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Stratégies de sortie de crise pour le coton africain à Â  l'OMC et au-delà Â . Défis actuels et futurs

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par Hadi Honoré YONLI
Global Business School, Tarragona (Espagne) - Master en relations internationales 2013
  

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I.5. Equilibre des filières coton

Les performances financières du secteur cotonnier, compte tenu de la volatilité des prix du marché comparée aux coûts de production et de commercialisation sont caractérisées par des années déficitaires. Il est besoin de mécanismes de compensation pour assurer au minimum l'équilibre des comptes du secteur et assurer un revenu garanti aux producteurs.

Face à la volatilité des prix et en l'absence de compensations financières sur le plan international, les pays africains sont contraints de recourir à la politique et à des mécanismes de soutien.

Une des solutions proposée est celle du Fonds de soutien dont la formule ne fait pas l'unanimité. Dans ce système, il s'agit d'abonder le fonds dans les années fastes pour soutenir le revenu dans les années néfastes. Le fonds peut réduire l'amplitude des fluctuations d'année en année mais il ne peut pas modifier la tendance à moyen terme. Si l'indice A marque une tendance baissière, la filière ne peut rester compétitive que si les coûts de production diminuent22.

I.6. Concurrentiels

Les producteurs de coton Africain sont face à de très gros producteurs américains ou brésiliens, très mécanisés. Les écarts de productivité, de rendement et donc de coûts sont considérables, en défaveur des pays africain.

I.7. Subventions

Le fait que les subventions cotonnières américaines contribuent à déprimer le cours du coton sur le marché mondial et causent un préjudice aux exportateurs de coton a été reconnu par les juges de l'OMC comme nous l'avons vu au chapitre précédent à l'issue du différend opposant le Brésil aux Etats-Unis. L'expansion de la culture du coton a contribué à réduire la pauvreté en zone sahélienne et la relation de cause à effet ne semble plus contestée.

Il y a lieu de rappeler simplement comme nous l'avons également vu au chapitre précédent, le message puissant de l'Initiative des quatre Pays les Moins Avancés (PMA) soumise en mai 2003 à l'OMC et qui stipulait à juste titre que l'élimination des

22 Louis Goreux, « Soutien d'urgence », 29 mai 2005

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subventions aux USA et dans l'Union européenne réduirait la pauvreté de 10 millions d'africains vivant avec moins de 1 dollar par jour et par personne et ne coûterait rien aux E.U et à l'UE puisque les pertes de leurs producteurs seraient plus que compensées par les gains de leurs contribuables.

I.8. Libéralisation et privatisation

L'expérience a montré que la libéralisation conduisait généralement à une augmentation de la production et une réduction des coûts. Certains en ont conclu que la libéralisation de la filière cotonnière était la solution pour l'Afrique. Si les cours baissent, il faut accélérer les réformes et permettre la libre accès des opérateurs privés à tous les maillons de la filière afin d'intensifier la concurrence.

Mais, les réformes des filières cotonnières africaines n'ont pas été sans causer de problèmes, comme il apparaît dans l'étude comparative de six pays africains conduite il y a deux ans23.

La production a augmenté plus rapidement en zone CFA où la libéralisation était moins avancée (en particulier au Burkina et au Mali) que dans le reste de l'Afrique (en particulier, au Ghana et en Tanzanie) où les réformes étaient plus avancées. Le monopole dont bénéficiait la SONAPRA au Bénin a été aboli en 1995 avec l'entrée d'égreneurs privés sur le marché, mais la production du Bénin a plafonné de 1995/96 à 2004/05, alors que celle du Burkina a quadruplé au cours de la même période.

Néanmoins, l'augmentation de la production dans les pays avant la libéralisation ne s'est pas toujours accompagnée d'un équilibre des comptes du secteur et cette situation a requis des interventions coûteuses de l'Etat.

Il faut sans doute réformer. Cependant, dans les processus de réformes, il y aura lieu de tenir compte des leçons apprises, des bonnes pratiques et des exigences d'efficacité.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery