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VIH/sida: défi au développement de l'Afrique. Une étude de l'impact économique et social de la pandémie au Rwanda

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par Michel Segatagara KAMANZI
Université pontificale grégorienne - Licence en sciences sociales 2003
  

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CONCLUSION

Tout au long de cette étude, notre propos fut de mettre en évidence la menace réelle que représente l'épidémie du VIH/SIDA pour le développement du pays. Il est apparu que si l'épidémie n'est pas maîtrisée dans les années qui viennent, nous risquons un véritable scénario catastrophe pour l'économie et la société rwandaise dans leur ensemble. Aussi s'avère-t-il nécessaire d'entreprendre une action globale et transectorielle, qui implique tous les acteurs de la vie nationale et internationale. La lutte contre le VIH/SIDA, qui est l'une des priorités nationales, doit s'intégrer dans tous les efforts et plans de développement en y allouant toutes les ressources humaines et financières nécessaires. Le Rwanda, qui doit déjà combattre sur plusieurs fronts après le génocide de 1994, se voit encore dans l'obligation d'intensifier son action pour lutter contre le VIH/SIDA afin de réduire son impact socioéconomique, s'il ne veut pas rendre inutiles tant d'efforts pour la reconstruction et le développement du pays.

Le point de départ de notre étude est la constatation de l'asymétrie qui, 20 ans après l'apparition de l'épidémie, existe encore au niveau de l'information adéquate au sujet du VIH/SIDA, en particulier sur ses modes de transmission, les moyens de prévention et le traitement. C'est pourquoi le premier chapitre s'est proposé comme premiere tâche de donner des éclaircissements sur le Syndrome de l'Immunodéficience Acquise (SIDA), en évoquant successivement son apparition, ses caractéristiques, ses symptômes, les groupes qu'il frappe le plus, les traitements disponibles et les moyens de prévention. Jusqu'à ce jour, il n'existe pas de traitement curatif pour la maladie, aussi la prévention demeure-t-elle le seul moyen de se protéger contre le VIH/SIDA. Les traitements disponibles, pour le moment, permettent simplement de juguler la réplication du VIH (Virus d'Immunodéficience humaine) et, ainsi, de prolonger la vie des personnes atteintes par le VIH/SIDA qui, autrement, mourraient des infections dites opportunistes, une fois le SIDA déclaré. Bien qu'ils soient accolés dans le binôme VIH/SIDA, il existe une réelle différence entre les deux termes, le VIH désignant le virus tandis que le SIDA la maladie proprement dite. Le SIDA se manifeste lorsque le système immunitaire est très affaibli, occasionnant ainsi plusieurs infections comme la tuberculose, le cancer, la diarrhée etc., que le corps ne peut plus combattre et qui, dans la suite, entraînent le décès du patient.

Ces clarifications faites, une deuxième tâche a retenu notre attention toujours dans le cadre du premier chapitre. Il convenait de montrer, à travers les données statistiques sur les taux de prévalence du VIH, l'ampleur mondiale de l'épidémie devenue pandémique et plus particulièrement en Afrique subsaharienne. D'après les données consultées, l'Afrique subsaharienne est effectivement la région qui accuse la plus grande concentration des personnes vivant avec le VIH/SIDA, avec environ 70% des cas. Contrairement à ce que des nombreux chercheurs et experts internationaux pensent, les causes de l'expansion de l'épidémie sur le continent africain sont complexes. Il convient, des lors, d'éviter toute généralisation déplacée et inopportune qui imputerait l'ampleur de l'épidémie à une hypothétique culture africaine, qui favoriserait des comportements sexuels permissifs et dangereux face au VIH/SIDA. Certes, on ne peut nier l'existence des traditions et coutumes qui, dans les nombreuses cultures des peuples d'Afrique, peuvent favoriser la contamination du virus. Mais on ne doit pas négliger l'existence d'autres facteurs tout aussi importants dans la propagation rapide du VIH/SIDA comme la pauvreté, le statut inférieur des femmes, l'environnement socio-politique et le libertinage sexuel résultant de la perte des valeurs sociales. Il est clair, en particulier, que la vulnérabilité économique et sociale expose, comme partout ailleurs dans le monde, à la contamination du VIH/SIDA. En effet, selon le propos de Cheik Hamidou Kane, « lorsque la main est faible, l'esprit court de grands risques, car c'est elle qui le défend...mais aussi l'esprit court de grands risques lorsque la main est trop forte231. »

A la différence de ce que l'on se représentait au tout début de la maladie, le SIDA n'est plus considérée comme une sanction naturelle ou, pour certains, comme une punition divine infligée aux déviants sociaux comme les prostituées, les homosexuels et les héroïnomanes. La diffusion de l'épidémie a très vite montré que le SIDA ne connaissait pas de frontière sociale, surtout dans les pays où la voie hétérosexuelle devenait la principale voie de transmission, tandis que la voie sanguine devenait secondaire. En outre, malgré sa forte expansion dans la population des nombreux pays en développement, l'épidémie du VIH/SIDA est principalement une maladie des marginalisés. Et ceci se vérifie au niveau international que national. Au niveau international parce que c'est surtout dans les pays pauvres que l'épidémie connaît une forte extension. Au plan national comme, par exemple au Rwanda où l'épidémie frappe plus les milieux ruraux - qui sont

231 C.H. KANE, L'aventure ambiguë, Julliard, Paris, 1961, pp.20-21.

marginalisés en termes du développement économique -, les femmes et d'autres groupes socialement et économiquement faibles. Sans vouloir trop généraliser la situation de l'épidémie au niveau mondial, on peut dire que le facteur de marginalisation se retrouve aussi dans les pays développés où la pandémie touche surtout les personnes homosexuelles et les héroïnomanes, ainsi que d'autres populations marginalisées comme les immigrés, les drogués et les prisonniers.

Le premier chapitre avait enfin pour tâche de fournir des informations sur la situation du VIH/SIDA au Rwanda et d'amorcer ainsi l'objet de notre étude. En général les caractéristiques de l'épidémie sont, pour la plupart, semblables à celles des autres pays de l'Afrique subsaharienne. La différence spécifique au Rwanda est l'aggravation qu'a connue l'épidémie dans le pays à la suite du génocide de 1994, en particulier avec les viols des femmes et le déplacement massif des populations.

Si, guidé par le souci d'informer sur le phénomène du SIDA, le premier chapitre a été descriptif, le deuxième, lui, s'est attelé à analyser les conséquences économiques de l'épidémie au Rwanda. Notre analyse comporte deux niveaux, micro et macroéconomique. Au niveau microéconomique, l'examen a porté d'abord sur le poids de la maladie sur les ménages touchés par l'épidémie et, plus précisément, pour les ménages qui ont au moins un membre vivant avec le VIH/SIDA. Dans ces cas, le SIDA, une fois déclaré, crée une situation qui comporte, d'une part, la perte des revenus du membre malade et, d'autre part, l'augmentation des coüts associés à sa prise en charge médicale et domestique. L'examen a ensuite abordé l'impact de l'épidémie sur les groupes et entreprises des différents secteurs de l'économie, notamment l'agriculture, l'industrie et le secteur tertiaire des services. Il est alors apparu que, à bien des degrés différents, tous les secteurs sont menacés par l'épidémie et risquent de perdre leur productivité et leur compétitivité si cette maladie continue à s'étendre dans la population active d'où proviennent le personnel de ces différents secteurs. En particulier, l'épidémie occasionne des coüts supplémentaires pour les entreprises, notamment ceux associés à la perte de l'expérience d'un travailleur atteint du SIDA et ceux que l'entreprise doit supporter pour son remplacement. Bref, au niveau microéconomique, l'épidémie du VIH/SIDA engendre une situation de perte de revenus et une augmentation des coûts à supporter pour les ménages et les entreprises. Ce niveau microéconomique nous a permis de mieux mesurer combien le VIH/SIDA est un défi pour l'économie nationale. En effet, celle-ci repose essentiellement sur le secteur primaire qui

emploie la majorité de la population rwandaise active , laquelle est précisément la plus frappée par le VIH/SIDA.

Le niveau macroéconomique a été approché à partir de l'équation Keynésienne PNB = C + I + G + NX dont nous avons considéré les différentes composantes. A ce niveau, l'analyse a révélé la difficulté objective d'établir des corrélations entre les données statistiques macroéconomiques et la progression de l'épidémie du VIH/SIDA. C'est pourquoi nous avons émis l'hypothèse d'une corrélation négative entre l'expansion du VIH/SIDA et le rendement des différentes composantes de l'équation - revenu national, investissements, dépenses publiques, exportations et importations - même si cela ne transparaît pas dans les données disponibles. L'examen, dans un dernier point, du Produit Intérieur Brut, considéré par plusieurs économistes comme l'indicateur du bien-être économique, a abouti à la même difficulté d'établir une corrélation négative entre lui et la pandémie SIDA. Cette difficulté explique la réticence de certains économistes à accepter la menace réelle que constitue le VIH/SIDA pour l'économie dans son ensemble, notamment au niveau macroéconomique des pays de l'Afrique subsaharienne. Selon ces économistes, les pays de l'Afrique seraient pourvus d'un surplus de main d'oeuvre qui compenserait les travailleurs décédés à cause du VIH/SIDA. Il est facile de montrer, comme nous l'avons fait, que ces positions ne concordent pas avec la réalité sociale que nous vivons au Rwanda, avec la progression du VIH/SIDA qui décime la population adulte.

Le troisième chapitre a abordé le problème des répercussions sociales du SIDA au Rwanda en trois volets : l'impact démographique, la condition féminine et les droits humains. L'impact démographique du SIDA au Rwanda est énorme. En effet, à la fin de l'année 2001, on estimait à environ 49 000, le nombre de personnes décédées à cause du SIDA et le nombre des adultes vivant avec le VIH/SIDA atteignait le seuil de 430 000 personnes infectées232. Cette situation permet de mieux comprendre les conséquences économiques et sociales de cette épidémie pour toute la société rwandaise. La constatation de la gravité de l'incidence démographique du VIH/SIDA sur les pays les plus touchés a amené les économistes, qui doutaient de l'impact macroéconomique du VIH/SIDA, à se rétracter et à reconnaître la contrainte que l'épidémie fait peser sur le développement économique et social de ces pays. Cet impact démographique prouve suffisamment qu'il

232 Cf. ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie mondiale de VIH/SIDA, Genève, Juillet 2002.

ne faut pas séparer l'économique du social, comme le faisait observer pertinemment le pape Jean XXIII en 1961 dans son encyclique Mater et Magistra : « le progrès social doit toujours aller de pair avec le développement économique233. »

Pour ce qui regarde la condition féminine, la situation des femmes face au VIH/SIDA est préoccupante ; elles sont particulièrement vulnérables pour les raisons que nous avons évoquées plus haut, et, de plus, elles sont majoritaires au niveau de la composition de la population. Il s'impose par conséquent de promouvoir la situation économique et sociale des femmes rwandaises pour qu'elles deviennent capables d'assurer elles-même leur prévention face au VIH/SIDA et soient des actrices efficaces dans le changement du cours de l'épidémie au Rwanda. A cet effet, l'éducation et la responsabilisation des femmes sont importantes, notamment à travers l'octroi des moyens économiques et culturels (information adéquate) pour lutter efficacement contre le VIH/SIDA.

Que ce soit au niveau national ou international, l'épidémie du VIH/SIDA constitue un problème de droits humains pour toute société. Le SIDA a provoqué un peu partout la discrimination des personnes atteintes ; et, à cette situation, s'est ajouté le manque d'accès aux traitements antirétroviraux pour nombre d'entre elles surtout dans les pays pauvres. Il est effectivement difficile, comme nous l'avons déjà montré dans les chapitres précédents, pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH/SIDA de se payer ces médicaments à cause de leurs prix exorbitants fixés par les firmes pharmaceutiques des pays industrialisés. Ces firmes, surnommées « Big Pharma » et protégées par l'OMC, détiennent le monopole de ces médicaments et s'opposent à ce que d'autres pays les produisent à des prix plus abordables. Pour utiliser des expressions devenues courantes à ce sujet, la question des traitements anti-SIDA est devenue et reste encore une affaire entre les « Big brothers » et les « Big pharma », au détriment des pays pauvres qui ont pourtant la majorité des cas des personnes vivant avec le VIH/SIDA.

Pour finir, quelques propositions pour la lutte contre le VIH/SIDA au Rwanda furent émises en partant des initiatives qui existent déjà localement dans ce domaine. Car, comme disait Emmanuel Ndione en reprenant un proverbe africain, « tu es pauvre parce que tu regardes ce que tu n'as pas. Vois ce que tu possèdes, ce que tu es, et tu te

233 JEAN XXIII, Mater et Magistra, 1961, n. 73.

découvriras étonnamment riche234. » Dans la lutte contre le SIDA, on doit sincèrement se féliciter de nombreuses initiatives, des projets et des réalisations passées et actuelles qui ont lieu au niveau du secteur public, privé et communautaire, notamment avec le programme de coordination nationale de la lutte contre le SIDA (la CNLS). Toutefois, il nous a semblé qu'une action plus coordonnée et plus globale était nécessaire. Une action qui impliquerait tous les secteurs de la vie nationale et toutes les provinces du pays. Bien qu'il faille trouver des moyens de diminuer la grande dépendance de l'extérieur, la collaboration avec l'extérieur, notamment au niveau des bailleurs de fonds et de la transmission des nouvelles technologies, n'est pas à négliger dans cet effort de lutte contre le VIH/SIDA. Bref, au niveau du pays, une plus grande collaboration intersectorielle et une décentralisation plus résolue des différents services et infrastructures sociales pourraient constituer des moyens encore plus efficaces dans la lutte contre le VIH/SIDA. Cela suppose que les principes de responsabilité, de subsidiarité et de solidarité, que nous avons empruntés à l'enseignement social de l'Eglise Catholique, soient à la base de toutes ces actions et projets. Au fond, c'est ce même enseignement social de l'Eglise Catholique qui nous a accompagné tout au long de ce travail, notamment dans sa méthodologie : « voir », « juger » et « agir » . Nous avons voulu, pour notre part, suggérer, face à l'épidémie du VIH/SIDA au Rwanda et sa menace pour le développement économique et social de la nation, des principes d'observation, des critères de jugement et des directives d'action235.

Nous pensons donc que l'heure de la solidarité a sonné et que le moment est venu de relier les connaissances, de passer de l'interdisciplinarité à la transdisciplinarité236 en vue d'une approche qui intègre les différentes disciplines, tous les secteurs et tous les acteurs de la vie nationale et internationale. Selon le propos du professeur Marc Gentilini, repris par la commission sociale de l'épiscopat de France, il nous faut, avec le SIDA, arriver à une nouvelle forme de solidarité, car le « SIDA, maladie de société, est plus qu'aucune autre par son retentissement en cette fin du 20ème siècle, une maladie sans frontières, la maladie de la solidarité obligatoire à tous les niveaux sociaux et sous toutes

234 Cf. G. RIST, Le Développement. Histoire d'une croyance occidentale, Presses des Sciences Po, Paris 1996, p. 400.

235 Cf. PAUL VI, Octogesima adveniens, n.4.

236 Cf. E.B. MASINI, «Transdisciplinarity, Future studies and Empirical Research», in Transdisciplinarity: Re-Creating Integrated Knowledge, edited by M. A. SOMERVILLE and D. J. RAPPORT, EOLSS Publishers, Oxford, UK., 2000, pp. 117-118.

les latitudes237. » Nous pourrions donc dire, en reprenant les catégories d'Emile Durkheim, qu'il ne suffit plus de passer de la solidarité mécanique à la solidarité organique238, il nous faut aujourd'hui, à l'ère de la globalisation et de la pandémie mondiale du VIH/SIDA, passer de la solidarité organique à la solidarité obligatoire. En d'autres mots, il faut nous convertir à la solidarité. Avec Kevin Kelly239, nous affirmons même qu'il nous faut apprendre à vivre positivement avec le VIH/SIDA en effectuant une triple conversion : promouvoir la justice économique pour tous, combattre tout ce qui contredit la pleine et égale dignité de l'homme et de la femme, et arriver à articuler une éthique sexuelle plus adaptée à la complexité de la réalité sociale contemporaine, une éthique qui respecte la personne humaine et promeut sa dignité.

Devant ce syndrome que nous qualifions, en rectifiant un peu les mots, de « syndrome de la déficience humaine acquise » - par référence à la marginalisation économique, sociale et éthique qui sont à la base de l'expansion de l'épidémie -, une action commune et responsable de toute la société s'impose ; une action qui serait passage, pour chacun et tous, des conditions moins humaines à des conditions plus humaines et qui constituerait un échec aux symptômes et signes de la « déficience éthique » caractérisant cette ère de la mondialisation où certains, plus égaux que d'autres, sauvent leurs vies et d'autres, moins égaux, semblent être condamnés à mourir dans le cercle vicieux de la pauvreté.

237 Cf. COMISSION SOCIALE DE L'EPISCOPAT (de France), SIDA, la société en question, Centurion, Paris, 1996, p.123.

238 Solidarité mécanique et solidarité organique sont des termes forgés par E. Durkheim pour saisir l'évolution des liens sociaux parallèle à celle de la division du travail. La solidarité mécanique, typique des communautés traditionnelles de taille réduite, est un lien par similitude ; la solidarité organique, caractéristique des sociétés industrielles, est un lien par complémentarité. Cf. Dictionnaire d'Économie et de Sciences Sociales, sous la direction de C.-D. Echaudemaison, Nathan, Paris, 1998, p. 412.

239 Cf. K. KELLY, «Living with HIV/AIDS», in The Tablet, 13 May 1995, pp.599.

« A tous, nous avons voulu rappeler l'ampleur du drame et l'urgence de l'oeuvre à accomplir. L'heure de l'action a sonné : la survie de tant d'enfants innocents, l'accés à une condition humaine de tant de familles malheureuses, la paix du monde, l'avenir de la civilisation sont en jeu. A tous les hommes et à tous les peuples de prendre leurs responsabilités240. »

240 PAUL VI, Populorum progressio, n. 80.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci