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Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bàąti en Algérie. La basilique St-Augustin et ses abords à  Annaba.

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par Hocine AOUCHAL
Université de Constantine 3 - Magistère option: stratégies de préservation du patrimoine 2013
  

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III. La protection des abords du patrimoine bâti : un enjeu visuel ou perceptif ?

Si la conservation des monuments historiques est essentielle, les monuments sont indissociables de l'espace qui les entoure et, donc, toute modification sur celui-ci rejaillit sur la perception et la conservation des monuments. A ce titre, une vigilance particulière s'impose aux abords des monuments historiques et leur protection devient nécessaire.

14 Ibid. P3.

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Percevoir le patrimoine bâti autrement : le monument historique et ses abords ; un CHAPITRE

lieu. PREMIER

III.1. Les objectifs de la protection des abords

L'objectif de la protection des abords est de garder l'unité architecturale et esthétique qui existe entre le monument et ses abords. Aussi, les abords peuvent être étendus à des très grandes surfaces pour protéger des perspectives monumentales.

Dans le périmètre des abords des monuments historiques, classés ou inscrits, tout aménagement, construction, transformation ou modification sont soumis à des permis particuliers et un avis conforme des services du ministère chargé de la culture, dans le cas de l'Algérie, ou de l'ABF, dans le cas de la France, pour l'objectif de protéger le champ de visibilité du monument historique (situation 1 et 2) et de protéger la covisibilité entre le monument et le lieu des travaux (situation 3) :

- Situation 1 : lorsque le monument historique est visible depuis le lieu des travaux.

Schéma 1. Situation 1, le monument est visible depuis le lieu des travaux. Source :
traitement personnel.

- Situation 2 : lorsque le lieu des travaux est visible depuis le monument historique.

Schéma 2. Situation 2, le lieu des travaux est visible depuis le monument. Source :
traitement personnel.

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LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

- Situation 3 : lorsque le monument historique et le lieu des travaux sont visibles en même temps à partir d'un espace accessible au public.

Le monument historique

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Le lieu des travaux _ _

Schéma 3. Situation 3, le monument historique et le lieu des travaux sont visible ensemble
d'un tiers point. Source : traitement personnel.

Le périmètre des abords peut être couvert par un secteur sauvegardé, dont le PPSMVSS est approuvé ou, en France, une AVAP est créée.

III.2. Les modes de la protection des abords

L'une des valeurs monumentales (précédemment vu) est la valeur de position qui concerne la qualité et la perception de l'intégration du monument historique à ses abords, qui doivent être sauvegardés.

Cette sauvegarde a été définie de deux manières différentes15 : une protection des abords qui pourrait être qualifiée de « normale » et une protection « exceptionnelle ». La protection des abords normale est constituée par l'application des mesures étudiées dans un périmètre de sauvegarde relativement limité La protection des abords exceptionnelle se caractérise par la création d'une zone de protection particulière, dont l'étendue est fixée suivant le cas précis. Ces deux modes de protection seront successivement analysés.

111.2.1. La protection « normale » des abords, des mesures de sauvegarde applicables dans le champ de visibilité

On désigne par la protection normale des abords des monuments historiques, une protection d'une étendue limitée à un maximum de 500 mètre de rayon à l'exemple de la France et un minimum de 200 mètre de rayon à l'exemple de l'Algérie. L'étendue des abords

15 BLEYON Jean-Benoît, op. Cit. P68.

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Percevoir le patrimoine bâti autrement : le monument historique et ses abords ; un CHAPITRE

lieu. PREMIER

devait, donc, être spécifiée. Cette notion était a priori très vague, dont plusieurs critères16 pouvaient être choisis :

La proximité du monument historique ou du site : jusqu'à une distance limite

La nature des constructions : à caractère ancien sans pour autant constituer des demeures historiques.

L'appartenance des bâtiments à la même perspective monumentale : ce critère est retenu en partie dans la notion de champ de visibilité adoptée pour la protection des abords.

Le maintien de l'intégrité de l'aspect extérieur des constructions situées aux abords des monuments historiques et des sites, constitue un point essentiel de la sauvegarde de ces bâtiments, dès lors que ces constructions sont visibles des monuments ou visibles en même temps qu'eux.

La notion d'unité architecturale a été ainsi mise en évidence d'une manière fondamentale. La protection des abords va pouvoir s'exercer de plusieurs manières par le recours aux mesures de l'inscription et du classement, par la nécessité d'obtenir l'accord des services du ministère chargé de la culture, dans le cas de l'Algérie, et de l'ABF, dans le cas de la France, sur la réalisation des travaux, par la possibilité de refuser le permis de construire en se fondant sur une atteinte au « caractère avoisinant des lieux ».

Dans ce mode de protection, l'arrêté de classement d'un monument historique ou d'un site peut s'étendre aux immeubles bâtis, qui semblait évident, ou même non bâti. Cette possibilité d'inscription ou de classement d'un terrain non bâti a été offerte pour assurer le maintien des espaces verts, des zones de dégagement ou de recul par rapport au monument historique. Toutefois, il faut préciser que la mesure d'inscription ou de classement d'un terrain n'équivaut pas à une servitude non ædificandi, puisqu'une construction peut toujours être effectuée sur ce terrain avec l'accord du ministère chargé de la culture. Le critère de vision a été retenu en premier lieu. Cependant, la définition de ce seul critère visuel ne pouvait à lui seul suffire. Si le champ visuel en zone urbaine est très restreint d'une manière générale, il peut être, dans certains cas, très étendu. Ce champ de vision est parfois d'une très grande portée lorsqu'il s'agit d'un monument historique inscrit ou classé. Ces bâtiments sont souvent situés sur des points culminants des villes, ou s'élèvent à des hauteurs supérieures à celles des

16 Ibid.

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constructions voisines, tel est le cas de bon nombre de tours, de citadelles, de cathédrales et bien des basiliques. Retenir le seul critère visuel aurait donné au ministère chargé de la culture la possibilité de proposer l'inscription ou le classement de tout bâtiment situé dans une zone presque aussi étendue que la ville elle-même. C'est pour cette raison qu'un périmètre de visibilité est fixé et ne peut s'étendre au-delà des limites urbaines précisées autour d'un monument historique. Le périmètre peut être étendu dans des cas très exceptionnels.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld