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Quelle cohérence entre finance carbone et politiques de développement dans les pays du sud? Cas du Sénégal et du Kenya

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par Yaye Ngouye DIAGNE
Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement ( AgroParisTech ) - Mastère spécialisé en politiques publiques et stratégies pour l'environnement 2013
  

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2. Intervention de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Sénégal

La BAD « le plus grand bailleur en énergies propres en Afrique », voilà le message inscrit sur le site de l'organisation. Entre 2011 et 2012, la Banque Africaine de Développement (BAD) a augmenté de 92 % son investissement dans les énergies propres en Afrique. Tel est le chiffre révélé par un nouveau rapport de Bloomberg New Energy Finance16(*). Selon ce rapport, la BAD a consacré au total 4,3 milliards de dollars aux énergies propres depuis 2007.

Qu'en est-il des financements alloués au Sénégal ?

De 1972 à 2013, 1 392 millions d'euros d'opérations ont été alloués à l'Etat du Sénégal. Ces financements sont réparties comme suit :

Figure 9: répartition des financements de la BAD par secteur entre 1972 et 2013

Source : Un aperçu des interventions du Groupe dela Banque Africaine de Développementau Sénégal, BAD

Durant les 10 dernières années près de 550 millions d'euros d'opérations ont été financées. Parmi ces financements :

- plus de74 millions d'euros on été alloués à l'énergie électrique soit 13% des financements de ces 10 dernières années. 12 millions euros ont permis de financer un projet d'électrificaton rurale avec 128 km de réseaux moyenne et basse tension construits. Ce projet a mis l'accent sur la connection au réseau électrique, et n'a pas permis de valoriser les technologies basées sur les énergies renouvelables comme initialement prévu. Les systèmes photovoltaîques initialement prévus n'ont pas été installés comme l'a d'ailleurs montré la présentation des résultats obtenus dans le cadre de ce projet17(*).Une part importante de ces financements (62 millions d'euros) a aussi été allouéeau financement des centrales électriques de Kounoune et de Sendou. Les financements dans l'électricité ont augmenté la capacité installée de fourniture de 192,5 MW soit près d'un tiers de la demande.

Ces différents projets énergétiques ont augmenté la demande en électricité. Il faut noter qu'aucun de ces investissements ne prend en compte les énergies renouvelables ou les questions d'efficacité énergétique.

- Près de 70 millions d'euros ont permis de financer l'aéroport International Blaise Diagne soit 12,7% des financements, sur les 10 dernières années. Ce financement contribue indirectement à l'augmentation des émissions de GES du fait de l'accroissement du traffic aérien.

- Plus de 62 millions d'euros, soit 11,2% des financements sur les 10 dernières années, ont permis de financer aux côtés de l'Agence française de Développement, l'autoroute à péage Dakar-Diamniadio en vue d'améliorer la mobilité urbaine et de désenclaver la métropole de Dakar. Selon les évaluations des experts de la BAD, ce projet a permis de réduire le temps de passage à l'entrée et à la sortie de Dakar de plus de 90 minutes aux heures de forte affluence. Ce projet réduit donc indirectement la forte pollution de l'air due au transport à Dakar. Il convient cependant de rappeler que ce niveau de pollution est fortement corrélé non seulement au nombre important de véhicules individuels qui circulent faute de transport en commun mais aussi au vieillissement du parc automobile notamment à Dakar. Or la BAD, même si elle intervient dans l'amélioration de la mobilité urbaine, n'a pas investi directement dans le transport en vue de réduire la pollution notamment à Dakar. Aussi le financement alloué à la construction de l'autoroute à péage a certes un impact sur la pollution mais ce dernier reste relativement faible.

L'analyse des interventions de la BAD montre qu'aucun investissement de la BAD sur les 10 derniers années ne peut être considéré comme investissement propre. A contrario, la BAD à financer des projets qui contribuent fortement à l'accroissement des émissions de GES au Sénégal.

Il faut cependant reconnaitre que l'analyse des documents d'évaluation et de planification de la BAD montre que des financements propres ont été investis dans d'autres pays en Afrique pour des montants cumulés assez importants : 3.2 des 11 milliards d'euros investis dans des projets d'energie propre . La BAD se place devant le Groupe de la Banque Mondiale qui a investi près de 2,1 milliards d'euros18(*).

* 16Ce rapport examine les transactions dans le domainedes énergies propres de 26 banques nationales et multilatérales de développement de 2007 à 2012

* 17Aperçu des interventions de la Banque Africaine de Développement au Sénégal

* 18Rapport de Bloomberg New Energy Finance).

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery