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Stratégies de sortie de crise pour le coton africain à  l'OMC et au-delà . Défis actuels et futurs

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par Hadi Honoré YONLI
Global Business School, Tarragona (Espagne) - Master en relations internationales 2013
  

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I.2. Analyse des négociations avec l'Union Européenne

Il faut cependant reconnaitre que des efforts ont été faits par l'Union européenne notamment au travers de la réforme de 2004, confirmée en 2006 après la demande de mise en conformité requise par la Cour de justice de l'Union européenne. L'Union européenne a ainsi découplé à 65%34 ses subventions au coton et transféré le reste des subventions ayant un effet de distorsion des échanges de la catégorie orange35 à la catégorie bleue36, considérée comme ayant des effets de distorsion moindres. A l'époque, cet élan positif fut salué par les pays du C_4 comme un pas supplémentaire vers un découplage à 100%, ce qu'ils continuent de demander. De

33 Le Secrétariat de l'OMC a propose 8 méthodologies différentes. Il semble raisonnable de choisir pour définir la limite maximale la formule qui soit la plus avantageuse pour les Etats-Unis et l'Union européenne.

34 Les subventions au coton ne sont plus liées à la production de coton et 35% de ces subventions sont liées à la production spécifique au coton

35 Toutes les mesures de soutien interne réputées avoir des effets de distorsion sur la production et les échanges (à quelques exceptions près) entrent dans la catégorie orange. Selon la définition figurant à l'article 6 de l'Accord sur l'agriculture, regroupe toutes les mesures de soutien interne à l'exception de celles qui relèvent des catégories bleue et verte. Il s'agit notamment des mesures de soutien des prix ou des subventions directement liées aux quantités produites.

36 La catégorie bleue est une "catégorie orange assortie de conditions", lesquelles visent à réduire les distorsions. Selon l'article 6 de l'Accord sur l'agriculture, tout soutien qui relèverait normalement de la catégorie orange entre dans la catégorie bleue s'il oblige les agriculteurs à limiter leur production.

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plus, les pays africains producteurs de coton considèrent qu'il s'agit là d'une réforme incomplète qui ne remplit pas les obligations de Hong Kong. En effet, les subventions européennes au coton restent les plus élevées au monde par kilogramme et leur taux de découplage (65%) reste substantiellement plus bas que la moyenne de l'ensemble des produits agricoles (>90%). Ceci est en contradiction avec l'engagement pris par l'Union européenne à Hong Kong de faire plus dans le coton que dans le reste de l'agriculture en raison de son importance pour le

développement des pays pauvres.

I.2.1. Union européenne sur le marché mondial du coton

L'Union européenne considère que comme elle n'exporte pas, elle n'a pas d'influence sur le marché mondial. De plus, elle considère que de par la réforme, décidée en 2004, elle a éliminé 100% des subventions de la boite orange en les transférant vers la boite bleue (35%) et la boite verte (65%). Selon la Commission, elle remplit donc totalement et indiscutablement les critères de Hong-Kong car il n'y a plus de subventions dans la boite orange. Elle estime à 278 millions d'euros ce qui reste dans la boite bleue. Ce qui est dans la boite verte ne doit pas être comptabilisé (environ 600 millions d'euros) car non couplé au coton.

Or, l'Union européenne occupe un segment non négligeable sur marché du coton, elle exporte (bien qu'elle dise souvent le contraire) vers la Turquie. La Grèce par exemple exporte 65 % de sa production de coton. La garantie inscrite dans le protocole d'adhésion de la Grèce et de l'Espagne a été pensée en termes de « filière », ce qui veut dire que garantir la production servait à alimenter un appareil de production de textile. Or la quasi-totalité de l'industrie textile de ces pays a été délocalisée dans des pays où la main d'oeuvre est moins chère, ce qui fait que les exportations sont constituées de coton brut en majorité, et non de produits transformés.

L'argument selon lequel la production européenne est négligeable ne tient pas : le marché mondial n'étant que la somme des marchés nationaux, l'EU ne peut nier sa place sur ce marché mondial.

Enfin, les subventions de l'UE couplées ont, par définition, un effet de distorsion sur le commerce (même si elles sont moins distortives que les subventions américaines). De plus, des études de l'OCDE ont montré que des subventions non distortives (paiements directs) quand ils sont combinés avec des subventions de type boite bleue, ont un effet distortif pour le commerce car encouragent la production.

La Commission a sans doute raison de dire que la suppression des seules subventions européennes aurait un effet très limité sur les prix du coton et donc sur le revenu des pays africains. Cependant, ce raisonnement ne tient pas compte de l'importance de la position de l'Union européenne dans la négociation multilatérale.

Une réduction substantielle des subventions européennes au coton est probablement une condition nécessaire pour arriver à une solution multilatérale qui elle aurait certainement, comme maintes fois démontré, un effet positif sur le revenu des pays africains.

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