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Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bàąti en Algérie. La basilique St-Augustin et ses abords à  Annaba.

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par Hocine AOUCHAL
Université de Constantine 3 - Magistère option: stratégies de préservation du patrimoine 2013
  

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monument historique au paysage

Le patrimoine bâti peut être la forme la plus marquante de l'expression historique et mémorielle de la société, essentiellement, par son inscription sur le territoire. La compréhension et la protection du patrimoine bâti ont connu une très large évolution, à partir d'un objet ponctuel d'esthétique à un objet de signification architecturale ou urbaine vers une compréhension dynamique de paysage dans lequel le monument s'intègre.

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LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA

Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des abords du patrimoine bâti en Algérie

I.1. Le monument

Du verbe latin monere qui veut dire avertir ou rappeler. Le monument existe, donc, pour avertir ou rappeler un évènement, une personne ou une période précise dans le temps passé'. Il est construit dans le but de remémoration pour la génération constructrice ou pour les générations futures, c'est un véritable support de la mémoire collective, il peut être un édifice, un tombeau ou une simple colonne.

La valeur du monument n'est pas dans sa taille mais plutôt dans sa signification. La construction des monuments revient à l'antiquité où ils marquèrent la gloire, souvent, associée aux guerres comme les arcs de triomphe que les romains construisirent sur les villes et pays occupés, comme ils marquèrent aussi la noblesse et la vertu de la société. Cependant, ces monuments représentent, en plus, un témoignage mémoriel sur les conditions politiques, socioéconomiques et religieuses pour les générations à venir.

Avec le temps, la fonction mémorielle des monuments s'est affaiblie en faveur de sa valeur artistique où la beauté est la victorieuse. La notion de beauté dans l'architecture a, elle-même, connu une évolution dans sa compréhension, de la vision de la proportion et la sensibilité artistique à la vision industrielle du colossale. De ce fait, l'esthétique du monument devient la fonction principale au détriment de la mémoire et le monument a perdu son signe à la faveur de son signal, car l'étonnement et l'émerveillement ont remplacé son rôle mémoriel. Selon F. CHOAY, la substitution progressive de l'idéal de la beauté à l'idéal de mémoire est due à deux principales raisons ; l'intérêt grandissant de la valeur esthétique et l'émergence des mémoires artificielles.

La première raison est associée à l'intérêt grandissant au concept de l'art à partir de la renaissance. Avant la renaissance, les monuments étaient édifiés pour rappeler la société à sa gloire mais aussi à Dieu et aux conditions de créature faibles et mortelles de l'homme, mais il ne s'agissait jamais d'un objet de beauté. Avec le XVleme, la renaissance a donné sa définition de la beauté en la glorifiant et elle l'associait à tout évènement religieux ou commémoratif pour devenir une finalité du concept d'Art. La seconde raison de l'effacement de la fonction mémorielle du monument, consiste à l'émergence des mémoires artificielles pouvant substituer à la création des monuments. L'apparition de l'imprimerie et ensuite, de

1 CHOAY Françoise, «l'allégorie du patrimoine », Paris, 1992, Seuil, P15.

2 L'avènement de l'architecture rationnelle au XVIIIeme qui a remis en cause la notion ancienne de la beauté vers une approche d'échelle et d'avancement des techniques de construction.

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Percevoir le patrimoine bâti autrement : le monument historique et ses abords ; un CHAPITRE

lieu. PREMIER

l'audiovisuel et leur développement entraina la fatalité du monument comme véhicule de mémoire. La mise en circulation de l'information garantie par les livres et les documentaires audiovisuels engendra une certaine pratique de l'oubli et, donc, des conséquences néfastes sur la mémoire affective qu'assurait le monument.

En utilisant des livres imprimés d'histoire, le passé est devenu un domaine d'observation dans lequel on est exclu, contrairement au monument qui raconte un passé tout en y immergeant ceux qui le regardent. La photographie a beaucoup plus affecté la fonction mémorielle du monument, par son pouvoir de confirmer l'histoire et de revivre le passé le plus lointain. Mais le plus important est l'accessibilité privée ou publique à la photographie qui permet, au public comme au privé, de revivre son propre passé qui fonde son identité. A cette époque, le monument est beaucoup plus commémoratif pour une sélection d'évènements les plus importants pour la nation tel les monuments commémoratifs de la guerre mondiale, des génocides et des martyrs.

Le développement technologique de ces mémoires artificielles a conduit à la substitution complète de la création des monuments pour commémorer les évènements historiques les plus marquants. Les sociétés détournèrent des monuments, qui ont fait l'objet de destruction volontaire, pour se passionner aux monuments historiques.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway