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La radiodiffusion au cameroun de 1941 à 1990

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par Louis Marie ENAMA ATEBA
Université de Yaoundé I - Master II en Histoire des Relations Internationales 2011
  

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II.3.2. L'encadrement des ruraux

Comme la plupart des pays africains, le Cameroun traversait dans son ensemble une crise des plus déstabilisatrices. Cette crise était un véritable frein au développement. Elle était beaucoup plus persistante dans les campagnes que dans les villes. Elle était marquée notamment par le conflit entre jeunes et adultes à propos du progrès, et le manque de formation mentale et intellectuelle chez les ruraux. René Leduc évaluait l'ampleur de cette crise et en proposait quelques pistes de réflexion, en ces termes:

Il va de soit qu'un homme non formé, pris à l'état brut, en quelque sorte, sans autre ressource que sa force physique, ne peut être considéré comme un agent économique. L'acquisition des connaissances peut être considérée comme un véritable perfectionnement du capital, c'est-à-dire comme un investissement104(*).

La radio était susceptible d'y apporter des solutions dans l'immédiat.

Dans son ensemble, le Cameroun était confronté à un déséquilibre social et économique dont l'origine tenait pour une large part au malentendu séparant les jeunes et les adultes. En effet, les anciens s'appuyaient sur des structures sociales et économiques qui ne répondaient presque plus ni aux nécessités matérielles, ni aux impératifs sociaux de la vie moderne. Ces structures s'effritaient et se dégradaient105(*). Les jeunes ressentaient confusément le caractère dépassé des idéaux d'antan et s'employaient à s'y soustraire. Mais il était évident que la formation des jeunes à des fins politiques, économique et sociales leurs permettait d'être utiles à leurs villages et de devenir des promoteurs du progrès lorsqu'ils étaient mis en condition de discuter de façon constructive des problèmes locaux. Ils pouvaient ainsi être écoutés et entendus partout, car la mobilisation générale y était nécessaire105(*). Il avait alors été décidé la mise sur pied d'une voie de réconciliation. Seule la radio pouvait assurer cette réconciliation.

L'une des tâches urgentes entreprises au Cameroun pour promouvoir le progrès avait consisté en l'initiation des agriculteurs aux méthodes de savoir-faire qui pouvaient leur permettre de mettre en pratique les procédés d'exploitation. À cette fin, le gouvernement avait mis à leur disposition un service de vulgarisation agricole. Celui-ci assurait entre le chercheur et l'agriculteur les avantages de l'énergie électrique, des machines modernes, un meilleur encadrement alimentaire et sanitaire des animaux et des végétaux, l'accès aux crédits, la gestion rationnelle des exploitations. La radio était chargée de répondre à cette mission complexe. En outre, il était demandé aux agriculteurs de prendre conscience de leur condition, de prendre en main leur destin. L'encadrement des agriculteurs devait répondre aux besoins économiques du pays. Il était en effet question de mobiliser les personnes en vue d'une amélioration substantielle de leurs modes de vie.

L'action de la radio nationale du Cameroun avait vocation à lui assurer un meilleur rayonnement international, susceptible de traduire sa souveraineté effective. Au delà des limites de ce rayonnement international, la radiodiffusion du Cameroun se devait de relever des défis importants.

* 104 René Leduc, in D. Tauzzis Atangana, « Contribution à l'étude des effets éducatifs et sociaux de la radiodiffusion au Cameroun », Thèse de doctorat de 3è cycle en Sciences de l'information et de la communication, Paris, 1988, p. 203.

* 2En tant que moyen d'information populaire, la radio avait une lourde responsabilité. Elle pouvait démontrer que certaines structures anciennes étaient à préserver.

* 105 Dieudonné Tazzin Atangana, « Contribution à l'étude des effets éducatifs et... », p.209.

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