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Les Comités de Défense de la Révolution(CDR) dans la politique du Conseil National de la Révolution(CNR)de 1983 à  1987: une approche historique à  partir de la ville de Ouagadougou

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par Kakiswendépoulmdé Marcel Marie Anselme LALSAGA
Université de Ouagadougou - Maîtrise 2007
  

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INTRODUCTION GENERALE

1. Retrospective de l'histoire politique

du Burkina Faso

L'Histoire du Burkina Faso foisonne de mutations qui ont secoué et caractérisé son évolution politique, économique et sociale. L'avènement de l'indépendance le 05 août 1960 consacrait le déclin du régime colonial et laissait à la Haute-Volta la responsabilité de s'autogérer politiquement, économiquement et socialement. Chose ardue pour la nouvelle république qui se trouva très vite confrontée à une série de crises sociopolitiques.

Le 23 novembre 1960, le tout nouveau président Maurice YAMEOGO entamait l'expérience d'un régime constitutionnel. Le caractère présidentiel de cette constitution, accordant beaucoup de prérogatives au président de la République, empoisonna sans délai les relations entre les acteurs de la société civile, politique et religieuse.

Alors que les dispositions constitutionnelles préconisaient le pluralisme démocratique, le Président Maurice YAMEOGO passa outre le respect des textes et développa un pouvoir autocratique fondé sur le parti unique. De fait, le RDA est transformé en parti-Etat, ce qui conduisit ses dirigeants à toutes formes de népotisme et à de pires abus. Le soulèvement populaire du 03 janvier 1966 conduit par les syndicats était la conséquence du désordre politique, et traduisait le mécontentement et le besoin du changement. Cet évènement marqua l'échec de la 1ère République et une irruption des militaires sur l'échiquier politique.

L'avènement des militaires au pouvoir a été salué par l'opinion politique et publique. Le Lieutenant-colonel Sangoulé LAMIZANA qui avait accédé à la présidence mit en place un gouvernement militaire provisoire qui garda le pouvoir pendant quatre ans. Au cours de cette période transitoire, le climat politique demeura assez stable.

En 1970, le Président LAMIZANA procédait à la mise en place de la deuxième République et à la restauration du multipartisme. Le caractère présidentialiste de la 1ère République est abandonné au profit d'un régime parlementaire composé d'un pouvoir législatif, d'un pouvoir judiciaire et d'un pouvoir exécutif conduit par un Premier ministre. Cette réforme fut opérée dans le souci d'équilibrer les pouvoirs.

Malgré cela, elle aboutit à une crise institutionnelle entre le Premier ministre Gérard Kango OUEDRAOGO et le Président de l'Assemblée nationale Joseph OUEDRAOGO. Finalement, le Président LAMIZANA annula la Constitution, l'Assemblée nationale et suspendit les activités politiques le 08 février 1974.

Après quatre années de cohabitation difficile entre les différentes parties opposées, l'armée installa de nouveau un régime d'exception. Le Président LAMIZANA mit en place le MNR (Mouvement National pour le Renouveau), puis s'y appuya pour tenter l'expérience d'un parti unique. Cette tentative fut désavouée spectaculairement les 17 et 18 décembre 1975 par une grève générale.

A cette période, de jeunes officiers dont faisaient partie les acteurs de la révolution commençaient à s'intéresser aux idées révolutionnaires. Des dissensions idéologiques et politiques commencèrent à gagner les rangs des militaires. Pressé de toutes parts, le Président LAMIZANA forma un gouvernement d'union nationale pour assurer une nouvelle transition vers une deuxième Constitution.

En 1978, ce fut l'avènement de la Troisième République qui se traduisit par des élections législatives et présidentielles. Le Général LAMIZANA, bien que sérieusement concurrencé par ses adversaires politiques, gagna cette consultation électorale.

Cependant, une fois élu, le Président LAMIZANA peinait pour résorber les difficultés politiques provoquées par ses opposants. Le gouvernement gagna assez rapidement en impopularité. Manoeuvres politiciennes des partis rivaux, mots d'ordre de grève lancés par les syndicats..., autant de situations conflictuelles qui ne firent que fragiliser la Troisième République et annoncer ainsi son épilogue.

Le 25 novembre 1980, un coup d'Etat militaire dirigé par le colonel Saye ZERBO emportait la Troisième République et mettait aussitôt en place le CMRPN. La population qui s'était finalement lassée des querelles politiciennes et des différentes mues du pouvoir de LAMIZANA approuva de façon globale l'avènement de ce régime. Ce dernier marquait l'accession au pouvoir d'Etat d'une nouvelle génération de militaires, dont les dissensions et les actions, alimentèrent des sursauts, qui en fin de compte contribuèrent à un nouveau coup de force.

Le 07 novembre 1982, des jeunes officiers firent tomber le CMRPN et installèrent le CSP. La disparité des sensibilités idéologiques au sein de ce nouveau pouvoir politique réanima les intrigues au sommet de l'Etat. En effet, la conception politique de l'Etat du Président Jean-Baptiste OUEDRAOGO prônant le retour à une nouvelle expérience constitutionnelle n'avait pas l'agrément du Premier ministre Thomas SANKARA. Celui-ci préconisait l'instauration d'un Etat révolutionnaire d'inspiration marxiste-léniniste.

Le 17 mai 1983, une tentative d'isolement du Premier ministre de la scène politique fut spectaculairement désapprouvée par un soulèvement populaire. Revigoré par la minorité du support populaire du camp présidentiel, Thomas SANKARA, malgré son éviction du poste de Premier ministre, oeuvra avec ses partisans pour faire chuter le président.

Cette déchéance fut effective le 04 août 1983. Encouragée par une population acquise à sa cause, l'aile progressiste de l'armée, incarnée principalement par Thomas SANKARA, Blaise COMPAORE, Boukary Jean Baptiste LINGANI et Henri ZONGO, procédait à la prise du pouvoir. Ce fut le déclenchement de la Révolution Démocratique et Populaire (RDP), avec pour organe de conception et de direction, le Conseil National de la Révolution (CNR), présidé par le Capitaine Thomas SANKARA. Pour le CNR, l'avènement de la révolution constituait une rupture salutaire avec les régimes antérieurs qui « se sont frauduleusement introduits dans l'histoire du peuple et s'y sont tristement illustrés ».1 Ces derniers « ne pouvaient et ne voulaient pas entreprendre une remise en cause des fondements socio-économiques de la société voltaïque. C'est la raison pour laquelle, ils ont tous échoué ».2

Ainsi, l'objectif du CNR était de changer radicalement la société par des innovations politiques, économiques et sociales dans le cadre d'un processus révolutionnaire démocratique et populaire. La concrétisation de ce projet de société nouvelle était conditionnée par la survie du processus révolutionnaire qu'il fallait défendre, soutenir et propager. Pour l'essentiel, le CNR avait besoin de cadres d'action et de rayonnement pour assurer la consolidation et la continuité de la révolution. Ces cadres étaient indispensables à la réalisation de ses idéaux révolutionnaires.

Dans ce sens, dès la nuit du 04 août 1983, le CNR invita le peuple « ~ constituer partout des CDR »3 afin de l'épauler dans une « lutte pour la révolutionnarisation de tous les secteurs de la société voltaïque ».4

Cet appel avait reçu un écho favorable, puisqu'on avait assisté aussitôt à la formation des CDR, dont l'action au service du CNR, est au coeur de notre analyse historique : LES COMITES DE DEFENSE DE LA REVOLUTION (CDR) DANS LA POLITIQUE DU CONSEIL NATIONAL DE LA REVOLUTION (CNR) DE 1983 A 1987 : UNE APPROCHE HISTORIQUE A PARTIR DE LA VILLE DE OUAGADOUGOU.

1 CNR, « Proclamation radiodiffusée : coup d'Etat et changement de régime » in JOURNAL OFFICIEL N°32 du 11 août 1983, page 860.

2 CNR, 1983, Discours d'Orientation Politique (DOP), « Pour une révolutionnarisation de tous les secteurs de la société voltaïque », page 31.

3 Proclamation radiodiffusée du 04 août 1983.

4 CNR, 1983, DOP, op. cit. page 31.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci