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Quelle cohérence entre finance carbone et politiques de développement dans les pays du sud? Cas du Sénégal et du Kenya

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par Yaye Ngouye DIAGNE
Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement ( AgroParisTech ) - Mastère spécialisé en politiques publiques et stratégies pour l'environnement 2013
  

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B. Le débatinternational : nécessitépour les pays du sud, de changer de paradigme

Trois approches du développement durable sont présentées par A. Boutaud5(*):

- L'approche technico-économiste

- L'approche consensuelle

- L'approche éco systémique

Figure 1: les approches du développement durable (A. Boutaud)

Source : selon A. Boutaud, 2005

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A partir de cette classification, des auteurs6(*)analysant la dialectique environnement/développement mettent en évidence quatre conceptions :

- L'environnement surévalué : priorité forte donnée au développement

- L'environnement intégré : priorité au développement tout en intégrant l'environnement

- L'environnement, une priorité : priorité plus forte à l'environnement sans s'opposer au développement

- L'environnement refondateur : priorité forte à l'environnement

Les pays en développement ont longtemps affirmé la priorité donnée au développement économique et à la croissance pour faire face notamment à la forte demande sociale et rattraper leur retard par rapport aux pays industrialisés. Ces pays ont ainsi longtemps adopté une approche technico-économiste, donnant peu de valeur à l'environnement.

Des experts de la Banque Mondiale7(*)ont cependant montré que pour les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, il y a une corrélation directe et positive entre la croissance économique et l'accroissement des émissions de dioxyde de carbone. A des niveaux de revenu élevéune plus grande efficacité de la consommation d'énergie et l'adoption de technologies plus propres pour l'environnement permet une réduction de la pollution, en dépit de la croissance économique.

Cette analyse est confirmée par l'analyse économétrique des émissions de CO2 menée par Ferda Halicioglu8(*)qui indiquent que la relation entre les émissions de gaz à effet de serre et le revenu per capita suit une courbe inversée en U(courbe de Kuznets environnement). L'interprétationd'une telle relation informe ainsi sur la corrélation positive entre émissions de gaz à effet de serreet croissance jusqu'à un certain niveau de développement à partir duquel elle décroit.

Courbe de Kuznets environnementale (CKE)

Simon Kuznets (1954) étudie la relation entre les inégalités sociales et le niveau de développement d'un pays. Il trouve que cette relation peut être représentée par un graphique ayant la forme d'un U inversé où l'axe des ordonnées représente les inégalités ou le coefficient de Gini et l'axe des abscisses représente le temps ou le revenu par tête.

L'hypothèse de base de Kuznets était que les inégalités de revenu entre citoyens se réduisent naturellement le long du chemin de développement. Cette relation fut utilisée à la suite par Grossman et Krueger (1995) pour expliquer la dégradation de l'environnement suite au développement de l'activité économique. D'où l'apparition de la dénomination courbe de Kuznets environnementale qui met en relation le degré de pollution et le niveau du revenu par habitant d'une nation.

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La majorité des pays du Sud n'ont pas encore atteint le niveau de développement permettant de réduire les émissions de GES. La croissance économique de ces pays telle qu'elle se poursuit entraînera une forte augmentation des émissions de GES au niveau mondial.Entre 1990 et 2005, les émissions des pays développés ont diminué de 1 % alors que celles des pays en développement ont crû de plus de 60 %.9(*)

Il existe par ailleurs des limites physiques aux croissances, liées à la raréfaction des ressources et à l'impossibilité d'une expansion indéfinie du modèle économique occidental aux pays du sud. Pour exemple, le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA, France) estime dans une étude menée en 2012, qu'au rythme actuel de production au niveau mondial, il resterait 40 années de réserve pour le pétrole.

Le contexte international oblige ainsi les pays en développement à changer de paradigme et de passer d'une approche technico-économiste vers une approche consensuelle. Il s'agira ainsi d'évoluer de la conception « environnement surévaluée » vers « l'environnement intégrée », voire « l'environnement, une priorité ».

Les pays signataires des accords de Cancún en 2010 ont convenu « que les pays en développement parties prendront des mesures d'atténuation appropriées au niveau national dans le cadre du développement durable, soutenues et rendues possibles par des technologies, des ressources financières et des activités de renforcement des capacités, pour faire en sorte que les émissions s'écartent d'ici à 2020 de celles qui se produiraient dans l'hypothèse de politiques inchangées » (para. 48, accords de Cancún, 2010).

Les pays en développement se sont ainsi engagés auprès des Nations Unies,à mener des actions en vue de réduire leurs émissions de GES.

* 5A. Boutaud 2005, le développement durable, changer le pansement ou panser le changement ?

* 6Tiphaine Lemenager, Aurélie Ahmin-Richard et Laurent Mermet

* 7Beyond Economic Growth , Banque Mondiale

* 8Ferda Halicioglu, an Econometric Study of CO2 emissions, energy consumption, income and foreign trade in Turkey. 31st IAEE Annual International Conference Istanbul-Turkey, June 18-20, 2008

* 9Source : World Resource Institute - The Climate Analysis Indicators Tool.

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