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Efficience des dépenses publiques de santé, d'éducation et croissance économique dans l'espace UEMOA

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par Damas HOUNSOUNON
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Master en économie publique 2009
  

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1.1.2 Dépenses sociales et croissance économique

1.1.2.1 Le rôle de l'Etat dans l'économie : Fondements théoriques de la croissance endogène

Dans le modèle de croissance à la Solow , l'Etat ne peut jouer aucun rôle particulier dans le processus de croissance, puis que ce dernier relève de facteurs exogènes. Les tenants de la croissance endogène vont montrer au contraire qu'une intervention de l'Etat peut stimuler la croissance en incitant les agents à investir d'avantage dans le progrès technique. L'Etat peut être ainsi conduit à inciter les innovateurs à accroître leurs efforts, en renforçant la législation sur les brevets ou en encourageant la coopération entre firmes. Il s'agit ici de favoriser non moins d'Etat mais mieux d'Etat. Pour inciter en outre à investir en capital humain, l'Etat peut favoriser l'accès à l'éducation, notamment par la mise en place d'un système de bourses. On assiste à une réhabilitation des dépenses publiques, non pas dans une perspective de régulation conjoncturelle, mais dans une perspective structurelle de croissance à long terme. En rendant le coût de l'information moins élevé, ces interventions de l'Etat favorisent par là même la mise en place des conditions de la concurrence pure et parfaite.

Ainsi, pour Barro (1990), parmi les facteurs qui augmentent le rendement privé, on trouve les infrastructures publiques, mais également les dépenses de santé, d'éducation et de recherche. Ce qui différencie les modèles étudiés ici des modèles traditionnels est le fait que ces facteurs soient (considérés comme) des biens publics. Il ne serait pas rentable pour les acteurs privés de produire en quantité optimale ou de les accumuler individuellement. Cependant leur rendement social justifie leur production publique (production faisant suite à l'intervention de l'Etat). Leur logique d'accumulation est différente de celle qui naîtrait de la décision d'agents privés.

1.1.2.2 Validations empiriques

Beaucoup d'études ont été réalisées dans le but de montrer la portée de chacun des modèles de la croissance endogène. Ces dernières ont abouti à des résultats assez concluants mais quelques fois controversés. Ces études estiment pour la plupart qu'en dehors de la prise en compte des externalités, l'Etat exerce une influence directe sur l'efficacité du secteur privé : les investissements publics concourent à l'augmentation et à l'amélioration de la productivité privée. On comprend alors tout le sens de

l'interrogation des défenseurs de cette thèse : sans routes, quelle serait la productivité d'une entreprise de transport ?

Dans cette optique, SCHULTZ et DENISON2 avaient montré dans les années 1960 que l'accroissement de l'éducation contribuait à la croissance économique Américaine de 15 à 20% environ. Mais l'élévation du niveau de qualification a un impact plus immédiat dans les pays sous développés que dans les pays développés compte tenu de la situation de départ.

De meme, d'autres travaux sur séries temporelles, en particulier ceux d'ASCHAUER (1989) sur données américaines de 1950 à 1985 , sont parvenus à confirmer l'existence d'une corrélation positive entre dépenses publiques et croissance. L'interprétation proposée par cet auteur consiste à confirmer l'existence d'une externalité des dépenses publiques induisant des rendements d'échelle croissants dans la fonction de production des agents privés. Pour lui, une hausse de 1% du capital public américain induirait une hausse supplémentaire de 0,4% de la productivité privée.

De manière générale, les évidences empiriques de la nature de la relation entre les dépenses publiques et la croissance économique sont controversées. BARRO (1990) a trouvé par exemple que les dépenses publiques de consommation en pourcentage du PIB (calculées en déduisant les dépenses de défense et d'éducation) étaient corrélées négativement à la croissance. Au contraire, DEVARAJAN, SWAROOP et ZOU (1996), ont mis en évidence une relation positive entre les dépenses de consommation publique (mesurée par les dépenses courantes en pourcentage des dépenses totales) et la croissance économique. CASELLI, ESQUIVEL et LEFORT (1996) ont aussi relevé l'existence d'un effet positif des dépenses publiques en pourcentage du PIB (nettes des dépenses militaires et d'éducation) sur la croissance. EASTERLY, LOAYZA et MONTIEL (1997)3 n'ont trouvé aucun effet significatif de la part des dépenses publiques de consommation dans le PIB sur la croissance en Amérique Latine. Pour le cas du Bénin, alors que GBAGUIDI T.(2001) et DAHOUI P.(2000) trouvent que le niveau des dépenses publiques n'influence pas la production, HOUNSOUNON D. et ADIDO K. (2005) relèvent un impact significatif et positif des services publics sur la croissance économique. Pour leur part, OJO et OSHIKOYA (1995) ont montré, dans le cas des pays subsahariens, qu'une hausse des dépenses publiques réduit la croissance du PIB par tete. Dans le cas des pays de l'UEMOA, Ténou (1999)4 aboutit

2Cité par YVES ABESSOLO, (( déterminants de la croissance économique en Afrique Subsaharienne : une analyse empirique ». Document N°09, 2001

3cité par DE LA CROIX, D. et DELAVALLADE, C. (2006). << Growth, Public Investment and Corruption with Failing Institutions ». CORE Discussion Paper.

4cité par KAKO KOSSIVI N.(2003) (( Dépenses publiques et Croissance des économies de l'UEMOA »

également au même résultat.

Deux remarques importantes peuvent être faites à partir de l'analyse des résultats de l'ensemble de ces études empiriques. La première a trait à la diversité et à l'hétérogénéité des résultats obtenus et la seconde tient au fait que très peu de ces études considèrent la manière plus ou moins efficace que les dépenses publiques sont employées.

Selon, Kako Kossivi Nubukpo(2003), le manque de robustesse des évidences empiriques relatives à la relation entre dépenses publiques et croissance, peut être lié en partie à la nature non-linéaire de la relation entre ces variables . Mais il peut être aussi et surtout dû à la non prise en compte de l'efficacité des services publics dans les analyses.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe