WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La qualité du réveil en salle de surveillance post-interventionnelle

( Télécharger le fichier original )
par Christelle CORCELLE
IFSI Saint Jacques les Flamants - Diplome d'Etat Infirmier 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.11 La douleur post-opératoire :

La prise en charge de la douleur post-opératoire est considérée comme un élément primordial s'inscrivant dans une démarche de santé publique. «La qualité de l'analgésie postopératoire est directement liée à une meilleure compréhension des besoins exprimés par les patients, associée à une organisation performante des différents acteurs de soins»11.

Les textes de référence sur la prise en soin de la douleur post-opératoire sont les suivants :

· Recommandations de la société française d'anesthésie et de réanimation (SFAR) en 1997 sous l'égide de l'agence nationale d'accréditation et d'évaluation de la santé (Anaes) sur les différentes modalités d'analgésies post opératoires.

· Circulaire n°99-84 du 11/02/1999, programme national de lutte contre la douleur.

En SSPI, les soignants sont confrontés à l'agitation postopératoire qui se définit comme «un état d'hyperactivité psychomotrice quasi permanente, spontanée ou réactionnelle»12. Elle est souvent due à des complications ventilatoires, une curarisation résiduelle, un globe vésical ou une douleur. Nous sommes amenés à adapter la démarche thérapeutique pour prévenir ces états chez le patient en post-opératoire immédiat.

Notre manière de prendre en soin est importante mais n'oublions pas que le patient est avant tout un être humain. Il doit comprendre sa pathologie et savoir à son tour se prendre en charge.

2.12 Le patient acteur de son soin :

Le patient doit être acteur de son soin. Nous devons l'intéresser et l'interpeller en adaptant notre attitude, notre position et notre distance. Le choix des mots est très important. «Améliorer ses compétences en relation c'est : utiliser les mots de sécurité et de confort ; éviter les négations, préférer des affirmations ; être attentif au contenu des questions»13. Les cinq sens de la personne soignée sont mobilisés. Le port du masque (qui n'est pas obligatoire en SSPI mais utilisé pour le confort du soignant) peut-il être une barrière à la communication ? Le toucher peut-il avoir un impact positif sur le patient ?

n COUAILLET, Maryse. PEC de la douleur postopératoire de l'adulte. Revue de l'infirmière, n° 136, 12.2007.

12 PLUMEREAU, Christelle, DEBAENE, Bertrand. Troubles du comportement en SSPI. Revue OXYMAG, Novembre/décembre 2006.

13 BESSON, Gilles. L'accueil en 10 secondes et 4 phrases. Revue Interbloc, n°3, Juillet/sept. 2010.

9

Une étude menée à l'Institut Médical Edith Cavell a permis de mettre en évidence le souhait des patients d'être informés avant leur opération. Concernant la salle de réveil, ce sont ales raisons de l'installation en SSPI, les types de surveillance, la durée de passage du patient et la gestion de la douleur»14 qui sont les sujets les plus souvent abordés.

Dans les services d'hospitalisations, j'ai pu constater une question récurrente des patients après leur intervention : « Quelle est la date de sortie prévue ? ». Je me suis demandé si cet empressement à quitter le milieu hospitalier avait un lien avec leur vécu en bloc opératoire. J'ai continué à développer mes recherches et je me suis aperçue qu'en fonction de notre implication en tant que soignant, la prise en soin peut être mieux adaptée. Cependant, nous avons parfois des attitudes très différentes pour une même activité de soin.

Afm d'étayer mon questionnement, j'ai sollicité des IDE en activité ou ayant exercé en SSPI. J'ai remis un questionnaire15 de cinq questions à cinq IDE avec des anciennetés allant de 3 mois à 3 ans. Celles-ci sont axées sur le choix professionnel, la détection de la souffrance psychique, les premières phrases du soignant au réveil du patient, la charge de travail et la prise en soin d'un réveil `violent'. Voici la synthèse des réponses obtenues :

La SSPI est vue comme un service où le travail en pluridisciplinarité est très présent. Un des objectifs de ce choix professionnel est de ne pas tomber dans la routine. C'est le côté technique et l'autonomie de l'IDE qui sont mis en avant. Ce travail permet une autre approche du patient avec une grande diversité dans les pathologies et les prises en charge.

La souffrance psychique est plus difficile à détecter que la douleur physique. Les IDE en SSPI utilisent la communication non-verbale. Ils observent les expressions du visage, les gestes, les mouvements et les attitudes pour la mettre en évidence. Un réveil agité est souvent révélateur d'un mal-être. Le patient se confie beaucoup au réveil. Si la période pré-opératoire a été difficile, le réveil le sera aussi. De plus, chaque personne est différente lors de la phase de réveil donc l'évaluation est d'autant plus difficile.

14 HESPEL, Diane. L'information préopératoire du futur opéré. Bulletin d'Education du Patient, Volume 17, n°4, Décembre 1998.

15 Annexe 5 -- Les questionnaires de pré-enquête.

10

Pour un IDE, la souffrance psychique n'est pas flagrante au réveil, il dit : « Nous gérons plus la douleur physique et l'agitation ». Cependant, il arrive que le patient manifeste son inquiétude avant l'intervention. Cette information sera transmise par l'IDE de bloc au personnel de la salle de réveil.

En général, les premières phrases du soignant envers la personne soignée en SSPI sont : « L'intervention est terminée, vous êtes en salle de réveil » « tout s'est bien passé » « est-ce que vous avez mal ? ». Les IDE précisent que leurs paroles sont souvent oubliées dans les secondes qui suivent la prise de conscience du patient.

Parfois, la charge de travail semble modifier le discours et le ton de la voix. L'essentiel est de rassurer le patient et de lui donner des repères spatiaux-temporaux.

Plus il y a de travail, plus la prise en soin est difficile. En SSPI, le soin doit être rapide dès le réveil pour optimiser la prise en soin. La charge de travail peut également influer sur le comportement du soignant qui ne peut pas prendre de temps nécessaire à rassurer le patient. La gestion du temps est donc très importante. Un manque de ponctualité du chirurgien ou des équipes soignantes va se répercuter sur l'état psychologique du patient. Il y a une diminution des effets de prémédication et une augmentation du stress. Les retards d'entrée en salle d'intervention ont un effet indéniable sur la gestion des patients en SSPI.

La mise en place de l'action en réponse à un réveil mouvementé dépend du degré d'agitation. « Les conditions dans lesquelles le patient a été endormi influent également sur le réveil : induction dans le bruit, personne stressée ... sont des raisons possibles d'un réveil agité ». Certaines IDE affirment que la discussion ne permet pas de calmer le patient et d'autres qu'il faut simplement parler calmement pour apaiser la personne. Cependant, quatre IDE sur cinq mettent en évidence qu'il est essentiel d'utiliser les protocoles médicamenteux et/ou de prévenir l'anesthésiste qui prescrira un traitement pour tranquilliser le patient. Tout cela dans le but d'un maintien et d'une mise en sécurité de ce dernier.

La synthèse de mon questionnaire a confirmé mon raisonnement. Cela m'a permis de cibler ma question de recherche définitive : En quoi la qualité du réveil dépend-t-elle de la posture du soignant dans sa relation à la personne soignée en salle de réveil ?

11

Afin de répondre à cette problématique, j'ai choisi de développer les concepts suivants :

La posture professionnelle ;

La relation soignant-soigné ;

La qualité du soin ;

Le réveil ;

La souffrance et la douleur.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry