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Problématique de la lutte contre la dégradation des ressources naturelles dans la communauté rurale de Fandène (département de Thiès)

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par Yankhoba Ba
Université Cheikh Anta Diop Dakar - Maitrise 2010
  

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II-III-1-2-3 L'élevage

La plupart des personnes interrogées soutiennent que l'élevage est une activité qui contribue beaucoup à la dégradation de la végétation. En effet, pendant la saison sèche, la raréfaction du fourrage pousse les éleveurs à couper les branches terminales des arbres pour le donner en alimentation au bétail. Avec la sécheresse, la bonne régénération des branches coupées est souvent compromise. De ce fait, la plupart des arbres sèchent sur pied et finissent par mourir ou être abattus. Ceci est beaucoup plus fréquent dans les zones de pâturage intensif (la partie ouest du village de Lalane, dans le Gol...). C'est pourquoi, Desthieux (2000) affirme que : « l'élevage a une responsabilité importante dans le processus de déboisement »

II-II-2 L'évolution du paysage de la communauté rurale

Les écrits portant sur la zone décrivent une forte couverture végétale surtout avant l'arrivée des Européens. A l'origine, la Communauté Rurale était caractérisée par trois zones abritant des paysages différents (Enda Graf, Sahel, 1992). Mais ces paysages ont été fortement transformés. En effet, le Gol était une vraie forêt impénétrable avec de grands arbres et des lianes. Les animaux sauvages y vivaient en grand nombre. La vallée aussi abritait une forêt dense avec des terres en permanence humides. Les marigots étaient presque permanents et les zones basses n'étaient pas aussi cultivées ni habitées qu'aujourd'hui. Le Dior servait d'habitation, de zone de culture, mais aussi de pâturage. Il abritait une savane fortement boisée dans les parties où l'on ne cultivait pas (Enda Graf, Sahel, 1999)

De même, le témoignage de la plupart des personnes interrogées concorde avec cette description.

Dans toutes les zones enquêtées, les populations ont noté une dégradation très avancée des espèces végétales. Près de 90% de la population enquêtée soutient que jusque dans les années 1970, la zone disposait d'une végétation riche et variée. Elles témoignent en outre qu'avant cette période, la zone présentait une végétation très dense avec beaucoup d'espèces. Les arbres appelés "thiossanes" qui sont très souvent de grande taille et ayant beaucoup de vertus, surtout curatives, y étaient très présents.

L'exemple du village de Diayane est révélateur. Ce village est composé de deux hameaux séparés par un terrain vide qui fait environ 100 m. Les populations affirment qu'à l'origine, pour aller d'un hameau à un autre, il fallait se frayer un chemin à travers de grandes broussailles et des lianes.

Il en est de même pour le village de Tawa Fall localisé au Sud de la Communauté Rurale. Il est séparé de celui de Keur Daouda par le tronçon de bas-fond qui part du sud de la CR et qui rejoint celui de Fandène dans le centre. Les populations soutiennent qu'avant l'accentuation de la dégradation, les deux villages ne pouvaient pas s'apercevoir. Mais maintenant ceci est possible.

La zone présentait des potentialités naturelles qui la prédisposaient à une végétation très dense.

En effet, l'existence de mares quasi permanentes surtout dans la zone centre et des vallées où l'écoulement était continu, permettaient le développement d'une savane boisée avec beaucoup d'espèces. Cette eau stagnante permettait de maintenir le niveau des nappes favorisant ainsi un grand développement des arbres. Certains ménages interrogés ont soutenu avoir même pratiqué de la riziculture au niveau de la vallée. Or, cette culture demande une grande disponibilité en eau. Ceci nous donne une idée de l'humidité qui caractérisait la zone.

Ceci concorde avec les écrits de Desthieux (2000) qui affirme que « Le paysage de la zone a beaucoup évolué au cours du temps. Avant que les Français ne colonisent la région, le territoire était recouvert d'une forêt très dense particulièrement dans le Gol et la vallée était en permanence humide ».

Par ailleurs, la zone centre de la Communauté Rurale est un prolongement du plateau de Thiès. Selon Desthieux (2000), il y a 50 ans, « le plateau de Thiès et les collines étaient couverts par une savane arborée assez dense et constituaient les forêts classées de Pout et de Thiès ».

A l'heure actuelle, les ressources végétales sont affectées par une dégradation avancée. La plupart des personnes enquêtées appréhendent cette dégradation à travers la disparition de la plus grande partie du couvert végétal. C'est ainsi que la population a constaté des arbres qui ont complètement disparu de la zone. Il s'agissait de grands arbres dont l'importance n'est plus à démonter (fonctions alimentaires, médicinales,...). Pour la plupart, ils n'ont pas pu s'adapter aux conditions climatiques qui prévalent actuellement.

Ainsi, le témoignage des populations locales a permis de noter que beaucoup d'espèces qui étaient alors très présentes dans la zone ont vu leur nombre diminuer considérablement. On peur en citer : le Diospyros mespiliformis (Alome), le Spondias monbin (Sob), Ostrioderris stuhlmanii (Bèr), l'Acacia albida (Kad), Ceiba pentandra (benténier), le Parinari macrophyla (Nèw), l'Alphania senegalensis (xéwar), le Gordila pinnata (Dimbe), le Ficus glumosa (Gang). Il faut noter aussi que, hormis l'Acacia albida, l'Adansonia digitata et le Tamarindus indica dont la présence est plus importante, toutes les autres espèces citées cidessus ne dépassent pas cinq individus dans la communauté rurale.

De plus, il y a un autre groupe d'espèces qui sont complètement rayées de la carte. Il s'agit : du Ximelia américana (Ngologne), du Sterculia setigera (Mbèp), du Gardenia ternifolia (Dibuton bu gôr), du Anogeissus leiocarpus (Gédiane), du Gardenia erubescens (Dibuton bu djigène), du Securidaca longipedunculata (Fûf), de l'Acacia radiana (Seung), du Terminalia avicennoides (Reub-Reub), de l'Annona senegalensis (Dugor), du Heeria insignis (Woswosor), du Detarium microcarpum (Dank) et du Prosopis africana (Ir).

Cette dégradation est beaucoup plus sensible dans le Gol. Comme il a été signalé cidessus, cette zone était partie intégrante de la forêt classée de Thiès. Mais actuellement, à cause de nombreux facteurs, elle est dénudée et ne représente plus qu'un « désert classé » (Desthieux, 2000).

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