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Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bàąti en Algérie. La basilique St-Augustin et ses abords à  Annaba.

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par Hocine AOUCHAL
Université de Constantine 3 - Magistère option: stratégies de préservation du patrimoine 2013
  

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Conclusion

Annaba, cette ville prospère est aujourd'hui menacée de perdre sa signification historique et mémorielle. C'est une ville qui illustre parfaitement le problème posé, du fait de sa richesse culturelle et patrimoniale importante pour la région, et même pour le territoire national, qui se trouve en une situation de risque face à la détérioration du patrimoine bâti et ses abords qui résulte en la disparition des lieux de mémoire qui constituent, avec l'appréciation de la société, des représentations paysagères de l'identité sociale et territoriale. Les abords du patrimoine bâti à la ville d'Annaba sont complètement délaissés et leurs valeurs perceptive, mémorielle et paysagère ne semblent pas être reconnues. Il s'agit du phénomène de la « généralisation » des lieux patrimoniaux et paysagers, suite à la faiblesse des textes juridiques à l'absence de toute coopération entre les directions de l'urbanisme, de la culture, du tourisme et de l'environnement. Le problème est assez clair lors de la conservation d'un monument historique sans aucun programme de réorganisation ou de réaménagement des ses abords, ce qui va être étudié et analysé par rapport à la basilique St-Augustin et ses abords, qui constituent, quand même, une image symbolique d'Annaba.

CHAPITRE SIXIEME...

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La basilique St-Augustin et ses abords à Annaba, une problématique de lieu et de CHAPITRE

paysage SIXIEME

CHAPITRE SIXIEME :

La basilique St-Augustin et ses abords à Annaba, une problématique de lieu

et de paysage

Introduction

Dans le cadre de la décadence du paysage urbain d'Annaba, le patrimoine bâti de la ville et ses abords sont en un état très déplorable, malgré leur importance historique, mémorielle, paysagère et identitaire. Cette détérioration de la signification du paysage urbain annabi, ainsi que l'état désolant de ses composants patrimoniaux et historiques transforment une ville de 25 siècles d'histoire en un non-lieu produit à l'ombre de la disparition des lieux de mémoire, que constituent le patrimoine bâti et ses abords. L'un des monuments historiques les plus importants de la ville d'Annaba est la basilique St-Augustin, ou comme appelée par la population locale Lella Bouna (cf Index), qui représente une image très séduisante et significative dans la mosaïque historique et paysagère de la ville. C'est un édifice d'une architecture particulière sur une colline surplombant la cité antique d'Hippone, où St-Augustin officia et écrivit ses oeuvres les plus importantes pour de longues années.

La particularité de ce monument ne réside pas, uniquement, en sa forme et signification architecturale, car elle est en très forte relation historique, mémorielle et paysagère avec sa colline et, aussi, avec tout le site, y compris le site archéologique d'Hippone. Le choix de ce monument s'explique avec la conformité de cet exemple au problème posé, le problème des abords du patrimoine bâti. Cette conformité est aujourd'hui apparente après le programme de restauration de la basilique, sans aucune prise en compte d'un programme pour la protection de ses abords. En restaurant la basilique, son cadre architectural est maintenu et valorisé à l'opposé de son cadre mémorielle, où le contexte historique de cette oeuvre commémorative demeure ambigu pour la majorité de la population et à l'opposé, aussi, de son contexte paysager, où ses abords restent l'accueil des installations industrielles, des hangars et des logements illicites, en ignorant leurs valeurs perceptive, mémorielle et paysagère et sans aucune considération de la protection juridique de ces lieux et sans aucune sensibilisation de la société. Les pages à suivre consisteront à l'analyse de la situation de rupture entre le monument et ses abords et de l'impact de la détérioration de ces derniers sur la lecture historique et les valeurs du monument et à répondre à la question clé de la recherche.

LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

I. Saint Augustin, l'algérien et l'universel

1,'ig.23. St-Augustin. Source: Diedaiet M., 2008.

prospères de la ville de

Madaure142

 

Aurelius Augustinus, né en 354 J.0 à Thagaste141, Souk Ahras aujourd'hui, dans une famille de pures racines Numides latinisées, d'une mère chrétienne nommée Monique et d'un père, Patricius, fidèle à la croyance de ces ancêtres. Ce fut une famille assurant une vie modeste pour ces trois enfants : Augustin l'aîné, Navigius son frère et une fille que les documents historiques ne mentionnent pas le nom. Dans un milieu, relativement, humble, Augustin fut un enfant particulier par son intelligence et son esprit brillant, il finit ses études primaires sans aucune contrainte et continua ses études secondaires dans les écoles

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(M'daourouch). Vu les moyens financiers restreints de ses parents, le futur Saint dut interrompre ses études, mais c'est grâce à un homme généreux de Thagaste qu'Augustin put continuer ses études supérieures à Carthage.

Il choisit la rhétorique comme domaine, considérée de son temps le niveau supérieur de la culture antique. Carthage à cette période, fut la métropole de l'Afrique romaine, une grande ville de diversité culturelle et civilisationnelles, mais aussi d'une ambiance et d'un mode de vie étrangers au jeune homme de la petite cité de Thagaste. Pendant son séjour à Carthage, Augustin évolua et s'adapta à ce mode de vie, où il rencontre une jeune carthaginoise, qui sera sa compagne de plus de quinze ans et la mère de son fils Adéodat (Dieudonné).

A travers ses lectures, il découvrit la philosophie de Cicéron dans l'ouvrage « Hortensius » ainsi que sa maitrise profonde de la langue latine. En quête de vérité, de sagesse et tenté par les honneurs, Augustin décida de quitter l'Afrique pour s'expatrier en Italie. Après quelques temps à Rome, ses amis lui procurèrent une meilleure situation comme orateur à la cour impériale de Milan. Refusant une foi aveugle, il consacra tous ces moyens intellectuels et

141 DJEDAIET Mahmoud, « Saint Augustin » : fils de Thagaste et de Numidie, Annaba, L'Imprimerie Seybouse, 2008, P16.

142 ibid. P69.

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paysage SIXIEME

spirituels à la recherche de la vérité. Auparavant, Augustin était chrétien, comme sa mère, mais sans conviction. C'est à Milan qui découvrit l'amour du Dieu à travers sa recherche spirituelle de la vérité. Il nota dans ses Confessions : «Que j'ai tardé à t'aimer, ô beauté éternelle... ». Désireux d'entrer dans l'Eglise Catholique avec un projet de vie monastique, Augustin consacra tous son temps à sensibiliser ses proches amis, également versés dans les sciences philosophiques, à se joindre à lui pour mener une vie communautaire consacrée à la recherche de la vérité et de la beauté spirituelle. Ces dans cette vie qu'Augustin plaça, désormais, son idéa1143

Enfin baptisé à Milan, à pâque en 387144, Augustin nota : «Nous reçûmes le baptême, et nos soucis concernant notre vie passée s'enfuirent loin de nous ». Après ce baptême, le fils de Thagaste décida de retourner à sa ville natale. Dans la voie de retour, à Ostie le port de Rome, sa mère Monique décéda, après une longue vie consacrée à la conversion de son fils sous l'appui de Saint Ambroise, l'Evêque de Milan. Revenu à sa ville natale, le fils de Thagaste vendit les propriétés de ses parents, et organisa une communauté monastique, dans laquelle il pensa pouvoir passer le reste de sa vie. Cependant, cette période fut très courtes, trois145 ans de 388 à 391.

Selon son biographe et ami, Posssidius Evêque de Calama (Guelma), en Janvier 391, lors d'une visite à Hippone, Augustin fut saisi par la communauté chrétienne de la ville et présenté à Valérius, l'Evêque du lieu. Celui-ci, âgé et parlant mal le latin et encore pire le punique, eut demandé à ses fidèles de choisir qui pourra le seconder dans sa tâche pastorale. Ce fut ainsi qu'Augustin fut élu prêtre sous Valérius pour cinq ans jusqu'à sa mort, où Saint Augustin lui succède. Le fils de Thagaste devint Saint Augustin d'Hippone, à cette ville le saint demeura dévoué au service de sa communauté d'Hippone, même s'il multiplia les voyages, prédications, conciles, négociations, missions et en établissant une énorme correspondance avec tous ceux qui l'interpellèrent à travers tout le bassin méditerranéen. Il fut le premier à relier et à promouvoir la prospérité culturelle et cultuelle d'Hippone dans la région méditerranéenne. Malgré ses multiples missions hors Hippone, Saint Augustin eut un très grand rôle dans la réconciliation entre les donatistes et les chrétiens d'Hippone. A l'intérieur de sa basilique Basilica Major ou basilique de la paix, le saint eut enseigné la population

143 DEHMANI Said, Op. Cit. P35.

144 DJEDAIET Mahmoud, Op. Cit. P176.

145 DELESTRE Xavier, Op. Cit. P25.

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LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

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d'Hippone la religion, mais plus encore la façon de vivre en paix, en amour et en prospérité. Pour quarante ans de servitude à l'Eglise d'Afrique et à Hippone et sa population, Saint Augustin rendit l'âme à l'âge de 76 ans, le 28 Aout 430 dans Hippone assiégée par les Vandales dans sa basilique de la paix. Son corps fut inhumé à Hippone, dans la basilique de la paix146, dont les vestiges archéologiques d'Hippone en témoignent. En l'an 500, sa dépouille fut enlevée de son pays, « chose non prescrite dans son testament »147, et emportée en Sardaigne avec ses précieux ouvrages. En 718, sa dépouille fut transférée en Lombardie, où il repose actuellement dans la basilique San Pietro In Cielo d'Oro de Pavie. «Son sarcophage de marbre, orné de 95 statues et de 50 bas-reliefs, chef-d'oeuvre de la sculpture lombarde du quatorzième siècle, attire à Pavie l'hommage fervent de visiteurs du monde entier à ce Numide, grand tribun de la chrétienté »148. St-Augustin nous a légué un héritage universel, des écrits de dimensions considérables, sujet de débats et de recherche pour les générations futures. A travers ses «confessions », il nous a raconté sa vie, sa jeunesse, ses remords, ses désirs, les événements, l'environnement, le bien, le mal, la joie, la mort, la morale, la sagesse et l'amour. Dans «la cité de Dieu », il s'oppose à la vie terrestre en songeant la grandeur de la cité céleste. Il marque le christianisme et l'histoire religieuse, philosophique et théologique par de nombreux ouvrages, traitant et analysant divers sujets inspirés de l'actualité de son temps se révèlent encore actuelles de nos jours, qui témoignèrent ses idées et ses idéals sur la vie humaine en général.

Jusqu'aujourd'hui, la date du 28 Aout demeure une date de célébration et fête solennelle de St-Augustin, à la basilique portant son nom sur la colline surplombant la cité d'Hippone. St-Augustin est la fierté de l'antique Numide, digne fils de l'Algérie.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein