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Transmission de la politique monétaire dans l'UEMOA: une étude empirique par le canal du taux d'intérêt

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par Théodore-Mennas Hinnoutondji YETONGNON
Université d'Abomey Calavi Bénin - Master économie monétaire bancaire et financière 0000
  

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SECTION 2 : Fonctionnement du mécanisme de transmission monétaire dans l'UEMOA

Dans cette section, nous allons exposer les éléments théoriques sur le fonctionnement des mécanismes de transmission d'une part, et d'autre part décrire les canaux de transmission de la politique monétaire au sein de l'UEMOA. Enfin, nous décrirons comment fonctionne les mécanismes de transmission monétaire tels que le conçoit la littérature existante à ce propos.

2-1 : Les éléments théoriques

Sur le plan théorique, le fonctionnement du mécanisme de transmission de la politique monétaire suit un schéma de base qui se traduit par : les instruments qui conduisent aux objectifs intermédiaires ou cibles, qui conduisent à leur tour aux objectifs finals. Ce schéma de base montre les liens spécifiques par lesquels les impulsions de la politique monétaire se répercutent sur l'activité économique et, plus particulièrement, sur le niveau des prix. Il s'agit ici de décrire comment les modifications de taux d'intérêt directeurs décidées par les autorités monétaires affectent l'ensemble du secteur financier et du secteur réel de l'économie.

Les banques centrales essayent de percevoir au mieux l'environnement, c'est-à-dire tous les signes annonçant l'émergence de tensions à venir, afin de prendre des mesures avant la survenance de ces tensions dans l'économie. Mais elles savent qu'il faut un certain délai avant que les effets des actions monétaires ne se fassent ressentir. Elles s'interrogent par conséquent sur les délais de réaction mais aussi sur leur ampleur. L'ajustement de l'économie ne s'effectue pas de manière instantanée. D'un point de vue théorique, il s'agit de s'interroger sur l'intégration de la monnaie.

Pour les monétaristes, l'action des autorités monétaires modifie les prix relatifs (actifs monétaires, financiers et réels) ensuite la consommation et l'investissement. Nous sommes dans le cadre des relations réelles de court terme avec transmission par les prix. A long terme, la politique monétaire n'a aucune influence sur l'activité réelle. Les prix relatifs des actifs diffusent les actions des autorités. Le modèle IS/LM de base développe une transmission par le taux d'intérêt réel. La courbe décroissante IS décrit l'équilibre sur le marché des biens, avec le couple production - taux d'intérêt tandis que la courbe croissante LM, l'équilibre sur le

marché de la monnaie. L'équilibre macroéconomique est donné par le couple production et taux d'intérêt assurant simultanément l'équilibre sur les deux marchés. La transmission de la politique monétaire va donc passer par le taux. Le mécanisme retenu se traduit par des ajustements de portefeuille des agents, c'est-à-dire des ajustements entre monnaie et titres financiers (les crédits bancaires sont considérés comme de parfaits substituts aux titres). Cet ajustement va provoquer une modification de l'ensemble des taux d'intérêt.

Ainsi, le taux de rendement du capital physique (le coût du capital) varie et les entreprises sont incitées à le renouveler, d'où une stimulation du secteur des biens de production avec diffusion à l'ensemble de l'économie. Dans le cadre d'une politique monétaire expansionniste, le taux d'intérêt baissera ; il y a donc une réduction du coût du capital, une croissance des dépenses d'investissement et, avec le mécanisme du multiplicateur d'investissement, un accroissement de la demande globale et de la production. Dans ce modèle, seule la courbe LM évolue puisque le taux d'intérêt influence la demande de monnaie pour le biais du motif de spéculation. L'augmentation de l'offre de monnaie entraîne une baisse du taux et une croissance de la production.

Certains théoriciens sortent du cadre de l'information symétrique et développent une analyse des canaux dans le cadre d'informations asymétriques sur les marchés des capitaux et des crédits. Les imperfections sur les marchés propagent et amplifient les effets des prix relatifs.

Sur les marchés, les phénomènes d'anti-sélection (l'une des parties a plus d'informations que l'autre, le risque du prêteur va donc s'élever) ou d'aléa moral (risque pour le prêteur sur l'engagement temporel de l'emprunteur) conduisent les banques à rationner les crédits (le canal du crédit). La littérature théorique identifie trois canaux essentiels de la politique monétaire : le canal du taux d'intérêt, le canal du crédit et le canal des prix d'autres actifs19.

19 F. S. Mishkin (1996), « Les canaux de transmission monétaire : leçons pour la politique monétaire », Bulletin de la Banque de France, mars. C. Bordes, « La politique monétaire » chapitre II de « Politique économique » ellipse.

2-2 : Les canaux de transmission de la politique monétaire dans l'UEMOA

2-2-1 : Le canal du taux d'intérêt

Les effets des modifications de taux d'intérêt directeurs sont généralement étudiés dans le cadre d'une analyse des comportements de dépenses des agents (ménages, entreprises et Etat). Dans une perspective de court terme et en supposant une baisse non anticipée des taux d'intérêt, trois effets peuvent être mis en évidence sur les comportements de dépenses des ménages :

4 L'effet de substitution : les modifications de taux d'intérêt conduisent les agents à revoir l'arbitrage entre consommation immédiate et épargne. Une baisse de taux diminue la valeur de la consommation future et incite à consommer aujourd'hui puisque l'épargne devient moins intéressante et le crédit moins cher.

4 L'effet de revenu : une baisse de taux entraîne une hausse de la valeur actualisée des dépenses de consommation anticipées pour des périodes futures. Dès lors, la consommation future est plus coûteuse, toutes choses égales par ailleurs. Les ménages préfèrent par conséquent épargner davantage et réduire leur consommation immédiate pour faire face à cette situation.

4 L'effet de richesse : une baisse de taux d'intérêt entraîne une hausse de la valeur actualisée des revenus futurs des ménages. Cette augmentation s'applique au capital humain, au capital physique et au capital financier. Ainsi, pour ce dernier, les agents peuvent décider de vendre une partie du portefeuille de titres pour obtenir davantage de biens et services. Ils consomment plus de biens et services.

En ce qui concerne les effets sur l'investissement, une baisse de taux entraîne un coût d'usage du capital plus faible et donc une augmentation de la profitabilité de la production et une offre supérieure de biens ; une substitution du capital au travail. Ces deux effets impliquent une hausse de l'investissement.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille