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Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré

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par Félix Bouyo Ndolédjé
Université de Ngaoundéré - Master II 2015
  

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

La protection de l'environnement est devenue depuis Stockholm (1972)1, une préoccupation majeure pour la communauté internationale. Nombreuses sont les atteintes au milieu naturel, mais il y'en a une dont les conséquences touchent rapidement toute la terre, la disparition de la biodiversité (Jean Nke Ndih 2008). La biodiversité est devenue au cours des dernières années, depuis la conférence de Rio avec la Convention sur la Diversité Biologique (CDB1992), notamment l'une des préoccupations majeures en matière d'environnement au même titre que la déforestation ou le changement climatique, avec lesquels elle est d'ailleurs intimement liée. De multiples programmes de recherche nationaux et internationaux ont abordé la question, donnant naissance à une littérature considérable, permettant de mieux connaître la diversité du vivant et les enjeux qui la concernent (UNESCO, 2009).

Chiffres à l'appui, les estimations tendent à montrer une érosion accélérée de la biodiversité à l'échelle internationale (E Wilson (1993) : « au moins 20 % des espèces vont disparaître au cours des trente prochaines années »), La convention sur la diversité biologique estimait en 2000 que 54000 espèces végétales et 5200 espèces animales faisaient face à l'extinction, et ce principalement à cause de l'action humaine (CDB, 2000). Ces projections inquiétantes relevaient pour l'essentiel d'une approche de la biodiversité au niveau spécifique. Depuis lors d'autres niveaux d'approche ont été développées, de la dimension génétique de la biodiversité à sa dimension écosystémique. Cette complexité des niveaux d'appréhension du phénomène restait toutefois sous la dépendance étroite de concepts issus des sciences de la vie. Ce n'est que plus récemment que la biodiversité fut analysée plus globalement comme une résultante de la diversité paysagère, voire même comme un aspect d'une diversité plus large : la diversité bioculturelle. Elle quittait ainsi le strict point de vue des sciences naturalistes pour intégrer l'apport des sciences sociales2, le rôle de l'histoire, des acteurs avec leurs pratiques, leurs usages et leurs perceptions.

Cette approche sociale de la biodiversité se justifie déjà, depuis le sommet mondial du développement durable à Johannesburg en 2002, à l'issu duquel, les acteurs de la conservation à l'échelle internationale reconnaissent la nécessité de prendre en compte les dimensions

1 En juin 1972, a lieu la conférence des Nations Unies à Stockholm, en Suède afinde sensibiliser et de définir les problèmes environnementauxqui nécessitent une coopération internationale.

2 Sciences sociales : ensemble des connaissances et des informations sur les groupes humains (le Grand Robert 2010).

Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 2

sociales de la biodiversité, les savoirs des acteurs locaux et d'impliquer ces acteurs dans les programmes de conservation et de préservation de la biodiversité tout en répondant aux attentes des communautés et en assurant le maintien des services assurés par la biodiversité (condition de vie, alimentation, santé, économie). Une telle évolution vers des problématiques plus ouvertes au(x) champ(s) des sciences sociales se manifeste clairement au travers de récents appels d'offre sur le thème, notamment celui de l'Institut Français de la Biodiversité (2002) sur « la dynamique de la biodiversité et les modalités d'accès aux milieux et aux ressources », celui du GIP ECOFOR (2005)3 sur le thème « biodiversité et gestion forestière : enjeux écologiques, enjeux sociaux », celui de l'Agence Nationale de la Recherche (2005) enfin qui propose deux axes de réflexion portant sur les impacts économiques et sociaux des changements de la biodiversité et sur les pratiques d'utilisation et de conservation des espèces. C'est aussi dans le même cadre que s'inscrit le projet PIAF (Programme Interdisciplinaire sur les indicateurs Autochtones de la Flore et de la faune).

PIAF est un programme de recherche pluridisciplinaire et comparatif cherchant à saisir sur trois continents et quatre pays (France, Etats-Unis, Cameroun et Zimbabwe), comment, dans un contexte de forte mutation des mondes ruraux et urbains (pressions démographiques, changements climatiques, politiques de conservation de la nature), les populations locales (usagers, mais aussi gestionnaires) élaborent des diagnostics de changements de leurs environnements immédiats à partir de l'observation de l'état de leurs biodiversités et comment ces diagnostics leur permettent de gérer ou de protéger leurs territoires et leurs biodiversités au quotidien et de construire des stratégies d'adaptation aux changements perçus4. PIAF Cameroun, voudrait faire émerger une vue générale de la perception, de l'observation de la biodiversité, des changements environnementaux, en ville (Ngaoundéré) ou en campagne (Djaba et Boumba au Nord-Cameroun). Le projet cherche également à saisir la façon dont les sociétés envisagent localement les repercussions des transformations de leurs territoires. Quels sont les diagnostics des usagers ou des gestionnaires (identification des changements, causes, interpretation et straégies d'adaptaion), et comment ces différents diagnostics se confrontent pour une compréhension des enjeux de la promotion des cogestions pour la sauvegarde de la biodiversité.

3 Pour répondre à des questions pressantes des gestionnaires de l'environnement et éclairer les engagements internationaux de la France, notamment en matière de biodiversité, le Ministère chargé de l'environnement, en coordination avec l'Institut Français de la Biodiversité, a lancé en 1999 le programme de recherche Écosystèmes Tropicaux, qui associe aux préoccupations sociétales la protection de la biodiversité et des ressources vivantes

4 http:/ www.anr-piaf .org

Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré 3

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault