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VIH/sida: défi au développement de l'Afrique. Une étude de l'impact économique et social de la pandémie au Rwanda

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par Michel Segatagara KAMANZI
Université pontificale grégorienne - Licence en sciences sociales 2003
  

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1.2.2. L'Industrie

Le secteur industriel n'est pas très développé au Rwanda. Il est caractérisé par des activités de manufactures (textiles, meubles, boissons, impression, tabac, alimentaires, produits chimiques, etc.) qui constituent 52% des activités de ce secteur appelé secondaire. Les activités de construction classées dans ce même secteur constituent 44% des activités, l'électricité, le gaz et l'eau 3% tandis que les Mines et carrières 1%. L'industrie rapporte 19% du PIB (selon les statistiques de l'année 2000)99 et occupe environ 24 603 personnes, dont 2 174 femmes (pour l'année 1999)100. Comme le montrent ces données sur

97 Ibid., p. 20.

98 Ibid., p. 26.

99 Cf. MINISTERE DES FINANCES ET DE LA PLANIFICATION ECONOMIQUE, Indicateurs de développement du Rwanda 2001, Juillet 2001, p. 61.

100 MINISTERE DES FINANCES ET DE LA PLANIFICATION ECONOMIQUE, Le Rwanda en Chiffres, Edition 2001, p. 22.

l'occupation, un pourcentage tres réduit de la population rwandaise travaille dans ce secteur, environ 2% de la population active. Cela est dü en partie au type d'activités qui sont « capital intensive » et qui utilise donc une forte mécanisation et une faible main d'oeuvre. Ces données confirment aussi le faible développement que connaît ce secteur pour l'ensemble du pays ; les industries demeurent encore concentrées dans les centres urbains où ne vivent qu'environ 15% de la population rwandaise. En effet, selon une analyse régionale, rapportée par le Ministère des finances et de la planification, la plupart des établissements de ce secteur opèrent dans la région de Kigali, suivi de Butare et Gisenyi. En considérant le peu de personnes employées dans ce secteur de l'économie nationale, l'épidémie du VIH/SIDA serait elle alors négligeable ?

Les grands centres urbains, comme ceux mentionnés ci-dessus, enregistrent aussi les taux les plus élevés de prévalence du VIH/SIDA. Selon les estimations de 1997, le taux de prévalence du VIH dans la population urbaine âgée entre 25 et 44 ans se situe au dessus de 20%. Ce fait laisse supposer que l'épidémie connaît également une forte expansion dans la population citadine active, de laquelle proviennent les travailleurs des différentes industries du pays. Il n'y a aucun doute, nous semble-t-il, que ce secteur est aussi touché et/ou menacé par l'épidémie du VIH/SIDA, bien que nous ne disposions pas des données sur la productivité de ces dernières années ainsi que sur la mortalité des travailleurs à cause du SIDA pour établir les corrélations opportunes. S'il était vérifié qu'un pourcentage important des travailleurs de ce secteur vivent avec le VIH/SIDA, alors cela entraînera des coûts supplémentaires pour les entreprises, tandis que le rendement diminuera même si ces entreprises dépendent beaucoup des machines.

Ces coûts peuvent être directs et indirects. Une entreprise, qui connaît une prévalence relativement haute du VIH parmi ses employés, se trouvera confrontée de façon directe à une hausse de ses dépenses pour les soins médicaux des travailleurs infectés, à une perte progressive de sa productivité provenant de l'absentéisme et de l'affaiblissement des travailleurs et aux dépenses liées au décès des travailleurs comme les frais de funérailles. De façon indirecte, l'entreprise devra affronter avec le décès des travailleurs, des coûts pour leur remplacement.

Les coûts liés au remplacement des travailleurs décédés, peuvent être encore plus importants lorsqu'il s'agit de substituer un employé hautement qualifié comme peut l'être un ingénieur. Ces personnes sont déjà rares dans le pays et, même au niveau de la formation dans les instituts supérieurs spécialisés, les étudiants pouvant travailler dans l'avenir dans ces filières ne sont pas nombreux. La perte d'un travailleur qualifié, comme par exemple dans le domaine de l'eau, entraînerait non seulement une perte pour l'entreprise, mais aussi pour tout le pays, et l'impact dépasserait largement le seul secteur secondaire. On pourrait multiplier les exemples de ce genre, mais nous pensons que ceux que nous avons cités donnent suffisamment l'idée des coüts énormes que représenterait la contamination d'un travailleur expérimenté dans ce secteur et illustrent, en même temps, que le VIH/SIDA constitue effectivement une menace réelle pour la productivité et le développement du secteur industriel. Aussi les entreprises ont-elles intérêt à combattre l'expansion de l'épidémie pour protéger leurs travailleurs et leur niveau de production ; il en va de leur efficacité et efficience. Ceci est d'autant plus crucial que le pays compte beaucoup sur ce secteur pour son développement économique comme il compte sur les différents produits vivriers qu'une modernisation de l'agriculture et une transformation industrielle accroîtrait et rendrait plus compétitifs sur le marché international.

Il nous semble aussi qu'une attention particulière devrait être portée aux PME (Petites et Moyennes Entreprises) qui ont l'avantage de pouvoir s'étendre plus facilement en milieu rural. Etant de plus petite dimension, elles sont aussi les plus menacées lorsque quelques uns de leurs travailleurs sont infectés par le VIH.

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