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Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bàąti en Algérie. La basilique St-Augustin et ses abords à  Annaba.

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par Hocine AOUCHAL
Université de Constantine 3 - Magistère option: stratégies de préservation du patrimoine 2013
  

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I.2. Les dimensions du paysage

Le paysage est une notion polysémique, mais la compréhension qui nous intéresse le plus et celle qui soit en relation avec l'homme ou la société, où l'anthropologue recouvre quatre70 dimensions différentes du paysage :

· Le pavsaMe pratiqué : c'est principalement le paysage parcouru et vécu, ouvert à l'expérience humaine. Une dimension de paysage où le contact de l'homme avec le paysage « objet » induit une « émotion esthétique » qui puisse, dans des cas particuliers, s'associer à un sentiment d'identité ou du sacré. Pour que cette dimension soit accomplie, plusieurs conditions doivent être remplies :

Ce paysage est, indissociable, de la perception et de la représentation.

Cette perception ne peut échapper au cadre socioculturel, auquel l'individu appartient. Le paysage est, avant tout, visible. La détermination du cadrage du champ visuel est très importante.

Une autre condition essentielle est, évidemment, la pratique paysagère qui demande la disponibilité de l'observateur.

C'est une sorte d'un « arrêt sur image » qui soit réel et physique. Le résultat de la perception liée à la pratique paysagère peut être positif ou négatif. Cette dimension coïncide avec le sens générale et commun de la notion de paysage.

· Le pavsaMe remémoré : il s'agit ici d'un paysage décrit et informé par la mémoire où le souvenir d'un paysage pratiqué. C'est, essentiellement, une représentation mentale non matérielle, qui cristallise les émotions de l'homme issues de son interaction «précédente » avec le paysage ou d'une description de la pratique paysagère d'autrui. Pour que le paysage remémoré soit, il nous faut :

Un ensemble de souvenirs associés à l'expérience d'un paysage pratiqué.

70 DROZ Y. et MIEVILLE-OTT, «le paysage de l'anthropologue », in. DROZ Y. et MIEVILLE-OTT (dir.), la polyphonie du paysage, Lausanne, 2005, Presses polytechniques et universitaires Romandes, P11.

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LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

Admettre que le paysage pratiqué et paysage remémoré sont, indissociablement, liés du fait que le premier suppose un vécu et le second ne peut exister que dans le travail de la mémoire.

Dans le cas où la mémoire est collective, pour un groupe social, le paysage devient une représentation très importante pouvant même marquer l'identité de ce groupe.

· Le pavsaMe naturalisé : les deux premières dimensions sont, éminemment, subjectives, qui articulent les constructions cognitives, perceptions et représentations. Ces deux dimensions ne peuvent, donc, être que relatives. Dans l'essai d'avoir un paysage objectif et «vrai », on découvre que le paysage naturalisé n'est qu'une illusion d'un paysage donné objectivement, tout en évitant toutes les valeurs subjectives, lesquelles ne peuvent pas juste être ignorées, mais reconstruites dans un cadre objectif, telles les recherches scientifiques. Dans ce processus de naturalisation, on se base sur l'intervisibilité71, qui soit une expérience virtuelle du paysage. Il s'agit d'un modèle construit à partir d'un ensemble de données objectives, qui n'existent pas indépendamment du regard, lui même modélisé72. C'est un paysage dépendant des représentations, du fait qu'il ne considère les croyances et les émotions que comme des « construits culturels ».

· Le pavsaMe politique : c'est l'instrumentalisation du paysage naturalisé. Cette dimension consiste à l'utilisation politique de ce paysage. Il s'agit d'identifier les groupes sociaux et la représentation paysagère dont ils sont porteurs. C'est une argumentation et une légitimation du paysage naturalisé. Ce processus trouve sa place dans la recherche de l'identification des « aspects identitaires du territoire (qui) trouvent une origine et une réalité dans un paysage censé représenter les qualités (identitaires) d'un peuple ou d'une région »73. Dans ce cas, le processus politique instrumentalise le paysage en associant les aspects identitaires à l'expérience du paysage pratiqué.

Cette « décomposition du paysage » prouve que le paysage puisse être un champ de représentation, où coexistent les intérêts pour l'aménagement du territoire et l'identité culturelle, nationale, régionale ou ethnique.

71 D'après Serge Ormaux, du laboratoire ThéMa, l'intervisibilité associe géomorphologie, écosystème et regard. Elle se construit à partir d'une image satellitaire ou une représentation de n'importe quelle nature. Il s'agit donc d'un espace virtuel.

72 DROZ Y. et MIEVILLE-OTT, op. Cit. P15.

73 Ibid. P18.

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Le monument historique et ses abords, une représentation paysagère de l'identité CHAPITRE

sociale et territoriale TROISIEME

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