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Stratégies d'adaptation des paysans au changement climatique dans la sous-préfecture de Prikro en Côte d'Ivoire

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par Kouadio Jean Emmanuel YAO
Université de Bouaké en Côte d'Ivoire - Maà®trise 2009
  

Disponible en mode multipage

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    SOMMAIRE

    AVANT-PROPOS

    REMERCIEMENTS

    SIGLES ET ACRONYMES

    INTRODUCTION

    1. Cadre théorique de la méthodologie.

    2. Cadre pratique de la méthodologie

    PARTIE I : PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES DU MILIEU ET DESCRIPTION DES PRATIQUES AGRICOLES.

    CHAPITRE I : Etude socio-anthropologique de la population cible.

    CHAPITRE II : Description des pratiques agricoles.

    PARTIE II : SITUATION ENVIRONNEMENTALE A PRIKRO.

    CHAPITRE I : Notion de changement climatique.

    CHAPITRE II : Identification des effets du changement climatique.

    PARTIE III: PERCEPTION ET ADAPTATION PAYSANNE

    CHAPITREII : Adaptation des paysans au changement climatique.

    CHAPITRE IV : Propositions et recommandation.

    CONCLUSION GENERALE

    BIBLIOGRAPHIE

    ANNEXES.

    TABLE DES MATIERES

    AVANT-PROPOS

    Les impacts du changement climatique en Côte d'Ivoire sont mal connus vu le manque de documentations réelles. Les climats Baouléen et Soudanais sont les principaux climats qui sont le plus influencés par le changement climatique. Ce sont des climats plus vulnérables du fait de la composition de leurs végétations mais le climat Attiéen aussi n'est pas épargné. Le degré de pluviométrie en Côte d'Ivoire a diminué. Et la victime première de ces modifications est l'agriculteur car ses activités étant fortement liées à la pluviométrie et à la fertilité des terres arables.

    Face à cette raréfaction de pluie, les paysans trouvent des stratégies d'adaptation pour essayer de résoudre leurs difficultés.

    Notre étude se propose ainsi, à l'aide d'analyse de comprendre la manière d'adaptation des paysans face aux changements incessants de pluies et surtout dans les périodes de cultures.

    Pour réaliser cet exercice de recherche sociologique, nous avons eu recours à des visites, des entretiens avec les paysans sur le terrain. Sans avoir eu la prétention d'avoir répondu à toutes les interrogations dérivées de cette étude, nous espérons qu'elle pourrait fournir des éléments capables d'être pris en compte pour une meilleure connaissance du phénomène et un soutient réel de l'Etat et /ou organismes nationaux et internationaux pour les paysans.

    REMERCIEMENTS

    Ce mémoire n'aurait pu être réalisé sans le soutien de certaines personnes à qui nous voudrions exprimer notre profonde gratitude.

    Ainsi, nous remercions :

    ü Professeur ISSAKA KONE d'avoir accepté d'assurer la direction de ce travail. Nous sommes reconnaissants pour ses conseils, sa disponibilité et son dévouement à notre travail. Tout au long de notre chemin pour la réalisation de ce travail scientifique, il nous a épaulé, guidé, soutenu et suivi avec de bonnes intentions.

    ü M. KRA Kouamé Chérubin, étudiant doctorant, pour l'attachement qu'il a eu à l'endroit de notre travail. Nous lui sommes reconnaissants pour ses conseils, ses guides et encouragements sans faille dont il a fait preuve à notre égard.

    ü Le Sous-préfet qui nous a ouvert les portes de son administration pour nos travaux de recherche.

    ü Le chef de village de Prikro qui n'a aménagé aucun effort pour nous permettre de réaliser notre étude.

    ü Les paysans pour leurs accueils et leurs enthousiasmes qui ont permis une atmosphère chaleureuse pour notre étude

    ü Nos parents et M. Akpoué pour son soutien tant financier que moral qu'il a eu à notre égard.

    ü Pour finir, nous remercions aussi tous ceux qui de près ou de loin, sans être cités ici, nous ont témoigné leurs soutiens pour la réalisation de ce mémoire.

    SIGLE ET ACRONYMES

    ANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement Rural

    CCF : Centre Culturel Français

    IES : Institut Ethno-Sociologique

    IRD : Institut de Recherche et Développement

    GES : Gaz à Effet de Serre

    MINAGRI : Ministère de l'Agriculture.

    PVD : Pays en Voie de Développement

    USA: United States of America

    INTRODUCTION

    En Afrique, les répercussions climatiques s'observent au niveau de la raréfaction et la modification périodiques des saisons de pluies. L'Afrique orientale a souffert des affres de la pluie dans les mois comme Juillet, Août, Septembre faisant des milliers de morts, de sans abris et de réfugiés. Une sécheresse très marquée a engendré une famine générale principalement en Somalie. Les pays d'Afrique comme la Côte d'Ivoire sont victimes d'une exploitation abusive de leur couvert végétal. Or l'économie de la plupart de ces pays est agricole. Le volume des coupes en Côte d'Ivoire a atteint son niveau le plus élevé en 1977 (5 321 000 m3) (*) avant de décroître à (2) deux millions de m3 aujourd'hui.

    La forêt ivoirienne est aujourd'hui estimée à 2,5 millions d'hectares au lieu de 16 millions en 1960. Depuis le nord jusqu'au sud, la végétation ivoirienne est en transformation continue. Kouakou (E) (1990) démontre dans son étude la dégradation de la forêt caducifoliée du " V " baoulé en terres nues. La SODEFOR tente de modérer tant bien que mal l'exploitation de cette forêt. Elle initie des projets de sensibilisation de reboisement afin de pallier cette disparition car la menace est grande.

    Cette disparition progressive fait que la répartition des saisons sur l'étendue du pays est aujourd'hui mal maîtrisée en raison des perturbations que connaît la Côte d'Ivoire depuis une vingtaine d'année et surtout en zone de transit que constitue le centre du pays. Ces perturbations sont dues essentiellement à la baisse du niveau des précipitations et à leurs répartitions sur l'année. Ainsi, les pluies se raréfient chaque année et de surcroît dans les périodes où les paysans commencent les activités champêtres. Ces périodes se situent généralement en début Mars. Les précipitations de ces cinq dernières années vacillent et elles tournent autour de 975,42 mm de pluie de 2006 à 2010. Les saisons de pluies en fonction des mois, ne sont plus respectées. Cela témoigne de la perturbation et des difficultés des paysans à s'organiser et à gérer leur calendrier cultural. Afin d'éviter tout calcul cherchant les bonnes périodes pour faire leurs champs, ceux-ci se contentent de suivre leur calendrier habituel, quitte à ce que la récolte soit bonne ou mauvaise.

    Si l'agriculture nécessite une bonne et régulière pluie, aussi les récoltes témoignent de la régularité de la pluviométrie au cours de l'année agricole. Ainsi, lorsque la pluie ne tombe pas, cela se répercute sur les récoltes. Or les récoltes ont pour fonction d'une part, de nourrir les paysans et de leur donner une autosuffisance financière d'autre part. Les mauvaises récoltes drainent une famine au sein des populations. Celle-ci s'accentue particulièrement après les périodes culturales. Car, la vente d'une grande partie du riz et des produits vivriers (l'arachide) sert à la scolarisation des enfants, à l'achat des effets vestimentaires de la famille et à faire les fêtes de fin d'années. La partie restante sert à la consommation et à faire les futurs champs. Souvent, ce stock se voit diminué considérablement avant l'arrivée des périodes pour les nouveaux champs. Dans la région du N'zi Comoé et dans la Sous-préfecture de Prikro, il y a une irrégularité incessante de pluie surtout au moment des périodes culturales où s'apprêtent à faire les champs. Alors, comment ces paysans font-ils ? Comment s'adaptent-ils face à ces changements non habituels ? Ont-ils des stratégies d'adaptation ?

    Ainsi, cette étude se propose d'analyser les stratégies d'adaptation des paysans au changement au niveau de la pluviométrie. Pour répondre à cette préoccupation, notre travail va s'articuler autour de trois grandes parties :

    ü La première partie est consacrée à la présentation des caractéristiques du milieu et à la description des pratiques agricoles. Il s'agira dans cette partie de faire l'étude socio-anthropologique de la population cible et de montrer les différents pratiques agricoles des enquêtés.

    ü La deuxième partie servira à montrer la situation du changement climatique vécue par les paysans. Le changement climatique et ses effets sur la santé de l'homme et au plan écologique.

    ü La troisième partie nous permettra de montrer la perception et les stratégies d'adaptation des paysans face au changement climatique. Ce travail sera consacré à présenter les explications données par les paysans de la nouvelle situation climatique et les stratégies qu'ils adoptent pour se tirer des affres du climat.

    Tout travail scientifique requiert une méthodologie. Celle-ci se définit comme la voie qui conduit à la vérité scientifique. Dans ce travail, la méthodologie va s'appuyer sur le cadre théorique et pratique de la méthodologie.

    I. Cadre théorique de la méthodologie.

    1. Justification du sujet.

    La pertinence d'une argumentation réside en sa justification. Celle-ci doit se faire dans une certaine rigueur scientifique. Dans cette logique, le choix du thème de l'étude est motivé par deux raisons : l'une académique et l'autre scientifique.

    1.1. Justification académique.

    Cette étude répond à une exigence académique du département de Sociologie et d'Anthropologie de l'Université de Bouaké. Il s'agit pour les Etudiants en Maîtrise, de renforcer leurs initiations en termes de recherches scientifiques. Elle permet à ceux-ci de mettre en exergue les connaissances théoriques apprises durant les quatre (4) années d'apprentissage sociologique. Ainsi, notre thème de recherche est : « stratégies d'adaptation paysanne face au changement climatique dans la Sous-préfecture de Prikro. »

    1.2. Justification scientifique.

    Depuis l'indépendance, le milieu agricole ivoirien est le maillon principal de l'économie. Mais les acteurs de ce milieu rencontrent bien des difficultés. Et surtout dans la région du N'zi Comoé et en l'occurrence ceux de la Sous-préfecture de Prikro qui sont sous le poids de problèmes d'ordre écologique, économique et sociale. La pauvreté et la misère sont présentes au sein de cette population vieillissante du fait de l'exode rural des jeunes. Les filles au travail de fille de ménage (servante ou bonne) et les garçons à celui de bascott au sud du pays. La majorité de ceux-ci sont poussés par la raréfaction des pluies dans la région. Alors que sans pluie, les rendements agricoles sont médiocres et l'agriculture, pour beaucoup d'entre eux, est la seule activité lucrative dans cette zone rurale.

    La variabilité négative de la pluviométrie à Prikro témoigne d'un changement progressif et accentué du climat. Aussi, ce phénomène se présente d'ordre mondial. Puisque les grandes puissances mondiales s'accordent à la recherche de solutions adéquates pour le pallier.

    Ainsi, nous sommes guidés par le choix de ce thème par un souci de compréhension de l'adaptation des paysans à cette situation nouvelle.

    Une recherche de solution à travers cette étude pourra permettre d'avoir des remèdes adéquats.

    2. Problématique

    2.1. Question de recherche.

    Toute recherche scientifique sous-tend des questionnements qui aboutissent à des constats. Pour cette étude, la question de recherche est : quelles stratégies les paysans de Prikro mettent-ils en place pour s'adapter au changement climatique ?

    2.2. Objectif de recherche.

    L'objectif général de cette étude est d'analyser la manière d'adaptation des paysans au changement au changement climatique.

    De façon spécifique, il s'agit de :

    ü identifier les changements climatiques à Prikro ;

    ü déterminer les stratégies d'adaptations des paysans.

    2.3. Hypothèses.

    ü le phénomène du changement climatique est en recrudescence dans la Sous-préfecture de Prikro.

    ü aucun paysan n'adopte de stratégies d'adaptation au changement climatique.

    3. Revue critique de la littérature.

    Aucun travail d'étude et de recherche ne peut s'avérer scientifique sans au préalable réviser les ouvrages ayant déjà traité le thème en question. La revue de littérature permet de s'informer des travaux effectués et de se familiariser avec le thème. Elle consiste à faire la récession des écrits (N'DA, 2006). Elle permet de définir, de délimiter notre étude et de comprendre les concepts clés de notre sujet de recherche.

    Les impacts du changement climatique incluent des considérations d'ordre technique, scientifique, social et environnemental. Vu l'importance que revêt la problématique du changement climatique, certains auteurs ont publié des ouvrages pour attirer l'attention de tous. La majeure partie des écologistes et /ou travaux effectués sur le phénomène laissent constater les effets dramatiques d'un changement climatique en comparaison d'avec les normes écologiques antérieures. La grande partie des ouvrages sont tous unanimes sur le fait que les paysans sont ceux qui ressentent le plus les changements induits. Les acteurs de ces modifications quantitatives sont les hommes. Faucheux et al (1990), énumèrent toutes les menaces susceptibles de mettre à mal le déroulement normal de l'environnement dans le monde entier. Les causes du développement des facteurs qui causent le développement des conséquences négatives du climat, de l'environnement sont les hommes. Les industries humaines produisent les chlorofluorocarbones, substances chimiques qui s'attaquent à l'ozone stratosphériques. Cette augmentation des CFC a engendré la diminution de la couche d'ozone et l'accroissement de l'effet de serre. Pour eux, les solutions pour résoudre le problème environnemental doivent venir des grands pollueurs comme les Etats Unis d'Amérique, la Chine, la Russie. Ce qui parait absoudre est que la plupart ces pays sont moins favorables à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les conventions et protocole sont élaborés, votés. Mais l'application de ceux-ci pose problème. Car le respect de ces protocoles comme celui de Kyoto pourrait réduire l'économie de ces pays. Or le fait parler de développement durable, c'est mettre en exergue la protection de l'environnement.

    Ils pensent que si aucune mesure n'est prise, certain consensus scientifique existent pour avancer que ce seront les régions subtropicales déjà le plus défavorisées qui présenteront la plus grande sensibilité. Un approfondissement des déséquilibres entre Nord et Sud risquent d'en résulter avec, comme région menacées, l'Océanie, le sud-est asiatique, une partie de l'Afrique et les pays du pourtour méditerranéen.

    C'est dire que le changement climatique pourrait faire apporter des bouleversements climatiques, des horizons non vivables aujourd'hui pourront être habités plus tard.

    Dans l' agriculture par exemple, le changement global risquerait d'avoir pour les riches terres à céréales de la prairie canadienne un effet désastreux, mais la prolongation de la saison de végétation pourrait s'avérer tout à fait bénéfique pour l'agriculture irlandaise, finlandaise ou soviétique.

    Afin d'éviter ces bouleversements dont nul ignore les conséquences, il serait bien de mettre des digues pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le pollueur-payeur en est une réalité mais reste que théorique. Les pays riches sont ceux qui doivent faire des efforts afin de résoudre le problème du changement climatique car les PVD sont mal placés pour gérer une politique d'adaptation en raison de leurs endettements et de leurs incapacités à mobiliser les capitaux nécessaires. Quelques soient les stratégies passives, adaptatives ou préventives, adoptés par ces Etats, voire leurs agricultures, pour remédier à ces menaces sur l'environnement, ils sortiront perdants. La voie évidente de ces pays est de trouver des stratégies adaptatives certes inefficaces mais qui permettent plus ou moins d'avoir de bonnes récoltes.

    MONNIER (1990) lie la cause principale du changement climatique aux feux de brousse et à la culture sur brûlis effectués par les paysans. Ces comportements sont des pratiques traditionnelles perpétuées de génération en génération qui aujourd'hui constitue une menace pour le climat forestier. C'est dire combien les pratiques traditionnelles aussi mettent en difficultés les paysans qui les adoptent et les trouvent normales. La recherche d'un gibier et le champ d'igname ou de riz à travers l'usage du feu constitue un mode de vie à restreindre de la vie agricole. En effet, il montre le rapport entre les pluies et la disponibilité forestière. Là où existe la forêt, la pluie est abondante. C'est dire qu'une forêt dense favorise une pluviométrie abondante. Cela parait une évidence dans la mesure où nous nous situons dans une loi de cause à effet. La densité pluviométrique dans une végétation témoigne du type de végétation elle-même. Le respect du cycle de l'eau est de mise. Alors, ce dysfonctionnement climatique incombe à l'homme acteur du milieu. Il devient son propre destructeur.

    Dans cette optique d'énumération de cause, PELT J. Marie (2001) évoque les exactions subies par la biodiversité. Il ressort que l'exploitation abusive de la faune et de la flore ont contribué à la diminution du dispositif forestier et au renforcement de l'aridité du climat. La détérioration de la saison des pluies dans la durée comme dans son intensité se manifeste par une dégradation progressive des paysages végétaux. Alors, l'on constate les pertes en terres arables du fait de l'érosion. Les sécheresses fréquentes, plus que tout autre facteur, ont contribué à fragiliser davantage les écosystèmes les rendant plus vulnérables à la moindre perturbation et accélèrent le rythme de dégradation des ressources biologiques. Pour lui, le destin de l'homme est parfaitement inséparable de celui de la nature dont elle a besoin pour subsister. Sans elle, point de nourritures, point de vie. La nature à l'inverse, n'a pas besoin de l'homme : qu'il vient à disparaître et elle rebondira aussitôt, dans sa diversité et sa luxuriance que seul pourra interrompre un cataclysme cosmique majeure comme par exemple l'ultime transformation du soleil. Donc, puisque l'homme a besoin de la nature et la nature n'a apparemment pas besoin de lui, il convient de revoir la distribution des rôles et des partitions : le fameux principe de précaution exige que l'homme approche la nature avec respect et humilité.

    HAXAIRE C, (2002) s'est plus intéressé aux perceptions des paysans du changement. Il ressort de cette étude que les Gouro de Côte d'Ivoire perçoivent la grande variabilité saisonnière du réseau hydrographique comme le non respect contemporain des pratiques ancestrales. L'incrédulité et/ou la connaissance de nouvelles religions ont terni et sali l'image ancestrale. Alors, la variabilité climatique est la manifestation colérique des aïeux. Cette situation a pour corollaire sécheresse et dégradation des ressources biologiques. Les pactes sellés ne sont plus respectés comme jadis. Il appartient aussi aux hommes d'apaiser leur colère afin d'avoir leurs faveurs. Le sous-entendu est que se sont les ancêtres qui donnent la pluie. Leurs bonnes humeurs se répercutent sur la vie sociale, climatique et traditionnelle des êtres vivants. Les ancêtres représentent des dieux à adorer, à vénérer afin d'être dans leurs bonnes grâces.

    Par ailleurs, HEMOND A. et al (2002) ont mémé une étude porté sur les Nahuas dans l'Etat de guerrero au Mexique. Celle-ci laisse voir une liaison étroite entre ce peuple et la pluie. Ces auteurs analysent l'importance de la pluie dans cette région. Cette population donne à la venue de la pluie un pouvoir venant de Dieu et des saints. En fait, ils attribuent à chaque période de leur calendrier cultural un saint catholique. Ainsi, ils maîtrisent leur calendrier cultural à la lettre, période par période. Pour eux, la pluie est certes une oeuvre divine mais aussi associée aux comportements humains. Car il ne pleut plus parce que les hommes agissent mal. Ils sont sans ignorés que la forte démographie, la déforestation, la mauvaise gestion des ressources naturelles sont à la base du manque de pluie. Alors, ils essaient de s'adapter à travers des stratégies. Cette adaptation s'effectue uniquement au niveau du changement des anciens outils par de nouveaux.

    En effet, les Nahuas dans l'Etat de Guerrero au Mexique s'adonnent à l'usage d'autres types d'outils adaptés. Ce sont des outils qui creusent plus le sol afin de mieux retenir le peu de pluie qui tombe. Cette stratégie qui permet au sol de retenir plus d'eau donne aussi la possibilité, aux grains mis en terre d'échapper aux animaux ravageurs. Car du fait de la raréfaction des pluies, les animaux trouvent de moins en moins à manger. Cette stratégie simple et admissible à tous permet aux Nahuas d'avoir un peu de bonne récolte.

    Mais cette stratégie s'avère insuffisante face aux pénuries aggravées de vivres et d'eau. Les paysans sont obligés de migrer vers des surfaces plus prometteuses. Cette migration s'avère conflictuelle du fait de la convoitise de la propriété des zones d'accueil. Le nouveau venu se présente comme un envahisseur potentiel. Cette situation favorise l'exode des jeunes vers les villes à la recherche de travail.

    Et selon DUPRE et al (1999), ces difficultés sont dues à la forte croissance démographique des populations paysannes. Car, la demande de forêt est forte par rapport à la disponibilité. Les terres arables sont les plus demandées or leurs superficies baissent de cultures en cultures. Deux schémas résultent de cette baisse. D'une part, des conflits s'installent entre populations d'accueil et les nouvelles venues et des mesures et comportements d'adaptations des populations d'autre part. Il faut retenir que pour les paysans la menace climatique semble le problème crucial de l'agriculture et la forte démographie et la migration des populations augmente le taux de croissance de l'espace utilisé par l'agriculture. Ainsi, les stratégies qu'adoptent les paysans en Aribinda sont plus organiques. Ils utilisent de nouveaux outils et la fumure pour donner plus de force aux plants. Mais comme pour beaucoup de paysans à la recherche de stratégies, les paysans à Aribinda restent impuissants quand la pluie n'a pas arrosé la fumure et les plants.

    Pour ce qui concerne les mémoires et thèses, il y a eu peu d'écrit sur le changement climatique : ses causes, ses conséquences et ses prévisions. Dr AMAN S. (2000) dans sa thèse parle de l'exploitation abusive de la forêt ivoirienne. Cette exploitation sauvage a diminué le couvert végétal. Elle s'est faite et continue de se faire en grande partie industriellement. La coupe des grumes pour l'usage industriel a permis de dégrader fortement la densité de bois par hectare dans les forêts ivoiriennes. A côté de cela, on a les populations rurales qui utilisent la forêt pour se nourrir, se soigner et se distraire. Ces actions sont considérées par eux comme normales car cela émane de leur tradition. Ici, l'auteur dépeint le sabotage de la forêt ivoirienne sans évoquer les conséquences d'une telle action sur l'environnement et la vie des hommes. Parlant toujours de la forêt, KOMENAN (2005), fait ressortir les bénéfices engendrés par l'exploitation de cette forêt ivoirienne en l'occurrence celle de la région de l'indenié. Ces bénéfices se répercutent aussi bien sur la population que sur les exploitants. L'exploitation a permis l'acquisition d'infrastructures bénéficiant aux populations locales. Mais la forêt est en train de disparaître car cette gestion passe par le développement durable ayant un volet social, écologique et environnemental. Alors s'installe des conflits et/ou des mesures et comportements d'adaptations.

    Plusieurs de ces ouvrages ont évoqué les causes, les conséquences du phénomène climatique tant bien dans le monde, en Afrique qu'en Côte d'Ivoire. Par contre certain abordent l'adaptation des paysans face au changement climatique dans certaines localités. Des paysans trouvent des mesures d'adaptation leur permettent de réduire les conséquences du phénomène climatique. Mais malheureusement ces stratégies se retrouvent inefficaces faces au changement climatique. Nous déduisons une conscience efficiente des paysans de l'effectivité du changement dans leurs milieux. Dans la mesure où d'autres trouvent des mesures d'adaptations, quels comportements ceux de Prikro adoptent-ils face à ces changements ? Ont-ils les mêmes stratégies ou en possèdent-ils davantage ? Aussi, les changements sont-ils effectifs dans cette localité ?

    Ainsi, les réponses à ces questions constitueront l'essentiel de notre travail.

    La méthodologie consiste à préciser comment le problème à l'étude va être « piégé » par les activités et les instruments qui permettront d'arracher des parcelles de vérité. En terme claire, la phase méthodologique concerne tout le plan de travail qui dictera les activités à mener pour faire la recherche (PAUL N'DA, 2000). Elle est la marche rationnelle pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité. On considéra la méthode d'une recherche comme l'ensemble des opérations intellectuelles permettant d'observer, de décrire, d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité étudiée.

    Tout travail scientifique se base sur une méthodologie. Celle-ci se définie comme la recherche ou la science de la voie en Sociologie. Cette voie est l'indicateur qui conduit à la vérité scientifique. Il s'agira ici de présenter l'ensemble des outils techniques pour l'enquête proprement dite.

    II. Cadre pratique de la méthodologie

    Cette partie traite des procédés méthodologiques ayant été utilisés pour atteindre les objectifs poursuivis par cette recherche. Ses articulations sont la présentation du cadre de l'étude, la population de l'étude et la méthode d'échantillonnage, la présentation des instruments de recherche, la collecte d'informations et la méthode d'analyse.

    1. Délimitation du champ d'étude.

    La problématique du changement climatique à Prikro représente un sujet très important. Mais pour ne pas avoir à étudier un champ trop vaste qui nécessiterait assez de moyens, nous avons trouvé nécessaire de ne pas effectuer une étude sur toute la sous-préfecture de Prikro, raison pour laquelle, cette étude est circonscrite au seul village de Prikro.

    1.1. Champ géographique.

    La Sous-préfecture de Prikro est limitée par les Sous-préfectures suivantes :

    ü Au Nord, Famienkro ;

    ü Au Sud, Koffi Amonkro ;

    ü A l'Est, Anianou et Nafana et

    ü A l'ouest, M'bahiakro.

    Elle comprend deux (2) cantons :

    ü Le canton Andoh ou Anoh

    ü Le canton bradafouè

    Le canton Anoh est organisé en tribus et comporte cinq : Attoungbré, Bidjô, Famoro, Yengah, et N'guié. La tribu Bidjô comprend : Abédeni, Babrasso, Bendessankro, Bétié, Bofoimbo, Gbrakro, Katéman N'guessankro, Languèsan et Prikro, le chef-lieu où nous avons mener notre étude.

    Prikro se trouve à 325 km d'Abidjan et 183 km de Bouaké. Il se situe sur l'axe suivant : Daoukro- Ouellé- Amankro- Koffi Amonkro- Prikro-Groumania- Dabakala.

    1.2. Champ social.

    Il s'agit ici de savoir qui interroger pour la collecte des données. Nous avons identifié trois (3) groupes sociaux : les paysans, les agents de la Sous-préfecture et un agent de l'ANADER.

    Au niveau des paysans, notre choix s'est porté sur le chef de village, le secrétaire du chef et trois (3) notables pour leurs connaissances ethnologiques. Nous nous sommes par la suite intéressés au reste de la communauté à travers trois (3) classes d'âge : les vieux, les adultes et les jeunes. Ainsi, avons-nous interrogé dans chaque classe d'âge cinq (5) personnes.

    En ce qui concerne les agents préfectoraux, nous avons interrogé le Sous-préfet et deux (2) de ses agents. Nous avons opté pour cette catégorie de la population pour avoir la situation écologique, le niveau d'exploitation des forêts et leurs catégories, les limites administratives de la sous-préfecture et les avis de ceux-ci de l'adaptation des paysans en fonction de la variation des saisons pluviométriques.

    Concernant l'agent de l'ANADER, nous nous sommes intéressés à lui pour avoir les prélèvements métrologiques et avoir l'apport de cette structure dans l'adaptation.

    1.3. Champ sociologique.

    Dans notre étude, l'intérêt s'est le plus focalisé sur le ''comment '' de l'intérêt des comportements des paysans à s'adapter à ce phénomène grandissant. L'accessibilité aux paysans n'a pas posé problème. Les visites dans les champs ont été riches de convivialité et de joie. Car, ceux-ci manifestaient des sentiments de fierté et de satisfaction pour l'intérêt porté à leur égard.

    1.4. Champ écologique.

    La sous-préfecture de Prikro baigne dans un climat de type baouléen de transition à sécheresse très marqué avec une période d'harmattan. Il comporte quatre (4) saisons :

    ü Une grande saison de pluie allant de Août à Novembre ;

    ü Une grande saison sèche de Novembre à Mars ;

    ü Une petite saison de pluie de Mars à Avril ;

    ü Une petite saison sèche de Mai à Juillet.

    Elle dispose d'un climat Baouléen instable envoisinant celui du soudanais. Elle est très pauvre en cours d'eau. A l'exception du fleuve Comoé dans le département, les rares autres cours d'eau sont saisonniers. Tout de même, elle a des bas-fonds dus à de nombreux bassins versants favorables à la riziculture. Aussi, la nappe phréatique est insuffisante rendant difficile le problème d'eau en particulier en saison sèche. Alors, surviennent les nombreuses coupures d'eau courante.

    2. Les techniques de collectes de données.

    2.1. Etude documentaire.

    Premier support par excellence, la recherche documentaire occupe une place importante dans l'évolution d'un travail scientifique. Aussi, est-elle la première démarche dans la réalisation de notre travail.

    Cette étude a concerné les ouvrages méthodologiques, généraux, spécifiques et les articles. Les données recueillies ont rendu possible d'une part, la connaissance du phénomène du changement climatique et les changements opérés au niveau de la pluviométrie sur le terrain d'autre part.

    De plus, ces documents ont permis le renforcement des connaissances théoriques des approches permettant de décrire, de comprendre et d'analyser un problème posé. Ces ouvrages proviennent des bibliothèques des institutions suivantes : CCF, IRD, IES et MINAGRA

    2.2. Echantillonnage.

    L'échantillonnage nous permet de comprendre ce qui se passe dans la population sans avoir à interroger chacun des individus. C'est l'opération par laquelle on sélectionne ou on choisit, les individus qui constitueraient l'échantillon. Le but de l'échantillonnage est de fournir suffisamment d'informations pour que les inférences concernant la population puisent être faites. Pour notre échantillonnage, les variables sont l'âge et le vécu ou la durée d'expérience dans le métier d'agriculteur. L'âge est comprise entre vingt ans et plus. Un enquêté à être interrogé doit avoir vingt ans au minimum et au moins cinq ans d'expérience à faire les champs.

    Pour notre étude à caractère qualitatif, il faut noter que nous avons utilisé l'échantillonnage raisonné où le chercheur sélectionne un échantillon qui semble représentatif de la population cible. Car, le vécu représente un élément essentiel dans l'opinion des enquêtés. La recherche qualitative se rapporte habituellement à un petit échantillon sélectif en raison de la nature des études approfondies et l'analyse des données necessaires.

    Les individus pris en compte pour l'échantillon témoignent d'une expérience d'au moins cinq ans dans les activités champêtres et de vécu au village. Ainsi, vont constituer l'échantillon les personnes suivantes.

    La taille de l'échantillon

    ü Le Sous-préfet ;

    ü Trois (3) agents préfectoraux ;

    ü Un agent de l'ANADER ;

    ü Le chef de village ;

    ü Trois (3) membres de la notabilité ;

    ü Cinq (5) paysans vieux et/ou vieilles de 51 ans et plus ;

    ü Cinq (5) paysans adultes (hommes) de 36 à 50 ans ;

    ü Cinq (5) paysans adultes (femmes) de 36 à 50 ans ;

    ü Cinq (5) paysans jeunes (hommes) de 20 à 35 ans ;

    ü Cinq (5) paysans jeunes (femmes) de 20 à 35 ans.

    2.3. L'observation directe.

    Cette technique de collecte de données est utilisée pour cerner une situation précise. Elle est l'opération qui consiste pour le chercheur à procéder directement au recueil des informations par le simple fait d'observer. Pour mieux s'imprégner de la réalité sociale vécue. Elle nous a permis de constater le changement de la pluviométrie dans les périodes de cultures. Les visites effectuées dans les champs ont permis de voir les retards sur les périodes habituelles de cultures depuis jadis. Elle nous a permis de voir certaines stratégies d'adaptation des paysans et de les voir à l'oeuvre.

    2.4. L'entretien semi-directif.

    Cette technique a été utilisée du fait de l'intérêt porté sur les comportements des acteurs face à un phénomène. Elle nous a permis d'abord d'avoir l'organisation sociale des sujets avec la chefferie. Ensuite, de mieux appréhender les opinions des acteurs face au changement climatique et enfin, de mieux constater les changements de la densité de la pluviométrie surtout dans les périodes de cultures. Cette technique assure la comparabilité des résultats.

    3. Méthodes et théorie d'analyse.

    3.1. L'analyse qualitative des données : l'approche phénoménologique.

    La méthode qualitative vise à travailler sur de petits nombres de cas. Elle s'appuie essentiellement sur les données factuelles c'est-à-dire les faits souvent simples et ordinaires de la vie quotidienne pour produire de la connaissance scientifique. La recherche qualitative implique une large variété d'approches qui sont : l'approche phénoménologie, l'approche de la théorie ancrée ou «  méthode d'analyse systématique », l'approche biographique, l'étude de cas et l'approche ethnologique. L'approche utilisée est la phénoménologie. Elle s'intéresse à l'étude des phénomènes sociaux comme expérience vécue par les acteurs. Elle accorde l'importance à l'interprétation que le sujet donne des évènements qu'il vit. Elle favorise l'intuition synthétique et l'expérience vécue (N'DA, 2006). Cette approche selon Husserl (1913) permet de comprendre la signification sociale d'un phénomène. Les phénomènes sociaux nouveaux engendrent des comportements nouveaux allant à des stratégies d'adaptation. Les phénomènes apparaissent avec des comportements d'adoption ou de refus et de combat. Ainsi, les comportements suscités par le phénomène constituent eux-mêmes des objets à réflexion. L'approche phénoménologique nous a permis de comprendre et expliquer les comportements nés des conséquences négatives du changement climatique. Les acteurs sont animés de normes et logiques différentes. Il n'ya pas d'homogénéité dans les prises de décisions et de réactions face à un problème.

    A travers cette analyse, il s'agit pour nous de classer et d'interpréter les données recueillies avec les techniques de l'observation et de l'entretien semi-directif selon leurs concordances.

    3.2. L'analyse compréhensive.

    L'analyse compréhensive considère l'individu comme l'unité de base, il est l'unique porteur d'un comportement significatif. Elle est la saisie intellectuelle ou affective du pourquoi et du comment de ce que l'on observe (Grawitz, 1995). Ici, il s'agit pour nous de chercher à connaître le comment de l'adaptation à une situation nouvelle, un phénomène nouveau. Toute situation nouvelle est sujette à réflexion et engendre des comportements nouveaux qui permettent soit de dompter, soit d'être dompter.

    3.3. La théorie de l'habitus de Pierre Bourdieu.

    Le concept d'habitus désigne l'ensemble des goûts et aptitudes acquis par un individu dans la société au cours du processus de socialisation. L'habitus est un système générateur de pratique. L'individu vit dans la société en fonction des expériences sociales. Elles sont liées à une classe sociale et à une culture. Alors, les individus auront les mêmes habitudes, les mêmes façons de penser. Ils ont en commun un capital culturel.

    GRAWITZ (1994) définit l'habitus comme un ensemble de dispositions durables où sont intégrées les expériences passées. Il fonctionne comme une grille de perceptions, jugements, actions, capables d'inspirer les activités différents, grâce à la possibilité offerte par le système de résoudre des problèmes variés, mais cependant analogues en profitant des expériences précédents dont les résultats ont permis la correction. Bourdieu a mis à travers ses recherches en Algérie un capital théorique en grande partie constitué par l'anthropologie structurale. L'habitus demande à être compris comme une grammaire génératrice de pratiques conformes aux structures objective dont il produit : la circularité qui préside à sa formation et à son fonctionnement rend compte d'une part de la production des régularités objectives de comportements et d'autres part, de la modalité des pratiques reposant sur l'improvisation et non sur une exécution de règles. Les paysans sont culturellement liés par des activités champêtres et toutes les pratiques relevant de ces activités. Les paysans ne jouissent pas de règles établies leurs permettant de réagir aux conséquences négatives du changement climatique. Les comportements d'adaptation résultent de réflexion d'expérience vécue par les acteurs. Ces stratégies d'adaptation au fil de l'usage constituent à leur tour des habitudes dans le quotidien des paysans.

    Ainsi, la pratique des activités champêtres dans les mêmes périodes chaque année devient un habitus des paysans. La théorie de l'habitus nous permet de comprendre et analyser les comportements des paysans face au changement climatique.

    4. Difficultés et limites de l'étude.

    4.1. Difficultés de l'étude.

    Le phénomène du changement climatique semble nouveau dans les institutions universitaires et étatiques ivoiriennes malgré l'existence d'un projet sur le phénomène. Des études sur l'impact réel du phénomène en Côte d'Ivoire n'ont pas été effectuées. Les simples prélèvements de pluviométrie ne rendent pas résolument compte de l'avancée du phénomène. C'est dire combien il est difficile de trouver des écrits, mémoires et thèses sur le phénomène en ce qui concerne la Côte d'Ivoire. Et là où existent des données, l'accès est difficile du fait de protocoles lourds. Car, la mystification du savoir basée sur l'oralité intrinsèque à l'Afrique se répercute dans la gestion de l'information dans certaines structures privées et publiques. Il y règne une réticence de la mise à disposition effective des informations.

    4.2. Limite de l'étude.

    Les informations recueillies sont soumises au temps car c'est les opinions des acteurs qui ont été relevés. Les informations peuvent changer du fait des acteurs car ils évoluent. Aussi une bonne connaissance des impactes du phénomène permettra d'avoir une information abondante. Et une évolution du phénomène permettra une étude spécifique de celui-ci.

    Après avoir assis les bases méthodologiques, nous allons entrer dans la phase active de notre travail. Cette première phase consiste à la connaissance de la population cible et du milieu.

    PARTIE I : PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES DU MILIEU ET DESCRIPTIONS DES PRATIQUES AGRICOLES

    CHAPITRE I : Etude socio-anthropologique de la population cible.

    I. Histoire du peuplement.

    Autrefois appelée Mongo, la région de Prikro, située entre le 7eme et le 8eme degré de la latitude nord, a été l'objet de plusieurs courants migratoires dont les plus importants sont :

    ü Les mandé, venus du Mali ;

    ü Les Alluis, Agni et Ashantis du Ghana ;

    ü Les N'guins dont l'origine n'est pas connue avec certitude.

    Ces populations, qui portent toutes le nom Anoh ou Andoh, ont été regroupées en deux (2) cantons : le canton Anoh avec chef-lieu Famienkro et le canton Badrafouè, dont le chef-lieu est Anianou.

    Les Anoh parlent tous la même langue qu'est l'Anoh. Cependant, le Dioula est couramment parlé en raison de la forte influence de l'Islam, la religion dominante. Quant aux N'guins, ils ont conservé leur langue.

    1.1. Période précoloniale.

    Les premiers habitants du pays seraient les Senoufo-Guimini au Nord et les Baoulé-Abbè au sud. Ensuite viennent les Alluis qui se réclament du groupe Akan. En dernière position, arrive un groupe de Mandé musulmans qui occupe le nord et le centre du pays jusqu'à Nafana et Tétessi. Ces immigrants seraient originaires de deux (2) régions distinctes : gbangan et Mango sansan situés dans la vagbona. Leur migration se situerait vers la fin du 17eme siècle. Conduit par Benye-Missa, ils seraient arrivés dans la région avec des chevaux et une quantité importante de coran. Leurs villages furent Benian et Anianou. Dans ce dernier village, un célèbre marabout du nom de Karamoko Ouangara construit la première mosquée du pays Mango. A sa mort, il fut remplacé par un marabout de Kong du nom de Keremou Kamahaté qui préféra s'installer à Groumania.

    Au cours de la première moitié du 18eme siècle (entre 1700 et 1750) un groupe d'origine Agni et Ashanti se présenta sous le nom d'Annofouè. Ils étaient nombreux, mais ils acceptèrent la souveraineté des Benyes. Ils s'installèrent de la façon suivante :

    ü Les Assahuéfouè fondèrent les villages de Assouadiè, Attoumabo ;

    ü Les denguira fondèrent les villages d'Ahouan dans le Sud ;

    ü Les Ashantis venus de Kumassi fondèrent Aka Koumouékro, Samanzan et zanzansou.

    Vers 1750, un autre groupe d'envahisseurs vint de l'Est, c'étaient les N'guins. Ils s'installèrent entre Kamélesso et Prikro avec l'accord du Roi Mango. Ils étaient regroupés en deux (2) tribus :

    ü Les Bidrossou (chef-lieu Prikro)

    ü Les yengrassou (chef-lieu babakro).

    Enfin un dernier groupe de migrants nommé Yfouè seraient arrivés à une date non précisée. Il semblerait que les Yfouè soient les mêmes que les N'zifouè ou les Badrafouè mentionné par les sources récentes. Ils seraient venus du Ghana actuel sous le commandement de Soma Adi et auraient soumis les Alluis. Eux aussi reconnaissent la souveraineté du chef des Attingbré (Anno). Leur chef-lieu était Anianou.

    1.2. Période coloniale.

    C'est en 1889 que le gouverneur Binger signa un traité d'avec le Roi du Mango, plaçant son pays sous protectorat français. Ce traité fut signé avec kouabenan Kpan, porte canne du Roi Diangoli.

    En 1903, les chefs réunis à Groumania sous la présidence du commandant de cercle de Kong, couronnèrent AKOU Morou, Roi du Mango. Les populations du Mango étaient regroupées en deux cantons :

    ü Anno ou Andoh

    ü Badrafouès.

    II. Organisation culturelle.

    2.1. Organisation de la chefferie.

    La chefferie de Prikro est organisée selon le model Akan. On a :

    ü Le chef du village ;

    ü Le kamélémassa ou chef des jeunes (qui n'est pas forcement jeune)

    ü Les Notables

    ü Les sujets.

    Autour de chef, on a le porte canne, la reine mère et le chef terrien. Prikro est le chef-lieu de la tribu Bidjô avec neuf (9) villages sous son commandement. La chefferie de Prikro est assurée par deux (2) cours de façon alternative. On a la cours de Ewuébouè et de Adi Blé. La population de Prikro est composée d'immigrés, d'allogènes et d'autochtones composés de quatre quartiers :

    ü Les gbagbossoufouè ;

    ü Les clagbatin ;

    ü Les sayussoufouè et

    ü Les N'vali allouo.

    2.2. Organisation du travail.

    Le " fô " est le jour décrété férié ou « mauvais jour » pour les activités champêtres. C'est en fait le jour où l'on ne doit pas aller au champ. En fonction de la situation géographique de votre champ, un jour de la semaine est "fô ". On a les jours suivants :

    ü A l'Est de Prikro, le vendredi ;

    ü Au Sud, le lundi ;

    ü Au Sud-ouest, le mercredi ;

    ü Au Nord, le troisième jour du "fo" de la semaine et est appelé "pi".

    De plus, un lundi, " afô kisié " ou un vendredi, « ananya« est désigné pour discuter de la vie du village. Le jour ferié est institué dans le sens contraire des jours de la semaine. En effet, si le dimanche est ferié, le prochain sera le samedi suivant. Les sept (7) jours de la semaine se dénomment comme suivent : lundi = "kisié", mardi = "djôrè", mercredi = "mlan", jeudi = "ouwué", vendredi = "ya", samedi = "foué" et dimanche = "monnin".

    Il y a une division de travail entre femme et homme même si tous deux font le défrisage des forêts. Aucune loi ne stipule sur la division du travail. Tout de même, ce sont les hommes qui ont en charge les buts et le tutorat des plants d'igname. Avec la désertification, il n'y a plus d'arbre pour supporter les plants d'igname. La place des enfants se situe à la surveillance des champs de riz. Les cultures maraîchères reviennent principalement aux femmes.

    A l'exception du mil et du sorgho, toutes les cultures vivrières se font à Prikro. Et les cultures saisonnières ont besoin de pluie de façon périodique.

    L'année agricole dure douze (12) mois. Elle est un cycle qui commence avec la récolte et se termine avec elle. En effet, c'est au cours des récoltes de l'igname que commence le défrisage des forêts pour les nouveaux champs. Voici le découpage de l'année agricole en fonction des saisons.

    ü de Novembre à Février : une saison sèche appelé "wawa ". C'est une période où il ne pleut quasiment plus. Elle est propice pour les récoltes d`igname et commencer les nouveaux champs. Les herbes et arbres coupés doivent être bien séchés pour bien brûler. En effet, l'igname est la dernière culture à récolter dans l'année agricole ;

    ü de mars à Avril : une saison pluvieuse appelé " boké". C'est une période où les premières pluies commencent. Elle est utilisée pour semer le riz, le maïs et surtout l'arachide. C'est la grande période des paysans, un moment de travail intense et de fatigue ;

    ü de Mai à Juin : dénommé "douhou" où on a les grandes pluies pour faire les buts ;

    ü de Juin à Juillet : "mougou", la pluie devient moins abondante, mais le ciel est généralement nuageux. Cette période est considérée comme une saison sèche ;

    ü de Juillet à Août : " boké kan", la pluie n'est pas abondante mais vient régulièrement. C'est le moment où les cultures sont en pleine croissance et le riz donne ses premiers fruits ;

    ü de Août à Octobre : "boké gli", on a une pluie régulière ;

    ü de Novembre à Février : "wawa".

    III. Interdits

    Toute société africaine a des " us" et "coutumes" transmises de génération en génération. La transgression de celles-ci expose les fautifs à des sanctions. Elles peuvent être pécuniaire et/ou en nature : béliers, cabris, poulets. Il est interdit donc de :

    ü piler la nuit ;

    ü avoir des rapports sexuels en brousse ;

    ü voler les biens d'autrui au village et/ ou en champ ;

    ü aller au champ les " fô", "afô kisié"et "ananya" ;

    ü aller au champ avant l'inhumation d'un défunt. Car, il faut d'abord adorer la terre, ce qui ne se fait pas rigoureusement maintenant.

    ü se quereller en brousse et/ou au village ;

    ü aller au champ en période de menstruations.

    CHAPITRE II : Description des pratiques agricoles.

    I. Les étapes du système de production.

    On entend par système de production agricole, appelé aussi système d'exploitation agricole, l'ensemble des moyens interdépendants mis en oeuvre par l'agriculteur pour produire. Il semble constituer le centre d'une série de notions regroupées sur le terme générique système agricole.

    Les moyens habituellement mobilisés sont : la terre, les instruments aratoires1(*), les machines, la force de travail et les végétaux et /ou animaux. Ramené au niveau de la parcelle, l'ensemble susdit forme le système de culture. Celui-ci est un sous-ensemble du système de production, défini pour une surface de terrain traitée de manière homogène par les cultures et leur ordre de succession et itinéraires techniques.

    1.1. La préparation du sol.

    La préparation du sol est la première étape du système de production. Elle commence juste après la récolte des ignames tardives. Elle renferme plusieurs composantes à commencer par le défrisage.

    1.1.1. Le défrichage.

    Il est la première étape dans la préparation du sol. Tout part du défrichement d'une parcelle de forêt pour le champ. Lorsque la végétation est arborée ou arbustive, son élimination est quasi toujours partielle, laissant en place des éléments susceptibles de servir de tuteurs. Ce type d'élimination concerne principalement les champs d'igname. Ce temps où les paysans se débarrassent de la forêt est appelé bo sôlê nu. Le premier jour, on défriche deux ou trois mètre carré de forêt. On y place un signe pour indiquer son intention de créer à cet endroit un champ. Autrefois, l'on parlait aux génies qui habitent les lieux pour demander leur amitié et obtenir leurs faveurs. L'on prenait aussi l'engagement de partager avec eux ce qui va sortir de ce champ. Les différents champs dans la Sous-préfecture se font pratiquement de la même manière.

    Pour le défrisage des champs d'igname, les arbres sont généralement tués en allumant un feu autour de leurs collets, restent sur pieds pour servir de tuteurs. Ils fournissent du bois de chauffe après la récolte.

    Pour les champs de riz, la forêt utilisée est plus ou moins arborée. Tous les arbres sont éliminés permettant d'avoir une surface plane.

    Pour les champs de maïs et les légumes, ils se font en association avec les champs d'igname et de riz.

    1.1.2. Le brûlis.

    Caractéristique de l'agriculture itinérante, partout où elle est pratiquée dans le monde, le brûlis permet à l'agriculteur de se débarrasser d'une masse végétale le plus souvent très encombrante. Il est aussi perçu par les paysans comme pourvoyeur de cendres sans lesquelles leurs cultures ne peuvent produire convenablement. Le passage du feu sur la parcelle permet de débarrasser cette dernière des herbes qui se réinstallent au cours de la période séparant le début du défrisage de l'opération de semis. Ce moment est appelé ngbê dilê nu.

    Du point de vue agronomique, l'effet du brûlis sur les rendements de différentes cultures ne semble pas avoir été systématiquement établi. Son influence semble dépendre du type écologie de la nature de la jachère défriché et de l'espèce végétale cultivée. Dans le cas des jachères forestières, la calcination sur place des abattus résulte en une formation de tâches de stérilité pour la plupart des cultures annuelles. Quant au simple brûlage de la biomasse herbacée, il semble résulter en une évolution apparemment favorable du statut chimique du sol. Cette pratique de l'usage du feu produit souvent les feux de brousse. Le brûlage des champs d'igname, de riz, de maïs se fait deux semaines à un mois après le défrisage Selon le degré de séchage des herbes. Pour brûler les champs, les paysans utilisent les palmes sèches des palmiers. Ils attisent le feu autour du champ afin de limiter la possibilité d'un feu de brousse. Le choix de la période de brûlis dépend de la position du soleil et le degré de chaleur de la journée. La période (noswa nu) est propice au brûlis d'un champ. Le brûlis se fait avant ou juste pendant les premières pluies.

    1.2. Le buttage ou le semis.

    En région Anoh, l'igname est la principale culture. Les variétés cultivées sont le kponan, le gnan, le sopère, le florido, le klêglè, le tabah, le koffikan. Depuis bien des années, la manière de faire les buttes se perpétue de génération en génération. Une parcelle bien brûlée permettra aux paysans de faire de bonnes buttes. Entre le brûlis et le buttage une période intermédiaire s'installe. C'est une période où les paysans achèvent le brûlis en regroupant les bouts de bois, les buissons non brûlés sur la parcelle. Ce moment est appelé kofié bolê nu. L'édification des buttes est toujours précédée du ratissage de végétaux grossiers. C'est un travail typiquement féminin. Car comme la femme balaie au village, elle est habileté à le faire aussi au champ. Même si celle-ci sera absente le jour du buttage, elle se doit au préalable de faire ce travail. Le houage du socle sur lequel doit être édifié la butte est une préoccupation indispensable lorsqu'elle est omise soit par négligence soit par expérience, les boutures ou semences ainsi que les jeunes tubercules sont souvent exposés aux risques de dégâts d'iules et termites.

    La butte édifiée est le plus souvent coiffée d'un coussinet de paille destiné à maintenir la fraicheur et à canaliser les eaux de pluies à l'intérieur de la coupole.

    Le volume des buttes est très variable. Il dépend de la densité de la plantation recherchée, qui elle-même dépend avant tout des objectifs du producteur. La grosseur de la butte favorise celles des tubercules ainsi que la précocité de la production. Selon les paysans, la production d'un champ dépend en général de la durée du buttage de ce champ. Car lorsque le buttage du champ s'est fait dans une période courte ou même en seul jour, il est susceptible d'avoir une bonne production. Les buttes peuvent avoir 20 à 45 centimètre de hauteur et 1,2 à 1,5 centimètre de diamètre. L'utilisation des buttes de grande taille (0,8-1 mètre de hauteur) favorise le développement des tubercules mais, les gros tubercules du fait de leur teneur en eau élevé se conservent difficilement. De même, la confection de ces grandes buttes requiert plus de travail et de moyens. Les semences ou les boutures sont des tubercules entier ou fragments de tubercules. Ils sont faits durant ou après le buttage. Autrefois réservé aux hommes, la confection des boutures se fait aussi aujourd'hui par les femmes. La raison est que le phénomène monoparental existe bien dans ce village. La femme se retrouve seule à élever ses enfants, soit par faute de décès de son mari, soit par faute de polygynie. Après la création des fragments, une ou deux boutures sont placées sur chaque butte. Cette partie du travail est faite par les enfants s'il y en a. Ainsi, la plantation se fait en enfonçant à la main la semence ou bouture à une vingtaine de centimètre à l'intérieur de la butte en veillant à ce que la zone munie de peau soit de préférence verticale ou légèrement penchée. Cette position facilite la germination. La surface de coupure du morceau de tubercule est d'abord exposée à l'air libre au sommet de la butte avant sa mise en terre.

    Pour le riz, le maïs et l'arachide, la mise ne terre se fait juste après le brûlis. Les trous pour le riz et l'arachide ne doivent pas être trop espacés en raison de 10 à 15 centimètres. Le nombre de grains de riz varie d'une variété à l'autre. Par contre, l'arachide et le maïs nécessite un nombre de grain limité de trois à quatre par trou. Le maïs comme les autres cultures vivrières sont espacés par plant soit 1 à 1,5 mètres de rayons. Ces cultures sont semées à plat directement après le défrichage et le brûlis.

    1.3. L'entretien des champs.

    Les activités d'entretien comportent le sarclage, le tuteurage et la pulvérisation.

    1.3.1. Le sarclage.

    Le sarclage ou le désherbage est une période où les paysans se débarrassent des mauvaises herbes dans les champs. Il se fait en fonction du type de végétation du champ. En générale, il se fait deux ou trois fois selon le paysan et le type de sol utilisé. Pour les champs d'igname, les herbes coupées sont mises autour des plants afin de conserver l'humidité et de l'eau de pluie sur les buttes. Dans les champs de riz et autre, les herbes sont entassées par endroit sans être brûlées. Car le feu peut causer la mort des plants. Le premier sarclage nécessite d'énormes efforts et doit être fait avec plus de soins. Il permet au champ d'avoir la force à travers la bonne santé des plants. La liberté donnée à ceux-ci leur donne de la force pour mieux grandir et avoir de l'avantage sur les mauvaises herbes à l'avenir.

    1.3.2. Le tuteurage.

    En pays Akan et de surcroit baoulé, l'igname est la principale culture. Dans l'échelle des valeurs esthétiques gustative et culinaire, l'igname tient de très loin la première place. Autrefois et encore aujourd'hui, en période de soudure, même s'il y a du manioc, du riz ou du maïs, on dit c'est la famine (awê dâ). Cette expression sert même à désigner l'époque qui précède la nouvelle récolte d'ignames lorsque celle de la dernière récolte a été consommée. C'est ainsi, qu'on dira awê n a kpê. Mais aujourd'hui, en ces périodes, aucune alimentation n'est prisée au détriment de l'autre.

    Le tuteurage concerne généralement la culture de l'igname. A part quelques légumes à tiges longue, le riz, le maïs n'ont besoin de tuteur. Selon les paysans, l'expérience a montré que les feuilles des variétés précoces meurent beaucoup plutôt si elles ne sont pas supportées par des tuteurs, ce qui entraine une baisse des rendements. Cette opération est laborieuse et onéreuse. La recherche de tuteurs étant une opération très contraignante. Il s'est généralisé une pratique consistant à effectuer un seul support à un nombre de buttes variant de quatre à huit. La recherche de bois dans les jachères constitue un cycle qui ne peut se refermer. Chaque année, les paysans répètent les mêmes habitudes. Les bois utilisés sont coupés à une hauteur de trois à quatre mètres avec des fourches. Les bois fourchés sont accrochés les uns aux autres en formant une sorte de pyramide entre les buttes. Les plants d'igname sont accrochés sur cette sorte de pyramide. Aussi, souvent les paysans creusent le sol et plantent des bois pour des plants d'igname ayant poussé de longue tige. Les plants d'igname sont attachés avec des cordes naturelles tissées à partir d'écorces de quelque arbre.

    1.3.3. La pulvérisation et /ou la fertilisation.

    L'igname est cultivée pour ses tubercules riches en énergie. Elle est adaptée aux sols assez fertiles et est compatible, avec l'inter-culture des légumineuses. Un sol bien drainé et riche est le plus souvent favorable. L'igname a besoin d'un climat chaud et humide. Cependant, la plante peut résister à des sécheresses très importantes. Lorsque le sol s'appauvrit, il faut un apport de matières minérales et organiques sous forme d'engrais chimiques ou organiques. Mais les paysans n'utilisent aucun engrais. Seule la fertilité naturelle du sol permet à l'igname et autres cultures de donner des fruits. Aujourd'hui, les paysans utilisent des produits phytosanitaires servant prioritairement à brûler les adventices. Pour l'igname, ces produits ne sont pas beaucoup utilisés.

    Ils utilisent plus les intrants dans la riziculture. Elle est celle qui renforce plus d'adventices. Les adventices ou mauvaises herbes sont des plantes qui poussent dans un milieu où l'homme et plus particulièrement l'agriculteur ne l'a pas souhaité. La connaissance des adventices peut être basée sur leur distribution écologique sur le type de cultures auxquelles elles sont le plus inféodées.

    Ainsi, pour lutter contre celles-ci, les paysans utilisent des phytosanitaires ayant pour fonction de neutraliser leurs croissance. Cette stratégie provoque des souvenirs amers du fait de la faible formation des paysans au niveau du dosage des produits.

    1.4. La récolte.

    La récolte des différentes cultures se fait en fonction du calendrier cultural cité plus haut. Ce moment est appelé duo tulê nu.

    Pour l'igname, elle a lieu huit à dix mois après la semis. Elle intervient lorsque la partie aérienne jaunit et se dessèche. Les petits tubercules sont remis dans le sol et constitueront des semences pour la prochaine campagne. La récolte se fait généralement au moyen de bâtons, de plantoirs, de machettes, de dabas ou de houes avec lesquelles on ouvre les buttes en prenant soin de ne pas blesser les tubercules pour des raisons sanitaires et commerciales. Le déterrement est beaucoup délicat avec la première récolte des ignames précoces. Les premiers fruits des ignames précoces sont données aux ancêtres et constitue une fête. C'est la fête des ignames chez les Akan. Après ce sacrifice, tout le monde a droit d'en consommer. A la veille de la fête, le tam-tam parleur, klin gbli, annonce la nouvelle à tout le village. Le chef de terre offre un canari de vin de palme ou une bouteille de vin rouge au tambourineur et il verse lui-même de la boisson en invoquant Dieu, les génies des forêts. Les ancêtres sont invités à venir manger le lendemain le repas qu'il va leur offrir. Il présente ensuite les victuailles et les animaux à immoler (oeuf, poulets, cabris, moutons). Le jour de la fête, le chef de terre goûte d'abord le repas à offrir, puis invoque Dieu, les mânes des ancêtres, les génies des forêts. Il appelle leur bénédiction sur la population. L'offrande est constituée d'une boule de foufou blanc, d'une boule de foufou rouge, de jaune et de blanc de l'oeuf, de poissons, de foie, de coeur, des pattes et des parties blanches et rouge des animaux immolés. Après quoi l'autorisation est donnée à la population de manger leurs ignames. Cette pratique était respectée autrefois. Mais de nos jours ; certains paysans commencent à manger leurs ignames avant la cérémonie du sacrifice.

    Beaucoup d'agriculteurs émettent des sentiments d'amertume quant aux récoltes récentes. Dans les années 90 les récoltes étaient encore bonnes. Des ignames pouvaient avoir une taille d'un mètre avec un diamètre de 25 centimètres. Les variétés à seule récoltes appelées tardives ont un rendement moins meilleur que les précoces. Pour preuve de manque de pluie, elles ne sont pas mises en terre dans les périodes indiquées. Et ce manque joue sur la croissance de celles-ci.

    La récolte du riz ne nécessite pas une cérémonie particulière. Aujourd'hui, cette culture est faite dans le but de soutenir le manque d'igname en prélude et la scolarité de la progéniture en second temps. L'igname précoce ne donne pas bien et celle tardive se récolte vers Décembre. Alors que le riz se récolte généralement à partir de Août jusqu'à Octobre. C'est un moment où il n'y a plus d'igname et la rentrée débute.

    Exécutée habituellement à l'aide d'un couteau, la récolte du riz pluvial est une opération des opérations les plus contraignantes. Elle fait le plus souvent intervenir de la main d'oeuvre extérieure, soit sous forme d'entraide soit sous forme de prestation rémunérée. Ce travail est fait par les femmes et les enfants. Ceux-ci se font en générale, remettre un bottillon de riz pour trois récoltés.

    La récolte du maïs commence au stade laiteux pour l'auto consommation et la vente des épis frais. Le maïs frais soutient la faim en attente de la récolte du riz. Ces deux cultures se font en associations. La récolte se déroule au fur et à mesure jusqu'à ce que les grains soient durs.

    L'opération de la récolte de l'arachide est une combinaison d'arrachage et d'extraction à, la daba, selon l'état de dureté du sol. La récolte dépend de la maturité des grains. Elle se reconnaît au dessèchement de la partie aérienne et à la teinte brumât de l'intérieur des coques.

    II. Organisation sociale de production.

    Les communautés villageoises sont dotées d'une organisation sociale bien définie. Chaque agriculteur a ses propres stratégies et logiques lui permettant de réguler sa vie sociale.

    Au niveau du travail champêtre qui meuble 80 % des occupations quotidiennes des paysans, les organisations sont soit individuelles soit collectives.

    2.1. Organisation individuelle.

    Elle consiste ici à l'activité d'une famille. Certains paysans préfèrent faire leurs champs seuls avec leurs familles. Le travail d'agriculteur nécessite une main d'oeuvre abondante. C'est le moment où les paysans ayant de nombreux enfants sont les plus heureux. Les paysans malgré que leurs tables soient maigres, leurs lits sont féconds. Ainsi, certains se retrouvent avec plus de dix enfants en charge. Que ceux-ci soient scolarisés ou pas, tous doivent participer aux activités qui leur donne à manger, les soigne et les habille. Le père de famille organise ses travaux en fonction des jours disponibles.

    2.2. Organisation collective.

    Cette organisation prend en compte trois aspects.

    2.2.1. Les «zouzouté«.

    Cette forme d'organisation est en faite un regroupement de jeunes, de femmes et d'hommes. Le terme «zouzouté« vient du mot société qui est le fait de se mettre ensemble, l'esprit d'union, d'équipe. Ainsi, des groupes de personnes se forment dans le but de travailler pour des personnes désireuses et être payer. Les groupes des jeunes hommes est pour le défrisage et la confection des buttes. Une butte coûte 10 francs et le défrichement d'un hectare de forêt coûte vingt milles francs. Le rassemblement des femmes est pour le semis du riz et de l'arachide. Le semis d'un hectare de parcelle coûte seize milles ou vingt mille francs. D'autres par contre se rassemble pour se donner un coup de main. C'est l'esprit d'entraide les uns envers les autres.

    2.2.2. Le djélà.

    Dans ce système, les participants travaillent de façon cyclique ou tournante dans le champ de chacun jusqu'à ce que toutes les activités de semis, de buttage, se sarclage se terminent. La récolte est au début individuel mais en fonction du rendement agricole de l'année, les mêmes activités peuvent reprendre. Cette forme d'organisation pose aujourd'hui problème du fait du manque de pluies. Les activités de groupe deviennent hypothétiques dans la mesure où le groupe ne peut être à la fois chez tout le monde. Après une petite pluie, chacun cherche à travailler un peu dans son champ.

    Les deux formes d'organisation précitées sont celles utilisées le plus. Mais en fonction des récoltes, une autre forme se présente.

    2.2.3. Le léli.

    Il est utilisé pour ceux qui ont cultivé des espaces de champ très vastes allant à plusieurs hectares. Cette forme consiste à appeler des gens de bonne volonté ou des gens à récompenser en nature. Ce sont des moments de joie, de réjouissances et de travail.

    Conclusion partielle

    Ce chapitre nous a permis de mieux appréhender notre population cible et voir les pratiques agricoles de cette population. Tout de  même, quelle est la situation environnementale qui prévale dans cette localité ?

    PARTIE II: SITUATION ENVIRONNEMENTALE A PRIKRO

    CHAPITRE I : Notion de changement climatique.

    I. Le changement climatique.

    Depuis les millénaires, la vie sur terre a été sauvegardée par une couche de l'atmosphère qui la protège. Cette couche composée d'ozone agit comme un bouclier et protège la terre contre les rayons ultraviolets nuisibles émis par le soleil. Elle est unique à notre planète.

    En effet, l'ozone est une forme d'oxygène constituée de trois atomes au lieu de deux. Il n'est pas un gaz stable et est particulièrement vulnérable aux attaques de composés naturels contenant de l'hydrogène, de l'azote et di chlore. Il forme un bouclier fragile autour de la terre mais efficace. La destruction de la couche d'ozone est due en partie à l'action de certains gaz comme le chlore, le dioxyde de carbone, le CFC, le méthane, la vapeur d'eau.

    Aussi, la température de la terre est maintenue par un équilibre entre l'effet réchauffant émanant du rayonnement solaire venant de l'espace, l'effet refroidissant des rayons infrarouges émis par la surface chaude de l'écorce terrestre et l'atmosphère qui remontent vers l'espace. Le soleil est la seule source de chaleur externe de la terre. Si l'atmosphère est assez facilement traversée par les rayonnements solaires, les rayons infrarouges de la terre sont absorbés dans l'atmosphère par un grand nombre de gaz moins abondants. Ces gaz agissent comme une couverture et empêchent une grande partie des rayons infrarouges de s'échapper directement dans l'espace. En ralentissant le dégagement des rayonnements refroidissant ces gaz réchauffent la surface de la terre.

    Dans une serre, le verre laisse entrer la lumière du soleil mais empêche certains rayons infrarouges de s'échapper. Les gaz présents dans l'atmosphère terrestre qui exercent un effet semblable s'appellent des gaz à effet de serre (GES). Ces gaz sont la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone, le méthane, l'oxyde nitreux et les CFC. Le réchauffement engendré par ces gaz augmente l'évaporation et permet à l'atmosphère de conserver davantage de vapeur d'eau. Ce mécanisme favorise le réchauffement du climat et ces éléments. Cette modification se manifeste par les dysfonctionnements des éléments climatiques comme la pluviométrie, la chaleur.

    Mais, le changement climatique n'est pas seulement que naturel, il est aussi provoqué par les actions des hommes à travers la combustion de houille (les gaz d'échappement des véhicules, des usines) qui fait augmenter la teneur en gaz carbonique. Alors, l'on parle de réchauffement climatique.

    L'élément fondamental que modifie ce phénomène est le climat. Il est en fait l'ensemble des circonstances atmosphériques et météorologiques propres à une région du globe. C'est dire que chaque région dispose de son climat. Les éléments qui le composent sont l'aridité, la sécheresse, l'humidité, les précipitations, la pression atmosphériques, les saisons, la température. Chacun de ces éléments sont étroitement liés les uns aux autres.

    Ainsi, l'élément pris en compte dans cette étude est la pluviométrie, l'ensemble des précipitations d'une localité donnée.

    II. Les conséquences du changement climatique.

    Du fait de l'amenuisement de l'écran protecteur des rayons ultraviolets, les organismes vivants sont susceptibles de sérieux dommages. La vie végétale et maritime pourrait être touchée par l'exposition accrue aux rayons ultraviolets nés de l'appauvrissement de la couche d'ozone. Les conséquences induites par le changement climatique sont légions. Nous en citerons quelques unes d'entre elles.

    II.1.les effets sur la santé humaine.

    Au niveau de la santé humaine, l'augmentation des cas de cancer de la peau, de cataractes et de dépression du système immunitaire sont les graves conséquences de l'appauvrissement de la couche d'ozone et de l'augmentation des rayons ultraviolets. Les gens qui vivent près de l'équateur sont davantage exposés aux rayons directs du soleil.

    II.1.1.Cancer de la peau.

    Une exposition accrue aux rayons ultraviolets peut engendrer trois types de cancer de la peau chez l'être humain. Les deux premiers qui sont les plus courants sont le carcinome basocellulaire et le carcinome squameux. Diagnostiquées à temps, ces maladies sont guérissables et ne provoquent que très rarement le décès prématuré du patient. Le mélanome malin, s'il est moins courant, est le plus dangereux.

    II.1.2.Cataractes

    La cataracte est une sorte de voile qui se forme sur le cristallin de l'oeil et limite la vision. Cette affectation oculaire peut venir d'un certain nombre d'autres causes, des témoignages probants viennent appuyer l'hypothèse qui considère une exposition accrue aux rayons ultraviolets comme cause possible.

    II.1.3. Système immunitaire

    Les recherche actuelles suggèrent qu'une exposition accrue aux rayons ultraviolets diminue l'aptitude du système immunitaire de l'organisation a lutter contre certaines maladies. L'herpès simplex et la leishmaniose sous les tropiques, semblent être en recrudescence de fait de l'augmentation du rayonnement ultraviolet.

    II.2. Conséquences écologiques

    L'augmentation des rayons engendre des modifications dans la composition chimique de plusieurs espèces végétales, donnant lieu à des rendements agricoles moindres et à la dégradation des forêts. Cette dégradation forestière donne comme conséquence l'avancée du désert et l'accroissance de la sécheresse. Les pluies se raréfient et les saisons climatiques changent de période et de durée. Le rayonnement solaire réchauffe l'eau des mers et des océans. Ce réchauffement met en danger les petits organismes tels que le plantons, les larves de poissons, les crevettes, les crabes, ainsi que les plantes aquatiques. Les pays où le poisson constitue une source alimentaire importante pourraient se trouver gravement touchés.

    Conclusion partielle :

    Le phénomène climatique est certes naturel mais avec les activités humaines, il s'amplifie d'année en année. Cette situation présente des conséquences négatives accentuées sur la vie écologique et surtout humaine. Il y va de la survie de l'espèce humaine.

    CHAPITRE II : Identification des effets du changement climatique.

    1. Une modification saisonnière.

    Notre zone d'étude comporte quatre (4) saisons : deux (2) saisons sèches et deux saisons des pluies. Selon les données météorologiques, chaque saison était définie par une période bien déterminée. Mais aujourd'hui, les saisons se chevauchent les unes sur les autres. Les périodes définies préalablement ne sont plus respectées. Et généralement actuellement, les saisons sèches sont celles qui durent le plus. Il arrive qu'en pleine saison sèche, il y a des pluies abondantes permettant de faire du semis. L'on n'arrive plus à distinguer la séparation des saisons. La pluie tombe lorsqu'on ne l'attend pas et devient rare en période où les paysans en ont le plus besoin.

    2. Une irrégularité des pluies dans les périodes pluvieuses.

    Selon le découpage des différentes saisons, la saison pluvieuse comporte cinq (5) mois. Ces mois sont celles où les pluies tombent abondamment. Malheureusement, on constate durant ces mois une pluviométrie relativement supérieure à celle des mois secs. Les prélèvements pluviométriques mensuels des cinq (5) dernières années nous montrent que les pluies sont absentes au moment des périodes auxquelles les paysans devraient faire les champs.

    Aussi, les prélèvements des mois secs sont sensiblement égaux à ceux des mois des pluies. En effet, nous avons en 2006, 387 mm de pluies en saison des sèches et 399 mm de pluies en saison des pluies. En 2009, 587,4 mm de pluies en saison sèche et 507,1 mm en saisons pluvieuses.

    Ainsi, pour la culture de l'arachide qui doit se f aire entre Mars et Avril se voit souvent être suspendue du fait de l'irrégularité pluviométrique. Et cela devient une habitude car durant ces cinq dernières années, cette situation engendre d'énormes difficultés au niveau des paysans.

    Certes, il y a de la pluie au moment de faire les buts mais ces pluies ne viennent pas régulièrement et abondamment. En 2010, sur les trois (3) mois (mars, avril et mai), les prélèvements ont donné 186,5 mm de pluie pour (15) quinze jours. Cela ne permet pas de semer l'arachide et le riz. Or ces trois mois constitue la période propice pour les semis et faire les buts

    Conclusion partielle

    Le constat est bien net. Le changement climatique a des effets négatifs sur la pluviométrie dans cette localité. Il joue directement sur la vie sociale des paysans. Cette situation les pousse à chercher des stratégies d'adaptation.

    PARTIE III: PERCEPTION ET ADAPTATION PAYSANNE

    CHAPITRE I : Adaptation des paysans au changement climatique.

    L'adaptation à une réalité nécessite une perception de celle-ci. Car la considération donnée à la réalité équivaut au degré d'adaptation. Les paysans s'expliquent difficilement les caprices pluviométriques engendrés dans leur localité.

    I. Identification des perceptions des paysans du changement climatique.

    Les paysans sont certes conscients de la nouvelle réalité qui s'impose à eux. Les explications sont tout de même mitigées. Ils se donnent des raisons liées majoritairement à leurs propres comportements. Ainsi, on a :

    1.1. La désacralisation des pratiques ancestrales.

    La croyance est le fait de tenir quelque chose pour vrai, et ce ci indépendamment des preuves éventuelles de son existence, réalité ou possibilité.

    De nos jours, la croyance des populations est diverse. Le catholicisme et les nouveaux mouvements religieux et l'islam ont dilué les hiérophanies des ancêtres. La croyance en des pierres, des arbres, des rivières est en train de disparaître tant en ville qu'au village. Or cette croyance était la seule qui animait la vie des populations anciennes. De ce fait, les fondateurs des villages adoraient la terre. Cette pratique devient une institution à perpétuer de génération en génération. Alors, le non respect de ces traditions constitue un dysfonctionnement au plan cosmogonique, une rupture d'avec les ancêtres. Il s'avère ainsi difficile d'avoir leurs faveurs dans la réalisation de projet, de travail de la terre. La terre désacralisée ne répond plus aux aspirations des paysans usagers d'elle. Puisque la divergence de croyance nourrit des comportements de désobéissance des traditions. Certains paysans autochtones comme allogènes n'observent pas les «fô« et les interdits comme ne pas travailler au champ quand il y a décès, ne pas se bagarrer en brousse, ne pas aller au champ en période de menstruation.

    1.2. Les feux de brousses.

    L'utilisation du feu est une pratique traditionnelle pour la préparation des terres agricoles, la chasse et le renouvellement des pâturages. La culture sur brûlis constitue une menace véritable pour les forêts car le feu se manipule difficilement par les paysans. Aussi, certains mettent consciemment le feu à la brousse à la recherche d'un quelconque gibier. Ce type de chasse cause généralement la désolation au sein des propres populations. Certains voient leurs stocks d'igname, de riz, de maïs allé en fumée chaque année. Cette pratique réduit la jachère en raccourcissant la période nécessaire aux processus de régénération des forêts et en augmentent la fragmentation des îlots de végétation naturelle. Certaines espèces de mammifères, de reptiles et d'oiseaux ont disparu des forêts arborées de Prikro.

    1.3. L'exploitation abusive de la flore.

    La flore et la faune des forêts ivoiriennes sont extrêmement variées. Le maintien de vastes étendus de forêts représentatives de tous les écosystèmes reste une préoccupation du gouvernement ivoirien.

    D'une manière générale, la demande des produits forestiers est très importante, tant sur le marché local qu'au niveau mondial. Cette forte demande s'est traduite par une pression sur les forêts qui a décru en superficie et s'est appauvrie en essences de bois d'oeuvres. Aujourd'hui, la structure de l'offre a été bouleversée et profondément modifiée. La principale utilisation de la forêt par les populations rurales est l'extraction de combustibles ligneux pour satisfaire leurs besoins en bois d'énergie. La consommation de bois de feu et de charbon de bois est difficile à évaluer. Les besoins en bois de feu augmentent avec l'accroissement des populations et constituent une cause majeure de reboisement. La vente du bois en grume a manifestement appauvri la région en forêt dense. Aujourd'hui, le fromager constitue l'arbre dominant dans la plupart des forêts régénérées. La principale activité étant l'exploitation de la forêt à travers les champs, celle-ci devient une denrée rare dans la région. Cela constitue des mésententes au sein des populations chaque début d'année agricole. L'espoir d'avoir une bonne récolte dépend d'une bonne et fertile terre. Or les terres fertiles, les populations ne disposent pas en grande quantité.

    1.4. C'est un moment.

    Les saisons de pluies sont des moments qui arrivent et qui passent. Ainsi, la raréfaction des pluies constitue un moment qui est arrivé. Les périodes de la vie ne paraissent pas les mêmes. «  Bien que les hommes soient différents, les moments le sont aussi » (vieux Kanga). A en croire cet enquêté, rien ne justifie la variabilité en baisse de la pluviométrie en Côte d' Ivoire et à Prikro en l'occurrence. Le monde ne change pas, il y a un retournement à une situation initiale et ainsi de suite. Le vieux Kanga est tout simplement relatif quand à un changement du monde climatique. Cette opinion rejoint l'ouvrage d'Yves Lenoir (1992) qui bat en brèche toutes les recommandations faites relatives au changement climatique. Car pour lui, la terre est une entité capable de résoudre elle-même les incohérences dues aux comportements des hommes. C'est dire que le climat terrestre ne change pas comme l'on laisse à croire. La terre ne se réchauffe pas mais subit quelques légères modifications climatiques qu'elle gère elle-même.

    II. Détermination des stratégies d'adaptation des paysans.

    Toute nouvelle situation humaine appelle à une réflexion allant à trouver des solutions idoines ou partielles. Ainsi, les populations rurales font face au changement des stratégies leur permettant de faire face.

    2.1. Aucune stratégie.

    La modification saisonnière des pluies étant très complexe, certains paysans n'adoptent aucunes stratégies d'adaptation. Car pour eux ces comportements des « embrouilles«. Ils se basent sur leurs croyances en leurs dieux. La bonne récolte provient de la liaison spirituelle d'avec dieu.

    Comme le dit le vieux Kouadio : " l'on qui dirige la pluie peut travailler beaucoup mais s'il n'a pas confié son travail à dieu, cela sera en vain, c'est dieu "

    Par contre, d'autres adoptent des stratégies plus ou moins particulières.

    2.2. Le double champ.

    Mme Ali : " la pluie est certes capricieuse, mais elle ne peut pas être même chose partout, à deux endroits différents ". Cette conception pousse certains paysans à faire deux champs pour chaque culture à deux endroits. Si l'un n'a pas obtenu les grâces de la pluie, l'autre l'aura et la réunion des deux récoltes donne nécessairement une bonne récolte. Cette pratique s'avère souvent difficile à réaliser pour les paysans et souvent la couverture du double champ devient hypothétique.

    2.3. Le rendement des boutures ou semences.

    Avec la raréfaction des pluies et les exactions des animaux à extraire les semences et boutures, certains paysans ont eu l'intelligence de renforcer les boutures ou semences dans la terre. " Même si les animaux en mangent et la chaleur de la terre en fait pourrir, aussi va rester et va pousser" (vieux Kouamé). Ils utilisent plus alors plus de semences ou boutures pour un champ. Avec cette pratique, un champ est sensiblement égal à deux champs. Et si la pluie tombe«, la récolte sera bonne. Cette technique est souvent difficile à réaliser du fait de la famine qui sévit par moment dans la région.

    2.4. Une semence résistante.

    De plus en plus, les paysans sont à la recherche de semences pouvant duré le sol avant de pousser et produire en une courte période. Puisqu'ils ne sont pas sûrs qu'il puisse avoir la pluie continuellement. Cette recherche de semence se situe au niveau du riz, du maïs et de l'arachide. L'arachide est la semence la plus compliquée de toue. Elle a besoin de pluie pour germer et grandir. Les champs d'arachide ressentent facilement les aléas climatiques. Le semis de l'arachide doit se faire de mars à mi-mai. Au-delà de cette période, elle devient hypothétique. Donc, c'est une période où la pluie doit nécessairement venir. Le non respect de ce calendrier pluviométrique pose d'énormes difficultés aux paysans. Car, d'autres préfèrent ne plus faire de champ d'arachide après cette période.

    2.5. L'usage de produits toxiques.

    Les aléas climatiques font que les animaux sont devenus atroces à la recherche de nourriture. Les perdrix, les rats palmistes et pintades se ruilent dans les champ à la recherche de nourriture. Ils creusent pour enlever les semences enfouillent en terre par les paysans. Pour pallier ces exactions animales, les paysans utilisent des produits toxiques pour semer et empoisonnent les animaux. Cette pratique semble dangereuse pour la faune. Ce sont des milliers d'insectes, d'oiseaux et reptiles qui meurent en brousse. Cette pratique permet aux semences de germer tranquillement.

    2.6. L'usage des produits phytosanitaires.

    Plusieurs types de produits s'offrent aux paysans du début des champs jusqu'à la croissance des plants. Après le défrisage des forêts, ils utilisent un produit un produit appelé communément « tout brûlé ». Comme son nom l'indique, ce produit a la fonction de neutraliser tout là où il a été appliqué. La raison de l'usage consiste à affaiblir et/tuer toute herbe sur le champ. Les plants auront la force nécessaire pour grandir et produire en qualité.

    Aussi, après les semis et les grains ayant poussés, les paysans utilisent un autre type de produit qui ralentit la croissance des mauvaises herbes et donnent la force aux plants. Chaque type de champ dispose de son produit. Ainsi, les produits comme Elvextra, Erbextra, et Herbextra de la société GOLDEN sont utilisés par les paysans. Ces produits cités sont généralement utilisés pour les champs de riz. En plus de ceux-ci, nous avons Adraz, Kalah, Glyphader 360 SL et Dutagri pour le maïs, l'igname et les légumes.

    2.7. Le commerce.

    Les difficultés liées à la vie champêtre obligent les paysans à se reconvertirent peu à peu dans le commerce. Le commerce de l'attiéké devient la seconde activité lucrative. Le manioc du champ est transformé en attiéké, en «placali« et vendu au marché. De plus en plus, des points de vente s'érigent dans le village et certaines filles de paysans se spécialisent dans cette fonction. L'attiéké devient la nourriture de recours en période de famine dans le village. Des paysannes, mariées ou pas font de petits commerces de vente de chaussures, de mèches, de pagnes, de bijoux. D'autres par contre font la coiffure et la couture.

    Malgré ces stratégies adoptées par les paysans, les difficultés subsistent et persistent au sein ce cette population vulnérable aux affres du changement climatique. L'usage de produits toxiques, de produits phytosanitaires, le renforcement des boutures et /ou des semences nécessitent de l'argent, or certains paysans meurent pour faute d'ordonnance impayées s'élevant à (2000 f) deux milles francs. Les produits phytosanitaires au plus bas prix coûtent (3000 f) trois mille francs.

    L'adaptation semble difficile chez les paysans. Car ne maîtrisant pas plus le calendrier pluviométrique. Celle d'avant était bien meilleure. Aussi, la non maîtrise de la pluviométrie les empêchent de changer les périodes de cultures ou calendrier agricole. Même si cela devrait, pour les paysans il y a plusieurs catégories de pluie. Il y a celles qui font germer les plants, celles qui font grandir et faire produire les plants d'igname, de riz, d'arachide.

    Le rêve est pour nous de trouver des solutions idoines aux difficultés des paysans. Car, l'agriculture reste jusqu'aujourd'hui la boussole de l'économie ivoirienne. Il devient impérieux que les paysans s'épanouissent. Ils constituent le moteur de développement de notre pays.

    Se nourrir, se soigner et se vêtir sont pour eux une satisfaction sociale.

    Les paysans ont bien des explications à ces changements et la grande majorité d'eux se donnent des stratégies d'adaptation plus ou moins efficaces même si elles ont des insuffisances.

    Conclusion partielle

    Bien que cette opinion soit mitigée, la grande majorité des paysans voient le changement du climat comme une conséquence des pratiques anthropiques. Seuls les hommes sont à la base de leurs malheurs. Toutefois, ceux-ci trouvent des mesures pour essayer de pallier le phénomène. Les paysans à travers des expériences vécues et l'appui de l'ANADER trouve des stratégies leurs permettant de s'adapter au changement de climat. Malheureusement, ces stratégies semblent inefficaces face aux changements qui ne cessent d'augmenter négativement.

    CHAPITRE II : Propositions et recommandation.

    I. Proposition de solutions pour lutter contre le changement climatique.

    Pour permettre aux paysans d'avoir une visibilité nette des variations climatiques, l'Etat ivoirien doit s'investir davantage à l'étude du phénomène. Cela va permettre de freiner l'exode rurale, de réduire la pauvreté au sein de cette population et même au plan national. L'épanouissement des paysans donnera à l'économie un bouffé d'oxygène. A cet effet, il faut :

    ü une formation des paysans en langue locale en prenant en compte les connaissances traditionnelles. Une étude participative est nécessaire. En effet, les paysans, malgré qu'ils utilisent produits phytosanitaires, n'ont pas grandes notions de l'usage de ces produits. Le dosage n'est pas respecté du fait que certains soient analphabètes. Après avoir pulvérisé son champ, un paysan était devenu malheureux car le produit n'était pas approprié au champ et à la période.

    ü le recensement des besoins des paysans. l'Etat ou les ONG, afin de mieux avoir un impact de qualité sur le vécu des paysans se doivent en prélude d'avoir une idée des besoins des paysans afin de mieux les aider.

    ü la production et la diffusion des produits agro météorologiques. Le projet sur le changement climatique institué en Côte d'Ivoire doit faire des études de prospection des zones à risque afin faire des prélèvements climatiques se basant sur la pluviométrie, la température et l'évapotranspiration. Après quoi ces études doivent être publiées au plan national.

    ü la collecte et la transmission des données météorologiques, hydrologiques, agronomiques et phytosanitaires afin d'équilibrer les tendances climatiques. une symbiose d'étude de comportements doit se faire. et il appartient à l'Etat et /ou organisme en charge de l'agriculture de s'investir a fond.

    ü l'élaboration de calendrier prévisionnel de semis. Les périodes culturales que connaissent les paysans sont aujourd'hui en déphasage vis-à-vis des aléas climatiques. Ainsi, les guider dans ce sens pourra leur donner un soulagement.

    ü l'identification des organes de presses notamment les radios de proximité présentes sur le territoire et évaluation de leurs capacités. Les études et données météorologiques, agronomiques te hydrologiques ont besoin d'un canal de transmission afin d'être connues des populations. Alors, en passant par elles, les messages passeront mieux. Et là où il en existe, il faut en créer.

    II. Recommandation.

    La lutte contre le changement climatique devrait être une préoccupation de tous et surtout pour les gouvernant et ONG. Car il y va de la survie de toute une population et du pays dans la mesure où l'économie est principalement agricole. L'Etat ivoirien gagnerait à s'impliquer davantage dans une étude approfondie du phénomène afin d'évaluer le degré d'impact causés et faire des prévisions.

    Conclusion partielle

    Toute situation nouvelle mérite une réflexion profonde et approfondie afin d'y remédier. Les propositions sus-citées semblent ne pas être la panacée au phénomène mais contribueront à le pallier dans l'avenir.

    CONCLUSION GENERALE

    A travers cette étude qui a pour thème : « Stratégies d'Adaptation paysanne face au changement climatique dans la Sous-préfecture de Prikro », notre préoccupation a été de savoir la manière d'adaptation des paysans face au changement de la pluviométrie.

    Ainsi, cette étude a été guidée par la question principale suivante : quelles stratégies les paysans de Prikro mettent en place pour s'adapter au changement climatique ?

    Pour répondrez à cette question, nous avons élaboré deux hypothèses :

    ü Le comportement agricole des paysans est provoqué par le changement climatique.

    ü Les paysans n'adoptent aucune stratégie d'adaptation à la nouvelle situation climatique.

    Pour rendre les résultats de cette étude plus objectifs, nous avons eu recours à des outils de collectes de données et des méthodes d'analyse.

    Au niveau des outils, un guide d'entretien et une observation directe ont été utilisés pour l'obtention des données.

    Pour l'analyse des données, nous avons opté pour l'analyse qualitative et la méthode phénoménologie de l'analyse qualitative, l'analyse compréhensive et les théories de l'habitus de Bourdieu.

    Ainsi, il ressort après analyse des informations recueillies que nos hypothèses émises sont partiellement confirmées.

    Les raisons sont les suivantes :

    Nous avons constaté une modification des saisons et une variation négative de la pluviométrie dans les périodes culturales.

    En effet, la pluviométrie de ces cinq dernières années est inférieure à la moyenne nationale. Aussi, le nombre des mois considérés comme des mois de la saison pluvieuse est en baisse et les plies ne sont pas régulières dans les mois de saison pluvieuse. Cette situation présente des conséquences négatives accentuées sur la vie écologique et surtout humaine. Or les pratiques agricoles et le calendrier agricole n'ont pas changés. Les mauvaises récoltes entrainent l'exode rural de la jeunesse, la famine et la pauvreté dans cette localité.

    Mais, ces paysans ne s'avouent pas vaincus. Bien que certains s'accordent à la providence de Dieu, d'autres adoptent des stratégies leurs permettant de réduire les conséquences négatives du changement climatique.

    Pour la majorité des paysans, les pratiques anthropiques sont principalement à la base des modifications climatiques. Alors, il appartient à celui-ci de trouver les solutions au problème créé.

    Ainsi, à travers des expériences vécues, les paysans trouvent des stratégies leurs permettant de s'adapter au changement climatique. Fort malheureusement ces stratégies semblent inefficaces face au changement du climat qui ne cesse d'augmenter négativement. Ces stratégies bien que incapables d'arriver à bout des changements permettent partiellement aux paysans d'avoir souvent de bonnes récoltes.

    Toute situation nouvelle mérite une réflexion profonde et approfondie afin d'y remédier.

    Nous n'avons pas la prétention de donner la panacée au phénomène mais il apparait nécessaire de donner quelques exhortations.

    La lutte contre le changement climatique doit être gérer localement en prenant plus en compte les savoirs et pratique locales. Les études de sondage à grande échelle permettent pas cerner les vrais réalités locales voire les changements réels. Plus, les paysans sont bien formés à la connaissance du phénomène, mieux ils pourront réagir aux changements. Alors, la formation des paysans par des comités locaux sur les données météorologiques, hydrologiques et agronomiques permettra à ceux-ci de mieux cerner la majorité des contours du phénomène. Toutes ces actions doivent être à la base suscitées par l'Etat car l'économie est agricole. L'on n'exclut pas l'apport des organismes en charge de l'agriculture ivoirienne.

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    ü PELT, J., M., 2001, La terre en héritage, Paris, Fayard, 277p.

    3. Ouvrages spécifiques.

    ü BONNEMAISON, J., 1984, Le développement rural en questions : paysages, espaces ruraux, systèmes agraires : Maghreb, Afrique noire, Mélanésie, Paris, ORSTOM, P.P. 14-505.

    ü BROU, Y., T., 2007, « visions paysannes et changements environnementaux en Côte d'Ivoire » in Annales de Géographie, P.P. 65-87.

    ü DUPRE, G., 1999, « Entre incertitude et sécurité : les systèmes de production en Aribinda (Burkina Faso) », in les temps du sahel, en hommage à Edmond Bernus, Paris : IRD, P.P. 109-130.

    ü GROUZIS, M. et ALBERGEL, J., 1989, « Du risque climatique à la contrainte écologique », in Le risque en agriculture, Paris, ORSTOM, P.P. 243-254.

    ü HARRISON, P., 1991, Une Afrique verte, Paris, karthala, 448p.

    ü HAXAIRE, C., 2002, « Quand sécheresse se conjugue avec « conjoncture«. Les aléas contemporains du climat selon les Gouro de Côte d'Ivoire » in Entre ciel et terre ; climat et société, Paris ; IRD, Ibis Press, PP.457-480.

    ü HEMOND, A. et GOLOUBINOFF, M., 2202, « Le «chemin de croix« de l'eau : climat, calendrier agricole et religeux chez les nahuas du Guerroro (Mexique) » in Entre ciel et terre : climat et sociétés, Paris : IRD, Ibis press, P.P. 253-276.

    ü KOUAKOU, E., N., 1990, « Etude de l'évolution de la végétation du « V « Baoulé (contact forêt/ savane en Côte d'Ivoire par télédétection », in Télédétection et sécheresse de John Libbery, Paris, AUPELF-UREF, P.P. 181-196.

    ü MILLEVILLE, P., 1989, « Activités agro-pastorales et alea climatique en région sahélienne », chapitre 2, in Le risque en agriculture, Paris, ORSTOM, P.P. 233-242.

    ü PAMARD, C., B. et RAKOTO, H., 2002, « Lire la lune : cours de temps, rythmes climatiques et pratiques agricoles. L'exemple des communautés rurales des Hautes Terres Centrales de Madagascar », in Entre ciel et terre : climat et sociétés, Paris : IRD, Ibis Press, P.P. 321-337.

    ü PYTI, B. et LEDOUX, H., 1991, « Aménagement septentrional de la zone forestière en Côte d'ivoire », in Séminaire sur l'aménagement intégré des forêts denses humides et des zones agricoles périphériques le 25 et 26 Février, Abidjan, P.10

    ü ROBERT, P. de, 2002, « La pluie et le soleil, le soleil et la lune : climat, anomalies du ciel et maladies des plantes dans la sierra Nevada (Andes Vénézuéliennes) », in entrez ciel et terre : climat et sociétés, Paris : IRD, Ibis Press, P.P. 433-455.

    ü SYLVIE, F. et JEAN F., 1990, les menaces globales sur l'environnement, la découverte, 120 P.

    4. Articles et journaux.

    ü Ecoforêt, Juin 2008, bulletin d'information de la SODEFOR, N° 57.

    ü Inter, N° 3448 du Lundi 9 Novembre 2009, P. 11.

    ü PIERRE, J., de Monza, 1996, Atlas pour la conservation des forêts tropicales d'Afrique, publié à l'initiative du comité français pour l'UICN avec le soutien des ministères de la coopération (France), comité néerlandais pour l'UICN (Pays-bas), Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme (France), Office national des forêts (France), centre pour la recherche internationale (Indonésie), chapitre 17, P. 153.

    5. Mémoires et thèses.

    ü ACKEBO, F., 1994, « Entreprises et environnement écologique : cas de la SIR », Mémoire de Maîtrise, Abidjan : IES, 54 P.

    ü AMAN, S., J., 2000, « Approche socio-anthropologique de la gestion du patrimoine forestier en Côte d'Ivoire », thèse de Doctorat 3e cycle, Abidjan : IES, 336p.

    ü ASSOGBA, C., R., 1992, « Rituels de l'igname et altérité en Afrique de l'ouest : pour une théorie de contracculturation », thèse de Doctorat de 3e cycle, Abidjan : IES, 404p.

    ü AZIE, B., 1996, «  Contribution à la coopération canadienne à la sauvegarde de l'environnement de la forestier en Côte d'Ivoire. Le projet d'aménagement de la forêt classée e Duékué », Mémoire de Maîtrise, Abidjan : IES, 56p.

    ü BALLO, L., G., 1990, « Agriculture vivrière, participation paysanne et développement : cas de la région de la Nanamanbéré, République Centrafrique », Thèse de Doctorat de 3e cycle, Abidjan : IES, 359p.

    ü COULIBALY, D., 1995, « Problématique du développement rizicole en Côte d'Ivoire : cas périmètre de San-Pédro », Mémoire de Maîtrise, Abidjan : IES, 59p.

    ü KOMENAN, N., J., M., 2005, « Exploitation forestière, industrie du bois, populations rurales dans le département d'Abengourou : enjeux socio-économiques », Mémoire de Maîtrise, Abidjan : IES, 62p.

    ü KIETA, A., 2002, « La problématique de la production et de la commercialisation des cultures maraîchères à Abidjan : cas des jardins de légumes d'Abobo », Mémoire de Maîtrise, Abidjan : IES, 58p.

    ü Mme TOURE, née DIAKITE, T., 1992, « Politiques agricoles et comportements socio-économique des paysans en Côte d'Ivoire », Thèse de Doctorat 3e cycle, Abidjan : IES, 567p.

    ü N`DA, B., A., 2005, « contribution de l'ANADER à l'amélioration des conditions de productions et de vie des populations rurales : cas du centre de vulgarisation de Montézo », Mémoire de Maîtrise, Abidjan : IES, 132p.

    ü SEREY, D., C., 2004, « Attitudes et comportements des agriculteurs face à l'encadrement de l'ANADER : étude de cas des paysans de DAH dans la commune de Bangolo », Mémoire de Maîtrise, Abidjan : IES, 68p.

    WEBGRAPHIE

    ü www.fao.org/DOCREP/003/X6780F/X6780F03.htm.

    TABLE DES MATIERES

     

    SOMMAIRE........................................................................................................

    01

    AVANT-PROPOS..........................................................................................................

    02

    REMERCIEMENTS.............................................................................................

    03

    SIGLE ET ACRONYMES ......................................................................................

    04

    INTRODUCTION GENERALE ..............................................................................

    05

    I. Cadre théorique de la méthodologie. .................................................................

    07

    1. Justification du sujet............................................................................

    07

    2. Problématique....................................................................................

    07

    2.4. Question de recherche.......................................................................

    07

    2.5. Objectif de recherche.......................................................................

    08

    2.6. Hypothèses.....................................................................................

    08

    3. Revue de la littérature...........................................................................

    08

    II. Cadre pratique de la méthodologie ...................................................................

    13

    1. Délimitation du champ d'étude...............................................................

    13

    1.1. Champ géographique.........................................................................

    13

    1.2. Champ social....................................................................................

    14

    1.3. Champ sociologique............................................................................

    14

    1.4. Champ écologique. ............................................................................

    14

    2. Les techniques de collectes de données......................................................

    2.1. Etude documentaire.........................................................................

    15

    15

    2.2. Echantillonnage..............................................................................

    15

    2.3. L'observation directe.......................................................................

    14

    2.4. L'entretien semi-directif....................................................................

    14

    3. Méthodes et théorie d'analyse.................................................................

    15

    3.1. L'analyse qualitative des données : l'approche phénoménologique...............

    15

    3.2. L'analyse compréhensive...................................................................

    15

    3.3. La théorie de l'habitus de Pierre Bourdieu.............................................

    15

    4. Difficultés et limites de l'étude.................................................................

    16

    4.1. Difficultés de l'étude.........................................................................

    16

    4.2. Limite de l'étude..............................................................................

    17

    PARTIE I : PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES DU MILIEU ET DESCRIPTION DES PRATIQUES AGRICOLES.......................................................

    20

    CHAPITRE I : Etude socio-anthropologique de la sous-préfecture population cible..............

    21

    I. Histoire du peuplement..................................................................................

    21

    1.1. Période précoloniale...................................................................................

    21

    1.2. Période coloniale........................................................................................

    22

    II. Organisation culturelle..................................................................................

    22

    2.1. Organisation de la chefferie..........................................................................

    22

    2.2. Organisation du travail...............................................................................

    23

    III. Interdits....................................................................................................

    22

    CHAPITRE II : Description des pratiques agricoles. .....................................................

    23

    I. Les étapes du système de production................................................................

    25

    1.1. La préparation du sol..................................................................................

    25

    1.1.1. Le défrichage...............................................................................

    25

    1.1.2. Le brûlis......................................................................................

    26

    1.2. Le buttage ou le semis..................................................................................

    26

    1.3. L'entretien des champs...............................................................................

    28

    1.3.1. Le sarclage...................................................................................

    28

    1.3.2. Le tuteurage..................................................................................

    28

    1.3.3. La pulvérisation et /ou la fertilisation...................................................

    29

    1.4. La récolte.................................................................................................

    29

    II. Organisation sociale de production...................................................................

    31

    2.1. Organisation individuelle.............................................................................

    31

    2.2. Organisation collective................................................................................

    31

    2.2.1. Les «zouzouté«...............................................................................

    31

    2.2.2. Le djélà........................................................................................

    31

    2.2.3. Le léli..........................................................................................

    32

    PARTIE II : SITUATION ENVIRONNEMENTALE A PRIKRO.....................................

    33

    CHAPITRE I : Notion de changement climatique..........................................................

    34

    I. Le changement climatique..............................................................................

    34

    II. Les conséquences du changement climatique.......................................................

    35

    2.1. Les effets sur la santé humaine......................................................................

    35

    I.1.1. Cancer de la peau......................................................

    35

    I.1.2. Cataractes............................................................

    35

    I.1.3. Systèmes immunitaires..............................................

    36

    2.2. Conséquences écologiques..........................................................................

    36

    CHAPITRE II : Identification des effets du changement climatique..................................

    37

    I. Une modification saisonnière..........................................................................

    35

    II. Une irrégularité des pluies dans les périodes pluvieuses.........................................

    35

    PARTIE III: PERCEPTION ET ADAPTATION PAYSANNE.......................................

    39

    CHAPITREI : Adaptation des paysans au changement climatique.....................................

    40

    I. Identification des perceptions des paysans du changement climatique............................

    40

    1.1. La désacralisation des pratiques ancestrales.................................................

    40

    1.2. Les feux de brousses............................................................. .................

    40

    1.3. L'exploitation abusive de la flore................................................................

    41

    1.4. C'est un moment.....................................................................................

    41

    II. Détermination des stratégies d'adaptation des paysans...............................................

    42

    II.1. Aucune stratégie.........................................................................................

    42

    II.2. Le double champ.........................................................................................

    42

    II.3. Le rendement des boutures ou semences............................................................

    42

    II.4. Une semence résistante...............................................................................

    43

    II.5. L'usage de produits toxiques.........................................................................

    43

    II.6. L'usage des produits phytosanitaires................................................................

    43

    II.7. Le commerce..............................................................................................

    44

    CHAPITRE II : Propositions et recommandation..........................................................

    46

    I. Proposition de solutions pour lutter contre le changement climatique......................

    46

    II. Recommandation........................................................................................

    47

    CONCLUSION GENERALE.................................................................................

    48

    BIBLIOGRAPHIE................................................................................................

    50

    ANNEXE.........................................................................................................

    54

    Table des matières.................................................................................................

    57

    GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AU SOUS-PREFET

    1. Quelle est la délimitation de la Sous-préfecture de Prikro ?

    2. Quelles sont les saisons dans la Sous-préfecture ?

    3. Quelle est l'histoire du village ?

    4. Quelle est l'organisation sociale ?

    5. Quels sont les moments où les paysans font leurs champs ?

    6. Y a t-il encore dans la Sous-préfecture de la forêt ?

    7. Quels sont les types de forêts dans la Sous-préfecture ?

    8. Quels sont les effets du changement climatique dans la sous-préfecture ?

    GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AU CHEF DE VILLAGE ET NOTABLES.

    9. Quelle est la composition de la chefferie ?

    10. Combien de notables y a-t-il ?

    11. Quelles sont les fonctions de la chefferie ?

    12. Quels sont les attributs de la chefferie ?

    13. Quelles sont les catégorisations de la population ?

    14. Quelle est l'organisation sociale à Prikro ?

    15. Quelles sont les saisons de pluie à Prikro ?

    16. Quelles sont les périodes de cultures ?

    17. Quels sont les changements au niveau de la pluviométrie ?

    18. Pourquoi ne pleut-il pas comme avant ?

    19. Que fait-on quand il ne pleut pas ?

    GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE A L'ECHANTILLON

    1. Les effets du changement climatique.

    20. D'après vos observations, quels sont les mois où la pluie tombe t-elle ?

    21. Quels sont les mois où vous commencez à travailler ?

    22. La pluie tombe t-elle en ces moments ?

    23. Selon vos observations, quelles sont les modifications au niveau de la pluviométrie ?

    24. Pouvez-vous comparer la pluie de maintenant à la pluie d'avant ?

    25. Selon vous, pourquoi il ne pleut plus comme avant ?

    26. Avez-vous des solutions pour qu'il pleuve ?

    2. adaptation au changement de saison de pluie.

    27. Que devait faire la chefferie pour qu'il pleuve ?

    28. On constate qu'il ne pleut plus comme avant, qu'est ce que les paysans font pour que leurs récoltes soient bonnes ?

    29. Puisqu'il ne pleut plus comme avant, qui devrait aider les paysans dans ce sens ?

    * www.fao.org/DOCREP/003/X6780F/X6780F03.htm.

    * 1 Les instruments aratoires : dabas, râteaux, houes






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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire