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Exploitation minière en Mauritanie et protection de l'environnement, cas de la SNIM

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par Elycheikh Samba
Université Mohamed 5 de Rabat, Souissi - Master 2013
  

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PARAGRAPHE 2

MONTEE DU CONCEPT DU DEVELOPPEMENT DURABLE

L'usage du terme de développement durable ou soutenable s'est considérablement étendu depuis une dizaine d'années. La légitimité de l'objectif n'est plus contestée ni par les États ni par les entreprises. L'analyse économique traitant de la « durabilité » s'est étendue au détriment de l'économie du « développement » : de nombreuses études théoriques et empiriques tendent à montrer que la croissance économique ne peut être durable que si l'on se préoccupe, dans le même temps, de l'environnement naturel et du développement humain. Au-delà du champ économique, l'étude du développement durable implique donc la contribution de disciplines relevant des sciences naturelles et physiques.

La thèse du développement durable affirme que la pérennité du développement repose sur les conditions suivantes :

- une croissance économique privilégiant la durabilité des produits ;

- une croissance démographique modérée ;

- la satisfaction des besoins sociaux de base ;

- la garantie de l'équité entre individus, générations et États ;

- la protection de l'environnement et une gestion optimale du capital naturel.

Si ces prémisses font l'objet d'un large consensus, les moyens à utiliser pour parvenir au développement durable donnent lieu à une querelle politique fondamentale. Selon le diagnostic porté sur la situation actuelle et le paradigme retenu, le développement durable peut en effet s'accommoder des modes actuels de croissance ou, au contraire, conduire à une remise en cause radicale du capitalisme27.

Au coeur du développement durable, on trouve la nécessité de tenir compte simultanément des « trois piliers » que sont la société, l'économie et l'environnement. Quel que soit le contexte, l'idée de base reste la même : les personnes, les habitats et les systèmes économiques sont interreliés.

Il est possible d'ignorer cette interdépendance pendant quelques années ou quelques décennies, mais l'histoire a montré que des signaux d'alarme ou une crise finissent toujours par nous rappeler qu'elle existe. Le fait est que nous dépendons des écosystèmes et de ce qu'ils nous apportent dans tout ce que nous faisons : faire tourner des entreprises, bâtir nos communautés, nourrir nos populations, etc.

27 L'économie Mondiale Le Développement Durable : Quelles Limites A Quelle Croissance ? Nina Kousnetzoff 2004 Editions La Découverte, Collection Repères, Paris, 2003.P1

47

Que l'on considère les choses les plus immédiatement vitales et évidentes - faire pousser des aliments ou trouver de l'eau potable - ou d'autres, moins évidentes mais tout aussi importantes - production d'oxygène pendant la photosynthèse ou élimination des déchets par les bio réducteurs -, il est impossible de nier l'évidence : nous dépendons de notre environnement pour vivre. Si nous détériorons ou détruisons la capacité de notre environnement à bien fonctionner, nous pourrions être exposés à des conséquences qui nous laisseraient totalement démunis. De même, sur le long terme, le succès et la stabilité d'une société dépendent de la santé et de la productivité de sa population.

Une société (ou des communautés au sein d'une société plus vaste) confrontée à des troubles, à la pauvreté et aux maladies ne se développera pas sur le long terme : le bien-être social et le bien-être économique se nourrissent l'un l'autre, et l'ensemble du système a besoin d'une biosphère saine pour exister28.

a- Textes fondateurs

Développées dès l'après-guerre, les préoccupations liées à l'environnement et à l'épuisement des ressources naturelles ont été popularisées au début des années soixante-dix avec les travaux du Club de Rome, avant d'acquérir une reconnaissance internationale dans les années quatre-vingt. Elles ont trouvé d'autant plus d'écho que les modes de développement économique étaient contestés.

1) Du Club de Rome à Johannesburg

Le Club de Rome, association à but non lucratif de droit suisse fondée en 1968, conduit des réflexions inspirées de craintes de même nature que celles de Malthus.

Ces craintes portent sur les dangers que présente une croissance économique et démographique exponentielle vis-à-vis de l'épuisement des ressources, de l'accumulation de la pollution, et de la surexploitation des systèmes naturels. Le rapport Meadows, publié en 1972 par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), intitulé The Limits of growth, déclencha de nombreuses réactions, Halte à la croissance.

28 Tracey Strange Anne Bayley Le Développement A La Croisée De L'économie, De La Société Et De L'environnement Ocde 2007 P 24

48

Ces travaux furent en tous cas pris au sérieux et incitèrent à une réflexion en profondeur sur le sens et les modalités du développement, sur les régulations qui limitent les progressions géométriques dans la nature sous peine de catastrophe29.

2) Le rapport Brundtland et les deux paradigmes

En 1987, la Commission des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (World Commission on Environment and Development, WCED) publiait le Rapport Brundtland, du nom de sa présidente, Gro Harlem Brundland, et intitulé «Our Common Future». Ce document est devenu la conception directrice du développement durable tel qu'on l'entend aujourd'hui encore.

Le Rapport Brundtland constate que les problèmes environnementaux les plus graves à l'échelle de la planète sont essentiellement dus à la grande pauvreté qui prévaut dans le Sud et aux modes de consommation et de production non durables pratiqués dans le Nord. Il demande une stratégie qui permette de conjuguer développement et environnement.

Ce processus est défini par le terme de «sustainable development», qu'on a traduit par la suite par «développement durable» et dont on donne la définition suivante: «Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leur propres besoins».En 1989, le Rapport Brundtland a fait l'objet d'un débat à l'assemblée générale des Nations Unies, qui a, en conséquence, décidé d'organiser une conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement30.

h- La Finalité

Dès lors, il pourrait se révéler utile de voir l'avènement du développement durable comme un changement de fond dans la façon dont les gens et les gouvernements perçoivent leurs activités, leurs rôles et leurs responsabilités. Autrement dit, après s'être initialement focalisé sur l'augmentation de la richesse matérielle, on passerait à un modèle plus complexe, interconnecté, du processus de développement humain.

29 Présentation Du Développement Durable P 3 Victor Jean-Claude Mai 2006 V j c International

30 1987: Le Rapport Brundtland, office fédéral du développement territorial www.OFDT.CA

49

Par conséquent, le développement durable est :

l Un cadre conceptuel : un outil pour changer la vision prédominante du monde et adopter une vision plus holistique et équilibrée ;

l Un processus : une façon de mettre en pratique les principes de l'intégration - à travers l'espace et le temps - dans toutes les décisions ;

l Une finalité : déterminer les problèmes spécifiques d'épuisement des ressources, de soins de santé, d'exclusion sociale, de pauvreté, de chômage, etc., et les régler.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery