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l'innovation

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par Elhassan AAJILI
Université Mohamed 5, Agdal - Licence 2005
  

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Chapitre I : L'innovation : un processus complexe

Cycle d'innovation et approches théoriques

A/ Définitions :

Il convient de donner certaines définitions à l'innovation avant de s'intéresser aux différentes phases de son cycle. Nous retenons ainsi les trois définitions tirées du manuel d'Oslo publié en 1997 par l'OCDE qui témoignent l'évolution du concept d'innovation et permettent de le mieux appréhender :

L'innovation technologique (sens restrictif) : le manuel d'OSLO distingue les innovations de produits et l'innovation technologique de procédés. Les premières tiennent en la mise au point de la commercialisation d'un produit plus performant dans le but de fournir aux consommateurs des services objectivement nouveaux ou nettement améliorés : les innovations des procédés sont «  la mise au point de l'adoption des méthodes de production ou la distribution nouvelles ou notablement améliorées ».

- L'innovation au sens du manuel d'OSLO ; retenue dans les comparaisons internationales cette définition est plus large que la précédente ; elle ne se limite pas aux seules innovations technologiques mais exclut néanmoins les modifications mineurs d'ordre strictement esthétique, ainsi qu'une bonne partie des innovations organisationnelles. une innovation se caractérise par :

· L'introduction sur le marché du produit (bien ou service) nouveau ou nettement modifié au regard de ses caractéristiques fondamentales, de ses spécifications techniques, des logiciels incorporels ou tout autre composant immatériel, de l'utilisation prévue ou de la facilité d'usage (...) les changements de conditionnement ou d'esthétique sont exclus des innovations de produits.

· Ou l'introduction dans l'entreprise d'un procédé de production, d'une méthode de fourniture de service ou de livraisons des produits nouveaux ou nettement modifiés"

· L'innovation globale : cette dernière acceptation ajoute à la précédente les changements organisationnels (externalisation ou internalisation des activités, nouveaux modes de gestion, ...) ces derniers permettent en effet d'améliorer sensiblement la qualité des services rendus et d'en optimiser le processus de production.

En général on peut résumer les points essentiels du cycle de l'innovation comme suit :

- la création d'idées

- la gestion du portefeuille d'idées.

- La mise au point des produits et procédés

- La mise en oeuvre.

- La diffusion de l'innovation

- Le retour de l'information

B- Approches théoriques :

1- Relation innovation -croissance :

Avant de s'intéresser aux différentes théories qui nous montrent comment l'innovation est privilégiée pour maintenir la croissance et la compétitivité, il est souhaitable au préalable de définir les différents acteurs qui mettent en jeu les relations de l'offre et la demande de l'innovation.

Ø Acteurs de l'offre et la demande :

La demande de l'innovation émane de différents acteurs :

- les dirigeants de la recherche : ce sont ceux pour lesquels l'innovation leur permet de justifier les crédits reçus.

- Les chercheurs : cette demande est liée à des raisons purement mercantiles.

- Le public : en tant que client, il estime que la recherche doit mener l'innovation et permettre ainsi d'améliorer l'existence. Le public est apte à investir dans la recherche dans la mesure ou cette mission est accomplie.

- Les agents " formateurs" : pour ceux-ci, l'innovation consiste en un moyen de mettre en valeur les formations qu'ils dispensent.

- Les pouvoirs publics (état, collectivités locales...) : en tant que synonyme de croissance et d'emploi, l'innovation, pour ses acteurs, est un moyen et une source de recettes budgétaires supplémentaires.

Quant à l'offre, elle émane de l'activité même de ces différents protagonistes de la demande qui déterminent ainsi le marché de l'innovation.

Ces différents acteurs sont à la base de la demande d'innovation sur lesquels s'exercent des influences affectant le rendement des facteurs de l'innovation. Ces influences peuvent entraîner des dysfonctionnements. P.J Bernard et P.J Daviet les définissent par le volume et la direction de l'effort de recherche publique, la demande de nouveaux produits et la situation financière des entreprises.

Ø Principales approches théoriques :

De façon générale, ces différentes théories expriment comment l'innovation est un moyen privilégié pour accroître et maintenir les ventes et permet ainsi de prendre les parts du marché des concurrents.

Pour cela, l'analyse économique a connu un réel développement dans le domaine de l'innovation. Les pionniers de ces recherches sont Joseph Schumpeter, pour lequel on traitera sa démarche dans le point suivant, et Adam Smith puis les travaux des différents auteurs comme ARROW, Solow,...

On peut distinguer 3 grands courants de pensées :

ü La théorie de l'économie industrielle : elle est basée sur des modèles de comportement des firmes et d'équilibre des marchés articulés autour de la concurrence par l'innovation.

ü La théorie de commerce international : l'innovation technique est considéré, ici, comme une variable centrale dans la localisation des activités et de la compétitivité.

ü Les nouvelles théories de la croissance endogène : elles considèrent le progrès technique comme une variable endogène qui joue un rôle essentiel dans le processus de la croissance.

En économie, la recherche est considérée comme un investissement à caractère risqué. Une même connaissance peut être utilisée, dans une certaine mesure, sans aucune altération et simultanément par un nombre quelconque d'agent, mais elle perd sa valeur économique dès que lorsqu'un produit nouveau d'innovation apparaît. Cependant les brevets permettent à l'innovateur d'avoir le monopole de l'exploitation de son idée et d'en retirer ainsi des avantages. L'efficacité d'un système économique passe par un certain rythme d'innovation, ce qu'exige donc la protection des inventeurs. En effet, la rémunération des découvertes issues de la recherche appliquée à but économique est très attachée au « secret » alors que les découvertes fondamentales, à caractère purement scientifique, ne sont reconnues que s'il y a publicité complète et large. D'où l'existence d'une contestation entre la recherche appliquée et la recherche fondamentale.

Ainsi, en tant qu'investissement, l'innovation donne lieu à un calcul coûts-avantages à la différence d'un investissement physique et en plus son coût (de l'innovation) est indépendant du volume de la production. Ce coût est fixé ou partiellement variable. En effet, il suffit d'avoir fait une découverte pour qu'elle soit utilisable un nombre indéfini de fois sans coût supplémentaire. Mais, le risque associé à l'innovation est très important dans la mesure où sa performance est difficile ex-ante car le produit ou le service nouveau modifie l'environnement qui l'accueille.

Pour cela, la dimension et la nature spécifique de l'incertitude associées à l'innovation forment le personnage de l'entrepreneur selon SCHUMPETER qui souligne, dans son ouvrage « the theory of economic development » (1912), qui souligne les opportunités pour innover. Grâce à leur audace , ils mettent en oeuvre des nouvelles combinaisons leur permettant d'accéder à de nouveaux marchés, de produire de nouveaux produits, ... Ainsi, l'esprit d'entreprise est un facteur de croissance et de dynamisme de l'économie.

Le modèle de Schumpeter repose essentiellement sur des hypothèses d'information et de nationalités limitées et donc sur l'incertitude. Contrairement aux modèles endogènes, il ne prend pas en compte le rôle des structures économiques et sociales dans l'apparition et l'exploitation des innovations.

En effet, les théories de la croissance endogène prennent en compte des variables et des comportements économiques tels que les structures des marchés, les modes de relations entre les firmes, les politiques d`éducation , les politiques publiques d'offre et de demande de recherche pour expliquer l'innovation . Le savoir est considéré comme un bien économique qui permet d'éviter la décroissance des rendements marginaux. La loi de rendements décroissants ne s'applique pas à la production de croissance qui constitue une sorte de stock de savoir collectif qui entretient le cercle vertueux d'une croissance soutenue via l'innovation. Comme nous l'avons souligné précédemment, la croissance est un bien partageable. D'où l'usage d'une croissance par un agent n'en interdit pas l'usage simultané ou ultérieur sans altération par un nombre quelconque d'agents économiques bénéficiant du savoir produit par tous les autres. Cette diffusion des connaissances peut expliquer, d'une certaine manière, l'existence des technopoles qui sont des regroupements d'entreprises de hautes technologies et qui ont pour vocation de créer un environnement propice pour l'innovation. Le rythme de l'innovation est  déterminé par le rendement économique qu'il offre aux agents au même titre que le rythme de l'accumulation du capital physique. Ainsi, les politiques publiques en faveur de l'innovation peuvent , plus au moins , en affecter le rendement économique.

De manière générale, les modèles théoriques de croissance endogène placent l'innovation au coeur de la dynamique économique en mettant l'accent sur les rendements d'échelle c'est à dire plus le marché est important et plus le rendement de l'innovation est important. Cela contribue ainsi activement au cercle vertueux de la croissance. Adam Smith, dans son ouvrage "la richesse des nations", considérait que la division du travail était à la base de la productivité et suggérait ainsi un schéma des déterminants de l'innovation technologique induite par le savoir faire des ouvriers et le travail des savants et des théoriciens.

En ce qui concerne les néoclassiques, leur vision est fondée sur le mécanisme de l'accumulation. Le progrès technique, l'innovation y ont considérés comme une variable exogène autrement dit comme une donnée fixe. Le modèle de base est le modèle de Solow (1957) : des facteurs de production sont le capital (k) et le travail (L). ces facteurs ont une productivité marginale (pmk et pml) décroissante c'est à dire l'adjonction d'une proposition supplémentaire de l'un des facteurs, les autres étant fixes, ne permet d'accroître la productivité que dans une moindre proportion. Lorsqu'il n'y a pas le progrès technique, les conséquences sont considérables puisque les rendements étant décroissants, à partir d'un moment donné on n'aura plus intérêt à investir et on est une accumulation du capital. L'explication vient du progrès technique qui a deux effets complémentaires ; un effet sur l'accroissement de la productivité des facteurs de production (ket l) et un effet sur l'augmentation de la productivité marginale du capital (pmk et pml). Il restaure ainsi le rendement de l'investissement et maintient le processus d'accumulation du capital.

Ce modèle place donc l'innovation comme un élément indispensable à la croissance mais il ne l'explique pas.

A travers ces différents courants théoriques, nous avons découvert que la croissance passait par l'innovation.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault