheter des produits agricoles locaux tels que les légumes, les céréales, les haricots, la farine de manioc, mais,... Cette nouvelle perspective commerciale encourageant les agriculteurs à travailler davantage car le marché venait de s'étendre et les boutiques locales n'agirent plus comme représentants mais commencèrent à mettre leurs propres fonds en jeux, ce qui leur occasionna des rentrées considérables.

- la troisième étape consiste au développement du commerce frauduleux dès 1962, qui ont sa source dans l'insécurité qui avait suivi le départ de l'administration coloniale lors de l'indépendance du pays en 1960. C'est le début du commerce informel. Les commerçants locaux se tournèrent vers l'Ouganda et le Kenya où ils écoulèrent à bon compte leurs produits agricoles (café, thé, papaïne...) et d'autres produits tels que l'or, les pointes d'ivoire, les peaux rares,... Ce qui devint un marché plus payant que dans les autres régions du pays. Vers 1966, quand le pays commençait à reprendre son souffle avec le retour de la paix, le commerce frauduleux commença à devenir trop risquant. A partir de 1973, les succursales bancaires entraînèrent une politique sélective d'octroi de crédit qui préconisait la pratique du commerce formel pour bénéficier du crédit.

En 1982, l'ouverture officielle des comptoirs d'achat d'or pratiquant des cours supérieures à celles en vigueur déséquilibre le marché Est Africain. Le commerce rentre dans son cadre plus ou moins formel avec l'implantation à Beni et à Butembo des sociétés agrées par l'Etat (on peut citer la CUGEKI, SOZADEX, PLANOKI, ENRA, CAFEKIT, QUALITEX).

- la quatrième étape est celle de la structuration du marché local qui fait la primauté de Butembo comme centre commercial. Le marché de Butembo était constitué par les produits agricoles. Il faisait l'objet d'une source principale et importante des fonds compte tenu de la qualité produite et d'autant plus que la vente de ces produits permettait aux commerçants de s'approvisionner aux produits manufacturés à partir d'autres régions du pays. La primauté de Butembo comme centre commercial résulterait du fait qu'il eût concentration d'opérateurs économiques (et d'activités commerciales) venant de tous les horizons de Butembo.

- la cinquième étape est celle de la prédominance du marché régional. C'est surtout la province orientale qui avait constitué le partenaire commercial le plus important par rapport à d'autres régions. Les villes de Kisangani et Isiro avaient toujours présentées des débouchés les plus importants des produits vivriers de Beni Lubero ; elles ravitaillaient en retour cette sous région en produits tels que l'huile de palme, bière, savons, ciments, tissus,... et dans ce sens le moyen de transport a été bénéfique.

L'infrastructure routière étant très délabrée, les marchés locaux se sont substitués par les marchés ougandais jusqu'actuellement (l'an 2009).

- la sixième étape est celle de la prédominance du commerce extérieur. Suite à l'enclavement de Butembo par rapport à l'unique voie d'accès à la mer (le port de Matadi) avait conditionné le choix de l'Afrique de l'Est comme partenaire commercial privilégié avant que ce commerce ne s'étende sur l'Asie, l'Europe et l'Amérique. Les jeunes commerçants, courageux déterminés à améliorer leurs conditions sociales et guidés au départ par l'esprit d'aventure, ont pu rencontrer

des difficultés inhérentes aux longues distances à parcourir, l'Etat congolais ne subventionnant quasiment pas les milieux où n'y investissant jamais25(*).

Pour ne pas être trop long, nous concluons qu'actuellement le commerce à Butembo est un commerce d'import-export. L'implantation concerne des produits manufacturés qu'il serrait superflu de citer ici car le délabrement de l'infrastructure économique, le Congo ne produit rien ou presque rien, les produits étrangers étant plus compétitifs par rapport à ceux qu'on pouvait produire localement. L'exportation concerne particulièrement les produits agricoles (bois, café, papaïne, thé sec, écorce de quinquina,...), les produits miniers (or, diamant, colombotantalite ou coltan, cassitérite,...), les produits vivriers faisant l'objet d'une consommation d'autosubsistance (mais, une partie est exportée vers l'Ouganda et le Rwanda au détriment de la population locale surtout avec l'avènement des guerres dites de libération soutenues par ces pays.

Cette façon de voir des choses nous amène à comprendre en s'inspirant des lignes précédentes, qu'en fait les commerçants de Butembo sont capables de cheminer vers les activités industrielles qu'elles soient artisanales ou modernes qui peu importe, pour un développement durable du milieu d'action et du pays en général.

II.1.2 LE CHEMINEMENT VERS L'INDUSTRIE

Nous pensons compte tenu de ce qui précède que Butembo est déjà au niveau d'aller vers l'industrie. Avec l'histoire des pays industrialisés, tous ces pays sont passés par la réforme agraire au commerce jusqu'à l'industrie. Dans notre milieu d'investigation, il s'avère clairement que les commerçants de Butembo ont obtenu leur fonds de démarrage de l'agriculture en plus des anciens vendeurs grecs, les boys et les missionnaires protestants. Les uns cultivaient le café, les autres les produits vivriers. Ils les transportaient de Luotu, Kayna, Masereka, Muhangi vers Butmbo, Goma, Isiro, Kisangani, Kinshasa,... Peu après ils ont commencé à se diriger vers l'Est du pays (Ouganda, Kenya) où ils acheminèrent clandestinement les matières précieuses (surtout l'or) et les Ivoires. Aujourd'hui, ils se dirigent vers l'Asie, l'Europe et l'Amérique. Si l'on peut être capable d'importer de l'Asie, de l'Europe et de l'Amérique, ce qu'on dispose des moyens considérables dont le surplus des transactions commerciales peut, nous le pensons, financer une base industrielle locale solide si on s'y met avec courage, sérosité et persévérance.

Notre proposition de vouloir conseiller les opérateurs économiques à investir dans l'industrie, fait son choix dans une usine de raffinerie de pétrole étant donné que ce dernier est un produit stratégique dans notre milieu. Son prix conditionne les prix des autres produits et surtout de première nécessité.

* 23 KAMBALUME, K.M, Histoire du centre de Butembo : 1949-1958, Mémoire Unaza, Lubumbashi, 1972-1973, p 13

* 24 PALUKU SARATA, op. cit.

* 25 PALUKU SARATA, op. cit.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon