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Transmission de la politique monétaire dans l'UEMOA: une étude empirique par le canal du taux d'intérêt

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par Théodore-Mennas Hinnoutondji YETONGNON
Université d'Abomey Calavi Bénin - Master économie monétaire bancaire et financière 0000
  

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2-2 : Fondements empiriques

La transmission de la politique monétaire a fait l'objet d'une abondante littérature empirique. Alors que le débat s'est longtemps porté sur le clivage : keynésiens-monétaristes, il s'est maintenant clairement déplacé sur le partage : ISLM-monétaristes d'un côté, et défenseurs de la théorie du cycle réel de l'autre. Schématiquement, pour les premiers, les variations non anticipées de la monnaie peuvent produire un effet réel à court terme ; pour les seconds, la politique monétaire ne produit pas d'effet réel. Nous ne reviendrons pas ici sur tout l'historique de ce débat, sur les liaisons entre masse monétaire et activité réelle. Nous nous limiterons ici à exposer les travaux récents, qui posent explicitement la question de l'existence des canaux de transmission en général et d'un canal de taux d'intérêt en particulier. Leurs résultats sont souvent contradictoires ou ambigus car les séries de monnaie, de taux d'intérêt ou de crédit étant très corrélées, il est difficile d'isoler leurs effets respectifs.

Les études empiriques ont été nombreuses. Nous les décomposons ici en deux catégories : la première concernant celles des pays développés et la seconde celles réalisées sur les pays en développement

2-2-1 : Cas des pays développés

Dans le but d'évaluer la nature et l'efficacité des canaux de transmission de la politique monétaire en France, la Banque de France (1998, pp. 205-207) a effectué des simulations, en vue d'évaluer les effets sur la croissance et l'inflation d'une baisse d'un point de pourcentage pendant deux ans des taux d'intérêt directeurs. L'hypothèse sous-jacente d'une parité inchangée du franc français vis-à-vis des autres monnaies du «noyau dur» (France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Danemark) du mécanisme de change européen a été faite.

Les simulations économétriques ont reposé sur l'hypothèse de base que la baisse a bien été intégrée par le marché, c'est-à-dire qu'elle s'est traduite par un repli des taux d'intérêt de toutes les échéances, y compris à long terme. Le surcroît de croissance obtenu par référence au scénario où les taux directeurs seraient restés au niveau initial est de 0,2% la première année, de 0,4% la deuxième, puis diminue régulièrement par la suite. Il est nul à partir de la cinquième année.

En revanche, l'effet sur les prix est beaucoup plus durable : le surcroît d'inflation, par rapport au scénario de référence, est encore de 0,3% au bout de six ans.

Au total, il apparaît que si une baisse des taux d'intérêt est de nature à faciliter la reprise de l'activité, elle ne peut à elle seule la relancer de manière durable. Ainsi, les effets sur la croissance liés au seul canal du taux d'intérêt sont dans l'ensemble limités et transitoires. Par contre, le risque d'aboutir à une inflation persistante, du fait d'une détente monétaire inopportune est, lui, bien réel.

Plus généralement, pour les pays les plus industrialisés (regroupés au sein du G8), les délais d'action de la politique monétaire ne sont pas sensiblement différents d'un pays à l'autre (S. Gerlach et F. Smets 1995 ; C. Cortet, 1998). Ces délais sont les suivants :

- l'impact d'une variation des taux directeurs sur l'activité est perceptible au bout de six mois et maximal au bout de six à sept trimestres ;

- l'impact sur les prix n'apparaît significatif qu'au bout de dix-huit mois à deux ans et atteint son maximum au bout de trois ou quatre ans.

De ce fait, les différences entre pays portent plus sur l'ampleur de l'ajustement des économies à un choc monétaire que sur la vitesse d'un tel ajustement.

Selon Nubukpo (2002), les deux principales limites à l'efficacité de la transmission de la politique monétaire au secteur réel de l'économie sont les références utilisées dans les contrats financiers et la structure des bilans financiers des agents économiques. Selon cet auteur, lorsque les crédits aux ménages ou les actifs financiers sont libellés à taux fixes, les modifications des taux débiteurs et créditeurs ne se répercutent sur le revenu des agents qu'à la faveur du renouvellement des actifs et n'exercent donc qu'un impact limité à court terme.

De même, la structure spécifique des bilans financiers des agents non financiers limite l'influence de la politique monétaire sur l'activité. Si les ménages ont une capacité de financement plutôt qu'un besoin en financement, les effets de revenu, de richesse et de substitution se compensent ; une hausse des taux d'intérêt accroît l'attractivité de l'épargne (effet de substitution et effet de richesse) mais induit une hausse du revenu disponible des ménages, ce qui exerce un effet stimulant sur la consommation (effet de revenu).

B. Mojon (1998) a mis en évidence l'impact de l'hétérogénéité des structures financières sur la transmission des chocs monétaires. Il ressort globalement de cette étude que la politique monétaire est plus efficace dans les pays où les contrats financiers sont libellés à taux d'intérêt variables (par exemple l'Angleterre) que dans des pays comme la France où 85% des crédits aux ménages sont libellés à taux fixes.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore