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à‰quilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine

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par Alfred Lushimba
Université de Lubumbashi - Licence 2016
  

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SECTION II. LA CHINE ET LES ETATS-UNIS FACE A LA QUESTION DU TERRORISME INTERNATIONAL ET LA PROLIFERATION NUCLEAIRE : UNE VISION COMMUNE OU CONTRADICTOIRE

Les rapports entre la Chine et les Etats-Unis sont fondés sur un petit nombre de questions prioritaires, sur lesquelles les deux pays ont des intérêts convergents ou conciliables. Rappelons-les par ordre d'importance.

§1. La position de la Chine face à la question de l'Etat islamique et du terrorisme

a. L'alliance contre le terrorisme international

Le premier de ces domaines est l'accord des deux gouvernements pour lutter contre les organisations terroristes internationales, c'est-à-dire dans une assez large mesure contre le radicalisme islamique et contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM) dans tel ou tel pays. Sur ce sujet toutefois l'intérêt stratégique des Etats-Unis est plus large que celui de la Chine. Les Américains sont en guerre contre toutes les organisations dans le monde, classées par eux-mêmes comme terroristes. Les Chinois ont des visées plus régionales, concernant pour l'essentiel le Xinjiang, l'Asie centrale et le monde turcophone, ainsi que, bien sûr, la Chine elle-même, son environnement et ses prolongements extérieurs153(*).

Cette différence n'interdit pas une large coopération sino-américaine dans le champ du renseignement anti-terroriste. La CIA a des contacts réguliers avec le ministère chinois de la Sécurité d'Etat. Le FBI a pu ouvrir un bureau de liaison à Pékin. Selon un accord sino-américain signé le 29 juillet 2003, de petites équipes d'inspecteurs des Douanes américaines coopèrent désormais avec les contrôleurs chinois à Shanghai et à Shenzhen pour vérifier, avant leur départ, le contenu des containers à destination des ports américains. Les Etats-Unis ont d'ailleurs déjà signé ce genre d'accord avec un assez grand nombre de pays étrangers.

Pour ce qui touche à la prolifération des ADM, les choses sont moins nettes. Du côté américain, on sait depuis le discours sur l'état de l'Union de janvier 2002 que l'administration Bush visait en priorité les trois "rogue States" de "l'axe du mal", l'Irak, l'Iran et la Corée du nord. Du coté chinois, la dénucléarisation (pacifique) de la Corée est aussi un intérêt majeur, mais le sort de l'Irak a évolué comme on sait sans qu'on y trouve trace d'ADM et Pékin est, au minimum, neutre sur la limitation des programmes nucléaires iraniens. Pour sa part, Washington ne peut pas employer la force contre la Corée du nord tant que les opérations lancées en Afghanistan et en Irak tournent à l'enlisement154(*).

b. Contre le terrorisme

La Chine est donc entrée dans la grande alliance des Etats contre le terrorisme international menée par les Etat-Unis. Un refus l'aurait isolée et marginalisée, alors que l'adhésion au contraire mettrait Pékin dans le courant principal et faciliterait beaucoup ses rapports avec Washington. Il faut dire qu'à Moscou Vladimir Poutine, le premier, avait pris une décision analogue de rapprochement avec l'Amérique, sans grande concertation avec Pékin. Les Chinois surpris voulaient aussi sauver, si possible l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), une alliance encore récente et peut-être déjà dépassée.

Cet épisode ouvrait en réalité un nouveau chapitre dans les relations sino-américaines. Pékin se liait un peu plus à l'Amérique, discrètement reconnue comme la puissance mondiale dominante, probablement pour les dix ou vingt prochaines années au minimum. Ceci impliquait, outre la volonté confirmée d'éviter un affrontement armé entre les deux pays et une coopération accrue dans le domaine du renseignement, une attitude chinoise assez neutre face à toutes les initiatives de l'administration Bush justifiées par la lutte contre le terrorisme international et la prolifération des armes : en Afghanistan, Irak, Asie centrale et du sud, en particulier. La crainte traditionnelle d'un "encerclement" de la Chine était refoulée pour un certain temps.

Ce rapprochement ne faisait toutefois pas disparaître les préventions mutuelles. Les analystes américains considèrent toujours, à moyen et long terme, la Chine comme une menace montante. Et les stratèges chinois s'inquiètent quand même du nouvel "encerclement" de leur pays : l'Amérique a aujourd'hui, en effet, des alliances, des accords opérationnels, ou des forces déployées, en Corée, au Japon et à Okinawa, à Taiwan, aux Philippines, en Inde et au Pakistan, en Russie et en Asie centrale, sans parler de la maitrise des mers, des airs et de l'espace.

* 153 http://www.diploweb.com/forum/eyraud.htm: consulté le 24 mai 2016, à 2heures

* 154 http://www.diploweb.com/forum/eyraud.htm: consulté le 24 mai 2016, à 2heures

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