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Valorisation en agriculture des apports organiques contenus dans les déchets urbains:qualité des matières organiques et service écosystémique

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par Marie Virginie FALINIRINA
Ecole supérieure des sciences agronomiques Antananarivo - Doctorat en sciences agronomiques 2010
  

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2.4. Discussions

2.4.1. Effet des apports organiques après 3 ans de mise en culture des sols de « tanety »

2.4.1.1. Evolution de carbone du sol après 3 ans d'apport organique

Après 3 ans de mise en culture, ni l'apport organique sous forme de fumier, compost et terreau, ni l'apport minéral n'ont eu d'effet sur la teneur en COT des sols. Comparativement au travail de N'Dayegamiye (1997), l'auteur a comparé l'effet de l'apport prolongé d'engrais minéraux et de fumier de bovin solide (1977-1993) sur le contenu en carbone et en azote d'un loam limoneux, ainsi que la fraction densimétrique de la matière organique. Deux faibles doses de fumier (0,20 Mg.ha-1) et différentes formes d'engrais composé de type PK, NP, NPK, et NPKMg ont été testées. L'apport minéral à long terme n'a pas conduit à l'augmentation de la teneur en C du sol. Ce qui conforme à notre résultat. D'autres observations ont des conclusions différentes tel que les observations de Christensen (1988) dans des essais de longue durée avec céréales et recevant de la fumure minérale et fumure organique. De même, Barnhart et al (1978) ont également observé que la culture continue de maïs-grain sous fertilisation minérale prolongée pouvait maintenir le taux de carbone organique lorsque les tiges étaient laissées au sol. Par ailleurs, Biederbeck et al (1984) et Campbell et al (1991) ont observé un effet important de l'apport prolongé de l'engrais azoté sur l'accumulation de carbone dans les sols chernozémiques cultivés en céréales. D'après N'dayegamiye et al., (1997), le maintien de la teneur en carbone du sol suite à l'apport prolongé d'engrais est expliqué premièrement par les faibles quantités de résidus laissés par la culture de maïs ensilage, dans un deuxième temps, les pertes de carbone du sol étaient limitées à 0,8% par année en raison de la teneur élevée en argile du sol (38%), et aussi à cause de son drainage lent qui ralentirait la minéralisation de la MO .

Pourtant, d'après le travail de N'Dayegamiye (1997) l'apport prolongé de fumier, même à une faible dose annuelle de 0,20 Mg ha-1 a significativement accru le potentiel biologique du sol et les teneurs en carbone et azote du sol. Des résultats similaires ont été obtenus dans des études de N'Dayegamiye et Angers (1990) ; Angers et N'Dayegamiye (1991) qui ont démontré que l'apport de fumier solide de bovin pouvait maintenir un niveau élevé de carbone organique sous une culture continue de maïs ensilage. Ce qui n'est pas conforme à notre résultat. Selon les auteurs, le développement de la structure et l'activité biologique du sol dépendent des formes de la MO présentes et de la distribution de carbone dans le sol. Les teneurs en carbone et azote de la fraction légère étaient plus élevées par rapport à celles du sol entier et à celles de la fraction dense, toutefois, la fraction dense représente une plus grande proportion de C et N du sol entier (N'Dayegamiye, 1997). Le carbone dans la fraction légère est facilement dégradable.

Moreau, (1983) a étudié l'évolution de sol sur un couple de parcelle (parcelle cultivée et témoin naturel) après défrichement et différentes pratiques culturales (sous solage, avec ou sans dessouchage à la pioche, avec ou sans débardage, enfouissement ou non des résidus). Le sol utilisé est un sol ferrallitique de Cote d'Ivoire, les végétations sont le recru forestier bien développé, forêt primaire, forêt secondaire et savane arborée. Les caractéristiques structurales et organo-biologiques du sol sont plus sensibles à la mise en culture. Sur 6 années de culture, l'auteur a enregistré une diminution de la stabilité structurale, une diminution de la teneur en carbone total et azote total des sols sur tous les sites. L'évolution des caractéristiques du sol sous l'effet de la mise en culture dépend d'une part de l'état de l'écosystème initial, d'autre part, du mode de défrichement et d'exploitation pratiquée. Le mode de défrichement revêt une importance capitale en ce qui concerne les modifications de l'état du sol à la mise en culture. Le défrichement en bulldozer provoque les perturbations mécaniques les plus fortes et entraîne les dégradations les plus importantes de la stabilité structurale et les caractéristiques organo-biologiques. Akodo (1977) et Yoro (1989) ont étudié l'évolution des sols après défrichement et mise en culture. Ces différents travaux mettent en évidence une dégradation des caractères physiques (densité apparente, stabilité structurale) et chimiques (teneur en carbone total et minéralisable, en azote total et ammoniacal), parallèlement l'augmentation de l'érosion et la lixiviation des éléments nutritifs. Selon les auteurs, cette dégradation des propriétés du sol dépend des états initiaux, des types de défrichement et des systèmes d'exploitation, ce qui est conforme aux résultats obtenus par Blic (1976) et Akodo (1977). Dans la présente étude, le défrichement manuel intégral apparaît moins perturbateur; les redistributions de constituants du sol à différents niveaux de profondeur sont moins importantes et la dégradation des caractéristiques organobiologiques reste limité. Les résidus végétaux enfouis (« bozaka » pour l'essentiel composé d'Aristida sp) sont fortement cellulosiques voire lignifiés. Ces produits organiques ont une vitesse de minéralisation relativement lente et expliquerait ainsi la moindre perte de carbone organique liée au labour. Le COT dans le sol est variable au cours du temps, vu qu'il est la résultante des flux entrants (par des apports organiques exogènes) et des flux sortants, essentiellement par minéralisation (Velly et Longueval, 1977). L'apport de matière organique fraîche induit une accélération de la décomposition de la matière organique native du sol en apportant les différents types de microorganismes en compétition vis-à-vis des éléments nutritifs (Kuzyakov et al., 2000 ; Fontaine et al., 2003). Cependant, la fraction argileuse du sol protège le carbone et l'azote du sol contre la minéralisation microbienne, comme cela a déjà été observé par Oades (1988). Les ferralsols étant fortement argileux, la minéralisation des matières organiques pourrait donc en être limitée. Des apports cumulés de matières organiques ont ainsi reconstitué une perte liée à l'accélération de la minéralisation au moment de la défriche.

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