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à‰quilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine

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par Alfred Lushimba
Université de Lubumbashi - Licence 2016
  

Disponible en mode multipage

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    INTRODUCTION GENERALE

    1. Présentation du sujet

    L'évolution du monde interétatique reste marquée par des concurrences, rivalités, compétitions, amitiés, adversités, etc. la géopolitique du monde contemporain n'excluant pas au centre de ses analyses globales, les Etats puissants qui trainent derrière eux le reste du monde, soit par leurs véneilletés de puissance à dominer le monde, soit par les attributs de soft-power. Ceci constitue l'importance de notre étude sur « l'équilibre géopolitique entre les Etats-Unis d'Amérique et la Chine ».

    En effet, la portée de notre étude étant presqu'étalée sur les enjeux globaux de la quête de la puissance, exprimée en particulier en terme de l'équilibre réel entre les Etats-Unis et la Chine, nous allons bel et bien nous baser sur les différents aspects qui définissent chacun la politique étrangère de l'un et de l'autre, parlant de ces deux Etats. Tenant bien sûr compte de la prestation de chacun de ces 2 Etats sur la scène internationale. Mais aussi, réalisant la primauté de l'un sur l'autre dans un ou dans un autre domaine qui puisse marquer sa particularité face à l'autre, voire face au monde entier. Ainsi, les Etats-Unis étant une superpuissance ou encore une hyperpuissance depuis la fin de la guerre froide où ils en sont sortis vainqueurs avec bien évidemment la désintégration de l'Union Républicaine Soviétique Socialiste, URSS en sigle, sont actuellement confrontés à une compétition face à laquelle se trouve la montée en puissance de l'Empire du milieu, qui est la Chine. Celle-ci aussi avec ses ambitions de la quête de puissance, cherchant à remettre en cause la suprématie de son rival, que sont les Etats-Unis, pour promouvoir son éventuelle puissance. Nous allons donc essayer d'établir un rapport d'égalité ou non, des Etats qui font objet de notre étude, toute en nous fondant sur la capacité de l'un et de l'autre, d'élargir sa zone d'influence à travers le monde, prenant ainsi le contrôle du monde selon qu'il dépend d'un aspect ou d'un autre

    2. Choix et intérêt du sujet

    1.1 Choix du sujet

    WENU Becker qualifie cette étape en disant que « c'est la première des exigences à laquelle le chercheur est soumis, car, le choix du sujet détermine le meilleur aboutissement de ses investigations. Les résultats détermineront en effet des disponibles de la culture du chercheur et du domaine scientifique dans lequel la recherche est mené1(*).

    Le choix de notre sujet revêt à cet effet, d'un caractère relatif à notre domaine de formation, car, comme le dit SHOMBA KINYANGA Sylvain, « toute investigation part, toujours d'une curiosité scientifique »2(*).

    Ce sujet nous a paru très attrayant à cause de son importance qu'il nous a présentée, notamment portant sur l'aspect très important de notre discipline des Relations Internationales, cet aspect c'est la « géopolitique ».

    1.2. Intérêt du sujet

    Marcous BINDUNGWA définit l'intérêt du sujet comme étant « l'avantage (ou l'utilité ou encore le bénéfice) qu'on peut tirer de l'étude réalisée3(*).

    Ainsi, l'intérêt étant un avantage que l'on tire à chaque travail réalisé comme l'a dit cet auteur, nous allons diversifier ou subdiviser cet intérêt en trois aspects essentiels, notamment :

    · Sur le plan personnel ;

    · Sur le plan scientifique et

    · Sur le plan sociétal.

    a. L'intérêt sur le plan personnel

    Notre sujet présente une importance personnelle, d'abord, parce que l'étude sur la quelle porte le sujet est très important dans notre domaine d'apprentissage. Et nous permettra d'approfondir davantage nos connaissances en matière de politique étrangère de grandes puissances et de connaitre aussi des stratégies et des conditions d'accession à la puissance, pour avoir la maitrise en la matière pour s'en servir au besoin.

    Ce sujet est de même, d'un intérêt personnel parce qu'il nous permet de cerner le rapport existant entre les Etats-Unis et la Chine. Il nous permet aussi de nous ouvrir des horizons et de fermer certaines portes des préjugés sur le rapport existant entre les deux puissances. Cette question est d'actualité en Relations Internationales, car elle demeure incontournable dans chaque domaine de la vie internationale de passer sans croiser l'une de ces puissances.

    Nous dirions donc que l'intérêt personnel de notre sujet d'étude peut se résumer en triple avantage :

    Remplir un devoir académique, c'est-à-dire, dans notre parcours universitaire, il est prévu de faire preuve des connaissances acquises e rédigeant un mémoire de licence à titre de fin de deuxième cycle, pour avoir le diplôme de licence en Relations Internationales ;

    Avoir le diplôme de licence, il s'agit ici d'un certificat à nous remettre,pouvant nous donner la qualité d'exercer un métier donné, sur base de notre capacité scientifique.

    Assourir notre curiosité sur une question donnée, c'est-à-dire, au terme de notre étude, nous serons doté d'un bagage nous permettant au préalable de comprendre certains faits sans qu'on nous soit expliqué.

    b. Intérêt sur le plan scientifique

    Ce sujet sous étude est aussi intéressant sur le plan scientifique, parce qu'il servira plusieurs fois à la lecture à tout chercheur qui se livrera dans le domaine relatif au notre. Dans ce cas, il est évident de noter que, notre sujet d'étude revêt d'une spécificité particulière face aux autres thèmes baptisés de même manière. L'intérêt de notre sujet d'étude sur le plan scientifique s'exprime au point où ce sujet contribuera aussi le plus et apportera un plus sur les analyses déjà effectuées en rapport avec cette étude. Il abordera quant à lui un aspect nouveau d'analyse par rapport à ceux déjà élaborés par nos prédécesseurs.

    Nous pouvons en suite épingler l'intérêt scientifique de notre sujet à quatre niveaux :

    Au 1er niveau, il nous permettra de mettre les données à la disposition d'autres chercheurs, c'est-à-dire, quiconque voudrait s'engager à la recherche scientifique se rapportant à notre domaine scientifique, peut s'y intéresser ;

    Au 2e niveau, c'est pour enrichir nos bibliothèques, à fin de compléter les analyses importantes et nécessaires au développement de nos bibliothèques, susceptible à la recherche pertinente et de façon permanente ;

    Au 3e niveau c'est pour contribuer à la science des Relations Internationales avec des lignes de lecture appropriées et très spécifiques, différentes des analyses anciennes faites par nos prédécesseurs. Ceci étant, nous comblerons les vides dans certaines manières de lire les choses, contribuant ainsi au jargon scientifique des Relations Internationales ;

    Au 4e niveau en fin, c'est pour participer au débat scientifique à l'aide de notre construction de cet édifice scientifique en cours d'évolution.

    c. Intérêt sur le plan sociétal

    L'intérêt de notre sujet sur le plan sociétal est aussi un autre aspect des choses à aborder. En effet, ce sujet révélant un triple intérêt, dont le 3e est sur le plan sociétal, va être un cadre de lumière à la portée de tous. Il sera à la portée des gouvernants, des étudiants, des populations de toutes les couches confondues, pour se au moins d'une connaissance minimale ou maximale afin de s'en servir au besoin voulu. Mais il sera plus livré aussi dirigeants d'Etats : diplomates, ministres ou des grands décideurs en matière de politique étrangère, faisant un cadre de référence pour eux de savoir guider leurs actions politiques en se réfèrent à celles des grandes puissances pour aboutir au moins à des résultats positifs.

    Il en est de même, dans la vie professionnelle. Car l'apprentissage ne se limite pas seulement au simple fait de la théorie, mais il nous sera appelé un jour à concilier la théorie à la pratique. Ce cadre nous servira t servira aussi le monde, lorsqu'on sera diplomate accrédité dans un pays quelconque, il nous servira donc de savoir prendre position face à un Etat puissant dont on a déjà connu les conduites en matières de la politique étrangère.

    3. Problématique et hypothèse

    3.1. Problématique

    Shomba Sylvain définit la problématique en disant que : «  la problématique signifie, problème à résoudre par des procédés scientifiques substantifs, la problématique désigne l'ensemble des questions posées dans un domaine de recherche en vue de chercher des solutions qui s'imposent4(*).

    Marcous Bindingwa, lui dit : « la problématique est la partie de l'introduction générale qui pose le problème traité dans le travail sous forme d'un questionnement. Sans se réduire à cette interrogation, elle est toute une organisation littéraire autour de celle-ci5(*).

    Selon Cislaru Claudel et Vlad, la problématique est définie comme étant l'introduction du travail de recherche, car elle permet de poser des jalons, de fixer des objectifs et d'attirer l'attention du lecteur. C'est la problématique qui confère l'identité même du travail de recherche entrepris6(*).

    A notre retour, nous définissons la problématique comme étant un problème que l'on pose, auquel on soumettra une réponse provisoire à la suite. Et cette réponse est dite provisoire parce qu'elle sera à affirmer ou à infirmer à la suite d'une vérification.

    Ainsi, nous référant à toutes ces définitions, nous nous permettons de nous réaliser une problématique propre à notre travail. En effet, vu les recherches menées en élaboration du chantier à poursuivre dans notre travail de finissage, analysons le rapport existant entre ces deux puissances. Il demeure en fait plus d'orienter notre problématique sous l'angle de rapport d'interdépendance entre les deux puissances compétitivités. Ce rapport peut conduire à la persuasion de l'un, de la puissance de l'autre. De ce fait, nous dirons en termes de problématique que, comment se présente l'équilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine ?

    3.2. Hypothèse

    L'hypothèse est définie par Marcous Bindungwa comme étant l'idée ou la pensée que l'on veut défendre ou démontrer comme thèse tout au long du travail7(*).

    Wenu Becker quant à lui, entend par hypothèse, une ou plusieurs propositions qui ne sont que des simples possibilités formulées en guise de réponses provisoires réservées aux préoccupations soulevées par la problématique8(*)

    De notre part, l'hypothèse est une réponse provisoire soumise à la question posée antérieurement comme problématique. Ainsi définie, notre hypothèse sera bel et bien dégagée.

    En effet, la fin de l'ancien système international marqué par l'existence de la bipolarité, a engagé le monde dans une nouvelle donne, il s'agit notamment de l'unipolarité et la multipolarité. Mais l'unipolarité est plus remarquée avec la victoire des Etats-Unis, même si le bloc communiste conduit par le rival capitaliste, la victoire resta toujours certaine à ce dernier.

    Après la décennie 1990, apparait la monté en puissance des autres pays dits « émergents », dont la Chine est un élément remarquable. Celle-ci crée un sentiment dialectique dans le chef des grandes puissances du moment, que sont notamment les Etats. Car non seulement une menace pour eux, pouvant compromettre leur leadership international, mais aussi une autre lecture de voir les choses marcher pour consolider leur puissance. Ainsi, la zone d'incertitude nait dans le chef des Etats-Unis.

    Nous appuyons dans ce sens l'idée de cet auteur qui dit qu'on a commencé à parler d'un basculement des Etats-Unis vers le pacifique, mais le pacifique est océan toujours vide, sauf la présence de Japon. Ce sont les façades américaines et asiatiques qui qui donnent au pacifique son importance. Par ailleurs, l'essor des géants indiens et chinois et le développement de l'Asie, ce continent allait prendre une importance inégale avec la Chine. Il devrait contenir 58% de la population mondiale et 40% du PIB mondial en 20309(*).

    Avec tout ceci, la Chine devient une préoccupation de tout le temps dans l'esprit des USA. Des coopérations commerciales, économiques et financières prennent place entre les deux protagonistes. Des fonds souverains chinois sont dans des banques américaines, ce qui prouve à suffisance l'existence des liens coopératifs entre ces deux puissances qui sont considérées comme des portes étendards des autres Etats du monde. En termes donc d'hypothèse, nous disons que l'équilibre entre les deux puissances existe dans certains domaines et dans d'autres domaines la Chine constitue encore un chantier face aux Etats-Unis.

    4. Méthodes et techniques

    4.1. Méthode

    Le choix de la méthode demeure aussi essentiel dans l'élaboration d'un travail scientifique. Notons avec Wenu Becker que ce choix est indispensable dans la mesure où il garantira l'aboutissement heureux de la recherche et, par conséquent, sa fiabilité, on utilise les méthodes et techniques habituellement connues en sciences humaines10(*).

    Pour ce qui est de notre choix quant à la méthode dans notre recherche au cours de notre étude, nous avons préféré opter pour la méthode SYSTEMIQUE. Ce choix nous est rationnel, car il nous permettra de dégager le rapport des interactions qui existent entre les deux pays. Et ce rapport d'interactions est traduit en termes d'interdépendance, faisant que ces deux Etats se soutiennent mutuellement dans différents domaines, bien que dans d'autres domaines l'attitude est assez distante.

    4.2. Technique

    Ronger Pinto et Madeleine Grawitz ont défini les techniques comme étant des outils mis à la disposition de la recherche et organisés par la méthode dans ce but11(*).

    Ainsi, disons-nous, le choix d'une technique de recherche est au centre de préoccupation des lignes de conduite que se fait un chercheur qui se dit déterminé. Voilà pourquoi nous, de notre part, nous pouvons définir la technique de recherche comme un support scientifique permettant au chercheur de se ressourcer pour aboutir à la finalité. Ceci étant, nous effectuons notre choix prioritaire sur la technique dite DOCUMENTAIRE car, étant fiable et indispensable en Relations Internationales. Ce choix est nécessaire parce qu'il nous rapproche des champs d'investigation, étant donné les moyens qui nous manquent pour recourir à la descente sur terrain.

    5. Délimitation du sujet

    La délimitation du sujet permet à la démonstration de la validité de l'étude menée dans le temps et dans l'espace. Il est ainsi parce que toute étude à mener doit être relative à la réalité contextuelle d'un espace donné. C'est ainsi que la délimitation doit être définie spatialement et temporellement.

    5.1. Délimitation spatiale

    Dans le cadre de notre sujet d'étude à mener, nous avons ciblé comme d'ailleurs le sujet même estintitulé « équilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine », donc les Etats-Unis et la Chine comme notre cadre spatial. Il nous est important de le définir comme ceci car, la même étude peut-être menée sur d'autres espaces pour ne pas donner les mêmes résultats. Voilà pourquoi il faut toujours nous préciser l'espace dans lequel l'étude sera limitée.

    5.2. Délimitation temporelle

    Ici comme nous venions de le montrer ci-haut, une étude peut aussi être valide en tenant compte de sa validité dans le temps, parce que généralement le temps étant large, il ne nous permettra pas de recueillir les données lointaines régissant le rapport entre les deux puissances.

    Pour ce qui est d notre sujet d'étude, nous nous sommes permis de le délimiter dans le temps, en considérant la période de l'an 2000, jusqu'à la période de 2014. Notre sujet d'étude sera valide dans cet espace de temps, parcequec'est d'abord vers l'an 2000 que la Chine l'économie chinoise a pris de l'élan, pouvant s'imposer face aux puissances occidentales et américaines. Ensuite, nous avons préféré nous limiter en 2014, parceque cette année est celle plus marquée par les interactions tous azimuts, de tous ordres entre ces deux prétendues superpuissances du moment. Cette année est celle qui nous sépare de celle à partir de laquelle nous avons commencé notre étude, par contre nous ne pouvons pas prétendre dépasser en anticipant avec nos investigations, à cause de l'indisponibilité des données récentes.

    6. Etat de la question

    L'Etat de la question consiste en la revue de la littérature sur les études déjà menées par nos prédécesseurs en rapport avec notre sujet d'étude sous examen. Il sert à éviter le redire sur la question déjà traitée. Il est une étape importante dans ce sens qu'il conduit l'étude à aboutir sur les résultats différents de ceux déjà trouvés.

    Cislarus et Vlad disent que la revue de la littérature se veut être spécifiquement orientée vers la formulation d'une problématique et donc se propose de mettre en regard différents travaux, de faire ressortir les points d'accords et de désaccords ; bref, elle permet de bien formuler la problématique et de faire ressortir l'originalité du travail de recherche tout en le situant par rapport aux autres travaux existants12(*).

    Wenu Becker, lui a défini l'état de la question comme étant un inventaire des publications existantes dans le domaine de recherche concerné ayant des implications directes ou indirectes avec l'objet de l'étude13(*).

    En ce qui concerne nos prédécesseurs ayant examiné la même question, nous avons parcouru notre revue de la littérature en interrogeant 5 auteurs qui ont aussi mené leurs études sur les sujets en rapport avec le nôtre. En voici ces auteurs :

    1. Pascal BONIFACE en abordant la question de «  la géopolitique » et après avoir montré l'évolution des Etats-Unis depuis leur statut de superpuissance à la tête du monde dans plusieurs domaines, arrivant même à changer de statut, en partant de la superpuissance jusqu'à l'hyperpuissance. L'auteur montre comment le déclin américain avait été prédit plusieurs fois dans le passé, mais à tort. Il évoque l'an 1957 lors qu'URSS avait pu lancer un SPOUTNIK relevant le défi de la conquête de l'espace. Il ajoute encore en disant qu'ils les avaient été également lorsque, à partir de la fin des années 1950 par la mise au point des missiles intercontinentaux, les soviétiques pouvant menacer le territoire américain, mettant fin à la sanctuarisation dont ce dernier bénéficiait depuis la naissance du pays.

    Il en était encore lors de l'enlisement de la guerre de Vietnam, puis à la fin de la convertibilité de dollar en or entre 1971 et 1973, en 1979 après l'entrée des soviétiques en Afghanistan et le renversement du Shar en Irak et à la fin des années 1980 lorsque les industries automobiles et électroniques japonaises donnaient le sentiment de tailler en pièces leurs homologues américains.

    Après avoir loué le leadership américain, l'auteur se pose la question : « on peut donc se demander si nouvelle annonce d'un déclin américain ne rejoindra pas les précédentes ? »14(*).

    L'idée générale sur la réponse proposée par l'auteur en termes de l'hypothèse à sa problématique, consiste à dire que, les Etats-Unis ont pris le leadership au sortir de la guerre froide avant d'être en concurrence avec l'URSS. L'effondrement de cette dernière crée l'illusion de l'émergence d'un monde unipolaire, dominé par les seuls Etats-Unis. Mais la globalisation et l'émergence d'un monde marqué par l'accroissement d'autres puissances, ainsi que la diversification des formes de la puissance, va faire voler en éclats cette théorie.

    Enconclusion, l'auteur pense en évoquant la question de la redéfinition de la puissance, notamment américaine, que, la puissance dure dite hard-power ou pouvoir de contrainte, ne suffit plus aujourd'hui pour être une grandepuissance. Le pouvoir d'influence dit soft-power est tout aussi nécessaire. Et que par obtention d'un soutien politiquesur une basevolontaire, il est même plus efficace. Mais pour être une véritable grande puissance, il faut pouvoir jouer sur les deux tableaux.

    Le constate que cet auteur a fait sur le sujet, est que à chaque fois, note l'auteur, les Etats-Unis se sont toujours relevés pour continuer à faire la course en tête.

    Quant à la démarcation entre l'étude faite par l'auteur et celle que nous allons devoir entamer, il s'avère de dire que nous allons aborder cette question juste pour démontre l'égalité ou l'inégalité entre les deux Etats concernés.

    2. Michel NAZET, quant à lui, il a soulevé la question sous le thème« géopolitique et des Relations Internationales », en se référant à la dernière relève des dirigeants chinois (la 5e) qui s'effectuait en septembre 2012 à l'occasion du XVIIIe congrès du PCC, qui s'était déroulé avec un mois de retard. La question porte sur fonds de scandales et inquiétudes sur la pérennité du modèle économique et social chinois. Ce modèle étant la cause de la puissance chinoise. Mais il se pose en suite la question de savoir, « est-ce justifié ? ».

    En termes d'hypothèse, l'auteur se donne comme réponse à la question, en disant que : « si la Chine, devenue depuis 2009 la seconde puissance économique du monde semble bien toujours plus conséquente, ses ambiguïtés et ses fragilités sont malgré tout préoccupantes au point que son avenir, en dépit des inflexions de la politique économique chinoise, peut en effet sembler problématique15(*).

    En conclusion, l'auteur dit que, aujourd'hui ne se pense pas comme une puissance comme les autres mais comme une puissance en capacité de régénérer le monde par la promotion d'un système présenté comme concurrent des Etats-Unis.

    3. Philippe MOREAU DEFAEGE, lui a consacré cette étude sous le thème de « les équilibres géopolitiques planétaires bouleversés ». L'auteur analyse dans ses études, ce que nous pouvons appeler « obstacles épineux » qui, selon lui, sont à la base du déclin des Etats-Unis. C'est ainsi qu'il cite aussi la Chine dans le troisième point qu'il intitule « égalité de la puissance » : il évalue les évolutions de XVIIIesiècle, tant les sociétés que le système international. Ces évolutions inexorablement remodelées par la vague de fond de la reconnaissance de l'égalité, disposant des mêmes droits que les autres. Or l'idée démocratique implique notamment l'égalité des nations. Alors, comment lorsque l'on est la première puissance du monde, accepter d'être mis à l'égalité avec le plus petit des Etats16(*).

    L'auteur poursuit en disant que les Etats-Unis sont le premier promoteur des organisations internationales (notamment à l'issu de la seconde guerre mondiale, constellation onusienne). Mais, comme tous les autres colosses (Chine, Inde, Russie), ils supportent mal d'être mis en cause par les « sans-grades » de la planète. Ainsi, l'auteur évoque cinq épreuves décisives des USA, parmi lesquelles la Chine principalement.

    4. MEHDI TAJE, dans « la géopolitique de la Chine : enjeux et défis », il soulève la question de l'avenir de la Chine en ces termes : la Chine va-t-elle devenir une grande puissance responsable, coopèrent activement à l'établissement d'une sécurité régionale concertée ou au contraire, deviendra-t-elle une super puissance militaire visant à rétablir son hégémonie historique sur l'Asie17(*).

    L'auteur poursuit et se propose de dire qu'il se réserve en pensant qu'il est difficile d'identifier avec certitude, les réelles intentions chinoises. Selon lui, la Chine reste imprévisible. Selon les chinois, il n'y a pas confusion possible entre modernisation et occidentalisation. La Chine conserve son identité culturelle tout en s'inscrivant dans la mondialisation des échanges. Elle a comme priorité d'assurer le développement économique du pays et en suite consolider la puissance régionale sans recourir à la force ou à la confrontation directe. Mais ceci n'exclut pas les moyens destinés au paraitre afin d'intimider et de dissuader toute action qui remettrait en cause les actions des chinois. Pour cela, les dirigeants chinois nourrissent l'ambition de recaler la Chine sur son centre.

    5. ZBIGNIEW BRZEZINSKI, lui pose la question de savoir, quelle forme concrète et acceptable du point de vue américain, doit revêtir la montée de la Chine en tant que puissance régionale dominante et quelles limites doit-on fixer à ses aspirations au statut de grande puissance globale. L'histoire de la Chine est celle de la grandeur d'une nation, considérée par les chinois comme le centre naturel du monde. L'auteur dit qu'elle occupe une place centrale dans les affaires du monde où elle exerce de l'influence à travers les cercles concentriques ; d'où elle attend que les autres lui témoignent du respect. En effet, la Chine considère les Etats-Unis comme le principal obstacle à sa quête d'une prééminence mondiale, mais également à l'affirmation de sa prédominance globale. Donc elle pense se servir des Etats-Unis pour accéder à sa puissance18(*).

    L'auteur poursuit en proposant comme réponse consacré cette fois en la réponse américaine en disant que, pour les Etats-Unis, il est impossible ou inévitable d'empêcher que la Chine ne devienne une puissance globale. Car, dit-il, les prévisions relatives à la Chine sont généralement prometteuses, bien qu'il existe certains facteurs d'incertitude tels que le rythme de la croissance économique et le montant des investissements étrangers parmi le plus élevé du monde. Mais la condition est que la Chine poursuive son unification et son expansion, dont le retour de Hong-Kong, Macao, Taiwan. Toutes fois, ajoute l'auteur, ceux qui prophétisent aujourd'hui l'invisible montée de la Chine en tant que puissance globale commettent la même erreur de raisonnement que celle commise pour le Japon il y a quelques années en accordant la confiance aux statistiques.

    Vu les analyses et les apports faits par nos prédécesseurs, qui, chacun en ce qui le concerne, quant à nous, il s'avère certain d'examiner ce sujet en référence des relations d'interdépendance, teintées des interactions évoluant dans un contexte de compétition dans certains domaines, et dans d'autres domaines, évoluant dans une tendance des conflits larvés. Ceci pour permettre la lecture partielle des rapports existants entre ces pays, c'est-à-dire, une autre manière de voir les choses, excluant la réalité ennemi-ennemi qui déboucherait sur la guerre.

    7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

    Etant donné la taille de notre sujet qui est large, nous nous proposons de le subdiviser en quatre chapitres, entourés de l'introduction et de la conclusion. Chacun de ces chapitres étant bien sûr subdivisé à son tour en section, paragraphes, points et sous points.

    C'est dans cet ordre d'idées que nous allons consacrer le premier chapitre en CONSIDERATIONS GENERALES, CADRE THEORIQUE ET EXPLICATIF DES CONCEPTS ; le deuxième chapitre quant à lui, portera sur l'APERCU GENERAL SUR LES ETATS-UNIS ; parlant du troisième chapitre, il détaillera, à l'opposé du deuxième chapitre, L'APERCU GENERAL SUR LA CHINE et quatrième et dernier chapitre sera saisi en examen du sujet même d'étude, à savoir, EQUILIBRE GEOPOLITIQUE ENTRE LES ETATS-UNIS ET LA CHINE (2000-2014).

    CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES, CADRE THEORIQUE ET EXPLICATIF DE CONCEPTS

    Le présent chapitre est le premier dans notre travail. Il porte sur les généralités sur les notions de la géopolitique. Ce concept « géopolitique » fait partie intégrante de notre sujet d'étude, elle en est une des composantes. Il constitue en quelque sorte la variable indépendante dudit sujet. Ce chapitre dégagera le cadre théorique et explicatif de concepts opératoires au courant de notre examen du sujet. La théorie en tant que référence pour expliquer la nature des interactions dans la posture de deux puissances qui font objet de notre investigation.

    SECTION I : CADRE THEORIQUE ET EXPLICATIF DE CONCEPTS

    Cette partie mettra aux prises les explications de certains concepts clé de la géopolitique, mais aussi de la théorie à adapter à notre étude. En effet, les Relations Internationales sont une discipline à objet controversé, c'est-à-dire, la spécificité de reconnue à chacune des théories, à saisir les études des Relations Internationales sous un aspect donné de la vie internationale. Toutes fois, paix et guerre, sont le dual autour du quel gravitent les études de Relations Internationales. Le cadre théorique devient en ce sens des lunettes de lecture des phénomènes internationaux, selon qu'il s'agit d'une ou de l'autre théorie à donner son importance au phénomène concerné.

    §1. Cadre théorique

    Le cadre théorique s'inscrit toujours au préalable comme étant l'une des étapes de la recherche scientifique en Relations Internationales. Il constitue une étape importante, car, expliquant la nature des rapports qui existent entre les Etats et/ou entre les acteurs de relations internationales.

    Bien des théories en Relations Internationales peuvent expliquer chacune les faits internationaux en se fondant sur des grandes lignes appropriées. Cependant, notons avec Mwayila Tshiyembe qu'il n'existe de telles lois s'appliquant aux autres sphères de la réalité sociale. En revanche, l'élaboration de telles théories générales ou partielles comme éléments heuristiques, comme cadres d'intelligibilitéest une démarche utile et même indispensable au développement des théories au sens strict, théories qui, elles ne peuvent avoir qu'une portée et une validité locales19(*).

    Il s'agit autrement, dans le cadre de notre travail présent, d'une théorie au sens de la compréhension braillardienne, qui est un simple cadre formel de conjoncture, d'énoncé de possibilité, d'un cadre d'analyse qui, tel qu'il est formulé, ne tiendra pas compte des critères poppériens de la vérification et ne sera pas proprement parlant scientifique, dans la mesure où, elle servirait d'un élément heuristique ou d'un cadre d'intelligibilité tel que défini ci-haut, devant permettre donc l'élaboration des théories au sens strict20(*).

    Partant de cela, force nous est d'adapter notre sujet d'étude à la théorie néo-idéaliste de l'interdépendance complexe prônée par Robert Keohane et Joseph Nye dans leur oeuvre monumentale publiée dans les années 1970, intitulée « Power and interdependance », puis dans « transnational relations and world politics » publiée la même époque et qui ont dès lors inondé les rayons de librairies et des bibliothèques des études de Relations Internationales21(*).

    En fait, les auteurs se sont appréhendés de l'excès de zèle du réalisme qui accorde plus de l'importance aux Etats comme les seuls acteurs de relations internationales. Cette fois, les auteurs sont modérés dans leur discours quant aux acteurs de relations internationales. Ils ajoutent à côté des Etats, d'autres acteurs, notamment les firmes transnationales qui sont créées par la volonté commune des Etats et sont entrain de collaborer avec les Etats, harmonisant ainsi les rapports entre eux. Ils participent aussi aux processus décisionnels par le biais de l'élaboration de normes de droit international, accompagnent les Etats et prennent aussi des décisions sur eux.

    En bref, trois (3) points importants caractérisent la théorie de l'interdépendance complexe sont:

    · L'usage de nombreux canaux d'action entre sociétés dans les échanges transnationaux et transgouvernementaux ;

    · L'absence de la hiérarchie claire dans le traitement des affaires internationales ;

    · Un déclin de l'usage de la force et du pouvoir coercitif dans les relations internationales22(*).

    Cette théorie va devoir expliquer les rapports réjouissant les Etats-Unis et la Chine de façon globalisante, tenant compte de cadre multilatéral au sein duquel ils se rapportent. Ce rapport est aussi compétitionnel, la guerre étant rejetée dans ce cadre. Les Etats sont par ailleurs, des adversaires qui cherchent, par des relations d'interdépendance, réaliser leurs objectifs de puissance sur la scène internationale.

    Le soft-power de Joseph Nye vient compléter cette idée de l'interdépendance complexe entre les acteurs. Les Etats cherchent à conquérir le monde par le pouvoir de séduction, un pouvoir doux, exprimé en termes de puissance technologique, culturelle, industrielle, linguistique etc. d'où la volonté des autres Etats par leur propre conviction, de s'approcher par persuasion et par besoin nécessaire pour leur développement.

    Le soft-power, s'opposera au hard-power, qui met en exergue le pouvoir militaire comme étant un des paramètres de puissance d'une nation, devant lui servir à la conquête du monde. Comme étant un paramètre parmi tant d'autres qui est défini comme facteur de puissance d'un Etat devant lui permettre à s'imposer sur scène internationale.

    §2. De la géopolitique

    a. Origine de la géopolitique

    L'historique de la géopolitique parait très imprécis quant à son originalité. Car le concepteur du terme même « géopolitique » ne prétendait pas donner un sens large à l'étude même, tel que le prétendent aujourd'hui les continuateurs. Cet auteur c'est Leibniz vers les années 1679. Il a voulu en premier lieu, utiliser le concept COSMOPOLITIQUE, qui était en quelque sorte élaboré sous forme d'une encyclopédie. Il préféra à la suite, parler de la géopolitique, car, il associe à son étude, la géographie civile (humaine), l'histoire universelle comme sous branches. Il s'intéressa aussi aux rivalités des puissances et les rapports des forces internationaux. Il parla ainsi de la géographie politique23(*).

    b. Définition de la géopolitique

    Outre la valeur accordée à Leibniz comme père fondateur de la géopolitique, quelques définitions peuvent être faites par différents précurseurs de la géopolitique. Nous allons ainsi donner quelques définitions de la géopolitique avec certains auteurs classiques.

    Dans son oeuvre « l'Etat comme forme de la vie », publiée dans les années 1916, Johan Rudolph Kjellen que, c'est « la science de l'Etat en tant qu'organisme géographique tel qu'il se manifeste dans l'espace »24(*).

    Friedrich Ratzel quant à lui, définit la géopolitique comme étant la science qui établit que les caractéristiques et conditions géographiques et plus spécialement les grands espaces, jouent un rôle décisif dans la vie des Etats, et que, poursuit l'auteur en disant que l'individu et la société humaine dépendent du sol sur lequel ils vivent ayant son destin déterminé par la loi de la géographie25(*).

    Karl Haushofer, lui dit que la géopolitique est une science nationale de l'Etat, une doctrine sur le déterminisme spatial de tout le processus politique basé sur des larges fondations de la géographie et notamment de la géographie politique26(*).

    Yves Lacoste, spécialiste contemporain de la géopolitique, considère de manière opérationnelle et dans le cadre d'une vision plus large que le fondateur de la géopolitique même, que, elle est l'étude des différents types de rivalités de pouvoir sur les territoires. La puissance se mesurant en fonction de potentialité territoriale et de la capacité à se projeter à l'extérieur de ce territoire et des distances de plus en plus grandes27(*).

    Pascal Boniface précise que : « le terme de géopolitique dont on fait de nos jours des multiples usages désignant du fait tout ce qui concerne les rivalités de pouvoir ou influence sur les territoires et populations qui y vivent : rivalités entre des pouvoirs politiques de toutes sortes et pas seulement des Etats, mais aussi entre des mouvements politiques ou des groupes armés plus ou moins clandestins, les rivalités pour le contrôle ou la domination du territoire de grande ou petite taille28(*). Il combine la science politique et la géographie pour en fin parler de la notion commune de la géopolitique.

    §3. Notions connexes de la géopolitique

    Il st de confusion de constater une nette différence entre les différentes disciplines dont le préfixe « géo » est un élément de rapprochement. En effet, nous distinguons beaucoup des disciplines qui, de par leurs objectifs respectifs, se démarquent, puis se complètent, considèrent leur finalité transposée dans la considération des paramètres et facteurs saisis par la géopolitique.

    Nous distinguons à cet effet, la géopolitique de la géostratégie, de la géo économie et de la géographie politique. Toutes ces notions ont en commun, un élément qui est l'étude de l'espace et ont pour la finalité, l'utilité politique. La géopolitique étant déjà définie, nous allons passer à la saisie des autres concepts avoisinant, déjà cités supra.

    a. La géostratégie

    Philippe Biyoya dit qu'elle est l'action stratégique de la gestion des intérêts ou des nécessités géopolitiques. Une stratégie de l'action ou l'art, après avoir identifié l'ennemi, de soustraire un territoire ou une population à son autorité. C'est aussi l'art de percevoir les constantes géopolitiques d'une configuration spatiale29(*). L'auteur démontre l'importance de la géostratégie dans la géopolitique.

    Toutefois, les deux notions se nourrissent mutuellement et prônent , la conquête de l'espace territorial autour des enjeux géographiques.

    b. La géoéconomie

    Certes, la géoéconomie est une discipline à compréhension spécifiée, mais elle reste toujours attachée à la géopolitique comme étant une autre étude des facteurs expliquant celle-ci.

    Dans un collectif, « Que sais-je », sous la direction de Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud, qui est essentiellement géopolitique, ces auteurs disent que c'est une discipline qui analyse les relations entre la puissance économique, l'espace et le monde30(*).

    Ces auteurs reconnaissent la paternité de la discipline à l'américain Edward N. Luttwak en 1990. Selon les auteurs, Luttwak définit la géoéconomie comme étant « la logique des conflits traduite dans la grammaire du commerce ». selon lui, disent toujours ces auteurs, l'affrontement militaire entre grandes puissances est devenue improbable depuis la bombe atomique. L'arme économique se substitue donc largement à l'arme militaire pour les Etats désireux d'asseoir leur puissance. Force est en effet de constater que les sanctions économiques telles que l'embargo sont de plus en plus utilisées31(*).

    Quant au rapport existant entre la géopolitique et la géoéconomie, ces auteurs attribuent la reconnaissance à la plupart des auteurs, d'envisager l'approche géoéconomique comme complémentaire de l'approche géopolitique. Il en est de même, disons-nous, de rapport entre la géostratégie et la géopolitique.

    c. La géographie politique

    Nous allons ici, devoir dégager comme élément de distinction, la description. En effet, le professeur MulambaMubiabo, dans le cours de géostratégie de première licence, a distingué la géographie politique de la géopolitique et de la géostratégie. Il a évoqué la littérature ou description comme démarche. Il donne l'exemple d'un Etat qui veut exploiter ses ressources naturelles, en disant que cet Etat peut le faire seul sans aucune ambition des autres Etats. L'Etat peut donc le faire à travers la description32(*). Il s'agit donc, de caractère géographique que présente un espace territorial quelconque, jouant l'influence sur les décideurs politiques internes. Ratzel est souvent cité lorsqu'il parle de la géographie entant que facteur de l'influence de la politique d'un Etat. Il dit que les conditions géographiques d'un pays déterminent la politique de ce pays.

    Mulamba dégage quatre notions de divergence entre ces différences notions de « géo », savoir :

    1. Le paradigme initial : Pour la géostratégie, le paradigme initial tourne autour des conflits ; pour la géographie politique, c'est la localisation de l'espace à décrire ; tandisque pour la géopolitique, on commence à observer le système socio-politique du pays.

    2. La démarche : ici, pour la géostratégie, la démarche à faire, ce sont des manoeuvres militaires comme logique ; pour la géographie politique, la démarche est culturelle et littéraire, c'est-à-dire, étudier le comportement culturel de la communauté locale ; quant à la géopolitique, la démarche s'observe par les accords.

    3. La problématique : en géostratégie la problématique c'est la planification de l'action avant la guerre, pour la géographie politique, la problématique consiste à observer le rapport entre l'homme et l'espace ; tandisque pour la géopolitique, c'est l'action politique entre les acteurs.

    4. La finalité : en géostratégie, la finalité c'est la sécurité et la défense ; en géographie politique, la finalité c'est la conservation et l'aménagement du territoire ; tandis qu'en géopolitique, la finalité est de jouer un rôle sur internationale, c'est-à-dire, l'acquisition de la puissance.

    SECTION II: LA GEOPOLITIQUE ET SES PARAMETRES EN RELATIONS INTERNATIONALES

    Retenons avec Jean Mbayo que, la géopolitique est à la fois une méthode et une théorie d'analyse de Relations Internationales. La première démarche lorsqu'on est en face d'un élément international, est de l'analyser en tant que phénomène. L'auteur voulait en fait parler de l'appréhension de cet élément comme porteur du concept d'internationalité. L'auteur poursuit en disant qu'il n'y a pas de modèle type de comportement géopolitique. Selon lui, les crises, les facteurs politiques, économiques, militaires, idéologiques ou religieux qui sont souvent au centre de l'analyse des Relations Internationales, sont aussi prépondérants33(*).

    Les théories géopolitiques selon BanyakuLuapeEputo, sont essentiellement axées sur les analyses et les modèles de conceptualisation de l'espace politique mise en exergue depuis plus d'un siècle34(*)

    Nous admettons donc que, les Etats sont des entités organiques en concurrence, qui croissent et déclinent, la géopolitique devient alors un savoir opératoire pour les dirigeants enclins à l'accroissement territorial plutôt qu'un savoir scientifique35(*).

    Très souvent, la notion de la géopolitique vient éclairer les champs d'opérationnalité de relations internationales. Elle sert de compréhension pratique du déroulement de rapports d'interactions des Etats sur la scène internationale.

    En définissant la géopolitique en rapport avec les Relations Internationales, en considérant les analyses géopolitiques des auteurs classiques, certains paramètres sont souvent mis en ligne de compte. Il s'agit entre autres de : la conflictualité, spatialité ou territorialité et impérialité ou impérialisme.

    §1. La conflictualité

    Le conflit est une réalité sociale, voire sociétale. La vie est conflictuelle, car où se trouvent les hommes ou les êtres vivants, la conflictualité fait son apparition.

    Cependant la géopolitique transposant la notion de la conflictualité en Relations Internationales, elle a pour tâche la plus privilégiée de mettre en évidence les origines des conflits et les motivations des acteurs de Relations Internationales qui sont à la base de conflit. Les conflits ont pour l'essentiel, trois sources profondes, dit Jean Mbayo, à savoir : la lutte pour le contrôle des espaces géographiques, la lutte pour la domination idéologique, ethnique et/ou nationale36(*).

    Ceci nous ramène à repenser la géopolitique avec François Thual, qui met en exergue les paramètres ci-après : tension, crise, conflit, guerre, négociation, alliance... l'auteur, au tour de ces évènements, se propose de se poser comme d'un le fait en géopolitique, quatre questions réduites si souvent à la compréhension de la préoccupation même de la géopolitique :

    · Qui veut quoi ?

    · Avec qui ?

    · Comment ?

    · Pourquoi ?

    Ces questionnements reviennent toujours dans les études de la géopolitique, chacun se spécifiant selon l'aspect à aborder. C'est comme qui dirai-je, la géopolitique cherche à répondre à toutes ces questions. Ces questionnements permettent d'identifier les acteurs, analyser leurs motivations, décrire leurs intentions, repérer les alliances en voie de construction, que ce soit au niveau local, régional, continental ou international. La conflictualité est souvent confrontée à l'idée de la domination. Les enjeux géoéconomiques entre les Etats sont entrain de façonner davantage la conflictualité. L'esprit de domination qui a eu plus d'ampleur durant la colonisation, changea et laissa la place à d'autres formes de dominations avec la fin de la colonisation et le début de la décolonisation. Le système international marqué par la bipolarité inaugurait une autre forme de domination du monde à la base de laquelle la conflictualité prit multiple formes. Elle prit une forme larvée lorsque les puissances à la tête de différents blocs ne s'affrontaient pas face à face, mais indirectement aux moyens des idéologies et par antagonisme.Elle a eu la forme manifeste lors des éclatements des guerres par procuration entre les Etats dits satellites. Mais il est essentiel de souligner que toutes les deux puissances ont joué la carte de domination du monde.

    Retenons avec PhillippeBiyoya que, (les conflits des communautés résumés, les théories de conflits se consacrent à l'explication des causes des conflits et parfois aux voies de leur gestion et de leur résolution. Il signale les théories principales en la matière et cite notamment la POLEMOLOGIE OU LA SOCIOLOGIE DE LA GUERRE, notions de Gaston Bouthoul37(*).

    Cependant, le même auteur note que, « les explications données aux causes des conflits en relations internationales obéissent aux logiques ou visions majeurs ou dominantes de relations internationales. Il poursuit en donnant un exemple de la redéfinition des menaces à la sécurité des Etats qui obéit de nos jours au triomphe de la mondialisation, qui détrône ainsi les Etats au profit réseaux. Le terrorisme international ainsi que les organisations terroristes passent pour des vraies menaces traditionnelles d'ordres idéologiques entre les Etats ont disparues avec la fin de la guerre froide. L'auteur évoque des nouvelles menaces transnationales à la sécurité, soit humaine, soit globale38(*).

    En définitive, la notion de conflictualité est au centre de la géopolitique. Les divergences communautaires font à ce que la conflictualité ait un caractère permanent. Pascal Boniface lui a évoqué les 10 défis géopolitiques autour desquels la conflictualité est de nos jours inévitable. Il s'agit de : terrorisme, prolifération nucléaire, permanence de la guerre, réchauffement climatique, choc de civilisation, les Etats faillis, les guerres de l'espace, les cybers guerres, le retour à la piraterie, l'islamisme39(*).

    §2. La spatialité ou territorialité

    Considérant les définitions de la géopolitique par les grands auteurs classiques et contemporains, entre autres, Yves Lacoste, qui dit que « c'est l'étude des différents types de rivalités de pouvoirs sur les territoires », nous comprenons que les enjeux territoriaux ne sont pas à négliger dans les études géopolitiques.

    Pascal Boniface en parlant de guerres de l'espace comme un des défis majeurs en géopolitique, il dit que « la conquête de l'espace était perçue, par les américains et les russes ou les soviétiques, comme un moyen de pouvoir dominer l'autre puissance. La maitrise du point le plus haut, a traditionnellement représenté un atout stratégique décisif »40(*).

    Jean Mbayo en parlant de la spatialité, a distingué la territorialité classique, de la territorialité spatiale et de la territorialité virtuelle. Il précise à cet effet que la spatialité c'est tout d'abord le territoire, c'est-à-dire terrestre, maritime et aérien. La territorialité classique ne relevant pas de celle spatiale, l'espace extra-terrestre aussi. L'auteur en distinguant les trois sortes de territorialités, met en fait l'accent sur la territorialité spatiale, en précisant que l'espace extra-terrestre est aujourd'hui soumis au contrôle variable de puissances qui peuvent matériellement l'utiliser civilement et militairement. Pour l'instant, poursuit-il, le contrôle territorial classique qui ne peut que se développer et s'approfondir. Le contrôle du territoire spatial permet d'observer les autres, les écouter ou les frapper. Ce contrôle du territoire spatial fragilise donc le territoire classique, qui devient vulnérable surtout lorsque l'espace maritime et l'espace aérien sont eux-mêmes dominés par une puissance adverse, mais l'utilité pour une puissance de contrôler le territoire spatial l'oblige à contrôler des territoires classiques. L'exemple de la France qui est une puissance spatiale, est illustré par l'auteur, car disposant de lancement des fusées, comme zones tampons41(*).

    Le contrôle et la formation des territoires restent donc l'enjeu majeur de la géopolitique. Selon Pascal Gauchon et Jean Marc Huissoud, il existe dans la plupart des communautés, une véritable demande de territoire que l'on ressent jusque dans les cités de Banlieue : A. Chauprade, cité par les auteurs, parle d'une « libido territoriale » et d'une « territorialisation des identités », en disant que ce sont là le fondement de la géopolitique. Selon cet auteur précité, le territoire est plus qu'un enjeu : de par ses caractéristiques, sa situation, les menaces qui pèsent sur lui, il influence les communautés qui l'habitent. La géopolitique de la Russie s'expliquerait par son ancrage dans un espace aux limites floues. Menacé à l'Est comme à l'Ouest et enfermé au coeur du continent par les verrous danois, turcs et japonais qui empêchent l'accès aux mers chaudes. A. Chauprade cité par ces auteurs appelle « territorialité, cette capacité d'influence du territoire, acteur à part entier de la géopolitique42(*).

    Précisons pour ce qui est de l'espace que, son enclavement provoque des efforts d'isolement qui peuvent aboutir à des phénomènes identiques à ceux provoqués par l'insularité : endémisme et conservation de peuplements reliques, dépendance économique et politique, pauvreté. Les Etats enclavés sont parfois instrumentalisés dans les relations internationales, disent ces auteurs. L'enclavement n'est cependant pas une fatalité. La Suisse est l'un des pays les plus riches du monde, le marquisart d'Autriche, longtemps dépourvu de toute frontière maritime, a donné naissance à l'un des plus puissants empires européens, qui n'est rien d'autre que la Suisse. C'est la preuve même qu'il n'existe pas de déterminisme géographique absolu43(*).

    Signalons enfin que l'espace virtuel ou territorialité virtuelle évoquée par Jean Mbayo et qui émerge dans les domaines idéologique, financier, commercial ou humanitaire, constitue un espace d'intervention des acteurs transnationaux, et il est virtuel avant qu'il ne soit réel44(*).

    §3. L'impérialité ou l'impérialisme

    Parler de l'étude de géopolitique sans toucher l'impérialisme, ça ne vaut pas la peine. Car d'une façon ou d'une autre, la recherche de la puissance en Relations Internationales se passe au préalable par l'impérialité quelconque. Nous ne sommes pas loin de ces auteurs qui définissent l'impérialisme comme étant une doctrine qui considère que leur puissance autorise certains Etats à étendre leur influence, voire leur domination, en dehors de leurs frontières45(*).

    En effet, comme dit Jean Mbayo, « l'extension de la puissance au-delà d'un peuple conduit naturellement à la constitution de l'empire46(*).

    Etymologiquement le mot vient du terme « empire », allusion faite à l'empire romain désignant ainsi le colonialisme européen qui a débuté au XVIe siècle et qui a connu son apogée à la veille de la première guerre mondiale et faisant éclater le monde en des grands empires. Le monde a alors vécu la naissance de l'impérialité dont notamment l'empire britannique etc. le mot émergea par la dénonciation des marxistes qui étaient anti-occidentalistes et le plus grand dénonciateur c'est Lénine, vers 1916, le père de la révolution de 1917 y estimait que l'impérialisme découlait de la nécessité pour le capitalisme de s'exporter dans des nouveaux pays où il pourra restaurer ses profits, en baisse dans les vieux pays industrialisés.

    Notons cependant que, l'impérialisme dit occidental se déguise avec la deuxième mondiale qui dégrada l'économie européenne avec les velléitésexpansionnistesd'Hitler Adolph. Il va renaitre tardivement avec la fin de la guerre dite « la grande guerre », qu'est la deuxième guerre mondiale, mais aussi avec l'effondrement ou la désintégration de ex-URSS qui luttait contre cet impérialisme au monde. Et cette renaissance va s'observer dans le chef des Etats-Unis d'Amérique. En considérant sa forme du néo-colonialisme, subsistent aujourd'hui des zones d'influence qui sont autant des formes rémanentes d'empires passés, preuve que l'impérialisme n'est pas mort, car même la Chine anciennement dominée, se lance, elle aussi dans une nouvelle course47(*).

    Disons avec Jean Mbayo en fin que, si le colonialisme avait pour but la conquête et la possession de territoires outre-mer, ce n'était pas seulement pour y exploiter par la force, des populations, il s'agissait aussi de colonialismes rivaux les uns des autres qui se disputaient des zones d'influence. De nos jours, depuis le lendemain de la seconde guerre mondiale, au colonialisme des puissances européennes, a succédé ce que l'auteur a dû appeler « néo-colonialisme »48(*).

    En poursuivant toujours avec Jean Mbayo, il dit que : « l'impérialisme n'a pas toujours été considéré comme incompatible avec la notion de la démocratie », car si l'on rejette un regard dans la nuit des temps, nous trouverons que, commençant par Athènes ayant mené des politiques impérialistes à l'encontre des Etats voisins, il n'a jamais été le cas. Par fois la démocratie même a pu servir de catalyseur à des idéologies impérialistes, dit l'auteur. Les promoteurs de ces idéologies jugent que l'idéal démocratique dont ils se prévalent doit être exporté par-delà les frontières, au moyen de campagnes militaires si besoins est. L'exportation de valeurs démocratiques a pu justifier différentes guerres de conquêtes depuis la fin du XVIIIe siècle, en particulier, lorsque les démocraties se sont développées comme mode de gouvernement en occident, fin citation49(*).

    Concluons donc ce paragraphe en disant que, l'impérialisme peut-être compris autrement comme une domination sur des espaces territoriaux des Etats tiers, par des puissances considérables. Une puissance impériale est censée jouir d'une supériorité donnée. A ce sujet, et en rapport avec notre cadre théorique ci bien explicité supra, la théorie de l'interdépendance complexe prônée par Joseph Nye et notamment son idée de soft-power, expliquerait autrement l'octroi de la puissance impériale des Etats, aux moyens de la technologie, de la culture, du commerce ou des autres valeurs d'ordre politico-juridique, telles que la démocratie, les droits de l'homme, etc.

    Eu égard à tous ceux-ci, nous disons que l'impérialisme est donc au centre des analyses géopolitiques. Il est un paramètre d'analyse géopolitique parmi tant d'autres. Il n'est pas à confondre avec une dictature au sens ordinaire.

    SECTION III. NOTIONS DE L'EQUILIBRE EN RELATIONS INTERNATIONALES

    Dans cette section, nous allons bel et bien devoir cerner le concept « équilibre ». Ce concept fait partie de composantes de notre sujet d'étude. Mais, il est important de noter que cette partie ferait normalement objet de la deuxième section déjà abordée. Il en serait ainsi car suivant la présentation de notre sujet, le concept « équilibre » précède celui de la géopolitique, mais la prépondérance de ce dernier (concept), force nous a été d'aborder cette question en premier lieu. Si non, l'ordre ne l'emporte pas du tout.

    En fait, la notion de l'équilibre en Relations Internationales n'est pas à négliger, comme disait le général Dégaule : « les Etats sont des montres froids, qui n'ont pas d'amis, mais qui n'ont que d'intérêts ». Donc la notion d'équilibre vient un peu dans certaines situations atténuer l'animosité des Etats qui cherchent à tout prix maximiser leurs intérêts, tout en reniant ceux des autres.

    Nous allons devoir catégoriser différents types d'équilibres et cela va être résumé en paragraphe. D'où chacun des paragraphes sera consacré à l'étude d'une catégorie d'équilibre donnée.

    §1. L'équilibre des forces

    LabanaLasay'Abar note que, c'est le mécanisme de régulation des relations internationales. Et qu'il s'agit d'une sorte de guide de l'action qui entend empêcher l'hégémonie d'un Etat trop fort. L'équilibre peut être établi de plusieurs manières : la coalition pour résister à la montée en puissance d'un Etat, la constitution d'un concert des nations, le soutien aux Etats faibles contre un voisin trop fort50(*).

    L'équilibre de force comme le dit Philippe Biyoya, découle du caractère anarchique du système international. Il est ainsi institué comme une structure décentralisée destinée à assurer l'ordre. Historiquement, l'équilibre des forces apparait en 1948 avec le traité de Westphalie :l'ordre public européen reconnait la nouvelle réalité de Bavière interdisant à la France d'annexer l'Espagne de peur de bouleversement de l'équilibre des forces. Dans son acception politique, c'est soit une réalité ou une volonté d'équilibre dû à l'existence d'une politique d'équilibres des forces qui requerraient de la sagesse51(*).

    L'existence d'une notion dite de l'équilibre des forces fait appel à quelques éléments importants, à savoir : au moins deux Etats souverains, soit une multipolarité limitée du système international. L'on va aller donc jusqu'à quatre ou cinq Etats, pas plus. Elle fait aussi appel à une frontière du système d'équilibre. Il ne s'applique pas de façon générale et indiscriminée, il faut dresser une carte ou des cartes des jeux de l'équilibre des forces. Elle fait en fin appel à la croyance en la possibilité d'un calcul rationnel des forces.

    Il est très important de noter avec l'auteur que le bon fonctionnement de l'équilibre des forces exige des conditions que voici, toutes construites au tour de la qualité de la diplomatie :

    ü La vigilance : ou la variable informationnelle ;

    ü La flexibilité : qui suppose le changement d'alliance au nom de l'équilibre des forces, pas d'amitié, pas de haine, l'homogénéité idéologique : les puissances doivent partager les mêmes valeurs techniques et culturelles ;

    ü La modération : dans la guerre (modération dans la réalisation des objectifs nationaux). Il existe aussi, outre les éléments et conditions de l'équilibre des forces précités, les moyens de l'équilibre des forces ou les outils diplomatiques. Nous allons devoir les distinguer selon qu'il s'agit de :

    1. Entre grandes puissances : ici nous avons deux moyens :

    a. L'équilibre fondé sur la course aux armements, soit sur la sécurité par la force nationale ;

    b. L'équilibre multipolaire fondé sur la diplomatie, soit la compensation externe obtenue par le jeu souple d'alliance, de désalliance ou de réalliance ;

    c. La guerre ;

    d. L'intervention dans les affaires intérieures faisables quelques fois, mais au fond contraire avec le but de l'équilibre des forces, la sauvegarde de l'interdépendance.

    2. Entre grandes puissances et petites puissances : ici les outils diplomatiques de l'équilibre des forces entre les grandes puissances et les petites puissances sont la neutralité ou le partage ou encore l'intégration : cas de la Belgique en 1930. Les grandes puissances imposent une neutralité armée, interdiction faite à la petite puissance de jouer le jeu diplomatique52(*).

    L'évolution du système international depuis les temps jusqu'à nos jours est caractérisée par ce facteur déterminant qui est l'équilibre des forces. En effet, la victoire des puissances de l'alliance lors de la deuxième guerre mondiale, a commencé par la coalition des forces de ces alliances. Ayant pour ennemi commun les forces de l'axe, la victoire était certaine dans le camp des alliées.

    L'équilibre des forces est un concept synonyme de l'équilibre des puissances. Cependant, ça dépend de l'utilisateur du concept. Certains auteurs préfèrent utiliser « l'équilibre des puissances ».

    Mwayila Tshiyembe dit que, c'est l'une des idées forces de l'approche réaliste. Il est considéré par une majorité des réalistes comme la configuration la plus souhaitable dans les Relations Internationales par opposition à l'hégémonie et à l'unipolarité, car l'équilibre des puissances seul est capable d'instaurer un minimum de stabilité et de paix. Il repose sur la conviction que seul le pouvoir limite le pouvoir, il renvoie à une situation telle qu'aucune puissance ne puisse être dans une position prépondérante, lui permettant de dicter sa loi aux autres. Son synonyme serait alors « l'hégémonie »53(*).

    Nous disons en fin que, l'équilibre des forces a servi à la stabilité du monde durant la période de la guerre froide. Même si cette stabilité n'a pas été effective, mais du moins, certains Etats faibles ont su quand même résister à l'hégémonie d'un ou d'un autre camp. On a ainsi parlé de la guerre par procuration. Les Etats dits « Satellites » se trouvaient capables de résister devant une grande puissance grâce au soutien lui prêté par l'autre puissance à celle adverse. Le cas de la guerre de Vietnam servant d'exemple, mais aussi celui de la guerre de Corée, sont la manifestation de cette résistance à l'hégémonie américaine ou soviétique.

    §2. L'équilibre stratégique

    Très souvent la notion de l'équilibre intervient toujours dans les études de Relations Internationales, s'agissant de l'équilibre des forces ou des puissances, de l'équilibre stratégique et de l'équilibre de terreur. Ces trois notions s'avoisinent toujours et souvent se nourrissent. S'agissant de ces deux dernières, elles sont très proches et parfois se complètent. Nous avons quant à nous, préféré les étudier séparément malgré qu'elles semblent être une même notion et difficile à séparer.

    Dans les écrits géopolitiques de Pascal Gauchon et Jean-Marc Houissoud, lorsqu'ils expliquent les cent mots de la géopolitique, ils n'en sont pas passés sans faire allusion à la notion de l'équilibre stratégique. Ils expliquent l'équilibre stratégique dans le sens de l'adversité, ils disent que c'est une situation dans laquelle aucun acteur ne dispose d'un avantage décisif certain sur ses adversaires54(*).

    Selon ces auteurs, un équilibre peut, dans un sens large (d'explication du concept équilibre), exister par l'existence de moyens équivalents dans deux camps opposés, mais être aussi en théorie induit par le territoire. Lorsqu'aucun des adversaires ne peut espérer vaincre sur le terrain de l'autre.

    En matière stratégique, le concept d'équilibre a connu son ère de gloire du temps de la guerre froide, sous le président Dwight D. Eisenhower. Il posait comme principe que les Etats-Unis devraient à tout prix maintenir une parité des moyens, notamment nucléaires, avec les soviétiques. C'est le concept central de la notion de dissuasion.

    Le maintien de cet équilibre est difficile dans la mesure où il n'est pas seulement quantitatif, mais aussi influencé par les évolutions techniques. Par ailleurs, il est difficile de déterminer les conditions d'un équilibre global car les moyens et les et les ressources de deux camps sont rarement équivalents, les conceptions stratégiques différentes et les conditions de l'affrontement variables. Il est compliqué aussi par l'ignorance des moyens exacts de l'adversaire. Cela a valu à la course aux armements, la qualification de « stratégie névrotique » dans la théorie des relations internationales. D'autres parlent « d'impuissance de la puissance de la puissance », chacun devant assumer des dépenses militaires considérables sans perspective de servir des arsenaux. La supériorité militaire sans équivalent des Etats-Unis depuis la fin de la guerre froide a conduit à une remise en cause de la stratégie de l'équilibre. Ils cherchaient au contraire à accentuer le déséquilibre en leur faveur à fin de prévenir l'émergence d'une puissance concurrente. Allusion faite à la Chine55(*).

    La notion de l'équilibre stratégique est tellement vaste, elle cherche son explication dans la détention des armes concurrentes, et la stratégie de démonstration pour se faire prévaloir. Ceci fera objet enfin, de notre dernier paragraphe.

    §3. Equilibre de terreur

    L'équilibre de terreur est principalement caractérisé par un élément très important, qui est la dissuasion. La dissuasion prône la paix par la peur. Dissuader signifie convaincre les autres à ne pas nous attaquer. La peur créée dans le chef de l'adversaire s'exprime par l'imagination d'existence de la zone de destruction mutuelle assurée (DMA). Chacun des camps ayant l'incertitude de la destruction totale de son adversaire, la dissuasion nait56(*).

    Généralement comme nous venons à peine de l'expliquer, la dissuasion est une stratégie liée à la possession de l'arme nucléaire. Elle peut s'entendre comme une reformulation du célèbre adage de Julius Caesar, qui disait que : « qui veut la paix prépare la guerre ». il s'agissait avant tout de préserver la paixen montrant à l'adversaire qu'un conflit serait sinon perdu d'avance, du moins catastrophique. La détention d'un arsenal performant, la recherche permanente de la supériorité technologique, mais aussi la propagande, les négociations, voire les pressions et les menaces sont au coeur de la dissuasion.

    La dissuasion a fait ses preuves de la « diplomatie au bord du gouffre » avec la Chine à celle de l'Europe en passant par la crise des fusées à Cuba. Néanmoins, elle a monté ses limites face à la prolifération nucléaire (Israël, Inde, Pakistan, etc.) tandis que la rivalité permanente entre les deux supergrands, a, sans cesse accentuée le risque de recours au feu atomique. Dès lors, la condition de survie de la dissuasion a résidé en un désarmement négocié, il s'agit là des différents accords de limitations des armements signés entre les deux blocs opposés de la guerre froide (SALT I et SALT II). C'est à ce prix que les grandes puissances ont conservé leur privilège militaire tout en réduisant les risques d'un affrontement. Dans un monde complexe où chaque puissance régionale réclame son droit à l'atome57(*).

    Toutefois, la dissuasion qui est un élément central de l'explication de l'équilibre de terreur, est à la fois nécessaire pour la paix mondiale et extraordinaire.

    CHAPITRE II : APERCU GENERAL SUR LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE

    Le présent chapitre fera objet d'étude générale sur les Etats-Unis. Il s'agit pour nous, de faire une lecture superficielle sur la vie politique, économique, sociale, ainsi que les fondements fondamentaux de a politique étrangère des USA, en tant que grande puissance. Ceci nous permettra de bien baliser la piste d'atterrissage de nos résultats attendus. Car, nous devons d'abord connaitre ce que ce les Etats-Unis, son histoire, l'origine de sa puissance, pour enfin comprendre sa posture aujourd'hui entant que super puissance, face aux autres Etats qui prétendent aussi parvenir au statut de grandes puissances.

    SECTION I : PRESENTATION DES ETATS-UNIS

    Cette section tournera autour de quatre paragraphes et comportera outre les paragraphes, des points et des sous-points. Elle détaillera aussi les différents aspects de la vie nationale des Etats-Unis, sans tenir compte de rigueur de l'histoire très lointaine.

    §1. Historique

    Outre la considération que, l'histoire des Etats-Unis commença avec Christoph COLOMB, il est aisé de commencer avec une petite histoire de peuplement américain.

    En effet, les Etats-Unis sont une fondation de 13 colonies de peuplement britanniques, venues de l'Europe à la recherche de bonheur. Les Etats-Unis sont un des rares pays de la planète terre qui eusse des vagues d'immigrations dans les temps jusqu'à nos jours. Les raisons du genre des guerres de révolutions, des périodes de famine (en Irlande), des persécutions, de l'intolérance religieuse, disons donc que des désastres qui ont marqué l'Europe de cette époque-là, conduisirent les hommes à voir les Etats-Unis comme un bon milieu où vivre, à cause des espaces naturels dotés de ressources potentielles et richesses naturelles. Prenons à ce titre l'exemple évoqué par Douglas K. qui dit que, « plus d'un million d'Irlandais ont émigré vers l'Amérique entre 1846 et 1851, outre les statistiques anciennement coloniales. Ils fuient la disette et les épidémies, dit l'auteur, au cours de ces années qui ravageaient leurs pays. Au cours de la même période, d'autres européens cherchèrent en masse à échapper aux persécutions politiques. Notons avec cet auteur que, les plus importants flots d'immigrants européens arrivèrent entre 1900 et 1920, c'est en raison de la première guerre mondiale58(*).

    Cependant, les esclaves en font aussi sujets à ce peuplement, les premiers arrivèrent un siècle plus tard, ils étaient transportés en masse vers le nouveau monde par les espagnols, et à la veille de la révolution américaine. Disons donc qu'avant cette révolution, l'esclavagisme était déjà solidement implanté dans ce qui allait bientôt devenir les Etats-Unis d'Amérique. En termes des estimations, l'auteur précise que, en 1776, en cinquième environ de la population, des colonies anglaises d'Amérique était composé d'esclaves noires. L'auteur précise que, en 1776, un cinquième environ de la population, des colonies anglaises d'Amérique était composé des esclaves noires.

    a) De la population autochtone

    L'Amérique avait été premièrement occupée par les AMERINDIENS (Amérique-Inde), on a estimé à environ 20 millions le nombre d'américains ayant du sang indien. A côté des amérindiens, nous trouvons également les esquimaux ou les aléoutes des îles aléoutiennes provenant du pacifique. Tous ces autochtones furent dominés par l'arrivée des immigrés de l'Europe la tête emplie de légendes au sujet de cités immenses toutes couvertes d'or. Les indiens d'Amérique en subirent les effets de la colère de ceux-ci. Mais avec le temps, les hispaniques, qui ne sont rien d'autre que l'ensemble des mexico-américains appelés autrement « chicanons », les cubains, les portugais, etc. caractérisèrent aussi la société américain59(*).

    Toutefois, pour ce qui est intéressant aussi dans ce paragraphe, contribuant à l'idée de notre aboutissement, est que, parlant de la puissance ici, ou de l'origine des origines de sa puissance, les américains des Etats-Unis pensent que : « est américain, tout individu qui satisfait aux exigences légales relatives à la citoyenneté du pays et qui se considère comme américain. Donc, du point de vue juridique ou effectif, ce que veut dire « être américain », on se rend compte que les anciennes appartenances auxquelles on se réfère et qui vont souvent de soi dans d'autres pays touchant à la race, la langue, la religion ou l'ascendance ancestrale sont devenues aux Etats-Unis des éléments relativement mineurs.

    b) De la création des Etats-Unis

    Ce que nous pouvons retenir sur ce paragraphe ce que, en 1776, les treize (13) colonies britanniques existant en Amérique furent l'une et l'autre, elles cherchent à se rassembler, elles en arrivèrent et se déclarèrent désormais une grande puissance du monde, libre et indépendante. Ceci provoquant les britanniques qui engagèrent la guerre de l'indépendance, dite autrement, guerre révolutionnaire qui parta de 1776 jusque vers les années 1783. Une nouvelle marche fut franchie avec la naissance de la nouvelle république qui fit entrer dans les faits, dans les rêves et les idéaux des quelques penseurs philosophes. Ce faisant, ils envoyèrent une onde de choc à travers l'Atlantique : ils décidaient en effet qu'ils avaient bel et bien le droit de choisir eux-mêmes leur propre régime politique. A l'époque, l'affirmation selon laquelle « un gouvernement ne devait son pouvoir qu'au consentement des gouvernés » était totalement d'avant-garde. Quelque chose de neuf venait d'apparaitre sous le soleil : un système fondé, comme l'avait dit Abraham Lincoln, sur le gouvernement « du peuple, par le peuple et pour le peuple »60(*).

    Ainsi la naissance de ce gigantesque Etat existant au monde sans précédent, il s'agit là, de la naissance des Etats-Unis d'Amérique/United States of America, USA, en sigle.

    §2. Situation géographique

    Les Etats-Unis sont au départ, un pays d'Amérique en tant que continent. Ils sont situés géographiquement au Nord de ce continent, avec une superficie de 9363.353 km2 et une démographie de 250.000.000 d'habitants61(*).

    2.1. Relief :

    La partie principale des Etats-Unis est constituée de plusieurs zones d'orientation générale Nord-Sud. L'Alaska et les îles Hawaii représentant des entités géographiques distinctes.

    2.2. Les plaines côtières de l'Est :

    Elles sont réduites à quelques îles au Nord, elles s'élargissent progressivement vers le Sud où elles constituent la plus grande partie de la Floride et rejoignent la plaine du golfe du Mexique. Elles se terminent à l'Est par une côte basse, l'écopée de vastes estuaires et prolongée par des flèches littorales, elles viennent buter contre le bord du plateau appalachien. Les Appalaches, ensemble montagneux en arc de cercle orienté du Nord-Est au Sud-Ouest, constituent la plus grande partie de la nouvelle Angleterre. Ils ont pour origine des plissements primaires aplanis par l'érosion (relief appalachien) et sont couverts des forêts62(*).

    Faisant suite aux monts Adirondacks, ils comprennent les monts Alleghany, le plateau du Cumberland et la BlueRidge, ils se prolongent au Sud d'Atlanta par le Pledmont, ensemble de collines recouvertes d'argile rouge. Le massif des Appalaches au relief arrondi et de faible altitude. Culmine au Nord au mont Washington (1917) et au Sud au mont Mitchell (2037).

    La région donne naissance à des nombreux fleuves, dont les vallées fertiles servent de voies de communication : Hudson, de la Ware, Potomac...

    2.3 Plaine centrale :

    Elle est comprise entre les Appalaches à l'Est, et les Rocheuses à l'Ouest. Elle est drainée par le Mississippi et ses affluents. La grande région de grands-lacs au Nord occupe une zone de contact entre le bouclier canadien et les terrains primaires et secondaires plissés qui le recouvrent au Sud. Elle constitue une véritable mer intérieure de 245000 km2.

    2.4 Le climat :

    Malgré son extrême variété, due à l'étendue du pays en latitude et aux différences d'altitude et aux influences de courants océaniques de l'Atlantique et du Pacifique, arrêtés par les Appalaches et par les Rocheuses, le climat des Etats se définit essentiellement par la circulation sans entrave dans l'axe Nord-Sud et par l'affrontement des masses d'air chaud et humide de la zone tropicale et de l'air polaire froid et sec. La Nouvelle-Angleterre et le centre-Est ont climat continental humide froid en hiver avec d'importantes chutes de neige, frais en été. La région de New-York, la plaine côtière et le Nord des plaines centrales ont un climat tempéré humide, avec ses hivers froids et des étés humides et chauds. Le Sud possède un climat subtropical humide et chaud, avec cependant des brusques refroidissements momentanés63(*).

    §3. Situation politique

    Il s'avère important de parler d'abord du texte fondamental réjouissant le fonctionnement des institutions politiques des Etats-Unis.

    1. La constitution

    La première constitution étasunienne était résumée en articles de confédération depuis 1781. Il devint vite que cette entente assez floue entre les Etats ne répondait pas à la situation. Car, l'exécutif commun qui y était ne disposait pas du tout des pouvoirs nécessaires en matière de défense, du commerce et de fiscalité. C'est ainsi que vers le mois de mai 1787, un autre document entièrement nouveau vit le jour, il s'agit d'une constitution, mais officiellement ratifiée par l'assemblée des Etats en 1789. C'est dans cette constitution qu'on retrouve la structure de base du gouvernement « trois branches séparées dont chacune dispose vis-à-vis des autres « des freins et de contrepoids » elle précise des pouvoirs et obligations de chaque branche du gouvernement fédéral, tous les autres pouvoirs et responsabilités étant dévolus aux Etats-Unis membres64(*).

    Le texte constitutionnel a fait l'objet d'amendements successifs destinés à répondre à l'évolution des choses, mais il n'en reste pas moins la loi suprême du pays. Que ce soit au niveau fédéral à celui des Etats ou des localités, tous les gouvernements et toutes les équipes dirigeantes sont tenues de fonctionner dans le respect de ses stipulations. Aux termes de la constitution, le pouvoir ultime n'est nullement confié au président, à l'exécutif donc, ni au congrès, branche législative donc, ni non plus à la cour suprême, branche judiciaire, ni d'ailleurs comme c'est le cas dans tant d'autres pays, à tel groupe ou à tel parti politique : dans les faits comme dans l'esprit, ce pouvoir appartient à l'ensemble des américains des Etats-Unis, comme d'ailleurs l'indique la première phase de la constitution étasunienne : (« nous, le peuple... »)65(*).

    2. Le congrès

    Le congrès qui est la branche législative du système fédéral est composé du sénat et de la chambre des représentants. Il y a 100 sénateurs, à raison de deux par Etat. Ces sénateurs sont élus pour un mandat de six ans et renouvelable par tiers les deux ans chacun d'eux représente l'ensemble des habitants de son Etat et leurs intérêts. La chambre compte 435 membres, élus tous les deux ans pour un mandat qui est lui-même de deux ans. Chaque Etat est divisé en circonscriptions électorales qui élisent chacune un représentant. Le nombre de représentants d'un Etat est proportionnel à sa population : c'est ainsi la Californie, qui est un Etat le plus peuplé, a 52 représentants, alors que le Delaware n'en a qu'un seul66(*).

    Il faut cependant ne pas oublier que, le nombre de sénateurs varie selon le nombre des Etats. C'est la question d'actualisation, c'est-à-dire, s'il y a un Etat de plus qui s'ajoute au système, automatiquement il y a aussi deux sénateurs qui doivent s'ajouter.

    Presque toutes les élections aux Etats-Unis se déroulent selon la règle du « tout au vainqueur » : candidat qui, dans une circonscription, obtient le plus grand nombre de voix est déclaré vainqueur.

    Le congrès édicte l'ensemble des lois et chacune de deux chambres a le pouvoir de lancer des projets législatifs, tout comme elle a le droit de voter contre un projet adopté par l'autre chambre. Du fait qu'aucun projet ne peut devenir loi sans leur accord conjoint, le compromis est la règle qui régit leur fonctionnement. C'est le congrès qui décide en matière d'impôts et des dépenses des fonds publics. C'est également lui qui réglemente le commerce entre les Etats membres et avec les nations étrangères. De lui, dépendent aussi les règles de naturalisation applicables aux citoyens étrangers.

    3. Le Président

    Le président des Etats-Unis est élu tous les quatre ans et son mandat est renouvelable une seule fois. A l'instar des sénateurs et des représentants, il est élu directement par le corps électoral à travers les grands électeurs de chaque Etat. Autrement dit, il n'est pas choisi par le parti qui dispose du plus grand nombre de sénateurs et de représentants. Cela signifie que le président peut appartenir à tel parti et la majorité du sénat ou de la chambre des représentants (ou encore des deux à la fois) à tel autre. Pareil situation n'est pas rare67(*).

    Ainsi, même si l'un des deux grands partis peu renverser la majorité à l'occasion des élections intermédiaires, le président reste le président, quand bien même son propre parti serait devenu minoritaire dans l'une ou l'autre chambre. Il se peut qu'une telle circonstance amoindrisse sa capacité à faire adopter ses projets de loi par le congrès, mais ce genre de conséquence n'a rien d'inéluctable. De toute façon, qu'il s'agisse des problèmes intérieurs ou de politique étrangère, il est rare que le président puisse compter sur le soutien automatique du congrès, même si propre parti dispose de la majorité au sénat comme à la chambre basse. Il doit user de persuasion et faire admettre son point de vue par les représentants et par les sénateurs. Il doit négocier et parvenir à des compromis. Il y a ici une différence de taille entre le système américain et celui où le chef élu d'une nation représente le ou les parti (s) majoritaire (s), comme c'est le cas en régime parlementaire.

    L'exécutif est composé d'un certain nombre de départements communément appelés ministères. Ces départements sont actuellement ceux des affaires étrangères (département d'Etat), du trésor, de la défense, de la justice, de l'intérieur, de l'agriculture, du commerce, du travail, de la santé et de des ressources humaines, du logement et de l'urbanisme, de transports, de l'énergie, de l'éducation et des anciens combattants ; crées par la loi, tous couvrent des domaines bien précis comme leur dénominations l'indique.

    Le responsable de chacun de ces départements est désigné par le président, sous réserve d'approbation par le sénat, et aucun de ces « secrétaires », comme on les appelle, ne peut siéger au congrès ni occuper une autre fonction gouvernementale. Chacun d'eux est directement responsable devant le président et ne reste en poste qu'aussi longtemps que celui-ci veut bien l'y laisser. Mieux vaut les considérer, par conséquent, comme des assistants et conseillers. Lorsqu'ils se réunissent, ils forment le cabinet du président. Certains présidents se sont beaucoup appuyés suer les avis émanant de leur cabinet, d'autres très peu68(*).

    4. La justice fédérale

    C'est la troisième balance du gouvernement, en plus du législatif (le congrès) et de l'exécutif (le président), est constituée par le système judiciaire fédéral, dont l'élément principal est la cour suprême : chargée de veiller sur les deux autres branches, elle décide de la constitutionnalité des lois et décisions émanant de ces instances. Le congrès a le pouvoir de fixer le nombre des juges qui y siègent, mais non celui de modifier les pouvoirs de la cour suprême, qui les tient de la constitution elle-même. La cour suprême est composée d'un président (chief justice) et de huit magistrats assesseurs, qui sont désignés par le président des Etats-Unis, mais dont la nomination doit être ratifiée par le sénat. Une fois confirmés, ils sont à vie juges de la cour suprême. Les décisions de celle-ci sont sans appel et ne peuvent être codifiés ni par le président ni par le congrès. Indépendamment d'elle, le congrès a mis en place 11 cours d'appel fédérales et, à l'écheloninférieur, 91 cours fédérales de districts. La cour suprême est directement compétente dans seulement deux types de procès : ceux où des diplomates étrangers sont impliqués et ceux où dès l'une des parties est un Etat de l'union. Dans tous les autres cas, elle n'est saisie que sur la base d'appels émanant de tribunaux inférieurs69(*).

    La cour choisit elle-même les affaires dont elle entend se saisir, qui, pour la plupart posent un problème d'interprétation de la constitution. Elle exerce en outre le « contrôle de la constitutionnalité des lois », c'est-à-dire qu'elle a le droit de déclarer inconstitutionnelles les lois et les actes des pouvoirs publics, tant au niveau local. Ce pouvoir a beau ne pas figurer dans la constitution, il s'est établi avec le temps.

    5. Les freins et les contrepoids

    La constitution prévoit donc trois branches principales pour le système gouvernemental, branches qui sont attribuées à chacune se trouvent très précisément équilibrés par ceux qui ont alloué aux deux autres : chaque branche sert de frein aux autres à travers un contrôle réciproque. Il s'agit d'empêcher que l'une quelconque des branches ne s'approprie trop des pouvoirs ou n'abuse de ses prérogatives70(*).

    Le congrès a le pouvoir de faire les lois, mais à tout texte par lui voté, le président peut passer outre à ce véto s'il réunit dans chacune des chambres une majorité de deux tiers ; il peut également refuser d'accorder les fonds réclamés par le président. Ce dernier peut nommer las hauts responsables de son administration, mais sous réserve de l'approbation du sénat. Il dispose aussi de pouvoir de nommer tous les juges fédéraux, mais là encore, leur nomination doit être ratifiée par le sénat. Chaque tribunal a le droit de décider de la constitutionnalité de toutes les lois issues du congrès et donc, si tel est son avis, les frapper d'inconstitutionnalité.

    Nous disons en fin que le système des freins et contrepoids rend nécessaire la recherche du compromis, voire du consensus. Ce recours est également essentiel à tous les autres niveaux de l'organisation politique américaine. Un tel système met la vie politique à l'abri des extrêmes : il interdira, par exemple, à un nouveau président de bouleverser la politique du pays selon son seul caprice. C'est bien pour quoi, dans l'esprit des américains, le mot « gouvernement » englobe la totalité du système, c'est-à-dire le président est l'exécutif, mais aussi le congrès et le cours de justice. Il s'ensuit que, dans la pratique, le président (et avec lui, « l'administration ») n'est pas aussi puissant qu'on l'imagine souvent à l'étranger. Si on le compare à certains autres chefs d'Etats dans des pays où le gouvernement est formé par le parti majoritaire, il a beaucoup moins de pouvoir71(*).

    §4. Situation socio-économique

    Les USA sont avant, et de loin, la première puissance économique du monde (environ un quart de la production mondiale). Ils sont classés en premier rang avec un produit intérieur brut de 5880 milliards dollars selon les statistiques estimés en 2001. Et le deuxième pays c'est la Chine avec 2870 milliards de dollars72(*).Cependant les efforts menés par les USA font à ce qu'en 2012 le PIB passe de 5880 à 16.198 milliards de dollars devant la Chine dont le PIB est de 8250 milliards de dollars, maintenant toujours sa place comme deuxième après les USA.73(*)

    4.1. L'industrie et l'agriculture : si la compétence industrielle et technologique des américains est bien connue, on ignore souvent, y compris aux Etats-Unis qu'ils sont aussi le premier pays agricole du monde, 12% de la production mondiale du blé, 45% pour le maïs, 18% pour le coton, 10% pour l'ivoire et le sorgho. De même, c'est aux fermiers et ranchers américains que le monde doit 14% de ses produits laitiers, 17% de toute sa viande. Les exportations ne représentent qu'un dixième du produit national brut des Etats-Unis, mais presqu'un cinquième de ce total est constitué des produits agricoles.

    4.2. Les migrations internes et urbanisation

    Un autre fait démographique qui n'a cessé de s'affermir depuis la fondation des USA concerne la migration, progressive, mais continue des zones rurales vers les zones urbaines, des fermes et des petites villes vers les agglomérations plus importantes et leurs banlieues. En 1880, comme nous le précise l'auteur, près de trois quart des américains vivaient en zone rurale. Un siècle plus tard, on retrouve la même position (75,2%), mais cette fois dans les zones urbaines ou à proximité.

    Notons avec cet auteur que seuls 20% des américains vivent dans des villes de 500.000 habitants et plus. Ils sont près de 90 millions à résider dans des agglomérations de moins de 100.000 habitants. En 1990, quelque 19.000 villes avaient une population inférieure à 50.000 personnes74(*).

    SECTION II : FONDEMENT DE LA POLITIQUE ETRANGERE DES ETATS-UNIS

    La présente section mettre aux prises, le parcours de la politique étrangère des Etats-Unis, tenant compte des sources historiques d'inspiration de ladite politique étrangère des Etats-Unis. Il s'agit des héritages fondamentaux de la politique étrangère des USA. Il en sera ainsi pour essayer de comprendre comment les USA en tant que puissance dominante, conçoivent le monde contemporain en considérant les données passées qui ont défini les rapports entre les USA et les autres Etats, puissants ou non.

    §1. Avant la première guerre mondiale 

    a. L'isolationnisme ou doctrine Monroe

    L'isolationnisme autrement dit doctrine Monroe, est une idée lancée parJames Monroe, alors président des Etats-Unis des années 1817 à 1825. Cette doctrine veut exprimer le retour sur soi des américains. Elle est définie dans un sens large, puis dans un sens strict. Au premier niveau, dans un sens large donc, l'isolationnisme s'étale sur tout le continent américain. Ici le tenant de la théorie voyait le programme de renfermer l'Amérique toute entière, qui ne devrait plus s'imixer dans les affaires européennes surtout. L'Europe étant un continent belliqueux. Il prônait le continent américain aux américains75(*).

    Cependant, nous pouvons noter avec Mwayila Tshiyembe que l'isolationnisme n'est qu'une forme déguisée de l'interventionnisme ou de l'impérialisme limitée au continent américain, géostratégiquementdécouplé de l'Europe continentale et de ses visées impériales. Il s'agit en filigrance, de défendre la thèse du continent américain « chasse gardée des Etats-Unis d'Amérique ». L'auteur précise dans ses idées, en détaillant la doctrine Monroe, que, c'est une sorte d'impérialisme dirigé d'abord vers l'Amérique latine qui donne lieu à une formulation théorique avec le corollaire Roosevelt de la doctrine Monroe en 190476(*).

    Toutefois, la conquête du monde par les Etats-Unis a commencé par cette doctrine, l'idée a commencé par chez soi en occupant le continent américain tout en brandissant l'isolationnisme pour conquérirpar conviction des partenaires. Mais la suite de l'isolationnisme a prouvé le contraire, car cette fois, l'Amérique (les USA) aux américains (aux étasuniens). Ceci est le deuxième niveau d'explication de l'isolationnisme. Les américains sont restés en observance de cette doctrine, jusqu'à ce qu'ils sont tombés victimes des attaques de la première guerre mondiale, voire de la deuxième guerre mondiale. Ils se sont accaparés de leurs intérêts interaméricains tout en renonçant à toute à toute immixtion dans les affaires intérieures. Mais, l'idée n'étant pas suffisante pour la montée en puissance de leur Etat, ils ont cependant préféré s'ouvrir au monde, à la suite de deux guerres mondiales, pour consolider leur puissance et l'étalerà l'échelle mondiale. Même si cela a fait débat, mais du moins, ils ont renoncé à cette idée qui n'avait qu'une portée limitée.

    b. La destinée manifeste

    La destinée manifeste des Etats-Unis constitue une autre forme d'impérialisme, une autre source de la puissance américaine. Selon les américains, ils ont reçu une mission ultime et sacrée à cause de leur immensité. Ils sont considérés comme étant un modèle auquel il faut faire référence. La destinée manifeste consiste en ce que, leurs valeurs sont à propager à travers le monde entier, car étant des valeurs sacrées et prônant la liberté humaine. Dieu aurait donc donné à cet Etat la mission de conduire le monde pour l'amener à une stabilité uniformisée à la tête de laquelle se trouve les Etats-Unis. Les valeurs que les Etats-Unis doivent propager à travers le monde sont : la démocratie, la libre-entreprise, les libertés etc.

    Mwayila Tshiyembe dit que, c'est sur le postulat de la mission civilisatrice des Etats-Unis, justifiée par leur modèle de développement basé sur la démocratie libérale et la foi chrétienne, que le publiciste américain, John O 'Sullivan, directeur de la « democraticreview », créa le concept de destinée manifeste. Il va de soi que la destinée manifeste est une des variables structurelles de la politique étrangère fondée sur la conviction que, le devoir sacré des Etats-Unis, est d'exporter leurs valeurs aussi bien marchandes que culturelles77(*).

    Nous pensons que, c'est de cette idée de la destinée manifeste, que les auteurs de l'interdépendance complexe qui est la théorie adaptée à notre étude, se sont référés pour parler ainsi de soft-power. Car, l'idée principale ici est que, la conquête du monde peut aussi se faire même doucement par des valeurs ou des idéologies. Même si les auteurs de l'interdépendance ont développé cette idée en ajoutant d'autres atouts, tels que : la technologie, la culture, les échanges commerciaux, l'idée force, est de parvenir à la puissance. Quant à nous, ce qui est important ici, c'est l'étude de la politique étrangère des USA, la comprendre, et comprendre ses fondements, parce que nous devons nous référer à cette politique pour comprendre. Ce qui est donc essentiel ici, c'est que les résultats de la puissance américaine, sont un ressort de leur politique étrangère fondée sur différentes doctrines prônées par différents présidents des Etats-Unis d'Amérique chacun à son tour et selon ce qu'il pense.

    §2. Après la première guerre mondiale

    a) L'idéalisme

    Il est une conception idéelle de Relations Internationales. L'auteur rependu de l'idéalisme en Relations Internationales, c'est Woodrow Wilson. Il avait une autre vision des relations internationales par rapport à son prédécesseur Théodore Roosevelt qui, lui avait engagé les Etats-Unis sur une politique étrangère fondée sur le réalisme. Wilson, alors président des Etats-Unis vers les années 1910, après le mandat de Théodore Roosevelt, déclara autre chose, c'est la vision idéaliste du monde. Selon lui, le monde « doit être tel qu'il devrait être et non tel qu'il est ». c'est un peu le contraire avec le réalisme rooseveltien qui prône la conception du monde « tel qu'il est et non tel qu'il devrait être ». D'ailleurs, Wilson s'attaqua à des grandes lignes du réalisme dans ses déclarations politiques qui définissaient sa politique étrangère.

    Dans son discours du 22 janvier 1917 au sénat, le président Wilson déclare ceci : « il doit y avoir, non pas un équilibre des puissances, mais une communauté des puissances ; non pas des rivalités organisées, mais une paix commune organisée... ». Le fondement de sa politique étrangère défini en termes d'idéalisme prend l'inspiration au fait de la raison à la base de laquelle la première guerre mondiale naquit. Il pense que, l'équilibre des puissances a été à la base de l'éclatement de la première guerre mondiale, car elle a procédé par une diplomatie dite « secrète » qui a conduit bien des Etats européens à signer des pactes d'alliances, les uns contre les autres, chose qui a débouché à la guerre. D'où il ne fallut plus demeurer dans cette même politique qui, en elle-même contenait les germes de la fragilité du monde, conduisant aux conflits larvés et se matérialiseront en suite. Il suggère 14 points essentiels au tour desquels les Etats doivent se mettre ensemble, entre autres ces points, il cite : la création d'un système collectif d'agir ensemble pour la promotion de la paix mondiale. Il s'agissait en fait de la naissance de la SDN (Société des Nations). Celle-ci serait un cadre de référence en matière de règlement des différends78(*).

    Wilson renforça la destinée manifeste américaine, mais cette fois, il met en exergue la promotion des valeurs démocratiques. Il pense que, la meilleure façon d'aboutir à la paix commune st d'instaurer la démocratie, car les démocraties ne se font pas la guerre. Il pense aussi bien que James Monroe, que l'Amérique a reçu une mission messianique, qui est cette de promouvoir les valeurs morales au monde. Il le dit dans un discours : « je crois que Dieu a présidé à la naissance de cette nation et que, nous sommes choisis pour montrer la voie aux nations du monde dans leur marche sur les sentiers de la liberté ». Il veut la réalisation d'une paix durable et étalée sous plusieurs branches : paix par l démocratie, la paix par le marché, par la culture...

    Selon Henry Kissinger, « c'est principalement l'idéalisme Wilsonien qui a imprimé son rythme à la politique américaine depuis sa présidence historiquement, et qui inspire aujourd'hui encore »79(*).

    b l'isolationnisme relatif de Wilson

    la politique étrangère des USA était aussi caractérisée par l'isolationnisme. Disons que le président Théodore Roosevelt lui, en engageant le pays sur l'option réaliste, il était déjà contre l'isolationnisme, car il ouvrait déjà le pays au monde et que nul ne peut prétendre vivre le réalisme en vivant dans l'autarcie. Voilà comment et pourquoi l'arrivée au pouvoir de Wilson, tout au début de son mandat, il recourût à l'isolationnisme.

    Cependant, il est à noter que l'isolationnisme wilsonien était relatif, car comme l'ont étudié certains spécialistes, lorsque la guerre éclate, le 03 aout 1914 (la première guerre mondiale), le président des USA souhaite observer une stricte neutralité et maintenir l'unité nationale dont l'isolationnisme est indispensable. Mais les provocations allemandes au début de 1917, viennent à bout de l'espoirnourri par les Etats-Unis d'un rétablissement de la paix par la négociation. Le 16 janvier 1917, le secrétaire d'Etat allemand des affaires étrangères Arthur Zimmermann, adresse un télégramme secret à l'ambassadeur allemand au Mexique, dans lequel il lui suggère de préparer avec ce pays une alliance contre les USA. En contrepartie, l'Allemagne lui promet une aide financière et la restitution du Texas, du nouveau Mexique et de l'Arizona perdus lors de la guerre de 1816-1848. Après des longues périodes, l'Allemagne, le 19 mars 1917 coule le Viligentia, il s'attaqua donc aux navires marchandes des USA, qui ne s'étaient jamais engagés dans la guerre depuis son début. Cela poussa la président américain de rompre avec son ancienne tradition isolationniste et le 02 avril 1917, il demanda au sénat de voter la déclaration de guerre. En état de cause, dit, l'auteur, le mois d'avril 1917 peut sans doute être considéré comme un tournant majeur de l'histoire des USA, car pour la première fois, ils interviennent dans un conflit externe à l'échelle mondiale. Leur puissante intervention hâte la fin de la guerre et depuis lors, les USA ne cessent de jouer un international de gendarme ou de police internationale déterminant, dont ils n'ont pu se défaire malgré la tentative de repli dans l'entre-deux guerres80(*).

    Toutefois, à la suite des temps, Wilson montra l'altitude assez lointaine de l'isolationnisme, car non seulement il engagea le pays dans la guerre, mais aussi l'idée de l'idéalisme résumée en termes de coopération le prouve aussi, d'ailleurs il est celui qui a contribué à la création de la SDN, et dans son esprit, les USA allaient aussi faire partie des membres signataires du traité de paix de Versailles, fort malheureusement le congrès lui refusa la ratification. Notons aussi que, l'isolationnisme américain sous Wilson était une notion relative, car les USA avaient des relations diplomatiques à cette époque-là avec les autres Etats européens, notamment avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France... d'ailleurs, l'histoire nous rappelle que lorsque l'Allemagne commençait à menacer les navires américains, le président américain rompt les relations diplomatiques avec l'Allemagne vers le 1er février 1917. Et l'organisation venant de naitre a connue des fragilités à cause de retrait d'une cohorte des Etats, à la tête de laquelle se trouvent les Etats-Unis, une puissance déjà très influente dans cette affaire81(*).

    §3. Avant et après la deuxième guerre mondiale

    Nous commençonsà étudier cette partie en nous référent aux différents présidents qui se sont suivis à la tête des Etats-Unis après la fin du mandat de Wilson.

    a. Le retour à la maison de Harding Waren

    La campagne électorale de Harding Waren sous le slogan « retour à la maison », a fait que celui-ci gagne. Elu président de la république des USA en 1921. Waren en utilisant ce slogan, il voulait exprimer le vouloir retourner des Etats-Unis à l'isolationnisme, pour ce, la politique wilsonienne avait échoué lamentablement, car elle a même amené à la guerre. Voilà pourquoi il va même plus loin pour dire « retour à la normale ». 0

    La première étape de la politique de retour à la normale de Waren a consisté à la signature de traité de paix avec les pays ayant des différends avec les Etats-Unis. C'est le cas notamment avec l'Allemagne et l'Autriche qui ont autre fois poussé les Etats-Unis à s'engager dans la guerre. Il en est ainsi, car le pays allait encore revivre son meilleur passé, d'où il fallait au préalable terminer avec les européens qui ont toujours été envoutés par l'esprit de guerre, au risque de remettre encore en cause ses principes de la politique étrangère. Cette signature eu lieu le 25 aout 1921 avec l'Allemagne, en signant aussi un décret le 10 janvier 1923, mettant fin à l'occupation de l'Allemagne. Malheureusement la mort l'emporta subitement et le président Waren ne saura plus vivre pour continuer avec son idée. Avant qu'il ne meure, le président Waren élabora deux plans permettant la réduction de réparations de l'Allemagne, mais aussi consistant à disponibiliser des prêts à l'Allemagne pour s'acquitter des sanctions lui infligées en termes de réparations avec les pays victimes de la guerre. Ces deux plans sont : le plan Dawes en 1924 et le plan Young en 1928. Bien des traités furent signés à partir de 1924 jusqu'en 1928 dans l'esprit toujours de voir l'Amérique s'acquitter avec le monde extérieur, pour revenir à ses traditions. Il s'agit entre autres, de traité de neuf puissances, relatif au désarmement naval, en 1924, il s'agit aussi de la signature en 1928 de pacte Briand-Kellog, mettant la guerre au loin82(*).

    b. La politique étrangère de Franklin Roosevelt

    Franklin Roosevelt accède au pouvoir des Etats-Unis en 1993, dans un contexte compliqué de l'économie mondiale, il s'agit de la crise économique mondiale qui prévalut depuis 1929 et qui continuait jusqu'aux années de son accession au pouvoir. Il n'a plus de choix, l'idée de la continuité de l'isolationnisme parait inefficace face aux problèmes économiques naissant. Sa politique étrangère parait plus complexe, à la fois isolationniste, interventionniste, bon voisinage et neutralité.

    L'isolationnisme : Ici, il ne renonce pas, mais il reste dans l'esprit de continuité de son prédécesseur, car jouant et tenant compte des avancées déjà mises pour y aboutir. Il cherche plutôt à redresser son économie pour poursuivre avec cette politique83(*).

    L'interventionnisme : c'est la première option adoptée par Roosevelt au début de son mandat pour exprimer le souci de l'Amérique à l'extérieur. Il est favorable aux idées wilsoniennes. En 1933, il nomme Cordell Hull comme son secrétaire d'Etat, car celui-ci est contre le protectionnisme économique et le repli des Etats-Unis. Il va jusqu'à reconnaitre l'URSS et établir les relations diplomatiques avec celle-ci.

    La politique de bon voisinage good neighborpolicy : c'est ici qu'il s'éloigne encore de la doctrine Monroe de l'isolationnisme, car celle-ci consistait en une main mise sur les Etats du continent américain. En décembre 1933, il signe la convention de Montevideo sue les droits et devoirs des Etats, et renonce au droit d'ingérence unilatérale dans les affaires sud-américains. En 1934,il fera abroger l'amendement qui permettait à Washington d'intervenir dans les affaires intérieures de Cuba. Ils abandonnent donc le protectorat sur le Cuba issu de la guerre contre l'Espagne. La même année, les marines quittent Haïti et le congrès vote la transition vers l'indépendance des philippines qui devient effective le 4 juillet 1946. En 1936, le droit d'intervention au Panama est aboli, mettant fin au protectorat américain sur ce pays84(*).

    La neutralité : ici l'allusion est faite aux Etats de l'Europe qui aimaient la guerre. Roosevelt signa le 31 aout 1935, la loi sur la neutralité (neutralityact). Il interdit la livraison des armes aux belligérants de la seconde guerre italo-éthiopienne, mais aussi de la guerre civile en Espagne. Le 29 février il eu une autre loi interdisant les prêts à faire aux belligérants85(*).

    Ce que la neutralité exprimait, c'est tout simplement le fait de ne pas voir la multiplicité de la guerre à travers le monde, car la situation était déjà d'avance fragile, d'où il fallait endiguer les éventuellescontinuités de menaces.

    c. L'entrée en guerre des Etats-Unis

    Notons avec Tshiyembe que, lorsque la seconde guerre mondiale est déclenchée en septembre 1939, Roosevelt rejeta la proposition de neutralité et chercha les moyens d'aider les pays alliés de l'Europe. Même si les raisons matérielles de l'implication des Etats-Unis dans la guerre mondiale sont souvent évoquées entre autres l'attaque de Pearl Harbour par le Japon, il est cependant évident de dire que l'implication des Etats-Unis dans la deuxième guerre mondiale résulte d'une préparation avant tout du président Roosevelt de s'engager dans la guerre aux côtés de ses alliés traditionnels (Grande Bretagne)86(*).

    Disons en fin que la politique étrangère des Etats-Unis a subie des changements et selon qu'il s'agissait des hommes d'Etat qui animaient les institutions politiques américaines tour à tour. Aujourd'hui il est aussi le cas, et la politique étrangère américaine tire ses sources à celle d'hier. Elle est souvent retrouvée dans les déclarations politiques, notamment les discours, les points de presse, les allocutions, les décrets...

    SECTION III. LES ETATS UNIS ET LA GUERRE FROIDE

    Cette section fera objet d'étude de la politique étrangère des Etats-Unis lors de la guerre froide. La politique étrangère des Etats-Unis d'Amérique et sa puissance à l'échelle mondiale aujourd'hui, est aussi, bel et bien l'essorde sa victoire de la guerre froide. Même si nous ne pouvons pas dire que la désintégration de l'URSS n'a pas été causée par les Etats-Unis sur affrontement direct, mais quand même la fin de l'ancien système international caractérisé par la bipolarité, avait marqué le début d'une ère nouvelle. C'est la primauté de la puissance américaine jusqu'à nos jours, même si le système international, semble aussi être complexe, c'est-à-dire, d'une part unipolaire et d'autre part, multipolaire.

    §1. Origines de la guerre froide

    Si le feu de la deuxième guerre mondiale, a été éteint par la victoire écrasante de puissances de l'alliance, ses cendres continuent à s'allumer dans les différents coins du monde. En effet, les origines de la guerre froide ne sont pas à rechercher nulle part, si cen'est qu'à l'issu de leur victoire (victoire de la grande alliance formalisée par les USA, l'URSS, la Grande-Bretagne et la France).

    Nous allons nous servir de cette question, que d'aucun spécialiste des Relations Internationales ne se pose toujours au sujet de la guerre froide, à savoir : « pourquoi, unies dans la guerre, les grandes puissances se divisèrent dans la paix ?». Nous allons devoir répondre à cette question avec les spécialistes en matière, qui en dépit de plusieurs raisons de la cause de la guerre froide, préfère souvent cibler les plus grandes causes, entre autres, le problème allemand et l'expansion des idéologies : communiste et capitaliste.

    a. Le problème allemand au coeur de la guerre froide

    Notons avec Maurice Vaisse que, lorsque anglais et américain unifient leur zone le 17 décembre 1947, les soviétiques protestent et réclament leur part de réparation. En ce qui concerne le futur gouvernement de l'Allemagne, les vues des anciens alliés sont encore plus divergentes. La France désire une Allemagne très peu centralisée à structure fédérale regroupant une douzaine de Landers. L'URSS au contraire réclame un Etat très fortement centralisé et un contrôle international de la Ruhn, où elle aurait sa part. Les anglais et les américains se prononcèrent pour un gouvernement fédéral fort, contrôlant les affaires étrangères, l'économie et les finances. L'accord est également impossible sur le traité de paix avec l'Autriche, car les soviétiques réclament le contrôle d'une grande partie de l'économie, ce que les occidentaux refusent. A la conférence de Londres du 25 novembre au 18 décembre 1947, aucun progrès n'est réalisé. Molotov impute les difficultés à la « mauvaise foi » des occidentaux et refusecarrément toutes leurs propositions. Il réclame l'organisation immédiate d'un gouvernement central allemand. Décidément, le problème allemand est devenu une pomme de discorde des anciens alliés, et la question du statut de Berlin en est le point le plus irritant87(*).

    b. le problème du statut de Berlin et le Blocus

    En réalité, les soviétiques, comme nous l'analyse l'auteur, n'avaient pas admis comme une situation normale et définitive le statut de Berlin, avec quatre zones d'occupation. Ils considéraient que Berlin devrait faire partie de l'Allemagne de l'Est. Ainsi, en mars 1948, le maréchal soviétique Sokolovski décide d'arrêter les débats du conseil de contrôle interallié et par des jours après, les soviétiques annoncent qu'ils confient à des allemands de l'Est le contrôle de l'accès à Berlin-Ouest. Devant le refus des occidentaux, toutes les voies terrestres d'accès à Berlin. Mais une crise plus grave se prépare. A la suite de leur unification, pour montrer leur volonté d'unification, les trois puissances occidentales décident de créer une monnaie commune, le deutsche mark (DM). Cette réforme monétaire déplait aux soviétiques qui, par mesure de rétorsion, organisent un blocus terrestre total. C'est l'épreuve de la force88(*).

    La création des Etats-Unis est immédiate. Ils décident de ne pas accepter la situation de fait créée par les soviétiques et de ravitailler Berlin-Ouest par un pont aérien. Assurée à 95% par les américains, cette opération va assurer pendant un an le ravitaillement de la ville et contraindre les soviétiques d'ouvrir à nouveau les autoroutes et les lignes de Chemin de fer qui permettraient de ravitailler Berlin-Ouest, avec des contrôles soviétiques. Le conseil des ministres des affaires étrangères, qui se réunit à Paris en mai-juin 1949, sanctionne cet équilibre précaire. Berlin devient en fin un symbole du combat pour la liberté. Voilà l'élémentmatériel de la guerre froide.

    b. L'expansion des idéologies :

    Communisme

    Cette lutte est souvent attribuée à l'union soviétique comme provocatrice des expansions des idéologies à travers les différents coins du monde, commençant par la Chine. En effet, une fois conquise toute la Chine du Nord en octobre 1948, les communistes entrent à Pékin le 22janvier 1949 et Shanghai le 25 mai. C'est ainsi que Tchang kai-Chek se réfugia dans l'île de Formose et abandonne la Chine continentale à Mao Zedong qui proclama la république Populaire de la Chine le 1er octobre 1949. C'est la naissance d'un autre noeud de guerre froide en raison de l'opposition idéologique entre les deux Chines symbolisée en deux camps. Du coup, la situation est profondément modifiée en Extrême-Orient où la RPC va désormais jouer un rôle actif en Indochine et en Corée, c'est l'expansion du communisme à travers l'Asie89(*).

    §2. L'antagonisme idéologique et la méfiance réciproque

    Le présent paragraphe va démonter les sentiments qui ont animé les deux superpuissances à demeurer dans une position opposée, alors qu'elles sont issues d'un même fruit qui est la victoire de la deuxième guerre mondiale.

    Après avoir eu l'idée générale sur l'origine de la guerre froide, nous nous mettons à étudier le vouloir de chaque camp dans cette guerre idéologique. Notons ainsi avec TshimpangaMatalaque, deux attitudes dans le chef de deux superpuissances ont marqué cette période à la fois même qu'elles ont servi de prétexte pour alimenter de plus en plus les conflits qui, n'eut été l'essoufflement de l'URSS et le changement de sa politique extérieure, à l'avènement au pouvoir de Mikail Gorbatchev, aurait continué jusqu'à ces jours90(*).

    1. L'antagonisme idéologique :

    L'antagonisme idéologique entre les deux superpuissances était l'un des ferma de la guerre froide. Le camp capitaliste ou l'occident composé des pays de l'Europe occidentale, du Canada, du Japon et de l'Australie sous la direction des Etats-Unis, défendaient les économies du marché de la démocratie libérale.

    Alors que le camp communiste composé des pays de l'Europe de l'Ouest, de la Chine, de la Corée du Nord, du Vietnam et du Cuba, sous la conduite de l'URSS, défendait l'économie planifiée à un système politique à parti unique91(*).

    Les deux superpuissances se soupçonnaient et voyaient dans chaque action entreprise à l'autre, une provocation et manifestation de mauvaise foi. Le fait que les USA prétendaient être les portes étendards de liberté et du libéralisme opposé au totalitarisme et au communisme que défendait mordicus l'URSS, se considérant elle comme chargée d'une mission de mettre fin à l'exploitation capitaliste était en soi porteur de germe d'une méfiance de plus en plus grandissante et d'un conflit latent qui a débouché finalement sur la guerre froide.

    L'antagonisme idéologique avait conduit les deux superpuissances à déployer des stratégies pour faire accepter leur idéologie comme la meilleure par rapport à l'autre et la puissance qui imposerait son idéologie sur une région déterminée, y avait la main mise et le contrôle. Cette conquête de zone d'influence ramenait des dividendes, non seulement dans le domaine stratégique et sécuritaire, mais aussi dans le secteur de l'économie et de la culture. L'idéologie étant elle-même en étroite symbiose avec la manière de penser, laquelle ne marche pas éloigner de la culture même92(*).

    2. La méfiance réciproque entre les deux superpuissances

    Les causes de la guerre froide étaient aussi à chercher dans la méfiance réciproque entre les deux superpuissances. En effet, menacée par la ruine de son économie à cause de la guerre, l'URSS était obsédée par l'idée de la reconstruction et concevait comme actionlégitime, des réparations de dommage subit durant la guerre, le démentiellement et le rapatriement des usines des pays libérés par l'armée rouge. Mais aux USA, pays enrichi à la faveur de la guerre, ce démantèlement était perçu comme la preuve d'une volonté de mains mises de Moscou sur ces pays libérés. Intéressé par le redressement rapide des économies européennes, principale débouchée de la production américaine, Washington voyait dans le plan Marshall, le meilleur moyen d'éviter que, ne se reproduise la crise des années 20, alors que Moscou, voyait dans ce plan la preuve de la volonté hégémonique des USA sur l'Europe. Pour l'URSS, cette proposition était une grave provocation. Le 22 février 1946, dans un télégramme de 80.000 mots, Georges Kennan, alors ambassadeur des USA à Moscou, avertissait le département d'Etat de l'hostilité soviétique en vers le monde capitaliste et recommandait que les USA déploient des stratégies de contention de l'expansion de la domination soviétique au-delà des frontières de cet Etat. C'était le début de la doctrine Truman selon laquelle les USA devraient contenir l'avancée de la révolution communiste vers les espaces libres jadis sous l'influence capitaliste93(*).

    §3. La désintégration de l'URSS et la fin de la guerre froide

    Bien des auteurs ont évoqué les raisons à la base de laquelle l'effondrement de l'empire communiste devenait inévitable. Mais principalement les raisons les plus fatales de cette chute sont d'ordre idéologique, économique et politique.

    Tshimpanga en évoquant la raison politique il s'est plus penché du côté des pays de l'union qui revendiquaient leur autonomie. En effet, vers la fin des années 80, l'URSS était confrontée à des vastes mouvements de revendication autonomistes, beaucoup des peuples soviétiques découvrent qu'ils n'ont été dans l'union que par la pesanteur de l'histoire, c'est-à-dire, par la volonté des puissances qui sortaient victorieuses au terme de la 2e guerre mondiale.

    Les pays baltes (l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie) annexés en 1940 par Staline Joseph avec la complicité d'Hitler, étaient beaucoup plus avancés que les autres républiques dans les revendications autonomistes. Les trois républiques européennes de l'URSS (Ukraine, Moldavie, et Biélorussie) réclamaient elles aussi leur droit à la différence. Il en est de même de trois républiques du cocase, situées plus au Nord de l'Union soviétique (la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan)94(*).

    C'est ainsi qu'à la fin de 1991, dit l'auteur, l'éclatement de l'URSS était devenu évidente. 13 des 15 Etats formant l'URSS avaient abandonné l'union, la Russie restait finalement seule et devenait l'Etat successeur qui finit par détenir la majeur partie des forces économiques (usines, industries...), l'autorité politique et tels moyens militaires de l'ancienne union soviétique. La Russie héritait ainsi de la puissance soviétique.

    Maurice Vaisse quant à lui, en parlant de la dislocation de l'empire soviétique, affirme que cette dislocation estdue à une triple crise :

    1. Crise idéologique : car le rôle dirigeant du communisme est non seulement remis en cause, mais le PC russe se voit même interdire toute activité après le putsch marqué ;

    2. Crise économique : en raison de la désorganisation de l'économie soviétique qui a été prise notamment par l'inflation, le déficit budgétaire, l'endettement extérieur... ;

    3. Crise politique : car l'engagement des réformes démocratiques déstabilise le pouvoir soviétique et démontre son incapacité à se réformer sans changer radicalement de système : Mikail Gorbatchev, devenu président de l'Union et apprécié à l'étranger (prixNobel de la paix 1990), peine à arbitrer l'affrontement entre conservateurs et partisans des reformes et doit abandonner son poste de secrétaire général du PCU (Parti Communiste de l'Union Soviétique)95(*).

    La fin de la guerre froide est caractérisée par plusieurs avènements selon que soutient l'auteur. Cependant certains auteurs disent que la fin de la guerre froide a lieu en 1989, car, disent-ils, c'est à cette année qu'il y a eu chute de mur de Berlin qui était considéré comme symbole de la division du monde en deux camps idéologistes. D'autres soutiennent que c'est 1992, car c'est en cette année que l'URSS s'était effondrée, elle qui alimentait de plus en plus ce conflit latent.

    Notons avec Maurice vaisse que, il faut remonter à 1985 pour saisir les origines immédiates de la fantastique accélération de l'histoire, évidente depuis 1989. En fait, toutes les bases sur lesquelles le monde a vécu non seulement depuis 1945, mais même depuis 1917, sont ébranlées. Les conséquences de la seconde guerre mondiale sont effacées ; l'Allemagne unifiée et le Japon sont redevenusdes puissances. Le communisme chancelle et l'économie du marché parait triompher partout. L'union soviétique, craint à un repli généralisé, éclate en plusieurs républiques. A la faveur de la fin de la guerre froide, les tensions s'apaisent ; le modèle occidental de la démocratie parlementaire s'étend, mais avec la résurgence du fait national96(*).

    Ainsi, se termine notre deuxième chapitre, nous disons que la fin de la guerre froide a inauguré une ère nouvelle dans les relations internationales. Le système international devient décrispé, mais la victoire est certaine dans le camp capitaliste, les USA peuvent désormais prendre la direction du monde en tant que puissance dominante.

    CHAPITRE III. APERCU GENERAL SUR LA CHINE

    Le présent chapitre fera également objet d'une analyse sur la Chine, dans le même ordre d'idée avec le précèdent chapitre qui, lui a porté sur les Etats-Unis. Nous ferons également l'élaboration superficielle de la vie de la Chine, chose qui nous permettra, en comblant les deux précédents chapitres, d'élaborer le quatrième et dernier chapitre. Il en est ainsi, pour mieux fonder les bases de données pouvant servir à la compréhension dudit denier chapitre.

    SECTION I : PRESENTATION DE LA CHINE

    Nous allons, dans cette section, devoir présenter la Chine selon qu'il s'agit de principaux domaines de la vie nationale d'un Etat. Nous allons ainsi dégager quatre (4) paragraphes dans cette section. Chaque paragraphe portera sue l'aspect bien déterminé, il s'agit d'une petite histoire de la Chine, sa situation géographique, sa situation politique et de sa situation socio-économique.

    §1. Historique de la Chine

    Beaucoup d'auteurs ont situé la Chine dans les années 6000, les autres dans les années 5000. Nous retenons avec Mwayila Tshiyembe que, la Chine est un empire millénaire dont les traces remontent à 6000 ans avant Jésus-Christ. Un empire multinational, s'il en est, la Chine est une mosaïque des peuples, des cultures, des langues, des religions, des territoires alternant paix et guerre comme variables structurelle de la construction de l'Etat multinational et de ses relations extérieures97(*).

    L'auteur explique que, par la paix ou par la guerre, plusieurs dynasties ont participé à la dialectique de construction, déconstruction et reconstruction de l'empire de Chine, il y a de cela 6000 ans.

    Le conflictualisme entant qu'idéologie, si non philosophie de l'harmonie relationnelle entre gouvernants et gouvernés ou code de l'homme honnête dans une société hiérarchisée, est une des marques de fabrique de la culture chinoise, dont l'enjeu est la maitrise des forces centrifuges à l'intérieur par le taoïsme (recherche de l'harmonie homme/nature), et à l'extérieur de l'empire soumis régulièrement aux conquêtes, invasions, rebellions, sécession. L'ouverture de l'empire sur l'extérieur, permet la mise en place d'un système dynamique d'échange de biens et services (thé, épices, soie porcelaire, opium, poudre, produits métalliques) des idées et des religions par les commerçants, les voyageurs tel le célèbre Marco Polo. La « route de soie » est la courroie de transmission, si non, le pont entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique. Elle est au service du « commerce et échanges avec d'autres pour l'amitié et à des fins de développement. En un mot, dit l'auteur, ces échanges pourraient être considérés comme les premiers exemples de l'engagement de la Chine en matière de diplomatie de développement »98(*).

    La Chine connait au cours de son histoire, quelques périodes impériales majeures : sous les Han (206 à 250), les sui (581-618) et les Tang (618-907), les Song (960-1279), les ming (1367-1644). Par deux fois, la Chine toute entière est conquise : au XIIIe siècle, par les mongols, lors de la foudroyante expansion de ceux-ci sur la masse eurasiatique (dynastie yuan, 1279-1367) ; la seconde fois au XVIIe par les Mandchous qui fondent la dynastie Qing (1644-1911) et se sinisent au point de reprendre tous les objectifs impériaux de la géopolitique chinoise et au-delà. L'avancée russe est bloquée au traité de Nertchinsk (1689). Elle ne reprendra qu'au début du XIXe siècle. Ce sont les manchous qui en finissent, au milieu de XVIIIe siècle, avec les nomades, grâce au canon, comme les russes deux siècles plutôt avec la prise de Kazan par Yvan le terrible, qui mettait un terme à deux siècles et demi de domination des mongols de la Horde d'or99(*).

    Toujours avec GérardChaliand et Jean-Pierre Regneau qui ont souligné les grandes lignes du paragraphe précédent, nous ajoutons que, le déclin de la Chine commence dès la fin du XVIIIe siècle. A partir de la guerrede l'opium (1840), surclassée par l'occident, bientôt dépassée par le Japon du Meiji, elle va des défaites en humiliations jusqu'à la proclamation de la république (1912). Au cours des années 1920 et 1930, la réplique nationaliste combat souvent avec succès les communistes, en ville comme à la campagne. Dès 1931, le Japon impérial annexe le Mandchoukow, puis entame la conquête de la Chine (1937-1945) ? Par la suite, de façon inattendue, les communistes dirigés par Mao Zedong l'emportent (1949) et multiplient, par volontarisme idéologique, les erreurs, notamment en matière économique. Des changements importants sont institués dans les années 1980 par Deng Xiaoping. Ils sont approfondis après l'effondrement de l'URSS et contrairement à Mikail Gorbatchev qui privilégie la Glasnost (démocratisation) sans se soucier d'abord de la Pérestroïka (reconstruction économique), la direction chinoise, sans rien abandonner des prérogatives politiques du parti communiste, a énergétiquementoeuvré pour accélérer la croissance économique. Toute porte à croire que la Chine jouera un rôle croissant au cours des décennies à venir100(*).

    Nous disons selon les analyses faites par ces auteurs que, il y a eu bien des siècles où la Chine était ne fut-ce qu'un empire dominé maintes fois par des puissances étrangères, c'est seulement vers 19e siècle, que les bases de sa puissance sont fondées.

    §2. Situation géographique de la Chine

    Certains auteurs, comme nous l'avons montré supra, situent la naissance de la Chine (au Nord, le long du fleuve jaune) en disant qu'il y a de cela cinq mille ans.GérardChaliand et Jean-Pierre Regneau précisent qu'elle s'étend par la suite vers le sud, au-delà du fleuve Yangzi jusqu'à la mer de Chine méridionale. Protégée, l'Est par le pacifique (les pirates japonais ne viennent dangereux que vers le XVIe siècle), au Sud-Est par la barrière himalayenne et le plateau du Tibet, dont les populations ne furent offensives qu'entre les VIII et Xe siècles, la Chine n'a très longtemps été vulnérable que par le Nord. Tout au Sud, les montagnes et les jungles d'Asie du Sud-Est sont des barrières plus formidables que les déserts du Nord101(*).

    La Chine, telle que nous la connaissons, est formée de ses dix-huit provinces et de ses marches impériales : Tibet, le Xinjiang, la Mongolie intérieure, ainsi que la Mandchourie. La Chine septentrionale et la Chine du Sud s'articulent sur deux fleuves. Au Nord, le fleuve jaune a été toujours nécessité un système de digues, ses inondations étant catastrophiques. Au Sud, le Yangzi, contrairement au fleuve jaune, est navigable.

    3.1. Relief :

    Marquée par des plissements calédoniens Est-Ouest et hercyniens, la Chine n'a subi que fort peu les déformations du Mésozoïque. Suite de bassins et plateaux enserrés entre des hautes montagnes, le continent est construit en grandins descendant d'Ouest en Est, dont le plateau tibétain (5000m) forme le plus haut pilier (Tibet) encerclé par les monts d'Himalaya, du Kunlun et du Karakoram. Des bassins (Djoungarie, Tarim, Qaidan) comportent des pressions : Turfan (-154m) intercalées entre les blocs montagneux (Alqtai, Tian Shan). A cet ensemble succédèrent les hauts plateaux d'Asie centrale (Plateau mongol), ceux de la Chine du Sud (plateaux du Yunnan-Guizhou) et de la Chine orientale (Zhaihang shan, les deux hinggan)102(*).

    3.2. Plaines (200-600 m d'altitude) : elles bordent le littoral du Nord au Sud : les plaines du Nord-Est (Nuomihe, liaohe, sanjiang) sont fermés par les hinggan, les monts de Mandchourie orientale prolongés par les collines de la Péninsule du Liao dong (province de Liaoming) ; la grande plaine du Nord (comprenant notamment le delta du Huang he), constituée principalement des rapports de ce fleuve, et encadrée par les collines du Shandong, les plateaux de loess du shanxi et du shaanxi, et le prolongement des monts Qinling. Des alluvions calcaires et argileuses sont déposées par le fleuve Huang he. Les Loess, dont l'épaisseur atteint 200 m, facilement érodé, recouvre les plateaux du shanxi, du shaanxi et du Gansu.

    Les plaines du bas et du moyen changjiang font suite au bassin sédimentaire du Sichuan. Les larges vallées du Nord s'opposent à celles du Sud-Est, étroites et profondément encaissées. Le Sud comporte des massifs montagneux, au relief appalachien, orientés Nord-Sud-Est-Ouest. La chaine des Nanling, celle du Wuyi shan, parallèles à la côte, encadrent les provinces du Guang dong et du Guang xi. La côte méridionale est bordée d'îles, dont la plus grande est celle de Hainan.

    §3. Situation socio-économique

    3.1. La population

    La principale ethnie, les han, qui représente 94% des chinois se répartit surtout dans les grandes plaines de la Chine orientale (12% de la superficie du pays abritent 60% de la population, soit 600 habitants/km2contre 8 habitants/km2 dans le Xinjiang). Quant aux 55 ethnies minoritaires officiellement recensées, elles se divisent entre peuples sino-tibétains (Hui, Tibétains, sino-Thais, Miao-yao, tibéto-birmans). Cette disparité ethnique a, de tout temps, représenté un problème pour l pouvoir chinois communiste, notamment en quête d'un idéal d'unité. Aussi la politique des « minorités nationales » planifiée à Pékin depuis 1949, oscille-t-elle entre l'assimilation à long terme par le développement économique et culturel et l'intégration rapide et brutale. Par exemple, le radicalisme des années du grand bond en avant et de la révolution culturelle fut associé à l'emploi de la force. A l'opposé, les violents accrochages frontaliers entre soviétiques et chinois (860 tués, le 14 et le 15 mars 1969) firent craindre à Pékin la russification des provinces du Nord et favorisèrent une politique de conciliation et d'autonomie en Mongolie-intérieure et au xinjiang. Plus, l'intervention soviétique et afghane (novembre 1979) a réveillé un nationalisme musulman dans l'Ouest de la Chine. Celle-ci a incité le gouvernement chinois à considérer différemment le développement des minorités (90% d'illettrisme contre 10% en moyenne chez les han)103(*).

    L'échec le plus flagrant de cette politique de minorités concerne le Tibet dont les structures économiques ont été ruinées à l'époque du grand bond en avant, tandis que « l'éradication religieuse » de la révolution culturelle a exacerbé l'hostilité contre les han (Tibet). L'autre problème majeur auquel est confronté Pékin tient à la croissance d'une population essentiellement rurale (2/3 de la population) et très jeune (en 1987, 608 millions des chinois avaient moins de 30 ans). Cette croissance démographique compromet les efforts de développement économique de la politique de l'enfant unique et du mariage tardif, inauguré en 1979, ne semble pas être en mesure de faire respecter l'objectif de limitation de la population à 1,2 milliards à la fin du siècle. Les expériences de stérilisation forcée des hommes n'influent guère sur la natalité, qui oscille régulièrement en moyenne annuelle entre 18 et 21% depuis 1979.

    3.2 L'économie

    Deuxième producteur mondial du charbon après les USA, la Chine le destine surtout à la consommation intérieure. 50% des gisements se trouve à l'Ouest (shaanxi), Henan). Le reste est disséminé au Nord et Nord-Est. (Hei longjiang, Hebei, Mongolie-intérieure). Les difficultés d'accès et la mauvaise qualité du minerai rendent la production aléatoire à long terme. La production du pétrole est importante et les principaux champs sont situés au Nord-Est. A Daqing (bassin du Song liao, Hei long jiang), au Nord à Shengli (bassin du Nord) et au Nord-Ouest au tarim (xinjiang)104(*).

    La puissance productive de l'atelier du monde

    Avec un PIB de 8250 de dollars en 2012, la Chine est devenue aujourd'hui la seconde puissance économique du monde derrière les Etats-Unis dont le PIB est estimé à 16.198 milliards de dollars et devant le Japon qui a un PIB de 5.984 milliards de dollars.

    La liste des productions pour laquelle la Chine est désormais au premier rang mondial fait la démonstration d'une véritable remontée de filière bien qu'encore inachevée.

    Son excédent commercial qui est commercial qui est actuellement de 156 milliards est un peu inférieur à celui de l'Allemagne (218 milliards). Il alimente des réserves de change estimées, fin 2013, à plus de 3500 milliards de dollars loin devant celles de Japon (1.280 milliards), lui-même très loin derrière ses suivants immédiats (Russie, Arabie Saoudite, Taiwan) dont les réserves sont de l'ordre de 500 à 300 milliards de dollars.

    La Chine recèle au total environ 10% des réserves pétrolières mondiales. L'exploitation a commencé dans les années 1960 et le pays est devenu exportateur en 1974 (en moyenne 25% de revenus annuels des exportations. Mais les gisements sont de moins en moins rentables (15% de baisse de production annuelle) en raison notamment de leur épuisement (surtout au Nord-Est) et des coûts de production (difficultés de transport). Des concessions d'exploitation sont excessives à Cheng Bei (golf de Bohai) et dans la mer jaune (au large de shanghai). Les poches de gaz naturels sont au sichuan, au Sud de l'île de Hainan et au Sud de la mer de Chine. Le minéral de fer est assez pauvre et du minerais doit être importé pour améliorer la qualité de l'acier, dont la Chine est le quatrième producteur mondial. Le principal site sidérurgique est Anshan (Liaonin). La production des métaux non ferreux, or, cuivre, aluminium augmente de 10% par an depuis que le gouvernement a retiré aux provinces l'autonomie d'exploitation (1989)105(*).

    La production d'électricité place la Chine au 5e rang mondial, mais l'obsolescence de nombreux générateurs et l'absence de réseaux interrégionaux sont responsables d'une perte de 20% de la production annuelle des entreprises industrielles. Le charbon compte pour 53% et l'hydroélectricité pour 31% de la production. L'électricité nucléaire est encore marginale (centrales de Daya Bay, Guangdong et de qishan, Shanghai). Seuls 5% du potentiel hydroélectrique sont exploités. La Chine est actuellement équipée d'environ 70 grands barrages, principalement sur le changjiang dont les crues sont dévastatrices. Le projet de 3 gorges nécessite, par exemple, le déplacement de deux millions de personnes sur le huanghe. Les projets sont d'une telle ampleur qu'ils impliquent la participation de la banque mondiale106(*).

    Le modèle économique de la Chine

    Au cours de six décennies d'existence de la RPC (République Populaire de Chine) depuis sa fondation, quatre moments principaux doivent être distingués. De 1949 à la date de sa première construction en 1954, s'affrontent des mouvements contradictoires, d'un côté, la violence inouïe du partage des terres lors de réforme agraire en 1951. De l'autre, la fondation d'institutions et des lois destinées à établir « une démocratie nouvelle » (xinminzhu), inédite dans l'histoire de la Chine. Cette constitution, d'inspiration soviétique, n'en fut pas moins rendue caduque par plus de deux décennies de révolutions totales (1951-1976) arrivée par d'incessantes campagnes de mobilisation. Révolution économique : grand bond en avant (1958), destiné à « rattraper le développement industriel de l'Angleterre », tourna à la catastrophe et provoqua des famines. Révolution culturelle et sociale : les mouvements de cent fleures (1957), furent marquées par la quête de l'homme nouveau socialiste et une volonté d'éradication de la culture traditionnelle107(*).

    La mort de Mao, a certesrendu possible l'arrestation des idéologies de cette guerre civile, dont la femme de Mao elle-même, Jiang Qing, ainsi qu'une politique « de réforme et d'ouverture »(gaigekaifang) initiée par Deng Xiaoping (surnommé le petit Timonier) et les premiers cadres du parti réhabilités à l'issu du XIe congrès en décembre 1978. A la mort de grand leader, le pays est totalement isolé de l'économie internationale et la croissance industrielle est stoppée. Le nouveau pouvoir est confronté à une population traumatisée et à des appels à la démocratisation qui prennent forme lors du premier printemps de Pékin en 1979. Resté fidèle au matérialisme historique et au marxisme politique, Deng Xiaoping tente par tous les moyens de préserver, voire de renforcer le système du parti en s'appuyant sur la doctrine nouvelle, « la vérité par les faits », tout en proposant une restructuration économique et bureaucratique fondamentales.

    La réflexion sur la conduite politique de Mao est partielle mais en faisant progressivement entrer des techniciens compétents « les experts » au sein du comité central puis du bureau politique, les dignitaires sont atteints dans leurs privilèges. S'il n'aboutit pas à une démocratisation, il est important de noter que cet immense chantier de reformes précède de plusieurs annéesla perestroïka de Mikail Gorbatchev. De même, les évènements mondiaux de l'année 1989, qui ont abouti à la chute du mur de Berlin, ont commencé avec les manifestations du printemps de Pékin, reprisées dans la nuit du 04 juin108(*).

    Dès lors, la RPC n'a cessé de poursuivre une transformation originale : la mort idéologique du parti n'a conduit, ni à sa disparition, ni à celle du régime, contrairement à ce qui s'est passé en URSS. L'article premier de la dernière constitution chinoise promulguée en 1982 perpétue cette histoire en définissant toujours la Chine comme un « Etat socialiste de dictature démocratique populaire, dirigée par la classe ouvrière et basé sur l'alliance des ouvriers et des paysans. Le régime socialiste est le système fondamental de la République populaire de Chine et il est interdit à toute organisation ou tout individu de lui porter atteinte.

    Une troisième phase dans l'histoire de la RPC s'engage en 1992 avec la relance et l'affirmation par Deng Xiaoping, à l'occasion de tourner dans le Sud du pays, du caractère inéluctable des reformes. La quatrième période est marquée par l'entrée de la Chine dans la globalisation avec l'accès à l'organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 et par l'irruption de la société dans la politique109(*).

    En fin, disons-nous, a reforme chinoise entamée depuis plus de trois décennies est trop longue pour être qualifiée de transitoire. Celle-ci est caractérisée par d'innombrables chevauchements, entre l'ancienne économie étatique et le modèle marchand, le protectionnisme et le libre-échange, un système juridique modernisé grâce en partie à la coopération internationale et des pratiques quotidiennes de corruption et d'arbitraire.

    §4. Situation politique de la Chine

    a. De la constitution chinoise

    La première constitution chinoise a vu le jour en 1954. Il est d'abord important de noter qu'il existe une différence entre la constitution de la République de Chine, constitution des territoires contrôlés par la République de Chine, communément appelée Taiwan.

    Le Mandarin Pinyin : ZhonghuaKenmingongheguoXianfa est la loi constitutionnelle de la République populaire de Chine, la quatrième de son histoire après celles de 1954, 1975 et celle de 1978. Adoptée par l'assemblée populaire nationale le 04 décembre 1982, elle fait l'objet de révisions en 1988, 1993,1999 et 2004 qui aboutissent à sa versionactuelle. La constitution débute par un préambule et comprend 138 articles répartis en quatre chapitres :

    · Les principes généraux ;

    · Les droits et les devoirs fondamentaux des citoyens ;

    · La structure de l'Etat (lui-même subdivisé en sept sections) ;

    · Le drapeau national, l'hymne nationale, l'emblème national et la capitale.

    Bien que toutes les organisations chinoises soient censées être soumises à la constitution, l'absence de pluralité de partis politiques autorise un contrôle unique de celui-ci par le PCC. C'est en effet le PCC qui contrôle la législation ou les amendements à la constitution en faisant des propositions de l'ANP.

    Toutefois, il n'y a aucun corps d'Etat pour faire respecter l'application de la constitution bien que celle-ci dispose que, l'assemblée nationale populaire et son comité permanent ont le pouvoir de réviser les lois t les activités qui violent la constitution, l'ANP qui ne se réunit qu'une fois par an et le comité permanent qui n'est qu'un « tampon en caoutchouc », n'ont pas de véritable rôle de contrôle. Le document de 1982 reflète la détermination de Deng Xiaoping d'établir les fonctions durables des institutions pour une stabilité domestique permettant la modernisation de l'Etat. La nouvelle constitution offre une base légale pour des changements profonds dans les institutions sociales et économiques de la Chine et pour des révisions profondes des structures et procédures d'ungouvernement. Il existe quatre révisions majeures de la constitution de 1982 par l'assemblée populaire nationale (assemblée populaire nationale).

    La plus grande partie de la constitution de la RPC est copiée d'après celle de la constitution soviétique de 1936, mais contient des différences significatives. Par exemple, alors que la constitution soviétique comprend un droit explicite de succession, la constitution chinoise interdit explicitement la succession. Tandis que la constitution la constitution soviétique crée formellement un système fédéral, la constitution chinoise crée un Etat multinationale unitaire.

    La constitution de 1982 est un document hybride de 138 articles qui comprend de nombreuses dispositions de celle de 1978, mais en apportant des changements inspirés de celle de 1954. En particulier, la nouvelle constitution diminue l'emphase sur la lutte de classes et place la priorité sur le développement et l'incorporation des intérêts et contributions des groupes non partisans qui peuvent jouer un rôle important dans la modernisation.

    L'article premier de la constitution décrit la Chine comme une « dictature démocratique du peuple », ce qui veut dire que le système est fondé sur l'alliance des classes ouvrières-ouvriers et paysans et dirigé par le parti communiste, avant-garde de la classe ouvrière. Ailleurs, la constitution permet aux groupes formant l'alliance de base, les partis démocratiques et les organisations de masse, de jouer un rôle nouveau et vital. Elle met l'accent sur la loi socialiste comme régulateur du pouvoir politique110(*).

    b. De l'amendement de 2004

    La constitution amendée le 14 mars 2004 pour inclure des garanties concernant la propriété privée (« la priorité privée obtenue légalement ne peut être violée ») et les droits de l'homme (« l'Etat respecte et protège les droits de l'homme »). La République populaire de Chine n'a pas voté la déclaration universelle des droits de l'homme des Nations-Unies en 1948 puisqu'à cette date, elle n'a pas encore été proclamée. En revanche, la Chine a signé en 1998 le pacte international relatif aux droits civils et politiques, un accord international qui représente des garanties juridiques, ce qui n'est pas le cas de la déclaration universelle des droits de l'homme111(*).

    Le président de la réplique populaire de la Chine

    Historique de la présidence

    A l'origine, dans la constitution de 1954,le président de la RPC devrait être très puissant, cumulant les fonctions de chef de l'Etat et commandant en chef des forces armées. Le président avait des pouvoirs spéciaux permettant de convoquer des réunions d'urgence en cas de crise ou de problème pour la sécurité nationale. Ce n'était pas un problème durant les mandats de Mao Zedong comme chef d'Etat, car il cumulait aussi la fonction de président du parti et de président de la commission militaire centrale. Cependant quand Liu Shaoqi fut président, il devient évident qu'il n'était qu'une potiche. L'exemple le plus notoire du mépris de la position arriva durant la révolution culturelle lorsque le président LiuiShaoqi fut destitué, arrêté et humilié par les gardes rouges112(*).

    Durant la période de 1969-1982, la présidence fut abolie du fait de l'arrestation du président Liu Shaoqi. Les fonctions associées à celles du chef de l'Etat furent transmises au président de l'assemblée populaire nationale, dont le poste demeurait honorifique. La raison exacte pour laquelle Mao Zedong refusa de rétablir la présidence n'est pas claire, cependant on sait maintenant que Mao ne voulait pas que la lutte politique qu'il avait avec Liu Shaoqi soit reconnue comme tentative de revendication du titre de président pour lui-même. Lin Biaole numéro deux de la Chine à cette époque suggéra la réinstallation de la position du président pour Mao et la position du vice-président pour lui-même. Mao considéra que c'était une menace pour son pouvoir, le vice-président pouvant lui succéder en cas de décès. Au début des années 1980, il devint évident que la Chine avait besoin d'une personne à la tête de l'Etat113(*).

    Saongching-ling veuve de Sun Yat-sen et ancienne vice-présidente de la RPC, fut nommée présidente honoraire de la RPC avant le vote de la constitution de 1982. Dans la constitution de 1982. Dans la constitution de 1982, le président était perçu comme un chef d'Etat potiche, les pouvoirs étant dans les mains du premier ministre et du secrétaire général du parti communiste chinois qui étaient censés être deux personnes différentes. Dans les faits, le personnage le plus important du régime fut, de 1978 à 1992, Deng Xiaoping qui occupait les postes officiels de président de la conférence consultative politique du peuple chinois (1978-1983) puis de la commission militaire centrale (1981-1990). Dans le projet de la constitution de 1982, le parti devrait développer les politiques, l'Etat devrait les appliquer et le pouvoir devrait être divisé pour éviter la formation d'un culte de la personnalité comme cela avait été le cas sous Mao.

    Les évènements suivants donnèrent à la position des pouvoirs plus étendus que prévus initialement. En 1989 le président Yang Shang kun fut capable, en coopération avec le président de la commission militaire centrale, Deng Xiaoping, d'utiliser la fonction du président pour déclarer la loi martiale à Pékin et permettre la pression militaire des manifestations de la place Tiananmen. Ceci était en parfaite opposition aux désirs du secrétaire général du parti Zhao Ziyang et probablement à ceux de la majorité du comité permanent du Poliburo du parti communiste chinois.

    Sélection, succession et exigences

    Selon la constitution, l'assemblée populaire nationale (APN), en théorie organe législatif, suprême, a le pouvoir d'élire et de demettre le président. De par la loi, le président doit être un citoyen chinois âgé d'au moins. Le président ne peut pas exécuter plus de deux mandats, un mandat étant équivalent à une session del'APN, généralement cinq ans.

    En théorie, le président en accord avec les décisions prises par l'APN, a le pouvoir de mettre en oeuvre les lois. Le président a aussi le pouvoir d nommer le premier ministre, les ministres et les membres du conseil d'Etat, les ambassadeurs dans les pays étrangers, les ministres et tous les présidents , secrétaires et trésoreries de comités législatifs. Le président a le pouvoir d'émettre des décrets spéciaux présidentiels, de déclarer l'état d'urgence et de déclarer la guerre. Le président est assisté par le vice-président114(*).

    Dans le cas où le président meurt ou quitte sa fonction, le vice-président le remplace automatiquement. Dans le cas où le président ou le vice-président sont dans l'incapacité jusqu'à l'élection d'un nouveau président par l'APN.

    Le président et l'Etat

    Comme le président est le chef de l'Etat chinois, il est responsable des relations extérieures de la Chine. Depuis le début des années 1990, le président a été en général responsable de l'établissement des politiques générales laissant au premier ministre le soin de la mise en oeuvre de ces politiques.

    Le président et le parti

    Depuis 1993 et la présidence de Jiang Zenim, le président cumule traditionnellement son poste avec celui de secrétaire général du parti communiste chinois. Hu Jintao a succédé à Jiang Zenim à la tête du parti en 2002 et à celle de l'Etat en 2003.

    Il est important pour le secrétaire général, d'assoir son pouvoir en ajoutant celui de président à sa collection de titres. Cela élimine toute tension entre le chef du parti et le chef de l'Etat.

    Le président et l'Armée

    La relation entre le président, est un peu plus trouble. Le potentiel de conflit est diminué lorsque, comme durant la présidence de Jiang Zenim, le président est aussi le président des commissions militaires centrales (CMC). Cependant, il y a une source de conflit potentiel lors que ce n'est pas le cas comme en 2003 où le dirigeant communiste Hu Jintao fut élu président de la république populaire sans être élu président de la CMC. En principe, quand le président est aussi le secrétaire général du parti, il devrait donner les ordres à la commission centrale militaire du parti, qui seraient exécutables par la commission centrale militaire de l'Etat. Cependant, nul ne sait comment ce schéma fonctionnerait en cas de crise115(*).

    Il y a eu de propositions pour changer constitutionnellement le système de commande pour former un conseil national de sécurité, inspiré du modèle américain du « national securitycounsel », qui donnerait au président un pouvoir non contesté sur les « militaires » qui dépendaient du président comme un autre ministère. Ces propositions pouvaient apparaitre comme une attaque politique contre Jiang Zenim, alors président de la commission militaire centrale. En septembre 2004, Jiang se retira du poste de président de la CMC et le président Hu Jintao devint le seul commandant en chef des forces armées116(*).

    SECTION II. HISTORIQUE ET EVOLUTION DE LA CHINE

    Cette section sera consacrée à l'étude de régime politique de la Chine depuis l'empire jusqu'à la république de nos jours. Il s'agit de cerner l'étapisation de la Chine pour essayer de comprendre la période importante qui l'a servi à émerger.

    §1. La Chine impériale

    La Chine impériale a été caractérisée par différentes dynasties conquérantes suivies de reculs et de désordres dont profitent les nomades. Notons dans notre cadre d'étude présente que, trois dynasties vont plus nous intéresser, il s'agit des : Dynastie des han, dynastie des Tang et dynastie de Song.

    1.1 la dynastie des han

    Elle part de la période de -206 à 220. Elle est perçue sous angle de géostratégie dirigée contre la menace nomade. Gérard Chaliand et Jean-Pierre Regneau écrivent qu'avant cette dynastie, la Chine a connue comme premier empereur Qin Shi Huangdi qui fut aussi le précurseur de la lutte contre le nomadisme. Après sa mort, éclate une période de troubles, mais le système impérial institué par lui perdure malgré tout pendant les deux millénaires à venir, après que les Han le consolident117(*).

    La dynastie des han ayant comme capitale Changan, reprit le système instauré par le premier empereur, destiné à contenir les aspirations de l'aristocratie en nommant des fonctionnaires religieux sur leur mérite plutôt que leur naissance. Ce fut l'oeuvre d'un empereur exceptionnel, Wudi (qui règne de -147 à 87) durant plus d'un demi-siècle. Celui-ci étend ses possessions vers l'Ouest et le Nord-Ouest en contrôlant la route des oasis et vers l'Ouest et le Nord-Ouest en contrôlant la route des oasis et vers le Sud. Le premier empereur de Qin avait envoyé contre les Xiongnu (une grande confédération formée à la fin du IIIe siècle) une forte expédition. Les premiers empereurs Han préfèrent user de politique conciliatrice. Peine perdue, les Xiongnu attaquent l'Empire et parviennent à moins de deux cent kilomètres de la capitale, Xian. L'empereur Wudi contre-attaque et multiplie les offensives118(*).

    Après une période de troubles, les han, appelés autrement han orientaux reprennent la situation en main et installèrent leur nouvelle capitale à Luoyang. L'empire ne retrouve pas la grandeur de la première dynastie han, ni sa prospérité économique, malgré quelques tentatives. Il s'effondre après une nouvelle période de troubles, tandisque la dynastie n'a plus que des empereurs faibles. Cependant, ruinés par des troubles inferieurs et gouvernés par des souverains faibles, les empires s'effondrent, soit par intervention extérieure, soit à cause d'une insurrection d'envergure120(*).

    1.2 la dynastie des Tang

    Elle va de 618-907, elle est percée sous angle d'un rayonnement global multiforme. La Chine réunifiée grâce à la brève dynastie des Sui (581-618) est dirigée par une dynastie exceptionnelle aux traditions militaires héritées des nomades du Nord et des Etats qu'ils avaient formés. En effet, elle a subi de multiples influences de populations ceppiques, turcophones ou originaires de Mandchourie. L'administration du pays est réorganisée. Les concours mandarinaux sont repris à une échelle plus vaste qu'autrefois. On constate à cette période une montée du bouddhisme qui est par la suite contre battu par un retour au confucianisme121(*).

    L'expansion vers l'Ouest se poursuit selon des voies désormais classiques :couloir du Ganzu, contournement du Zarim par les routes de la soie et poursuite, passé les monts du Pamir, vers le Ferghana. Les chinois bénéficient d'une alliance avec les ouigours (turcophones). L'empire Tang atteint Samarcande et même Herat. Graduellement, le centre de gravité de la Chine passe du Nord vers le Sud, économiquement et démographiquement.

    En 751, des forces Tang subissent une défaite face aux arabes et à leurs auxiliaires turcs Karluks à la rivière Talas (Kazakhstan). La même année, la Chine est battue au Yunnam par l'Etat Thai du Nan-Chab. Surtout la dynastie est fragilisée par la considérable révolte menée par le général Anlunshan (755-763) qui met en cause la puissance de l'aristocratie. Par ailleurs, les tibétains, qui se sont renforcés, profitent des troubles et menacent la capitale en 763. Ils mettent provisoirement fin à la présence chinoise en Asie centrale en se rendant maitres du corridor de Ganzhou en 791. Les Khitans s'emparent du Nord de la Chine et fondent, sur ce modèle chinois, l'Etat rival de Liao. De façon classique, ils sont, par la suite, victimes d'une nouvelle poussée nomade. En Corée également les chinois doivent reculer. L'empire, durant cette période difficile, se crispe et rejette les rapports étrangers. Le poids politique et les intrigues des eunuriques à la cour, affaiblissent le pouvoir incertain des deniers empereurs. C'est sous les Tang que l'influence de la Chine est la plus grande en Asieorientale et rayonne, entre autres, au Vietnam et au Japon par l'intermédiaire de la Corée. Lorsque la dynastie Tang disparait, la Chine connait une période de division, mais celle-ci, cette fois, est brève122(*).

    1.3 la dynastie des Song

    Elle part de la période de 960 à 1279. Elle est caractérisée par son renom d'une grande dynastie emportée au Nord par des nomades et difficilement conquise jusqu'au Sud par les mongols. L'unité est restaurée dans une Chine dont le poids démographique et économique se situe désormais au Sud.

    Aucun succès notable en politique extérieure : l'Annam n'est pas réintégré dans l'empire, aucun contrôle n'est exercé sur l'Asie centrale ou les steppes du Nord. Cependant, le pouvoir central est convenablement restauré et les seigneurs de guerre éliminés123(*).

    §2. La Chine républicaine

    Commençons par démontrer que la Chine cessa d'être un empire à la suite des insurrections, causées par des nationalistes ayant contesté la mauvaise politique qui avait mené à des guerres d'opium eux fois de suite, mais aussi par la défaite de la Chine face au Japon. En effet, la guerre de l'opium asphyxia l'économie chinoise à cause de dommages payés à la Grande Bretagne. La Chine perdra Hong-Kong et des sommes colossales à l'issu de cette guerre qui avait été déclarépar l'Empereur le 29 janvier 1841. Elle perdu au Taiwan y compris les îles Pescadores et la presqu'île du Liaodong, lors de la guerre avec le Japon, laquelle guerre était due à propos de controverse sur la Corée, royaume se trouvant entre les deux empires. Ce sont là les causes de la chute de l'empire chinois, lesquelles causes contribuent grandement à l'émergence des mouvements nationalistes.

    En effet, les paysans en colère créent une société secrète (yihetuan) opposée à la présence étrangère, connue sous le nom de Boxers. Les boxers comme le dit Mwayila Tshiyembe, se soulevèrent, envahirent les missions catholiques, assiègent les légations étrangères, tuent les prêtres ainsi que l'ambassadeur allemand Von Ketteler. Les puissances étrangères présentes en Chine depuis la guerre de l'opium réagissent aussitôt, obligeant l'impératrice Cixi à s'enfuir de Pékin. Mais malgré les dommages que la Chine devait encore de nouveau payer aux puissances étrangères à cause des insurrections et soulèvement, les rebellions des provinces se généralisent et finissent en 1901 par des soulèvements populaires, dirigés par le Tong Meng Hui (qui deviendra plus tard Kuomintang à la tête de laquelle se trouve Sun Yat Sen. L'empire est en fin aboli et la République de Chine proclamée, mettent ainsi fin à 2000 ans de domination impériale. La Mongolie extérieure prend de même son indépendance, vers 1908125(*).

    Le 25 décembre 1911, Sun Yat Sen est élu président provisoire de la nouvelle république de Chine à Nanking, contrôlant 16 de 22 provinces chinoises. Il en est ainsi car le pouvoir impérial n'a pas totalement caputilé, il y a encore des coins du pays qui soutiennent encore l'idée de l'empire. Le 1er janvier 1912, la première démocratie d'Asie voit le jour sous la présidence de Sun Yat Sen. Son premier acte est de demander à toutes les provinces de déléguer leurs sénateurs à la constituante (l'assemblée nationale de la république de Chine). Cette chambre élabore une constitution provisoire ainsi que diverses lois pour la nouvelle république.

    Toutefois, l'auteur souligne que le pouvoir de Sun-Yat-Sen n'est pas effectif, car la résistance impériale des provinces du Nord existe encore. D'où il fallait recourir à un grand chef militaire du Nord Yuan Shikai qui contrôle et maitrise bien l'armée du Nord. Celui-ci les conditionna d'être président de la république, un accord est conclu et Yuan Shikai force l'empereur à abdiquer. Sun Yat Sen tente de force à revenir au pouvoir, mais en vain, il s'exila au Japon. Après la mort de Yuan Shikai en 1916, Sun Yat Sen revint au pouvoir élu en 1921 comme président du gouvernement national à Guangzhou126(*).

    En 1923, il édicte trois principes du peuple et la constitution de cinq Juans dont le but principal est d'établir la paix, la liberté et l'égalité pour les citoyens de la Chine. Il prôna l'idéal de fraternité universelle issue du nationalisme du peuple, respect de la constitution (avec trois pouvoirs aux quels il ajoute deux autres pour remédier aux faiblesses de la démocratie occidentale, il prône également l'égalité de classes sociales, rejetant ainsi le capitalisme et la solution pour lui ici c'est l'étatisation des moyens de production, pour contrer l'instabilité économique. Il repense l'armée pour contrer les seigneurs de guerre, c'est pourquoi en 1924, il accepte l'aide du parti communiste crée en 1921 et forme un gouvernement nationaliste à canton. Il demande de même le soutien militaire à l'URSS par le biais du Kuomintern, afin de conquérir les provinces rebelles et de pacifier la Chine, mais il meurt en 1925, laissant son oeuvre inachevée127(*).

    Il faut noter qu'après la mort de Sun Yat Sen, il eut des vagues des conflits entre Wang Jingwei qui le succéda et qui était le chef de l'aile gauche au parti communiste d'une part, et Tchang Kai-Chek qui dirigeait l'aile droite de Kuomintang. Ces deux personnages s'accusaient mutuellement descomplots. Des soulèvements communistes se succèdent, menés soit, par Zhou Enlai à Nauchang, soit par Mao Zedongà Hunan et Jiangxi où il crée un gouvernement des soviets. La troupe de Tchang-Kai-Chek écrase le soulèvement te Mao réussit à s'en fuir128(*).

    Dès lors, la Chine devint unthéâtre de guerres de fractionet de soulèvement populaires des différents camps. Mais la guerre qui eut lieu entre la Chine et le Japon (1931-1945) réunit les différents protagonistes, qui, aidés par l'URSS, écartèrent le danger.

    Toutefois, le 21 janvier 1949, face aux désastres militaires, Tchang-Kai-Chek démissionne de son poste de président de la république pour tenter une négociation avec les communistes, les pourparlers tournent court le 20 avril 1949. Le premier octobre 1949, Mao au balcon de Tian an Mer, proclame officiellement à Pékin la république populaire de Chine. Tchang Kai Tchek se réfugie à Taiwan, désormais la république de Chine.

    A l'issu de la guerre, la Chine a deux Etats et deux gouvernements : la République populaire de Chine avec Mao et la République de Chine avec Tchang Kai Tchek. La guerre froide et la politique de containement aidant, les Etats-Unis et l'URSS prennent faits et causes pour les deux Etats. Aucun traité de paix n'est signé entre les deux pays. Pékin considère Taiwan comme une province rebelle, tandis que Taiwan n'affirme pas formellement son indépendance129(*).

    §3. La république populaire de la Chine (Maoïste et post-Maoïste)

    3.1 Chine Maoïste

    Mao Zedong, communément appelé « Mao de la Chine », accède au pouvoir en 1949. Ses axes prioritaires de la politique étrangère sont :

    · le respect mutuel de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'égalité des Etats et des avantages mutuels

    Il avance comme idée lors de la deuxième session plénière du comité central du parti communiste chinois d'un « nouveau départ » d'après laquelle il faut mettre la maison en ordre avant d'éviter les hôtes. Il s'agit ici, comme nous l'a dit cet auteur, d'une rupture avec la politique étrangère de la République de Chine, qui, selon lui, paraissait sagassante. Désormais la RPC renonce à toutes les relations diplomatiques que le gouvernement du kuomintang avait établies avec les pays étrangers, y compris les traités signés et les missions diplomatiques accréditées. Les nouvelles relations diplomatiques devraient être construites avec d'autres pays sur base de principe de « respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, de l'égalité des Etats et des avantages mutuels130(*).

    · Choix de l'alliance avec le camp socialiste dirigé par l'Union soviétique :

    Selon Mao, les Etats-Unis se tenaient sur le côté opposé au peuple chinois et le Koumintang soutenu dans le lancement de la guerre civile. En outre, après la naissance de la Chine nouvelle, les Etats-Unis ne se sont pas réconciliés avec leur défaite en Chine. Ils ont procédé à une intervention armée contre la Chine alors que l'Union soviétique a longtemps sympathisé et renforcé la révolution démocratique nationale du peuple chinois.

    · Indépendance d'intégrité territoriale et souveraineté : cas de Taiwan

    Cet axe est défini lorsque le comité national de la politique du peuple chinois de la conférence consultative tient sa première session à Beijing. Ce comité adopte le programme commun disposant que « le principe de la politique étrangère de la République populaire de Chine est la protection de l'indépendance, la liberté, l'intégrité, l'intégrité du territoire et la souveraineté du pays, le maintien de la paix durable et de la coopération amicale entre les peuples de tous les peuples de tous les pays et l'opposition à la politique impérialiste de l'agression et de guerre.

    Tandis que la question de Taiwan elle demeure la pierre angulaire de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RPC. En effet, à la suite de la guerre de Corée (1950) et l'intervention militaire de la Chine, fut-elle réalisée par des volontaires, selon la RPC. Le président Truman déclare le 27 juin 1950 : « l'ai ordonné à la septième flotte d'empêcher toute attaque contre Taiwan »131(*).

    3.2 La Chine post-Maoïste

    a. sous Deng Xiaoping

    Il est inévitable de noter que, Deng Xiaoping est le grand réformateur, voire le précurseur de l'économie épatante de la Chine.

    Dans un collectif sous la direction d'AlainNonjon, ils pensent que, l'époque de Mao qui a été celle des grandes utopies avec le grand bond en avant entre 1958 et 1962 puis la révolution culturelle entre 1966 et 1969, se clôt à la mort de celui-ci en 1976. Un premier tournant en deux étapes (1978-1980 puis après 1992 avec le célèbre « enrichissez-vous ») fut pris par Deng qui a pris soin en mars 1979 toutefois, de baliserdes limites idéologiques à ne pas franchir. Ne sauraient être remis en cause ni le socialisme et le rôle dirigeant du PCC, ni le marxisme-léninisme et la pensée Mao Zedong132(*).

    A la suite des quatre modernisations (qui concernaient l'industrie et le commerce, l'éducation, l'organisation militaire et l'agriculture), dont l'un des aspects les plus spectaculaires fut le démantèlement des communes populaires ouvrant la voie à l'exploitation individuelle des terres, et qui furent suivies de la création de quatre zones économiques spéciales, la Chine s'engagea vers une économie « socialiste du marché » qui se traduisit par une réforme bancaire (au tour de la banque populaire de Chine), une réforme fiscale (création d'une TV), une réforme de la gestion des entreprises d'Etat officiellement privatisées alors que les charges sociales de la dan Wei étaient externalisées.

    Notons encore avec ces auteurs, avant de passer à l'analyse de la Chine de l'actuel président que, à la mort de Deng Xiaoping en 1997, la succession s'effectua sans heurtes à l'occasion du XVIe congrès avec l'avènement d'une équipe (président et premier ministre) qui y était préparé depuis plusieurs années. Par la suite, Jiang Zemin et Zhu Kongju (1997-2002) arrivèrent au pouvoir. Ils procédèrent à la privatisation du secteur d'Etat, reformèrent le système financier, lancèrent un vaste plan de modernisation des infrastructures, firent entrer la Chine à l'OMC et par là dans la mondialisation, alors que le PCC s'ouvrit aux entrepreneurs à l'occasion du 80e anniversaire du parti133(*).

    3.4 Sous Xi Jinping

    En 2013, la Chine a procédé au remplacement de ses dirigeants. La personnalité de Xi Jinping semble plus assurée et plus décontractée que celle de Hu Jintao. Le ton aussi semble avoir changé en particulier avec l'adoption, de la thématique du rêve chinois supplantant celle du monde harmonieux. Xi Jinping et Li Keqiang le premier ministre, qui paraissent avoir la haute main sur la diplomatie chinoise renouent avec une tradition de la personnalisation de la politique étrangère qui remonte à Mao. Les premiers voyages ne marquent pas non plus des ruptures avec le choix des premiers voyages présidentiels : La Russie et l'Afrique (l'Afrique du Sud, la RDC, la Tanzanie) en mars 2013 avant, les Etats-Unis en juin 2013134(*).

    Alors que la question centrale qui se pose en Chine est celle d'une parité stratégique avec les Etats-Unis sans déboucher sur le conflit ouvert quand bien même les deux appareils militaires sont dressés l'un contre l'autre.

    Dans une approche réaliste, ces auteurs pensent que si la Chine dénonce la nouvelle politique au pivot américain, les Etats-Unis quant à eux dénoncent une politique régionale chinoise plus agressive. Xi jinping a introduit dans le langage de la diplomatie les termes nouveaux de «  nouveau de relations avec les grandes puissances » et de « rêve chinois » qui traduisent la quête de la puissance, de la grandeur et de renouveau de la Chine. En ce qui concerne les trois nouvelles priorités, il s'agit d'abord de mieux protéger les ressortissants chinois à l'extérieur (83 millions de chinois sont sortis de la Chine en 2012). Il s'agit aussi, dans le domaine de la cybercriminalité de chercher une démarche plus coopérative dans le cadre de l'ONU ou par la conclusion d'un code de bonne conduite bilatérale avec les Etats-Unis. Il s'agit en fin de chercher à s'opposer aux initiatives occidentales pour une démocratisation du pays qui pourrait saper le régime135(*).

    Enfin, notons dans l'approche choisie pour l'étude de notre sujet, qui est l'approche néo-idéaliste que, la Chine de Xi jinping, devenue le premier exportateur mondial, est une Chine qui a encore gagné en puissance et en affirmation. La problématique à laquelle sont confrontés les nouveaux dirigeants chinois est identique à celle de l'équipe précédente, mais les problèmes sont sans doute plus aigus aussi bien en termes de conflit potentiel avec les Etats-Unis qu'avec ses voisins.

    SECTION III : LA CHINE DANS LES GUERRES CIVILES

    Nous allons dans cette section essayer de parler en passant, de la Chine face à certaines situations belliqueuses qui l'ont déstabilisé et at ayant des conséquences négatives sur, soit son économie, soit sa politique. Force nous est certes de nous atteler plus sur les guerres récentes, que ça soit internes ou externes avec ses voisins.

    §1. La Chine dans la guerre civile

    Il nous serait important ici de parler « des guerres civiles » considèrent la première et deuxième civile, mais vu la pertinence de la deuxième guerre civile, nous allons bel et bien nous limiter à analyser celle-ci. Nous allons nous limiter sur elle à cause de ses conséquences sur la diplomatie chinoise et ses partenaires.

    Notons avec Tshiyembe que, dès 1945, les nouvelles tensions se font jour. Une guerre civile da basse intensité recommence dès la capitulation du Japon le 15 août 1945. Le premierthéâtre des opérations est la Mandchourie, que l'URSS a envahie en 1945. N'ayant pas des troupes en Mandchourie, Tchang Kai Chek négocia avec l'URSS de peur que la région ne soit occupée par les troupes du parti communiste chinois. Il demanda également aux troupes japonaises en Mandchourie de ne pas remettre leurs armes aux communistes et d'attendre l'arrivée des soldats du Kuomitang. Le 15 aout 1945, la République de Chine signe un traité d'alliance avec l'Union soviétique, prévoyant le retour de la Mandchourie à la Chine et reconnaissant la souveraineté soviétique à Part Artur. Les USA qui sympathisent avec Mao se postent en médiateur entre les frères ennemis136(*).

    Le général Marshall est nommé ambassadeur des USA en Chine au mois de novembre 1945. Il souhaite la formation d'un gouvernement de coalition communiste-nationaliste, afin d'éviter un nouveau conflit ouvert en Chine. Mao et Chang Kai check négocient en présence en présence du diplomate américain Patrick J.Hurley mais sans résultat tangible sur la reconstruction pacifique du pays. Une commission tripartite consultative est créée, destinée à amener la paix en Chine, mais elle ne fonctionnera jamais, à cause de la multiplication des incidents entre communistes et nationalistes.

    Pendant les pourparlers, un conflit éclate le 10 septembre 1945, soit 24 heures après la reddition officielle du Japon en Chine. Les troupes nationalistes commandées par Yan Xisham, avancent sur la place forte communiste du Shanxi, afin d'en prendre le contrôle. Les troupes communistes conduites par Deng Xiaoping ripostent et affrontent les nationalistes jusqu'en octobre, mettant hors combat treize divisions de l'armée kuomintang et faisant 31000 prisonniers. Le conflit dégénère en guerre ouverte à partir du mois de mars jusqu'à la victoire des communistes dans le Gansu. Tchang Kai Check bénéficie d'un soutien militaire américain. Toutefois, la fin novembre 1948 et la fin janvier 1949, les communistes prennent le contrôle de Pékin, Zian Jin et l'ensemble de la région dite de la plaine de la Chine137(*).

    §2. Le conflit sino-japonais au tour de Diaoyu Dao

    L'île Diaoyu Dao et ses îles annexes sont inséparables du territoire chinois. Elles constituent une partie intégrante du territoire de la Chine autant au niveau historique que géographique et juridique, et la Chine jouit d'une souveraineté incontestable sur ces îles. L'occupation des Diaoyu Dao par le Japon pendant la guerre sino-japonaise en 1985 est illégale et invalide. Après la seconde guerre mondiale, en vertu des instruments juridiques internationaux comme la déclaration du Caire et la déclaration de Potsdam, les Diaoyu Dao ne peuvent en rien changer le fait que ces îles appartiennent à la Chine. Depuis longtemps, le Japon a maintes fois soulevé des problèmes sur la question de Diaoyu Dao.

    2.1 Découverte de l'île par la Chine

    Dans le temps anciens, les ancêtres chinois ont découvert et nommé les Diaoyu Dao au cours de leurs activités d'explicitement et de pêche en mer. Dans les documents historiques de la Chine, l'île Diaoyu Dao est aussi appelée Diaoyuyu ou Diaoyu Tai. La première mention historique des noms de Diao Dao, ChiweiYu et d'autres îles peut être trouvé dans le livre voyage avec un vent arrière (shunfeng xiang Song) publié en 1403 (la première année du règne de l'empereur Yongle de la dynastie des Ming) a envoyé une mission diplomatique à Kyu kyu. Au cours de cinq siècles qui suivirent jusqu'en 1866 (la cinquième année du règne de l'empereur Zongzhi de la dynastie des Qing), les cours impériales des dynasties des Ming et des Qing ont envoyé des missions diplomatiques à Ryükyü et les Diaoyu Dao étaient situées sur la note vers le Ryukyu138(*).

    2.2 L'expansion japonaise sur l'île

    Le Japon a accéléré son expansion et son agression à l'étranger après la restauration de Meiji. Il a annexé le Ryükyü en 1879 et a changé leur nom comme préfecture d'Okinawa. Peu de temps après, le Japon a comploté pour s'emparer des Diaoyu Dao et à la fin dela guerre sino-japonaise de 1894-1895, les a incluses en secret dans son territoire. Le Japon a ensuite forcé la Chine à signer le traité inégal de ShimonoseKi lui cédant l'île de Formose (Taiwan) et toutes ses îles affiliées, y compris les Diaoyu Dao139(*).

    Donc, les îles Diaoyu Dao font partie intégrante du territoire chinois depuis l'antiquité, la Chine possède l souveraineté incontestable. Depuis les années 1970, lors de la normalisation des relations sino-japonaises et de la conclusion du traité de paix et d'amitié entre la Chine et le Japon, les dirigeants chinois et japonais précédents, agissant dans l'intérêt général des relations bilatérales, sont parvenues à une entente et un consensus pour mettre de côté la question des Diaoyu Dao et la régler plus tard. Ces dernières années, des marches unilatérales du Japon sur les Diaoyu Dao, la soi-disant « nationalisation » en particulier, ont gravement violé la souveraineté chinoise et se sont écartées de l'entente et du consensus aux quels étaient parvenus les dirigeants précédents. Cela a non seulement gravement porté atteinte aux relations sino-japonaises, mais aussi définie et nié la victoire de la guerre mondiale contre le fascisme.

    La Chine exhorte le Japon à respecter l'histoire et le droit international, et à arrêter immédiatement tous les actes lésant la souveraineté territoriale du pays (chinois). La détermination et la volonté du gouvernement chinois pour sauvegarder la souveraineté territoriale de la Chine sont inébranlables, nous sommes résoluset en mesure de défendre la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale du pays.

    §3. La Chine et le conflit au tour de Taiwan (conflit sino-américain)

    En septembre 1949, le comité national de la politique du peuple chinois de la conférence consultative tient sa première session à Beijing. Ce comité adopte le programme commun disposant que « le principe de la politique étrangère de la République populaire de Chine est la protection de l'indépendance, la liberté, l'intégrité du territoire et la souveraineté du pays, le maintien de la paix durable et la souveraineté du pays, le maintien de la paix durable et la coopération amicale entre les peuples de tous las pays et l'opposition à la politique impérialiste de l'agression et la guerre »140(*).

    La question de Taiwan demeure la pierre angulaire de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République populaire de Chine. En effet, à la suite de la guerre de Corée (1950) et l'intervention militaire de la Chine, fut-elle réalisée par des volontaires, selon la République populaire de Chine, le président Truman déclare le 27 juin 1950 « j'ai ordonné à la septième flotte d'empêcher toute attaque contre Taiwan ».

    En décembre 1954, les USA signent un traité sino-américain de défense mutuelle au terme duquel l'île de Taiwan et l'archipel des Penghu sont placés sous la protection américaine. Quelques années plus tard, l'assemblée générale de l'ONU rétablit la République populaire de chine comme membre du conseil de sécurité. La visite du président Nixon à Pékin (1972) donne l'occasion aux deux parties de publier un communiqué commun dans lequel il est écrit que «  les USA se rendent compte que les chinois de deux cotés du détroit de Taiwan soutiennent qu'il n'y a qu'une seule Chine et que Taiwan fait partie de la Chine ». Lors de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays le premier janvier 1979, le communiqué commun énonce que « les Etats-Unis d'Amérique reconnaissent le gouvernement de la République populaire de la Chine comme l'unique gouvernement légal de la Chine ». Pékin croit que s'en est fini de l'affaire de Taiwan141(*).

    Patatras! Trois mois après ce communiqué commun, le congrès des Etats-Unis vote une loi « Taiwan relations act » en vertu de laquelle le gouvernement des USA est habilité à vendre les armes à caractère défensif à Taiwan. Depuis, la République populaire de Chine ne cesse de condamner les Etats-Unis, accusant la maison blanche de pratiquer un double langage.

    Le 14 mars 2005, la République populaire de Chine a voté une loi dite « loi anti-sécession » permettant à Pékin de pouvoir recourir à la force au cas où l'indépendance formelle de Taiwan aura été déclarée. La récupération de Hong-Kong en 1997 et de Macao en 1999 s'inscrit en ligne droite de la sauvegarde de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République populaire de Chine142(*).

    Ce programme commun énonce également que «  la République populaire de Chine doit s'unir avec les pays épris de paix et de liberté partout dans le monde, tout d'abord l'URSS, toutes les démocraties populaires et toutes les nations opprimées ».

    CHAPITRE IV : L'EQUILIBRE GEOPOLITIQUE ENTRE LA CHINE ET LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE

    Lorsqu'on considère lesrelations sino-américaines, on fait allusion aux relations de concurrence et coopération entre les deux Etats(les États-Unis et la République populaire de Chine). Bien des spécialistes appuient que ces relations sont actuellement complexes et à multiples facettes: ni alliés ni ennemis, mais quand même deux surpuissances et économies entrelacées. L'établissement américain ne considère pas la République populaire de Chine comme un adversaire, mais un concurrent dans certains domaines et un partenaire dans d'autres.

    Cependant, sous autres cieux, La Chine est dans les esprits des américains.On dit que son excédent commercial croissant, ses progrès technologiques rapides et l'utilisation plus offensive de ses ressources la faisaient désormais apparaître aux États-Unis moins comme un partenaire et plus comme un rival, voire comme une menace pour demain. L'économie ne peut d'ailleurs plus être considérée isolément : les ambitions spatiales, la modernisation des forces armées ou la conduite de manoeuvres militaires audacieuses soulèvent de fortes questions sur la stratégie chinoise. Mais cette lecture appartient à l'histoire appuyée par l'école réaliste qui se réfère au fait que la relation sino-américaine est pourtant empreinte d'une ambiguïté fondamentale. C'est en particulier le cas et depuis longtemps concernant Taiwan? l'enjeu le plus fondamental pour les deux partenaires.

    De toute évidence, notre étude abordera cette étude sous angle néo-idéaliste, considérant par ailleurs que la Chine déploie toutes les armes du soft power, défini par Joseph Nye comme « la capacité d'obtenir ce que l'on veut par l'attraction plus que par la coercition ». Cela lui permet d'étendre rapidement son influence régionale ce qui pourrait à terme réduire d'autant celle des États-Unis. Une idée qui pousse ses alliés américains à entrer dans la danse, mettant d'abord de côté toutes les options du pouvoir dur, dit hard power, sur lequel ils se sont longtemps penchés.

    SECTION I : LA DONNE ECONOMICO-FINANCIERE

    §1. La politique américaine face à la diplomatie gagnant-gagnant de la chine

    La Chine adopte une diplomatie économique gagnant-gagnant qui vise à stimuler la prospérité nationale et à créer et partager des opportunités avec le reste du monde. Un rapport approuvé en novembre 2012 par le 18e Congrès du Parti communiste chinois a souligné la coopération gagnant-gagnant comme étant une caractéristique importante de la diplomatie chinoise pour les cinq prochaines années. "Nous devons accroître la sensibilisation au sujet des êtres humains appartenant à une communauté de destin commun", a indiqué le rapport. "Un pays doit tenir compte des préoccupations légitimes des autres pays lorsqu'il poursuit ses propres intérêts, et doit promouvoir le développement commun de tous les pays tout en favorisant son propre développement"143(*).

    Un compromis sur les relations commerciales sino-américaines et la réévaluation prudente de la monnaie chinoise est possible et probable. Le plus sensible est ailleurs. Tant que l'Amérique ne cherchera pas sérieusement à toucher au régime politique chinois, à forcer le pouvoir chinois à se réformer, d'importantes relations non-antagonistes peuvent se développer sur une base de donnant-donnant. Le président chinois Xi jinping a voulu que la Chine désire travailler avec les États-Unis pour adhérer aux principes de non-conflit, de non-confrontation, de respect mutuel et de coopération gagnant-gagnant ; pour élargir de manière constante la coopération aux niveaux bilatéral, régional et mondial ; et pour gérer les différends et les dossiers sensibles par des moyens constructifs, afin de s'assurer que les liens bilatéraux avanceront toujours sur la bonne voie.

    La politique chinoise d'attraction de leur allié américain s'est nettement réalisée avec le président X i jinping prévoyait un plan consolidation des relations avec les USA, résumé en six (6) points. Accent mis sur les échanges économiques et des investissements, principal moteur de relations pacifiques entre les deux qui allaient avoir lieu dans les prochaines rencontres entre les deux présidents. Ces six points sont :

    - Les deux parties devraient maintenir une communication et des échanges étroits à tous les niveaux. Les principaux mécanismes bilatéraux, tels que le Dialogue stratégique et économique (SE&D) et la Consultation de haut niveau sino-américaine sur les échanges entre les peuples (CPE) devraient être pleinement opérationnels.

    - Les deux pays devraient élargir et approfondir la coopération pragmatique dans différents domaines, dont l'économie, le commerce, l'armée, la lutte antiterrorisme, l'application de la loi, l'énergie, l'environnement et les infrastructures.

    - La Chine et les États-Unis devraient promouvoir les échanges entre les peuples et consolider la base sociale des relations bilatérales.

    - Les deux pays devraient respecter leurs différences en matière d'histoire, de culture, de tradition et de système social, ainsi qu'en matière de voie de développement et de stade de développement, et apprendre l'un de l'autre.

    - Les deux parties devraient approfondir le dialogue et la coopération dans les affaires en Asie-Pacifique.

    - Ils devraient répondre conjointement aux défis régionaux et mondiaux, enrichir les connotations stratégiques de leurs relations et offrir davantage de biens publics à la communauté internationale.

    La Chine et les États-Unis ont convenu de poursuivre les efforts pour construire entre eux un nouveau modèle de relations entre grandes puissances. Notant que la relation sino-américaine est l'une des relations bilatérales les plus importantes du monde, M. Xi a promis de la faire avancer sur la bonne voie144(*).

    Depuis l'établissement des relations diplomatiques il y a bien des années, les relations sino-américaines sont toujours allées de l'avant et ont atteint un développement historique, a-t-il ajouté.

    M. Xi a déclaré que depuis que lui et M. Obama ont atteint un consensus sur la construction d'un nouveau genre de relations entre grandes puissances pour leurs deux pays lors du Sommet d'Annenberg en juin 2013, les liens bilatéraux n'ont cessé de progresser, apportant de nombreux bénéfices aux deux nations et au monde.

    M. Obama a indiqué que les États-Unis et la Chine partagent des intérêts communs sur de nombreux dossiers et ont fait des progrès importants dans la coopération dans de nombreux domaines.

    La partie américaine a remercié la Chine pour son rôle important dans des domaines tels que la dénucléarisation de la péninsule coréenne et la reconstruction de l'Afghanistan, a indiqué M. Obama, ajoutant que son pays est disposé à maintenir une coordination étroite avec la Chine dans ces domaines.

    Le président américain a également appelé les États-Unis et la Chine à renforcer la coopération dans des domaines tels que le changement climatique, la santé et la lutte contre la contrebande d'animaux et de plantes sauvages.

    Avant de se rendre dans la capitale américaine, M. Xi a conclu une visite chargée de deux jours et demie à Seattle, où il a mis en avant une proposition en quatre points sur le développement d'un nouveau modèle de relations entre grandes puissances pour la Chine et les États-Unis.

    Bobo Lo en qui a fait ses études sur le triangle stratégique (Chine, Etats-Unis et Russie), accorde plus l'importance aux relations sino-américaines qui sont plus rapprochées au détriment de celles de la Russie en vers ces deux derniers. Il l'affirme en disant que, bien que la chine ait le même intérêt que la Russie à contenir la Puissance américaine, elle montre peu de propension à faire partie d'un rééquilibrecompétitif. Cela ne reflète pas tant une vision bienveillante du monde que la conscience d'avoir beaucoup à perdre en se laissant entrainer au jeu géopolitique. Pour l'essentiel des trois décennies coulantes, la Chine a limité son ambition de rivaliser avec les Etats-Unis. Les dirigeants successifs : Deng Xiaoping, Jiang Zemin, Hu Jintao et voire aujourd'hui Xi jinping, se sont toujours efforcés d'accroitre la qualité de l'étendue de leur relation avec Washington145(*).

    Toutes fois, en poursuivant avec les analyses de cet auteur, malgré la convoitise des autres puissances envers elle (notamment la Russie qui tient à tout prix craché sur la soupe entre les relations sino-américaine de façon d'attirer l'attention de la Chine à elle), la position de la Chine peut être résumée ainsi : « s'allier avec le plus fort ». Même si beaucoup à Pékin pensent que les Etats-Unis, même sous Obama, sont déterminés à contenir la Chine, ils reconnaissent son statut de partenaire indispensable, dit l'auteur. Les Etats-Unis représentent de loin la plus grande source de technologies de pointe ; une part du lion (selon les estimations, 1,5 à 1,6 trillion de dollars) des avoirs financiers mondiaux chinois est investie aux Etats-Unis ; c'est le deuxième partenaire commercial de la Chine, juste derrière l'UE ; les chinois en fin reconnaissent tacitement qu'une Amérique forte garantit la stabilité internationale, y compris en Asie du Nord-Est où sa présence aide à contenir un Japon potentiellement nationaliste, sans même parler de la Corée du Nord imprévisible. Une Amérique confiante en elle, mais sans excès, est une clé du « monde harmonieux » souhaité par Pékin.

    Les relations économiques et commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis, comme disent certains analystes, sont essentielles,tant en termes de produits et services qu'en valeur. En 2008, le déficit américain avec la Chine s'élevait à 266 milliards. Par ailleurs, les excédents financiers chinois, au moins 680 milliards de dollars de ses réserves étant investies en bons du trésor américain, sont un sujet d'une extrême sensibilité pour les deux parties, ce qui explique notamment les visites à Pékin de Hillary Clinton et Timothy Geithner dans les tout premiers moins de l'Administrations Obama. Ce que l'Institut français des relations internationales qualifie dans Ramsès 2010 de « fantasmede G2 », expliquant au moins l'urgence d'une reprise des contacts bilatéraux début 2009. Et la procédure de revue des investissements étrangers aux Etats-Unis, Commitee of Foreign Investissements in United States (CFUIS), figurait en excellente place dans l'agenda des discussions bilatérales à Washington début août 2009. L'accession de la Chine à l'OMC fin 2001 met en oeuvre un calendrier d'ouverture progressive sur une période de cinq ans de secteurs d'activités aux investissements étrangers, notamment dans les domaines bancaire et financier, mais aussi dans le commerce de gros et de détail, l'assurance, l'import-export et les télécommunications146(*).

    L'économie chinoise connaît une croissance forte et régulière depuis 1992. Depuis 1999 et au moins jusqu'à 2003-2004, ce grand pays a été et reste la seule zone importante de croissance dans un monde en stagnation, ce qui a accéléré le rattrapage chinois. Les besoins de la population chinoise sont immenses et les réserves de main d'oeuvre à bon marché aussi. La moitié environ des investissements du monde riche dans les pays en voie de développement va en Chine depuis douze ans. Le PIB chinois, aujourd'hui le sixième du monde, pourrait dépasser dans quelques années ceux de la France et du Royaume-Uni. Dans ses échanges commerciaux courants, la Chine a fait en 2002 un excédent de plus de cent milliards de dollars sur les Etats-Unis, bien qu'elle n'en reconnaisse qu'un tiers en jouant sur le statut de Hong Kong. Elle accumule des réserves en devises probablement supérieures à 360 milliards en 2003.

    Il est donc naturel que les milieux économiques américains, japonais, européens et d'autres partenaires importants dénoncent une sous-évaluation du yuan (ou renminbi), qui est maintenu artificiellement par le gouvernement chinois à proximité de 8,28 yuan pour 1 dollar US. Une vague de réclamation sur ce thème s'est déclenchée à nouveau en septembre 2003, à la suite d'une offensive des industriels américains au début de la campagne présidentielle pour novembre 2004.

    §.2 l'émergence de blocs économiques : une autre scène de conquête

    La multiplication des enceintes internationales, notamment les « G+ » censées réguler les relations économiques et financières internationales et offrir une participation toujours plus grande aux puissances émergentes dissimule mal cette volonté sous-jacente de préserver un ordre mondial défini par les occidentaux et menacé de transformations profondes. Pour un réaliste comme l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger, le G20 devrait incarner l'instrument d'ajustement principal de ka communauté internationale à ce nouvel ordre mondial. Il est en réalité paralysé par les oppositions de fond et n'évolue que dans le registre du voeu pieux et des grandes déclarations d'autosatisfaction, sans arriver à déboucher sur des actions concrètes susceptibles de garantir la sécurité mondiale, la stabilité financière et un commerce ouvert. La communauté internationale est-elle capable de s'organiser dans le monde multipolaire auquel aspirent la Chine et les autres puissances émergentes?147(*).

    Le vieux débat des études de relations internationales sur la multipolarité renait ainsi à la faveur de cette réalité crue qu'est l'apparition de nouveaux pôles de puissances susceptibles dans un futur pas si lointain de rivaliser, voire se substituer, avec le pôle Nord Atlantique. La puissance économique est-elle en mesure de donner un avantage comparatif décisif à la Chine face à la puissance globale américaine? La Chine pour sa part, ne doit-elle pas aujourd'hui adapter sa stratégie à l'échelle internationale et accepter de prendre de plus grandes responsabilités pour promouvoir cette « société internationale harmonieuse » qui est devenue l'axe central de sa politique extérieure depuis 2004? Avec un PIB par habitant nominal d'environ 4000 dollars et une population de 730 millions de paysans, peut-elle réellement entrer de plain-pied cette communauté internationale et jouer un rôle central à l'image des Etats-Unis?

    C'est à cette multitude des questions enchaînées que tente l'auteur à répondre en disant qu'en réalité, ce n'est pas tant l'émergence de la Chine ou des autres puissances qui menace la suprématie occidentale que la faillite progressive d'un système libéral basé sur le capitalisme financier et dont la principale erreur a été d'oublier la valeur de l'homme. Le mouvement des indignés qui fait actuellement tâche d'huile dans le monde développé et s'insurge contre les dérives dévastatrices de ce modèle économique témoigne d'une prise de conscience citoyenne des limites de la gestion libérale. Cette quête des opinions publiques occidentales d'un développement plus équilibré, plus égalitaire, pourrait rencontrer à terme les aspirations chinoises à une société harmonieuse. Il s'agit bien désormais de la confrontation de deux types de sociétés. Comme le soulignait un ambassadeur américain, « les emblèmes actuels des Etats-Unis sont les bombardiers, les troupes au sol, et des drones munis d'armes létales ». La Chine évoque toujours davantage des tours et une multitude de grues, des ingénieurs et des centenaires chargés de biens de consommation et autres. Les chinois paient cash, livrent la marchandise contre de l'argent et n'exigent pas de leurs partenaires commerciaux qu'ils se confrontent à leurs préférences politiques ou les aident à promouvoir leur agenda impérial, comme le faisaient autrefois les Etats-Unis. L'intégration asiatique est tirée par les facteurs économiques et financiers, pas politiques ou idéologiques.

    Le cadre multilatéral

    Le soft-balancing traduit le « jeu diplomatico-stratégique », dit Magali Robert, que la Chine peut être qualifiée en tant que telle. C'est-à-dire une stratégie d'influence qui a recours à la diplomatie, aux institutions internationales, au droit international et aux pressions économiques, non pas dans le but de contrer une les Etats-Unis, mais de lui complexifier la tâche et d'augmenter les coûts financiers et politiques de ses sanctions. Concrètement, dit l'auteur, que, cela traduit l'idée que Pékin renonce à l'expansion et à l'hégémonie et privilégie les alliances avec les autres puissances, notamment les USA

    La Chine s'intègre peu à peu au monde, en même temps, elle monte en puissance, fait entendre plus souvent et plus fermement sa voix et ses intérêts et, en toute logique, s'efforce de plus en plus d'influencer le cours des choses, que ce soit dans le cadre des relations qu'elle entretient avec ses partenaires, et principalement les autres grandes puissances, ou dans le cadre multilatéral des organisations internationales interétatiques. Et premier chef, à l'ONU.

    Dans les rapports avec les Etats-Unis, Jiang Zemin a toujours esquivé ou limité le plus possible les affrontements. Il a préféré une "diplomatie de grande puissance" posant la Chine en pays responsable discutant d'égal à égal avec la superpuissance américaine. Dans la direction du parti communiste chinois, le courant de gauche opposé à ces attitudes est resté minoritaire. Le premier ministre Zhu, pour sa part, a favorisé indirectement les relations sino-américaines par son réalisme économique et sa volonté réformatrice. C'est lui notamment qui a le plus voulu l'adhésion (2001) de la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), conçue à la fois comme l'entrée dans la cour des grands et le moyen le plus sûr de forcer les structures bureaucratiques et économiques chinoises à accepter des réformes indispensables.

    §3. Le soft-power chinois : une réponse au hard-power américain

    Alors que les USA cherche à contrecarrer la montée en puissance de la Chineen cherchant à entourer l'entourer avec des bases militaires et en conquérant plus l'Asie, notamment l'United States Pacific Commanded qui dispose d'une série de bases qui encerclent, la RPC et qui sont à l'heure actuelle en capacité de contrôler l'essentiel des eaux du pacifique en dehors des eaux territoritoriales chinoises ; l'Amérique d'Obama faisant l'annonce d'une initiative diplomatique connue sous le nom de PIVOT (ou de rebalancing) en Asie orientale qui vise de façon implicite à contrecarrer les visées expansionnistes de la Chine, ils ont prévu de concentrer l'essentiel de leurs moyens aéronavals dans le pacifique occidental. La Chine, qui, elle, est en quête de la parité stratégique avec les USA, fournis les efforts de compasser ses faiblesses par des moyens pacifiques.

    Elle, étale sa stratégie commerciale à la portée planétaire. Il en est de même avec Pascal Gauchon qui lui, remonte dans les temps pour situer cette puissance chinoise, en appuyant que depuis la fin de la guerre froide, la diplomatie chinoise évolue à nouveau : elle passe de la défense étroite des intérêts nationaux et de la quête de montée en puissance à la volonté de réaliser l'harmonie universelle, dont le développement pacifique chinois serait une des meilleures garanties. Elle semble renouer avec une sorte de soft-power. Le débat sur la puissance a, ainsi, récemmentrebondi148(*).

    En effet, après le 11 septembe2001, se dessine un tournant sensible : la Chine est contrainte d'adopter un ton beaucoup plus modéré et pacifique, nettement moins anti-américain. Elle prend conscience des craintes nouvelles qu'elle suscite à l'étranger et surtout à Washington. Le président Hu Jintao le promettait : « la Chine ne sera jamais hégémonique». Elle cherche à redevenir une grande puissance au terme d'un processus d'ascension pacifique que le PCC a vendu au reste du monde sous l'appellation moins anxiogène de « développement pacifique ». Elle s'engage à ne pas déstabiliser l'ordre international ni à opprimer ses voisins. La diplomatie chinoise vise après 2001 à éviter à tout prix les tensions : liant des partenariats avec les grandes puissances régionales, comme avec l'Inde, en engageant les USA dans des solidarités mutuelles (commerciales, diplomatiques...)149(*).

    Jean-Pierre Cabestan, (dit l'auteur), parle ainsi d'une « stratégie de contournement » de l'hyperpuissance américaine150(*). Un faisceau de facteurs économiques et géopolitiques l'explique : l'insertion croissante de Chine dans la mondialisation, la prise de conscience d'une plus grande dépendance extérieure, notamment en matière énergétique et alimentaire, la concurrence des puissances régionales en Asie, l'impasse diplomatique dans la crise taiwanaise, l'implantation durable des Etats-Unis et de l'OTAN en Asie centrale au nom de la guerre contre le terrorisme. L'anti-américanisme des chinois a été mis en sourdine, comme en témoigne sa faible opposition à la guerre en Irak (2003). Son positionnement géopolitique se mondialise : dans chaque région du monde, la « grande nation » veut être présente en développant ses relations avec des pays ou groupes de pays qui sont des pôles régionaux importants ou qui sont riches en matières premières (si possible, les deux).

    Déjà au début de l'année 2013, la Chine est devenue la première puissance commerciale du monde. Les exportations chinoises sont certes le fait de l'outsourcing, mais la Chine a su aussi se doter de grandes sociétés même si elle ne comptait encore en 2013 que deux entreprises multinationales parmi les trente premières mondiales avec notamment la China Petroleum et la Chemical (Sinopec) au quatrième rang mondial et petro china au 5e rang. Toutefois, lors des dix dernières années le nombre de FMN (Firmes Multinationales) chinoises du global 500 a été multiplié par 5. Ces grandes sociétés chinoises, qui sont pour la plupart nées de joint-ventures avec des sociétés occidentales, sont présentes dans des secteurs très variées (pétrolier, bancaire, agroalimentaire...)151(*).

    La Chine ayant comme abutions de conquérir le monde pour accéder à la puissance, commence par améliorer le terrain par sa région, même si certains différends ne sont pas à négliger avec ses voisins, force est de relever le défis de la puissance régionale d'abord. D'où, ses partenaires innégligeables sont asiatiques, mais comme dit Alain Nojon, la Chine a étendu ses échanges à la planète entière. Depuis quelques années déjà, elle a acquis des mines en Afrique, notamment en Zambie, en République Démocratique du Congo (RDC), et en Amérique latine notamment au Pérou, au Chili,, au Cuba, au Brésil. Elle a de même accédé au pétrole là où on l'y autorisait, notamment au Venezuela, Equateur, Pérou, Soudan, Angola, Nigeria... Elle a aussi acheté des terres, notamment en Philippines, Laos, Zimbabwe, Russie, Cameroun... ces entreprises d'intérêts sont souvent complétées par des prêts et la livraison d'équipements de génie civil : routes, barrages etc. voire par l'implantation d'usines pour l'exploitation des matières premières et de plus en plus par une exportation croissante de biens de consommation. Peu présente encore aux USA en raison d'échecs dans sa politique de rachat d'entreprises (UNOCAL ou Hummer), elle semble désormais intéressée par l'Europe, notamment la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie, la France et les autres, où elle a investi en particulier dans le port du Pirée appelé à devenir sa plate-forme logistique vers la méditerranée et la mer noire.

    Une grande puissance financière

    Les réserves de change de la Chine ont dépassé les 3100 milliards de dollars en 2012 et la Chine détiendrait, selon le FMI, 32% des réserves mondiales de change. Les surplus de la balance des paiements courants chinois alimentent, via la banque centrale chinoise, la state administration of foreign exchange (SAFE) qui gère les réserves de change dont le tiers est constitué de bons du trésor américain et le reste de participations diverses dans des sociétés pétrolières (Total, BP, Shell) ou des sociétés financières (Australia and Banking group... ces réserves abordent aussi un fonds souverain, la China Invesment Corporation (CIC) dont les disponibilités étaient fin 2010 de l'ordre de 410 milliards de dollars et dont la logique première est financière152(*).

    Ce fonds investi en Chine via Central Huijin qui est une holding des banques d'Etat et participe à diverses sociétés : ICBC, China Développement Bank qui peuvent aussi détenir via d'autres structures comme la société Chinalco des participations dans des sociétés étrangères (Rio Tinto ou Barclays Bank). La CIC détient par ailleurs de fortes participations dans le secteur financier américain (Morgan Stanley, Bankstone), le secteur énergétique, les matières premières et l'immobilier...

    SECTION II. LA CHINE ET LES ETATS-UNIS FACE A LA QUESTION DU TERRORISME INTERNATIONAL ET LA PROLIFERATION NUCLEAIRE : UNE VISION COMMUNE OU CONTRADICTOIRE

    Les rapports entre la Chine et les Etats-Unis sont fondés sur un petit nombre de questions prioritaires, sur lesquelles les deux pays ont des intérêts convergents ou conciliables. Rappelons-les par ordre d'importance.

    §1. La position de la Chine face à la question de l'Etat islamique et du terrorisme

    a. L'alliance contre le terrorisme international

    Le premier de ces domaines est l'accord des deux gouvernements pour lutter contre les organisations terroristes internationales, c'est-à-dire dans une assez large mesure contre le radicalisme islamique et contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM) dans tel ou tel pays. Sur ce sujet toutefois l'intérêt stratégique des Etats-Unis est plus large que celui de la Chine. Les Américains sont en guerre contre toutes les organisations dans le monde, classées par eux-mêmes comme terroristes. Les Chinois ont des visées plus régionales, concernant pour l'essentiel le Xinjiang, l'Asie centrale et le monde turcophone, ainsi que, bien sûr, la Chine elle-même, son environnement et ses prolongements extérieurs153(*).

    Cette différence n'interdit pas une large coopération sino-américaine dans le champ du renseignement anti-terroriste. La CIA a des contacts réguliers avec le ministère chinois de la Sécurité d'Etat. Le FBI a pu ouvrir un bureau de liaison à Pékin. Selon un accord sino-américain signé le 29 juillet 2003, de petites équipes d'inspecteurs des Douanes américaines coopèrent désormais avec les contrôleurs chinois à Shanghai et à Shenzhen pour vérifier, avant leur départ, le contenu des containers à destination des ports américains. Les Etats-Unis ont d'ailleurs déjà signé ce genre d'accord avec un assez grand nombre de pays étrangers.

    Pour ce qui touche à la prolifération des ADM, les choses sont moins nettes. Du côté américain, on sait depuis le discours sur l'état de l'Union de janvier 2002 que l'administration Bush visait en priorité les trois "rogue States" de "l'axe du mal", l'Irak, l'Iran et la Corée du nord. Du coté chinois, la dénucléarisation (pacifique) de la Corée est aussi un intérêt majeur, mais le sort de l'Irak a évolué comme on sait sans qu'on y trouve trace d'ADM et Pékin est, au minimum, neutre sur la limitation des programmes nucléaires iraniens. Pour sa part, Washington ne peut pas employer la force contre la Corée du nord tant que les opérations lancées en Afghanistan et en Irak tournent à l'enlisement154(*).

    b. Contre le terrorisme

    La Chine est donc entrée dans la grande alliance des Etats contre le terrorisme international menée par les Etat-Unis. Un refus l'aurait isolée et marginalisée, alors que l'adhésion au contraire mettrait Pékin dans le courant principal et faciliterait beaucoup ses rapports avec Washington. Il faut dire qu'à Moscou Vladimir Poutine, le premier, avait pris une décision analogue de rapprochement avec l'Amérique, sans grande concertation avec Pékin. Les Chinois surpris voulaient aussi sauver, si possible l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), une alliance encore récente et peut-être déjà dépassée.

    Cet épisode ouvrait en réalité un nouveau chapitre dans les relations sino-américaines. Pékin se liait un peu plus à l'Amérique, discrètement reconnue comme la puissance mondiale dominante, probablement pour les dix ou vingt prochaines années au minimum. Ceci impliquait, outre la volonté confirmée d'éviter un affrontement armé entre les deux pays et une coopération accrue dans le domaine du renseignement, une attitude chinoise assez neutre face à toutes les initiatives de l'administration Bush justifiées par la lutte contre le terrorisme international et la prolifération des armes : en Afghanistan, Irak, Asie centrale et du sud, en particulier. La crainte traditionnelle d'un "encerclement" de la Chine était refoulée pour un certain temps.

    Ce rapprochement ne faisait toutefois pas disparaître les préventions mutuelles. Les analystes américains considèrent toujours, à moyen et long terme, la Chine comme une menace montante. Et les stratèges chinois s'inquiètent quand même du nouvel "encerclement" de leur pays : l'Amérique a aujourd'hui, en effet, des alliances, des accords opérationnels, ou des forces déployées, en Corée, au Japon et à Okinawa, à Taiwan, aux Philippines, en Inde et au Pakistan, en Russie et en Asie centrale, sans parler de la maitrise des mers, des airs et de l'espace.

    §2. La prolifération nucléaire

    La prolifération, reprochée à la Chine par Washington, était un autre grand sujet de friction. L'administration Clinton n'avait pas avancé beaucoup sur ce sujet. Les Chinois avaient-ils promis verbalement de mettre fin à leur prolifération nucléaire et balistique en Iran et au Pakistan? Pas tout à fait, semble-t-il. Les Américains n'avaient obtenu là que des résultats limités. Pékin envisageait quelques demi-engagements. En matière de prolifération balistique, en outre, la Chine restait sur des positions plus rigides : la fourniture au Pakistan des missiles chinois M-11 de moyenne portée restait en balance avec les ventes américaines d'avions F-16 et de missiles sol-air à Taiwan. Or l'esprit du "Taiwan Relations Act" (TRA) de 1979 écartait tout marchandage de ce genre.

    En 2002 pourtant, le climat change et c'est donnant, donnant : en août, à la veille de la visite de Richard Armitage, la Chine avait publié une réglementation des exportations de technologies relatives aux missiles que Washington demandait en vain depuis longtemps. Elle s'était engagée à le faire depuis novembre 2000, en signant les accords internationaux MTCR (Missile technology control regime). Mais Pékin s'abritait depuis lors derrière la responsabilité de ses sociétés exportatrices, que Washington avait fini par sanctionner dans l'été 2002, en les coupant du marché américain. Les nouvelles règles chinoises, en 24 articles, n'interdisaient pas totalement les exportations en question, mais les soumettent désormais à l'autorisation préalable et au contrôle de l'administration chinoise. Pékin prend donc la responsabilité de ces exportations sensibles. "C'est potentiellement un pas important" ont fait savoir les Américains, qui ont quand même attendu d'en constater les effets sur le terrain pour lever leurs sanctions155(*).

    Corée du Nord: la crise rapproche Américains et Chinois

    Le besoin que les Américains ont de la Chine dans l'affaire nord-coréenne et le ferme engagement diplomatique que Pékin a accepté créent actuellement un lien fort entre les deux capitales. Le grand événement de l'été 2003, le retournement de la position de Pyong Yang le 31 juillet, est dû en grande partie à la Chine. La Corée du nord exigeait jusque là une négociation bilatérale avec les Etats-Unis et refusait toute rencontre multilatérale, alors que Washington s'en tenait à la conception inverse : pas de négociation bilatérale, mais une conférence régionale, tous les pays voisins de la Corée du nord étant intéressés à une solution pacifique de la crise156(*).

    Le jeudi 31 juillet 2003, les représentants de la Corée du nord ont fait savoir aux Etats-Unis (à New York), à la Corée du sud et à la Russie, que leur pays donnait son accord à une négociation à six sur la crise nucléaire, incluant des pourparlers directs entre Washington et Pyong Yang. Les six sont les deux Corées, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et la Russie. Ce retournement de la position officielle de Pyong Yang faisait suite aux efforts diplomatiques de la Chine depuis plusieurs semaines et, dans une moindre mesure, aux contacts peu à peu convergents entre les cinq interlocuteurs de Pyong Yang, à un resserrement du blocus des exportations illégales de la Corée du nord (drogue, fausse monnaie et armes), à une menace américaine de retrait du KEDO fin août et aux manoeuvres de Moscou pour s'introduire dans le processus.

    Sur le fond, on savait - en particulier depuis la brève rencontre Etats-Unis/Corée du nord/Chine des 23-25 avril (organisée par Pékin) - que Pyong Yang pourrait peut-être renoncer à ses programmes proliférants d'armement nucléaire et de missiles balistiques, en échange d'un solide engagement américain de non-agression, ainsi que d'une assistance alimentaire et énergétique probablement plus élevée que dans l'accord-cadre de 1994. Mais cette possibilité reste très théorique étant donnée la méfiance profonde qui sépare Nord-Coréens, Américains et Japonais, pour ne pas parler des autres partenaires. Empêtrés dans les affaires du Proche et Moyen-Orient, les Américains sont bien obligés, pour l'instant, de suivre ce cheminement diplomatique en Asie du Nord-Est. Mais l'équipe du président Bush reste divisée sur la voie à suivre et toutes les options restent ouvertes.

    §3. Le triangle stratégique : Etats-Unis, Russie et Chine

    Le terme triangle stratégique trouve son origine dans le système international marqué par la guerre froide. Un programme élaboré par le président américain Richard Nixon et son conseiller à la sécurité nationale Henry Kissinger, avec le projet plus vaste en tête: triangle centré sur l'équilibre des grandes puissances et des calculs géopolitiques au sens large.

    Pour mieux piger sur les lignes de ce triangle, Bobo Lo ayant à sa direction une étude consacrée audit triangle. Il précise que le terme même stratégique va au-delà des seules capacités militaires nucléaires et leurs caractéristiques (posture, dissuasion, etc.) et que l'expression se réfère d'abord à l'influence globale d'un pays qui comprend plusieurs dimensions. Un arsenal nucléaire est certainement un atout stratégique, mais c'est également le cas de l'autorité politique internationale, de la force économique, des performances technologiques ou de l'influence des valeurs culturelles normatives. Lorsqu'on traite de buts et de priorités, le terme « stratégique » implique les concepts de « structurel », « essentiel » et de « long terme », à l'inverse de « tactique » qui décrit des considérations à court terme, généralement opportunistes. Stratégique suppose une pensée planificatrice à long terme, par opposition aux politiques réactives et ad hoc. Le terme sert également à souligner le statut particulier des relations entre les acteurs. La Russie par exemple, déclare systématiquement qu'elle entretient des relations stratégiques avec la Chine, l'Inde et l'UE157(*).

    Cetauteur dit que même si, à force d'être fréquemment employée, cette expression est galvaudée, elle peut servir de « baromètre » des relations bilatérales. En outre, stratégique mais non pas le partenariat stratégique, est certainement un terme adéquat pour caractériser les interactions distinctes existant entre les Etats-Unis et la Chine, les Etats-Unis et la Russie, la Russie et la Chine. de façon similaire, dit cet auteur, l'idée de triangle stratégique va au-delà d'une relation nucléaire à trois. En effet, le triangle nucléaire Russie-Etats-Unis est déséquilibré. Etant donné l'asymétrie de capacités entre, d'un côté, les deux superpuissances nucléaires et de l'autre, la Chine.

    La quasi-totalité des triangles sont virtuels, plus que réels, et encore moins stratégiques. La Russie souhaiterait, par exemple, exploiter la carte chinoise dans ses relations avec l'occident, tout en utilisant ses relations avec le Japon, l'Inde ou les Etats-Unis afin de contrebalancer l'émergence de la Chine, et ses relations avec l'Europe pour contenir la puissance américaine. Ce ne sont là que des projets mort-nés, naïfs et irréalistes. Un triangle pertinent a besoin de trois côtés qui, à défaut d'être égaux, soient suffisamment puissants et profondément impliqués dans les relations trilatérales pour pouvoir les influencer d'une manière significative. Dans le système international contemporain ce type de triangle n'existe pas.

    a. L'évolution du triangle

    Le triangle stratégique entre la Russie, la Chine et les Etats-Unis date de la décision prise par Mao Zedong, en 1949, de pencher d'un côté vers l'URSS et contre les Etats-Unis. le choix de Mao, en partie idéologique et historique, reflétait la fraternité des liens entre les partis communistes soviétiques et chinois. Cependant, sa motivation principale restait d'ordre pratique. La dépendance de la République populaire de Chine à l'égard de l'économie soviétique et de son assistance militaire, ainsi que l'absence de pays protecteur alternatif lui laissaient peu de choix. Par la suite, la guerre de Corée et l'intervention militaire chinoise pour le compte de Pyongyang ont plongé la RPC et les Etats-Unis dans l'hostilité pendant les deux décennies suivantes.

    La confrontation stratégique sino-américaine ne s'est toutefois pas traduite en relations triangulaires opérationnelles entre Moscou, Pékin et Washington. Au moins trois raisons permettent de l'expliquer : premièrement, au cours de la guerre froide, la politique était essentiellement centrée sur la bipolarité américano-soviétique. Le déséquilibre notable des capacités politico-militaires entre les deux superpuissances et les autres puissances, révélait l'absence de la principale condition pour constituer un triangle stratégique : l'existence d'une troisième partie influente158(*).

    Deuxièmement, la profonde faiblesse chinoise après un siècle d'humiliation sous la domination des puissances étrangères ne lui avait guère permis de mener une politique étrangère affirmée. Les principales préoccupations de Mao demeuraient forcement nationales et comprenaient la consolidation du gouvernement communiste. La reconstruction d'une économie anéantie par des décennies de guerre civile et d'occupation japonaise et la refondation des relations sociales. Mao n'avait ni l'envie ni les moyens d'être un partenaire stratégique actif de l'URSS contre les Etats-Unis. Même pendant la guerre de Corée (1950-1953), la Chine a davantage agi selon ses propres intérêts, inquiétudes sécuritaires sur la présence militaire américaine en Asie du Nord-Est, affinités idéologiques avec le régime de Kim II-Sung, que dans ceux de Moscou159(*).

    Troisièmement, même durant leur âge d'or, les relations sino-soviétiques ont été compliquées. Alors que la RPC dépendait de l'aide soviétique pour la reconstruction nationale, des tensions politiques sérieuses subsistaient entre Moscou et Pékin. Celles-ci se sont considérablement aggravées à la fin des années 1950, culminant en 1960 avec le retrait de Chine par Nikita Khrouchtchev de 1390 conseillers soviétiques. Les soupçons de la Chine sur les motivations soviétiques et le mépris soviétiques vis-à-vis de ce pays, perçu comme arrière, ont anéanti toute possibilité de coordination stratégique efficace contre les Etats-Unis.

    En raison de ces contradictions, le triangle s'est révélé une proposition davantage théorique que pratique au cours des deux premières décennies de l'existence de la RPC. Si jamais un triangle existait, il était constitué de pôles antagonistes : pendant la plus grande partie de cette période, la Chine, la Russie et les Etats-Unis ont fait preuve d'une hostilité comparable chacun pour les deux autres. La probabilité qu'une partie puisse en utiliser une autre pour faire pression sur la troisième semblait donc faible.

    b. Le renouveau du triangle

    Après de décennies de désespoir sur l'évolution du triangle, une nouvelle ère s'annonce avec des faits marquants, faisant trait à un réfusionnement du triangle. Bobo Lo écrit que, ces dernières années, le concept de triangle a refait surface dans l'analyse des relations internationales et e, particulier, des relations entre la Russie, la Chine et les Etats-Unis. Cette popularité renaissante est liée à la perception, depuis l'automne 2008, que les trois pays sont plus égaux que jamais. A travers sa gestion calamiteuse de la guerre d'Irak, l'administration Bush a donné l'impression d'une Amérique affaiblie et guidée par des prétentions démesurées. La Russie a tiré parti d'une combinaison associant des prix du pétrole élevés, un anti-américanisme rampant en Europe, une OTAN affaiblie et divisée et une impression générale que le centre de la puissance mondiale se déplaçait vers l'Est. Pour la première fois depuis 1991, Moscou pouvait revendiquer un rôle majeur dans les affaires internationales160(*).

    Le changement le plus spectaculaire a été l'ascension rapide de la Chine qui s'est traduit par une politique extérieure plus affirmée. Dans la majeure partie des années 1990, Pékin avait adopté une approche circonspecte, tournée presque entièrement vers ses priorités intérieures : modernisation économique et retour de Taiwan dans le giron de Pékin. A la suite de la crise financière asiatique de 1997-1998, la Chine est devenue plus active sur le plan régional et a intensifié sa quête de ressources énergétiques et de matières. En parallèle, elle a cherché de nouveaux débouchés pour ses exportations de produits manufacturés. Cependant, ce n'est qu'au tournant du siècle que la Chine a commencé à élargir le champ de sa politique étrangère et à devenir un membre réellement influent de la communauté internationale.

    Avec une Amérique affaiblie, une Russie renaissante et une Chine de plus en plus confiante en elle-même, il n'est guère surprenant que les idées de triangle stratégique aient refait surface. Pour évaluer leur crédibilité, il faut déterminer dans quelle mesure les politiques étrangères de Moscou, Pékin et Washington s'appuient sur le triangle.

    1. Les attentes de Moscou sur le triangle

    Buté par ses objectifs de regagner son statut de grande puissance, de redevenir un acteur indispensable dans le gestion de principaux dossiers internationaux et de jouer une carte dans sa sphère d'intérêts privilégiés, qui n'est rien d'autre que l'espace soviétique, Moscou a conscience d'importantes limites de son influence: ses capacités de projection de puissance n'égalent pas celle de l'URSS161(*).

    Par conséquent, la Russie de Poutine et Medvedev est à la recherche de partenaires stratégiques qui l'aiderait à contenir l'hégémonie américaine. Le choix est très claire, la Chine est l'alliée la plus prometteuse dans cette entreprise, à cause du fait de son processus de modernisation et de sa mue en puissance mondiale; mais aussi ce choix est rationnel par rapport à celui de l'UE, qui reste trop proche et dépendante des Etats-Unis, trop divisée et insignifiante sur le plan politique pour jouer un tel rôle. La Chine parcequ'elle partage aussi des valeurs communes avec l'URSS: un Etat fort, capitalisme autoritaire et résistance aux normes et pratiques occidentales.

    La potion de Moscou en faveur d'un ordre mondial multipolaire et du triangle est motivée par la perception d'un intérêt stratégique. Moscou ne cherche pas tant à se dissocier de l'Ouest qu'à redéfinir. Sur le long terme, selon la vision de Poutine, la Russie doit devenir le troisième pôle du monde émergent multipolaire, ou plutôt tripolaire. Elle conserverait une identité stratégique distincte, « indépendante » et contribuerait à garder l'équilibre entre les Etats-Unis et la Chine, tout en restant un partenaire essentiel et égal pour les deux. La concrétisation d'une telle vision permettrait l'accomplissement du triangle dans sa forme la plus pure.

    Cependant, des nombreux obstacles empêchent la réalisation, les plus importants étant la transformation de la Chine en acteur affirmé sur les plans régional et mondial, et le déséquilibre croissant dans les relations sino-russes. Dans le pire des scénarios pour Moscou, la Russie serait reléguée au statut de « partenaire junior » de la Chine, des USA ou de ces deux pays.

    Enfin, l'occidentalo-centrisme de l'élite russe constitue un obstacle majeur à une diplomatie triangulaire effective. Cette tendance va bien au-delà d'affinités historiques, civilisationnelles ou linguistiques. Alors que Moscou vante l'essor de l'Est, de la Chine en particulier, elle continue de croire implicitement à la perpétuation de la domination occidentale sur la scène internationale. Les intérêts vitaux de la Russie sont supposés être liés à l'occident. Le fait que les préoccupations actuelles russes en matière de politique étrangère concernent presque toutes l'occident n'est pas une coïncidence: conclure un nouvel accord de désarmement stratégique avec Washington, consolider la position dominante russe dans l'ancien espace soviétique, affermir son rôle dans l'architecture de sécurité européenne, empêcher l'élargissement de l'OTAN et le déploiement de la défense antimissile, renforcer le contrôle de Gazprom sur les exportations de gaz et les pipelines vers l'Ouest, et jouer un rôle moteur à côté des Etats-Unis dans les négociations sur le nucléaire iranien.

    2. Vue de Pékin sur le triangle

    La Russie comme la Chine bien qu'ayant les mêmes ambitions d'endiguer la puissance américaine, la Chine ne trouve pas du tout intéressant le triangle. Maintes raisons lui en sont concrètes. Pékin a en outre une conscience aigüe des limites du partenariat sino-russe. La Russie et la Chine perçoivent très différemment leur relation. Même si leurs objectifs coïncident parfois, la plupart du temps ils divergent. Par exemple, le régime chinois comprend que Moscou n'offrirait qu'un soutien politique symbolique dans l'hypothèse d'une confrontation sino-américaine. L'expérience des années récentes a montré où se situaient les véritables priorités de Moscou. Poutine n'a pas informé, encore moins consulté Pékin avant d'approuver le déploiement de troupes américaines en Asie centrale après le 11 septembre 2001. En 2002, Moscou a aussi accepté sans protester le retrait américain du traité ABM de 1972. Plus généralement, les dirigeants et chercheurs chinois se font peu d'illusions concernant l'occidentalo-centrisme de l'élite russe. Dès que les relations russes avec l'occident traversent une phase difficile, Moscou joue la carte du « partenariat stratégique » avec la Chine et d'autres acteurs non occidentaux. En revanche, lors des phases d'améliorations des relations avec les USA, par exemple, dans le sillage du 11 septembre ou aujourd'hui, avec une nouvelle relance « reset button » proposée par l'administration Obama, les relations sino-russes tendent à se marginaliser.

    Plus généralement, les chinois ont poursuivi une politique d'inclusion stratégique plus que d'équilibre stratégique. Leurs efforts pour être « amis avec tout le monde » s'accordent totalement avec la logique d'un « monde harmonieux ». La Chine est consciente des appréhensions que suscitent son ascension et ses ambitions. Pékin s'est par conséquent efforcé de s'engager à la fois avec l'occident et l'orient, le monde développé et en voie de développement. Le triangle stratégique est un cadre trop étroit et restrictif pour une politique étrangère chinoise qui préconise une approche compréhensive, multisectorielle des relations internationales. Il conduirait Pékin à des choix trop contraignants et non nécessaires à un moment où le système mondial est en pleine évolution et où la Chine possède le luxe de la flexibilité stratégique, tous les Etats étant désireux de l'avoir pour alliée.

    3. La perception américaine du triangle

    L'attitude américaine face au triangle stratégique varie de l'indifférence à l'ennui, en passant par la peur et l'hostilité. L'époque où les Etats-Unis ont grandement oeuvré à populariser le concept (dans les années 1970) est révolue. Le contexte international et la pensée stratégique américaine ont profondément changé.

    L'effondrement de l'URSS et l'incapacité ultérieure de la Russie à se réinventer comme puissance mondiale ont été les évènements les plus frappants. Presque d'un seul coup, le triangle a perdu sa raison d'être. La Russie restait une superpuissance nucléaire, mais cela importait bien moins dans un monde où nature même de la puissance et de l'influence avait été métamorphosée162(*).

    Washington percevait dorénavant la menace russe en des termes très différents; non plus comme un redoutable adversaire stratégique, mais comme un Etat dont les dysfonctionnements le menaçaient d'implosion. Dans ces conditions, la principale menace pour la sécurité américaine et mondiale était la faiblesse de la Russie : obsolescence des ogives nucléaires, contrôle peu rigoureux des exportations d'armes de destruction massive, revanchisme ultra-nationaliste et impérialiste, et politique étrangère imprévisible.

    Toutefois, la Russie n'est pas à écarter sur la scène, la décision de l'administration Obama de « remettre les compteurs à zéro » (press the restbutton) dans les relations Etats-Unis-Russie reflète l'espoir que Moscou peut contribuer de façon constructive à la résolution de plusieurs dossiers préoccupant Washington : désarmement, Iran, Afghanistan, contre-prolifération d'armes nucléaires et sécurité européenne. Cependant, les limites de la capacité russe à projeter sa puissance au-delà de son voisinage, sans même espérer qu'elle le fasse de façon à aider les intérêts américains révèlent que Washington ne voit pas l'utilité (ou la possibilité) de schémas triangulaires ou d'autres schémas géopolitiques artificiels.

    La raison majeure expliquant le manque d'intérêt américain pour le triangle est l'essor de la Chine et sa transformation en superpuissance émergente. Si la Chine a encore un long chemin à parcourir avant de rivaliser avec les Etats-Unis, nombre d'observateurs américains la perçoivent d'ores et déjà comme le principal « autre » dans le système international. Certains prévoient des tensions et rivalités sino-américaines croissantes. D'autres, plus optimistes, pensent que Pékin et Washington peuvent coopérer efficacement pour gérer les problèmes régionaux et mondiaux ; une telle pensée sous-entend l'idée très discutée d'un G2. Ces deux scénarios, toutefois, envisagent un monde essentiellement bipolaire, pas triangulaire. Leur idée sous-jacente est que la Chine deviendra bientôt suffisamment puissante et influente pour traiter d'égal à égal avec les Etats-Unis (comme partenaire, challenger ou les deux), ce qui limiterait la capacité russe à jouer le rôle qui rendrait pertinent le triangle.

    SECTION III. LA PRESENCE AMERICAINE EN ASIE ET LA VISION CHINOISE DE LA CONQUETE DE LA REGION

    Cette section sera consacrée à l'étude des enjeux stratégiques dans le continent asiatique, autour desquels l'adversité est plus concentréeentre les deux puissances en cogitation. Il s'agit de rapport qui ne mène pas à un affrontement direct, ni à un équilibre de terreur, mais plutôt d'une recherche de leadership dans la zone, lequel leadership serait étendu à travers la planète pour la Chine, et de la création de zones d'influence pour aider les USA à contredire la Chine, afin de continuer à jouer la carte de leader incontestable au monde.

    §1. La méfiance réciproque entre la Chine et ses voisins : opportunité pour les USA

    La Chine dans ses projets géopolitiques, vise à jeter les bases les plus larges, en conquérant d'abord la zone asiatique. Cependant, elle se trouve heurtée à des divergences historiques avec ses voisins les plus proches, c'est un dilemme, doit-elle poursuivre avec les défis lancés de reconquérir ses espaces convoités ? Oupréserver les relations apaisées dans la région pour promouvoir sa poursuite de puissance par le soft-power. Le pacifique étant devenu une autre zone stratégique où l'essentiel de relations internationales se passe, les USA en tiennent profit de cet antagonisme pour endiguer l'avancée de la Chine. Ils cherchent à coopérer avec les rivaux de celle-ci, pour en régler le compte.

    a. Dilemme pour la Chine

    Nazet Michel, qui a consacré des études importantes à ce sujet, la Chine considère la mer comme le principal espace où elle peut manifester sa puissance sue des régions traditionnellement sous sa suzeraineté, ce qui suscite l'inquiétude et l'hostilité de la plupart de ses voisins en mer jaune, en mer de Chine orientale où se situe Taiwan, en mer méridionale163(*).

    En mer jaune, les litiges qui opposent les deux Corées et la Chine sont réglés de façon relativement consensuelle. Les tensions sont plus fortes dans la mer de Chine orientale (770.000 km2). Un premier conflit y oppose depuis le début des années 2000 la Chine à la Corée du Sud à propos d'un rocher à peine émergé, nommé Leodo par les coréens et Suyanpar les chinois, alors qu'un second conflit y oppose la Chine et le Japon pour un espace maritime de 210.000 km2 avec un point de fixation matérialisé par les îles Senkaku/Diaoyu. Ces 5 îles et 3 rochers, inhabités qui se trouvent sur une voie de passage faisant face à la base américaine d'Okinawa, ont une importance géopolitique considérable en raison notamment de la présence d'importantes réserves d'hydrocarbures.

    En mer de Chine méridionale (îles Spartleys et Paracels), un conflit oppose la Chine et les Etats riverains. La zone a été placée par la Chine sous la tutelle d'une autorité administrative spécifique qui exige en particulier que les bâtiments étrangers qui y croisent disposent d'une autorisation chinoise.

    Plus récemment, un conflit qui date de 1994 entre la Chine et les Philippines à propos de l'atoll de Scarborough à 220 km au Nord-Ouest de ces dernières et à 1200 km des côtes chinoises, a été réactive. Cet atoll ne recèle pas d'hydrocarbures mais occupe une place stratégique en mer de Chine méridionale. Les Philippines ont décidé de saisir un tribunal arbitral dans le cadre de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer afin de les faire définir comme des rochers dépendant de sa zone économique exclusive. La Chine qui revendique l'îlot au titre de ses droits historiques y maintient des navires en permanence.

    b. Opportunité pour les USA

    Retenonsavec Pascal Boniface que, les USA, longtemps tournés vers l'Atlantique, voient leurs intérêts se situer désormais sur les rives du Pacifique. Au début des années 1980, avec l'accession au pourvoir de Ronald Reagan, ancien gouverneur de la Californie, on a commencé à parler d'un basculement des Etats-Unis vers le pacifique. Selon cette analyse, dit l'auteur, le centre du monde, après avoir été situé en Méditerranée puis dans l'Atlantique, se trouvait désormais dans le pacifique. Avec l'essor des géants indiens et chinois et le développement de l'Asie du Sud-Est, le continent asiatique allait prendre une importance inégalée164(*).

    L'Asie est le continent où se trouve le pays qui se considérait comme le rival principal actuel ou à venir des USA, la Chine. La relation sino-américaine est en passe de devenir une relation bilatérale la plus importante pour Washington, faite des rivalités stratégiques, de coopération et de compétition économique. Retenons les USA se engager à se rapprocher aux principaux rivaux de la Chine dans la zone, dont parmi tant d'autresencore au-delà des alliances anciennes entretenues avec le Japon et la Corée du Sud, sont tentés de créer une alliance avec l'Inde. Elle est facilitée de par la comparaison possible faite entre les deux régimes politiques (les plus grandes démocraties du monde) ainsi que par l'existence d'une solide minorité indienne établie aux Etats-Unis servant de pont entre les deux pays. Pour l'Inde, l'alliance avec Washington est le moyen d'accélérer sa reconnaissance comme sixième puissance mondiale. Pour les USA, l'alliance avec l'Inde joue un rôle équivalent par rapport au rival chinois à ce qu'avait été le rapprochement sino-américain vis-à-vis du rival soviétique.

    §2. L'influence américaine dans le pacifique

    Les Etats-Unis entendent rester ou redevenir ce qu'ils sont, une puissance hégémonique et/ou indispensable qui, si elle n'est plus gendarme du monde, a une capacité d'empêcher ce qui ne leur convient pas. La Chine, en dépit de discours officiels lénifiants, cherche sans doute à affirmer une hégémonie dans sa propre région pour étendre en suite progressivement sa sphère de domination et à terme contrôler l'ensemble du système mondial165(*).

    Aujourd'hui, la situation est la suivante : les USA ont une domination stratégique écrasante dans la région. Ils encerclent la Chine par leurs bases et leurs alliances quadrillent toute l'Asie : traités de sécurité avec le Japon, Taiwan et la Corée du Sud ; accords avec la Thaïlande, Singapour et les Philippines en Asie du Sud-Est ; double alliance avec l'Inde et le Pakistan en Asie du Sud ; présence en Afghanistan, au Kirghizstan et en Ouzbékistan en Asie centrale.

    En face, l'activisme chinois, qui repose sur leur importance économique régionale, est plus limité. Il vise à geler la péninsule coréenne et se déploie de façon concurrente au Pakistan, en Asiecentrale ou jusqu'en Iran-Irak. C'est dans ce contexte que la présence américaine dans la région donne lieu à un désaccord. Les USA estiment que tout ce qui passe dans le pacifique est une affaire américaine, alors que les chinois soutiennent que toutes les questions locales doivent être réglées sur une base bilatérale avec les nations concernées et que, selon WenJiabao, des forces extérieures n'ont pas à interférer.

    Il n'en reste pas non plus que ce réengagement ne suscite pas toujours l'enthousiasme dans la région. La proposition du Vietnam et des Philippines lors de sommet de Bali, réunissant les ministres des affaires étrangères de l'ASEAN en 2011 de créer un front antichinois a été accueillie avec tiédeur par les autres membres qui, conscients de leur dépendance économique vis-à-vis de Pékin, ne souhaitent pas se trouver pris en porte-à- faux entre les intérêts divergents des deux puissances rivales.

    Aujourd'hui, la Chine ne se pense pas comme une puissance comme les autres, mais comme une puissance en capacité de régénérer le monde par la promotion d'un système présenté comme concurrent des Etats-Unis.

    §3. Le contexte stratégique

    Ce paragraphe va plus éclairer les situations de relations dites ambiguës entre les deux puissances. C'est ici où il convient de dire que les deux Etats à hégémonies en gestation, peuvent ou pas se contredire du point de vue de contrôle du monde. Bien des questions se posent s'agissant de rapport entre les USA et la Chine, en ce qui concerne la résurgence de la nouvelle guerre froide. Nous allons ainsi en apporter des réponses avec certains spécialistes de Relations Internationales qui ont déjà consacré des études importantes à ce sujet. Mais pour aborder cette question, nous allons procéder à nous poser mille et une questions avec Henry Kissinger, qui est un grand analyste sur la question.

    Cet auteur se pose une chaine des questions pour cerner la quintessence de la situation même, en disant : « les Etats-Unis doivent-ils chercher par tous les moyens possibles à retarder l'émergence de la Chine au rang de grande puissance? Ou doivent-ils s'efforcer d'instituer une structure asiatique ouverte à la coopération avec tous les Etats, une structure qui ne reposerait pas sur l'hypothèse de l'agressivité inhérente de tel ou tel ou pays, mais serait en même temps assez souple pour résister à toutes aspirations à l'hégémonie?166(*).

    A la suite des idées de l'auteur, après ces questions, il souligne que la Chine est le pays de la planète qui a connu la plus longue histoire ininterrompue et elle a été contrôlée par le dernier gouvernement à se dire communiste. C'est l'Etat qui a le plus de chances de se poser en rival des Etats-Unis à un moment quelconque du siècle nouveau. L'auteur pense quant à ce, que cette situation puisse se présenter dans les vingt-cinq ans à venir.

    Il faut noter que le monde interactif actuel entre les deux prétendus rivaux, est fort différent de celui de la guerre froide. L'idéologie soviétique insistait sur son applicabilité universelle, et jusqu'à Mikail Gorbatchev, tous les dirigeants soviétiques avaient proclamé que leur objectif ultime était le triomphe mondiale du communisme. La doctrine Brejnevreflétait la détermination de Moscou à maintenir les partis communistes au pouvoir, par la force au besoin, et l'Union soviétique est intervenue militairement en Hongrie et en Tchécoslovaquie, tout en menaçant d'en faire autant en Pologne et indirectement en Chine. La direction communiste chinoise ne mène pas une politique de ce genre à l'étranger et ne formule pas de telles revendications universelles ; elle ne mène pas à la baguette un réseau de partis communistes ou d'organisations extrémistes déclarant leur allégeance à Pékin. Et elle ne remet pas en question la structure intérieure d'autres Etats pour des motifs idéologiques.

    Disons avec cet auteur que, la politique chinoise est patiente, elle s'inscrit dans le long terme. Le défi géopolitique tel que le voit Pékin ne réside certainement pas dans la conquête de pays voisins, l'objectif serait plutôt d'éviter toute association de ceux-ci contre la Chine. Les dirigeants chinois n'ont évidemment aucun intérêt à provoquer les Etats-Unis, un pays extrêmement lointain et qui, historiquement, n'a jamais menacé l'unité ni l'intégrité de la Chine. Certes, dans leurs déclarations officielles, les chinois ne ménagent pas leurs critiques contre les alliances militaires américaines en Asie, ce qui pourrait donner à penser que leur pays cherche, à longue échéance, à compromettre la présence des Etats-Unis dans la région et à amoindrir leur rôle. Mais il n'est pas besoin de croire à la bonne volonté de la Chine ni à ses intentions pacifiques à long terme pour conclure que la simple prudence empêchera ses dirigeants de prendre à la légère le risque d'un conflit avec la puissance militaire dominante du monde à cette étape de l'évolution de leur pays. Ajoutons avec Kissinger que, les intérêts de la Chine moderne dans le système économique international sont immenses, plus importants que l'Union soviétique n'en a jamais eu, ce qui lui donne d'excellentes raisons de ne pas remettre en cause le statu quo en Asie.

    Un conflit avec les USA permettrait à tous les pays qui entourent la vaste périphérie de la Chine de poursuivre leurs ambitions et de faire valoir leurs prétentions. Dans ces conditions, la Chine serait bien avisée d'appliquer la maxime fondamentale de sa politique traditionnelle : « opposer les barbares lointains aux barbares les plus proches ». de ce point de vue, les USA se verraient attribuer le rôle d'option géopolitique de la Chine et même de filet de protection potentiel, et non celui d'ennemi juré. Dans l'ensemble, la politique chinoise a suivi cette voie malgré quelques vicissitudes, à propos de Taiwan essentiellement167(*).

    Sur le plan armement

    Il convient également de garder le sens de la mesure lorsqu'on envisage que la Chine puisse défier militairement et directement les Etats-Unis. L'URSSpossédait quelque 2500 vecteurs stratégiques, dont certains étaient équipés d'ogives multiples d'une haute précision potentielle. Une attaque tous azimuts contre les USA était techniquement réalisable, et elle était envisageable stratégiquement (bien qu'elle n'ait jamais été vraisemblable). La force stratégique chinoise, qui se limite à une trentaine des missiles à combustible liquide équipés d'ogives uniques, et dont le lancement exige plusieurs heures, ne permet pas d'opérationsoffensives. Et si, au cours des prochaines décennies, les chinois font l'acquisition d'ogives multiples pour équiper un nombre plus important de missiles à combustible solide, une défense américaine anti-missile permettra aisément de préserver l'équilibre168(*).

    Quant aux forces terrestres chinoises, elles sont en mesure d'assurer la défense de leur patrie par une stratégie d'usure, mais elles ne se prêtent pas à des opérations offensives prolongées contre un adversaire majeur. Ajoutons que sur périphérie, la Chine se trouve dans une situation bien plus périlleuse que celle de l'Union soviétique connaissait en Europe. L'URSS menaçait des voisins faibles, incapables de résister aux forces terrestres soviétiques, seules ou associées. La Chine est confrontée à des voisins militairement redoutables, dont l'Inde, le Vietnam, le Japon, la Russie et les deux Corées, autant de puissances difficiles à écraser individuellement et qui le seraient bien davantage encore si elles s'associaient. Cela suffit à inciter la diplomatie chinoise à éviter de menacer tous ses voisins simultanément.

    Certes, lorsque la Chine aura développé ce qu'elle appelle, sa « force nationale complète », sa puissance militaire représentera une menace plus sérieuse. Mais on peut penser que dans les décennies à venir, les USA concevront des avantages diplomatiques, économiques et militaires qui leur permettront de façonner l'avenir sans susciter un affrontement préventif avec la Chine.

    CONCLUSION GENERALE

    La prééminence des études géopolitiques en Relations Internationales mettant aux prises les Etats qui ont un poids sur la gestion des affaires du monde, a marqué notre motivation pour aborder cette étude dont le sujet est intitulé: « l'équilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine ». Il s'agit d'une étude entamée dans le cadre de nos recherches scientifiques pour élaborer le présent travail. Certes, nous en sommes enfin arrivés aux résultatsattendus, cependant, force nous est, de donner en succincte, l'essentiel.

    La question majeure autour de laquelle nous avons pu déployer notre énergie pouressayer de répondre, le long de nos recherches afin d'en arriver ainsi à l'élaboration du présent travail se présente comme suit : « comment se présente l'équilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine? ».

    L'hypothèse que nous avons réservé à la question posée consiste à dire que les relations entre les deux puissances sont ambiguës, c'est-à-dire d'un côté la coopération et de l'autre côté, la rivalité, l'adversité ou la compétition. Ce qui renvoie aux résultats d'un monde où, dans domaine, l'une de ces puissances prend de l'ascension sur l'autre et sur le monde, et l'autre émerge dans un domaine donné et contrôle le monde dans ce domaine-là. Il s'agit de la situation dans laquelle les Etats-Unis cherchent à confirmer leur puissance, mais voyant la Chine comme obstacle à contrecarrer ; tandis que la Chine elle, qui prétend à la puissance de demain, n'exclut pas encore son partenaire les USA, qui, s'ils sont précocement contrariés, risqueraient réellement de se lever en ennemi contre les visées leur puissance. Nous disons donc que l'équilibre entre les deux puissances existe dans certains domaines et dans d'autres domaines la Chine constitue encore un chantier face aux Etats-Unis.

    Quant à la justification de notre hypothèse, nous avons vite recouru à la méthode systémique, car, définissant l'interaction entre les éléments, dans un système évoluant sous influence de deux principaux Etats et qui changent les domaines des autres et par conséquent, l'interdépendance devient inévitable.

    A cela, nous avons opté pour la technique documentaire, qui a consisté pour nous, en une meilleure et incontournable au cours de nos recherches. Cette technique est souvent plus fiable en Relations Internationales, car à cause de complexité, ainsi que conditionnalités que pose d'autres et à cause de valeurs lui accordée par bien des auteurs spécialistes de Relations Internationales. Pour ce, nous avons pu lire, les ouvrages, les articles, les dictionnaires et Larousse, l'internet etc.

    Le sujet de notre étude est plus vaste et vaut même l'importance dans les études de Relations Internationales, il englobe notamment différents domaines de vies des Etats, voire les domaines sensibles qui octroient la puissance aux Etats. Ceci nous a valu la possibilité de subdiviser notre travail en quatre chapitres, qui sont justement entourés de l'introduction, ainsi que de la présente conclusion.

    Le premier chapitre de notre étude a été consacré aux considérations générales, cadre théorique et explicatif des concepts. Ce chapitre a été quant à lui subdivisé en trois sections, chaque section comprenant trois paragraphes. Chaque section et paragraphe était spécifiquement détaillé sous baptême y afférent. Dans ce chapitre, il a été question de passer en l'explication du concept géopolitique qui est même la variable indépendante du sujet examiné. Il s'est avéré intéressant de donner l'origine du concept, le définir avec différents auteurs classiques et modernes; de donner également les différents paramètres de la géopolitique. Il s'est également agi d'établir un rapport à effet entre le concept même et les différents disciplines ou notions l'avoisinant et caractérisés par le préfixe « géo ». Nous avons dans ce chapitre développé la compréhension de la géopolitique, en tant qu'une discipline incontournable dans les études de Relations Internationales et surtout lorsqu'on évoque le but ultime de la conquête de puissance, de la domination du monde.

    Mais il ne faut pas oublier le deuxième volet de ce chapitre, qui, lui a porté sur le cadre théorique de notre étude. C'est à ce niveau où nous nous sommes donné la peine de bien inscrire notre étude sur une grille de lecture donnée, s'agissant de différentes théories qui existe en Relations Internationales, qui sont une étude à objet controversé. Paix et guerre sont deux phénomènes privilégiés dans les études de Relations Internationales, et chaque théorie cherchant à saisir ces questions à sa manière pour donner une compréhension quelconque, supposé être l'objet même des études de Relations Internationales à cette étude. C'est ainsi que nous avons adapté notre sujet à la théorie néo-libérale, qui est censée nous donner les résultats attendus sur l'équilibre géopolitique entre les USA et la Chine, tablant sur des rapports des conquêtes par des moyens pacifiques et non pas tendant à la conquête tendant à déboucher sur les conflits ouverts comme ce fut le de la guerre-froide.

    Le deuxième chapitre de notre travail quant à lui, est accès sur l'aperçu général sur les Etats-Unis. D'aucuns le sait, la politique de puissance des USA est plus puisé à l'extérieur, qu'à l'intérieur. Jamais ils ont été appelés puissance lorsqu'ils se sont enfermés sous prétexte de l'isolationnisme. Nous avons ainsi principalement parcouru dans ce chapitre, les héritages fondamentaux de la politique étrangère des USA. Il a été question de comprendre l'historique du ressort de la puissance américaine de la première guerre mondiale jusqu'à la fin de la guerre froide, laquelle fin inaugurait déjà une ère nouvelle marquée par l'unipolarité américaine avec l'essoufflement de l'Union soviétique.

    Nous avons également fait un passage en revue de la situation politique, économique, sociale des USA. Il a été question de comprendre le système politique américain, sa constitution, les prérogatives du président de la république et quelques institutions politiques de ce gigantesque Etat dont le rayonnement est sans doute étonnant à travers le monde. Nous avons de même accordé un peu d'attention à son économie, les grandes productions américaines voire les domaines dans lesquels les Etats-Unis ont eu à exceller pour se faire plus entendre sur la scène internationale. Dans la situation sociale, nous avons essayé de démontrer comment les Etats sont une colonie de peuplement, caractérisés par une diversité de la population dont la grande partie est venue de l'Europe. Il en est de même de son historique, où nous avons montré comment les Etats-Unis se sont érigés en une très grande nation, alors qu'ils ont commencé à 13 colonies britanniques, occupées premièrement par les amérindiens qui avec le temps n'ont pas pu avoir la domination sur les venants de l'Europe. Il s'est tout simplement agi de donner l'image de l'Etat qui a nécessité cette étude à laquelle nous sommes soumis.

    Parlant de la Chine, notre troisième chapitre a bel et bien été abordé à son sujet, à savoir, l'aperçu général sur la Chine. La Chine a nécessité aussi une étude dans le même ordre d'idées que les Etats-Unis, pour faciliter la compréhension de la suite de notre travail qui est l'analyse même de la question sous examen.

    Ce chapitre a éclairé la situation de la Chine, partant de son histoire, c'est-à-dire de la Chine impériale, à la République populaire de la Chine, qui fait débat aujourd'hui à cause de la performance de son économie tous azimuts, et dont le principal débouché est sans limite, c'est-à-dire, à travers le monde pour un peu répondre à la présence américaine à travers ses bases militaires par tout au monde. Pour ce, nous avons vu aussi la situation politique, sociale et économique de la Chine. Nous avons parcouru les moments difficiles de cet Etat qui a traversé des difficultés, des guerres civiles, guerre de l'opium, guerres internationales, des conflits frontaliers avec ses voisins. Mais, nous avons aussi montré que c'est en temps difficiles que la Chine a puenraciner sa puissance qu'elle a su projeter sur des bases les plus larges, car son destin étant lié à son histoire.

    Le quatrième et dernier chapitre en fin a été consacré à la saisie du sujetlui-même, à savoir «l'équilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine». Ce chapitre est même l'essentiel de nos investigations, il a nous a servi d'éclairage sur la situation géopolitique entre les USA et la Chine. il a été question dans ce chapitre, d'élaborer les aspects dans lesquels les deux protagonistes se rivalisent et les autres dans lesquels la posture est enétroite symbiose. Vu le cadre théorique à l'aide duquel ce sujet a été abordé, nous avons pu donner les situations générales de ces deux Etats, s'agissant de déploiement des efforts pour chacun des camps, de manifester la volonté de la main mise sur les affaires du monde, en contradiction avec l'autre.

    Toutefois, les relations entre les États-Unis et la Chine sont loin d'être belliqueuses, à cause de l'interdépendance sur des aspects sensibles entre les deux. La question de Taiwan qui consisterait selon les autres en un élément détonateur des conflits ouverts, n'est plus dans l'agenda, ce qui importe, c'est que chacun s'accommode d'une situation que l'on peut rendre moins pénible, mais qui n'autorise pas, pour le moment, de règlement définitif.Qu'à cela s'ajoute, la Chine cherche à contenir toute situation pouvant mettre en péril ses rapports avec son incontournable allié que sont les USA. Force est donc, d'admettre qu'elle a plutôt cherché à être présente, partout où règne les intérêts américains, mais sous couvert d'un engagement multilatéral. Sa politique vise à créer un semi-climat de confiance qui permet de masquer des avancées fortes ailleurs

    Cependant, la Chine manifeste sa volonté de la quête de la puissance de façon pacifique, elle veut manifester son intention d'une puissance structurelle. En effet, l'émergence économique de la Chine depuis une vingtaine d'années l'a indiscutablement inscrite parmi les acteurs incontournables de la scène mondiale. Seulement, cette montée en puissance de l'empire du milieu dans le monde contemporain suscite des inquiétudes: bouleversement des équilibres stratégiques, redéfinition des règles économiques, remise en cause du système démocratique comme seul système capable d'apporter la prospérité, etc. la Chine a en effet tous les atouts d'une grande puissance et cette politique se double d'une stratégie diplomatique et d'investissements massifs.

    Du côté des USA, le multilatéralisme de l'Administration Obama reflète, entre autre, une prise de conscience plus grande des changements sur la scène internationale et de son évolution vers plus d'égalité. Cependant, cette prise de conscience n'équivaut pas à un empressement de revenir à des arrangements plus traditionnels entre les deux grandespuissances. Au contraire, la vraie question est de savoir comment les Etats-Unis peuvent agir efficacement dans un environnement mondialisé et interdépendant. Cela incite à des relations plus productives, non seulement avec les grandes puissances comme la Chine, mais aussi avec une multitude de plus petits Etats, d'institutions internationales et d'acteurs non étatiques.

    Les résultatsauxquels nous sommes arrivés sont résumésen ces termes: l'équilibre géopolitique entre les Etats Unis d'Amérique et la Chine s'observe sur le fait que l'ascension de la Chine au rang d'une puissance économique mondiale a contrebalancé le leadership américain, qui, en dépit de sa puissance à multiple facette, ne sait plus à lui seul contrôler les affaires du monde et pressé à sortir de son orbite. Il s'agit d'une lutte de puissance en affirmation pour une Chine à des performances économiques et d'une résistance

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    12. Mwayila Tshiyembe, Politique étrangère des grandes puissances, Paris, éd. Le Harmattan, 2010.

    13. Nazet, Michel, comprendre l'actualité : géopolitique et relations internationales, Paris, éd. Ellipses marketing, 2014.

    14. Nonjon, Alain et alii, géopolitique des continents, Paris, éd. Ellipses, 2014.

    15. ShombaKinyanga, Sylvain, méthodologie et épistémologie de la recherche scientifique, Kinshasa, éd. PUK, 2015.

    16. Stevenson, Douglas, la vie et les institutions américaines, Paris, éd. Nouveaux horizons, 2001.

    17. Vaisse, Maurice, les Relations Internationales depuis 1945, Paris, éd. Armand colin, 2008.

    18. Wenu, Becker, recherche scientifique : théorie et pratique, Lubumbashi, éd. Connaissance, 2014.

    19. Zbigniew, Brezinski, le grand échiquier, Paris, éd. Bayard, 2001.

    REVUE

    1. Vairon, Lionel, «menace chinoise ou déclin de l'occident », in international, n° 4156, Paris, éd. Etudes, décembre, 2011.

    NOTES DES COURS

    1. MulambaMubiabo, Félicien, notes de cours de géostratégie, première licence Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2014-2015.

    2. Mwayila, T., condensé du cours de géopolitique, première licence Relations internationales, Université de Lubumbashi, 2014-2015.

    3. TshimpangaMatala, K., notes de cours de l'histoire diplomatique, deuxième graduat, Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2012-2013.

    DICTIONNAIRES ET LAROUSSES

    1. Dictionnaire le petit robert, Paris, éd. Robert, 2000.

    2. Larousse, nouveau memo, Paris, éd. Cedex, 1999.

    3. Larousse, Petit Robert, éd. Robert, Paris, 2000.

    WEBOGRAPHIE

    1. http://www.diploweb.com/forum/eyraud.htm

    2. http://fr.m.wikipedia.org/wiki/RelationsInternationales

    3. http://www.french.China.org.cnhttp://french.cri.cn/chinanens

    4. http://french.beijingreview.com.cn/zt/txt/2013-11/25/content_589636.htm

    5. http://www.vietcombank.com.vn

    6. http://fr.wikipedia.org/wiki/constitution_de_la_République_populaire_de_Chine

    7. http://fr.wikipedia.org/wiki/président_de_la_république_populaire_de_Chine

    8. http://fr.Archives.cerium.ca/lesinstitutions-chinoises-une

    * 1Wenu, B., recherche scientifique : théorie et pratique, Lubumbashi, éd. Connaissance, 2014, p. 17

    * 2Shomba, S., méthodologie et épistemologie de la recherche scientifique, Kinshasa, éd. PUK, 2015, p.31

    * 3Bindungwa, M., comment élaborer un travail de fin de cycle, Kinshasa, éd. Médiaspaul, 2008, p. 45

    * 4Shomba, S., op.cit., p. 37

    * 5Bindungwa, M., op.cit., p. 34

    * 6Cislaru, C., et alii, cités par Shomba, S., op.cit., pp. 31-32

    * 7 Bindungwa, M., op.cit., p. 41

    * 8Wenu, B., op.cit., p. 19

    * 9 Boniface, P., Géopolitique, Paris, éd. Eyrolles, 2e édition, 2014, p.p. 129-130.

    * 10 Wenu, B., op.cit., p. 20

    * 11 Pinto, R., et Grawitz, M., cités par Wenu, B., op.cit., p. 8

    * 12Cislarus, G., et alii, cités par Shomba, S., op.cit., p. 36

    * 13 Wenu, B., op.cit., p. 19

    * 14 Boniface, P., op.cit., pp. 123-124

    * 15Nazet, M., comprendre l'actualité : géopolitique et relations internationales, Paris, éd. Ellipses marketing, 2014, pp. 301-303

    * 16 Moreau Défarge, P., les Relations Internationales : questions mondiales, Paris, éd. Seuil, 2010, p. 101

    * 17 Mehdi, T., géopolitique de la Chine : enjeux et défis, Tunis, éd. Université Virtuelle de Tunis, 2008, p. 6

    * 18Zbigniew, B., le grand échiquier, Paris, éd. Bayard, 2001, p. 198

    * 19 Mwayila, T., Politique étrangère des grandes puissances, Paris, éd. Le Harmattan, 2010, p.14

    * 20 Braillard, P., cité par Mwayila, T., op.cit., p.14

    * 21 Mwayila, T., op.cit., p. 62

    * 22 http://fr.m.wikipedia.org/wiki/RelationsInternationales: consulté le 29/01/2016, à 23h

    * 23 Mwayila, T., condensé du cours de géopolitique, première licence Relations internationales, Université de Lubumbashi, 2014-2015

    * 24 Johan Kjellen, R., cité par Boniface, P., op.cit., p. 13

    * 25 Ratzel, F., cité par Boniface, P., op.cit., p. 13

    * 26 Karl, H., cité par Boniface, P., op.cit., p. 13

    * 27 Lacoste, Y., cité par Boniface, P., op.cit., p.13

    * 28 Boniface, P., op.cit., pp. 14-15

    * 29BiyoyaMakutu, P., comprendre les Relations Internationles , Kinshasa, éd. Médiaspaul, 2015, p.134

    * 30Gauchon, P., et alii, les 100 mots de la géopolitique, Paris, éd. Puf, 2009, pp. 12-13

    * 31Gauchon, P., op.cit., p.13

    * 32MulambaMubiabo, F., notes de cours de géostratégie, première licence Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2014-2015

    * 33Mbayo, N., la géopolitique à l'ère de la mondialisation et du printemps arabe, Lubumbashi, éd. Cresa, 2012, p. 7

    * 34BanyakuLuape, E., cité par MbayoNgoie, J., op.cit., p.16

    * 35MbayoNgoie, J., op.cit., p. 22

    * 36Idem, p. 29

    * 37Biyoya, P., op.cit., pp. 82-83

    * 38Biyoya, P., op.cit., pp. 82-83

    * 39 Boniface, P., op.cit., pp. 43-48-75

    * 40Idem, p. 65

    * 41MbayoNgoie, J., op.cit., p. 34

    * 42Gauchon, P., et alii, op.cit., p.30

    * 43Gauchon, P., et alii, op.cit., p. 81

    * 44Mbayo, Ngoie, J., op.cit., pp. 34-35

    * 45Gauchon, P., et alii, op.cit., p. 65

    * 46Mbayo, Ngoie, J., op.cit., p.53

    * 47Gauchon, P., et alii, op.cit., p. 65

    * 48Mbayo, Ngoie, J., op.cit., p. 56

    * 49Mbayo, Ngoie, J., op.cit., p.58

    * 50LabanaLasay', A., les Relations Internationales, Kinshasa, éd. Médiaspaul, 2006, p. 67

    * 51BiyoyaMakutu, P., op.cit., p. 132

    * 52BiyoyaMakutu, P., op.cit., pp. 132-133

    * 53 Mwayila, T., op.cit., p. 88

    * 54Gauchon, P., et alii, op.cit., pp. 24-25

    * 55Gauchon, P., et alii, op.cit., p.25

    * 56MulambaMubiabo, F., notes de cours de géostratégie, première licence Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2014-2015

    * 57Gauchon, P., et alii, op.cit., p. 60

    * 58 Stevenson, D., la vie et les institutions américaines, Paris, éd. Nouveaux horizons, 2001, pp. 20-21

    * 59Idem, p. 15

    * 60Stevenson, D., op.cit.,p. 35

    * 61 Larousse, Petit Robert, éd. Robert, Paris, 2000, p. 686

    * 62Idem, p. 688

    * 63Larousse, Petit Robert, op.cit., p. 689

    * 64 Stevenson, D., op.cit., pp. 37-38

    * 65Idem, p.40

    * 66Ibidem, p. 41

    * 67 Stevenson, D., op.cit., p. 40

    * 68Stevenson, D., op.cit.,p. 40

    * 69 Stevenson, D., op.cit., p. 41

    * 70Idem, p. 41

    * 71Stevenson, D., op.cit., p. 42

    * 72 Larousse, nouveau memo, Paris, éd. Cedex, 1999, p. 673

    * 73 Nazet, M., op.cit., pp. 303

    * 74 Steverson, D., op.cit., p. 27

    * 75 Mwayila, T., op.cit., pp. 82-83

    * 76Idem, p.83

    * 77Mwayila, T., op.cit., p.89

    * 78 Mwayila, T., op.cit., pp. 88-89

    * 79 Kissinger, H., cité par Mwayila, T., op.cit., p. 87

    * 80 Mwayila, T., op.cit., pp. 88-89

    * 81Mwayila, T., op.cit., p. 89

    * 82 Mwayila, T., op.cit., pp. 90-91

    * 83Idem, p. 91

    * 84 Mwayila, T., op.cit., p. 92

    * 85Idem, p. 92

    * 86Mwayila, T., op.cit., p. 93

    * 87Vaisse, M., les Relations Internationales depuis 1945, Paris, éd. Armand colin, 2008, pp. 22-23

    * 88Vaisse, M., op.cit., pp. 26-27

    * 89Vaisse, M., op.cit., p. 28

    * 90TshimpangaMatala, K., notes de cours de l'histoire diplomatique, deuxième graduat, Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2012-2013

    * 91Idem, 2012-2013

    * 92TshimpangaMatala, K., cours cité,inédit 2012-2013

    * 93TshimpangaMatala, K., cours cité, inédit

    * 94Idem

    * 95Vaisse, M. op.cit., p. 181

    * 96 Maurice, V., op.cit., p. 169

    * 97 Mwayila, T., op.cit., p. 235

    * 98Mwayila, T., op.cit., pp. 235-236

    * 99Chaliand, G. et Regneau, J., géopolitique des empires : des pharaons à l'impérium américain, Paris, éd. Arthaud, 2010, pp. 100-101-104

    * 100Chaliand, G. et Regneau, J., op.cit., p. 104

    * 101Chaliand, G. et Regneau, J., op.cit., p. 100

    * 102 Dictionnaire le petit robert, Paris, éd. Robert, 2000, p. 447

    * 103 Dictionnaire petit robert, dictionnaire déjà cité, pp. 448-450

    * 104Idem, p.450

    * 105Dictionnaire petit robert, dictionnaire déjà cité,p. 450

    * 106 Dictionnaire petit robert, dictionnaire déjà cité, p. 450

    * 107 http://Archives.cerium.ca/lesinstitutions-chinoises-une: consulté le 24 mai 2016, à 01heures

    * 108 http://Archives.cerium.ca/lesinstitutions-chinoises-une: consulté le 24 mai 2016, à 01heures

    * 109 http://fr.wikipedia.org/wiki/constitution_de_la_République_populaire_de_Chine: consulté le 11 avril 2016 : 02heures 04 minutes.

    * 110 http://fr.wikipedia.org/wiki/président_de_la_république_populaire_de_Chine: consulté le 11 avril 2016, à 2heures 4 minutes.

    * 111Idem

    * 112 http://fr.wikipedia.org/wiki/présedent_de_la_république_populaire_de_la_Chine: consulté le 11 avril 2016, à 2 heures 4minutes.

    * 113idem

    * 114 http://fr.wikipedia.org/wiki/président_de_la_république_populaire_de_Chine: consulté le 11 avril 2016 à 2heures 17 minutes.

    * 115 http://Archives.cerium.ca/lesinstitutions-chinoises-une: consulté le 24 mai 2016, à 01heures

    * 116 http://Archives.cerium.ca/lesinstitutions-chinoises-une: consulté le 24 mai 2016, à 01heures

    * 117Chaliand, R., et Regneau, J., op.cit., pp. 104-105-108

    * 118119Chaliand, R., et Regneau, J., op.cit., pp. 108

    * 120 Idem, p. 108

    * 121Chaliand, G., et Regneau, J., op.cit., p. 108

    * 122Idem, p. 110

    * 123124Chaliand, R., et Regneau, J., op.cit., p.110

    * 125 Mwayila, T., op.cit., pp. 241-242

    * 126Idem, p. 242

    * 127Mwayila, T., op.cit., pp. 242-243

    * 128Idem, p.243

    * 129Mwayila, T., op.cit., p. 248

    * 130Idem, pp. 248-249

    * 131 Mwayila, T., op.cit., p.250

    * 132Nonjon, A., et alii, géopolitique des continents, Paris, éd. Ellipses, 2014, p. 581

    * 133Idem, p. 582

    * 134Nonjon, A., et alii, op.cit., p. 598

    * 135Idem, pp. 598-599

    * 136 Mwayila, T., op.cit., pp. 246-247

    * 137Mwayila, T., op.cit., p. 247

    * 138 http://www.french.China.org.cnhttp://french.cri.cn/chinanens: consulté le 22 mai 2016, à 2h 23minutes

    * 139Idem

    * 140 Mwayila, T., op.cit., p. 250

    * 141Mwayila, T., op.cit., p 251

    * 142Idem, p. 252

    * 143 http://french.beijingreview.com.cn/zt/txt/2013-11/25/content_589636.htm: consulté le 24 mai, 2016, 2heures 19minutes

    * 144 http://www.vietcombank.com.vn: consulté le 24 mai, 2016, 2heures 19minutes

    * 145 Lo, B., La Russie, la Chine et les Etats-Unis: quel avenir pour ce triangle stratégique?, Paris, éd. Ifri, 2010, p. 17

    * 146Lo, B., op.cit., p.17

    * 147 Vairon, L., «menace» chinoise ou déclin de l'occident, in international, n° 4156, Paris, éd. Etudes, décembre 2011, p. 590,

    * 148Gauchon, P., et alii, op.cit., p. 282

    * 149Idem, p. 293

    * 150 Cabestan, J-P., cité par Gauchon, P., op.cit., p. 393

    * 151Nonjon, A., et alii, op.cit., p. 583

    * 152Nojon, A., et alii, op.cit., p.584

    * 153 http://www.diploweb.com/forum/eyraud.htm: consulté le 24 mai 2016, à 2heures

    * 154 http://www.diploweb.com/forum/eyraud.htm: consulté le 24 mai 2016, à 2heures

    * 155 http://www.diploweb.com/forum/eyraud.htm: consulté le 24 mai 2016, à 2heures 15 minutes

    * 156Idem, consulté le 24 mai 2016, à 2heures 29 minutes

    * 157 Lo, B., op.cit., p.7

    * 158 Lo, B., op.cit., p. 9

    * 159Fenby, J., cité par Lo, B., op.cit., pp. 9-10

    * 160 Lo, B., op.cit., p. 14

    * 161 Lo, B., op.cit., pp.15-16

    * 162Gaddis, J.L., cité par Lo, B., op.cit., p.20

    * 163Nazet, M., op.cit., p. 315

    * 164 Boniface, P., op.cit., p. 129

    * 165Nazet, M., op.cit., p.316

    * 166 Kissinger, H., la nouvelle puissance américaine, Paris, éd. Nouveaux horizons fayard, 2003, p. 159

    * 167 Kissinger, H., op.cit., pp. 160-161

    * 168Idem, p. 60






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