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Etude de sensibilité de streptococcus mutans aux extraits totaux de khaya nyasica

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par Dieumerci DISADILA
Université de Lubumbashi ( UNILU ) République démocratique du Congo - Docteur en sciences pharmaceutiques 2013
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

Le monde végétal est fascinant et celui des plantes qui soignent nous rapproche encore plus d'une nature généreuse qui nous offre le médicament à portée de main (11).

Les enquêtes de terrain auprès des tradipraticiens et la consultation des ouvrages de référence sur les médecines savantes grecque, arabo-persane, indienne et chinoise nous confirment que les savoirs se sont transmis, améliorés au fil du temps. Ils constituent la tradition avec ses rites et ses pratiques (11).

La carie dentaire est actuellement classée par les experts de l'Organisation Mondiale de la Santé(O.M.S) au troisième rang des fléaux mondiaux, immédiatement après les affections cancéreuses et les maladies cardio-vasculaires (1).

Mais le scientifique attaché aux traditions soumettra la plante au crible de l'évaluation afin d'en vérifier le bien fondé (11).

On considère à l'heure actuelle que près de 75% de la population africaine n'a recours qu'aux plantes qui l'entourent pour se soigner et n'a pas accès aux médicaments dits «modernes» (19).

La thérapie par les plantes, encore appelée phytothérapie, nous permet de prévenir et même de guérir certains troubles de l'organisme de façon naturelle.

Cette thérapie exige cependant des précautions car d'un mauvais usage d'une plante peut résulter la maladie ; le dosage doit tenir compte de la plante (sèche ou fraiche), du type de préparation souhaitée (infusion, macération...) et de la quantité désirée(une tasse, un litre...).

Les plantes ont un impact imparfait sur la santé des individus, cet impact est parfois évident, parfois très indirect. Il est souvent bénéfique mais peut être aussi dangereux voire mortel.

De ce fait, nous étudierons les propriétés antibactériennes de la plante Khaya nyasica récoltée sur la route Kasumbalesa, plus précisément au village Kasamba ainsi que son activité sur Streptococcus mutans

Il sied de signaler par ailleurs qu'un certain nombre de travaux ont été effectués sur les plantes ayant des propriétés antibactériennes.

Parmi ces travaux, comptent celui de :

- SANGU (2007) sur l'Evaluation de l'activité antibactérienne des extraits totaux de quelques plantes médicinales récoltées à Lubumbashi et ses environs sur les staphylocoques responsables des infections génito-urinaires.

Toutefois, il convient de se demander :

- Si Khaya nyasica possède des substances chimiques ayant des propriétés antibactériennes ?

- Si Khaya nyasica est capable d'inhiber la prolifération et/ou d'éliminer Streptococcus mutans ?

C'est dans ce contexte que se situe cette présente étude qui porte sur la période allant de Février à Juillet 2013 où nous avons fréquenté le village Kasamba sur la route Kasumbalesa.

Hormis l'introduction, notre travail comporte une partie bibliographique élucidant une notion générale sur Streptococcus mutans, les pathologies causées par ce germe et un aperçu sur les plantes médicinales ainsi qu'une partie pratique ou expérimentale, où nous trouvons : le matériel, les méthodes, les résultats et leurs interprétations ainsi que la discussion.

Une conclusion sanctionne la fin de ce présent travail.

CHAPITRE I : NOTIONS GENERALES SUR STREPTOCOCCUS MUTANS

I.1. Streptococcus mutans

I.1.1. Définition

Streptococcus mutans est une bactérie cocciforme de type Gram positif. Elle fait partie de la flore commensale de la cavité buccale. Il s'agit de la bactérie la plus souvent en cause dans les caries dentaires (4).

Streptococcus mutans ne signifie pas forcément caries. Celles-ci seraient la conséquence du régime alimentaire, principalement le saccharose, qui engendre une acidité ainsi qu'une production de glucanes insolubles dans l'eau (par la présence de Streptococcus mutans), puis fragilise l' émail dentaire avec la formation d'un biofilm, entraînant une virulence des streptocoques mutants(4).

I.1.2. Morphologie

Streptococcus mutans est une bactérie cocci gram positif, immobile, de forme arrondie ou ovoïde, non capsulée, sporulé, anaérobie strict ou facultatif de 0,5 à 1 Micron, disposée en chainette (4).

Figure 1 : Streptococcus mutans (4).

I.1.3. Habitat et pouvoir pathogène

Streptococcus mutans s'installent dans la bouche qu'après la naissance des dents, en plus d'être à la base de la formation des caries, elles sont associées aux endocardites, gingivite... Ce sont des commensaux de la bouche et de l'intestin (4).

Ils représentent 30 à 60% de la population bactérienne des surfaces des dents, des joues, de la langue et de la salive. Les dents sont couvertes par la plaque dentaire constitue d'une agrégation de bactéries, de glycoprotéines salivaires, de sels inorganiques et de dextrane à partir du saccharose présent dans l'alimentation. La plaque dentaire adhère à la surface de l'émail des dents et aux gencives ; ces tissus sont perméables aux bioproduits microbiens(acides, antigènes et enzymes) et deviennent vulnérables à l'invasion microbienne.

La plaque dentaire joue un rôle étiologique prédominant dans la formation des caries et des parondopathies. Ces liaisons sont à l'origine d'endocardites infectieuses, notamment après des soins ou des extractions dentaires (4).

50 à 60% des endocardites infectieuses sont dues aux streptocoques non groupables(S. sanguis, S. mutans, S. salivarius et S. milleri) (4).

I.1.4. Caractéristiques biochimiques

- Absence de catalase

- Croissance sur milieux hostiles

- Résistance à l'optochine et de la lyse des cultures par la bile

- Résistance sans gaz de nombreux hydrates de carbone (étude sur eau peptoné additionnée de bleu de bromothymol en 72H)

- Facilement différenciées par la caractérisation de ces polyosides sur des milieux hypersaccharosés. Le principe du test est basé sur l'hydrolyse du saccharose en ses composants mono saccharidiques par ces streptocoques. Certaines formes du dextrane à partir du glucose (4).

I.1.5. Caractéristiques antigéniques

Sur le plan antigénique, nous distinguons chez les streptocoques :

- Une nucléoprotéine P spécifique du genre et correspondant à l'appareil nucléaire et au cytoplasme

- Le polyoside C, responsable de la spécificité du groupe (Lancefield) correspond à un acide teichoique. Ainsi les différents groupes de streptocoques sont désignés par les lettres majuscules (A à H et K à U). certaines espèces ne possèdent pas de polyoside C(streptocoques non régroupables) (4).

I.1.6. Caractères culturaux

Les streptocoques sont des germes très exigeants qui repoussent difficilement sur les milieux usuels pour streptocoques après leur isolement d'une hémoculture (trouble uniforme du milieu liquide). La mise en évidence de ces souches est possible en milieux de culture thiolés(L-cystéine, acide thioglycolique, etc....) de pyridoxine et D-alanine. Le phénomène de satellitisme est caractérisé par la croissance des streptocoques déficients sous la forme de colonies minutes entourant la culture en touche du genre révélateur.

- Aéroanaerobie facultatif

- Fragile et exigeant (gélose au sang) (4).

I.1.7. Résistance aux antibiotiques

La capacité pour une souche bactérienne de supporter une concentration d'antibiotiques notablement plus élevée que celle qui inhibe la majorité des autres souches de la même espèce définit la résistance.

1) Résistance naturelle

C'est un caractère présent chez toutes les souches appartenant à la même espèce. Les streptocoques sont tous résistants à l'azide de sodium, au cristal violet, à l'acide nalixidique, aux polymiximes et aux aminosides (résistance naturelle de bas niveau). Cette résistance est due à un défaut de pénétration à travers la paroi cellulaire streptococcique. Les aminosides n'atteignent pas alors leur cible, c'est-à-dire les sous-unités ribosomiques 30S. La résistance naturelle de bas niveau des aminosides rend compte de l'inefficacité de ces produits en monothérapie.

La résistance naturelle serait alors sous la dépendance d'un gène ; l'A.D.N de la bactérie résistante ne code pas un des éléments intervenant dans le mécanisme d'action, au niveau de la paroi ou du cytoplasme (4).

2) Résistance acquise

Elle apparait chez certaines souches d'une espèce considérée habituellement sensible. Elle intervient soit lors d'une mutation chromosomique, soit lors d'une acquisition de gène par transfert génétique (plasmide ou transposon) (4).

CHAPITRE II : PATHOLOGIES LIEES A STREPTOCOCCUS MUTANS

II.1. Introduction :

Streptococcus mutans provoque les pathologies suivantes : carie dentaire, gingivite, parodonpathies, endocardites...(4). Seule la carie dentaire est développée dans ce travail.

II.2. Carie dentaire

II.2.1. Définition

La carie dentaire, ou juste carie est une maladie infectieuse de la dent, est une lésion de l' émail et de la dentine qui touche une ou plusieurs dents et qui se caractérise par le développement d'une cavité et la détérioration des tissus de la dent. L'agent souvent en cause est le Streptococcus mutans (1).

Figure 2 : carie dentaire avancée (1).

II.2.2. Historique

La carie est une maladie courante chez l'être humain, mais pour la plupart des autres mammifères, la carie témoigne d'une santé générale dégradée et de carences alimentaires.

Elle serait apparue au cours de l'époque néolithique : suite à la sédentarisation associée à la domestication des céréales, le changement de régime alimentaire dû à la consommation des farines aurait permis son apparition. Les dents humaines datant de cette période mais appartenant à des populations vivant encore de la chasse et de la cueillette (y compris de baies sucrées) ne sont pas atteintes par des caries.

Depuis le milieu du XXe siècle et encore largement de nos jours la carie a été considéré selon la « représentation de Miller », principalement caractérisée par :

· Maladie infectieuse à germe spécifique transmissible (pour laquelle un vaccin est donc envisageable). Les bactéries Lactobacillus acidophilus et Streptococus mutans étaient désignées responsables de la formation de la carie ;

· Principale substance cariogène : le sucre ;

· Le fluor est l'outil central de prévention et de traitement.

Des études récentes invalident cette représentation : le sucre, le fluor n'ont plus les rôles centraux qu'on leur accordait ; le régime alimentaire, la santé générale, le patrimoine génétique et les facteurs sociaux sont des déterminants importants. Les pratiques d'hygiène buccale et les politiques associées sont à revoir en profondeur. La carie devient une affection chronique multifactorielle d'origine endogène, non transmissible (1).

II.2.3. Etiologie

La formation de la carie est avant tout due à de multiples facteurs endogènes :

« Elle résulte d'un déséquilibre dans la flore bactérienne du biofilm présent à la surface de la dent suite à un changement brutal de l'environnement local » (18).

Les facteurs déterminant l'équilibre (et le déséquilibre) du biofilm sont :

· Les bactéries elle-même. Toute bouche possède une flore bactérienne. Celle-ci peut comporter plusieurs centaines d'espèces, variables d'un individu à l'autre.

· Le régime et la fréquence d'absorption des intrants : régime alimentaire, alcool, cigarette, médicaments...

· Le système salivaire de l'hôte.

· Le système immunitaire de l'hôte.

Les importances relatives et les interactions entre tous ces facteurs ne sont pas encore entièrement comprises.

La formation de la carie débute lorsqu'un déséquilibre dans le biofilm permet à certaines bactéries de se reproduire plus vite. Une fois que la proportion de ces populations a atteint un seuil critique la maladie peut se développer. Les bactéries impliquées dans le phénomène sont présentes dans le biofilm à l'état sain. Elles participent à son équilibre et ne sont pas des agents pathogènes à détruire préventivement, d'où l'abandon de l'idée d'un vaccin.

Certains des facteurs pouvant rendre le biofilm propice à la formation de caries semblent êtres identifiés :

· Génétiques ; La prise de tabac, l'alcool ;

· La prise de certains médicament, par exemple ceux entraînant une diminution de la sécrétion salivaire ;

· Certains changements d'habitudes alimentaires ;

· Les facteurs sociaux-économique et psychosociaux de l'hôte.

L'évidence du sucre comme cause de la carie a commencé à être remise en question dans les années 1990. Les études indiquent que le sucre ne doit plus être considéré comme le seul responsable de la carie : la relation sucre/carie est plus faible aujourd'hui, et réduire la consommation de sucre n'est plus nécessaire.

« Plus que la quantité, ce sont la fréquence et la durée des prises [d'un aliment] qui importent » (6).

II.2.4. Mode de transmission

La carie n'est absolument pas une maladie contagieuse, elle dépend de 3 facteurs :

- L'alimentation,

- L'individu (un peu de génétique, un peu d'immunité ...)

- Et des bactéries contenues dans la bouche.

Elle s'acquière au cours du temps !!! Il est donc possible que tu es changé des habitudes alimentaires et que cela entraine une vague de caries (6).

II.2.5. Epidémiologie

La carie constitue la troisième pathologie la plus fréquente au monde.

La carie est actuellement classée par les experts de l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S) au troisième rang des fléaux mondiaux, immédiatement après les affections cancéreuses et les maladies cardiovasculaires. Il s'agit d'une maladie microbienne, multifactorielle, qui parvient à détruire la substance la plus dure du corps humain, l'émail, avant d'atteindre la dentine, à moins qu'elle ne se développe au niveau de la racine où elle intéresse alors initialement le cément.

Les indices nécessaires à l'étude de la distribution de la carie sont passés en revue afin de mieux appréhender les déterminants des caries des dents temporaires et permanentes (2).

II.2.6. Symptomatologie

Les premiers signes peuvent apparaître une fois que la carie a atteint la dentine. Mais parfois la douleur ne survient que très tardivement. C'est pourquoi il est vivement conseillé de ne pas attendre d'avoir mal pour consulter un dentiste.

· Douleurs au froid et au sucré signent le plus souvent une carie active ou une dénudation du collet dentaire, qu'il est urgent de faire traiter.

· Douleurs au chaud ou à la pression signent généralement une reprise de carie sous une obturation qui a évolué discrètement et a provoqué la nécrose de la dent concernée.

· Dommages visibles : initialement tache blanche (pas toujours très visible). Une tache marron (plus ou moins foncée) signe une carie ancienne, reminéralisée, qui n'est plus active.

Lorsqu'on remarque un trou dans la dent, la carie est déjà avancée ; la dent risque de devoir être dévitalisée (1).

II.2.7. Diagnostic

Le diagnostic est facilement réalisé par le dentiste puisque la carie est souvent visible à l'oeil nu. Il pose des questions sur la douleur et la sensibilité des dents. Une radiographie peut confirmer la présence d'une carie (2).

II.2.8. Prophylaxie

La prévention des caries dentaires passe avant tout par :

· une hygiène bucco-dentaire : un brossage régulier avec un dentifrice fluoré après chaque repas donc trois fois par jour, ou au moins un brossage approfondi deux fois par jour. Bien que ce brossage n'est pas curatif : il ralentit ou stoppe le développement de caries présentes, il ne peut pas faire disparaître la plaque dentaire mais casse les biofilms dentaires et fluore. La durée utile du brossage n'est pas déterminée (3 minutes environ recommandé). Utiliser une petite brosse souple ou moyenne (changée tous les mois ou dès que les poils sont courbés) et pratiquer des petites rotations pour faire passer les poils entre les dents.

· Il faut éviter de grignoter ou de boire des boissons sucrées en dehors des repas.

· Les sodas, sirops et jus de fruits sont très acides ce qui diminuera le pH buccal et favorisera l'apparition de caries. Les produits « light », eaux aromatisées, jus « naturels » n'y échappent pas. L'eau doit être la boisson privilégiée, surtout chez les jeunes enfants.

· Un régime alimentaire adapté : privilégier les aliments complets par rapport aux aliments raffinés, remplacer aussi le sucre blanc par du sucre de canne non raffiné.

· Le dépistage régulier chez le dentiste : cela permettra de traiter les caries à un stade initial. On ne guérit pas d'une carie dentaire, on stoppe sa progression par son curetage et on obture la cavité résiduelle. Ce dépistage se fera idéalement tous les six mois, une visite annuelle au moins chez l'adulte qui présente peu de problèmes de carie dentaire ou de problèmes gingivaux (2).

II.2.9. Traitement

La carie nécessite des soins très tôt. Les débuts de carie sont simplement nettoyés par le dentiste. Celui-ci peut également détartrer et appliquer un gel à base de fluor. La salive possède la capacité de reminéraliser naturellement les dents.

Si la carie touche seulement l'émail ou la dentine, à ce niveau, il s'agit d'abord du nettoyage de la cavité dentaire à la fraise, puis le dentiste procède à l'obturation en utilisant un produit de restauration tel qu'un amalgame d'argent.

Si la dent est très endommagée, il faut la restaurer à l'aide d'une couronne.

En présence d'une carie particulièrement avancée, la dévitalisation de la dent est nécessaire, à ce niveau la pulpe est désormais irrécupérable car le nerf est atteint, il faut donc recourir au traitement de canal.

Si la dent cariée est très abimée, une dévitalisation et une extraction de la dent peuvent être nécessaires. Une prothèse dentaire sera posée.

Ces soins sont en général effectués sous anesthésie locale.

Les douleurs provoquées par une carie dentaire peuvent être soulagées avec du paracétamol ou de l'ibuprofène. En cas d'abcès une antibiothérapie sera nécessaire (5).

CHAPITRE III : APERCU SUR LES PLANTES MEDICINALES

III.1. Définition

Ces sont toutes plantes qui contiennent une ou plusieurs substances pouvant être utilisées à des fins thérapeutiques ou qui sont des précurseurs dans la synthèse de drogues utiles (22).

La plante est rarement utilisée entière. Le plus souvent il s'agit d'une partie: bulbe, racine, tige, écorce, fleur, etc.

Figure 3 : La plante de Khayanyasica

Figure 4 : Fruit de Khaya nyasica Figure 5 : Feuilles de Khaya nyasica

III.2. Récolte et conservation des plantes médicinales

Si les plantes médicinales s'utilisent presque toujours sous forme séchée, il est toute fois indispensable de cueillir des parties des plantes fraiches : les fleurs nouvelles, feuilles vertes et odorantes et mise à fruit récentes (graines récemment produites). Après avoir fait sa récolte dans son jardin de plantes médicinales, feuilles et fleurs doivent être séchées dans un lieu sec et bien aéré. Afin de préserver toute l'activité de la plante, il est également indispensable de conserver les plantes séchées dans des récipients hermétiquement fermés, qu'ils soient en carton ou en verre (évitez le plastique) (6).

III.3. Méthodes d'obtention de l'extrait de la plante

Les racines, fruits, feuilles et tiges sont récoltés à la main, séchées à l'air libre et réduites en poudre.

III.4. Actions générales des plantes médicinales

Les actions des plantes médicinales sont très nombreuses. En voici quelques exemples:

- Antispasmodique: permet de lutter contre les spasmes musculaires.

- Apéritif: stimule l'appétit.

- Dépuratif: purifie et détoxifie l'organisme en aidant à l'élimination des déchets par action diurétique ou laxative.

- Diurétique: stimule la fonction rénale et accroît le volume des urines.

- Etc...(5).

III.5. Propriétés pharmacologiques de quelques groupes chimiques des plantes médicinales

III.5.1. Alcaloïdes

Leurs propriétés sont généralement variées et dépendent de leurs composantes chimiques par exemple :

- Action sur le système nerveux central ; comme anti dépresseur : codéine, morphine....

- Action sur système nerveux autonome : excitant du sympathique : hordéine, éphédrine

- Action sur les vaisseaux : hypertenseur : hydrastine

- Action sur la circulation sanguine : vincamine : améliore la circulation cérébrale.

- Action antibiotique, antiparasitaire, anthelminthiques à des doses variées : quinine toxique pour l'hématozoaire du paludisme

- Action antitumorale : vincaleucoblastine de la Pervenche (5).

III.5.2. Flavonoïdes

Les flavonoïdes sont des pigments (le plus souvent de couleur jaune) et sont retrouvés chez presque tous les végétaux. Ce sont des composés très répandus et plus de 3000 d'entre eux sont connus. Ces composés sont pour la plupart dotés d'activité thérapeutique.

Principales activités pharmacologiques:

- Activité anti-oxydante et anti-radicalaire : les flavonoïdes sont capables de se complexer avec certaines enzymes et de ce fait sont capables de métaboliser le dioxygène.

- Activité protectrice vasculaire : les flavonoïdes augmentent la résistance des parois capillaires et diminuent leur perméabilité (activité de type vitamine P ou C2) (7).

III.5.3. Quinones

Ces composés ont une action spasmolytique, antibactérienne surtout contre les Gram- (les groupes C=O réagissent avec les S-H et empêchent la croissance bactérienne), ils ont aussi une activité fongicide parfois vermifuge et cytotoxique.

Des réactions d'allergies sont aussi rapportées du fait de réactions entre des benzoquinones et des protéines de l'homme (7).

III.5.4. Terpénoides

Les terpénoides ou les terpènes sont dérivés de l'isoprène largement répandus dans la nature.

Ce sont des composés organiques utilisés comme purgatifs à faible dose, ils sont antifongiques, antiseptiques, vermifuges, bactéricides et cardiotoniques (7).

III.5.5. Saponines

Les saponines sont très connues pour leurs proprieìteìs biologiques et pharmacologiques variées, principalement immunostimulantes, immunoadjuvantes, hypoglycémiantes et anti-inflammatoires, de détergent, excellent agent moussant, émollientes et astringentes, antioxydant, anticancéreuses, anti-cholesterolemiques, antibactériennes, antifongiques et insecticides, expectorantes, elles provoquent la lyse de cellules (ce qui explique leur toxicité pour de nombreux organisme, en particulier aquatique.

Elles augmentent la perméabilité intestinale aux larges molécules. Ce qui est à la fois intéressent et dangereux (13).

III.5.6. Stéroïdes

Sont des produits naturels tetracycliques qui sont dotés d'une puissante activité physiologique, Dans le corps humains par exemple contrôle le développent sexuel ainsi que la fertilité en plus d'autres fonctions en raison des ces caractéristiques, des nombreux stéroïdes souvent résultent de la synthèse au laboratoire, sont employés comme médicament pour traiter par exemple le cancer, arthrites ou allergies, ainsi que dans le contrôle de naissance, dans les stéroïdes de trois cycles de types cyclohexane sont accolés l'un a l'autre de manière a former un angle et généralement par de fonction inter cycle de type trans, comme dans la transdecaline (7).

Le 4emecycle est un cyclopentane, non ajout engendre la structure tetracycliques typique les stéroïdes constituent comme agent de contraception par le biais du contrôle du cycle menstruel et de l`évolution chez la femme (7).

III.5.7. Hétérosides cyanogénétiques

Ce sont des substances qui libèrent l'acide cyanhydrique sous l'action d'une enzyme.

Cet acide a une action sur la glande thyroïdienne et sur la chaine respiratoire pouvant rapidement conduire à la mort.

A cause de leur toxicité chez l'homme et chez les animaux, les hétérosides cyanogénétiques n'en sont pas utilisés en thérapeutique.

Cependant, ils sont recherchés uniquement comme indicateur de la toxicité dans les plantes (13).

III.5.8. Tanins

Responsables de l'activité anti diarrhéique, bactériostatique, antifongiques, antivirales, anti inflammatoires, anti hypertensive, antimutagène, anti tumorale, anti oxydantes immuno-stimulante, catalytiques, astringentes et cicatrisantes, vitaminiques P(7).

III.6. Espèce végétale à l'étude : Khaya nyasica

Khaya nyasica est le nom d'un genre d'arbres de la famille des Méliacées qui compte sept espèces, originaires d'Afrique tropicale.

Ce sont de grands arbres pouvant atteindre 30 à 35 mètres de haut, plus rarement 45 mètres, avec un tronc de plus d'un mètre de diamètre, souvent muni de contreforts à la base.

Les feuilles sont composées pennées, avec 4 à 6 paires de folioles, la foliole terminale étant absente ; chaque foliole, longue de 10 à 15 cm, est brutalement arrondie à son sommet, mais celui-ci se termine souvent par une pointe acuminée. Les feuilles peuvent être, selon les espèces, caduques ou pérennes.

Les fleurs, petites, sont regroupées en inflorescences lâches, et comptent quatre ou cinq pétales jaunâtres et dix étamines.

Le fruit est une capsule globuleuse, de 5 à 8 cm de diamètre, à 4 ou 5 valves. Ils contiennent de nombreuses graines ailées.

Noms communs
(Bemba): Mululu, mushikishichulu
(Nyanja): Mbawa, mlulu
(Swahili): Mkangazi
(Tonga): Mululu

(Dénomination commerciale): acajou d'Afrique, Munyama, acajou rouge,Ougandaacajou

Figue 6 : La plante Khaya nyasica

CHAPITRE IV : ECHANTILLONS, MATERIEL ET METHODES

IV.1. Présentation du cadre de recherche

La récolte de la plante s'est déroulée dans la province du Katanga, plus précisément au village Kasamba sur la route Kasumbalesa.

La partie expérimentale de notre travail a été faite dans 3 laboratoires différents, à savoir :

- Le laboratoire géomorphologique et de chimie à la Faculté des Sciences de L'Université de Lubumbashi, Ce dernier se trouve sur l'avenue de la maternité au numéro 2, derrière le ministère provincial de la santé. Le laboratoire nous a permis de faire un traitement préliminaire de notre plante Khaya nyasica. C'est aussi un cadre servant aux travaux pratiques des étudiants. Il est mis à la disposition des chercheurs qui effectuent des études phytochimiques.

- Le laboratoire de la Faculté des Sciences pharmaceutiques de L'Université de Lubumbashi, se trouvant au croisement des avenues Kato et Usoke, quartier industriel, commune de Lubumbashi, ville de Lubumbashi, dans la province du Katanga. Ce laboratoire nous a permis de réaliser le screening chimique et d'obtenir des extraits totaux de notre plante.

- Le laboratoire d'analyses biomédicales des Cliniques Universitaires de Lubumbashi, situé au croisement des avenues Kasaï et Ndjamena, plus précisément dans l'enceinte de la dite clinique. Ce laboratoire nous a permis de tester la sensibilité de notre germe aux extraits de la plante au sein de son service de bactériologie.

IV.2. Matériel et Méthodes

IV.2.1. Matériel

IV.2.1.1. Matériel végétal

Notre étude a nécessité diverses drogues (racine, feuilles, fruits et l'écorce de tige) de Khaya nyasica.

IV.2.1.2. Matériel de récolte

Pour avoir ces diverses drogues, nous, nous sommes servi de la machette, houe etc...

IV.2.1.3. Matériel biologique

Notre matériel biologique a été constitué par Streptococcus mutans ATCC N°35668.

IV.2.1.4. Matériel et appareils de laboratoire de Bactériologie

- Tube à hémolyse

- Boîtes de Pétri

- Anse de platine

- Lampe à alcool

- Multi pipette

- Seringue de 5ml

- Etuve de marque MEMMERT

- Autoclave de marque PB international

- Réfrigérateur de marque LIEBHERR

- Bouillon peptoné

- Gélose de Mueller Hinton

IV.2.1.4. Matériel et appareils de laboratoire de Chimie

Ø MATERIEL

Nous avons utilisés le matériel suivant :

- Pipettes graduées,

- Ballons à fond plat,

- Ballons jaugé,

- Balance électrique ou manuelle,

- Papiers filtres,

- Entonnoirs,

- Etuve,

- Ampoule à décanter,

- Tube à essai,

- Erlenmeyer,

- Pieds gradués,

- Papier picrosodé

Ø APPAREILS UTILISES

- Bain-marie,

- Chronomètre,

- Etuve,

- Réchaud à 2 plaques

- Evaporateur rotatif.

Ø Réactifs et solvants

1° Réactifs

- Réactif de Dragendoff,

- Réactif de Mayer,

- Réactif de Hager,

- Réactif de Bertrand,

- Réactif de Sonnenschein,

- Réactif de Wagner,

- Réactif de Stiasny,

- Réactif de Lieberman-Barchard,

- Réactif de Hirschson,

2° Solvants

- Chloroforme(CHCl3),

- Eau distillée(H2O),

- Ether de pétrole

- Méthanol(CH3OH).

IV.2.2. Méthodes

Pour arriver à évaluer le test de sensibilité de Streptococcus mutans aux extraits totaux de Khaya nyasica nous avons utilisé plusieurs procédés, dont l'enquête ethnobotanique, le screening chimique, etc....Streptococcus mutans a été choisi comme espèce bactérienne de laboratoire.

IV.2.2.1. Enquête ethnobotanique

Les informations relatives de notre plante à l'étude ont été obtenues grâce à un échange par interview (questionnaire ouvert) se rapportant à l'identité du tradipraticien interviewé et à la plante.

Le questionnaire est le suivant :

1. Identité du tradipraticien

a. Age

b. Ethnie

c. Etat civil

d. Profession

e. Adresse

f. Mode d'acquisition

g. Niveau d'instruction

2. Concernant la plante Khaya nyasica, nous avons posé les questions à savoir :

a. Nom de la plante en langue

b. Parties utilisées

c. Mode de préparation

d. Maladie traitée

e. Voie d'administration

f. Dose

g. Durée de conservation de la préparation

h. Signes d'intoxications et précaution à prendre

3. Concernant les maladies soignées

- Description de signes

- Frais à payer

- Traitement

IV.2.2.2. Identification et obtention des espèces végétales

Les parties utilisées (feuilles, racine, écorce de tige et fruits) ont été séchées à l'air libre, à la température ambiante et à l'ombre.

Après leur séchage, nous étions appelé à les broyer pour les réduire en petits morceaux et les conserver dans des sachets plastiques gardés dans un endroit sec, à l'abri des rayons solaires.

Pour obtenir des extraits secs, nous avons utilisé la décoction à raison de 10 grammes de matériel végétal qui a été séché, broyé et dissout dans 100 ml d'au distillée.

Le filtrat ainsi obtenu, était mis dans un ballon, puis séché à l'étuve.

IV.2.3. Obtention des extraits végétaux

Pour préparer et obtenir nos extraits totaux, nous avons eu à peser 10g pour chaque partie utilisée (la racine, l'écorce de tige, les fruits et les feuilles) que nous avons macéré à 100ml du méthanol et laisser reposer pendant 48 heures à l'air libre, prendre ce marc, filtré, sécher à l'air libre à l'aide d'un Erlenmeyer pendant 24 heures puis mettre à l'étuve pendant 72 heures jusqu'à l'obtention des extraits secs, racler à l'aide d'une spatule et peser les extraits ainsi obtenu pour calculer le rendement et enfin conditionner.

IV.2.4. Screening chimique

C'est une technique chimique qui permet de déterminer les différents groupes chimiques contenus dans un organe végétal.

Ce sont des réactions physico chimiques qui permettent d'identifier la présence des substances chimiques naturelles.

Si un extrait végétal est pourvu d'une activité c'est qu'il renferme des groupes chimiques actifs qui sont responsables de son activité.

La plante Khaya nyasicaa ainsi fait l'objet de notre analyse phytochimique. Les groupes chimiques recherchés sont :

- Alcaloïdes,

- Flavonoïdes,

- Tanins,

- Terpénoides,

- Stéroïdes,

- Saponines

- Quinones

- Hétérosides cyanogénétiques.

IV.2.4.1. PREPARATION DES REACTIFS

A. REACTIFS DES ALCALOIDES

1. Réactifs de Dragendorff

Solution A : Dissoudre 0,85g de nitrate de bisrnuth dans 10 ml d'acide acétique glacial et 40 ml d'eau distillée.

Solution B : Dissoudre 8g d'iodure de potassium dans 20 ml d'eau distillé. Prélever 5 ml de la solution A et 5 ml de la solution B que l'on met dans un ballon de 100 ml. Ajouter 20 ml d'acide acétique et compléter la solution avec de l'eau distillée jusqu'au trait de jauge (15).

2. Réactifs de Mayer

Déposer 13,55 g de chlorure de mercure et 50 g d'iodure de potassium dans un ballon jaugé de 1 litre. Ajouter de l'eau distillée petit à petit en remuant, puis en ajouter jusqu'au trait de jauge. Prélever dix volumes de la solution ainsi obtenue et ajouter un volume d'acide chlorhydrique 17 % (15).

3. Réactifs de Hager 

Mettre 1,5 g d'acide picrique dans un ballon jaugé de 100 ml, Ajouter ensuite de l'eau distillée jusqu'au trait de jauge (15).

4. Réactifs de Bertrand

Peser 5 g d'acide silicotungstique et les dissous dans 100 ml d'acide sulfurique 6 N (15).

5. Réactifs de sonnenschein

Peser 10 g d'acide phosphomolybdique et les placer dans un ballon de 100 ml contenant une quantité d'eau fortement acidifiée avec l'acide nitrique. Porter au volume jaugé avec de l'eau distillée (15).

6. Réactifs de Wagner

Dissoudre 1,27 g d'iode et 2 g d'iodure de potassium dans 5ml d'eau distillée et porter la solution à 100 ml (15).

B. REACTIFS DES TANOÏDES

1. Réactif de Stiasny

Dissoudre 40 g de formaldéhyde dans 100 ml d'eau distillée. Ajouter un volume égal d'acide chlorhydrique 1 N pour avoir une solution de formol chlorhydrique (15).

C. REACTIFS DES STEROÏDES

1. Réactif de Lieberman-Burchard

Mélange à volume égal de la solution d'acide acétique anhydre et de l'acide sulfurique concentré (15).

D. REACTIFS DE TERPERNOIDES

1. Réactif de Hirschon

Solution d'acide trichloracétique à 20% (15).

E. REACTIF DES HETEROSIDES CYONOGENETIQUES

Plonger quelques papiers filtres bien découpés dans un mélange à volume égal d'acide picrique 0,001N et de soude caustique 0,001N pendant quelques minutes. Sécher ensuite à l'étuve à la température de 50°C pendant dix minutes. Découper le papier filtre en bandelettes (15).

F. REACTIF DES FLAVONOIDES

Préparer une solution d'alcool éthylique 97%, une solution d'acide chlorhydrique, alcool isoamylique et les copeaux de magnésium (15).

G. REACTIF DES QUINONES

Préparer une solution de soude caustique ou de la soude potassique à 1% (15).

H. REACTIF DES SAPONINES

Préparer un mélange à volume égal d'acide sulfurique 1N et de dichromate de potassium 10% (15).

IV.2.4.2. IDENTIFICATION DES GROUPES CHIMIQUES

A. RECHERCHE DES ALCALOIDES

Principe

La mise en évidence des alcaloïdes consiste à les précipiter à l'aide de ces réactifs de précipitation (15).

Mode opératoire

1 gramme de poudre de matière végétale est mise à macérer dans 10ml de méthanol à température ambiante pendant 24 heures et à l'étuve à 50°C pendant 4 heures. La solution obtenue est filtrée, lavée avec de portions de méthanol chaud, et est évaporée à sec à l'étuve à 50°C.

Le résidu est recueilli 2 fois par 2ml de solution chaude d'acide chlorhydrique 1% et est ensuite filtré.

La solution d'acide obtenue est alcalinisée par l'ammoniaque concentrée dans une ampoule à décanter. Ajouter 4 ml de chloroforme dans l'ampoule à décanter. Deux phases se forment. Agiter puis reposer pour séparer les phases. Répéter trois fois les opérations. La phase organique est évaporée à sec à l'air libre et le résidu, repris par 0,5 ml de chloroforme, est transféré dans un tube à hémolyse. Ajouter dans ce tube 0,5 ml de HCl 1% et agiter. Les alcaloïdes ayant été protonés sont supposés se trouver dans la phase aqueuse. Celle-ci, qui est au dessus, est prélevée à l'aide d'une pipette Pasteur. Six gouttes en sont déposées sur une lame porte-objet. Chacune de ces gouttes est traitée par l'un de six réactifs de précipitation décrits ci-haut.

La présence d'alcaloïdes n'est considérée comme certaine que si chacun de six réactifs donne un précipité. La méthode permet de détecter jusqu'à des teneurs d'alcaloïdes inferieurs à 0,01% sur une prise d'échantillon de 1 gramme (17).

B. RECHERCHE DES FLAVONOIDES

Principe

L'extrait aqueux flavonoïde donne, en présence de l'acide chlorhydrique concentré et de copeaux de magnésium, une coloration rose-rouge et rouge violacé dans la couche surnageante d'alcool isoamylique (15).

Mode opératoire

5 grammes de matériel végétal placés dans un Erlenmeyer sont infusés dans 50ml d'eau distillé pendant 30 minutes. Après filtration, 5 ml de filtrat sont traités par l'alcool éthylique à 97%, puis on y ajoute successivement 5 ml d'eau distillée, 5 ml d'HCl, quelques gouttes d'alcool isoamylique et 0,5g de copeaux de magnésium.

La coloration rose-orange, rouge ou rouge violet apparait dans la couche surnageante si la solution contient les flavonoïdes (17).

C. RECHERCHE DES QUINONES

Principe

Les quinones sont mises en évidence par une réaction de coloration caractéristique qui se produit dans une base forte en occurrence de NaOH 1% ou KOH (17).

Mode opératoire

5 grammes de matériel végétal en poudre sont macérés pendant une heure dans le benzène ou pendant 24 heures dans l'éther de pétrole. Après filtration, 10 ml de filtrat benzénique ou étherique sont traités par 5 ml de NaOH 1%. L'apparition d'une coloration rouge indique la présence de quinones dans la solution (17).

D. RECHERCHE DES STEROIDES ET TERPENES

Principe

En présence de l'acide acétique anhydre et de l'acide sulfurique concentré, l'extrait organique éthéré contenant les stéroïdes donne des colorations mauves ou vertes. L'identification des terpénoides suit le même schéma en plus de l'ajout du réactif de Hirschson (Acide trichloracétique). La couleur jaune virant au rouge indique la présence de terpénoides (17).

Mode opératoire

5 grammes de matériel végétal sont mis à macérer pendant 24 heures dans l'éther de pétrole ou dans le benzène. Après filtration, le solvant est évaporé à sec. Dans le résidu obtenu, on ajoute successivement et en agitant, 2 ml de chloroforme, 0,5ml d'anhydride acétique et trois gouttes d'acide sulfurique concentré. L'apparition des colorations mauves et vertes indique la présence des stéroïdes.

L'identification des terpénoides suit le même schéma que celui des stéroïdes. En plus du test utilisé pour la recherche des stéroïdes, quelques gouttes de réactif de Hirschson sont ajoutées à 4 ou 5 ml de la solution acidifiée. La coloration jaune virant au rouge indique la présence de terpénoides (17).

E. RECHERCHE DES SAPONINES

Principe

La détection de saponines est basée sur le pouvoir moussant. Pour une mousse non persistante, on teste le filtrat avec un mélange à volume égal d'acide sulfurique 1N et le dichromate de potassium 10%. L'apparition d'une coloration vert-sale ou violette virant au rouge (15).

Mode opératoire

Dans un Erlenmeyer contenant 10 grammes de matériel végétal, on ajoute 100ml d'eau distillée que l'on porte à ébullition pendant 30 minutes. Après refroidissement, filtrer la solution. 15 ml du filtrat sont recueillis dans un pied gradué et versé dans un tube à essai de 16 mm de diamètre et 160 mm de hauteur. Le contenu du tube à essai est agité pendant 10 secondes.

Laisser ensuite reposer la solution pendant 10 minutes puis mesurer la hauteur de la mousse (17).

F. RECHERCHE DES HETEROSIDES CYANOGENETIQUES

Principe

En présence d'acide cyanhydrique, le papier picrosodé de couleur jaune vire à l'orange ou au rouge suivant la concentration de HCN (15).

Mode opératoire

5grammes de matière végétale sont placées dans un Erlenmeyer avec 10 ml d'eau distillée.

Fermer cet Erlenmeyer avec un bouchon auquel est fixé une bandelette de papier picrosodé légèrement humectée d'eau. Chauffer légèrement la solution (17).

G. RECHERCHE DES TANINS

Principe

En présence de chlorure ferrique 1% les extraits aqueux tannoïdes donnent de colorations bleu-vert, bleu sombre et verte ou des précipités (17).

Mode opératoire

5 grammes de matériel sont infusés dans 50ml d'eau contenue dans un Erlenmeyer pendant 30 minutes. 5 ml de l'infusé sont prélevés et mis dans un tube à essai ou on ajoute 1 ml de chlorure ferrique 1%. Le test est positif lorsqu'un précipité ou une coloration (bleu-vert, bleu sombre ou verte) apparait, 15ml de réactif de Stiasny sont ajoutés à 30 ml de l'infusé, le mélange est porté au bain marie à 90°C. L'apparition d'un précipité indique la présence de tanins catéchiques. La solution est ensuite filtrée, le filtrat est saturé d'acétate de sodium avant d'y ajouter quelques gouttes de chlorure ferrique. La formation d'un précipité dans ce cas révèle la présence de tanins galliques (17).

IV.2.2.5. Tests bactériologiques

IV.2.2.5.1. Préparation des milieux de culture

ü Bouillon peptoné

a) Composition (en g/l)

Casein peptoné...................10,0

Sodium chloride..................9,0

pH..................................7,2

b) Préparation

Dissoudre 15g dans un litre d'eau distillée et répartir en récipients appropriés. Stériliser 15 minutes à 121°C à l'autoclave (7).

c) Importance

Le bouillon peptoné est d'une grande importance du fait qu'il peut servir à la culture de la plupart des germes qui ne présentent pas d'exigences particulières.

Le bouillon peptoné est un milieu d'usage courant, utilisé spécialement pour la recherche de la production de l'indole du fait de sa teneur élevée en tryptophane (7).

ü Gélose de Mueller Hinton

a) Composition

Infusion de viande de boeuf:............300,0 ml

Peptone de caséine:.......................17,5 g

Amidon de maïs:..........................1,5 g

Agar:........................................17,0 g

pH............................................7,4

b) Préparation

38 g par litre. Stérilisation à l'autoclave. Pour préparer ce milieu il faut peser 38g de poudre et la mélanger dans 1l d'eau. Il faut homogénéiser puis chauffer en agitant. Il faut porter à ébullition pendant environ une minute. Ensuite il faut stériliser la gélose à l'autoclave durant 15 minutes à 116°C (3).

c) Importance

La gélose Mueller-Hinton est une gélose riche pour la réalisation de l' antibiogramme standard.

Cette gélose standardisée est la gélose permettant de tester l'action des antibiotiques sur les bactéries. Elle peut être additionnée de sang (pour les Streptococcus), d'extrait globulaire (pour Haemophilus), Elle doit être coulée en boîte de façon à obtenir une épaisseur de 4 mm. Il existe un bouillon équivalent (3).

IV.2.2.5.2. Préparation de l'inoculum

Ajouter 1ml d'eau distillée dans une ampoule contenant une souche pure de S. mutans ATCC (Américain type culture collection) N°35668 et homogénéiser.

IV.2.2.5.3. Préparation des dilutions

Nous avons préparé la concentration des dilutions des extraits végétaux, au départ, nous avons pesé 100mg de notre extrait végétal que nous avons dilué d'abord dans 1ml de bouillon. Après la dissolution, nous avons porté le volume à 2ml avec le bouillon peptoné, que nous avons représenté à la figure 5.

IV.2.2.5.4. Repiquage des résultats en gélose Mueller Hinton

Le repiquage des dilutions ayant manifesté l'absence visible de croissance bactérienne est effectué sur gélose Mueller Hinton dans le but de voir s'il y'a des survivants et la détermination de la CMB qui est la concentration minimale bactéricide.

Procédé :

Ensemencer successivement les dilutions ne présentant pas trouble à l'aide d'une anse de platine sur gélose dans une boite pétri. Laisser incuber pendant 24 heures à une température de 37°C à l'étuve.

Figure 7 : Schéma de la préparation des dilutions des extraits végétaux.

IV.2.2.5.5. Préparation des dilutions des extraits végétaux

Pour préparer la concentration de 50mg/ml, nous avons commencé par peser 100mg d'extrait végétal que nous avons dilué d'abord dans 1ml de bouillon, puis nous avons homogénéisé. Après dissolution, nous avons porté le volume à 2ml avec le bouillon peptoné.

- Nous avons 8 tubes au départ, 1 contenant le bouillon peptoné, 1 autre contient 100mg de l'extrait et 2 ml de bouillon et 6 tubes à hémolyse pour la dilution placés dans un portoir que nous avons représenté par les lettres : a, b, c, d, e et f de la figure 7.

- Mettre 1ml de bouillon peptoné dans tous les 6 tubes à hémolyse

- Dans le premier tube (a), ajoutez l'extrait végétal, bien homogénéisez et porter à un volume de 2ml avec le bouillon peptoné

- Dans (a), prélever 1ml, mettre dans (b) et homogénéiser ;

- Dans (b), prendre 1ml, mettre dans (c), et homogénéiser ;

- Reprendre la même opération jusqu'au sixième tube (f) ;

- Du sixième tube (f), pour garder le même volume partout, prélever1ml du mélange et le jeter.

- On aussi réalisé une gamme de dilutions croissantes en progression géométrique de raison 2, soit respectivement 1,   ;   ; ; ;  ; ces dilutions correspondent respectivement aux concentrations en mg/ml de 50 ; 25 ; 12,5 ;6,25 ;3,125 et 1,5625.

- Ensemencer successivement toutes les dilutions à l'aide d'une anse de platine à partir de l'inoculum de Streptococcus mutans préalablement préparé et incuber toutes les dilutions à l'étuve pendant 24heures à une température de 37°C.

IV.2.2.5.6. Lecture des résultats en bouillon peptoné

Cette lecture des résultats se fait par une observation visuelle après nous ayons ensemencé notre galerie.

Et cela se fait soit par la présence ou l'absence de turbidité 

- Si nous remarquons de turbidité ou le bouillon devient trouble, cela veut tout simplement dire qu'il y a eu croissance bactérienne et notre espèce végétale n'a pas d'effet antibactérien face à ce germe.

- Si nous ne remarquons pas de turbidité, donc, le bouillon n'est pas trouble, il y'a eu inhibition de la poussée bactérienne, cela veut dire que notre plante possède des effets antibactériens face à notre germe.

IV.2.2.5.7. Lecture de résultats sur gélose de Mueller Hinton

La poussée bactérienne sur ce milieu se traduit par la présence de colonies et d'une hémolyse verdâtre autour de la colonie dans un résultat négatif et par l'absence de ces dernières dans un résultat positif.

Après 24 heures d'incubation, la poussé bactérienne sur gélose Mueller Hinton qui est un milieu solide se traduit par la présence de colonies et d'une hémolyse verdâtre autour de la colonie dans un résultat négatif et par l'absence de ces dernières dans un résultat positif.

CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS

Dans ce chapitre, nous allons présenter les différents résultats expérimentaux obtenus. Il s'agit des résultats obtenus lors de l'enquête ethnobotanique, lors de la préparation des extraits, lors du screening chimique et lors des tests bactériologiques.

V.1. Résultats de l'enquête ethnobotanique

Les résultats de ce tableau reprennent les informations obtenues des tradipraticiens

Tableau I : Informations sur les tradipraticiens interviewés

Noms

Sexe

Age

Etat civil

Tribu

Profession

Niveau d'étude

Mode d'acquisition

Adresse

MUJINGA NSOMPWE

M

51 ans

Marié

Sanga

Tradithérapeute

Primaire

Initiation

Q/6, C/Rwashi

MANDE BANZA

M

66 ans

Marié

Luba

Cultivateur

Primaire

Initiation

Rue Wamba n°17 C/ Annexe

MUYUMBA NDAZI

M

59 ans

Marié

Hemba

Syndicaliste

Secondaire

Initiation

Rue 12 n°30 C/ Katuba

Légende

Q/ : Quartier C/ : Commune M : Masculin

Ce tableau montre que les 3 tradipraticiens consultés sont de sexe masculin et originaire du Katanga. Ils ont acquis cette pratique par initiation et leur âge varie entre 51 à 66 ans.

Tableau II : Information sur l'utilisation de notre plante à l'étude

E.V

Famille

N.V

P.U

Indications

Préparation

Posologie

Tradi

K. nyasica

Méliacées

(Bemba): Mululu, mushikishichulu

(Nyanja): Mbawa, mlulu
(Swahili): Mkangazi
(Tonga): Mululu

E.T

Troubles mentaux

Macérer Pdt 3j + poudre de kaolinite

1 verre : 1x3/j

1

R

- Troubles menstruels et règles douloureuses

Décoction

1 verre 1x3/j

- Impuissance sexuelle

La drogue est broyé et séché ensemble ajouter du sel + inquartation

Prendre une quantité de la poudre ainsi obtenue avec de la bière brune

F

- Troubles menstruels

Sécher la feuille, pilé + incantation

 

- Carie dentaire

Sécher et pulvériser la drogue, ajouter du sel, faites une pate avec de l'eau froide

 
 

E.T

Malaria

Toux

Pneumonie

Décoction, la même préparation s'applique partout

1 verre 3x/j en cas de malaria

Toux et pneumonie, prendre 2x3 verre/j

2

R

Anémie

Décoction

1 verre 3x/j

 

F

Paludisme et plaies

Broyé et ajouter du sel

Prendre cette poudre, mettez à chaque repas journalier

Comme antiseptique des plaies, prendre cette poudre, appliquer-là sur la plaie

 
 
 

Fr

Vomissements et nausées

Sécher et ajouter les sels indigènes

Prendre ce mélange en cas des nausées

 
 

E.T

Aphrodisiaque et impuissance sexuelle masculine

Broyer, prendre cette poudre avec de la bière

30 à 60 minutes avant l'acte sexuel

3

R

Dysenterie

Décoction

1 verre 3x/j

Légende

E.V : Espèce végétale

N.V : Noms vernaculaires

P.U : Parties utilisées

Tradi : Traditherapeute

K. nyasica : Khaya nyasica

Pdt : Pendant

3j : 3 jours

1x3/j : 1 prise, trois fois par jour soit matin, midi et soir

E.T : Ecorce de tige

R : Racine

F : Feuilles

Fr : Fruits

Ce tableau révèle que les 4 parties de la plante sont utilisées, que plusieurs modes de préparation sont exploités dont la macération et la décoction. La dose est prise par voie orale et la plante rarement est utilisée pour soigner la carie dentaire.

V.2. Résultats de la préparation des extraits végétaux

Ici, nous donnons les résultats de la préparation des extraits totaux de notre espèce végétale.

Tableau III : Résultats d'obtention des extraits végétaux

E.V

P.U

Drogue sèche

Volume du méthanol

Quantité d'extraits obtenue

Rendement(%)

Khaya nyasica

R

10g

100ml

1,12g

11,2

E.T

10g

100ml

1,38g

13,8

F

10g

100ml

1,18g

11,8

Fr

10g

100ml

0,7033g

7.03

Légende

E.V : Espèce végétale P.U : Parties utilisées R : Racine F : Feuille

Fr : Fruit E.T : Ecorce de tige ml : millilitre g : gramme

Au regard du tableau X portant sur les résultats d'obtention des extraits végétaux, nous avons constaté qu'après l'extraction, la quantité de l'espèce végétale de départ diminue considérablement.

L'écorce de tige présente un rendement le plus élevé par rapport aux fruits qui en présentent le plus faible.

V.3. Résultats du Screening chimique

Le screening chimique étant une technique chimique qui permet de déterminer les différents groupes chimiques contenus dans un organe végétal, ici, nous allons donner les résultats globaux de tous ces groupes chimiques.

Tableau IV : Résultats globaux du screening chimique

E.V

P.U

Alc

Ter

Fla

Ster

Sap

Tan

Quin

Leu

HCN

Proportions tests (+)

Tests (+)

Khaya nyasica

R

(+)

(+)

(+)

(-)

(+)

(+)

(-)

(+)

(-)

6/9

66,6 %

ET

(+)

(+)

(-)

(+)

(+)

(+)

(-)

(+)

(-)

6/9

66,6 %

F

(+)

(-)

(-)

(-)

(+)

(+)

(-)

(+)

(-)

4/9

44,4 %

Fr

(+)

(+)

(-)

(+)

(+)

(+)

(-)

(-)

(-)

5/9

55,5 %

Test + par groupe chimique

 

4/4

¾

¼

2/4

4/4

4/4

0/4

¾

0/4

 

100%

75%

25%

50%

100%

100%

0%

75%

0%

Légende

E.V : Espèce végétale P.U : Parties utilisées (+) : Positif ou Présence (-) : Négatif ou Absence

Alc : Alcaloïdes Ter : Terpénoides Fla : Flavonoïdes Ster : Stéroïdes

Sap : Saponines Tan : Tanins Quin : Quinones R : Racine

HCN : Hétérosides cyanogénétiques ET : Ecorce de tige F : Feuille Fr : Fruit

Il ressort de ce tableau que, seuls les alcaloïdes sont présents dans toutes les quatre parties de la plante utilisée et que cette dernière est exempte des quinones et d'hétérosides cyanogénétiques.

V.4. Résultats des tests bactériologiques

Tableau V : Résultats des tests bactériologiques

 

Dilutions (concentration en mg/ml)

E.V

Germe à l'étude

P.U

1

(50)

1/2

(25)

1/4

(12,5)

1/8

(6,25)

1/16

(3,125)

1/32

(1,5625)

Khaya nyasica

Streptococcus mutans

R

F

ET

Fr

Légende

E.V : Espèce végétale P.U : Partie utilisée Ré : Résistant Fr : Fruit

R : Racine F : Feuille E.T : Ecorce de tige

Ce tableau révèle qu'il y a eu poussé bactérienne partout, l'espèce végétale n'a manifesté aucune activité antibactérienne face à S. mutans.

CHAPITRE VI : DISCUSSION

Les plantes médicinales ne sont pas forcément actives par tous leurs organes. Suivant les espèces, on utilise les fleurs, les feuilles, les racines...

L'époque et le moment de la cueillette ont une grande influence sur l'activité de la plante, car les phénomènes biochimiques des cellules dépendent de la photosynthèse, qui elle-même suit le rythme solaire.

VI.1. Enquête ethnobotanique

Les tradipraticiens rencontrés nous ont fait savoir que cette plante (Khaya nyasica) est rarement utilisée pour traiter la carie dentaire, elle est indiquée pour d'autres pathologies.

L'unique partie ayant des propriétés antibactériennes face à ce germe est la feuille.

Les tradithérapeutes utilisent cette espèce végétale sans connaitre les substances bioactives responsables de ces différentes activités.

Ils l'utilisent selon qu'ils ont été initiés, ils se basent uniquement sur les signes cliniques pour orienter leur thérapie.

Différentes méthodes sont utilisées pour préparer cette plante avant son utilisation, ce sont entre autres : la décoction, la macération, l'infusion...

(16) confirme que l'écorce de tige, de saveur amère, est couramment utilisée en médecine traditionnelle. Elle se prend pour traiter la toux, et en décoction ou en infusion, pour traiter la fièvre, les rhumes, la pneumonie, les douleurs abdominales, les vomissements et la gonorrhée ; en usage externe, elle s'applique sur les plaies, les écorchures et les ulcères.

La poudre d'écorce se prend comme aphrodisiaque et pour traiter l'impuissance masculine. En Tanzanie, la décoction de racine se boit pour traiter l'anémie, la dysenterie et le prolapsus rectal. En République Démocratique du Congo, les feuilles s'utiliseraient pour fabriquer un poison de flèche (16).

VI.2. Préparation des extraits

Les extraits végétaux ont été préparés et obtenus à l'aide du méthanol que nous avons utilisé comme solvant.

Après identification, 10 grammes de matières végétales pour chaque partie (feuilles, écorce-tige, racine, fruits) ont été pesés et utilisés pour obtenir des extraits totaux.

Le rendement était de 1,12g pour la racine, 1,38g de l'écorce de tige, 1,18g pour la feuille et 7.03g pour les fruits.

Comparativement aux résultats obtenus par (16), qui a travaillé sur l'écorce de tronc, la racine et les feuille de Khaya nyasica, il a trouvé 1,36g pour l'écorce de tronc, 2,01g pour la racine et 1,8g pour les feuilles, cette différence peut être due à l'environnement et moment de récolte qui sont des facteurs très importants pour les plantes médicinales.

VI.3. Screening chimique

Le screening chimique consiste à mettre en évidence des groupes chimiques impliqués dans la vertu thérapeutique de notre plante médicinale à l'étude.

Il s'agissait pour notre part d'identifier les substances bioactives susceptibles de se trouver dans notre plante (Khaya nyasica) et connaître ses vertus thérapeutiques.

Nous pouvons dire qu'en général, toutes les quatre parties de la plante étudiée contiennent au moins 3 groupes de substances bioactives identifiés ; ce qui justifie son utilisation en médecine traditionnelle.

Après identification, nous avons détecté les groupes chimiques suivants :

- Les alcaloïdes dans toutes les quatre parties de la plante. Ce groupe possède une action antibiotique, antiparasitaire, anthelminthiques à des doses variées...(9).

- Les terpénoides dans 3 parties à savoir : racine, écorce de tige, et les fruits et possède des propriétés : antifongiques, antiseptiques, vermifuges, bactéricides et cardiotoniques...(9).

- Les flavonoïdes se trouvent dans une seule partie de la plante, c'est la racine, ce groupe a aussi des propriétés diurétiques, antispasmodiques et antiseptiques (9).

- Les stéroïdes, dans une proportion de ¾ dont la racine, l'écorce de tige et les fruits, ce groupe possède des propriétés anti inflammatoires, anabolisantes...(9).

- Les tanins, dans toutes les quatre parties de la plante. Ce groupe chimique possède, en plus des propriétés antibactériennes, des propriétés régénératrices des tissus en cas de blessures superficielles et de brulure (9).

Comparativement au screening chimique fait par (16) à l'Université De Ouagadougou sur l'écorce de tronc, les feuilles et la racine, nous constatons que certains groupes chimiques détectés lors de son expérience étaient lors notre screening chimique effectué absent. Voici comment se présente ses résultats :

- Racine : Alc(+), Ter(+), Fla(+), St(+), Tan(+), Qui(+), HCN(-)

- Ecorce de tronc : Alc(+), Ter(-), Fla(-), St(+), Tan(+), Qui(+), HCN(-)

- Feuilles : Alc(+), Ter(+), Fla(+), St(+), Tan(+), Qui(+), HCN(+)

Ces légères différences peuvent s'expliquer par le fait que les conditions climatiques et/ou le moment de la récolte de la plante n'est pas le même bien que nous avons utilisés les mêmes réactifs d'identification.

VI.4. Tests bactériologiques

Après avoir réalisé ces différents tests de sensibilité de Streptococcus mutans aux extraits totaux de Khaya nyasica (racine, écorce de tige, feuille et fruits) ; les analyses microbiologiques ont démontrés que le germe de Streptococcus mutans est résistant, il n'a développé aucune sensibilité dans toutes les concentrations utilisées.

Cela nous amène à dire que dans notre expérience, Khaya nyasica n'a pas eu d'effet antibactérien sur les pathologies que Streptococcus mutans peut causer.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Le présent travail a eu pour objet l'étude de la sensibilité de Streptococcus mutans aux extraits totaux de Khaya nyasica. Cette plante a été récoltée sur la route Kasumbalesa, plus précisément au village Kasamba sous la guidance d'un tradithérapeute.

Après cette récolte, la plante a été soumise à un screening chimique et enfin aux tests microbiologiques face à notre matériel biologique.

Après avoir effectué ce screening chimique, les substances bioactives trouvées sont : les alcaloïdes et les tanins dans toutes les quatre parties ; les terpénoides dans trois parties sauf les feuilles, les stéroïdes dans deux parties (écorce de tige et fruits), tandis que les flavonoïdes n'étaient que dans la racine.

Ces groupes de substances bioactives trouvés possèdent plusieurs propriétés entre autres celles antibactériennes, antiseptiques, spasmolytiques...

Les tests bactériologiques effectués par la méthode de dilution nous ont montré que les extraits totaux de Khaya nyasica n'avaient aucune activité antibactérienne face à Streptococcus mutans.

Nous recommandons que les études puissent être poursuivies en vue d'isoler les substances bioactives qui confèrent à cette espèce végétale ses différentes propriétés.

De même, les tests microbiologiques du genre peuvent être poursuivies étant donné que d'aucuns affirment que certains résultats peuvent être masqués par certaines conditions liées à l'environnement, à la plante elle-même ou au germe étudié.

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28. Woodward M. & Walker A.R. , Sugar consumption and dental caries: évidence from 90 countries, 1994.

TABLE DES MATIERES

IN MEMORIAM I

EPIGRAPHE II

DEDICACE III

AVANT PROPOS IV

LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGNES UTILISES VII

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I : NOTIONS GENERALES SUR STREPTOCOCCUS MUTANS 3

I.1. Streptococcus mutans 3

I.1.1. Définition 3

I.1.2. Morphologie 3

I.1.3. Habitat et pouvoir pathogène 4

I.1.4. Caractéristiques biochimiques 4

I.1.5. Caractéristiques antigéniques 4

I.1.6. Caractères culturaux 5

I.1.7. Résistance aux antibiotiques 5

CHAPITRE II : PATHOLOGIES LIEES A STREPTOCOCCUS MUTANS 6

II.1. Introduction : 6

II.2. Carie dentaire 6

CHAPITRE III : APERCU SUR LES PLANTES MEDICINALES 11

III.1. Définition 11

III.2. Récolte et conservation des plantes médicinales 12

III.3. Méthodes d'obtention de l'extrait dela plante 12

III.4. Actions générales des plantes médicinales 12

III.5. Propriétés pharmacologiques de quelques groupes chimiques 12

III.5.1. Alcaloïdes 12

III.5.2. Flavonoïdes 13

III.5.3. Quinones 13

III.5.4. Terpenoides 13

III.5.5. Saponines 14

III.5.6. Stéroïdes 14

III.5.7. Hétérosides cyanogénétiques 14

III.5.8. Tanins 15

III.6. Espèce végétale à l'étude : Khaya nyasica 15

CHAPITRE IV : ECHANTILLONS, MATERIEL ET METHODES 17

IV.1. Présentation du cadre de recherche 17

IV.2. Matériel et Méthodes 17

IV.2.1. Matériel 17

IV.2.2. Méthodes 19

IV.2.3. Obtention des extraits végétaux 21

IV.2.4. Screening chimique 21

CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS 33

V.1. Résultats de l'enquête ethnobotanique 33

V.2. Résultats de la préparation des extraits végétaux 37

V.3. Résultats du Screening chimique 38

V.4. Résultats des tests bactériologiques 39

CHAPITRE VI : DISCUSSION 40

VI.1. Enquête ethnobotanique 40

VI.2. Préparation des extraits 41

VI.3. Screening chimique 41

VI.4. Tests bactériologiques 42

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 43

BIBLIOGRAPHIES 44

TABLE DES MATIERES 46






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