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Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bàąti en Algérie. La basilique St-Augustin et ses abords à  Annaba.

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par Hocine AOUCHAL
Université de Constantine 3 - Magistère option: stratégies de préservation du patrimoine 2013
  

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H. Mémoire, mémoire collective et commémoration

Dans l'essai de comprendre le lieu, surtout que le centre d'intérêt est le patrimoine, la notion de mémoire était, directement ou indirectement, impliquée. Son implication est faite sur les deux niveaux, individuel et collectif ou social. Les expériences humaines du lieu, interpelle des mémoires et des souvenirs stockés, qui aident à l'identification et à la qualification de ce lieu, ainsi que ces expériences peuvent forger de nouvelles mémoires. Il

43SCHULZ N. Christian, op. cit. P27

48

LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

faut, d'abord, comprendre ce que la mémoire signifie pour pouvoir passer à la mémoire collective, qui nous intéresse le plus dans ce processus théorique, en aboutissant à la commémoration qui marque son existence sur le lieu, dans le paysage et dans l'esprit des individus.

II.1. La mémoire

La mémoire semble être l'obsession de la période contemporaine, elle est devenue à la tête des intérêts scientifiques, toutes disciplines et orientations confondues. L'intérêt grandissant envers la mémoire peut être expliqué par la surmodernité avec ses excès, surtout événementiel, qui créent une certaine pratique de l'oubli, associée au désengagement de l'homme à son lieu. Une autre cause est celle des média, qui produisent des mémoires artificielles loin d'être personnelles et donnent l'illusion d'expérience des lieux. De plus, et vu l'exposition intense de l'individu à ces média, particulièrement la télévision et l'internet, les mémoires sont de plus en plus individualisées et limitées à l'échelle de ce que ces média transmettent comme informations, points de vue et opinions. Cette situation exprime un regret de la perte de « mémoire culturelle »44 à l'ombre du progrès.

Si on parle de mémoire, on ne peut pas échapper à la nécessité de parler de la relation entre mémoire et oubli. Le couple ou la «toupie mémoire-oubli »45 prouve que la mémoire a l'oubli comme son envers, indissociable et indispensable, mais distinct. C'est comme deux cotés dont leur opposition prouve leur existence. Une telle figuration est trop statique, du fait que les technologies d'informations et les média mettent la relation mémoire-oubli dans une dynamique qui tend à effacer la possibilité même de les distinguer, on mémorise et on oublie au même temps. La toupie tourne très vite.

Comme la mémoire est très importante pour le développement de l'individu, l'oubli n'est pas moins important. Parfois, la capacité d'oublier représente un grand soulagement. Des souvenirs pénibles et des mémoires négatives participent, bien sûr, à la formation de personnalité et l'identité de l'homme, mais le fait de les oublier épargne l'individu d'être prisonnier de ses sentiments douloureux. Le fait d'oublier est essentiel, même biologiquement, il est nécessaire d'oublier pour céder la place à de nouvelles mémoires. Cet

44 MOSER Walter, «la toupie mémoire-oubli et le recyclage des matériaux baroque », in. HUGLO Marie-Pascale, MECHOULAN Eric, MOSER Walter (dir.), passions du passé : recyclages de mémoire et usages de l'oubli, Paris, 2000, l'Harmattan, P26.

45 Ibid., P25.

49

Le monument historique et ses abords, un lieu de cristallisation de la mémoire CHAPITRE

collective DEUXIEME

oubli ne peut être absolu, car il est relatif à l'importance et la signification de la mémoire en question, même si celle là est trop pénible.

Mais à quoi sert la mémoire ? La recherche de la fonction de la mémoire rappelle, au premier lieu, la pensée d'une longue tradition philosophique46 qui remonte à Saint Augustin qui considère la mémoire comme le témoin de la continuité temporelle de chaque individu. Ce sens est résumé par la célèbre formule de Saint Augustin qui définit la mémoire comme « le présent du passé» et qui écrit : «L'impression que les choses en passant font en toi y demeure après leur passage et c'est elle que je mesure quand elle est présente, non pas ces choses qui ont passé pour la produire». La mémoire peut, donc, être différente de la réalité. Selon St-Augustin la mémoire est la condition de l'unicité de l'expérience temporelle, puisqu'elle assure le lien entre chacun de ces trois présents47 (triple présent) : présent du passé dans la mémoire, présent du présent dans l'attention et présent du futur dans l'attente. La mémoire a donc une fonction identitaire chez l'individu à partir de deux types de mémoires48 ; la mémoire implicite, qui constitue le processus des apprentissages non conscients, et la mémoire explicite qui reconstruit subjectivement le passé.

La mémoire est, donc, une essence personnelle et une affaire individuelle. Cependant les mémoires des individus, partageant le même lieu, peuvent se rencontrer par exigence d'appartenance sociale, culturelle et territoriale. Le résultat est une mémoire collective qui récite le passé, positif ou négatif, de la société et qui projette son développement.

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