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à‰quilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine

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par Alfred Lushimba
Université de Lubumbashi - Licence 2016
  

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§.2 l'émergence de blocs économiques : une autre scène de conquête

La multiplication des enceintes internationales, notamment les « G+ » censées réguler les relations économiques et financières internationales et offrir une participation toujours plus grande aux puissances émergentes dissimule mal cette volonté sous-jacente de préserver un ordre mondial défini par les occidentaux et menacé de transformations profondes. Pour un réaliste comme l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger, le G20 devrait incarner l'instrument d'ajustement principal de ka communauté internationale à ce nouvel ordre mondial. Il est en réalité paralysé par les oppositions de fond et n'évolue que dans le registre du voeu pieux et des grandes déclarations d'autosatisfaction, sans arriver à déboucher sur des actions concrètes susceptibles de garantir la sécurité mondiale, la stabilité financière et un commerce ouvert. La communauté internationale est-elle capable de s'organiser dans le monde multipolaire auquel aspirent la Chine et les autres puissances émergentes?147(*).

Le vieux débat des études de relations internationales sur la multipolarité renait ainsi à la faveur de cette réalité crue qu'est l'apparition de nouveaux pôles de puissances susceptibles dans un futur pas si lointain de rivaliser, voire se substituer, avec le pôle Nord Atlantique. La puissance économique est-elle en mesure de donner un avantage comparatif décisif à la Chine face à la puissance globale américaine? La Chine pour sa part, ne doit-elle pas aujourd'hui adapter sa stratégie à l'échelle internationale et accepter de prendre de plus grandes responsabilités pour promouvoir cette « société internationale harmonieuse » qui est devenue l'axe central de sa politique extérieure depuis 2004? Avec un PIB par habitant nominal d'environ 4000 dollars et une population de 730 millions de paysans, peut-elle réellement entrer de plain-pied cette communauté internationale et jouer un rôle central à l'image des Etats-Unis?

C'est à cette multitude des questions enchaînées que tente l'auteur à répondre en disant qu'en réalité, ce n'est pas tant l'émergence de la Chine ou des autres puissances qui menace la suprématie occidentale que la faillite progressive d'un système libéral basé sur le capitalisme financier et dont la principale erreur a été d'oublier la valeur de l'homme. Le mouvement des indignés qui fait actuellement tâche d'huile dans le monde développé et s'insurge contre les dérives dévastatrices de ce modèle économique témoigne d'une prise de conscience citoyenne des limites de la gestion libérale. Cette quête des opinions publiques occidentales d'un développement plus équilibré, plus égalitaire, pourrait rencontrer à terme les aspirations chinoises à une société harmonieuse. Il s'agit bien désormais de la confrontation de deux types de sociétés. Comme le soulignait un ambassadeur américain, « les emblèmes actuels des Etats-Unis sont les bombardiers, les troupes au sol, et des drones munis d'armes létales ». La Chine évoque toujours davantage des tours et une multitude de grues, des ingénieurs et des centenaires chargés de biens de consommation et autres. Les chinois paient cash, livrent la marchandise contre de l'argent et n'exigent pas de leurs partenaires commerciaux qu'ils se confrontent à leurs préférences politiques ou les aident à promouvoir leur agenda impérial, comme le faisaient autrefois les Etats-Unis. L'intégration asiatique est tirée par les facteurs économiques et financiers, pas politiques ou idéologiques.

Le cadre multilatéral

Le soft-balancing traduit le « jeu diplomatico-stratégique », dit Magali Robert, que la Chine peut être qualifiée en tant que telle. C'est-à-dire une stratégie d'influence qui a recours à la diplomatie, aux institutions internationales, au droit international et aux pressions économiques, non pas dans le but de contrer une les Etats-Unis, mais de lui complexifier la tâche et d'augmenter les coûts financiers et politiques de ses sanctions. Concrètement, dit l'auteur, que, cela traduit l'idée que Pékin renonce à l'expansion et à l'hégémonie et privilégie les alliances avec les autres puissances, notamment les USA

La Chine s'intègre peu à peu au monde, en même temps, elle monte en puissance, fait entendre plus souvent et plus fermement sa voix et ses intérêts et, en toute logique, s'efforce de plus en plus d'influencer le cours des choses, que ce soit dans le cadre des relations qu'elle entretient avec ses partenaires, et principalement les autres grandes puissances, ou dans le cadre multilatéral des organisations internationales interétatiques. Et premier chef, à l'ONU.

Dans les rapports avec les Etats-Unis, Jiang Zemin a toujours esquivé ou limité le plus possible les affrontements. Il a préféré une "diplomatie de grande puissance" posant la Chine en pays responsable discutant d'égal à égal avec la superpuissance américaine. Dans la direction du parti communiste chinois, le courant de gauche opposé à ces attitudes est resté minoritaire. Le premier ministre Zhu, pour sa part, a favorisé indirectement les relations sino-américaines par son réalisme économique et sa volonté réformatrice. C'est lui notamment qui a le plus voulu l'adhésion (2001) de la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), conçue à la fois comme l'entrée dans la cour des grands et le moyen le plus sûr de forcer les structures bureaucratiques et économiques chinoises à accepter des réformes indispensables.

* 147 Vairon, L., «menace» chinoise ou déclin de l'occident, in international, n° 4156, Paris, éd. Etudes, décembre 2011, p. 590,

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